Effondrements à Marseille : que s’est-il (vraiment) passé ?

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Transcript
00:00 A priori, il y a un problème de gaz concernant l'occupante du premier étage,
00:07 qui était une femme âgée de 88 ans et qui perdait un peu le sens des réalités, on va dire.
00:15 On a des témoignages en ce sens où elle allumait le gaz pour faire cuire quelque chose,
00:22 elle l'oubliait comme ça pendant une heure, deux heures, elle ne savait plus l'éteindre.
00:27 En fait, elle perdait le sens des réalités.
00:30 Et le gaz, il faut savoir que c'est quelque chose d'extrêmement vicieux,
00:34 parce qu'il faut, je ne suis pas chimiste, mais il faut un mélange très précis pour que ça provoque une explosion.
00:43 Ça peut fuir pendant des jours et des jours sans que ça explose,
00:48 et d'un seul coup, parce qu'il y a le bon mélange, ça saute.
00:51 Ou alors une étincelle, un frigo qui se remet en route peut suffire à provoquer l'explosion,
00:58 et on voit les dégâts que ça a provoqué.
01:01 Ce qui est terrible dans cette histoire, c'est que les voisins du dessous avaient été sensibilisés à ce problème.
01:10 Ils lui avaient même acheté à priori une gazinière électrique,
01:14 sauf que cette personne âgée ne voulait pas s'en servir et elle a continué à vouloir fonctionner avec le gaz.
01:21 Je crois aussi savoir que les services sociaux ont été avisés de ce problème.
01:27 Et c'est vrai que ce n'était pas très compliqué de couper le gaz à cette dame,
01:31 et on aurait évité probablement cette terrible catastrophe.
01:36 – Parlez-moi d'une victime, il y avait cette femme de 88 ans, dont vous parliez il y a un instant, Antonieta.
01:42 Et je vous propose d'écouter le fils d'une des victimes qui estime que cette dame perdait la tête,
01:47 et qui avait, je cite, "des problèmes avec le gaz depuis plusieurs semaines maintenant, plusieurs mois".
01:53 Et c'est vrai que déjà les habitants sont plaignés et sont inquiétés, regardez.
01:58 – Mes parents entretenaient avec elle une relation plus qu'amicale,
02:02 et cette dame perdait la tête, elle était devenue sénile.
02:06 Elle mettait la télé à tue-tête, elle ne savait plus l'arrêter,
02:09 et elle avait un problème avec le gaz.
02:12 Je sais que plusieurs fois, quand je venais voir mes parents, mon beau-père,
02:15 on me disait "tiens, j'étais obligé de monter chez Antoinette",
02:18 parce qu'elle avait mis la poêle à chauffer, et puis elle l'avait oubliée.
02:23 Les services sociaux ont été alertés, a priori ça a été une feinte de non-recevoir
02:27 sur ce qui a été demandé, à savoir une mise en sécurité de l'appartement au niveau du gaz.
02:32 – Voilà donc, Michel, on le voit, c'est ce que vous avez expliqué,
02:38 c'est vrai que là, vous dites qu'on aurait peut-être pu éviter ça ?
02:42 – À partir du moment où les services sociaux, c'est quand même un peu leur boulot,
02:46 sont avisés, alors ils vont vous dire qu'il y a une procédure,
02:50 qu'il faut prévenir je ne sais qui, et je ne sais quoi, et qu'il faut des semaines et des semaines.
02:54 – Les services sociaux, je vous le dis, je vais prendre leur défense,
02:57 ils font leur boulot, c'est sûr, mais surtout, ce ne sont pas les services sociaux,
03:01 c'est le système qui est tellement lent et tellement sinueux au niveau des paperas, etc.,
03:09 c'est qu'à un moment, les gars, pour prendre la décision,
03:12 le temps qu'ils envoient le truc, ça a explosé 15 fois,
03:15 donc c'est vrai qu'à un moment, c'est le problème de ce pays aussi,
03:19 on en parlait avec la justice, on en parle avec plein de choses,
03:22 c'est qu'aujourd'hui, c'est très très lent, tout est lent.
03:26 On le voit, quand il y a des squatters, c'est lent,
03:29 quand il y a des problèmes avec la justice, c'est lent,
03:32 quand il y a des problèmes sur les réseaux sociaux, c'est très lent,
03:35 donc à un moment, c'est vrai que tout est lent,
03:37 donc aussi, ils ont été avertis, mais je pense que la procédure était tellement longue
03:42 que ça a fait que ce drame s'est déroulé.
03:45 Alors il y a d'autres témoins et victimes de l'explosion qui se sont exprimés dans les médias,
03:49 on vous a fait une compile de leurs témoignages, regardez.
03:52 J'ai entendu un gros boum, même les scooters à côté de moi,
03:56 ils ont sonné, les alarmes étaient déclenchées, et tout,
03:58 et je voyais que ça bougeait, j'ai fermé tout de suite l'alimentation,
04:02 je me suis dit c'est un attentat avec tout ce qui se passe.
04:04 C'était éprouvant, il y a un instant, j'étais chez moi,
04:07 d'un coup j'entends un gros boum, je pensais que c'était quoi,
04:10 c'était un balcon qui s'est écroulé sur une voiture, j'ai rien compris.
04:12 Du coup je vois une avalanche de personnes s'affoler dans la rue,
04:15 je vois ma petite sœur en bas, et là je me mets à courir, mais comme pas possible.
04:20 Je me suis approchée, j'ai regardé, et là j'ai vu les éboulis et l'immeuble qui s'est effondré.
04:26 Je vous avoue, je suis un peu choquée là.
04:29 - Alors quatre des six corps extraits de l'effondrement de cet immeuble
04:33 ont désormais été identifiés.
04:35 Il s'agit donc de Jacques et Anne-Marie, un homme de 74 ans et sa femme du même âge,
04:40 et Nicole et Antionetta, responsable de femmes âgées respectivement,
04:45 de 65 et 88 ans, c'est ce qu'a annoncé le procureur de Marseille.
04:49 On ne sait pas encore l'identité des deux derniers corps pour l'instant.
04:53 - Non, on n'a pas l'identité des deux derniers corps, il y a des recherches qui sont en cours,
04:57 mais il suffit que ce soit des personnes un petit peu isolées,
04:59 parce que pour les identifier formellement, il faut faire une vérification ADN.
05:04 Et donc une comparaison, c'est-à-dire qu'il y a des enfants, des petits-enfants,
05:09 une lignée maternelle ou paternelle, et a priori, ils sont à la recherche de parents
05:14 qui pourraient permettre de faire la comparaison ADN.
05:19 A priori, ils sont identifiés officieusement,
05:23 mais tant qu'on n'a pas la certitude par l'ADN, on ne peut pas dire qu'on les a identifiés.
05:29 - Alors, c'était dans la nuit de samedi à dimanche, il est 0h46,
05:32 lorsqu'une énorme déflagration retentit dans le 5e arrondissement de Marseille.
05:36 L'immeuble mitoyen, le numéro 19, est déventré.
05:39 Sur les réseaux sociaux, il y a deux jeunes hommes qui étaient situés
05:41 à deux endroits différents de la ville, qui étaient en train de se filmer
05:44 lorsque l'explosion a eu lieu.
05:46 - Au revoir.
05:48 - Au revoir, oui.
05:50 - C'est fini, frère.
05:53 - Ah ouais ?
05:58 - Et après, très vite sur Twitter, il y a plusieurs vidéos des dégâts
06:01 et des secours sur place qui ont été partagées.
06:04 Regardez ça.
06:06 (Bruits de la foule)
06:22 - La vie de ma mère, explosion. La vie de ma mère, explosion.
06:26 Ça a tout cassé chez moi.
06:28 - Je veux vraiment que vous décaliez.
06:31 - C'est incroyable.
06:33 C'est vrai qu'on sait, c'est des scènes qui font froid dans le dos.
06:36 Oui, Gilles.
06:38 - Tout de suite, l'explosion de l'huéogaz a été privilégiée
06:40 parce qu'il y a eu d'abord le bruit de l'explosion
06:42 et les gens autour ont été ce qu'on appelle "blastés",
06:44 c'est-à-dire que le gaz fait que vous avez une compression pulmonaire.
06:48 Et ce qui est encore plus dramatique, c'est que le 2e et 3e étage
06:53 de l'immeuble avaient été neutralisés au niveau du gaz.
06:56 Il ne restait plus que les deux étages d'en bas qui étaient alimentés au gaz.
06:59 Et les gens ont fait tout de suite le rapprochement qui est faux
07:02 avec ce qui s'est passé en 2018.
07:04 Vous vous souvenez, la rue d'Aubagne à Marseille, 8 morts.
07:06 Mais là, c'était un immeuble insalubre.
07:08 Cet immeuble n'avait jamais été mis en péril.
07:10 - Il n'y avait pas de problème.
07:12 - Pas de problème, pas d'arrêté.
07:14 Donc vraisemblablement, c'est le gaz qui a provoqué l'explosion.
07:16 - Alors, une enquête est en cours.
07:18 - Bien sûr.
07:20 - Les premières conclusions, on les connaît.
07:22 - Oui, il faut qu'elles soient officielles maintenant.
07:25 Et la police judiciaire a beaucoup de mal à travailler sur ce terrain.
07:30 Tant que les pompiers, tant que les secouristes sont sur place,
07:36 il y a a priori peu de chances, malheureusement,
07:40 de retrouver des gens vivants dans ces décombres.
07:44 Mais s'il y a ne serait-ce qu'une chance de retrouver une personne vivante,
07:48 il faut tout mettre en œuvre pour y arriver.
07:51 - Et le neveu de la vieille dame a dit que justement,
07:53 Antonieta n'était pas du tout sénile.
07:55 Lui, la défend évidemment en disant qu'elle n'avait absolument aucun problème.
07:58 - Mais ils ont pris le...
08:00 - Les enquêteurs ont absolument raison.
08:02 - Mais en tout cas, le fils des occupants du rez-de-chaussée...
08:05 - Des officiers.
08:07 - Le fils dit le contraire.
08:09 - Bien sûr.
08:11 - Et de toute façon, ça ne peut a priori pas être autre chose
08:13 qu'une explosion de gaz.
08:15 Donc il y a déjà les deux étages du haut qui sont neutralisés.
08:18 Au rez-de-chaussée, les gens, à priori, ne sont pas en cause.
08:23 Donc ça vient du premier étage.
08:25 - Oui, mais le gaz, c'est sûr.
08:27 - Les enquêteurs ont pris le compteur de cette dame
08:29 pour voir s'il y a eu une utilisation excessive,
08:31 pour voir s'il y avait une fuite.
08:33 Enfin voilà, l'enquête est en cours.
08:35 - L'identité judiciaire fera son travail.
08:37 C'est un travail de la police technique et scientifique.
08:40 Ils sont spécialisés pour ce type d'investigation.
08:44 Mais pour l'instant, il y a trop de gravats,
08:46 il y a trop de dégâts, il faut dégager tout ça.
08:50 Et après, ce sera le temps de l'enquête.
08:52 [Musique]

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