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00:13 Je fais Village Pilote il y a 30 ans, ça va faire 30 ans cette année,
00:16 avec ma femme et Chérive Niaï, qui est co-fondateur également.
00:20 On n'était pas partis pour faire quelque chose de cette ampleur
00:25 puisqu'on devait rester un an au Sénégal, on avait 20 et 21 ans.
00:28 On avait prévu de travailler avec, à l'époque c'était le centre polyvalent de Tiroye,
00:34 du ministère de la Justice, la Direction d'Education, Surveillé et de la Protection Sociale, DESPS,
00:39 qui s'occupe jusqu'à présent des mineurs en conflit avec la loi.
00:43 Certains sont incarcérés à la maison d'arrêt de HAL, au Fort B.
00:50 Des jeunes filles sont incarcérées à Liberté 6, à la prison des adultes, même si elles sont mineures.
00:55 On intervient sur ces enfants, on travaille avec le tribunal pour enfants,
00:59 et ils nous confiaient à l'époque des jeunes qui travaillaient plus avec les services de l'AEMO,
01:04 l'Action éducative en milieu ouvert, c'est des éducateurs spécialisés qui sont très bien formés ici au Sénégal,
01:09 et qui sont en lien avec des familles dont les enfants sont en semi-rupture.
01:17 Les gosses ne sont pas scolarisés, ils n'ont pas de qualification professionnelle,
01:21 ils commencent à rejoindre des bancs, de la rue, on essaie d'intervenir avant que la rupture soit complètement enterrinée.
01:27 À l'époque c'était ça.
01:29 Et puis il y avait ce centre polyvalent de Tiaroy qui était abandonné faute de budget,
01:33 il y avait trois éducateurs sur place, il n'y avait pas un seul gamin,
01:36 donc ils faisaient que de l'action en direction des familles,
01:39 et on a décidé de monter une école maternelle, puis une école primaire,
01:43 puis après ça a été des ateliers de formation, en couture, coiffure, teinture, maraîchage, élevage.
01:50 Et dans Malang, on s'est intéressés progressivement à une autre catégorie de jeunes,
01:58 qu'ils recevaient, mais dont ils ne pouvaient pas s'occuper.
02:02 On communément appelait "Farcomans", les enfants de la rue.
02:06 Macky a essayé, Wad a essayé, Dieu a essayé, à l'époque on les a tous connus.
02:13 Mais force de constater que non seulement le problème n'est pas réglé,
02:18 mais aussi s'amplifie, puisque certains vont dire qu'on les voit un peu moins,
02:22 parce qu'au plateau et dans les quartiers un peu bourgeois,
02:26 on essaie de faire en sorte que ça ne fasse pas tâche,
02:29 et de nettoyer les quartiers, parce que ça gêne.
02:32 Mais il n'en reste pas moins, qu'ils ont énormément investi,
02:36 toute la banlieue, jusqu'à Niag, Kermassar, et compagnie,
02:42 vous avez énormément de ces gamins-là.
02:45 Il faut savoir quand même que vous ne pouvez pas traiter ce problème-là
02:49 sans collaborer avec les maîtres coraniques.
02:55 Parce que plus de 60% des gamins qu'on récupère,
02:59 c'est d'anciens talibés, donc des élèves coraniques,
03:03 qui ont été placés dans des darats,
03:06 et c'est des gosses qui ont été exploités à la mendicité à outrance.
03:11 On a des gamins qui ont fait 5 ans, 10 ans de darats,
03:15 ils ne connaissent pas les deux premiers versets du camp,
03:17 ils sont en mendicité de 5h le matin à 23h le soir,
03:19 parce que vous allez apprendre votre tablette, ce n'est pas possible.
03:22 Il y a toujours eu une vraie volonté du gouvernement de faire,
03:25 mais par contre il n'y a pas de compréhension réelle de cette problématique,
03:30 et il faut en comprendre tous les fondements si on veut vraiment agir dessus.
03:34 Je vous ai parlé des maîtres coraniques,
03:36 parce que ce qui avait été fait par les différents gouvernements,
03:39 c'était justement de jeter l'eau propre sur l'ensemble des marabouts,
03:43 en leur disant "c'est fini, vous n'envoyez plus les gamins mendiers,
03:46 vous les gardez dans vos darats et débrouillez-vous".
03:49 Et ça a des conséquences terribles.
03:51 En soi, on peut imaginer que c'est une bonne chose,
03:55 parce que ça règle le problème immédiat, mais qu'est-ce qui s'est passé en fin de compte ?
03:58 Les gosses qui avaient peur des rafles, parce qu'ils avaient raflé à l'époque des talibés,
04:02 ils avaient raflé des marabouts, les marabouts étaient allés en prison,
04:05 ça avait fait un scandale, il y avait eu une mobilisation de la communauté religieuse
04:10 et des différences s'érignent autour de ça.
04:13 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
04:15 Les gosses étaient en précarité dans les darats, enfermés dans les darats,
04:18 à plus pouvoir aller mendier leur propre bouffe, leur propre repas,
04:22 ils n'arrivaient plus à aller les mendier,
04:24 donc on avait des gosses qui étaient en précarité dans les darats.
04:30 Là, Villagepilote travaille avec Orange Monnaie et d'autres start-up numériques
04:36 pour créer une application Salare solidaire.
04:39 Là, c'est l'action de Villagepilote sur le plaidoyer.
04:42 Sortir les enfants de la rue, l'urgence et tout, je vais y revenir,
04:45 c'est un métier à part entière, mais faire en sorte d'agir sur les facteurs de rupture,
04:49 ça, ça implique toute la population, tous les groupes sociaux.
04:53 Si on a une application Salare solidaire, l'aumône solidaire,
04:58 habituellement, là où vous donniez 100 francs à un gamin tous les jours,
05:01 là, vous allez programmer 100 francs, et c'est déjà en place,
05:04 il y a la transaction automatique, si vous mettez à jour vos applications,
05:08 depuis la semaine passée, il y a ce nouvel outil qui permet d'automatiser
05:12 vos versements, vos transactions, et là, on va leur dire simplement
05:18 le darat de Kebagaï ou des autres, parce que la Confédération,
05:24 c'est plus de 500 darats, c'est des dizaines de milliers de gamins,
05:27 et tous ont la volonté de changer, de faire quelque chose de manière à ce que
05:30 les gamins soient dans de meilleures conditions.
05:32 Et bien, ces 100 francs-là, plutôt que de les donner à ce gosse-là,
05:35 vous les envoyez à Kebagaï, Kebagaï, lui, il enseigne réellement le Coran,
05:39 il fait de l'alphabétisation en français et en arabe, il fait de l'enseignement général,
05:43 on a fait avec lui et l'ensemble de ses collectifs, on a fait de la formation professionnelle,
05:47 on peut envoyer le gamin en apprentissage, quand il est dans son cursus coranique,
05:51 chez les artisans qui sont à proximité, ça veut dire que le gamin,
05:55 au bout de 5 ans, 10 ans, quand il ressort du darat, il a le Coran,
05:59 il a l'alphabétisation, il a de l'enseignement général, il a un métier,
06:02 il a un environnement professionnel. On a changé la donne.
06:05 Et les gens peuvent donner directement à ce type de darats,
06:10 en sachant, en âme et conscience, que les gamins sont dans de bonnes conditions.
06:14 Parce que les gens, aujourd'hui, quand ils donnent à un gamin,
06:17 vous avez la main qui vous retient, et vous avez le cœur qui vous retient,
06:22 parce que vous le faites, vous vous dites, s'il n'a pas ça, il va se faire frapper,
06:26 et ce n'est pas la bonne solution. Donc les gens sont complètement démunis.
06:29 Aujourd'hui, les gens, les Dakarois notamment, ne savent plus du tout
06:32 comment faire par rapport à ces gosses-là.
06:34 Et même s'ils donnent chaque jour, c'est un crève-cœur, parce que c'est de se dire,
06:37 j'entretiens le système, et en plus, je sais que ce gamin-là n'est pas dans de bonnes conditions.
06:41 Si maintenant on me dit, envoyez votre argent à des darats qui font vraiment le boulot,
06:46 on change tout. Et les parents ne sont pas fous.
06:49 Je ne vais pas mettre mon gamin dans un darat qui exploite mon gosse à la mendicité
06:53 toute la journée et une partie de la nuit, alors que là-bas, il pourrait apprendre
06:57 le Coran, un enseignement général, l'alphabétisation et un métier.
07:00 Les gens ne sont pas fous, et on va changer les choses comme ça.
07:03 Donc c'est ce genre d'action qu'il faut faire, pas simplement au Village Pilote,
07:07 encore une fois, on est plusieurs collectifs. Il y a le COSAED,
07:11 un collectif qui regroupe une trentaine d'associations,
07:16 et Village Pilote fait partie, mais il y a aussi Sperre, il y a aussi ADE,
07:21 Boussasso, Avenir de l'Enfant, il y a tout plein d'associations de terrain
07:26 qui ne bénéficient pas beaucoup d'aide d'ailleurs, aucune aide de l'État.
07:30 On a eu un peu d'aide de l'État pendant le Covid, mais alors bien loin de ce qu'on nous avait promis.
07:35 Et moi, ça fait 30 ans, en 30 ans, on a reçu 1,226,000 francs d'aide de l'État
07:42 pour 450 gamins pris en charge chaque année.
07:46 Notre budget annuel, c'est plus de 400 millions.
07:50 Il faut aller chercher les gamins dans la rue, en prison, il faut les stabiliser,
07:55 ça peut durer 3 mois comme ça peut durer 20 ans pour certains.
07:58 Ce qu'on s'en sort, c'est grâce à une prise de conscience qu'on a eue il y a 30 ans,
08:07 de dire que si on ne met pas les moyens pour ces gamins-là,
08:12 et encore je vous dis, nous on fait du low cost parce qu'on voudrait faire davantage,
08:15 on pourrait faire beaucoup plus que ça.
08:16 Et pourtant, on arrive à faire des gosses, de ces gosses-là, des citoyens
08:19 qui sont sélectionnés en équipe nationale de rugby du Sénégal.
08:22 On a des gosses qui vont être sélectionnés en gymnastique pour les JO de la Jeunesse 2026,
08:27 on fait avec la Fédération de badminton, etc.
08:29 On a des jeunes qui sont sélectionnés aussi en rugby à 7 pour les JO de la Jeunesse 2026,
08:35 qui ont voyagé en équipe nationale Tunisie, Ouganda, Zimbabwe, Afrique du Sud,
08:40 sous les couleurs du drapeau.
08:41 Je dis toujours que de la rue au drapeau c'est quelque chose,
08:43 mais c'est devenu les meilleurs citoyens du monde.
08:45 N'ayant pas de budget d'État là-dessus, on va taper à toutes les portes.
08:49 Notre leitmotiv c'est ne mendier plus, on va mendier pour vous.
08:53 Et ça fait 30 ans, moi je suis un grand mendiant à Dakar,
08:56 mais je voudrais que les gens prennent la même prise de conscience.
09:01 Donner 100 francs, donner 1000 francs comme ça et tourner le dos, non.
09:04 Accompagner les choses sur la durée jusqu'à...
09:07 Nous le gosse, tant qu'il n'est pas autonome financièrement,
09:11 qu'il n'a pas un travail, qu'il n'est pas dans une entreprise,
09:13 qu'il n'a pas renoué avec sa famille, que lui-même n'aide pas sa famille,
09:17 qu'il n'a pas ses papiers d'identité, etc., tout ça, qu'il n'est pas soigné,
09:21 on ne le lâche pas.
09:22 Il faut savoir qu'il n'y a pas de gamin irrécupérable et les gamins se stabilisent toujours.
09:25 Donc il faut que les gens nous accompagnent sur la durée.
09:28 Une entreprise même, il y a beaucoup d'entreprises qui nous aident
09:31 pour l'insertion professionnelle des gamins,
09:33 c'est-à-dire qu'on organise notre gala le 5 mai, le 5 mai, vendredi 5 mai,
09:38 à la résidence de l'ambassadeur de France qui a eu la gentillesse,
09:43 lui et sa femme, de nous céder sa résidence pour qu'on organise cet événement.
09:48 On accueille 600 à 800 convives, beaucoup les entreprises,
09:52 mais beaucoup de gens qui nous aident depuis plusieurs années.
09:54 Et ça permet de mobiliser des fonds, mais pas uniquement one shot,
10:00 c'est-à-dire qu'on invite les gens à nous aider cette année,
10:03 mais l'année prochaine et l'année d'après, parce que, encore une fois,
10:06 un gamin, il faut des années pour l'accompagner, des années pour l'autonomiser,
10:10 et il faut qu'on ait les moyens.
10:12 Et ce qui nous bloque souvent dans ce parcours d'autonomisation, c'est les moyens.
10:18 Donc certes, on peut toujours faire appel au bailleur de fonds, tout ça, c'est important,
10:24 mais aujourd'hui, notamment avec l'application qu'on met en place,
10:28 vous pouvez aller sur Orange Monnaie, vous trouver Village Pilote,
10:31 et vous faites un don.
10:33 Mais, de grâce, imaginons les choses en impliquant davantage de citoyens,
10:39 sur la durée, et vous pouvez donner de l'argent, vous pouvez donner des vêtements,
10:44 vous pouvez donner des chaussures de sport.
10:46 À l'heure actuelle, ils viennent de faire un tournoi de rugby,
10:49 ils n'avaient même pas tous de trampons,
10:51 ils ont remporté le tournoi de rugby du lycée français la semaine passée,
10:55 il y avait des gamins qui étaient pieds nus.
10:57 Pour vous dire, on a des talents, on n'a pas encore les moyens suffisants.
11:01 Nous, il y a toujours une centaine de gamins, on a une capacité d'accueil de 125,
11:11 d'ailleurs on va monter d'ici à fin 2023, 2024, jusqu'à un accueil de 200,
11:16 là on va construire un espace, on a trois dispositifs,
11:19 c'est pour les petits, les ados, les grands,
11:21 on sépare bien les choses avec beaucoup d'encadrement,
11:24 de surveillance et d'activité, surtout il faut que les journées soient très rythmées,
11:29 beaucoup de culture, beaucoup d'art, beaucoup de choses comme ça.
11:31 Mais donc on a le refuge pour les petits, de 4 à 12 ans,
11:35 l'oasis pour les 13-16 ans et le tremplin c'est les 17-25 ans et plus,
11:40 c'est des jeunes, même majeurs, on est les seuls à s'en occuper quasiment au Sénégal,
11:45 parce que ce n'est pas un public facile,
11:47 mais ce sont des gosses qui ont été mineurs en rue,
11:50 qui sont devenus majeurs en rue,
11:52 donc nous on leur redonne un tout petit peu leur place d'enfant
11:55 et on reprend ce parcours-là,
11:57 parce que le parcours qu'ils ont emprunté, c'est la catastrophe.
12:01 On accueille 450 gamins chaque année,
12:04 mais il y a tous ceux aussi qui sont dans la rue,
12:06 dont on est en rue et prison,
12:08 tout ça c'est plusieurs milliers de gosses qu'il faut sensibiliser,
12:11 il y a tout un travail à faire, ça prend énormément de temps.
12:14 Alors les filles, c'est une autre paire de manches, c'est un autre problème.
12:21 Je parlais tout à l'heure que l'on intervenait à la liberté 6,
12:24 à la prison des femmes, là on a été bloqué pendant le Covid,
12:27 mais on va essayer d'y retourner,
12:29 parce que vous avez ces jeunes filles qui sont incarcérées avec les adultes,
12:32 qui sont mineurs, et qui sont souvent délaissées.
12:35 On a sorti une jeune fille, d'ailleurs c'est Maître Gadendia
12:38 et le président de la Fédération Sénégalaise de Rubic
12:41 qui a plaidé et qui nous prend tous ces cas-là,
12:47 gratuitement avec son équipe d'avocats,
12:49 parce que vous avez des gosses qui peuvent passer un an, deux ans en prison
12:53 sans pour autant avoir été jugés, parce qu'il n'y a pas de référent,
12:55 c'est des mineurs.
12:57 Et du coup, en l'absence de référent, on ne les juge pas,
13:01 parfois on n'a même pas leur nom, leur identité,
13:03 ils vont vous donner une fausse identité, ils n'ont pas de papier.
13:05 Donc c'est des cas comme ça dont il faut s'occuper,
13:08 et il y a des jeunes filles qui se retrouvent dans cette situation,
13:10 donc ça il y a cette problématique.
13:12 Mais sortir une jeune fille de prison et l'amener directement dans sa famille,
13:17 vous pouvez imaginer toute la honte qu'il y a d'avoir un enfant en prison,
13:21 il y a forcément un problème au sein de la famille.
13:24 Donc il faut pouvoir réconcilier, et ça, ça prend du temps.
13:28 Et donc on envisage là la construction d'un lieu d'urgence également
13:33 à Denibirandao, au niveau du Lac Rose,
13:38 pour faire d'ici à la fin 2023 d'avoir au minimum 5 accueils.
13:43 Souvent vous avez un enfant au milieu de ça,
13:45 c'est un enfant hors mariage, donc c'est encore plus compliqué pour la fille.
13:48 Il faut apaiser, qu'elle puisse souffler, se reposer,
13:52 qu'on puisse les chouchouter.
13:54 Une équipe féminine, d'ailleurs je parlais de Fatidiope tout à l'heure,
13:57 c'est elle qui est la directrice de ce programme,
14:00 parce que ce fonds de notation va être...
14:02 Vous pouvez déjà participer à Village Pilote,
14:05 donc c'est une levée de fonds qui va se durer jusqu'à fin juin,
14:09 mais elle va permettre la prise en charge des jeunes de la rue,
14:12 des garçons, mais aussi ça permettra de prendre en charge ces jeunes filles.
14:16 Par contre les gens ont les moyens de passer un coup de fil à Village Pilote.
14:24 Nous on intervient avec deux animateurs, on récupère le gosse,
14:27 on va le soigner parce qu'on a vraiment des partenariats
14:30 avec tous les services de santé de la place.
14:33 On va savoir comment le soigner intégralement.
14:39 On le prend en charge, on le stabilise,
14:42 on recherche la famille, on le réinsère en famille,
14:45 et on le réinsère à l'école où on lui donne un métier,
14:48 et on vous donne des nouvelles.
14:50 Donc vous avez un moyen d'action pour agir par rapport à ces jeunes.
14:52 Les derniers mots c'est bienveillance,
14:57 que l'on soit tous focalisés sur la bienveillance envers ces gamins-là au quotidien.
15:04 Et de se dire "la main que je tends pour lui donner de l'argent, c'est une facilité.
15:13 La main que je tends pour lui apporter de l'aide, c'est autre chose,
15:17 ça demande un tout petit peu plus d'investissement, c'est pas beaucoup plus,
15:20 mais si on se renseigne, on peut faire beaucoup de choses
15:23 et on n'entretient pas un système qui est révolu et dont tout le monde en a marre.
15:28 Il faut qu'on bascule sur autre chose, qu'on conserve, qu'on s'appuie aussi.
15:33 Je pense aux piliers de la culture sénégalaise,
15:38 dont on dit "am karsa, teranga" et autres.
15:43 Ça c'est des valeurs qu'on transmet à nos jeunes,
15:46 et eux aujourd'hui le transmettent à leurs amis, à leur entourage et tout.
15:52 Ces jeunes qui n'avaient aucune valeur, qui n'avaient rien,
15:54 aujourd'hui ce sont eux-mêmes qui apportent une conscience citoyenne là où ils sont.
16:04 Dites-vous bien que les gamins tels que vous les voyez,
16:08 vous pensez certainement qu'ils sont irrécupérables.
16:10 Nous, l'expérience qu'on a de 30 ans, même le pire des gamins,
16:13 même si ça prend 20 ans, ils sont tous récupérables.
16:16 Il faut simplement être bienveillant et apporter l'aide là où il faut.