• l’année dernière
L’animatrice revient avec des inédits de « Sous les jupons de l’histoire » sur Chérie 25



Après Frou-Frou et Union libre dans les années 90/2000, Christine Bravo n’avait plus envie de faire de la télé. Mais elle avait tout de même en tête une émission historique sur les grandes figures féminines. Le projet ayant été retoqué par France Télévision et M6, il dormait dans un tiroir. Jusqu’à ce que Chérie 25 en entende parler et ait envie de le mettre à l’antenne. « Sous les jupons de l’histoire » est né en 2013. 5 ans plus tard, la chaîne met fin au programme après 52 numéros. Pour finalement recontacter Christine Bravo et son équipe d’experts il y a quelques semaines afin de reprendre du service. Ce vendredi à 21h05, c’est la vie de la Reine Christine de Suède qui sera racontée, comme toujours avec humour et légèreté mais sans trahir la réalité. Christine Bravo est l’invitée médias de Célyne Baÿt-Darcourt

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour Christine, bravo ! Bonjour !
00:02 Ça fait extrêmement plaisir de retrouver "Sous les jupons de l'histoire" parce que c'est vraiment une émission
00:06 très originale, très bien faite, drôle, instructive, ludique.
00:10 Pourquoi elle s'est arrêtée pendant 5 ans ?
00:12 Ah ben ça vous demandez à la chaîne ! Vous ne le savez pas ?
00:14 Ah non, pas du tout ! Et puis on avait fait quand même 52 épisodes.
00:19 On l'a commencé il y a une dizaine d'années je crois. Il y a 10 ans.
00:23 C'est incroyable ! Et ça n'arrive jamais en vérité qu'on vienne vous rechercher 5 ans après.
00:29 Parce qu'on a dû arrêter il y a 5 ans. Ils avaient suffisamment de stock,
00:35 ils faisaient des rediffs, des rediffs, et en vérité ils s'en contentaient très bien.
00:40 Et c'est les gens qui ont dit sans arrêt "mais on en a marre des rediffs, redonnez-en".
00:47 Et au fond c'est pas mal ce qu'ils ont fait parce que chaque numéro a dû être visionné
00:53 plus d'un million ou deux millions de fois. Puisque c'est incroyable comme les gens dans la rue
01:00 parlent des jupons de l'histoire. Mais sans arrêt les parents qui me disent
01:06 "mais mes ados détestaient l'histoire". Et maintenant ils adorent ça parce que évidemment,
01:13 évidemment je raconte aussi des histoires dans l'histoire.
01:18 La petite histoire dans la grande histoire. Alors chaque vendredi soir il y aura sur Chérie 25
01:22 un nouveau numéro sur des femmes qui ont marqué l'histoire. Pas forcément des reines,
01:26 je crois qu'il y aura bientôt Mata Hari ou Frida Kahlo. Mais ce soir c'est bien une souveraine,
01:30 méconnue il faut le dire et vous faites bien de nous la faire découvrir parce qu'elle est incroyable,
01:34 c'est Christine de Suède. Elle a régné au 17ème siècle et c'était probablement la première reine intersexe,
01:41 j'ai envie de dire, parce qu'elle avait des caractéristiques qui ne correspondaient pas à un corps de femme.
01:46 Et puis ça tourne bien parce que comme ça, ça fascine les gens. Vous savez la télévision,
01:52 une émission, vous mettez du sexe, de la bouffe, du pouvoir.
01:59 Un peu de trahison.
02:01 Un peu de trahison, ça marche. Et elle, elle a tout quoi. Et en plus elle abdique.
02:08 En plus ça la gonfle d'être reine. Non mais il faut savoir aussi qu'elle n'est pas très connue
02:14 parce que la Suède à cette époque, ça n'existe pas. On ne sait même pas où c'est.
02:20 En fait tout le monde s'en fout de la Suède.
02:23 Pourquoi vous vous êtes intéressé à elle ?
02:25 D'abord parce qu'elle s'appelle Christine.
02:27 Une autre reine Christine.
02:29 La reine Christine. Et elle est tellement atypique. Une nénette qui ne veut pas régner,
02:35 qui passe la couronne à son neveu qu'elle voulait éventuellement épouser,
02:40 mais finalement elle ne veut pas de mec. Elle est géniale.
02:44 Elle n'est pas très jolie ?
02:45 Ah non, elle est moche.
02:46 Elle est moche, on peut le dire.
02:47 C'est la reine moche.
02:49 Oui mais enfin dis donc, elle n'est pas la seule.
02:51 Vous savez les rois, ils ne restaient pas très fidèles à leurs épouses.
02:56 C'était des mariages arrangés. C'est les maîtresses qui étaient sublimes.
03:00 C'est les maîtresses de Louis XV, de Louis XIV.
03:04 Mais les reines, c'était des petits pots à tabac, catholiques et insignifiantes.
03:10 Enfin vraiment, qui devaient faire des mômes.
03:12 Ce qui n'a pas été le cas de Christine de Suez.
03:14 L'émission est découpée en rubriques comme un magazine féminin.
03:17 Mode, beauté, psycho, loisirs, sexe, santé.
03:20 L'occasion de raconter plein d'anecdotes sur votre héroïne avec des spécialistes.
03:23 On peut dire que c'est un mélange de voici et de Cosmo ?
03:27 Alors je dirais plutôt Froufrou et Cosmo.
03:31 Parce que Froufrou, ça venait directement de Cosmo.
03:36 Voici, on s'amuse avec ça puisqu'on fait des unes de magazine People.
03:43 On appelle ça Voilà.
03:46 Donc oui, il y a des références évidentes.
03:49 Ce sont des magazines qui font du buzz.
03:53 Et on en fait aussi dans cette émission.
03:57 Justement en arrivant à prendre l'histoire comme Voici prend finalement les stars.
04:06 Elle vous ressemble énormément cette émission Christine, bravo.
04:09 Elle est hors code, libre, déjantée.
04:11 Oui, ça vous fait plaisir ?
04:13 D'abord c'est mon bâton de maréchal.
04:15 Parce que j'ai commencé ma jeunesse à Jussieu en fac d'histoire.
04:21 J'ai fait une licence d'histoire.
04:23 Et puis après je me suis égaré dans le journalisme, que j'ai adoré évidemment.
04:28 Et après des émissions de télé que j'avais créées comme Froufrou et Union Libre,
04:34 je me disais "Allez, ça suffit, j'ai plus envie".
04:38 Et puis l'histoire me titillait.
04:40 Et là-dessus, il y a Chéri Vingt-Cinq qui arrive chez moi pour autre chose.
04:46 Et qui voit traîner sur la table un truc qu'on avait imaginé avec Philippe Tuilier, mon producteur,
04:53 et qui avait été retoqué par France 2, M6 en disant "Non, non, mais attends, l'histoire..."
04:59 C'était sous les jupons de l'histoire déjà ?
05:01 Oui ! C'est dingue !
05:03 Et ils trouvaient que c'était "Non, non, ça marche pas, les gens s'en foutent".
05:07 Et la seule chaîne qui y a cru c'est Chéri Vingt-Cinq, je ne savais même pas que ça existait.
05:13 Et donc c'était génial parce qu'on a gagné.
05:17 Alors, sans buzz sur le départ, on n'a pas vu ma tête partout.
05:24 On a gagné auditeur après... enfin, téléspectateur après téléspectateur.
05:29 C'est vrai qu'elle fait très service public finalement, cette émission.
05:32 Évidemment, elle était très complémentaire, elle l'est toujours, de Stéphane Bern.
05:38 Et moi, j'ai une pédagogie que j'ai apprise à l'école normale quand j'étais plus jeune et que je suis devenu un stit, avant d'être journaliste.
05:48 C'est-à-dire, si vous dites à des gosses "On va faire du calcul", ils sèchent tous, ils ne lèvent pas l'ardoise.
05:55 Si vous leur dites "On prend le fric de la coopérative et on va sur le marché de Belleville et on va acheter 710 grammes de cerises et 350 grammes de fraises",
06:05 je peux vous dire que le mec, il met les trucs sur la balance, il dit un prix et il y a 30 bombes qui disent "Non, non, non, au centime près, il calcule".
06:13 Et bien c'est pareil là. C'est-à-dire que dans la rue, j'ai des gens qui me disent "Ouais, Christine Bravon, Louis XIV, elle est un queutard, c'est formidable".
06:27 Mais le mec, il sait qui est Louis XIV.
06:29 - Oui, grâce à vous. - Celui-là, oui. Mais d'autres qui sont de milieux culturellement plus favorisés apprennent aussi des expressions, la cuisine,
06:43 des expressions qu'on utilise aujourd'hui, sucrer les fraises, et disent "Ah, ça vient de là".
06:51 - C'est vrai qu'on apprend énormément de choses. Alors il y a eu "Froufrou", émission féministe par excellence.
06:56 Aujourd'hui, vous portez un regard historique et très bienveillant sur les femmes qui ont marqué l'histoire.
07:03 Le féminisme, c'est un combat, j'imagine, très important dans votre vie ?
07:07 - Oh, ce le fut. Mais en réalité, moi je suis de la génération féministe gâtée, puisque ce sont en fait nos aînés qui se sont battus pour l'avortement, la contraception.
07:21 Nous, on avait 18 ans, on s'est contentés de brûler nos soutifs, mais on n'a pas été des militantes comme les Gaillardes qui nous ont précédés,
07:33 et qui sont malheureusement pour beaucoup décédés. Mais le procès de Bobigny, tous ces trucs-là. Nous, on était plus jeunes.
07:41 On a bénéficié de ça. Le problème, c'est que derrière nous, ça s'est arrêté. Puisque quand je disais "mais vous vous rendez compte, il n'y a pas de nanas à la télévision ?"
07:53 Je ne parle pas des femmes journalistes, je parle des animatrices. Il n'y en a pas dans les grands créneaux horaires.
08:00 Il n'y en avait pas en Pram, il n'y en avait pas en Access Prime Time. Quand il y avait une nana, il y avait toujours un mec à côté.
08:05 - Donc vous en avez quatre autour de la table ?
08:08 - Oui, tout de suite, hop, évidemment que je les ai mises. Et même après, avant Union Libre, j'avais fait on dirait le sud pour Canal+ pendant les Jeux Olympiques d'Atlanta.
08:19 J'avais mis quatre nanas autour d'une table.
08:24 - Mais à cette époque, vous dites "il y a eu des animatrices, vous avez lancé un petit peu ce phénomène-là", mais il n'y avait pas d'animatrices productrices.
08:32 C'était les hommes qui gagnaient beaucoup mieux leur vie, on peut le dire.
08:35 - Mais on n'a jamais été productrices ! Parce qu'il fallait les voir les gars, ils se serrent à l'écoute.
08:43 C'est une secte en vérité, c'est-à-dire qu'ils allaient à des soirées pince-fesses avec le président de France Télé.
08:52 C'est comme des chasses privées, c'est le Lyonse Club. Les nanas, on n'était pas dans la boucle.
08:58 C'est Ardisson qui finalement la deuxième année m'a dit "est-ce que tu veux partager les bénéfices ?"
09:03 J'ai dit "quels bénéfices ?" Je ne savais même pas que ça existait, mais je peux vous dire qu'il y en avait.
09:07 Et ça m'a bien rendu service.
09:12 - On vous parle encore de froufrou aujourd'hui ?
09:14 - Écoutez, beaucoup moins que des jupons de l'histoire.
09:20 Parce qu'en réalité, les vieilles dans mon genre, elles me parlent de froufrou.
09:28 Mais les jeunes ne savent pas ce que c'est.
09:31 Oh dis donc, qu'est-ce qu'on devrait en diffuser de temps en temps des numéros ?
09:35 - Et leur refaire carrément ? Est-ce que ce serait possible ça ?
09:37 - Non, non, non, ça on m'a proposé mille fois. Non, non, c'est fini. On n'a plus la liberté qu'on avait avant.
09:42 Non mais attendez, on déglinguait des marques et c'était des annonceurs.
09:47 Donc ils retiraient les budgets, mais le PDG ne cédait pas en disant "vous n'êtes pas content, retirez le budget".
09:56 Sur des yaourts, sur Chanel...
09:58 - Ce ne serait plus possible aujourd'hui ?
10:00 - Mais ce n'est plus possible ! En plus maintenant vous êtes obligés de citer...
10:03 Vous ne pouvez même pas dire une Ferrari, il faut dire la voiture rouge qui roule très vite.
10:07 Sinon il faut en citer deux autres.
10:09 - Trop tard !
10:11 - Non mais c'est n'importe quoi ! Ah oui, c'est trop tard.
10:13 Mais on est sur le service public.
10:15 - Christine, bravo quand votre ami Laurent Ruquier dit que Cyril Hanouna s'est inspiré des émissions de bandes comme les vôtres.
10:21 Vous le prenez comme un compliment ?
10:23 - Moi je me suis inspiré de Bernard Rape.
10:26 Donc si, si, Laurent a raison, ça veut dire que Hanouna s'inspire de Bernard Rape.
10:35 Et de moi c'est hyper flatteur.
10:38 Ah ça m'a scié parce que quand même, j'ai trouvé ça hyper flatteur.
10:43 Et Cyril Hanouna, il n'a rien inventé.
10:47 C'est-à-dire que ses émissions de bandes, elles existaient avec Rape, elles existaient pas avec De Chavanne.
10:55 Parce que De Chavanne, lui la bande, c'était jamais plus de trois.
10:58 Parce qu'il voulait trop de lumière sur lui.
11:00 Bon c'est De Chavanne quoi, mais qui a un talent fou.
11:03 Hanouna il a un talent fou.
11:05 - C'est votre tasse de thé ça ?
11:07 - Écoutez, il y a des intervenants dans son émission que je n'aime pas du tout.
11:13 Qui sont insupportables, populistes, limite complotistes.
11:19 Mais lui, évidemment qu'il a du talent, moi il me fait mouir de rire.
11:23 Et puis il est entouré de gens comme Benahim, qui sont des journalistes, des vrais, très respectables.
11:31 Il a gagné son pari, il fait du buzz, il a raison.
11:35 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Moi aussi j'en ai fait à une époque.
11:40 C'est Hanouna maintenant.
11:43 - Merci beaucoup d'être venu nous voir sur France Info Christine.

Recommandations