Un déjeuner partagé avec Jean-René Cazeneuve, député Renaissance du Gers et rapporteur général du budget. Avec lui seront évoqués, le foie gras naturel sans gavage et l'inflation qui bouleverse les habitudes alimentaires des Français.
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.
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#LCP #Politiquesatable
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
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00:00 [Musique]
00:17 Bonjour à tous et bienvenue dans Politique à table sur LCP, l'émission où on parle alimentation, agriculture, écologie et aussi politique.
00:25 Et nous recevons cette semaine Jean-René Cazeneuve. Bonjour.
00:28 Bonjour.
00:29 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:31 C'est moi qui vous remercie.
00:32 Et avec moi pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montanay. Bonjour Jean-Pierre.
00:35 Bonjour Brigitte. Bonjour Jean-René Cazeneuve.
00:37 Bonjour, merci.
00:38 Vous êtes député du Gers depuis 2017, député Renaissance, rapporteur général du budget, mais ingénieur de formation.
00:46 Vous avez été directeur général d'Apple, directeur général adjoint de Bouygues Télécom.
00:50 Vous avez aussi travaillé chez Saint-Gobain, Compaq et Cisco.
00:53 C'est en 2014 que vous vous piquez de politique, vous devenez conseiller municipal d'Auch dans le Gers.
00:59 Vous connaissez une ascension fulgurante aux côtés d'Emmanuel Macron.
01:02 Vous portez ces combats tels d'Artagnan pour Louis XIII dont vous arborez le look en hommage au héros Gascon.
01:09 Et la Macronie peut compter sur les trois mousquetaires de la famille Cazeneuve.
01:12 Votre fils est également député et votre fille ancienne conseillère du chef de l'État.
01:17 Et comme ils étaient quatre, et bien votre gendre est directeur de cabinet d'Elisabeth Borne à Matignon.
01:22 Et en bon mousquetaire, vous êtes donc aussi fidèle au chef de l'État qu'à votre terre, le Gers, où vous nous emmenez pour se déjeuner.
01:29 Oui Brigitte, 100% sud-ouest avec du magret de canard accompagné d'asperges vertes et en dessert une croustade aux pommes.
01:36 Dans le dessous des plats, du foie gras sans gavage, c'est possible, mais est-ce vraiment du foie gras ? Reportage dans cette émission.
01:44 Dans les pieds dans le plat, l'inflation qui bouleverse les courses des Français.
01:48 Dans le caddie, moins de viande et davantage de marques de distributeurs. Détails à suivre.
01:53 Allez, on passe à table. Tout de suite, cuisine et confidence.
01:58 Jean-René Cazeneuve, quelle charge mentale cette émission lorsqu'on est député du Gers.
02:09 Le département où le canard est le king, le roi.
02:12 Pas question pour vous d'exiger du saumon, des escargots ou encore une bavette de bœuf.
02:16 Le retour en circonscription serait un peu compliqué.
02:19 Non, toute une filière qui en plus est décimée par la grippe aviaire compte sur vous pour la défendre et la promouvoir.
02:26 Je le vois dans vos yeux de d'Artagnan, vous auriez tellement aimé nous demander du foie gras, le totem du terroir du Gers.
02:33 Mais là, attention, le "en même temps" du patron est passé par là.
02:37 Oui, au canard, mais en même temps, pas question de dépenser trop en cette période rude pour le pouvoir d'achat.
02:42 Et aussi, pas question d'aller sur le terrain du bien-être animal, question urtiquante.
02:47 Donc, banco pour notre canard, mais sans foie gras.
02:50 Voilà, Brigitte, comme on se retrouve avec du magret, une pièce dont on pourrait croire qu'elle est vieille comme l'animal.
02:56 Mais pas du tout, elle a été inventée par un Gersois, naturellement le chef André Daguin,
03:00 qui créa dans les années 60 cette nouvelle manière de préparer les filets.
03:04 Alors, dites-moi Jean-René Cazeneuve, vous ne concevez pas un seul repas sans ce sacro-saint canard ?
03:10 J'ai la chance d'être, vous l'avez dit, originaire d'un territoire béni des dieux en matière culinaire.
03:16 Donc, je ne vais pas vous citer tous les produits, mais effectivement, le canard est assez emblématique.
03:21 Il y a son confit, on le mange en forme de confit, évidemment.
03:25 Tout est bon dans le canard.
03:26 Tout est bon dans le canard. Vous avez les gésiers, vous avez le foie gras, le magret, on y reviendra.
03:31 Mais il y a aussi le porc noir à Gascon, aussi la poule noire d'Astarac.
03:37 On a vraiment les vins, on en parlera j'espère aussi.
03:41 J'ai la chance d'être le représentant d'un territoire avec de très nombreux agriculteurs.
03:44 C'est un des départements les plus agricoles de France, avec des produits magiques comme le canard.
03:48 Peut-être sur André Daguin, qui a inventé...
03:52 Avant André Daguin, qui a été le chef emblématique de l'Hôtel de France à Hoche,
03:57 à tel point que, bon, maintenant il est décédé depuis quelques années,
04:00 mais 20 ans après, on me disait "Hoche, ah bah oui, mais c'est là qu'est André Daguin".
04:04 Il avait fermé depuis 20 ans, il avait cédé, mais on parlait encore de lui.
04:08 - C'est l'expert international, Daguin. - Oui, oui, ça a été un grand ambassadeur,
04:11 avec sa guaille, sa facon, enfin là c'est le Gascon par excellence.
04:14 - Mais ça veut dire qu'avant André Daguin, on ne connaissait pas le magret ?
04:16 - On connaissait le canard, évidemment, mais on ne le mangeait pas comme ça.
04:19 C'est-à-dire qu'on ne le mangeait pas comme une pièce de viande rouge.
04:23 On l'avait en confit, on l'avait en bocal, mais on ne l'avait pas enfilé.
04:28 - Alors le magret, c'est la poitrine du noix, c'est ça, ou d'un canard ?
04:32 - D'un canard, oui, au gré de canard.
04:34 - C'est ce morceau-là du canard ? - Absolument.
04:37 - Et donc on ne le mangeait pas comme un steak, on pourrait dire ?
04:41 - On ne le mangeait pas comme un steak, absolument.
04:42 Et lui invente cette manière de manger le canard.
04:45 - En 59 ou 60, c'est ça ? - Alors on va le goûter.
04:48 - Dans les années 60. - Ce magret.
04:50 Alors c'est peut-être pas le magret que vous aviez l'habitude de voir, en tout cas,
04:55 parce que généralement il y a une couche de graisse un peu épaisse sur le magret, non ?
04:58 - Oui, alors il y a plusieurs manières de le cuisiner, bien évidemment, ce serait trop simple.
05:02 Alors André Daguin, lui, prenait la pièce du magret, enlevait le gras,
05:08 faisait revenir, saisir le magret, mais évidemment on ne perd pas le gras.
05:14 - Ça dépend, parce que je vous expliquerai ce que vous pouvez faire avec le gras.
05:17 - Il enlevait le gras et il faisait revenir le gras à côté pour évidemment donner du goût.
05:22 - Et l'ajouter après à la sauce ? - Le gras c'est bon, moi ça appartient évidemment
05:26 à un territoire où le gras c'est bon. Et aujourd'hui, beaucoup gardent la peau
05:31 et on le fait effectivement revenir au barbecue, au plancha.
05:36 - Sur la peau, c'est ça ? Il fait cuire un peu comme à l'unilatéral ?
05:40 - Exactement, donc il fait cuire très longtemps sur la peau, de manière à ce que la peau soit
05:44 croustillante et puis vous le retournez rapidement et puis vous le mangez saignant, comme ça.
05:51 - Allez goûtez-le, vous allez nous dire ce que vous en pensez.
05:54 S'il vient directement de votre terroir ou pas, celui-là ?
05:57 - Alors justement non, j'ai eu les précisions parce que monsieur Cazeneuve avait demandé un magret du Gers.
06:03 Or il se trouve que chez Françoise, qui prépare nos petits plats, a trouvé qu'un magret des Landes,
06:07 donc un magret concurrent, mais il a une IGP, mais je ne sais pas quelle est la différence.
06:12 Comme ça vous pouvez nous dire s'il vient du Gers ou des Landes, moi je ne suis pas capable.
06:16 - Pendant ce temps-là, peut-être trois astuces ? - Oui, trois petites astuces, on va aller vite
06:20 parce qu'on en a déjà un petit peu parlé.
06:23 Pour bien cuire un magret, il est impératif de quadriller justement cette couche de gras,
06:28 de le quadriller parce que ça va permettre effectivement à la chaleur d'aller chauffer la chair.
06:34 C'est plus joli une fois qu'on le sert, mais c'est surtout l'assurance que la viande cuise bien à l'intérieur de sa chair.
06:40 Il faut bien assaisonner ce magret avant la cuisson avec du gros sel et du poivre mignonnette,
06:45 en les faisant bien pénétrer peut-être avec les doigts dans cette chair.
06:48 Enfin, pour une cuisson à la poêle, puisque monsieur Cazeneuve l'a dit, il y a plein de façons de le cuire,
06:52 mais pour une cuisson à la poêle, c'est d'abord dans une poêle bien chaude, côté graisse,
06:56 et la graisse on peut effectivement l'évacuer, et ensuite on remet un petit côté une minute,
07:01 huit minutes sur le côté graisse, une minute sur le côté chair, et ensuite on le laisse un petit peu reposer
07:06 parce qu'il va un tout petit peu saigner. Il faut attendre cinq minutes avant de le découper et de le servir.
07:10 Vous validez ? - Absolument.
07:12 - Et alors vous le faites vous ? Vous le préparez à la maison ? Vous aimez cuisiner ?
07:16 - Le magret c'est assez simple.
07:19 En cuisine, quand on a de bons produits, on a l'habitude de dire que quand on a de bons produits,
07:23 c'est pas la peine d'être très sophistiqué. Je dis pas que la cuisine gascogne n'est pas sophistiquée,
07:27 mais on a la chance d'avoir de formidables produits.
07:29 Peut-être. Vous dire sur le canard, parce que ça c'est moins connu, une fois que vous avez enlevé
07:33 les cuisses, pour en faire du confit, le gésier, les cœurs, on mange les cœurs de canard,
07:41 c'est aussi délicieux en brochette, que d'enlever les magrets, vous laissez les aiguillettes,
07:46 et puis il y a évidemment toujours, comme sur une carcasse de poulet, des tas d'anseaux,
07:50 et on les fait griller. Dans les fêtes de village, c'est pas très courant, mais on y arrive,
07:55 et on appelle ça des "demoiselles". C'est un mets délicieux, et évidemment ça se mange avec les doigts,
08:02 mais voilà, c'est parti.
08:04 - Ça vous arrive de participer à quelques fêtes de village avec des "demoiselles" ?
08:07 - Les fêtes de village, c'est sacré chez nous. Vous avez une fête de village qui va se faire
08:13 autour de la fève, un repas autour de la fève, un caisson par exemple, vous avez le repas qui va se faire
08:19 autour du cochon, le tu-cochon, à Mielen, voilà, c'est des fêtes qui réunissent.
08:25 Dans des villages de 500 habitants, vous avez 500 personnes qui sont à table,
08:29 parce qu'on vient de tous les villages, manger, partager, c'est une terre évidemment gastronomique,
08:36 mais aussi une culture du partage, de la convivialité.
08:39 - C'est ça que vous aimez, vous, avec la table, c'est ce côté partage, c'est de pouvoir effectivement
08:44 être en famille autour d'un bon repas ?
08:46 - Oui, mais c'est vraiment aussi, au-delà de la famille, c'est vraiment, ces repas sont des repas de village.
08:54 Moi, ce que je trouve admirable dans le Gers, c'est cette capacité qu'ont tous les villageois,
08:59 nos concitoyens, à faire la fête ensemble. Et tout est prétexte pour ces grandes tables,
09:04 et vous arrivez dans des grandes tables de village, où vous ne connaissez pas nécessairement
09:08 beaucoup de monde, vous asseyez, et tout de suite, il se passe quelque chose avec les gens
09:11 qui sont autour de vous. Voilà, donc il y a cette belle tradition, de la même manière que,
09:16 une tradition aussi très importante dans le Gers, c'est que vous allez chercher les produits,
09:22 vous n'allez pas à un seul endroit chercher tous vos produits, ce ne serait pas marrant,
09:27 ce serait trop simple. Donc, vous allez dans telle ferme, vous trouvez le Port-Noir-Gascon,
09:33 vous allez à la ferme de Bidache, puis après vous allez chez Clairefourcade pour aller chercher du veau,
09:38 et puis après vous allez aller à la ferme en Jacquet pour aller chercher du confit, des cuisses.
09:44 - Donc, chaque partie du canap se trouve chez un producteur un peu connu.
09:48 - Un producteur, une ferme, ce sont souvent des fermes, ce n'est pas plus gros que ça.
09:51 Vous pouvez en retrouver au marché, évidemment, ou dans les marchés de produits régionaux,
09:55 mais il y a ce plaisir d'aller chercher, parce que ça complique un peu la vie,
09:58 mais d'aller chercher, il faudrait que je râle, dans telle ferme...
10:01 - On boit un petit verre, on goûte, et puis...
10:03 - On goûte et puis on commence.
10:05 - Ça va être sympa, je valide ce genre de parcours.
10:07 - Alors, dites-nous comment vous le trouvez, ce magret ?
10:09 - Très bien, très bien. - Très bien, il est à votre goût ?
10:11 - Oui, oui, moi je les ai un peu plus saignants, mais...
10:14 - Voilà, il est très bien. - Il est censé être un peu plus rosé.
10:17 - Il y a bien le gras, sauf qu'il a bien fait griller, on le voit à peine, mais il y a bien le gras qui est resté.
10:21 - Exactement, ça c'est parfait, ça c'est parfait.
10:22 - Alors, je sens votre oeil gourmand, mais est-ce que vous êtes aussi bon au fourneau,
10:26 ou vous préférez laisser ça à autrui ?
10:30 - Je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas un grand cuisinier.
10:35 Mes enfants le sont, je ne suis pas un grand cuisinier.
10:41 J'ai quelques plats, parce que, évidemment, je participe, je fais le pot-au-feu...
10:47 - Ah, quand même ! - Ça, ce sont vos spécialités.
10:49 - J'ai quelques spécialités que je fais avec plaisir pour mes amis.
10:52 - C'est du Gerst, le pot-au-feu, non ? - Non, non.
10:54 - Là, vous déconstruisez la légende du terroir.
10:57 - Alors, pot-au-feu, quoi d'autre ? Vous pouvez nous faire quoi d'autre ?
11:00 - Je peux vous faire du confit, je peux vous faire du foie gras poêlé.
11:04 - Il suffit de mettre dans une poêle le confit.
11:07 - Les gens viennent de très loin pour voir le foie gras poêlé.
11:09 - On va se faire prendre de belle.
11:11 - Parce que vous pouvez, évidemment, le servir avec des endives,
11:19 brisé à la graisse de canard, avec des raisins secs, avec des figues.
11:24 Donc, vous récupérez... Ne jetez jamais le gras.
11:28 - Non. - Ça, ce serait une...
11:30 - C'est péché. - Récupérez le gras, ce serait péché.
11:32 Donc, vous récupérez le gras et vous faites...
11:33 Et n'importe quel légume qui peut paraître sans saveur à certains,
11:36 dès que vous le faites revenir dans la graisse de canard,
11:38 ou doit, évidemment, ça devient un choc.
11:40 - Et vous aimez ce mélange un peu sucré-salé ?
11:43 Parce que vous nous parlez de figues, vous nous parlez...
11:45 Là, on a un peu d'orange, ça se mange souvent, effectivement.
11:48 Le canard à l'orange, c'est un grand classique aussi.
11:51 - Je résiste pas, je mange en même temps que je parle.
11:53 - C'est pas facile de parler. - Mais voilà, quand on est gourmand,
11:55 on est gourmand, c'est difficile de le cacher.
11:57 - Il y a un restaurant à Paris qui fait le fameux,
12:00 moi, je ne l'ai jamais goûté, le canard au sang.
12:02 Il va rouvrir, c'est la tour d'argent.
12:04 Est-ce que vous aimez le canard au sang, vous, qui êtes un spécialiste du canard ?
12:07 Ou est-ce que c'est quelque chose que...
12:09 - Écoutez, il y a très longtemps, j'y suis allé.
12:12 J'ai été invité.
12:14 - Effectivement, c'est un grand symbole.
12:17 - Un grand classique. - Oui, c'est très bon.
12:19 - C'est bon ? Vous avez aimé ? - J'adore le canard.
12:21 J'adore le canard sous toutes ses formes et le conchon sous toutes ses formes.
12:23 - Et le canard laqué ?
12:25 - Franchement... - Tous les canards vont y passer.
12:27 - Oui, oui. - Non, j'arrête, c'est le dernier.
12:30 - Franchement, je... - Un bon canard laqué.
12:33 - Oui, mais bien sûr, c'est bon aussi,
12:35 mais je trouve que c'est compliqué à manger avec ses os, avec ses...
12:38 - Bon. - Un bon magret, un bon confit,
12:41 un produit simple, voilà.
12:43 - Alors, il faut le dire, on a décoré un petit peu cette table
12:47 parce que vous êtes venu avec quelques produits de chez vous.
12:50 Alors, racontez-nous. Déjà, là, il y a du foie gras.
12:52 - Oui, alors, je vous le disais,
12:56 on a ce plaisir, nous, d'aller chercher
12:59 chez tel ou tel producteur ses produits.
13:03 Je vous amène un filet garni.
13:05 Et puis donc, on l'a étalé.
13:07 Bon, ça, c'est du foie gras de chez Ferris.
13:10 Donc, ça, c'est un foie gras mi-cuit,
13:13 qu'effectivement, il faut... - Canard, hein ?
13:15 - Canard, absolument. Canard, canard.
13:17 Il y a très peu de... - Mi-cuit, ça veut dire,
13:19 pour les téléspectateurs, qu'il a été cuit à 60 degrés.
13:21 - Oui, c'est vrai. - Il faut qu'à cœur,
13:23 il soit très peu cuit, en fait. - Voilà, et donc, il est un peu...
13:25 - Rosé. - Un peu rosé à cœur, effectivement.
13:27 - Il est un peu rosé. - Oui, Brigitte, comme elle est gourmande.
13:29 - Allez, Jean-Pierre, un petit peu de foie gras.
13:31 - Là aussi, il y a mille manières de préparer le foie gras.
13:33 J'imagine qu'on en reparlera tout à l'heure.
13:35 Moi, je le prépare, quand je le fais, au sel.
13:38 - Oui. - Donc, 24 heures, un torchon et du sel.
13:42 Il faut évidemment mettre de l'armagnac.
13:44 On en reparlera aussi un petit peu. C'est une recette...
13:46 - Passage obligé pour l'armagnac. - Passage obligé, mais l'armagnac,
13:48 on peut en mettre dans tout. Ça se marie avec à peu près tout.
13:51 Donc, voilà, ça, c'est du foie gras.
13:53 Vous pouvez en chercher chez Gesta,
13:55 chez d'autres fournisseurs.
13:57 Il y a la garbure, Zuhani. - Ah, la garbure.
13:59 - La garbure qu'on ne va pas ouvrir, qu'on prendrait chez vous.
14:01 C'est la soupe populaire gascon, bernaise, d'origine.
14:06 - Alors, il y a quoi dedans ?
14:08 - C'est la soupe populaire.
14:10 Nos ancêtres, ils mettaient ce qu'ils avaient.
14:13 - C'est des restes, en fait ? - Oui.
14:15 - Au départ, hein ?
14:17 - Au départ, ils mettaient ce qu'ils avaient.
14:19 Ils avaient un peu de pommes de terre. Ils montaient 3 pommes de terre.
14:21 Ils avaient un bout de lard. Ils mettaient un bout de lard.
14:23 Évidemment, avec le temps, la recette s'est enrichie.
14:26 Vous avez maintenant des morceaux confits.
14:28 - Ah, bah, canard confit, poireau, céleri, ail, viande de canard, chou, pommes de terre, haricots, carottes, navets, lard de porc, sel, épices.
14:35 - Voilà. - C'est la soupe paysanne par excellence.
14:37 - C'est la soupe paysanne, mais maintenant, celle-là est un peu sophistiquée.
14:39 Je ne suis pas sûr que nos ancêtres mangeaient des soupes aussi rives.
14:43 Ça, c'est la maison Ramajot.
14:45 - Là, on a un petit pâté campagnard.
14:47 - Un petit pâté campagnard de chez Claire Fourcade, je crois, du jambonneau.
14:51 - Ah, du jambonneau de campagne. - Oui.
14:53 - Dans sa gelée. Oh, ben, c'est sympa.
14:56 - Voilà. - Pays de cocagne, en tous les cas, ce Gers là.
15:00 - Oui, extrêmement attachants, des agriculteurs qui aiment leur métier.
15:05 Ce sont des agriculteurs de petite taille, vous ne savez pas, de grosses industries agroalimentaires.
15:11 Et c'est à la fois un tourisme...
15:14 Enfin, on peut faire un tourisme agricole, de le no-tourisme, voilà,
15:18 et il y a ce plaisir d'aller de ferme en ferme faire ses courses ou visiter,
15:22 voir comment ça marche, voir comment il fabriquait le foie gras, peut-être, pour dédramatiser.
15:26 - Mais alors, vous, vous aimez vraiment la viande.
15:28 On ne peut pas être du Gers et ne pas aimer la viande.
15:31 J'ai l'impression qu'à base de tout, tous vos repas sont à base de viande.
15:36 - Quand on est député dans le Gers, on a la chance.
15:40 Tout se termine par un... Tout commence par un apéritif.
15:42 Il n'y a pas une assemblée générale qui ne se termine pas par un apéritif, etc.
15:45 Donc, il faut quand même faire attention.
15:47 Je fais attention. Je ne dis pas qu'il faut manger de la viande à tous les repas.
15:52 Et je crois que c'est plutôt bien qu'on mange moins de viande de manière générale,
15:57 mais mieux de viande.
15:59 Donc, il faut que nous ayons des produits de meilleure qualité.
16:04 Et dans les choix que doivent faire un certain nombre de Français,
16:06 qui ont évidemment des revenus quelquefois limités,
16:10 je trouve bien qu'ils achètent peut-être moins de viande, mais de meilleure qualité.
16:16 Je crois que ça n'est pas incompatible.
16:18 Mais effectivement, je suis d'un pays de la bonne chair, du gras.
16:21 Le gras, c'est bon. - Le gras, c'est la vie.
16:23 - Le gras, c'est la vie.
16:26 Ma maman... Il y a des gros débats sur le foie gras.
16:29 Il se trouve que ma grand-mère est alsacienne.
16:33 J'ai trois grands-parents gascons, et puis une qui est alsacienne,
16:37 qui est venue venir dans le Gers pour suivre son mari.
16:40 Et le foie gras vient d'Alsace, en France. Il est arrivé par l'Alsace.
16:44 Il y a des débats sans fin.
16:46 - On n'est pas très loin de l'Alsace. On a une portrait sur le foie gras qu'on vous montrera.
16:49 - Il y a des débats sans fin pour savoir quel est le meilleur foie gras
16:52 et comment on mange le meilleur foie gras.
16:54 Est-ce qu'on met ce foie gras, est-ce qu'on le met sur du pain toasté,
16:56 sur du pain d'épices, etc.
16:58 - Il y a un débat.
17:00 - Et maman a l'habitude de dire "il y a trop de pain".
17:03 Donc si vous avez entendu, le meilleur foie gras, c'est son pain.
17:05 Donc c'est toujours le manger avec le doigt, ça suffit très bien.
17:08 - Alors vous nous avez demandé pour accompagner ce magret
17:11 des légumes de saison et notamment des asperges.
17:14 C'est un légume que vous appréciez particulièrement.
17:18 - Je ne vais pas demander les asperges, j'adore ça,
17:20 mais il n'y en a pas parce qu'il n'y a pas de production d'asperges dans le Gers.
17:24 En tous les cas, c'est marginal.
17:26 Je vais peut-être dire une bêtise, mais je n'en vois pas.
17:28 Dans le Lotte-et-Garonne, on a le projet où il y a beaucoup plus de fruits et des légumes.
17:34 Il y a évidemment des légumes, mais les cultures maraîchères ne sont pas très développées dans le Gers.
17:39 Beaucoup de la pomme de terre, des champignons.
17:42 - Vous aviez demandé à l'aiguille de saison.
17:44 C'est vrai que l'asperge se marie très bien avec...
17:46 - Absolument.
17:48 - Ça veut dire que vous êtes assez attentif quand même à la saisonnalité des produits,
17:51 à acheter au bon moment, à la bonne saison.
17:54 - Je crois que c'est une bonne habitude qu'on a perdue.
17:57 C'est vrai qu'on a tous été tentés par ces supermarchés
17:59 dans lesquels vous avez, en toute saison, tout type de produits.
18:02 Je veux dire, maintenant, il faut tourner cette page-là.
18:05 Collectivement, est-ce qu'il faut l'interdire ? Je ne crois pas.
18:07 Mais il faut que chacun se responsabilise
18:10 et soit conscient de l'impact que ça a sur le climat.
18:14 Il faut faire comme nos grands-parents, manger des légumes de saison,
18:17 ou des fruits et des légumes de saison.
18:19 - Alors, pour accompagner en tout cas ce magret,
18:22 vous nous avez demandé du tariqué.
18:24 Le tariqué, c'est un vin qu'on trouve dans le Sud-Ouest assez largement
18:29 parce que c'est un très grand domaine.
18:31 C'est dans la région de Gascogne, évidemment.
18:34 La couleur, c'est un vin blanc sec.
18:36 Il a une appellation IGP-AOP.
18:39 Les cépages du tariqué, c'est unis blanc, colombard, chenin,
18:42 sauvignon, chardonnay et gros mansin.
18:44 Et là, on est sur un millésime 2021
18:46 parce qu'il faut plutôt le boire dans l'année, en général.
18:49 - Oui, oui.
18:50 - Donc ça, ça fait partie de votre...
18:52 - Je vérifie, c'est bien du...
18:54 - C'est bien du tariqué.
18:56 - Alors, pourquoi je voudrais rendre hommage aux viticulteurs du Vers,
19:02 pour raconter peut-être aussi une anecdote personnelle.
19:04 J'habite la maison de mes grands-parents.
19:06 Quand j'étais gamin, au bout de la colline, il y avait des vignes.
19:09 Et mon grand-père apportait le raisin à la coopérative
19:14 et puis revenait de la coopérative du vin.
19:17 Bon, et il n'y a pas plus Chauvin, pas plus Gascogne que mon grand-père.
19:21 Et non, ça franchement, on ne peut pas le boire.
19:24 Et ça, c'était il y a 30 ou 40 ans.
19:26 Et on a fait un progrès absolument colossal.
19:31 On n'est pas les seuls, mais on a fait un progrès absolument colossal.
19:34 Il y a maintenant des dizaines et des dizaines d'appellations dans le Gers
19:39 de vins qui sont absolument fabuleux, à des petits prix.
19:42 Et le tariqué est un peu le symbole de ça.
19:45 - Oui, il est mondialement connu.
19:47 - Il est mondialement connu.
19:49 Ils ont vraiment innové, ils ont vraiment pris des risques.
19:51 Ils sont sur des terres où on faisait de l'armagnac, traditionnellement.
19:54 Donc ils ont apporté un certain nombre de cépages.
19:56 Ils ont fait une vignification un peu spéciale.
19:59 Ils ont fait des assemblages particuliers.
20:02 Ils ont bénéficié d'un climat, au mois d'août,
20:05 qui est un climat très particulier parce qu'il fait plutôt chaud la journée,
20:08 plutôt frais, on est près des Pyrénées, donc plutôt frais et vert.
20:12 Donc à ce moment très important pour les arômes, le fruité des grappes.
20:17 Et donc on a un produit, des vins qui sont largement...
20:21 - Un bon petit vin blanc sec.
20:22 - Largement sous 10 euros.
20:24 Vous pouvez manger avec des huîtres à Arcachon,
20:26 que vous pouvez manger, que boire, pardon, en Angleterre.
20:30 Voilà, c'est un gros succès.
20:31 Et c'est une vraie locomotive.
20:32 Et les Cotes de Gascogne, mais je pourrais vous parler du Chiroulet,
20:35 du Pélot, des Desseimonts.
20:39 Je pourrais vous...
20:40 Et aussi les Madirans avec Vrumont.
20:44 Donc Tariké, c'est la famille Grassa qui a fait ça sur quelques générations,
20:47 qui a réussi vraiment à faire des Cotes de Gascogne,
20:51 un vin mondialement connu maintenant.
20:54 - C'est une marque Tariké maintenant.
20:56 - C'est une vraie marque.
20:57 - Vous m'arrêtez si je me trompe Brigitte,
20:58 mais il me semble que le jour où vous avez déjà servi un Tariké,
21:00 il était complètement différent.
21:01 - Oui, c'était les premières griffes que vous devez connaître.
21:03 - Oui, absolument.
21:04 - Et un petit peu plus moelleux en fait.
21:05 - Ça montre effectivement le passé.
21:06 - Là on est sur un vin blanc sec.
21:08 - Je pense que c'est le classique.
21:09 - C'est le plus classique.
21:10 - Oui, mais attend, il se décline.
21:12 - Mais l'autre peut-être irait bien sur le foie gras.
21:15 - L'autre irait bien sur le foie gras.
21:16 - Effectivement, les premières griffes, oui.
21:18 - Absolument.
21:19 Et donc le Gers est devenu, très en avance de phase,
21:22 vous savez qu'il y a un basculement très important
21:24 de la consommation du rouge vers le blanc,
21:26 au niveau mondial, qui pose quelques problèmes aux producteurs de rouge.
21:32 En particulier, nous on a la chance,
21:34 je crois qu'on est peut-être le premier département en production de vin blanc,
21:37 et donc on bénéficie de ça, donc pour l'économie,
21:39 et c'est aussi important de parler un peu économie,
21:41 je suis à la Commission des Finances.
21:42 - Comment vous l'expliquez ?
21:43 - Je suis ravi que le blanc remplace le rouge.
21:45 Je suis incapable de vous l'expliquer.
21:47 - Mais en tout cas, ça fait les affaires du Gers.
21:49 - Ça fait les affaires du Gers, mais il y a aussi du pâcherin,
21:52 qui est de René Casté, qui est viticulteur, que j'ai amené.
21:57 Donc ça, c'est du côté Madiran.
21:59 Madiran, vous avez probablement entendu parler de M. Brumont,
22:02 là aussi, qui est un grand ambassadeur de ce vin.
22:05 Donc cela, je vous laisserai goûter.
22:07 Il se marie très bien, un peu l'équivalent du Joranson,
22:10 qui n'est pas très éloigné,
22:12 et donc qui se marie très bien avec le foie gras en particulier.
22:16 - On le goûtera un peu plus tard.
22:18 Alors on va voir si vous êtes vraiment incollable.
22:20 C'est le quiz.
22:21 - Alors, avec votre look de mousquetaire,
22:26 vous devez connaître par cœur le grand dictionnaire de la cuisine
22:30 d'Alexandre Dumas.
22:32 C'est vraiment un ouvrage de référence
22:34 qu'il faut de temps en temps consulter.
22:36 Je l'ai fait.
22:37 Alors, concernant le canard,
22:39 donc à la lettre C, canard,
22:41 c'est la recette parmi les quatre suivantes
22:43 qui ne figurent pas dans le grand dictionnaire de la cuisine
22:46 d'Alexandre Dumas.
22:48 A, le canard au verre jus.
22:50 B, le canard à la choucroute.
22:53 C, le canard à l'orange.
22:55 Le D, canard au navet à la bourgeoise.
22:58 - Oh !
22:59 - Pas facile.
23:01 - Alors, il a écrit ça à la fin de sa vie,
23:03 dans les années 1860, effectivement.
23:06 Alors lui, il n'est pas du tout Gascon,
23:09 mais évidemment on l'assimile à...
23:11 - Ah non, parce que là, c'est vraiment générique.
23:13 Il parle de toute la cuisine, mais une fois que vous
23:15 ouvrez le grand dictionnaire, vous restez des heures.
23:17 Alors...
23:18 - Le canard à la choucroute, il est capable de l'avoir fait,
23:21 mais je vais quand même dire ça, parce que j'ai vraiment
23:23 jamais entendu parler, mais...
23:24 - Eh bien non, c'est le canard à l'orange
23:26 qui ne figure pas dans le grand dictionnaire
23:28 d'Alexandre Dumas à la recette des canards.
23:31 - Alors, Jean-René Cazeneuve,
23:33 vous qui avez travaillé chez Apple,
23:35 la marque à la pomme, êtes-vous incollable
23:37 sur ce fruit ?
23:38 Quels sont les usages en cuisine
23:40 de ces variétés de pommes ?
23:42 Alors A, fugi.
23:44 Est-ce que c'est pour la tarte ?
23:46 Est-ce que c'est pour le boudin ?
23:48 Est-ce que ça se fait en compote ?
23:49 Ou est-ce que ça se mange cru ?
23:51 La fugi.
23:53 - C'est un peu acide, donc je mettrais
23:55 que le boudin, non, pour le contraste ?
23:57 - Alors non, ça se mange cru.
23:59 Alors B, belle char.
24:01 La belle char.
24:03 Alors, qu'est-ce qu'il nous reste ?
24:04 Tarte, boudin ou compote ?
24:06 - C'est un moment difficile.
24:08 - Là, c'est pas facile.
24:10 - Voilà, c'est...
24:12 - Je m'écharge.
24:14 - Je croyais que chez Apple, il y avait des stages de pommes,
24:16 donc moi, je pensais que j'étais...
24:18 - C'est très vieux. Vous savez, j'ai tourné la page de tout ça,
24:20 tout ça, c'est vieux. Je vais dire la compote.
24:22 - Bravo !
24:23 - Alors, c'est la compote, bravo.
24:24 C'est Arianne.
24:26 Donc, Arianne, est-ce que c'est
24:28 tarte ou boudin ?
24:30 - Là, je vais mettre en...
24:34 en tarte.
24:36 - Tarte, bravo. Et donc, reine des reines nettes,
24:38 il nous reste le boudin.
24:40 Vous n'étiez pas tout à fait incollable en termes de pommes.
24:42 - Oh !
24:44 3 sur 4.
24:46 Moi, je trouve que c'est bien.
24:48 - Alors, vous savez qu'en France, le repas occupe une assez large place,
24:50 et particulièrement en politique.
24:52 C'est souvent là que se nouent les deals
24:54 ou que se fait la petite et la grande histoire.
24:56 Et c'est la brève de comptoir.
25:02 - Vous avez demandé, Jean-René Cazeneuve,
25:04 de réfléchir à une histoire politique autour d'un repas.
25:06 Est-ce qu'il y a une petite anecdote qui vous est revenue ?
25:08 - Alors, vous savez qu'on a un ancien Premier ministre,
25:12 Jean Castex, qui est gersois d'origine,
25:14 qui a vécu ses 20 premières années
25:16 dans le GER. C'est qui est,
25:18 on l'entend à son accent,
25:20 particulièrement fidèle, évidemment,
25:22 à ses valeurs de convivialité,
25:24 à son terroir.
25:26 Et donc, quand il a été Premier ministre,
25:28 on s'est vus assez rapidement, il m'a dit
25:30 "Il faut faire un déplacement dans le GER."
25:32 "Super, monsieur le Premier ministre, parfait, etc."
25:34 Et puis, on travaille, comme d'habitude,
25:38 on rencontre avec les élus,
25:40 on visite une entreprise,
25:42 on est à l'hôpital,
25:44 il annonce l'hôpital de Doge,
25:46 etc.
25:48 Et puis, assez rapidement,
25:50 je fais une petite demande personnelle,
25:52 je voudrais dîner
25:54 chez mon ami
25:56 chez mon ami
25:58 Chulwit.
26:02 Et, en fait,
26:04 il avait,
26:06 il voulait profiter, vous savez, quand ces voyages,
26:08 ils sont absolument calibrés, chaque minute, etc.
26:10 Il a dit "Non, là, je ne peux pas venir en Angers
26:12 sans retrouver
26:14 ces souvenirs
26:16 de mon enfance."
26:18 Il allait chez cet
26:20 ami,
26:22 et il est allé
26:24 jusqu'à détailler,
26:26 c'était vraiment sa Madeleine de Proust, où il avait été chez des parents
26:28 de...
26:30 - Un restaurant, ou c'est un particulier ?
26:32 - C'est un particulier qui, de fait,
26:34 j'ai découvert après, est ma suppléante.
26:36 D'accord ? Bon, c'était vraiment le
26:38 mauvais bazar, mais il a passé 10 ans
26:40 avec elle à l'école,
26:42 et il allait chez ses parents
26:44 très, très, très souvent,
26:46 et il a demandé, il a dit,
26:48 "Voilà avec qui je veux manger,
26:50 je veux du magret,
26:52 je veux des pommes de terre
26:54 à la graisse de canard avec des cèpes à la graisse de canard,
26:56 je veux la croustade en dester." Donc voilà, il avait
26:58 absolument imaginé dans le détail
27:00 pour retrouver ce plaisir.
27:02 Un cas d'œil, et on a passé, évidemment,
27:04 un dîner extrêmement sympa, il y avait
27:06 une petite dizaine de personnes,
27:08 personnelle,
27:10 évidemment, hors protocole,
27:12 mais voilà, il avait envie de revivre
27:14 ça, c'était pour lui une parenthèse heureuse
27:16 dans un journal, vous imaginez...
27:18 - C'était sa petite Madeleine de Proust, en tout cas.
27:20 - De Proust.
27:22 - Allez, on va rester dans le Gers et on va
27:24 continuer à parler du foie gras, vous allez voir
27:26 qu'il existe des foies naturellement gras.
27:28 C'est le dessous des plats.
27:30 Le gavage des canards et des oies
27:38 pour faire du foie gras est de plus en plus contesté
27:40 par les défenseurs du bien-être animal.
27:42 Certains producteurs élèvent des oies
27:44 qui s'autogavent et dont le foie
27:46 devient naturellement gras.
27:48 La poule aux oeufs d'or pour cet éleveur
27:50 situé non loin de Colmar.
27:52 Reportage Pierre-Michel Carniel, Marion Devauchelle.
27:54 - Gaver ou ne pas gaver, telle est la question.
27:58 En Alsace, Marcel Metzler
28:00 veut faire évoluer le foie gras
28:02 avec son temps.
28:04 - Pour l'instant, on ne prend que du foie gras conventionnel
28:06 et nous sommes en train de mettre sur pied
28:08 la production de foie gras
28:10 sans gavage et nous en attendons
28:12 les autorisations. Pour l'instant, on a fait
28:14 des validations du principe
28:16 qui marche, effectivement, on a fait
28:18 des produits, mais que nous n'appelons pas
28:20 foie gras. Et ça, c'est le futur
28:22 de ce qu'on veut faire,
28:24 le foie gras, naturellement bien élevé.
28:26 - Un des clics qu'il a eus
28:28 en observant ces oies s'autogaver
28:30 en mangeant n'importe quoi
28:32 toute la journée.
28:34 - C'est celles qui m'ont servi à faire le test.
28:36 Ces oies-là sont
28:38 ici à l'état un peu sauvage
28:40 depuis plus de 10 ans.
28:42 Mais on s'aperçoit que dès qu'on leur donne
28:44 et qu'on vient pour leur donner à manger
28:46 ou dans le verger, ou du pain,
28:48 ou du maïs, elles sont toujours là.
28:50 Et tout à l'heure, si je venais avec du maïs,
28:52 elles mangeraient du maïs.
28:54 Ce qui prouve que les oies mangent tout le temps.
28:56 Et donc on les observe.
28:58 - Une production sans gavage,
29:00 le résultat, des fois moins gras,
29:02 400 grammes contre 600 pour les conventionnels
29:04 avec tout de même du goût
29:06 et ça, sans souffrance animale.
29:08 - Le but est de l'appeler foie gras.
29:10 C'est une négociation en cours
29:12 avec le ministère et avec les instances
29:14 administratives.
29:16 Parce que le mot foie gras,
29:18 c'est le mot patrimoine,
29:20 c'est le mot gastronomie.
29:22 Effectivement, foie d'oie, ça pourrait passer,
29:24 mais c'est parce que nous, on veut montrer
29:26 qu'il est possible de faire du foie gras
29:28 d'une façon tout naturelle.
29:30 - Mais pas possible pour lui de donner ce nom.
29:32 Une proposition de loi a été déposée en 2021
29:34 pour ouvrir l'appellation foie gras
29:36 ou foie gras réalisé sans gavage.
29:38 Elle n'a toujours pas été débattue à l'Assemblée.
29:40 - Jean-René Casenot,
29:42 vous avez vu ce reportage,
29:44 des oies qui s'autogavent, on ne les gavent pas,
29:46 naturellement, elles ont le foie qui est gras.
29:48 Est-ce que pour vous, c'est du foie gras ?
29:50 - Non, ça n'est pas du foie gras.
29:52 Je respecte le travail
29:54 de cet agriculteur,
29:56 de ce producteur,
29:58 mais il ne faut pas confondre.
30:00 D'abord, il découvre que,
30:02 ce qu'on sait depuis toujours,
30:04 c'est qu'il y a un métabolisme qui fait
30:06 que les oiseaux migranteurs
30:08 créent du grain, stockent du grain.
30:10 Ils ont une capacité.
30:12 - Oui, pour prévoir la migration.
30:14 - Évidemment, donc ce n'est pas par hasard que les canards
30:16 et les oies stockent d'eux-mêmes de la graisse.
30:18 C'est ce qu'ils font.
30:20 On défoie le grain.
30:22 Mais on gave
30:24 les oies et les canards
30:26 depuis l'Antiquité.
30:28 On a des preuves aujourd'hui en Égypte,
30:30 quand vous regardez. C'est arrivé avec probablement
30:32 la diaspora juive au travers
30:34 de l'Europe de l'Est.
30:36 D'ailleurs, il y a encore des pays qui fabriquent
30:38 du foie gras en Roumanie, en Brie.
30:40 C'est arrivé par l'Alsace.
30:42 Après, c'est arrivé dans le Sud-Ouest, mais très tardivement,
30:44 contrairement à ce qu'on peut imaginer. C'est pas en Suisse que ça a été créé.
30:46 La combinaison entre
30:48 ces canards qu'on gave
30:50 et l'arrivée du maïs qui est arrivé des États-Unis,
30:52 on est au XIXe siècle.
30:54 Là, vous avez évidemment
30:56 une capacité à faire des foies magnifiques.
30:58 - Mais est-ce que c'est vraiment très différent ?
31:00 Est-ce que vous, par exemple, à l'aveugle, vous sauriez forcément
31:02 reconnaître le vrai foie gras
31:04 où on gave l'oie ou le canard
31:06 et ses foies naturellement gras ?
31:08 - Quand on propose ce produit,
31:10 aucun problème, si vous voulez.
31:12 Juste, pas l'appeler foie gras parce qu'il y aurait
31:14 une confusion et un mensonge
31:16 vis-à-vis des consommateurs.
31:18 - Donc vous ne voteriez pas la loi pour l'appeler foie gras ?
31:20 - Non, il faut trouver un autre nom.
31:22 Mais on ne peut pas l'appeler foie gras.
31:24 Il y a des règles.
31:26 Aujourd'hui, le gavage est très encadré.
31:28 En termes de bien-être animal,
31:30 il faut aussi être précis.
31:32 Le gavage dure une dizaine de jours.
31:34 Maintenant, on a réduit considérablement
31:36 cette période-là.
31:38 Ça dure quelques secondes.
31:40 Ils sont gavés deux à trois fois par jour
31:42 et chaque gavage dure deux à trois secondes.
31:44 C'est fait de manière très
31:46 attentionnée.
31:48 - Mais pour vous, il n'y a pas de souffrance animale
31:50 dans le gavage d'un canard
31:52 ou du noix ? - Non, je ne crois pas qu'il y ait
31:54 de souffrance animale.
31:56 Ce sont des bêtes qui sont aussi élevées pour ça.
31:58 C'est toujours pareil.
32:00 Si vous avez du foie gras, du maigret
32:02 et du foie gras, vous n'élevez pas de canard.
32:04 Il n'y a plus de canard.
32:06 Il faut faire attention à cet
32:08 enchaînement.
32:10 Donc, si vous voulez,
32:12 je n'ai pas de problème à ce qu'on crée de nouveaux produits.
32:14 Il ne faut juste pas l'appeler foie gras parce qu'il n'a pas
32:16 le même goût, il n'a pas la même taille, il n'a pas la même
32:18 texture et donc ce serait
32:20 mentir aux consommateurs. - Mais vous n'êtes pas prêt
32:22 à accepter finalement, même si c'est un tout petit peu moins bon
32:24 ce foie gras naturellement gras,
32:26 comme vient de l'expliquer Brigitte,
32:28 débarrasser de cette question un peu embarrassante
32:30 du bien-être animal, se dire "foutons la paix
32:32 aux oies, certes on aura un foie gras
32:34 un peu moins bon mais tout le monde est content".
32:36 - Non, il est pratiquement
32:38 deux fois plus petit, donc il coûte
32:40 trois fois plus cher, donc
32:42 on retombe sur un produit élitiste.
32:44 - C'est que les oies, pas les canards. - Oui, c'est que les oies.
32:46 - La plupart des foies viennent des canards. - Donc on retombe sur un produit extrêmement élitiste.
32:48 - Déjà un produit élitiste, le foie gras quand même.
32:52 - Pas tant que ça.
32:54 C'est un produit de fête, évidemment.
32:56 Une petite anecdote, une année j'avais
32:58 ramené du foie gras pour
33:00 m'attacher parlementaire.
33:02 Elle me dit "Ah super, merci, est-ce que je peux le garder jusqu'à Noël ?"
33:04 Je lui dis "Pourquoi tu veux le garder jusqu'à Noël ?"
33:06 "Parce que le foie gras on le mange à Noël".
33:08 "Mais ça ne va pas, non, on en mange toujours".
33:10 - C'est habitué.
33:12 - Vous entendez bien quand même
33:14 cette petite musique autour
33:16 du gavage des oies et des canards
33:18 qui provoquent de la souffrance animale,
33:20 beaucoup d'associations qui luttent
33:22 contre ça, vous ne croyez pas que c'est un peu
33:24 dans le sens de l'histoire et qu'on va y venir ?
33:26 Il y a plusieurs pays qui ont interdit aussi le foie gras.
33:28 - Si on décide
33:30 de ne plus manger
33:32 d'escargot, d'huîtres, on peut
33:34 effectivement, mais il faut accepter
33:36 cette idée-là quand même que ce sont
33:38 des élevages spécifiques et qu'aujourd'hui
33:40 vous avez une prise de conscience de tous
33:42 les agriculteurs, de toute la chaîne
33:44 d'ailleurs de manière générale, de manière à minimiser
33:46 l'impact sur ces bêtes.
33:48 Venez dans le Gers,
33:50 je vous invite à venir dans le Gers, vous allez voir les canards
33:52 qui pendant trois mois,
33:54 plus de trois mois, vivent dehors
33:56 et se régalent.
33:58 Et donc effectivement, il y a dix jours pendant lesquels
34:00 ils vont être gavés, qui est un processus une fois de plus
34:02 qui existe, ils sont prêts pour ça
34:04 et on minimise l'impact
34:06 pour un produit délicieux.
34:08 C'est notre patrimoine, vous savez, attention
34:10 de ne pas s'attaquer... - Ça c'est les traditions,
34:12 les nouveaux usages. - Attention de ne pas s'attaquer à...
34:14 Non mais, que quelqu'un ne veuille pas manger
34:16 le foie gras, je n'ai pas de problème.
34:18 Mais qu'il ne veuille pas l'interdire aux autres, c'est toujours pareil.
34:20 C'est quand même, on est là, sur une vision
34:22 de l'écologie,
34:24 du bien-être animal. - Un peu despotique.
34:26 - Oui, ceux qui ne veulent pas en manger,
34:28 ils n'en mangent pas. Ne nous embêtez pas,
34:30 quand on fait, quand on cherche
34:32 de la convivialité, effectivement,
34:34 on boit, on mange et c'est gras.
34:36 - Est-ce qu'on est sûr que ces bêtes ne souffrent pas ?
34:38 Vous dites, ça dure quelques secondes,
34:40 c'est extrêmement rapide.
34:42 Est-ce qu'on est sûr finalement que la bête n'est pas en souffrance
34:44 à ce moment-là ?
34:46 - Enfin, je ne suis pas à leur place.
34:48 Non, je pense que la souffrance est minimale.
34:50 En tout cas, on fait tout pour qu'elle soit absolument
34:52 minimale.
34:54 Une vache, quand vous allez à l'abattoir,
34:56 nécessairement, il y a une souffrance,
34:58 un pressentiment. On ne va pas arrêter
35:00 de manger non plus, sous prétexte
35:02 qu'il y a potentiellement une souffrance.
35:04 Donc, notre responsabilité,
35:06 c'est peut-être de moins manger
35:08 la viande, on en a parlé
35:10 tout à l'heure, mais mieux de viande.
35:12 Et c'est aussi de travailler sur que
35:14 cette souffrance animale,
35:16 soit minimale,
35:18 soit en tous les cas, la plus réglementée
35:20 possible et la plus suivie possible.
35:22 - Vous savez que vos propos, là, que vous êtes en train de dire,
35:24 qui sont presque anodins, de dire "le canard ne souffre pas tellement",
35:26 ça prend des proportions,
35:28 ça enflamme les esprits sur les réseaux sociaux.
35:30 Des gens ne supportent plus aujourd'hui d'entendre
35:32 dire "un homme politique, un canard ne souffre pas
35:34 lorsqu'il est gavé".
35:36 - Écoutez, chacun prend ses responsabilités.
35:38 J'ai l'habitude de prendre mes responsabilités.
35:40 Donc, si vous voulez, oui, je vous dis.
35:42 - Vous le déplorez, qu'on ne puisse plus dire
35:44 des choses comme ça ?
35:46 - Écoutez, je...
35:48 On peut tout supprimer.
35:50 On ne peut manger que du quinoa,
35:52 si vous voulez, mais on va quand même perdre quelque chose.
35:54 Bon, donc, je crois que...
35:56 - C'est comme la corrida, vous êtes un ardent défenseur de la corrida, vous.
35:58 - C'est comme la corrida, si vous voulez.
36:00 Bon, si vous n'avez pas, effectivement,
36:02 il y a 800 taureaux, chaque année,
36:04 qui sont battus dans les arènes.
36:06 Mais si vous n'avez pas de corrida, vous n'avez pas de taureaux !
36:08 Donc, demandez-leur leur avis,
36:10 est-ce qu'ils veulent vivre 4 ans
36:12 peinards et puis avoir une fin difficile ?
36:14 Ou est-ce qu'ils ne veulent pas vivre du tout ?
36:16 Je n'en sais rien, mais bon.
36:18 Donc, je croyais...
36:20 - C'est quoi, c'est la tradition, pour vous,
36:22 qui vous fait défendre notre histoire ?
36:24 - Non, mais c'est plus que la tradition, c'est notre culture,
36:26 c'est nos territoires.
36:28 Les gens sont très attachés à ça.
36:30 Que les habitudes évoluent,
36:32 tant mieux !
36:34 Laissons ces habitudes.
36:36 Écoutons nos jeunes qui nous disent
36:38 "Ben non, on mange trop de viande, non, il ne faut pas faire ceci, non, il faut arrêter."
36:40 Pourquoi pas ?
36:42 Et moi, je revendique cette convivialité.
36:44 Et un virage trop brutal
36:46 par rapport à ces belles traditions.
36:48 On vient dans le Gers pour le foie gras.
36:50 Enlevez le foie gras.
36:52 Enlevez le canard.
36:54 - Mais vous voulez dire...
36:56 - Mais les éleveurs du Gers,
36:58 ils ne s'interrogent pas eux-mêmes sur leur pratique,
37:00 sur ces tendances anti-foie gras ?
37:02 - Bien sûr, bien sûr.
37:04 Si vous leur dites qu'on peut avoir le même produit
37:06 sans gavage et sans tuer le canard,
37:08 ils vont tout de suite...
37:10 - Ça c'était l'objet de notre reportage, mais vous vous dites que ce n'est pas pareil.
37:12 - Non, évidemment, ça n'existe pas.
37:14 C'est beaucoup plus cher, c'est beaucoup plus petit, ça n'a pas le même goût.
37:16 Ça ressemble, c'est une sorte de canard à drap,
37:18 si vous voulez.
37:20 Vous posez une question absolument fondamentale.
37:22 Sur tous ces sujets-là,
37:24 tous les agriculteurs que je rencontre
37:26 sont les premiers à défendre
37:28 la condition animale.
37:30 Ils vivent avec ces bêtes.
37:32 Et ce ne sont pas des bourreaux, comme voudrait vous faire croire certains.
37:34 Ils aiment leurs bêtes,
37:36 ils vivent avec ces bêtes, ils les protègent.
37:38 Ils font tout, je peux vous le dire,
37:40 jusqu'au dernier moment, jusqu'à ce moment de gavage,
37:42 pour que l'animal
37:44 ne souffre pas, en tous les cas, le moins possible.
37:46 - Alors,
37:48 on va parler maintenant d'un tout autre sujet,
37:50 et c'est l'inflation alimentaire
37:52 qui a atteint une hausse moyenne de 16%
37:54 le mois dernier sur un an.
37:56 Alors, difficile de faire face pour les Français.
37:58 On en parle et on met les pieds dans le plat.
38:00 [Générique]
38:02 [Générique]
38:04 - Oui, Brigitte,
38:06 avec cette inflation, les étiquettes des produits alimentaires
38:08 flambent, cela bouleverse nos habitudes
38:10 de consommation. Une grande partie
38:12 des Français achètent moins de viande
38:14 et se ruent plutôt sur les marques
38:16 de distribution dans les grandes surfaces.
38:18 Reportage de Marion Becker et d'André Laffont
38:20 dans une grande surface
38:22 du Loiret, près d'Orléans.
38:24 - Edouard Dessay est le directeur
38:30 de ce supermarché.
38:32 - Bonjour, Jean Vaillerie, ça va ?
38:34 - Depuis un an,
38:36 à cause de l'inflation, il a vu
38:38 les habitudes de ses clients évoluer.
38:40 Avec lui, nous allons
38:42 découvrir les rayons les plus impactés.
38:44 - Donc là, je vous emmène au rayon
38:46 boucherie traditionnelle.
38:48 Vous avez la boucherie trad avec
38:50 le vendeur et juste
38:52 à côté aussi, vous avez la même chose, la même offre
38:54 en frais emballé, qui est emballé
38:56 par nos bouchers.
38:58 Donc vous avez les produits
39:00 qui sont déjà en tête.
39:02 Et ce qu'on constate
39:04 depuis le contexte inflationniste,
39:06 c'est que le client préfère rechercher
39:08 un produit en ayant directement son info du prix.
39:10 Au moins, il a déjà son budget
39:12 en tête, il sait tout de suite
39:14 si j'en veux pour moins de 20 euros
39:16 ou plus de 20 euros.
39:18 Et il maîtrise tout de suite son pouvoir d'achat.
39:20 - En cette veille de Pâques,
39:22 le traditionnel gigot est mis à l'honneur.
39:24 - Par rapport à il y a deux ans,
39:26 en effet, on était à moins de 8 euros le kilo.
39:28 Vous voyez, on a déjà passé la barre des 9 euros
39:30 le kilo,
39:32 donc là, sur du Nouvelle-Zélande.
39:34 Après, en face, on a
39:36 le français
39:38 qui, lui, aujourd'hui
39:40 arrive à un prix au kilo
39:42 à près de 25 euros le kilo.
39:44 Pour le moment, on est un petit peu moins
39:46 en vente par rapport
39:48 à Pâques l'année dernière.
39:50 - Il y a des choses qu'on n'achète plus, oui, ça c'est vrai.
39:54 Par exemple,
39:56 le gigot, là, 21 euros,
39:58 ça fait cher.
40:00 - Ça, on le prend parce qu'il y a nos enfants.
40:02 C'est un peu plus pour Pâques
40:04 parce que sinon, jamais on achète ça.
40:06 Là, c'est pour Pâques
40:08 pour faire quelque chose.
40:10 - On regarde d'abord au prix du kilo.
40:12 Voilà.
40:14 - Pour eux, la viande
40:16 est devenue un produit de luxe.
40:18 L'année dernière, en France,
40:20 les ventes de viande ont chuté
40:22 de 7 %, le poisson,
40:24 lui, de 13 %.
40:26 Alors, pour tenir leur budget,
40:28 ces retraités font la chasse aux promotions
40:30 comme 42 %
40:32 des Français.
40:34 - Les gâteaux, on prend,
40:36 là, c'était moins cher.
40:38 - Il faut compter,
40:40 il faut compter
40:42 pour subvenir
40:44 à nos besoins.
40:46 - On essaye de prendre
40:48 tous les magasins, vous voyez.
40:50 - Les clients remplacent
40:52 les produits de Pâques devenus trop chers
40:54 par les marques distributeurs.
40:56 - Vous voyez, concrètement, là,
40:58 quand on arrive devant le rayon des pattes,
41:00 là, aujourd'hui, c'est la marque U,
41:02 ce pavé-là, où vous avez que du produit U.
41:04 Et c'est lui qui est le...
41:06 Là, qui est le rayon qui est le plus attaqué,
41:08 où vous avez le plus de ruptures.
41:10 Ce que les clients regardent aussi,
41:12 c'est les produits, nous,
41:14 qui sont aussi avec des avantages
41:16 avec notre carte de fédélité.
41:18 - Céline y est très attentive.
41:20 Elle n'achète de la marque qu'en promotion.
41:22 - Il y avait la Pomme-Potte qui était en promotion.
41:24 Je viens de comparer avec Super U.
41:26 Au final, la Pomme-Potte est quand même moins chère
41:28 avec les trois lots, voilà.
41:30 - L'année dernière, 7 Français sur 10
41:32 affirment avoir déjà
41:34 renoncé à faire certaines de leurs courses
41:36 à cause de l'inflation.
41:38 - Jean-René Cazeneuve,
41:40 ce reportage a été tourné dans le Loiret,
41:42 près d'Orléans. Il aurait pu être tourné à Auch.
41:44 Vous arpentez votre circonscription.
41:46 Des Français qui comptent quand ils font leurs courses.
41:48 - Oui. Je suis allé aussi
41:50 cette semaine
41:52 voir des responsables du supermarché
41:54 pour voir avec eux l'ampleur que ça avait.
41:56 C'est indubitable.
41:58 Il y a
42:00 aujourd'hui une pression
42:02 sur...
42:04 Une inflation qui est particulièrement
42:06 forte sur l'alimentation
42:08 et qui pénalise nos concitoyens
42:10 et qui les emmène
42:12 à faire un certain nombre de changements
42:14 d'habitude, de changements de comportement qui ont été très bien illustrés.
42:16 - Une étude IFOP disait que
42:18 42% des Français allaient
42:20 jusqu'à se priver d'un repas
42:22 en France aujourd'hui au XXIe siècle.
42:24 Ça vous choque ?
42:26 On a l'impression que...
42:28 - 42% des Français, je crois les plus précaires.
42:30 - Les plus précaires.
42:32 - Oui, les plus précaires.
42:34 C'est pour ça qu'on a quand même
42:36 mis un certain nombre de dispositifs.
42:38 Je ne suis pas là pour parler de la politique du gouvernement,
42:40 mais on a quand même l'inflation
42:42 la plus maîtrisée de l'ensemble des pays
42:44 d'Europe, donc c'est important.
42:46 C'est vrai que les Français
42:48 aujourd'hui, ce n'est pas tellement que leur budget
42:50 alimentation a baissé,
42:52 c'est le reste. Ils ont fait
42:54 des arbitrages sur les autres types de dépenses
42:56 pour maintenir... - Oui, ils restent le même et avec ça
42:58 ils ne peuvent pas acheter les mêmes choses.
43:00 - Ils n'achètent pas les mêmes choses, donc ils vont vers les produits
43:02 qui sont plus des produits de marque,
43:04 donc des produits de supermarché, vers effectivement
43:06 des produits plus simples, vers
43:08 des pâtes alimentaires,
43:10 vers un certain nombre de produits de ce type-là,
43:12 à budget à peu près
43:14 identique, pour justement être capable
43:16 d'encaisser... - Mais on a été mal
43:18 habitué, on a bénéficié
43:20 pendant très longtemps d'une alimentation
43:22 pas chère, qui fait
43:24 qu'aujourd'hui il y a aussi un rééquilibrage,
43:26 au-delà de la guerre en Ukraine ? - Alors,
43:28 effectivement, au-delà de la guerre en Ukraine, il y a une volonté,
43:30 vous savez, la loi
43:32 Egalim 1, la loi Egalim 2,
43:34 on pense aussi très important
43:36 pour la souveraineté de notre pays,
43:38 ça commence par l'alimentation,
43:40 et aujourd'hui, quand on regarde les chiffres, on est quand même
43:42 très étonné de voir que nos exportations ont
43:44 fortement chuté, on importe la moitié des
43:46 poulets, enfin il y a quand même des choses qui doivent aujourd'hui
43:48 nous alerter sur notre capacité
43:50 à soutenir nos agriculteurs, donc
43:52 on a voté la loi pour que nos agriculteurs
43:54 vivent correctement de leurs
43:56 produits, donc ça, ça me paraît essentiel. - Mais ça se répercute
43:58 sur le consommateur aussi ? - Ça se répercute
44:00 un peu, ça doit, aussi, les négociations
44:02 que nous avons eues avec les grandes
44:04 enseignes de distribution
44:06 doivent permettre aussi, ce sont aussi aux enseignes
44:08 de mettre une pression
44:10 sur leurs marges, à elles de faire attention
44:12 sur ce qu'elles font. - Oui, mais elles
44:14 disent "c'est toujours à nous qui payons et c'est aux
44:16 industriels de faire des efforts aussi".
44:18 Il y a une bataille, vous le savez. - Mais aujourd'hui,
44:20 ça porte quelques fruits, les agriculteurs le reconnaissent,
44:22 l'ancienne présidente de la Fédération
44:24 de la Méditerranée le reconnaissait aussi,
44:26 voilà, ces lois ont eu
44:28 un effet positif sur le revenu de nos agriculteurs,
44:30 c'est extrêmement important, mais c'est pas ça qui explique
44:32 aujourd'hui, évidemment,
44:34 l'inflation très forte, il y a attention de ne pas
44:36 mélanger, de ne pas faire porter la responsabilité
44:38 sur nos pauvres agriculteurs.
44:40 Donc, il y a aujourd'hui une inflation
44:42 qui était historiquement une inflation
44:44 sur l'énergie, une inflation importée
44:46 mais qui est évidemment en train de se diffuser
44:48 sur l'ensemble des produits, les industriels
44:50 utilisent de l'énergie, donc
44:52 on voit que les entreprises, la grande majorité
44:54 d'entre elles, répercutent
44:56 les prix. Donc il faut continuer
44:58 à soutenir nos concitoyens
45:00 sur... - Alors, est-ce que c'est suffisant
45:02 justement parce qu'il y a eu le panier anti-inflation
45:04 qui est déjà en vigueur ?
45:06 On a l'impression que finalement,
45:08 ça réduit pas tellement la facture
45:10 du Cadi, quand même.
45:12 - L'inflation était
45:14 à peu près contenue au mois de
45:16 mars, les derniers chiffres
45:18 qu'on a étaient légèrement en baisse,
45:20 alors je sais pas si on a encore repiqué... - Mais pas trop sur l'alimentation.
45:22 - Pas trop sur l'alimentation, mais il n'y a pas de raison
45:24 que l'alimentation ne suive pas. Les prix
45:26 de gros baissent maintenant
45:28 sur l'alimentation, donc il va falloir évidemment un peu
45:30 de temps pour que ça se répercute sur les produits
45:32 de détail, mais on a quand même des signes
45:34 encourageants
45:36 de baisse
45:38 des produits alimentaires.
45:40 Donc oui, c'est un moment difficile,
45:42 peut-être qu'il va falloir... On a
45:44 une réflexion sur le chèque alimentaire...
45:46 - Il faut le faire, ce chèque alimentation,
45:48 parce qu'on interjuverse et puis... - Oui, je crois
45:50 qu'il faut le faire, il y a des projets techniques,
45:52 il faut être capable de
45:54 faire en sorte qu'ils soutiennent l'alimentation
45:56 de qualité, on en a parlé
45:58 tout à l'heure, donc oui,
46:00 il faut continuer à travailler,
46:02 il faut vraiment aider nos concitoyens
46:04 qui sont aujourd'hui les plus impactés
46:06 par cette inflation. - Alors, constat,
46:08 on le voit bien dans ce reportage, les Français achètent moins de viande.
46:10 Alors, sans être cynique,
46:12 moins de viande pour des raisons économiques, parce que c'est
46:14 cher, on voit bien les gigots qui augmentent.
46:16 Sans être cynique, est-ce que c'est finalement pas un bien pour
46:18 un mal, puisqu'on nous dit qu'il faut consommer
46:20 et apprendre à consommer moins de viande,
46:22 et parallèlement, il y a des sondages qui disent que les Français trouvent
46:24 que l'État ne les accompagne pas assez
46:26 dans cette volonté de manger moins de viande.
46:28 Donc, est-ce que finalement, l'économie
46:30 va pas faire du bien à la planète
46:32 en obligeant les gens à manger moins de viande ?
46:34 - Ecoutez, je ne fais pas partie de ceux
46:36 qui pensent que l'État doit tout faire, et en particulier
46:38 expliquer à chacun de nos concitoyens
46:40 combien ils doivent manger de viande.
46:42 Non, je ne crois pas. Je pense que si
46:44 imaginez un ministre en train de dire
46:46 "Bon, maintenant les Français vont manger telle quantité
46:48 de viande par mois", évidemment...
46:50 - Non, mais il faudrait un peu de pédagogie autour de ça, pas forcément
46:52 des sanctions.
46:54 - Il y a une sensibilisation, et d'ailleurs,
46:56 il y a un changement de comportement.
46:58 Il y a un changement de comportement.
47:00 Moi, je crois qu'il faut être
47:02 flexidarien, c'est-à-dire, effectivement,
47:04 peut-être manger moins de viande pour être capable
47:06 de manger de la viande de qualité, la viande qui vient de nos producteurs,
47:08 dont on connaît l'origine.
47:10 Je trouve qu'on a aussi progressé sur l'affichage
47:12 des produits. Maintenant, quand on est dans un restaurant,
47:14 on doit vous dire d'où vient cette viande.
47:16 Donc, j'encourage
47:18 nos concitoyens
47:20 à exiger des produits français.
47:22 Moi, j'en ai dans une boucherie, aujourd'hui,
47:24 vous le savez, quand je vais dans une boucherie du Gierge,
47:26 quand je vais chez La Brique, je sais exactement
47:28 d'où vient mon agneau. A moi de prendre ma responsabilité.
47:30 Donc, moi, je suis aussi pour que chacun
47:32 se prenne la main sur
47:34 cette consommation
47:36 de viande. Donc, on mange un peu moins de viande.
47:38 Effectivement, il y a un effet bénéfique, mais ne comptez
47:40 pas sur moi pour condamner,
47:42 si vous voulez, ceux qui mangent
47:44 de la viande. On en a besoin.
47:46 La viande a participé
47:48 quand même grandement
47:50 à ce que l'homo sapiens est devenu.
47:52 S'il n'avait pas mangé de viande, je peux dire qu'on n'en serait pas là.
47:54 - Alors, aujourd'hui, on fait de la viande in vitro,
47:56 de la viande de synthèse.
47:58 Qu'est-ce que vous pensez, vous,
48:00 de ces steaks végétaux
48:02 qu'on n'a pas vraiment
48:04 le droit d'appeler steak, non plus ?
48:06 - Même chose, si vous voulez. Pourquoi pas ?
48:08 N'appelez pas steak.
48:10 C'est comme le foie gras. Vous pouvez faire tous les produits
48:12 que vous voulez, mais ne créez pas de confusion
48:14 vis-à-vis de nos concitoyens.
48:16 Donc, ne les appelons pas steak.
48:18 - Je crois qu'ils ont gagné.
48:20 J'appelle steak végétaux.
48:22 - Non, non, non.
48:24 Je crois qu'on va résister.
48:26 Non, mais il ne faut pas qu'il y ait de...
48:28 - Il faut informer le consommateur.
48:30 - De transparence vis-à-vis du consommateur,
48:32 d'information vis-à-vis du consommateur.
48:34 Donc, il y a des mots qui ont un sens. Un steak, c'est un steak.
48:36 Un steak, une viande, dans l'esprit
48:38 de tout le monde, chacun sait
48:40 d'où ça vient
48:42 et comment c'est fait, ou à peu près.
48:44 Donc, si c'est fait dans une usine chimique
48:46 en Inde,
48:48 il faut juste prévenir.
48:50 - Prévenir, qu'on sache un peu.
48:52 - Interdire.
48:54 Si certains veulent manger ça, pourquoi pas ?
48:56 Mais en tous les cas, qu'il n'y ait pas de confusion
48:58 et une fois de plus, rien ne vaut
49:00 une bonne vente
49:02 au barbecue, comme dirait... - Du Gers.
49:04 Allez, on laisse de côté la viande
49:06 et on passe au dessert. C'est le pêché mignon.
49:08 - Et le dessert du Gers, Brigitte, c'est une croustade.
49:14 Du mot "crostada",
49:16 ça signifie en occitan et en catalan
49:18 "croute". Alors je vous rassure, Brigitte, on ne va pas manger
49:20 une croûte. Non, monsieur
49:22 Jean-René Casse-Neuve est plus aimable que ça.
49:24 Il nous offre une croustade. C'est d'abord
49:26 une pâte brisée, feuilletée,
49:28 garnie lorsqu'elle est servie en dessert
49:30 de toutes sortes de bonnes choses. Ça peut être des fruits
49:32 cuits, des fruits crus, trempés
49:34 dans l'alcool, de la confiture.
49:36 Et devant nous, nous avons droit à une belle
49:38 croustade de pomme avec une petite pâte feuilletée.
49:40 C'est votre croustade préférée, celle-ci,
49:42 à la pomme. Elle peut se manger froide, tiède ou chaude,
49:44 je crois. C'est toujours bon.
49:46 Vous l'avez goûtée ou pas ?
49:48 Pas encore. J'attends que vous donniez le premier coup
49:50 d'épée. C'est fait.
49:52 Vous pouvez y aller.
49:54 On vous remercie encore pour votre invitation,
49:56 mais ce week-end,
49:58 en réfléchissant un peu à ces sujets-là,
50:00 je me souvenais,
50:02 quand j'étais gamin, que les repas
50:04 de famille le dimanche
50:06 se terminaient
50:08 avec l'arrivée du Tour de France. Vous voyez, c'est un souvenir de gamin.
50:10 Bon.
50:12 Juste pour vous dire que les repas se terminaient
50:14 vers 16h ou 17h.
50:16 Ça vous dit que ça a duré assez longtemps.
50:18 C'était ça, un repas dans le sud-ouest,
50:20 où évidemment, vous aviez
50:22 l'apéritif,
50:24 la charcuterie, avant de commencer
50:26 les entrées, vous aviez le foie,
50:28 le foie gras, évidemment, le poisson, la viande,
50:30 et tout ça se terminait.
50:32 Ma gamine disait, dans le sud-ouest, il n'y a pas beaucoup de desserts
50:34 parce que de toute façon, on n'a plus faim quand on arrive
50:36 le moment du dessert. Ce n'est pas tout à fait vrai.
50:38 Il y a ce croustade qui est vraiment
50:40 un peu typique gersois.
50:42 C'est une tarte aux pommes avec une pâte feuilletée
50:44 qui est extrêmement compliquée à faire,
50:46 qui se fait, il y a encore un certain
50:48 nombre d'artisans qui sont capables
50:50 de le faire. Je pense
50:52 à une femme qui est à Montaulé-Créneau,
50:54 mais aussi à Mirande.
50:56 Ce sont des petites communes du Gers.
50:58 En fait, c'est une pâte qui est étirée, étalée
51:00 sur une table qui est grande,
51:02 peut-être plus grande que celle-là encore.
51:04 Et la pâte recouvre toute la table ?
51:06 Oui, la pâte est étirée, étirée,
51:08 étirée, de manière à être extrêmement,
51:10 extrêmement fine. Après, elle est découpée
51:12 et cuite sur la croustade.
51:14 Évidemment, ça se goûte là, il manque un tout petit truc.
51:18 Pas grave. L'art maniaque.
51:20 L'art maniaque. Oui, évidemment.
51:22 Ça, on a bien compris. Mais moi, je la trouve bien.
51:24 À consommer avec modération, bien sûr.
51:26 Elle est très bonne. Je crois qu'on a été la chercher dans un restaurant
51:28 du 14e arrondissement. Elle est très, très bonne.
51:30 Elle est très, très bonne, parce que là, la pâte
51:32 est feuilletée, c'est une très bonne croustade.
51:34 Vous avez la préparer ? Ça m'a l'air très confiant.
51:36 C'est un savoir-faire.
51:38 Cette pâte, c'est un vrai savoir-faire qui se transmet
51:40 au sein des familles.
51:42 C'est magnifique.
51:44 Les boulangers qui le font au restaurant sont...
51:46 C'est beau, même, comme dessert.
51:48 C'est magnifique. J'ai entendu ou j'ai lu
51:50 qu'il y avait aussi des croustades salées
51:52 au foie gras. C'est vrai ou pas ?
51:54 Vous m'apprenez un truc.
51:56 Ça ne m'étonnerait pas. Pas forcément en Angers,
51:58 mais en fait, la croustade, c'est un terme
52:00 générique qui désigne toutes sortes de...
52:02 À base de pâte fine, ça. Absolument.
52:04 Il y a différentes formes de croustades.
52:06 En Mariège, pas tout à fait la même forme de croustade.
52:08 Donc il y a différentes formes de croustades.
52:10 Ça, c'est la croustade gerçoise, avec cette pâte
52:12 fine, qui est normalement aussi un petit peu
52:14 à graisse d'oie. Vous ne la connaissez que sucrée.
52:16 Je la connais que sucrée.
52:18 Alors, on se termine toujours
52:20 cette émission en musique. Vous avez choisi
52:22 celle-ci. On l'écoute et vous nous dites pourquoi.
52:24 * Extrait de « Canto de Paspel » de Jean-Pierre Gauvin *
52:38 Alors, Jean-Pierre n'a pas reconnu, moi non plus.
52:40 Qu'est-ce que c'est ?
52:42 Alors, c'est un chant
52:44 traditionnel,
52:46 dont on dit qu'il a été
52:48 écrit par Gaston Phébus,
52:50 donc au XIVe siècle,
52:52 qui est une chanson
52:54 d'amour.
52:56 Gaston Phébus, sans doute,
52:58 n'était pas très fidèle.
53:00 Et donc, sa femme
53:02 était repartie de l'autre côté des Pyrénées.
53:04 Et voilà,
53:06 c'est une chanson d'amour.
53:08 Il demande à ce que les Pyrénées descendent,
53:10 à ce que les plaines se relèvent, de manière à ce qu'ils puissent
53:12 voir et envoyer ce chant
53:14 à son amour.
53:16 Donc c'est à la fois un chant d'amour,
53:18 un chant qui est
53:20 un hommage aux Pyrénées.
53:22 Vous savez, dans le Gers,
53:24 dans tout ce Sud-Ouest,
53:26 quand il fait beau, vous avez ces Pyrénées
53:28 magnifiques, qui dominent.
53:30 On les voit à Doche,
53:32 on est à 100 km à Voldoiseau,
53:34 mais ces Pyrénées sont magnifiques.
53:36 Donc voilà, ça c'est le chant traditionnel,
53:38 qui peut terminer
53:40 des repas, qui peut terminer
53:42 une corrida, qui peut terminer des fêtes de village.
53:44 Voilà, c'est vraiment le...
53:46 - Le chant traditionnel de Phébus.
53:48 - Le chant traditionnel.
53:50 - Du mariage fidèle.
53:52 Hommage au Gers.
53:54 - Quand on n'a pas les bandasses, quand les bandasses ne sont pas là,
53:56 on chante "C'est canto qui est canto"
53:58 et voilà.
54:00 - Merci Jean-René Cazeneuve d'avoir accepté
54:02 de partager ce repas avec nous.
54:04 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
54:06 Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau numéro
54:08 de Politique à table sur LCP.
54:10 ...
54:20 Bonne chance !