Ce samedi, l’Allemagne sort définitivement du nucléaire. En mettant à l’arrêt total ses trois dernières centrales, le pays fait le pari de réussir sa transition verte sans l’atome. Les portes de centrales de Neckarwestheim (Sud), d’Emsland (Nord) et d’Isar 2 (Est) se ferment avec quatre mois de retard par rapport à l’objectif initial, mais il s’agit bien de clôtures définitives. Il a fallu à l’Allemagne vingt ans pour sortir du nucléaire.
Un plan éclair, d’abord lancé en 2002, puis accéléré en 2011 par Angela Merkel, juste après la catastrophe de Fukushima. « Même dans un pays de haute technologie comme le Japon, les risques liés à l’énergie nucléaire ne peuvent être maîtrisés à 100 % », justifiait alors l’ex-chancelière. Depuis ses paroles, le pays a fermé douze centrales nucléaires. Un choix qui divise les écologistes, partagés sur la manière d’opérer la transition énergétique.
Un plan éclair, d’abord lancé en 2002, puis accéléré en 2011 par Angela Merkel, juste après la catastrophe de Fukushima. « Même dans un pays de haute technologie comme le Japon, les risques liés à l’énergie nucléaire ne peuvent être maîtrisés à 100 % », justifiait alors l’ex-chancelière. Depuis ses paroles, le pays a fermé douze centrales nucléaires. Un choix qui divise les écologistes, partagés sur la manière d’opérer la transition énergétique.
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00:00 Est-ce que vouloir moins de CO2, c'est forcément écolo ?
00:02 A priori, pour lutter contre le dérèglement climatique,
00:05 il faut arriver à produire de l'énergie en polluant le moins possible.
00:08 Mais plusieurs visions s'opposent sur la manière dont on peut le faire,
00:11 y compris au sein du mouvement écolo.
00:13 Et ce qui se passe en ce moment en Allemagne en est la parfaite illustration.
00:17 Samedi 15 avril, le pays ferme ses trois dernières centrales nucléaires.
00:21 Rien d'étonnant jusque là, puisque depuis les années 70,
00:23 l'Allemagne est marquée par un fort mouvement antinucléaire
00:26 qui s'est renforcé lors de deux événements clés, Tchernobyl en 1986 et Fukushima en 2011.
00:33 Nous allons, à l'époque de 2022,
00:36 complètement refuser l'énergie nucléaire.
00:39 Résultat, l'Allemagne a fermé 12 centrales nucléaires ces dix dernières années.
00:43 Et pourtant, il y a quelques mois, l'opinion allemande sur le nucléaire a changé de bord.
00:48 L'été dernier, les Allemands n'étaient plus que 15% à vouloir sortir totalement du nucléaire.
00:53 Ce revirement est lié à deux choses.
00:55 La guerre en Ukraine, d'une part, qui a placé l'Allemagne dans une crise de l'énergie,
00:58 puisqu'elle a été privée de gaz russe.
01:00 Et puis les réflexions sur le climat d'autre part,
01:02 car le nucléaire présente un avantage conséquent,
01:05 celui d'être une énergie bas carbone.
01:07 C'est là tout le paradoxe.
01:08 Le nucléaire émet très peu de CO2, autant qu'une éolienne par exemple.
01:12 Un argument de taille quand on veut atteindre la neutralité carbone,
01:15 comme l'Allemagne d'ici 2040.
01:17 Donc certains écolos sont pour l'utilisation et même le développement de cette énergie,
01:22 mais d'autres sont plutôt farouchement opposés au nucléaire.
01:25 Pourquoi ça ?
01:26 Déjà, il y a le risque d'accident et le problème des déchets radioactifs.
01:30 Ensuite, le nucléaire n'est pas une énergie renouvelable.
01:32 Pour eux, ça entretient donc le mythe d'une énergie.
01:35 Sans fin, en opposition avec leur vision de la sobriété
01:38 et de la réduction de la consommation d'électricité.
01:40 Et on retrouve ce même clivage en France.
01:42 Sur la planète, il y a du soleil et il y a du vent.
01:47 Il y a d'un côté ceux qui veulent concentrer les efforts
01:49 sur la réduction pure et dure des gaz à effet de serre,
01:52 et de l'autre ceux qui pensent que l'écologie va plus loin que le problème du CO2.
01:56 [Musique]