20 ans après « L’Auberge espagnole », Cédric Klapisch revient avec « Salade grecque » : « Je n'imaginais pas qu'il y aurait une suite, c’est touchant de filmer les acteurs historiques et les nouveaux »

  • l’année dernière
Cédric Klapisch est de retour avec « Salade grecque », une suite de la trilogie culte « L’Auberge espagnole ». Centrée sur Tom (Aliocha Schneider) et Mia (Megan Northam), les enfants de Xavier (Romain Duris) et Wendy (Kelly Reilly), la série nous embarque à Athènes pour brosser un portrait de la jeunesse européenne actuelle, confrontée à de nombreuses crises. Interview vidéo.

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Transcript
00:00 C'est l'histoire d'un frère et d'une sœur qui héritent un immeuble à Athènes
00:09 et qui vont vivre ensemble alors qu'ils n'ont pas du tout envie d'avoir la même vie.
00:13 C'est vraiment sur comment un frère et une sœur réinventent la fraternité.
00:15 Je n'avais même pas conscience que j'avais fait un deuxième film, donc même pas un
00:23 deuxième puis un troisième puis une série derrière.
00:25 Quand j'ai fait l'Auberge espagnole, je faisais un film.
00:27 Je pensais m'arrêter là.
00:28 C'est toujours très touchant de voir 20 ans après les acteurs historiques de l'Auberge
00:32 espagnole avec les nouveaux acteurs.
00:34 On a l'impression de relancer la machine, de relancer une aventure dont on a déjà
00:38 débris parce qu'on l'a un peu vécu il y a 20 ans.
00:41 C'est ce que j'allais dire.
00:46 C'est ce que Romain Duris a dit aussi.
00:51 Quand il a vu les deux acteurs qui jouaient à ses enfants, il a dit « Ah ouais, d'accord.
00:57 Le temps est passé.
00:58 » C'est vraiment ça.
00:59 C'est du bon temps.
01:00 C'est 20 ans dans la gueule, mais c'est du bon.
01:03 Des bons 20 ans.
01:04 Vexé.
01:05 Je me demandais s'ils n'allaient pas être vexés d'avoir un rôle plus secondaire.
01:14 Pas vraiment.
01:15 Ils étaient plutôt contents d'ailleurs de passer la main.
01:17 C'était très joli.
01:18 La première fois qu'ils ont parlé avec Alyosha et Meghan, c'était vraiment ultra charmant.
01:22 Et Kelly Riley et Romain Duris.
01:24 Ils ont été très paternalistes dans le bon sens du terme.
01:27 Ils étaient très couvants.
01:28 C'était important de faire un autre projet, d'avoir d'autres héros pour renouveler
01:33 le regard.
01:34 Il y a eu 6-7 directeurs de casting à travers l'Europe.
01:39 Et c'est vrai qu'il y avait des personnages qu'on cherchait.
01:41 En trouvant des acteurs et en tombant sur des acteurs, les personnages ont évolué.
01:46 Parce que parfois on a pris, surtout avec deux Italiens, ce qui n'était pas prévu
01:49 au départ.
01:50 Mais parce que chacun apportait non seulement un personnage, mais une Italie différente.
01:55 Il y a un moment où les acteurs se sont imposés aussi.
01:59 L'Auberge espagnole, c'était comment un appartement est une métaphore de l'Europe
02:05 avec 5-6 personnes qui venaient d'un pays différent.
02:08 Il y a un peu la même chose dans cette série où on essaie de reconstituer une petite Europe
02:11 avec un immeuble et avec des problématiques différentes.
02:14 Cette histoire de frontière, elle se pose directement dans l'appartement.
02:17 Il y a des étudiants en Erasmus.
02:18 Ils ont loué un appartement.
02:20 Et puis il y a des gens qui viennent squatter juste à côté de chez eux.
02:22 Du coup, ils disent "non, vous n'avez pas le droit, vous ne payez pas de loyer".
02:25 Ensuite, il y a des réfugiés qui vont venir.
02:26 De savoir à quel moment on ouvre sa porte, à quel moment on met une barrière.
02:30 Cette notion de frontière, elle était vraiment importante parce qu'elle est présente partout,
02:34 y compris sur les frontières psychologiques.
02:35 Le personnage trans, par exemple, il y a une notion de frontière.
02:38 Des gens qui savent ce que c'est, qui finalement vont accepter ça.
02:41 Et donc du coup, c'est aussi une frontière psychologique qu'il faut dépasser très souvent.
02:44 Et c'était vrai dans l'Auberge espagnole et c'est vrai là.
02:46 Quand on voyage, on comprend qu'il faut ouvrir les frontières.
02:49 Les voyages forment la jeunesse et que le voyage nous apprend à accepter les autres avec un grand A.
02:54 Athènes, c'est une ville qui subit de plein fouet toutes les crises.
03:01 On voulait parler des problèmes d'aujourd'hui en Europe.
03:05 Personne ne pouvait soupçonner après la crise économique à quel point les problèmes économiques,
03:09 les immeubles abandonnés, les sociétés qui faisaient faillite,
03:12 comment cet endroit-là pouvait devenir quelque chose d'attrayant pour la jeunesse d'aujourd'hui européenne.
03:16 Les loyers ne sont pas chers, ça accueille des artistes, des musiciens, des étudiants.
03:19 C'est une ville qui est extrêmement agréable, donc très attractive pour la jeunesse.
03:23 Pas que pour la jeunesse.
03:25 C'est notre génération qui est confrontée à plus de problèmes.
03:30 Ils sont comme la Grèce, ils sont confrontés à beaucoup de crises.
03:32 Ils sont obligés de réagir par rapport aux années 2000 où il y avait effectivement une grande insouciance.
03:37 Je pense que les jeunes d'aujourd'hui, même s'il y a plus de confort,
03:40 il y a tous les outils informatiques, les applis, les ordinateurs, Internet,
03:44 qui font que la vie peut être plus simple.
03:46 Bizarrement, la vie est plus compliquée pour plein d'autres raisons.
03:48 Donc c'est intéressant d'observer ça.
03:49 On a choisi de ne pas parler du Covid dans la série.
03:51 Le Covid a beaucoup affecté les jeunes.
03:53 Il y a eu beaucoup de dépressions, beaucoup de précarité.
03:55 Ça a changé la vie des jeunes d'aujourd'hui.
03:57 - Après... - On n'en parlait pas.
04:01 - On n'en parlait pas. - L'histoire de consentement, par exemple,
04:02 typiquement, le discours n'est pas le même dans l'Auberge espagnole et ici.
04:05 C'est juste qu'on a un regard sur la notion vraiment de féminisme.
04:09 On n'avait pas du tout le même regard dans les années 2000 et aujourd'hui.
04:14 Ils avaient entre 26 et 30 ans.
04:16 Eux m'ont mis le nez sur des problèmes plus forts et plus conflictuels.
04:20 Ils m'ont vraiment apporté un regard sur la jeunesse d'aujourd'hui
04:23 avec plein de thématiques que je n'aurais jamais abordées moi.
04:26 Et justement, ce côté plus dramatique, c'est venu aussi au fait
04:28 que moi, certainement, je peux être plus léger, je pense,
04:30 dans ma façon de regarder les choses, d'approcher la vision du monde.
04:34 Le fait que ça soit une série donne la possibilité de jouer avec plus de problématiques.
04:38 Déjà, on s'était retrouvés sur 10%.
04:43 On avait co-réalisé la première saison avec Antoine Garceau,
04:46 donc tous les trois.
04:47 On avait vu qu'on pouvait travailler ensemble et qu'on aimait travailler ensemble.
04:51 Je rajoute une chose, parce qu'Antoine Garceau, il était premier assistant de Castelchenoi.
04:55 Et du coup, il y avait une sorte de logique de continuer cette saga
04:58 avec les deux qui avaient été assistants sur la trilogie
05:01 et qui connaissaient les acteurs, connaissaient le projet.
05:03 On était ensemble dans un plan.
05:09 C'est fait coupé par Antoine.
05:11 C'est Antoine qui s'est fait remonter.
05:13 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
05:16 [Musique]

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