[#Reportage] Point de presse du Snec-UOB

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00:00 Les jeunes collègues de l'Université Omar Bongo, recrutés pour certains depuis 2020,
00:13 ont fait un mouvement d'humeur, il y a cela quelques jours, en faisant un piquet de grève
00:24 à la primature pour remettre leur dossier au Premier ministre.
00:31 Ce mouvement pour le SNEC-UOB en particulier, et pour le SNEC en général, est surprenant,
00:44 d'autant plus que ces jeunes collègues ont été recrutés sur la base de postes budgétaires
00:56 disponibles, ce qui est une innovation dans le fonctionnement du ministère de la Fonction
01:04 Publique et du ministère en charge du budget au Gabon, parce que, comme vous le savez,
01:14 avant 2020-2022, les recrutements se faisaient selon le ministère de la Fonction Publique
01:24 de façon anarchique.
01:26 Il fallait donc canaliser les recrutements sur la base des postes budgétaires disponibles,
01:36 ce que le ministère en charge du budget a fait en 2020-2021.
01:44 Mais nous sommes surpris qu'en avril 2023, pour les postes budgétaires qui ont été
01:58 réservés en 2020, que 22 collègues de l'université Omar Bongo ne soient pas encore salariés,
02:12 que l'oeuvre de recrutement n'est pas encore aboutie.
02:16 C'est en fait ce qui a amené le SNEC-UOB à interpeller l'opinion nationale et internationale.
02:32 Mais la question des jeunes collègues, jusqu'ici, sans salaire, n'est pas la seule préoccupation
02:50 du SNEC-UOB.
02:53 Aujourd'hui, le SNEC-UOB en particulier et le SNEC en général, fustigent la tendance
03:11 actuelle, la pratique actuelle de l'état gabonais, consistant à expatrier massivement
03:22 des étudiants gabonais, des bacheliers gabonais.
03:25 Pour ne prendre que l'exemple de la France, un article est paru il y a de cela quelques
03:36 jours, qui fait l'état de plus de 5 000 étudiants gabonais en France.
03:45 5 000 étudiants, c'est une ville gabonaise, c'est une ville gabonaise qui s'est transvasée
03:55 en France.
03:56 Mais la France n'est pas le seul pays d'accueil des étudiants gabonais, des bacheliers gabonais.
04:03 Si on extrapole à travers le monde, on n'en serait pas à moins de 100 000 étudiants
04:16 gabonais de par le monde.
04:19 Voyez-vous, c'est un scandale.
04:24 Un état sérieux ne peut pas justifier cela.
04:29 Un état sérieux qui, et pourtant, met en place des politiques d'éducation, ne peut
04:41 pas s'estimer heureux d'expatrier plus de 100 000 étudiants.
04:47 Et les conséquences, nous les connaissons.
04:50 Actuellement, le peuple gabonais est en deuil parce qu'il a perdu une fille en Turquie,
05:15 violée, assassinée.
05:16 Mais ce n'est pas le seul cas.
05:21 Bon nombre d'étudiants gabonais, toujours en Turquie, ont subi le tremblement de terre.
05:29 Un étudiant gabonais a été agressé en Tunisie.
05:35 Je pense qu'un autre a été assassiné, si je ne m'abuse, au Sénégal.
05:42 Très franchement, si on pense être un pays indépendant, un pays souverain, nous ne devrions
05:58 pas, mesdames et messieurs de la presse, nous satisfaire de cet état de fait.
06:08 C'est pour cela que le SNEC-UOB, aujourd'hui, monte au créneau pour dénoncer la situation
06:22 que vit l'université Omar Bongo parce que la situation de l'université Omar Bongo
06:29 actuellement est la cause de cette expatriation de masse.
06:45 Mais la situation de l'UOB est la conséquence d'une politique budgétaire qui, en fait,
06:57 amène l'état gabonais à dégager des fonds d'obliger le fonctionnement de l'université
07:10 Omar Bongo en retard, hors de l'air, et même de réduire de manière drastique le
07:19 budget de l'université Omar Bongo.
07:22 Donc voilà comment une université fut-elle la première du pays, est budgétairement
07:33 maltraitée.
07:34 Voilà comment cette université qui doit en fait servir de base d'université pilote
07:43 dans les politiques d'éducation du pays, dans la formation, l'enseignement supérieur
07:48 du pays devient en fait un mal, le mal du pays.
07:55 C'est ce qui nous amène aujourd'hui, nous les responsables du SNEC-UOB, à interpeller
08:03 le gouvernement sur le traitement réservé non seulement à l'enseignement supérieur
08:09 de façon générale, mais à l'université Omar Bongo de façon particulière.
08:16 Ce traitement réservé à l'université Omar Bongo conduit nécessairement à un désordre
08:25 calendaire, à un désordre calendaire qui fait en sorte que, en avril 2023, l'université
08:36 Omar Bongo ne soit qu'au début des activités pédagogiques pour l'année académique 2022-2023.
08:46 Voilà en gros le décor tel qu'il se présente.
08:53 En effet, nous sommes les membres du collectif d'enseignants-chercheurs récrutés à l'université
08:59 Omar Bongo entre 2019 et 2021.
09:03 Donc, ça fait 4 ans pour certains et 3 ans pour d'autres que nous enseignons régulièrement
09:10 à l'université Omar Bongo, sans salaire et sans pré-salaire.
09:14 Comme vous le savez, depuis 2020, les pré-salaires sont coupés, du moins par le ministère du
09:21 budget.
09:22 Alors, pourquoi c'est maintenant que nous réagissons ?
09:26 Ça fait 3 ans que l'on se bat pour faire avancer ces dossiers.
09:32 Depuis 3 ans, nous avons décidé d'adopter une certaine démarche qui consiste à écrire
09:39 à la tutelle.
09:40 Nous avons adressé plusieurs lettres à notre ministre de tutelle.
09:44 Nous sommes allés plusieurs fois rencontrer le secrétaire général et ensemble, nous
09:49 avons fait avancer le dossier vu qu'en décembre 2022, nous avons pu signer nos fiches bleues.
09:55 Le collectif comprend 22 membres et à ce jour, 15 membres ont pu signer leurs fiches
10:07 bleues.
10:08 Alors, la semaine dernière, nous avons décidé d'aller présenter notre problème au premier
10:17 ministre, chef du gouvernement.
10:19 Nous avons donc initié des courriers et nous sommes allés à la primature.
10:25 Malheureusement, les forces de l'ordre ne nous ont pas laissés rentrer.
10:31 Donc, après cela, nous avons adressé des courriers au président de l'Assemblée nationale.
10:39 Nous avons également adressé un courrier à l'archevêque des libéraux, aux autorités
10:47 religieuses pour que notre situation change.
10:51 Donc, nous n'avons pas voulu faire comme d'autres, fermer le portail ou brûler des
10:58 pneus.
10:59 Nous avons priorisé la démarche qui consistait à saisir notre tutelle par le biais des courriers.
11:07 Voici ce que l'on peut dire sur cette question.
11:13 Nous avons signé nos fiches bleues en décembre 2022.
11:17 Les fiches bleues ont été également signées par le ministre de tutelle.
11:20 Les fiches bleues ont été envoyées à la fonction publique.
11:23 Mais entre la fonction publique et le ministère du budget, il règne un certain flou.
11:27 Il n'y a pas de communication.
11:29 Nous ne savons pas réellement où se situent nos dossiers.
11:33 Donc, nous venons là parce que nous souhaitons que les autorités compétentes puissent agir
11:42 afin que nous ayons ce qui nous revient de droit.
11:49 Nous sommes repartis il y a quelques semaines au ministère de tutelle où nous avons pu
11:53 rencontrer des conseillers qui nous ont dit que les dossiers avaient effectivement été
12:01 transférés au ministère de la fonction publique et qu'également, une fois leur
12:08 travail fait, la responsabilité revenait au ministère de la fonction publique et au
12:12 ministère du budget de faire avancer les choses.
12:16 Donc, jusque là, nous ne savons pas qui a la latitude de faire aboutir ces dossiers.
12:20 Nous avons justement manifesté la semaine dernière parce que nous estimons que le premier
12:27 ministre, chef du gouvernement, a la latitude de faire aboutir ce dossier de façon imminente.
12:34 Le SNEC est un partenaire social.
12:37 Le SNEC a une grosse expérience dans l'aboutissement de ce genre de dossiers.
12:42 Il faut dire qu'il y a quelques années déjà, nous avons rencontré les dirigeants
12:48 du SNEC, nous avons également rencontré les dirigeants de la FRAP, nous avons eu des
12:53 échanges et pour que nos dossiers partent de l'université Omar Bongo pour le ministère
12:58 de tutelle, le SNEC et la FRAP ont dû agir.
13:02 Donc, si on vient vers le SNEC, c'est parce que grâce à leur expérience, grâce au
13:09 pouvoir symbolique qu'ils ont, ils peuvent faire bouger les lignes.
13:13 Vous avez bien entendu, vous avez écouté, l'un des concernés, l'un des membres du
13:23 collectif que j'ai envie d'appeler le collectif des 22.
13:26 Lorsque nous l'écoutons, nous voudrions tout de suite noter que leur situation ne
13:42 dépend plus du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
13:47 Leur situation dépend désormais du ministère de la fonction publique, du ministère du
13:53 budget en gros, de la primature en général, du gouvernement, parce que le ministère de
14:00 tutelle a fait ce qui lui revenait de droit.
14:05 Mais moi, au niveau du SNEC et du OBE, nous ne comprenons pas qu'un recrutement qui
14:15 s'est fait sur la base de postes budgétaires déjà réservés n'aboutisse pas à ce
14:25 jour.
14:26 Parce que c'est depuis 2020, 2021, qu'on nous parle de ces postes budgétaires déjà
14:33 réservés.
14:34 Que les jeunes collègues aillent à la fonction publique et au budget aujourd'hui et qu'on
14:40 leur parle toujours de postes en réservation posent problème.
14:45 Et connaissant le fonctionnement du pays, je n'ai pas envie d'extrapoler, je veux dire,
14:54 dans la médisance, etc. ou dans les ragots, mais connaissant la situation du pays, on
15:01 dirait au quartier que les postes ont été détournés.
15:04 Ça pourrait se dire que le gouvernement nous justifie que des postes budgétaires déjà
15:13 réservés en 2021 n'arrivent pas à être attribués à des collègues qui ont été
15:22 recrutés sur cette base.
15:24 Pourquoi les collègues n'arrivent pas à percevoir leur salaire en 2023 alors que leurs
15:29 postes budgétaires ont été réservés en 2021 ? C'est toute la question que se posent
15:37 et les collègues et le SNEC.
15:40 Voilà.
15:41 Et le SNEC tiendra une assemblée générale lundi.
15:45 C'est une question qui nécessairement reviendra à l'ordre du jour.
15:52 Je vous remercie pour cette question.
15:55 Maintenant, pour le reste, l'expatriation, la situation de l'UOB, le désordre calendaire,
16:05 etc.
16:06 Non, ce n'est pas seulement aujourd'hui que le SNEC et l'UOB montent au créneau.
16:13 Depuis 2020, le SNEC et l'UOB ne font que ça.
16:18 Je pense que nous comptabilisons pas moins d'une dizaine de points de presse, de conférences
16:26 de presse.
16:27 Nous avons même, nous nous sommes adressés au président de la République à deux reprises.
16:36 Nous avons fait une lettre ouverte au président de la République, sinon deux.
16:43 Nous avons fait tout dernièrement une lettre ouverte au premier ministre pour rappeler
16:51 la situation de l'université Omar Bongo de façon générale.
16:56 Et comme nous le disions tantôt, la situation de l'université Omar Bongo est la conséquence
17:07 d'une politique budgétaire restrictive.
17:12 A nos jours.
17:14 Et cette situation de l'université Omar Bongo est la cause de l'expatriation à grande
17:22 échelle des étudiants.
17:23 Voilà, donc nous appelons le gouvernement à tout faire pour que les budgets arrivent
17:34 à temps à l'université Omar Bongo parce que budgets en retard conduisent au mouvement
17:43 d'humeur des enseignants et personnels administratifs qui réclameraient leurs émoluments, leurs
17:52 honoraires professionnels.
17:54 Et ces mouvements vont nécessairement entraîner un dérèglement calendaire qui nous amène
18:03 jusqu'à ce jour, à cette situation où certains considéreront qu'à l'université, on n'enseigne
18:12 plus ou qu'on enseigne que peu et décideront d'envoyer leurs enfants à l'étranger.
18:20 Voilà en gros la situation de l'université Omar Bongo qui est, le SNEQOB le répète,
18:30 le résultat d'une certaine politique budgétaire de l'État gabonais.
18:34 Merci.
18:44 [Générique de fin]

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