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Laura Laune est une humoriste à qui on donnerai le bon Dieu sans confession, mais il faut se méfier de l'eau qui dort. Son spectacle « Glory Alleluia » se joue dans toute la France et sera aux Folies Bergères du 11 au 14 janvier 2024. 

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Transcription
00:00 Une humoriste à qui on donnerait le bon Dieu son confession.
00:03 Erreur, faut se méfier de l'eau qui dort.
00:05 Bonjour Laura.
00:06 Bonjour.
00:07 Merci d'être en direct avec nous ce matin sur le plateau Télé Matins.
00:09 Vous venez nous parler de votre nouveau spectacle qui s'appelle "Glory, Alléluia".
00:13 Deuxième spectacle actuellement en tournée dans toute la France
00:16 et vous serez réservé déjà à vos places du 11 au 14 janvier 2024 au Folies-Bergère.
00:22 Alors pour ceux qui ne vous connaîtraient pas Laura,
00:24 vous êtes belge, humoriste,
00:25 adepte d'un humour noir, très noir et dans ce spectacle comme dans le précédent,
00:31 j'adore parce qu'on est dans la salle et on entend toutes les 10 secondes des rires
00:34 avec des "Ooooh", des "Ooooh", des "Ooooh".
00:37 Extrait, regardez.
00:39 Pour les statistiques, j'ai perdu 0,1% de mon public à cause du Covid,
00:44 principalement des personnes âgées et des personnes en surpoids.
00:47 Le public dans les salles de spectacle, c'est un petit peu comme les nuages dans le ciel.
00:50 Moins il y a de gros, mieux on voit.
00:53 Et depuis #MeToo, j'ai vu des mecs remettre en question toute leur existence.
00:56 Je l'ai violée, la voisine en 92 où elle était consentante.
01:00 C'est toujours difficile à dire avec ses tétraplégiques.
01:03 [Rires]
01:04 Prise mi-que-mi-que-mi-que sans nalettes ou des faillants,
01:08 à la sécu de Rouen.
01:11 Pris toutes les allocations et ma grand-mère lue dans le fion,
01:14 elle mourra seule sans un rond.
01:17 [Rires]
01:19 - Alors, Laura, les morts du Covid, la pédophilie, l'inceste, le handicap,
01:23 vous avez choisi des thèmes totalement explosifs.
01:26 C'est de la nitroglycérine, beaucoup s'y sont cassés les dents.
01:28 Comment expliquez-vous qu'avec vous, ça passe ?
01:32 - C'est assez incroyable.
01:33 C'est vrai que j'ai un public qui, aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir un public
01:37 qui vient en connaissance de cause, donc qui vient parce qu'il aime cet humour-là.
01:41 Et je pense que tout simplement, c'est un humour qui est quand même très populaire.
01:44 Et moi, les gens me disent souvent à la fin du spectacle, en fait, c'est mon humour.
01:47 Je n'ose pas le faire en public ou devant mes amis, mais c'est mon humour.
01:51 Et du coup, j'ai l'impression que beaucoup de gens pratiquent cet humour-là
01:53 sans forcément l'assumer.
01:54 - Donc, ce que vous nous dites, Laura, c'est que c'est finalement plus facile maintenant
01:57 parce que les gens vous connaissent, connaissent votre univers qu'il y a quelques années,
02:00 au moment où vous avez gagné incroyable talent, par exemple.
02:02 Là, il fallait vraiment convaincre.
02:04 - Oui, il y a une différence, en tout cas, parce que quand j'ai commencé,
02:07 je pouvais avoir des gens dans la salle qui ne savaient pas du tout à quoi s'attendre
02:11 et donc qui étaient parfois surpris du côté trash.
02:13 - Voir choqués. - Voir choqués, oui, carrément.
02:15 Là, aujourd'hui, clairement, les gens qui viennent me voir savent ce qu'ils viennent voir
02:18 et viennent pour ça.
02:19 Donc, c'est vrai que c'est assez chouette.
02:21 - Il y a un truc assez incroyable.
02:23 Vous avez déclaré que vous n'avez pas été drôle pendant longtemps de votre vie.
02:28 Mais comment c'est possible ?
02:29 Vous étiez adolescente, vous n'étiez pas drôle du tout.
02:31 - Mais disons que ce que je veux dire, c'est que j'ai un tempérament assez introverti
02:35 et je ne suis pas du tout la fille qui va faire des blagues sans arrêt dans la classe
02:41 ou aux réunions de famille.
02:42 Et c'est vrai que quand j'ai commencé à monter sur scène,
02:44 mes amis m'ont dit qu'on ne s'attendait pas du tout à ce que ce soit drôle
02:48 et vraiment, on s'est dit qu'on allait se faire chier.
02:50 - Donc, vos propres amis ont été surpris par ce que vous proposez sur scène ?
02:55 Tellement il y a un hiatus entre vous dans la vie et la scène.
02:58 - Oui, c'est vrai que dans la vie, je suis très timide, etc.
03:01 Et sur scène, je suis vraiment quelqu'un d'autre
03:03 et c'est vraiment un espace de liberté dans lequel je peux m'exprimer de toutes les façons.
03:07 - Alors, sur scène, on a vu que c'est efficace à déménager,
03:10 mais on se dit du coup, Laura Laune, en dehors, elle est comment ?
03:13 On a demandé à quelqu'un qui vous connaît très bien.
03:15 Si je vous dis, monsieur Jérémy Ferrari, je crois que c'est votre producteur.
03:18 - Ça vous dit quelque chose ? - Regardez, Laura.
03:21 - Alors moi, je ne sais pas du tout comment elle est en dehors de scène
03:25 puisque comme tous les producteurs, en sortant de scène,
03:28 je prends la caisse et je pars en voyage.
03:31 Là, je suis en business, bien sûr.
03:34 Parce que ça marche bien, Laura.
03:35 Là, c'est les Maldives.
03:37 Je pars aux Maldives.
03:39 On m'a dit qu'elle était top, en tout cas.
03:45 Moi, je ne la connais pas à l'extérieur, mais on m'a dit qu'elle était top.
03:49 - Vous faites partie de la même famille avec Jérémy au niveau de l'humour.
03:53 On est connus Jérémy pour un humour très trash, très noir.
03:55 Vous êtes sur l'échelle de l'humour, lequel est encore plus haut ?
03:59 Sur la cruauté, la dureté ?
04:02 - C'est une bonne question.
04:03 Je pense que ça se vaut.
04:04 Mais dans des univers quand même un peu différents, des sujets différents,
04:06 mais je crois que ça se vaut.
04:08 - Ce deuxième spectacle, il est beaucoup plus personnel que le premier.
04:10 Je me souviens, je vous avais vu il y a cinq ans, Laura,
04:13 dans une petite salle à Paris, petit palais des glaces.
04:14 - Oui, tout à fait.
04:15 - Il y avait, je ne sais pas, 150 places dans la salle.
04:17 Maintenant, vous faites des très grandes salles.
04:19 Donc, bravo déjà pour ce carton.
04:21 Alors, vous revenez notamment dans ce spectacle sur le syndrome d'Asperger
04:25 qui vous a été diagnostiqué récemment.
04:27 Alors, vous expliquez, vous allez nous le dire,
04:28 pourquoi il ne faut plus dire syndrome d'Asperger.
04:30 Et est-ce qu'on vous l'a annoncé comme vous le dites dans le spectacle, Laura ?
04:34 - Oui, plus ou moins, c'est-à-dire que je ne m'y attendais pas du tout en fait.
04:38 On m'en a parlé, des amis m'ont dit "oui, tu devrais te renseigner
04:41 parce qu'il y a quand même beaucoup de choses chez toi qui font penser à ça".
04:43 Moi, personnellement, je me suis toujours sentie un peu à part dans ma vie,
04:47 je sentais qu'il y avait quelque chose.
04:48 - Alors, pardon, parenthèse, besoin de solitude,
04:51 dans les relations sociales avec les gens, c'est ça ?
04:53 - Oui, c'est ça.
04:53 En fait, disons que c'est une configuration différente du cerveau
04:56 qui implique des effets sur les relations sociales,
04:59 la communication, la sensorialité, l'organisation du quotidien aussi beaucoup.
05:05 Donc, c'est un handicap invisible,
05:08 c'est-à-dire que beaucoup de gens ne me croient pas quand j'en parle.
05:11 Enfin voilà, c'est quelque chose qu'on cache, mais c'est bien réel quand même.
05:14 - Et pourquoi on ne doit plus dire Asperger ?
05:16 Vous le dites dans le spectacle.
05:17 - Oui, tout à fait, c'est parce qu'en fait, c'est le nom d'un médecin
05:22 qui était impliqué, enfin d'un médecin nazi à l'époque.
05:25 Et on a donné ce nom-là dans les années 1970.
05:29 Et puis après, petit à petit, ils se sont dit
05:30 « ben quand même, ce serait peut-être bien de changer de nom ».
05:32 Donc aujourd'hui, on dit troubles du spectre autistique, c'est plus large.
05:36 - Et à votre avis, de monter sur scène, de faire ce que vous faites,
05:39 de faire rire des salles entières sur des sujets hyperaglissants,
05:43 ça vous aide par rapport à votre handicap invisible ?
05:47 - Je ne sais pas si ça m'aide, mais en tout cas, ça me permet…
05:51 La scène est un espace de liberté que je ne m'accorde pas dans la vie de tous les jours,
05:55 où je vais être beaucoup plus sur moi-même.
05:58 Et la scène me permet d'avoir une relation sociale très claire,
06:01 c'est-à-dire que je suis sur scène, je parle, les gens m'écoutent,
06:04 et il y a quelque chose, une vraie relation sociale qui s'installe avec le public,
06:07 alors que dans la vie, de manière générale,
06:09 j'ai beaucoup de difficultés à installer des vraies relations sociales.
06:12 C'est vraiment typique du syndrome de Nasperger.
06:14 - En vous regardant, vous sur scène, je pensais à vos parents.
06:18 Je me dis, vos parents, ils sont dans la médecine, je crois.
06:20 - Oui, tout à fait.
06:20 - Vous avez une sœur avocate.
06:21 - Oui, vous êtes bien renseignée.
06:22 - Ben, j'ai mené mon enquête.
06:24 Ils vous disent quoi par rapport à votre humour,
06:26 qui est quand même, une fois de plus, j'insiste,
06:29 ça bouleverse, ça bouscule, ça…
06:32 - Ça va, ils ont beaucoup de second degré,
06:33 mais quand même, parfois, ils me disent, attention,
06:36 il faut quand même faire attention à ce que tu dis.
06:38 Ils sont un petit peu stressés, en fait.
06:39 Ils ont souvent peur que ça ne passe pas.
06:41 Et voilà, je leur explique que voilà,
06:43 j'arrive aussi aujourd'hui à trouver la façon d'amener les choses,
06:45 que l'humour noir, c'est vraiment un métier,
06:48 et puis c'est vraiment tout le challenge de l'humour noir,
06:51 c'est de trouver la façon de rire des sujets.
06:53 Je pense qu'on peut rire de tous les sujets,
06:54 mais qu'il faut à chaque fois, pour chaque sujet,
06:56 trouver le moyen de le faire,
06:57 et c'est ça qui me passionne dans mon métier.
06:59 - La façon, c'est l'angle, la façon d'aborder le sujet.
07:01 - Oui, c'est ça.
07:01 - Vous nous confirmez, Laura, que vous devez votre prénom à Johnny Hallyday ?
07:05 - Mais oui, parce que mes parents étaient fans de la chanson.

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