Myriam Delmée (SETCa) avec quelque 2.500 travailleurs du commerce contre le "dumping social" dans la grande distribution
Transcript
00:00 Pourquoi cette manifestation aujourd'hui?
00:02 Parce que ce soir on dépose le cahier de revendication qu'on dépose habituellement tous les deux ans
00:07 et que le premier point qui est à l'heure du jour de ce cahier de revendication,
00:10 c'est l'harmonisation et la simplification des commissions paritaires.
00:13 Pourquoi? Parce qu'avec le dossier de l'Aise, on se rend compte que plus que jamais,
00:17 si on ne bouge pas, si on ne réforme pas les commissions paritaires du commerce,
00:21 on laissera s'organiser un dumping social à l'intérieur même des commissions paritaires.
00:26 Et cette harmonisation, ça veut dire une amélioration pour beaucoup d'employeurs?
00:31 Ça veut dire beaucoup effectivement de travailleurs qui pourraient voir leurs conditions de travail s'améliorer
00:37 et surtout beaucoup de travailleurs qui ne verraient pas ainsi leurs conditions de travail tirées vers le bas.
00:42 C'est ça qui est fondamental.
00:44 C'est une revendication réaliste selon vous?
00:47 Elle est réaliste parce que toutes les conditions de travail ne se traduisent pas en pratique par un coût pour les entreprises.
00:53 Il y a des choses qui peuvent être harmonisées sans que ça ne coûte aux entreprises.
00:57 Il y a des choses qui devront rester différentes parce qu'un petit magasin n'a pas la même organisation qu'un grand magasin.
01:03 Mais il y a des choses qui doivent être faites, qui peuvent être faites facilement,
01:06 sans mettre en danger pour autant la rentabilité des entreprises.
01:10 Quel sera le timing de ces négociations? Ça commence ce soir?
01:14 Alors ça commence ce soir. Il faudra qu'on se réunisse plus largement que ce soir,
01:18 c'est-à-dire les cinq commissions paritaires en même temps.
01:21 Ici, ce soir, c'est les trois commissions paritaires des magasins intégrés.
01:25 Demain, le même type de réunion a lieu pour les deux autres commissions paritaires.
01:29 Il faudra que la prochaine fois, on se voit ensemble pour pouvoir mettre sur table tout ce qui devrait être harmonisé.
01:35 Ce n'est pas juste un problème chez Delaize, c'est un problème partout dans le secteur?
01:40 Oui, parce que ce que Delaize met sur table ici va induire des conséquences pour tous les autres commerces.
01:49 Pourquoi est-ce que les autres enseignes continueraient à travailler dans la 202 alors qu'il serait possible d'aller vers la 202-01?
02:00 Et donc à un moment, 128 magasins, ce n'est pas anecdotique qui passe dans la franchise.
02:05 Et donc ça va nécessairement mettre en difficulté les autres enseignes.
02:10 Et c'est aussi important d'avoir une représentation dans un supermarché,
02:14 pas tous les supermarchés sont où les syndicats ne sont pas représentés.
02:18 La question n'est pas de savoir si les syndicats sont représentés ou pas,
02:21 mais si le travailleur a droit à une négociation collective ou pas.
02:24 Parce que trop souvent, on résume le dossier en disant que les syndicats vont perdre du pouvoir.
02:29 Ce n'est pas une question de pouvoir des syndicats, c'est une question qu'on obtient plus par la négociation collective
02:34 que quand un travailleur est seul face à son employeur.
02:36 Ça, ce n'est pas une statistique, c'est le fait de tous les jours.
02:39 Déjà aujourd'hui, il y a beaucoup de monde, ça veut dire quoi?
02:42 Ça veut dire que dans le commerce, les travailleurs sont pressés comme des citrons depuis des années,
02:46 que jusqu'à présent, on était avec des conflits dans les entreprises,
02:50 mais qu'à partir de demain, si les employeurs ne nous entendent pas,
02:53 le conflit sera au niveau du secteur et pas simplement des entreprises.
02:57 Parce que le secteur commerce, ce sont des carrières, ce sont des gens, ce sont des femmes,
03:01 ce sont des temps partiels qui ont le droit de vivre dignement
03:04 et pas uniquement de survivre avec leurs conditions de travail.
03:07 Il y a déjà des grèves aujourd'hui?
03:09 Il y a déjà des grèves pour de multiples raisons.
03:11 Je pense notamment aux travailleurs de Lidl qui aujourd'hui sont en grève pour une partie d'entre eux
03:16 parce que la charge de travail est insoutenable.
03:18 Alors, chez Lidl, on ne diminue pas les conditions de travail,
03:22 mais la variable d'ajustement, c'est quand même les travailleurs
03:25 où la charge de travail à nouveau est insoutenable.