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La députée Renaissance, Prisca Thévenot, et le député Rassemblement national, Julien Odoul, ont débattu, ce lundi soir sur BFMTV, après l'allocution du président de la République, Emmanuel Macron.

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00:00 Bonsoir Prisca Temnault, vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine, merci d'être avec nous ce soir.
00:03 Bonsoir Julien Audeau, vous êtes député Rassemblement National de Lyon.
00:07 Est-ce qu'Emmanuel Macron vous a convaincu ?
00:09 Tout à l'heure Robert Ménard était notre invité et disait "il y a quand même un changement de ton".
00:13 J'ai trouvé Emmanuel Macron plus humble que la dernière fois.
00:15 Est-ce que vous faites la même analyse ce soir ?
00:17 Non, M. Macron m'a autant convaincu qu'un mauvais plat de raviolis réchauffé 15 fois au micro-ondes.
00:23 Avec peut-être un soupçon, une pincée de mépris supplémentaire, on peut lui confesser ça.
00:29 C'est un cuivre cuisinière ce soir.
00:31 Oui, voilà.
00:32 Très clairement, on a un président qui est déconnecté des Français,
00:36 qui a évacué la réforme des retraites qui est rejetée par 90% des Français,
00:40 il l'a évacuée en deux minutes,
00:42 qui n'a pas dit un seul mot, une seule seconde sur le pouvoir d'achat qui est aujourd'hui...
00:47 Si, il en a parlé.
00:48 Il n'a rien dit en termes de proposition sur le pouvoir d'achat,
00:51 il n'a rien dit.
00:52 Les Français sont asphyxiés par le pouvoir d'achat,
00:54 il n'en parle pas, ça ne l'intéresse pas.
00:56 En fait, il est totalement déconnecté, hors sol,
01:00 on va dans le mur en klaxonnant, on continue,
01:02 on n'écoute pas le peuple aujourd'hui qui gronde
01:05 et qui est dans une défiance totale vis-à-vis de son pouvoir et vis-à-vis de sa personne.
01:08 On a un président qui est rejeté par ce qu'il fait,
01:11 mais aussi par ce qu'il est.
01:12 Il n'aime pas les Français, en retour, les Français ne l'aiment pas,
01:16 et on est dans un blocage permanent.
01:18 Il avait trois leviers pour sortir de ce blocage,
01:20 il avait le référendum, il ne veut pas en entendre parler,
01:22 il avait la dissolution, là aussi on n'en parle pas,
01:25 et il avait peut-être un éclair de lucidité,
01:27 peut-être la démission, pour permettre de rebattre les cartes
01:30 et de sortir de cette crise et de ce blocage à la fois politique et institutionnel.
01:34 Prisca, il y a plusieurs choses dans ce que dit Julien Doud,
01:36 mais simplement pour commencer sur le pouvoir d'achat, précisément.
01:39 Emmanuel Macron le dit, il y a un problème d'inflation en France
01:42 qui pèse évidemment sur tous les ménages, etc.
01:44 Mais que propose-t-il en face ce soir ?
01:47 Au-delà du simple fait de proposer, et je vais y venir,
01:50 il y a aussi des actions qui ont été menées.
01:52 Effectivement, je constate que M. Oudou du RN n'a non seulement pas écouté ce que le Président a dit,
01:57 ou n'a pas voulu entendre, mais en plus a oublié
01:59 ce que nous-mêmes nous avons fait à l'Assemblée Nationale, M. Oudou.
02:02 Mais c'est vrai qu'effectivement, entre le silence et l'absence,
02:05 de temps en temps c'est un peu compliqué côté RN.
02:08 Nous avons voté l'été dernier un pacte pouvoir d'achat,
02:10 justement pour préparer la rentrée de l'année dernière sur l'ensemble de ces sujets.
02:14 Loin de moi l'idée de me satisfaire uniquement de ce qui a été fait.
02:17 Parce que l'inflation s'est encore emballée depuis.
02:19 Exactement, mais de ne pas oublier ce qui a été fait.
02:21 Parce que ce qui a été fait est aussi important et va être sur le budget de l'État.
02:23 Nous devons aller plus loin, et notamment nous devons aller plus loin,
02:26 non pas simplement en venant mettre des mesures pour pallier à l'inflation,
02:30 qui sont certes importantes,
02:31 mais aussi en répondant structurellement à un besoin exprimé dans les manifestations,
02:35 à un besoin exprimé par les représentants syndicals et patronales,
02:38 qui sont que le travail paye mieux,
02:41 que la richesse faite au sein de l'entreprise soit mieux distribuée et redistribuée.
02:46 Ça c'est une réelle demande de l'ensemble des Français.
02:48 Que répondez-vous à ceux qui vous disent d'indexer les salaires sur l'inflation ?
02:52 Je leur dis tout simplement qu'il y a un appel qui a été lancé,
02:54 un appel clair du président de la République,
02:56 un appel clair du gouvernement, de la première ministre,
02:59 un appel clair aussi de l'ensemble des parlementaires de la majorité présidentielle.
03:02 Mettons-nous autour de la table pour regarder l'ensemble de ces sujets.
03:05 Ce travail, nous devons nous y mettre et il doit être mené dans les semaines.
03:09 Il y a urgence.
03:10 Et donc ça veut dire quoi ?
03:11 Ce seraient des premières mesures à quel horizon ?
03:13 Le plus rapidement possible,
03:14 mais avant de se précipiter sur des annonces de mesures pour faire de la politique un peu marketing,
03:19 il faut qu'on puisse se mettre autour de la table pour n'oublier personne.
03:22 Jean-Lecourcenay ?
03:23 C'est intéressant d'entendre ça madame la députée,
03:26 parce que les impôts ont augmenté encore l'année dernière en France, en 2022,
03:32 ils ont augmenté de quasiment 8% sous votre mandat.
03:37 Donc dire que le travail paye mieux en augmentant encore les prélèvements obligatoires
03:42 dans un pays qui est un des pays les plus taxés et les plus réglementés du monde,
03:50 les impôts madame Bachelot sont passés en pourcentage du PIB à 45%.
03:55 Mais Charles, c'est ce qu'on prélève.
03:57 Les taux ont baissé, mais comme la tienne a augmenté.
04:01 Là c'est mathématique.
04:02 Non, non, c'est les taux qui ont augmenté.
04:04 Vous êtes dans la croyance.
04:05 Et de quels impôts ?
04:06 L'ensemble des impôts, l'ensemble des prélèvements obligatoires,
04:10 on vérifierait à continuer à augmenter en France en 2022,
04:13 en dépit des promesses du gouvernement.
04:15 Non, la masse a augmenté parce que l'assiette a grandi.
04:18 Les taux ont baissé.
04:19 On vérifiera.
04:20 Oui bien sûr, vérifiez, vérifiez.
04:22 Et deuxième élément, vous pouvez, enfin, d'accord.
04:25 Les sujets sont importants pour être là et débattre de fake news.
04:29 Je suis désolée, ça ne fait aucun lien au débat.
04:31 Je sais que dès que vous avez un adversaire, il est soit complotiste,
04:35 soit il diffuse des fake news,
04:37 soit il est d'extrême droite ou d'extrême gauche.
04:41 Ça, ça a toujours été, c'est une constante.
04:44 Non, mais c'est une constante chez vous de répondre aux gens qui vous objectent.
04:49 C'est la première fois qu'on débat ensemble.
04:50 C'est une constante chez les macronistes d'accuser de fake news.
04:54 Bref, peu importe.
04:55 Et ça m'intéresse aussi d'entendre le député du Rassemblement national,
04:59 puisque moi, je suis frappé de voir comme le Rassemblement national,
05:03 qui est plutôt classé à droite de l'échiquier politique,
05:07 si c'est moi qu'on puisse dire,
05:08 a en matière économique et sociale un programme de,
05:11 si ce n'est de statu quo absolu,
05:14 un programme même un peu de retour en arrière.
05:17 Et donc ça me fait dire qu'il est quand même urgent
05:21 que la droite républicaine se secoue un peu...
05:24 - Pour faire de votre pub, là ?
05:25 - Non, je ne fais pas du tout ma pub.
05:27 Franchement, je me dis,
05:29 mais il faut que la droite se retrousse les manches,
05:33 puisque on a d'un côté, en réalité, un centre,
05:36 en même temps, je ne sais pas comment l'appeler,
05:38 qui en fait ne fait pas grand-chose et qui ne fait tellement rien
05:40 que quand il fait quelque chose, ça met le pays à feu et à sang.
05:44 Et on a de l'autre côté une extrême droite
05:47 qui au fond, sur les questions économiques et sociales,
05:50 est sur une ligne quasiment de gauche.
05:52 Donc je me dis que la droite, en fait, a de beaux jours devant elle
05:55 si elle décide de s'emparer de tous ces sujets.
05:57 - Nora, ça vous fait ragir aussi ?
05:58 - Non, parce que j'étais en train de me dire
06:00 que vraiment, ces remarques et questions étaient très très longues.
06:03 (Rires)
06:04 - Mais ce ne sont pas des questions, c'est des remarques.
06:07 - Non, non, c'est une dissertation.
06:10 Mais ce n'est pas grave, parce que clairement,
06:12 on voit bien qu'il y a une problématique de ligne.
06:16 Prisca Téveneau, vous n'allez pas pouvoir objecter
06:18 que le président de la République l'a su,
06:20 il n'y avait pas beaucoup d'attentes,
06:21 mais il y a quand même de la déception,
06:22 notamment sur la méthode.
06:24 Comment est-ce qu'on va pouvoir mettre en place, en fait,
06:26 cette majorité de projets qu'on appelle de séveux
06:28 depuis des mois, qui n'a pas été possible,
06:30 déjà sur les retraites ?
06:32 Comment est-ce que vous allez pouvoir mettre en place quelque chose
06:34 derrière ce souffle ?
06:36 Et on en parlait tout à l'heure, notamment avec Robert Ménard,
06:39 qui disait "ça manque de souffle".
06:40 Il y avait eu le grand débat après les Gilets jaunes.
06:43 Là, qu'est-ce qu'il va pouvoir être possible de mettre en place ?
06:46 Va-t-il falloir dissoudre ?
06:47 Et dans ce cas, et là je me tourne vers M. Odulle,
06:49 s'il y a des solutions,
06:51 et si, par hasard heureux pour votre camp,
06:55 vous arrivez, en fait, à avoir une majorité,
06:57 seriez-vous prêts pour sortir le pays de l'ornière,
07:00 et à gouverner avec le président de la République ?
07:02 Non, non.
07:04 Je peux répondre ou...
07:06 Ressendez de côté, allez-y, Julien Odulle.
07:08 En cas de dissolution, nous serons au rendez-vous, effectivement.
07:11 Si les Français décident de voter pour une majorité
07:15 Rassemblement National, donc qu'il y a un gouvernement
07:17 du Rassemblement National, qui sera un gouvernement
07:19 d'union nationale, évidemment que nous respecterons
07:21 le vote des Français, et nous agirons pour redresser
07:24 la situation, pour améliorer le quotidien,
07:26 pour renforcer le pouvoir d'achat.
07:27 Et votre leader naturel n'ira pas à Matignon.
07:29 Il va à la réforme des lois, et il va à la réforme
07:31 des lois pour sauver notre pays.
07:33 Donc oui, nous serons là, effectivement.
07:35 Et je pense que les Français le demandent.
07:37 Une majorité de Français réclame nos solutions
07:39 sur tous les sujets.
07:41 Alors je sais que M. Constigny dit que nous avons
07:43 un programme de gauche, voire d'extrême gauche,
07:45 c'est toujours la logorée des Républicains,
07:47 des Républicains, on a le programme de Jean-Luc Mélenchon,
07:49 etc.
07:51 Sauf que nos préconisations, nos solutions,
07:53 elles sont appliquées à l'étranger.
07:55 Que ce soit sur le panier de 100 produits
07:57 appliqués à l'étranger, la baisse de la TVA
07:59 sur les produits énergétiques, c'est appliqué
08:01 chez nos voisins européens, ça fonctionne,
08:03 ça rend du pouvoir d'achat. Donc très clairement,
08:05 nous avons des solutions qui sont porteuses,
08:07 qui sont efficaces, et dont les Français
08:09 ont bien besoin actuellement.
08:11 - Et ce qu'a Tavneau, vous pouvez répondre aussi.
08:13 - Des solutions d'assistanat telles qu'elles minent
08:15 la France depuis des années.
08:17 - J'adore écouter les grandes propositions
08:19 grandiloquentes du Rassemblement National
08:21 sur les plateaux, parce que c'est là qu'on les entend,
08:23 parce que finalement on ne vous entend nulle part d'autre.
08:25 - Ça vous manque. - Non, pas du tout, rassurez-vous.
08:27 Mais vous êtes quand même
08:29 au Parlement européen, vous êtes
08:31 dans différentes régions, vous êtes dans différentes
08:33 municipalités, vous êtes à l'Assemblée nationale
08:35 en nombre, 88 députés,
08:37 et en fait, en permanence, vous passez à côté.
08:39 Vous ne votez pas les budgets,
08:41 vous dites des choses et votez le contraire,
08:43 vous ne comprenez pas les amendements que vous votez,
08:45 et il y a un certain nombre... - Nous avons voté le pacte des pouvoirs d'achat l'été dernier, vous le savez parfaitement.
08:47 - Ce n'est pas en m'empêchant de parler que vous allez passer
08:49 à côté de votre vérité, qui est certes très, très, très
08:51 - Vous faites des bêtises, je vous reprends. - usant les fatigantes.
08:53 Mais en revanche, le sujet le plus important sur lequel
08:55 je voulais revenir, parce que
08:57 sur le Rassemblement national,
08:59 je pense qu'on fait b*te le tour, malheureusement, comme il n'y a pas
09:01 grand-chose sur lesquelles on peut commenter comme il ne se passe
09:03 rien, mais sur le sujet... - C'est étonnant que les Français
09:05 - de l'impôt... - placent Marine Le Pen, l'année entre
09:07 - 2026 et 2028. - Très bien, très bien.
09:09 Parlons des Français et pas de Marine Le Pen.
09:11 Sur le sujet de l'impôt, qui est un sujet qui
09:13 touche au cœur des Français, effectivement.
09:15 Jamais les impôts n'ont autant baissé
09:17 que sous la présidence d'Emmanuel Macron. - Mais c'est faux.
09:19 - C'est un fait. - Mais c'est faux. - Je ne parle pas à vous, je parle
09:21 - au Républicain. - Nous sommes la première puissance fiscale du monde.
09:23 - Non mais je sais pas, c'est bizarre, vous avez un temps de parole maintenant
09:25 - chez M. Oudoul. - Mais tous les Français le savent.
09:27 - Et ensuite, en revanche, il y a un vrai sujet qu'on doit
09:29 adresser maintenant, c'est le sujet de la fraude fiscale
09:31 et sociale. Ça, c'est un vrai sujet, notamment
09:33 - Vous ne combattez jamais. - pour beaucoup... Ah mais c'est incroyable.
09:35 - 50 milliards d'euros par an. - Julien Rodolphe, s'il vous plaît.
09:37 - Ça fait un an d'histoire, un temps de prescaté. - Julien Rodolphe, s'il vous plaît.
09:39 - C'est fatigant de parler en stéréo
09:41 - et de laisser la parler. - Oui, et puis...
09:43 - C'est incroyable. - Madame la ministre, désolé.
09:45 - M. Oudoul... Non mais soyons pas insolents, je veux dire
09:47 vraiment, on parle de sujets extrêmement importants. Nous sommes
09:49 au milieu... Nous sommes aujourd'hui
09:51 effectivement sur une crise importante en France,
09:53 une crise sociale. Si on n'est pas capable, une crise politique,
09:55 si on n'est pas capable aujourd'hui de s'écouter
09:57 pour adresser non pas et se faire une joute verbale
09:59 tous les deux, mais adresser des sujets importants, je trouve
10:01 qu'on passe à côté. Donc oui, il y a un sujet sur l'impôt, mais qui a été adressé ?
10:05 Et qu'on doit continuer à avoir en vigilance
10:07 pour baisser les impôts. Nous avons commencé à le faire
10:09 et nous continuerons à le faire, mais le sujet
10:11 aussi important et primordial, c'est la fraude fiscale
10:13 et sociale. Parce que ça va même au-delà
10:15 de l'utilisation du simple « de nier public »,
10:17 c'est aussi la confiance dans l'action publique qui est derrière.
10:19 Et c'est la raison pour laquelle... - Pardon, M. Gattano,
10:21 ce soir, Emmanuel Macron dit
10:23 « 100 jours », on se donne 100 jours. - Oui.
10:25 - Pour adresser, comme vous dites, un certain nombre de sujets.
10:27 Dans 100 jours, à quel point la vie des Français aura-t-elle changé ?
10:29 - Justement, je vous parle de quelque chose de très concret.
10:31 Sur le sujet de la fraude fiscale et sociale,
10:33 Gabriel Attal, et ce n'est pas d'aujourd'hui, ce n'est pas d'hier,
10:35 il y a déjà quelques semaines, a annoncé
10:37 qu'il allait présenter... - Mais, Mme Tévenot...
10:39 - Oui, monsieur ? - Au fond, je prolonge
10:41 la question que vous pose Maxime.
10:43 Emmanuel Macron, il y a 3 semaines, 1 mois,
10:45 fixe une échéance à Elisabeth Borne en disant
10:47 « 3 semaines, 1 mois, élargir la majorité,
10:49 j'espère qu'elle y parviendra ».
10:51 À ce moment-là, les commentaires, on dit « voilà, elle est en sursis,
10:53 il y aura une décision qui sera prise ».
10:55 Ce soir, ce que nous dit Emmanuel Macron, c'est qu'au fond,
10:57 la période d'essai d'Elisabeth Borne est prolongée jusqu'en juillet.
10:59 Quelles conditions,
11:01 quelles esquisses de projet,
11:03 de méthode données ce soir par Emmanuel Macron
11:05 vous permettent de dire que dans les 3 mois
11:07 qui vont venir, cela se passera
11:09 mieux ou différemment que
11:11 dans l'année qui vient de s'écouler où, honnêtement,
11:13 on a le sentiment d'une sorte de faux départ,
11:15 de cap qui n'a pas suffisamment
11:17 été fixé, de discours de la méthode qui n'a pas
11:19 été donné, et d'une sorte
11:21 de... au fond, comme si Emmanuel Macron
11:23 était précisément frappé par cette fameuse
11:25 malédiction du second quinquennat qu'on a
11:27 beaucoup évoqué. Qu'est-ce qui, ce soir, vous donne des
11:29 éléments concrets vous permettant de dire
11:31 dans les 100 jours qui viennent, ça se passera mieux
11:33 que dans les 365 qui
11:35 précèdent ? Je vais être très claire. Je ne suis pas là pour
11:37 nous dire que les jours meilleurs forcément
11:39 arrivent à coup pour coup et de façon
11:41 certaine. Je suis très consciente de la situation
11:43 dans laquelle notre pays est aujourd'hui,
11:45 et bien évidemment, il y a
11:47 peut-être une petite angoisse, une petite
11:49 faiblesse. Une grosse angoisse. Non mais je vous dis,
11:51 alors pour moi, je me permets de se
11:53 dire que peut-être que nous n'y arriverons pas. Mais nous
11:55 n'avons pas le choix. Nous devons y arriver.
11:57 Et sur ça, je me base sur quelque chose de très concret.
11:59 C'est vrai que nous avons été élus fin juin
12:01 de l'année dernière. Fin juin de l'année dernière, nous avons
12:03 depuis ce moment-là voté une vingtaine
12:05 de textes. Alors vous allez me dire "oui, mais c'est pas la réforme des retraites,
12:07 etc.". Nous avons voté quand même des choses importantes.
12:09 Vous parliez du pouvoir d'achat. Le pas de
12:11 pouvoir d'achat sur lequel nous avons travaillé
12:13 l'année dernière sur le mois de juillet et août.
12:15 C'est quelque chose d'important pour les Français.
12:17 C'est le bouclier énergétique qui s'est poursuivi.
12:19 C'est la remise sur le carburant.
12:21 C'est les aides et les primes pour
12:23 le démarrage de l'année scolaire. C'est des choses
12:25 concrètes dans le quotidien des Français.
12:27 Donc nous avons montré que nous
12:29 savions y arriver. Donc c'est pour ça que je dis
12:31 qu'effectivement, le consensus que
12:33 nous n'avons pas réussi à construire sur la réforme
12:35 des retraites, oui c'est un fait. Oui c'est un regret.
12:37 Mais ce n'est absolument pas une fatalité.
12:39 - Oui mais, pardon, je vais essayer
12:41 d'être bref pour une fois. Le reproche
12:43 qui vous est fait
12:45 par les Français, il est quand même
12:47 beaucoup plus lourd que ça.
12:49 Moi, il y a un exemple que j'ai déjà pris
12:51 ici dans une autre émission.
12:53 Quand vous avez fait le chèque carburant.
12:55 Dans une autre émission,
12:57 on avait eu au téléphone
12:59 une auditrice qui travaillait pour un hypermarché
13:01 et qui était payée
13:03 un salaire très faible
13:05 de 1100 euros par mois pour un contrat
13:07 de 30 heures pour
13:09 travailler dans cet hypermarché.
13:11 Et elle devait prendre sa voiture pour s'y rendre parce qu'elle
13:13 habitait assez loin, elle devait se lever à 5h du matin
13:15 pour aller travailler.
13:17 Et on lui fait le chèque carburant pour lui
13:19 permettre de supporter la hausse
13:21 du prix du carburant. C'est-à-dire qu'en fait
13:23 on dépense sur argent
13:25 public de l'argent pour
13:27 permettre à un système
13:29 qui manifestement dysfonctionne de continuer
13:31 à sous-payer des salariés
13:33 qui sont dans des situations très dures.
13:35 Et ce que vous demandent les Français au fil
13:37 de cette contestation très
13:39 forte qu'il y a eu ces dernières semaines et ces derniers
13:41 mois, c'est pas de faire cette rustine
13:43 sur l'argent public, c'est de
13:45 s'attaquer au cœur du problème. Pourquoi
13:47 est-ce que quelqu'un qui fait un contrat de 30 heures
13:49 et qui travaille des 6h ou 7h du matin
13:51 est payé 1100 euros par mois ?
13:53 C'est là-dessus que vous devez travailler.
13:55 Et pour l'instant, pardon de vous dire que
13:57 c'est quand même un peu timide.
13:59 C'est pas du tout timide. Je suis désolée
14:01 mais là vous avez fait une petite audoule, pardon.
14:03 Pardon M. Audoule, mais vous avez pas écouté ce que
14:05 j'ai dit en début d'émission justement.
14:07 Oui, il y a un enjeu sur celui-là. Pas dans 2 semaines,
14:09 dans 3 semaines, immédiatement.
14:11 Parce que l'enjeu, c'est bien évidemment de répondre
14:13 aussi quand on a une crise et de répondre tout de suite et de
14:15 parer aux crises tout de suite pour les Français.
14:17 Donc vous estimez que c'est pas grand-chose ou que ça suffit
14:19 pas ou que c'était peut-être pas opportun
14:21 de faire cette
14:23 remise de 100 euros sur le carburant
14:25 mais c'était nécessaire pour beaucoup de gens
14:27 voire vital. Mais l'enjeu que nous
14:29 gardons et que nous devons avoir, c'est effectivement
14:31 sur les salaires et c'est la raison pour laquelle
14:33 l'appel du président de la République et de Matignon est
14:35 notamment fixé sur ça.
14:37 Et je dois le dire, ça doit se construire
14:39 avec les représentants syndicaux
14:41 et le patronat. Et c'est pour ça que
14:43 nous devons y travailler.
14:45 En conférant sur les salaires, c'est compliqué. Parce que les entreprises
14:47 évidemment sont très différentes
14:49 et qu'une augmentation
14:51 des salaires globales, massives,
14:53 elle ne veut pas se concevoir dans l'économie
14:55 qui est la nôtre.
14:57 Toutes les entreprises sont différentes,
14:59 il y a des difficultés, tandis que
15:01 au bout, c'est vrai
15:03 qu'un chèque est une mesure d'urgence
15:05 insatisfaisante, mais qui permet
15:07 de répondre à un besoin immédiat.
15:09 - Vous qui avez du sens politique,
15:11 vous serez quand même d'accord
15:13 pour dire par exemple
15:15 que les Français, ils attendent de la justice,
15:17 ils attendent de la décence.
15:19 Moi, j'ai beau être
15:21 sur des convictions libérales, etc.,
15:23 je pense qu'il faut de la justice et de la décence.
15:25 Quand je vois le patron de Stellantis,
15:27 qui est obligé,
15:29 qui est donc le constructeur automobile,
15:31 qui est obligé de trouver
15:33 des trésors d'imagination pour justifier
15:35 une rémunération qui manifestement
15:37 est indécente, puisqu'il gagne
15:39 en un mois ce que
15:41 un salarié de son entreprise...
15:43 Il gagne en un jour ce que le salarié
15:45 moyen de son entreprise gagne en un an,
15:47 le patron de Stellantis.
15:49 Bon, pardon de vous dire
15:51 que là, il y a un problème, surtout
15:53 dans des entreprises comme ça, qui sont des entreprises
15:55 ouvrières, où les ouvriers,
15:57 les salariés de ces entreprises sont
15:59 attachés au savoir-faire.
16:01 - C'est un parti économique global du pays.
16:03 - C'est malheureusement
16:05 une forme d'indécence
16:07 de la part de nos compatriotes les plus riches,
16:09 contre lesquels je n'ai rien,
16:11 mais je trouve que sous le quinquennat
16:13 qui c'est le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
16:15 ils se sont quand même épanouis
16:17 dans l'indécence. - Charles, j'ai pas le souvenir
16:19 que la candidate que vous souteniez à l'occasion de l'élection
16:21 présidentielle proposait des mesures de justice
16:23 fiscale très fortes contre
16:25 le patron de Stellantis.
16:27 - Elle voulait une conférence salariale
16:29 annuelle sur les salaires,
16:31 elle voulait baisser les charges,
16:33 je me souviens plus de son programme exactement,
16:35 mais elle voulait baisser les charges
16:37 sur tous les salaires.
16:39 - C'est comme les Français d'ailleurs.
16:41 - En dessous de 2 800 euros,
16:43 si ma mémoire est bonne.
16:45 - Elle a fait 4 %.
16:47 - Oui, mais moi je préfère avoir soutenu
16:49 Mme Fédératie à 4 % que d'être
16:51 au RN, M. Obama.
16:53 Le RN sera à 80 %,
16:55 je serais content d'être à 0 %
16:57 ailleurs. Mais en tout cas,
16:59 elle avait des propositions très concrètes sur les salaires,
17:01 moi je signais pas des
17:03 deux mains l'intégralité du programme, mais il y avait des propositions
17:05 concrètes, et je suis désolé que...
17:07 - Et j'ai mis un angle mort qui mériterait d'être travaillé.
17:09 - Je reviens à l'allocution d'Emmanuel Macron
17:11 ce soir, le président dit
17:13 qu'il y a un certain nombre de projets qui vont être lancés,
17:15 les 100 jours, etc., trois grands projets,
17:17 le progrès, la justice
17:19 et l'ordre, le travail, etc.
17:21 Et il dit qu'il faut d'une certaine manière
17:23 une nouvelle méthode, travailler tous ensemble, tous ensemble,
17:25 il a dit ça ce soir. Qu'est-ce que ça veut dire,
17:27 P.Catano, tous ensemble ? Est-ce que tous ensemble, ça veut aussi
17:29 dire, avec le RN,
17:31 par exemple, sur un certain
17:33 nombre de projets ? - Pour moi, non.
17:35 Pour moi, non. Je le dis et je le redis.
17:37 - Et ça, ça l'engage que vous ?
17:39 - Vous me posez la question, et je le dis
17:41 de façon très claire, très limpide
17:43 et très assumée, je ne
17:45 partage pas du tout les idées du RN,
17:47 et même je les
17:49 combats. Je les combats en commission,
17:51 je les combats sur les plateaux télé, je les combats dans
17:53 les vides tous les jours et je les combattrai toujours dans l'hémicycle.
17:55 - Et pourquoi cette précaution de dire "pour moi" ?
17:57 Parce que vous pensez que ce n'est pas si clair dans votre camp ?
17:59 - Non, c'est clair, mais vous m'adressez la question,
18:01 et donc je vous réponds, alors je pourrais enlever le "pour moi" si vous voulez.
18:03 Non, je combat les idées du RN.
18:05 Et arrêtons de croire que parce qu'ils sont
18:07 silencieux et qu'ils mettent de jolies cravates,
18:09 eh bien, le
18:11 fonds de commerce du... - Bon, c'est bon.
18:13 - Je ne me permettrai pas. Mais le fonds
18:15 de commerce du RN n'est plus là.
18:17 - On ne va pas rentrer dans ce petit jeu-là ? - Non.
18:19 - Non, mais vraiment...
18:21 - Pardon, mais la question, pour vous, Julien Audoul,
18:23 est-ce que,
18:25 bon, visiblement, il y a une fin de non-recevoir
18:27 à ma gauche, du côté de Prisca Tevneau,
18:29 mais est-ce que vous seriez prêts à
18:31 voter un certain nombre de choses
18:33 qui pourront arriver sur la table dans les 3 mois qui viennent et ensuite
18:35 dans les 4 années qui viennent ? - Vous dites l'avoir déjà fait, d'ailleurs.
18:37 - Mais on n'a pas attendu les annonces du président de la République.
18:39 Vous savez, notre boussole, c'est
18:41 l'intérêt de la France et des Français. L'été dernier,
18:43 premier texte que nous avons débattu
18:45 à l'Assemblée, c'était le pouvoir d'achat, le paquet
18:47 de pouvoir d'achat. - Vous n'avez pas voté.
18:49 - Vous avez été vous coucher. - Nous avons voté.
18:51 - Vous avez été vous coucher. - Vous plaisantez, arrêtez.
18:53 - Non, vraiment, et c'est sincère. C'est même pas une
18:55 formule. Vous êtes partis dormir. - Vous êtes dans la fake news, mais, excusez-moi,
18:57 tout le monde pourra... - D'être levé d'un seul homme et d'être parti.
18:59 - Tout le monde pourra vérifier. L'été dernier, nous avons
19:01 voté des mesures d'urgence en faveur
19:03 du pouvoir d'achat qui étaient certes imparfaites,
19:05 certes incomplètes, mais qui étaient nécessaires.
19:07 Donc, nous avons voté. Sur d'autres textes,
19:09 le nucléaire,
19:11 les violences contre les femmes, les Jeux olympiques,
19:13 nous soutenons des projets qui vont dans le bon sens,
19:15 effectivement, mais en revanche,
19:17 sur les lignes directrices, sur les orientations
19:19 essentielles pour le pays, qu'elles concernent
19:21 les retraites, qu'elles concernent l'immigration
19:23 dont on ne verra jamais le jour, parce que
19:25 finalement... - Précisément, Emmanuel Macron, on remet ça
19:27 sur la table ce soir. - Oui, bon,
19:29 Emmanuel Macron, il sera saucissonné,
19:31 et puis ensuite, on le retirera, et puis ensuite, M. Darmanin
19:33 fera s'accorder avec la gauche de la majorité.
19:35 Bref, mais sur ces questions-là, effectivement,
19:37 nous avons des divergences profondes, et nous ne pouvons
19:39 pas nous accorder, et je le rappelle,
19:41 nous sommes une opposition cohérente. La vraie
19:43 opposition, celle qui a voté contre Macron
19:45 et celle qui continue à combattre à l'Assemblée.
19:47 - Sur ce dernier point, puisque vous parlez de l'immigration, vous dites que le texte sera
19:49 saucissonné, et c'est vrai que c'est ce qui est en train de s'esquisser.
19:51 Est-ce que vous allez être contraintes, à chaque fois,
19:53 justement, de saucissonner pour trouver,
19:55 pour chaque morceau, une majorité
19:57 au cas par cas ?
19:59 - Là, je suis désolée, c'est un peu du si, de l'hypothèse,
20:01 etc., je pense que l'enjeu... - Ça semble probable aujourd'hui.
20:03 - Il faut voir les sujets. - La preuve, vous avez saucissonné
20:05 déjà un texte. - En fait, le sujet, c'est
20:07 d'avancer concrètement. Je pense
20:09 que la tambouille, etc.,
20:11 peu importe ce que les Français veulent, c'est
20:13 du concret pour leur quotidien.
20:15 Du concret pour les défis qu'ils nous adressent.
20:17 - Mais où est le concret ce soir ?
20:19 - Légitimes.
20:21 On vient, cette semaine,
20:23 les jours qui viennent de passer, alors oui, effectivement,
20:25 dans un climat qui est ce qu'il est, mais on vient
20:27 quand même de sécuriser le financement de notre système
20:29 de retraite par répartition. Ça, si c'est pas du
20:31 concret, c'est pas plus concret que ça, je trouve pas.
20:33 - Mais pourquoi ? - Parce qu'on parle beaucoup
20:35 du système de retraite par répartition. On parle
20:37 beaucoup des prochains pensionnaires.
20:39 Mais il s'agit aussi des pensions
20:41 actuelles. L'enjeu, il est aussi
20:43 sur les pensions actuelles. - Mais elle n'était pas menacée, vous le savez très bien.
20:45 - Bon, écoutez... - C'était pour faire plaisir aux marchés
20:47 financiers, c'était le dernier argument ultime,
20:49 l'épouvantail de M. Macron.
20:51 Il fallait la retraite à 34 ans
20:53 pour que les marchés financiers soient gentils
20:55 avec la France. - Mais en même temps, on est très endettés,
20:57 M. Oudoul. - Mais oui, et la faute à qui ?
20:59 La faute à la droite, et vous l'avez le pays, notamment.
21:01 - La France est très endettée, donc en effet...
21:03 - Merci les LR. - En effet, elle peut pas
21:05 se payer le luxe d'être en crise sur
21:07 les marchés financiers, de se retrouver comme la Grèce
21:09 avec sa note dégradée, et ses
21:11 taux d'intérêt qui augmentent, et à pas pouvoir
21:13 se financer. Le pays serait
21:15 dans un état... - Pour combien de règles la justification
21:17 était frauduleuse ? Voilà, c'était pas la raison.
21:19 - Si, moi, franchement, je ne suis pas
21:21 macroniste, mais j'espère bien...
21:23 - J'ai voté Macron. - J'espère bien...
21:25 - Non, mais s'il vous plaît, là, on comprend plus rien.
21:27 On peut pas parler de suédois en même temps jusqu'à la fin de l'émission.
21:29 - On comprend quand même que le chef de l'État s'inquiète
21:31 de la manière dont la France est
21:33 perçue par ses prêteurs.
21:35 Parce qu'on est un pays extrêmement
21:37 endetté, notamment à cause
21:39 des gens qui ne veulent jamais rien réformer,
21:41 et donc encore heureux qu'on fait
21:43 un tout petit peu... - Considérant le gouvernement.
21:45 - Oui, mais vu votre programme, qu'on fait un tout petit peu
21:47 attention au taux auquel on emprunte
21:49 et à la manière dont on est perçu. - Nora, alors,
21:51 moi, j'ai quand même vérifié, on parlait
21:53 du pacte pouvoir d'achat, et effectivement,
21:55 dans le détail, 341 députés ont voté
21:57 en faveur du texte, 116 contre,
21:59 et pourtant critiques,
22:01 54 élus de LR et les
22:03 78 du Rassemblement National, ayant pris part
22:05 au scrutin, ont voté pour.
22:07 Petit moment, on
22:09 replace. Du coup,
22:11 Julien Audou, je me tourne vers vous,
22:13 s'il y a d'autres textes, justement,
22:15 sur le partage de la valeur,
22:17 sur la question, justement,
22:19 du travail, sur la pénibilité,
22:21 jusqu'où vous seriez prêts à travailler
22:23 en commission et au Parlement
22:25 avec la majorité, enfin,
22:27 la majorité pas totalement majoritaire,
22:29 gouvernementale ? - Bah si,
22:31 on est majoritaire.
22:33 - Je ne travaille pas avec la majorité.
22:35 Si nous avons des textes qui vont dans le bon sens,
22:37 qui atténuent les souffrances des Français,
22:39 nous serions idiots de ne pas les voter,
22:41 effectivement. Nous avons été élus pour ça.
22:43 Quels que soient les textes, quels que soient
22:45 l'origine d'une proposition
22:47 de loi, d'un projet de loi, si ça va
22:49 dans le bon sens, si c'est ce que nous aurions
22:51 fait, ou si c'est un petit peu mieux
22:53 que la situation actuelle,
22:55 effectivement, nous le soutenons. C'est notre politique,
22:57 c'est notre stratégie. Nous ne sommes pas sectaires.
22:59 Nous considérons que c'est l'intérêt de la France
23:01 qui prime surtout.
23:03 Mais nous constatons par ailleurs...
23:05 - Et quelle est votre ligne rouge alors ? Quels sont vos limites ?
23:07 Sur quoi vous n'iriez pas ? Sur la loi immigration,
23:09 par exemple, est-ce que vous estimez
23:11 qu'elle allait assez loin, celle qui a été proposée ?
23:13 - Non, la loi immigration aggravait la situation
23:15 actuelle. La politique
23:17 de M. Macron, c'est
23:19 développer, renforcer les flux migratoires.
23:21 Ce n'est pas mettre un terme à l'immigration massive.
23:23 Et nous le savons. Donc, effectivement,
23:25 si ce texte avait vu le jour,
23:27 je doute que nous l'ayons à l'Assemblée
23:29 très clairement, nous serions
23:31 montés au créneau. C'est notre travail.
23:33 Et c'est ce pourquoi nos électeurs
23:35 nous ont missionnés.
23:37 Et nous, contrairement aux autres, nous ne sommes pas sectaires.
23:39 On le voit bien avec Renaissance, avec les macronistes,
23:41 c'est surtout pas, voilà,
23:43 on brandit l'extrême droite. On le voit avec les autres
23:45 de la gauche, où même quand ça va dans le bon sens,
23:47 de notre côté, il y a un rejet massif,
23:49 et bien les motions de censure. – Justement, question très pratique.
23:51 Il y a une nouvelle motion de censure, justement,
23:53 qui devrait arriver demain
23:55 chez B. Toussaint, d'ailleurs, il recevra le patron
23:57 du groupe Lyott à l'Assemblée
23:59 qui va proposer cette nouvelle motion de censure,
24:01 qui est en train d'être rédigée. Est-ce que
24:03 vous êtes prêts, comme la précédente,
24:05 à aller voter cette motion de censure pour
24:07 tenter de faire tomber le gouvernement ? Et est-ce que vous considérez
24:09 que cette fois-ci, ça peut réussir ?
24:11 – Écoutez, nous n'avons jamais eu de problème
24:13 pour voter les motions de censure,
24:15 d'où qu'elles viennent. Nous l'avons toujours fait.
24:17 Nous avons utilisé
24:19 tous les outils législatifs dont notre groupe
24:21 avait la disposition pour s'opposer
24:23 à ce gouvernement, pour le faire tomber,
24:25 que ce soit la motion référendaire,
24:27 que ce soit les motions de censure.
24:29 Donc nous, nous n'avons pas de problème avec ça.
24:31 Nous verrons le moment venu, nous verrons aussi
24:33 le calendrier, le moment,
24:35 mais très clairement, il est important,
24:37 et je pense qu'il est urgent, de faire tomber ce gouvernement.
24:39 – Mais il a manqué neuf voix la dernière fois.
24:41 Est-ce que vous pensez que vous pouvez…
24:43 – Mais les neuf voix n'étaient pas chez nous.
24:45 – Les neuf voix, c'est aux députés, les républicains,
24:47 de prendre leur responsabilité
24:49 et de se rappeler peut-être qu'ils ont été élus
24:51 comme des députés d'opposition
24:53 et non pas comme des supplétifs.
24:55 – Pour ceux qui nous rejoignent à 23h42,
24:57 je voulais donner la parole à Benjamin Duhamel,
24:59 mais on me dit que nous avons les images
25:01 de la manifestation spontanée
25:03 qui a eu lieu à Lyon.
25:05 Et vous le savez, il y a eu plusieurs dégradations,
25:07 un groupe violent est entré par effraction
25:09 dans la mairie du premier arrondissement.
25:11 Il y a eu notamment des tags,
25:13 et vous voyez un incendie,
25:15 il s'agit du poste de police municipale.
25:17 Et un incendie aussi s'est déclaré au sous-sol
25:19 d'un immeuble situé en face, l'image était brève.
25:21 Mais ce sont les informations que nous avons
25:23 ce soir concernant les faits produits à Lyon.
25:26 Il y avait différents cortèges sauvages.
25:28 Mais je ne voulais pas vous interroger sur cela,
25:30 Benjamin, pour ceux qui nous rejoignent maintenant,
25:32 pour les insomniacs.
25:34 Qu'est-ce qu'il y a de nouveau
25:36 après l'allocution d'Emmanuel Macron ?
25:38 Certains se demandent peut-être
25:40 en quoi leur vie va peut-être changer demain
25:42 puisque le président a parlé de pouvoir d'achat, par exemple.
25:44 Ce qui est nouveau, pas grand-chose.
25:46 L'objectif de cette allocution
25:48 était pour Emmanuel Macron
25:50 d'essayer de tourner la page des retraites,
25:53 d'en tirer quelques leçons,
25:55 de montrer qu'il n'était pas sourd
25:57 à ce qu'il s'était passé dans la rue,
25:59 c'est son expression,
26:01 et d'essayer de se projeter
26:03 dans ces fameux 100 jours, les 3 mois,
26:05 jusqu'au 14 juillet, date qu'il a fixée
26:07 pour une échéance avec les grands chantiers,
26:10 écoles, santé, services publics.
26:13 Mais des éléments concrets,
26:15 des mesures sonantes et trébuchantes, non.
26:18 Et en même temps, ce n'était pas spécialement l'endroit.
26:21 L'objectif pour le président de la République
26:23 était de commencer à essayer
26:25 de retisser progressivement ce lien.
26:27 Est-ce que c'est réussi les jours qui viennent ?
26:29 Le dirons.
26:31 Si on essaye de se projeter un peu
26:33 dans ce qui va se passer dans les jours qui viennent,
26:35 on va avoir un, un retour d'Emmanuel Macron sur le terrain.
26:37 C'est-à-dire que ces derniers jours,
26:39 il va aller aux Etrangers, au Pays-Bas, en Chine.
26:41 Cette semaine, il pourra faire plusieurs déplacements,
26:43 notamment un déplacement dans les Rho.
26:45 On va avoir deux, Emmanuel Macron l'a dit,
26:47 Elisabeth Borne, qui la semaine prochaine
26:49 va présenter les grands chantiers,
26:51 les grandes priorités,
26:53 avec toujours ce grand point d'interrogation.
26:55 Avec quel mode d'emploi vous pouvez fixer
26:57 toutes les priorités que vous voulez.
26:59 Si vous n'avez pas une majorité à l'Assemblée
27:01 pour la faire passer, cela peut sonner
27:03 un petit peu dans le vide.
27:05 Et enfin, du point de vue politique,
27:07 il faut citer qu'il y ait un remaniement,
27:09 un changement d'équipe gouvernementale.
27:11 Le CDD d'Elisabeth Borne est prolongé
27:13 à minima jusqu'en juillet.
27:15 Sans doute faute de mieux,
27:17 sans doute faute d'un autre profil
27:19 qui ait pu démontrer à Emmanuel Macron
27:21 que la situation serait sensiblement
27:23 différente avec lui.
27:25 Par exemple, un membre DLR,
27:27 ou par exemple, un ex-LR au gouvernement,
27:29 Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu.
27:31 Je vais vous citer Roselyne Bachelot,
27:33 le banc est limité.
27:35 Mais même dans un banc limité,
27:37 si quelqu'un avait su démontrer qu'avec lui,
27:39 si quelqu'un avait su démontrer qu'avec lui,
27:41 la situation serait différente.
27:43 Peut-être, Roselyne, il faut revenir aux affaires.
27:45 En tout cas, voilà.
27:47 En réalité, on a le sentiment
27:49 ce soir, à l'issue de cette allocution,
27:51 qu'Emmanuel Macron a voulu se donner du temps
27:53 et commencer
27:55 à passer à autre chose en espérant
27:57 que les Français se remettent
27:59 à l'écouter un petit peu,
28:01 hors la séquence des retraites
28:03 qu'il va se permettre derrière lui,
28:05 avec sans doute une sous-estimation des traces
28:07 que tout cela laissera, non seulement dans le corps social
28:09 mais aussi dans l'opinion.
28:11 Gagner du temps, Roselyne, c'était le seul objectif ce soir ?
28:13 C'était, oui, de tenter de clore
28:15 une séquence, mais moi, ce qui m'inquiète
28:17 plus, c'est que sur un sujet aussi
28:19 crucial que les retraites,
28:21 on est, en quelque sorte,
28:23 échoué dans la pédagogie, parce que
28:25 ce qui nous attend,
28:27 c'est que les éléments de contexte
28:29 qui ont présidé à cette réforme
28:31 sont en train de s'aggraver d'une manière
28:33 dramatique. Dans les études,
28:35 on voit par exemple que les éléments de contexte
28:37 ont été basés sur un
28:39 taux de productivité augmentant
28:41 entre 0,6 et 1,4%.
28:43 Le taux de productivité
28:45 du travail français est en train de s'effondrer.
28:47 Les journaux économiques
28:49 l'ont signalé ces derniers jours.
28:51 À cause des apprentis, essentiellement ?
28:53 Oui, mais ne disons pas
28:55 que les Français de travail moins sont moins productifs.
28:57 On est à -3,4%,
28:59 et ça, ça fait effectivement...
29:01 Ça impacte
29:03 fortement la crédibilité
29:05 des projections
29:07 de la réforme des retraites.
29:09 Deuxièmement,
29:11 le taux de fécondité qui a été
29:13 imaginé par le COR,
29:15 le Conseil d'orientation des retraites,
29:17 1,8%, ça je n'y crois absolument pas.
29:19 Et ça, c'est pas... Je le redis,
29:21 c'est pas une politique nataliste qui peut le palier.
29:23 C'est le changement profond
29:25 des modalités de vie des femmes.
29:27 On le voit dans les pays étrangers.
29:29 Je pense qu'on va descendre nettement en dessous.
29:31 Vous dites que c'est irrémédiable ? On ne peut pas le contrôler ?
29:33 Oui, parce que quand on a son premier enfant
29:35 à 31 ans,
29:37 le problème du maintien de la taux de fécondité,
29:39 c'est le troisième enfant,
29:41 les allocations familiales et les crèches, ça n'a jamais fait marcher
29:43 les avers. Bon, très bien.
29:45 Et ça, si on n'est pas capable de comprendre ça,
29:47 on ne comprend pas.
29:49 Il n'y a pas que la politique dans la vie.
29:51 Il y a aussi des éléments biologiques.
29:53 Et puis, troisième élément,
29:55 les projections du taux de chômage
29:57 sont extrêmement optimistes.
29:59 Je croise les doigts
30:01 pour que ce soit ça,
30:03 mais rien ne le dit.
30:05 Donc, on va arriver,
30:07 avec les prochaines études
30:09 du Conseil d'orientation des retraites,
30:11 avec des projections
30:13 de déficit des retraites
30:15 qui font que
30:17 la réforme actuelle,
30:19 il va falloir y revenir avant 2030.
30:21 Et quand on voit le bince que ça a mis,
30:23 bonjour l'ambiance.
30:25 On y retourne, Nora m'a dit.
30:27 On y retourne.
30:29 On a une grande respiration pour y retourner.
30:31 Je n'ai pas
30:33 vu
30:35 dans le détail
30:37 ce que Roselyne était en train
30:39 de nous donner sur les chiffres du corps.
30:41 Quoi qu'il en soit,
30:43 ce qu'on voit, c'est que dans l'opinion,
30:45 de toute façon, cette fracture et ces fractures,
30:47 elles vont laisser une trace profonde.
30:49 Et on ne peut pas dire
30:51 qu'on a laissé une trace profonde.
30:53 Et on sent qu'on est
30:55 aujourd'hui face à une démocratie malade,
30:57 avec une incapacité justement
30:59 à mettre en place une forme d'intelligence collective
31:01 qui nous permet de trouver un chemin.
31:03 Nos voisins ont peut-être plus une culture du consensus,
31:05 et c'est ça qui est intéressant,
31:07 c'est que pour travailler sur les questions européennes depuis 15 ans,
31:09 ça fait 15 ans que nos voisins nous regardent et nous demandent
31:11 "Qu'est-ce qui ne va pas bien chez vous ?"
31:13 Donc, on pensait, et on avait peut-être
31:15 été un peu naïf, que justement
31:17 cette majorité relative allait permettre
31:19 de créer une forme de pratique
31:21 qui est plutôt admise chez nos voisins,
31:23 même si ça peut créer parfois aussi,
31:25 et il faut le dire, une forme d'instabilité.
31:27 Quoi qu'il en soit, on n'en est pas là.
31:29 Et ce qu'on a pu voir ces dernières semaines
31:31 va de toute façon se retrouver
31:33 de manière claire. L'année prochaine,
31:35 ce sont les européennes. Derrière,
31:37 il faut s'attendre à des niveaux d'abstention record.
31:39 Et cette espèce de colère rentrée
31:41 qu'on a vue pendant les Gilets jaunes
31:43 et qui a été finalement arrêtée
31:45 avec le Covid, là est en train de ressortir.
31:47 - Et avec 10 milliards d'euros.
31:49 - Pardon ? - Et avec 10 milliards d'euros.
31:51 - Et avec 10 milliards d'euros. Mais bon, effectivement,
31:53 tout ceci ne présage rien de bon
31:55 pour la suite. Et comment réconcilier
31:57 les Français avec leurs institutions,
31:59 avec leurs élus, avec le dialogue
32:01 nécessaire pour faire des réformes
32:03 et pour faire en sorte que la France
32:05 se présente au mieux dans les enjeux
32:07 qui sont les nôtres ? Honnêtement,
32:09 on est un peu mal barrés.
32:11 Je ne veux pas être un peu pessimiste.
32:13 - Charles, débrouillez-vous pour trouver de l'optimisme.
32:15 - Non, mais je ne suis pas optimiste.
32:17 Je ne suis pas optimiste.
32:19 Moi, je pense qu'il y a beaucoup
32:21 de choses à faire en France.
32:23 J'espère que tout le monde va retrouver un peu
32:25 d'imagination. - Et qu'on n'est pas
32:27 les plus bas de l'Europe. - Oui, mais
32:29 le problème, ça c'est vrai, Roselyne,
32:31 mais en même temps, on décline.
32:33 Et ça, on doit bien le consulter.
32:35 On est bien obligés. On a vu dans quel
32:37 état était notre hôpital
32:39 pendant la crise du
32:41 Covid. On a vu
32:43 dans quelle difficulté
32:45 est notre armée qui réclame.
32:47 Là, j'ai vu qu'il y avait un effort budgétaire
32:49 qui était fait, c'est heureux, mais
32:51 on voit dans quelle difficulté elle est. Je suis
32:53 avocat, je pratique quotidiennement
32:55 le service public de la justice.
32:57 C'est un service public qui est
32:59 quasi écroulé, en réalité.
33:01 C'est un service public pot-en-quine.
33:03 Il y a des tribunaux, des juges,
33:05 mais quand vous avez des dates d'audience
33:07 en 2028, c'est
33:09 comme si en fait, il n'y avait pas de
33:11 service public. Les transports en commun,
33:13 vous essayez, essayez demain
33:15 de prendre la ligne 8 à Paris.
33:17 Vous verrez que c'est un service public.
33:19 Vous voyez que c'est un service public
33:21 qui ne marche pas. Donc tout ça,
33:23 c'est des choses à faire, surtout
33:25 si en face de ça,
33:27 vous restez le
33:29 pays dans lequel on prend aux gens
33:31 la plus grande part du fruit de leur
33:33 travail, puisqu'on est un des pays les plus
33:35 taxés du monde. Et j'en termine par là.
33:37 Vous voyez quelle difficulté a notre président
33:39 pour exister, pour se faire entendre
33:41 sur la scène internationale.
33:43 Il fait sans doute tout ce qu'il peut, mais parce qu'on est
33:45 un pays qui a décliné en puissance.
33:47 Quand je vois qu'on retire nos soldats d'Afrique, et notamment
33:49 d'Afrique de l'Ouest, je suis un peu effrayé
33:51 d'ailleurs de voir qu'on renonce à ce qui
33:53 nous restait. Donc il y a beaucoup de choses à faire
33:55 et j'espère que tout le monde va avoir des idées
33:57 de l'énergie. - Non, ce ne sera pas possible. - Ce ne sera pas possible.
33:59 - Il reste 30 secondes. - Plus que 30 secondes.
34:01 Prisca Teno, vous avez
34:03 plus d'optimisme que ceux qui viennent de parler aujourd'hui ?
34:05 - Je dois vous dire que
34:07 je suis assez étonnée, mais peut-être pas trop
34:09 qu'une partie de nos oppositions
34:11 et que notre opposition se contentent de dire
34:13 que nous sommes dans une fatalité de destin où finalement
34:15 il n'y aurait plus rien à faire
34:17 à part se confondre, se morfondre dans une
34:19 situation qui est compliquée. Non, je suis
34:21 désolée, on doit pouvoir agir. - Je ne dis pas qu'à 9h.
34:23 - Je ne dis pas que ce sera facile,
34:25 je ne dis pas que ce sera...
34:27 Dès demain, nous aurons des jours
34:29 heureux à tous essayer de construire des majorités.
34:31 - Il y avait des manifestants dans la rue encore ce soir.
34:33 - Je sais, je les ai vus, parce que j'étais
34:35 dehors. Mais attendez,
34:37 ce que je suis en train de dire aujourd'hui, c'est que nous n'avons
34:39 pas le choix. Nous n'avons
34:41 pas le choix. Nous avons des défis, effectivement,
34:43 pour notre nation, des défis climatiques,
34:45 sociaux, mais nous avons aussi des enjeux
34:47 du quotidien. Nous avons commencé à y répondre
34:49 une partie, nous devons continuer
34:51 ensemble. Si vous ne le voulez pas,
34:53 je suis désolée, mais nous allons y arriver.
34:55 - On arrive vraiment à vos 15 secondes. - Pas de fatidité,
34:57 il y a un autre choix. L'autre choix, c'est pas
34:59 des concerts de casserole, c'est une
35:01 symphonie de bulletins de vote, et c'est voté Marine Le Pen
35:03 en 2027. - Merci à tous les
35:05 Suisses d'avoir été avec nous, merci à vous d'avoir suivi.
35:07 - À côté de la pause.
35:09 - On a dit qu'on arrêtait le débat.

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