Comment Benfica est-il devenu le meilleur club formateur d'Europe ?

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Comment Benfica est-il devenu le meilleur club formateur d'Europe ?
Transcript
00:00 Et Benfica c'est un autre niveau.
00:01 Condition de traînement, centre, stade...
00:04 Benfica c'est une religion en Portugal.
00:07 A l'échelle du foot européen, le Benfica Lisbonne est une institution
00:10 qui ne fonctionne pas comme toutes les autres.
00:12 Car contrairement à la majorité des cadors du vieux continent,
00:15 ce n'est pas le genre de club qui construit un effectif à coup de millions.
00:18 Pourtant, ça n'empêche pas les aigles d'être compétitifs,
00:21 de répondre quasi systématiquement à l'appel en championnat
00:24 ou de créer quelques remous en Ligue des Champions voire en Ligue Europa
00:27 dans les moments un peu moins fast.
00:29 Tout ça grâce à une devise très simple,
00:31 les grands noms ne s'achètent pas, ils se forgent.
00:33 Et évidemment, les monstres du Big Five l'ont bien compris.
00:37 Le Real Madrid, le Bayern Munich, Manchester City,
00:40 tous gardent un œil plus ou moins attentif
00:42 sur les futurs joyaux de la capitale portugaise.
00:44 A tel point qu'il n'y a pratiquement plus un été qui passe
00:46 sans qu'un joueur estampillé Benfica n'agite le mercato.
00:49 La question est donc la suivante, pourquoi ?
00:51 126 millions d'euros,
00:52 c'est la somme contre laquelle Jo Felix a quitté le Benfica en juillet 2019.
00:57 Jamais dans son histoire, le club Lisboa n'avait vendu un joueur aussi cher.
01:00 Et encore aujourd'hui, le prix peut paraître indécent.
01:03 Car même s'il craque de barre héros à impressionner les observateurs
01:06 au cours de sa première saison professionnelle,
01:08 il était loin d'avoir prouvé sa valeur au plus haut nid.
01:10 Sauf qu'à l'heure actuelle, les grands clubs ne recherchent
01:12 plus nécessairement un jeune déjà accompli.
01:14 Ils misent sur des potentiels.
01:16 Cette évolution du marché, le Benfica l'a absorbée
01:18 et en a fait son ADN marketing,
01:20 et son Academia USA-Echal en est la preuve.
01:22 19 hectares, 9 terrains, 62 chambres,
01:25 16 vestiaires et pas moins de 200 scouts partout dans le monde,
01:29 le Benfica Campus est une véritable usine à talent.
01:32 Cette affirmation prend tout son sens lorsqu'on jette un coup d'œil
01:35 aux pépites qui en sont sortis au fil des années 2010.
01:38 Dans l'ordre, on peut citer la génération 94
01:40 représentée par Bernardo Silva et Joao Cancelo,
01:43 puis Gonzalo Guedes, Renato Sanchez, Ruben Dias.
01:46 La liste est longue, mais elle n'est pas parfaite.
01:48 Oui, la plupart de ces noms ont su tirer leur épingle du jeu,
01:51 mais d'autres ont quand même eu un peu plus de mal
01:53 et ont connu quelques coups d'arrêt, quelques échecs.
01:55 Pourtant, cela n'a absolument pas entaché le crédit de la formation benficiste.
01:59 Bien au contraire.
02:00 En février 2022, le CIUS a publié un rapport
02:03 sur les centres de formation les plus rentables du monde depuis 2015.
02:06 En tête, on retrouve le Benfica avec 379 millions d'euros
02:10 de recettes engrangées en l'espace de 7 ans.
02:12 Le SLP trône même devant le Real Madrid,
02:14 mais aussi d'autres clubs formateurs comme l'A.S. Monaco,
02:17 l'Ajax Amsterdam ou l'Olympique Lyonnais.
02:19 Alors, comment le Benfica s'est emparé de la première place dans le domaine ?
02:23 Eh bien d'abord, il faut comprendre le contexte économique
02:26 dans lequel évoluent les clubs portugais.
02:27 Ils n'ont pas à leur disposition les moyens des autres gros cylindrées européennes,
02:31 donc la plupart des écuries lulus italiennes
02:33 se sont tournées vers la formation afin de rester au niveau.
02:36 Sporting, Porto et Benfica en chef de file, évidemment.
02:40 Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire,
02:42 ce n'est pas le SLB qui est le pionnier en la matière sur les terres de Zébio.
02:45 C'est bel et bien son voisin, son rival, le Sporting portugal.
02:49 Et lorsqu'on regarde les joueurs qui ont été produits
02:50 par l'Académie Léonine au début des années 2000,
02:53 il n'est pas étonnant que la formation portugaise bénéficie d'un tel prestige de nos jours.
02:57 Alors que de son côté, Porto s'est plutôt fait connaître
02:59 pour sa capacité à dénicher des talents exotiques,
03:01 notamment en Amérique du Sud.
03:03 Le Benfica a finalement opté pour un mélange de ces deux philosophies,
03:07 sous l'impulsion de son ancien président,
03:09 le très controversé Luis Filipe Vieira.
03:11 C'est lui qui a mis en place le Benfica Campus en 2006.
03:14 Et si ces méthodes ont permis au club de rayonner sur le marché des transferts,
03:18 sportivement parlant, c'est la même chose.
03:20 Entre 2013, date qui correspond à la création de la Youth League, et 2022,
03:24 les aiglons de Just A Shout-Out sont parvenus 4 fois en finale de la compétition.
03:28 Record ex-aequo avec Chelsea.
03:30 Naturellement, avec de telles performances au sein de cette pré-league des champions,
03:33 les dirigeants du Benfica disposent d'un argument tout trouvé
03:35 pour convaincre les jeunes pousses locales de les rejoindre.
03:38 Mais vous l'aurez peut-être compris,
03:39 ce n'est pas le seul atout qui se cache dans la manche des dirigeants lisboëtes.
03:42 On le sous-entendait un peu plus tôt,
03:44 le SLB est passé maître dans l'art du scouting à l'étranger.
03:47 On ne compte plus le nombre de wonderkids qui ont été déterrés
03:49 et puis envoyés vers un géant d'Europe dans la foulée.
03:51 Ederson, Darwin Nunez, Enzo Fernandez,
03:54 les exemples sont légions et les sommes récoltées colossales.
03:57 En 10 ans, entre 2013 et 2023,
04:00 le Benfica a amassé plus d'un milliard d'euros en indemnité de transfert.
04:04 Mais paradoxalement, le Benfica n'arrive pas pour autant à renouer avec son glorieux passé.
04:08 C'est là tout le contre-coup de cette politique sportive.
04:10 Car avant d'être un fier outsider, le Benfica Lisbon figurait parmi les grands d'Europe,
04:15 avec, en point d'orgue, 2 coups aux grandes oreilles raflés en 61 et 62.
04:19 Pour l'anecdote, c'est même le premier club qui est parvenu à chipper la place de Di Stefano
04:22 et du Real Madrid sur le toit du vieux continent.
04:24 Alors certes, les Incarnage ont eu l'opportunité de redorer leur blason maintes fois
04:29 et de remporter des titres européens,
04:31 mais chacune de leurs aventures s'est soldée par un échec.
04:33 Ce constat devient encore plus dramatique si on prend le temps de dessiner
04:36 un 11 des plus grosses ventes effectuées par le Benfica ces dernières années.
04:40 Avec de tels joueurs, le SLB aurait très bien pu jouer les premiers rôles en Europe à certains moments.
04:45 Finalement, la réalité est tout autre.
04:47 Et malgré les gros chiffres qui ont été évoqués au cours de cette vidéo,
04:50 le Benfica est bien loin d'assignurer parmi les clubs les plus riches du monde.
04:54 Y'a quelques raisons à ça.
04:55 D'abord, les dettes.
04:56 Puis, en vérité, les dirigeants Lisboët détiennent rarement l'entièreté des parts d'un joueur.
05:01 Prenons un cas concret pour illustrer, celui d'Enzo Fernandez.
05:04 L'argentin rejoint le SLB à l'été 2022 contre une dizaine de millions d'euros.
05:08 Puis, il a rejoint Chelsea 6 mois plus tard pour 120 millions.
05:12 Sauf que Benfica n'avait acheté que 75% des parts d'Enzo Fernandez
05:15 à son ancien club, à savoir Everplay.
05:18 Delta, au moins 30 millions d'euros ont été reversés aux pensionnaires de Primera Division,
05:22 une sacrée perte pour la direction benficiste.
05:24 Et lorsqu'on sait ça, on peut retourner certaines questions.
05:27 Le tout serait peut-être pas tant de savoir combien le Benfica a gagné avec sa politique de transfert,
05:32 mais plutôt, combien il a perdu.
05:35 Sous-titres par Chloé R.
05:37 [Musique]

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