« 100 jours » : peut-il convaincre les français en si peu de temps ?

  • l’année dernière

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de ce que doit faire le président pour sortir de l'impasse politique.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
Transcript
00:00 18h16, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
00:03 On va évoquer cette séquence assez surprenante.
00:05 Le président Macron, après son allocution d'hier,
00:07 qui a été suivie par 15 millions de téléspectateurs et auditeurs,
00:10 s'est promené dans les rues de Paris avec son épouse
00:13 et il a rencontré des jeunes dans le 6e arrondissement
00:16 qui, visiblement, lui ont proposé de chanter avec eux des chants pyrénéens.
00:21 On va écouter cette séquence qui est un peu surprenante.
00:23 Je vous le disais, puis on va essayer de la décrypter ensuite avec Gautier Lebret.
00:25 D'abord, la chanson pyrénéenne du président Macron.
00:27 Vers aux quatre coins, aux montagnes perdues,
00:37 Dans le bruit et dans les rues, comme un vent de salut,
00:48 Il fait beau endormir, on refuse le soir.
00:59 Voilà donc pour cette séquence surprenante.
01:02 Emmanuel Macron, qui a le cœur à chanter après son allocution,
01:06 alors qu'il y a des manifestations dans tout le pays encore.
01:09 Gautier Lebret, vous êtes avec nous du service politique de CNews.
01:11 Qu'est-ce qui s'est passé lors de cette séquence ?
01:14 Expliquez-nous les circonstances.
01:16 Il est aux alentours de 22h15,
01:18 quand un groupe de jeunes s'approche du président de la République
01:23 en lui demandant d'entonner ce chant des Pyrénées avec lui.
01:28 Il faut savoir que ce groupe de jeunes a créé une application qui s'appelle "Canto".
01:33 Cette application regroupe des chansons paillardes,
01:37 des chansons régionales, patriotiques, nationalistes, diront certains.
01:42 Libération avait accusé Canto d'héberger des chansons du Troisième Reich.
01:49 C'est très difficile de rentrer en contact avec ces jeunes.
01:52 Tous les médias les cherchent, souhaitent les inviter.
01:55 Pour le moment, ils se cachent un peu parce qu'ils sont surpris par l'effet que tout cela prend.
02:01 Mais pour les situer politiquement,
02:03 j'ai réussi à accéder à eux grâce à mes contacts chez Eric Zemmour,
02:07 parce qu'ils sont proches des idées d'Eric Zemmour.
02:11 C'est pour les marquer un petit peu idéologiquement.
02:14 L'Elysée a réagi en disant que le président ignorait qui étaient ces jeunes
02:19 et qu'il a accepté de chantonner avec eux aux alentours de 22h.
02:24 Ça dénote un peu par rapport au contexte global qu'il y avait dans les rues de Paris à ce moment-là,
02:30 avec des démobilisations contre l'allocution du chef de l'Etat hier.
02:33 Merci pour ces explications, M. Lebret.
02:35 Franck Louvrier, est-ce que cette séquence vous paraît appropriée ?
02:39 Quand on choisit de faire une allocution présidentielle solennelle,
02:47 il faut mieux rester à l'Elysée et pas sortir.
02:50 Je comprends la volonté du président de se dire "je vais respirer un peu,
02:55 je vais montrer que je suis toujours en contact avec la population, etc."
02:58 Là, je ne pense pas que ce soit circonstancié.
03:00 C'est un avis personnel.
03:03 C'est de la diplomatie de dire ça.
03:04 Circonstancier, ça veut dire que ce n'était pas le bon moment.
03:07 Il aurait fallu rester à l'Elysée, c'est beaucoup mieux.
03:09 Parce que d'abord, il y a tellement de gaz dans l'air
03:11 que tout ce que vous faites à l'extérieur devient compliqué.
03:14 Et alors là, en plus, vous tombez dans des pièges médiatiques.
03:17 Parce que c'est un piège médiatique d'une façon ou d'une autre,
03:20 tendu par le hasard, mais c'est le cas.
03:22 Et donc, vous vous mettez encore en plus en danger.
03:24 Mais bien évidemment, c'est en totale contradiction
03:27 avec la solennisation de son intervention quelques minutes avant.
03:31 Vous ne pouvez pas dire à la fois "je regarde les Français droit dans les yeux
03:34 et après, je vais chanter avec eux des chansons,
03:36 même si elles peuvent être agréables pour certains de nos régions françaises".
03:42 C'est vraiment...
03:44 J'ai le sentiment que c'est une erreur d'appréciation,
03:48 en tout cas à postériori.
03:49 - D'accord. Julien Dray, sur ce genre pyrénéen.
03:53 - Il y a une formule qui caractérise maintenant désormais,
03:55 je dirais, Emmanuel Macron.
03:57 C'est cette formule qu'il a tenue au moment de l'affaire Benalla.
04:00 "Venez me chercher".
04:01 Il est en permanence dans le défi.
04:03 Il cherche le défi.
04:04 J'ai l'impression même qu'il existe par ce biais-là.
04:06 Donc il veut montrer qu'il est fort, parce que lui, il n'a pas peur.
04:10 Il est là, dans la rue, il va se chanter, etc.
04:12 Bon, alors j'aurais pu lui présenter d'autres jeunes qui avaient d'autres chants
04:16 pour lui faire chanter.
04:17 - Là, il est tombé sur eux, dans la rue.
04:19 - Les gens connaissaient d'autres qui chantaient des chants qui le concernaient d'ailleurs.
04:22 - Alors oui, des concerts de casserole, il y avait à ce moment-là.
04:24 - Oui, voilà, c'est vrai.
04:25 - Lina Kebab, c'est un président de vrai fait de ça ?
04:28 - C'est embêtant parce qu'à l'issue de cette allocution,
04:30 même si on savait tous plus ou moins que
04:34 ça allait être beaucoup de creux et beaucoup de com'
04:37 mine de rien, ça reste quand même un coup de massue supplémentaire
04:38 sur la tête des Français, particulièrement ceux qui sont opposés à cette réforme des retraites.
04:43 C'est derrière, on sait, on a conscience d'une radicalisation encore du mouvement
04:46 et de la colère des Français.
04:47 Et donc du coup, des coups à prendre pour ceux qui sont chargés,
04:50 comme on le disait depuis le début de l'émission,
04:52 de gérer cette violence.
04:55 Et puis du coup, oui, ça dénote parce que
04:58 pendant que nous, sur la voie publique, on essaie de calmer les gens,
05:01 eh bien, lui, il chante.
05:02 - D'accord. Louis Draynel.
05:04 Une explication. Il était en train de dîner, c'est ça ?
05:07 Il est sorti ensuite dans la rue ?
05:09 - Oui, il se promenait avec son épouse.
05:11 Et on sait qu'il fait ça souvent le soir quand il est un peu fatigué
05:14 ou qu'il a besoin de se vider la tête.
05:15 Non, moi, je trouve qu'effectivement, si ça n'intervenait pas dans ce contexte-là,
05:19 on ne va pas reprocher au président.
05:21 On peut reprocher tout ce qu'on veut,
05:23 mais une espèce de légèreté, de forme de spontanéité,
05:26 bon, chanter des chants régionaux, ce n'est pas un crime en soi.
05:29 Mais après, effectivement, tout le problème, c'est que ça donne
05:33 l'impression qu'Emmanuel Macron n'en a rien à faire de la gravité du moment.
05:36 Et effectivement, il y avait des manifestations non déclarées
05:39 qui se passaient très mal à Paris, à Lyon et dans plusieurs villes de France.
05:43 Donc c'est vrai que c'est quelque chose qui interpelle un peu tout le monde.
05:46 - En ce moment même, il arrive à Saint-Denis, il doit aller,
05:49 vous nous l'avez dit, à l'école de la Légion de l'heure.
05:51 Il y a un dispositif policier massif.
05:53 - Très important.
05:54 - Le président va se rendre à Lille, en Alsace,
05:56 je veux dire, la semaine prochaine. - Demain.
05:59 - Mercredi, effectivement.
06:01 - Et après-demain, il sera dans l'Hérault, normalement.
06:02 - Il veut montrer qu'il peut aller au contact des Français,
06:04 qu'il n'est pas empêché, qu'il n'est pas bounkerisé,
06:07 alors que certains de ses ministres se font vraiment chahuter.
06:10 Là, il y en a deux qui sont restés bloqués pendant plus d'une heure et demie
06:13 dans une CAF, une caisse d'allocations familiale à Paris.
06:15 Ils ont dû ressortir sous escorte policière.
06:17 C'est une stratégie du président ?
06:19 - Alors, c'est une stratégie, mais ça, c'est son intention.
06:20 - D'aller au contact, ce que vous disiez, Julien.
06:21 - Lui, ce qu'il veut, c'est, d'ailleurs, c'est ce que l'Élysée raconte et scénarie,
06:24 c'est l'acte II, on va tourner la page. La difficulté, c'est qu'il ne peut pas tourner la page tout seul.
06:29 Vous savez, c'est comme quand on danse au tango, on ne peut pas danser tout seul, on danse à deux.
06:32 Et donc, l'autre personne, ce sont les Français.
06:35 Et si les Français refusent, ne lui permettent pas de tourner la page
06:38 ou ne lui permettent pas de passer à l'acte II, c'est là où ça va devenir très compliqué.
06:43 Et j'ajoute un dernier élément, c'est qu'Emmanuel Macron,
06:46 même s'il a l'intention de passer à autre chose,
06:48 peut-être qu'il y aura un essoufflement, que les Français, dans leur tête,
06:51 voudront aussi, à un moment donné, changer de sujet.
06:55 Il y a une difficulté qui demeure et qui est immuable,
06:57 c'est qu'il n'a pas gagné un seul député, il n'a toujours pas la majorité absolue.
07:02 Et donc, en fait, sa capacité à gouverner est complètement entravée encore aujourd'hui.
07:08 Et ça, pour le coup, tant qu'il n'y a pas d'évolution politique au sein de sa majorité,
07:12 il ne peut quasiment rien faire.
07:13 - Linda Kebab, là-dessus ?
07:15 - Je suis en train de me dire, dans cette situation-là, où on est en train de parler d'un champ,
07:20 vous le disiez, en effet, ce n'est pas une mauvaise chose
07:22 qu'un président de la République sorte de l'Elysée pour aller à la rencontre des Français,
07:27 au contraire, c'est même très bien.
07:29 J'étais en train de lire, à l'instant, et en même temps que vous parliez, je suis désolée,
07:34 un événement qui est arrivé hier devant la préfecture de région à Marseille,
07:37 donc dans le sud, et en fait, il y a des militants,
07:41 enfin, pardon, des membres de la CGT et NEDIS qui ont déversé
07:45 des dizaines de compteurs de gaz devant la préfecture de région.
07:48 Le policier qui est chargé de garder la préfecture, qui est là en statique,
07:52 qui n'a rien demandé à personne, s'est approché, il y a un compteur qui a explosé
07:56 et qui a touché la mâchoire de mon collègue, le blessant.
07:59 Moi, je pense qu'hier soir, il aurait aimé chanter aussi,
08:01 et une fois encore, je suis en train de dire qu'on est dans une situation qui est plutôt gravissime,
08:05 on a un pays qui est à feu et à sang,
08:06 je suis désolée, ce n'est vraiment pas le moment.
08:08 Ce n'est vraiment pas le moment.
08:09 - D'accord. Julien Dray, des ministres qui sont hués, construits, bloqués,
08:14 ça va être mal en pie ?
08:16 - J'ai peut-être une divergence d'appréciation de la situation,
08:19 je pense que c'est la pire des situations,
08:21 parce que je pense que ça ne s'arrêtera pas.
08:23 L'idée que les gens vont se fatiguer, qu'ils vont passer à autre chose, etc.,
08:27 il se trompe.
08:28 Je vous le dis franchement, je n'ai jamais vu ça.
08:31 Je veux dire, dans l'état d'esprit des gens, c'est très profond, c'est ancré,
08:34 les gens ont fait des sacrifices dans ces semaines qui viennent de s'écouler, etc.
08:39 Donc, il n'a pas changé de gouvernement,
08:41 parce qu'il s'est gardé la cartouche pour dans 100 jours, si j'ai bien compris,
08:45 il n'arrive pas à renouer le dialogue avec les syndicats,
08:47 et la journée d'aujourd'hui est révélatrice,
08:50 il ne parle qu'avec les syndicats patronaux.
08:51 Il a misé jusqu'au bout, son entourage a misé jusqu'au bout
08:55 sur le fait qu'ils arriveraient à faire revenir la CFDT dans le giron.
08:58 Ils ont réussi à faire de M.Berger le premier opposant d'Emmanuel Macron,
09:03 et je peux vous dire qu'il est en colère, M.Berger, je l'ai rarement vu comme ça,
09:06 il est déterminé, parce qu'il a été humilié par ses comportements.
09:09 Donc, je pense qu'il est dans une impasse.
09:11 Et donc, l'impasse, vous allez la constater dans les jours et les semaines qui viennent.
09:14 Dès qu'un ministre va sortir, il sera interpellé,
09:17 sans que ça soit préparé, organisé.
09:19 Vous avez vu, quand elle va dans un supermarché,
09:21 tout de suite, il y a quelqu'un qui lui crie 49.3.
09:23 Ça sera sans arrêt.
09:25 Franck Louvrier, le président qui va se rendre en région dès demain,
09:30 va avoir du mal ?
09:31 Il y aura un dispositif de sécurité tellement dingue qu'on ne pourra pas l'approcher ?
09:34 Je pense que la décision de vouloir faire de façon réactive
09:38 des déplacements immédiatement après l'intervention n'est pas une bonne décision,
09:42 parce qu'il va être dans des déplacements Potemkin.
09:45 Parce que c'est comme ça, parce que les préfets vont avoir peur,
09:48 parce que les services de sécurité, à juste titre,
09:50 vont vouloir protéger le président de la République.
09:52 Et donc, du même coup, on va l'isoler intrinsèquement dans ses déplacements.
09:55 Donc, je pense qu'on est dans une période où il faut laisser les choses se caler,
10:01 laisser les choses redescendre,
10:05 essayer de traiter une période d'apaisement.
10:07 Mais le simple déplacement va exciter, bien évidemment,
10:10 toutes les minorités de la zone géographique dans laquelle il va aller.
10:14 Donc, ça va ne faire que ça, avec les médias en plus et la médiatisation d'aujourd'hui.
10:18 Ça va ne faire que ça.
10:19 Donc, ça ne sert à rien.
10:21 Donc, l'apaisement, c'est de rester à l'Élysée, on est d'accord ?
10:23 L'apaisement, c'est de rester à l'Élysée,
10:25 c'est de travailler peut-être à une organisation politique différente,
10:28 c'est d'essayer de trouver des solutions.
10:30 Je ne pense pas que le chef,
10:32 on attend que le chef de l'État aille serrer les mains
10:36 des légionnaires de la Légion d'honneur à Saint-Denis.
10:41 Si c'est pour cocher la cage Saint-Denis,
10:43 il y a d'autres endroits à aller et qui ne peuvent pas être accessibles
10:44 pour le président de la République aujourd'hui.
10:46 - Ils vont en Alsace demain.
10:47 - Et c'est ça la difficulté, il ne faut pas se précipiter.
10:51 Je rappelle, ce qui compte autant en politique,
10:54 que l'action, c'est le calendrier.
10:56 Il a quatre ans.
10:57 - Il a modifié le calendrier.
11:00 - Oui, mais d'accord.
11:01 - C'est très étonnant parce que vous gérerz la spécialité de communication.
11:03 Moi, j'ai été très surpris quand il a donné les 100 jours,
11:07 sans compter que dans l'histoire de l'Etat.
11:09 - Symboliquement, ce n'est pas la meilleure idée.
11:11 - Sans compter que je ne sais pas qui est celui qui a donné les 100 jours.
11:13 - Ce qui était une bonne idée, c'est d'avoir une clause de revoyure.
11:15 C'est de se dire, en gros, laissez-moi jusqu'au 14 juillet,
11:18 je vais essayer de gérer les choses différemment.
11:20 Mais surtout pas remettre de l'huile sur le feu maintenant.
11:23 - Mais non, parce que ça veut dire qu'il donne à tous ceux qui sont en colère
11:27 un calendrier, il leur dit, vous avez 100 jours pour faire monter encore la colère.
11:30 - Non, parce qu'il y avait aussi la date du 1er mai
11:33 sur lequel il fallait faire un viaduc ou un pont.
11:35 C'est-à-dire qu'il n'était pas question qu'il ait rendez-vous le 1er mai.
11:38 Et qu'il était obligé de parler hier pour la simple raison
11:41 que vous ne pouvez pas parler, ne rien dire, entre la fin du processus législatif
11:45 avec l'édition du Conseil constitutionnel et le 1er mai.
11:48 Donc voilà, il était dans un calendrier où il était obligé de parler.
11:51 Donc il a parlé, mais maintenant, je pense qu'il faut un peu de retrait.
11:53 Voilà, c'est mon conseil.
11:54 - Mais c'est lui qui se met, d'abord, parce qu'il précipite la promulgation.
11:57 Deuxièmement, il précipite son allocution.
11:59 Il ne donne pas, il laisse pas les choses.
12:01 Il ne va pas faire attendre la promulgation.
12:03 Je pense qu'il y a intérêt.
12:04 - Vous auriez dit, le ververt...
12:07 - Il a eu raison de promulguer, mais il y a intérêt.
12:09 - Il attend un moment où il pense qu'il y a peut-être une possibilité.
12:11 - Ces gestes-là sont mal vécus par des gens qui sont en colère.
12:13 - Ils sont mal vécus par des gens qui ne veulent pas la loi.
12:15 - Oui, mais ils sont 89 % maintenant.
12:18 - Il y a une chose sur laquelle vous avez raison.
12:19 Mais ces gens-là, ils sont représentés à l'Assemblée nationale.
12:22 Et malheureusement pour eux, ils sont mal représentés.
12:24 - L'Assemblée, on ne l'a pas laissé travailler.
12:26 Alors excusez-moi.
12:27 - Le problème, je trouve, c'est que les Français ont trop vu Emmanuel Macron.
12:30 Ils ne l'ont trop entendu.
12:31 D'ailleurs, hier, le premier effet qu'on ressentait,
12:34 c'était des mots qu'on avait déjà beaucoup, beaucoup entendus.
12:37 Et donc, la lassitude et l'énervement et la colère de certaines personnes viennent là.
12:40 Et c'est là où je rejoins ce que vous disiez tout à l'heure, Franck Louvrier.
12:43 Je pense qu'il faut qu'il disparaisse un tout petit peu pendant au moins quelques semaines.
12:48 - Là, il chante dans les rues.
12:50 - On ne va pas partir à Baden-Badel.
12:51 Mais honnêtement, un peu de recul est quand même intéressant.
12:55 - Je trouve aussi.
12:56 - Bon, mais ce n'est pas ce qu'il a décidé de faire.
12:59 Là, il a décidé de multiplier les déplacements.
13:01 Je viendrai.
13:02 - Je voudrais vous dire, vous sous-estimez l'état de la crise.
13:04 Là, je pense qu'il a contrarié que sa tête est sur le bio.
13:07 Excusez-moi l'expression.
13:08 - Depuis les Gilets jaunes.
13:09 - Moi, je ne crois pas du tout.
13:10 - Je pense que sa perception, c'est que l'association n'est pas grave.
13:13 - Les Gilets jaunes, il se trompe.
13:14 - Il y a plusieurs proches du président qui le sent.
13:18 - Il a eu le Covid et après, il avait réussi à faire ce qu'il ne peut pas refaire maintenant,
13:23 c'est-à-dire le grand débat.
13:24 Il aurait pu, s'il n'avait pas usé cette cartouche-là,
13:26 il aurait pu dire "j'ai entendu, donc je préfère".
13:28 Il ne peut pas maintenant.
13:29 Les gens disent "mon pote, ça fait 7 ans que t'es là, tu ne vas pas nous la faire".
13:32 - Il a des outils institutionnels, éventuellement des référendums.
13:35 Je pense que dans le panel aussi de la Conscience 58,
13:38 il a eu, nous en avons utilisé certains, 49.3, etc.,
13:41 il a aussi d'autres outils.
13:42 Mais c'est à lui de les mettre dans une perspective politique.
13:45 Et c'est pour ça que je pense que, que ce soit les 100 jours, en tout cas avant l'été,
13:49 il faut qu'il y ait des annonces ou en tout cas des opérations
13:52 qui puissent être lues politiquement.
13:54 Et ça, pour l'instant, c'est à lui d'appuyer sur le bouton.
13:56 - Un tout dernier mot, Louis de Rugy, vous m'avez dit "à l'Élysée, on pense que ce n'est pas grave".
14:00 - Non, il y a certaines personnes, même, qui ont participé aux dernières réunions autour du président
14:05 et qui sont sorties un peu étonnées.
14:07 Moi, j'ai rencontré plusieurs de ces personnes et qui m'ont dit...
14:11 Nous, on essayait de dire au président que vraiment, le pays allait très mal,
14:14 que la colère était extrême.
14:15 Et le président, manifestement, ne mesurait pas à quel point la colère était extrême.
14:21 Et il se disait que c'était un mauvais moment à passer, mais que globalement, ça va repartir.
14:26 Et en fait, c'est lié à son histoire personnelle et politique.
14:29 À chaque fois, soit il y a une crise, malheureusement,
14:32 qui lui a permis de sortir de sa crise politique,
14:35 soit à chaque fois, il s'est passé quelque chose.
14:37 Et donc, même le pari des 100 jours, il y avait un ministre qui me disait ça tout à l'heure,
14:42 au fond de lui, Emmanuel Macron, c'est absolument pas vrai.
14:43 Donc, il s'auto-octroie un sursis supplémentaire.
14:46 Mais il faut aussi peut-être le pari que d'ici au 14 juillet, il y aura peut-être d'autres crises.
14:52 Et donc, en fait, lui incarnera la position...
14:55 Je ne sais pas ce que je pense, c'est ce qu'on me dit.
14:57 Incarnera la position du sauveur.
14:59 Il peut se passer n'importe quoi en Géorgie, avec la crise en Ukraine, avec Taïwan.
15:04 Et ce qui permettra de chasser la période actuelle,
15:08 en tout cas selon Emmanuel Macron, et de faire oublier...
15:11 - Est-ce que, Franck Louvrier, on peut gouverner en faisant des paris ainsi ?
15:15 - Non, mais moi, je pense qu'on ne peut pas gouverner tant qu'il n'y a pas de clivage.
15:18 Et en fin de compte, il est victime de ce qui lui a fait gagner.
15:21 C'est-à-dire qu'à force de vouloir expliquer qu'il n'y avait pas de gauche et de droite,
15:26 c'est que maintenant, il est assi bien exclu par la gauche que par la droite.
15:29 Donc, il ne reste plus beaucoup d'oxygène dans la salle.
15:31 Et qu'il faut qu'il reclive sur des sujets pour justement refaire des débats dans notre pays.
15:37 Et la difficulté de l'exercice aujourd'hui, c'est qu'est-ce qu'il est capable de le faire ?
15:42 Est-ce qu'il le souhaite, le faire ?
15:44 Et je pense que c'est ça l'enjeu majeur.
15:46 - Il ne peut pas partager le pouvoir avec vous ?
15:47 - Non, mais ce n'est pas un problème de partage.
15:49 C'est un problème, c'est qu'il faut prendre des décisions.
15:51 C'est très simple.
15:52 La France, elle est entre la droite et l'extrême droite.
15:54 Aucune personne autoritaire peut dire l'inverse.
15:57 Les positions, non, il ne faut pas se leurrer.
15:59 Majoritairement, on est entre la droite et l'extrême droite.
16:02 Après, quelle mesure...
16:05 Oui, mais je ne sais pas ce qu'ils y réalisaient.
16:07 En tout cas, moi, je regarde les résultats des élections.
16:08 - Non, je parle avec...
16:09 - C'est pas vous, je parle avec...
16:10 - Allez-y, Franck Levoquier, on part à Samnia.
16:13 - À un moment donné, il faut sans doute faire une opération,
16:17 des opérations et des actions politiques
16:19 à l'endroit de cet électorat pour, justement,
16:22 peut-être, c'est l'objectif aussi,
16:24 c'est d'éviter que le Rassemblement national,
16:25 dans quatre heures, arrive au pouvoir.
16:26 Donc, s'il ne met pas toute son énergie là-dessus,
16:31 je crains que ce flottement, il existe jusqu'à la fin.
16:34 Et là, ça peut mal tourner.
16:36 - Et là, ça peut mal tourner.

Recommandée