"Le problème entre les politiques et les jeunes, c'est que les politiques sont vieux."
Cette étudiante de 21 ans a vivement interpellé Élisabeth Borne. Nina raconte pourquoi elle a osé demander des comptes à la Première ministre.
Cette étudiante de 21 ans a vivement interpellé Élisabeth Borne. Nina raconte pourquoi elle a osé demander des comptes à la Première ministre.
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00:00 Pierre, t'es intervenu à Matignon et à une séquence de toi interpellant Elisabeth Borne qui est devenue virale.
00:06 Environ la moitié des jeunes ont refusé de participer au combat entre Macron et Marine Le Pen.
00:14 C'est 69%, un chiffre plus grand a été cité, de jeunes qui n'ont pas participé aux élections législatives.
00:21 Personne ne nous a demandé pourquoi.
00:24 On a entendu sur toutes les chaînes de télévision, c'est vraiment dommage que ces jeunes ne comprennent pas les enjeux républicains
00:33 et ne comprennent pas la grandeur de la démocratie.
00:37 Vous avez mis la faute sur le décodage des programmes nationaux.
00:42 Ce que vous avez fait, madame la première ministre, c'est du mépris social.
00:46 Aujourd'hui, on a plein d'outils pour comprendre les programmes nationaux.
00:49 Dire qu'on ne vote pas parce qu'on ne comprend pas les problèmes nationaux, c'est juste dire qu'on est incapable d'aller chercher des informations.
00:58 C'est juste aussi se défaire du problème.
01:00 C'est prendre les gens de haut et prendre là les jeunes de haut.
01:04 Ce n'est pas une réponse satisfaisante.
01:06 On m'a appelée il y a un peu moins d'une semaine pour me demander de participer aux rencontres jeunesse avec Matignon,
01:14 les rencontres avec Elisabeth Borne, dans le but d'établir une feuille de route pour aider les jeunes dans la vie.
01:21 Donc j'y suis allée en tant que lauréate d'un concours de prise de parole pour pouvoir faire un discours de trois minutes à la fin
01:28 et pouvoir m'adresser à Elisabeth Borne.
01:30 J'ai reçu beaucoup d'amour, beaucoup de soutien et aussi pas mal d'insultes.
01:36 Des personnes qui étaient très virulentes et qui trouvaient que je m'étais adressée d'une façon irrespectueuse à la première ministre
01:42 et d'autres personnes qui disaient que j'avais eu du courage de porter ce message-là de cette manière-là aussi.
01:49 J'ai décidé de l'interpeller parce que j'avais vraiment envie qu'elle entende la parole des jeunes.
01:54 À qui tu fais référence finalement quand tu parles des jeunes ?
01:57 Quand je parle des jeunes, je parle de tous les jeunes.
02:00 Il y a plein de jeunes différents. Il y a des jeunes en effet qui viennent de classes sociales différentes.
02:05 Il y a des jeunes qui ont des avis politiques différents.
02:08 Il y a des jeunes qui ont des intérêts différents, qui ont des niveaux d'études différents
02:12 et parfois pas de volonté du tout de faire d'études.
02:15 Et c'est le fait d'être rassemblés par notre âge qui fait aussi que les projets de loi doivent s'adapter à nous en tant que jeunes
02:22 et à nous en tant que jeunes au niveau individuel, par classe sociale.
02:26 Mais actuellement, ce n'est pas qu'il n'y a pas de projet par classe, c'est qu'il n'y a pas juste de projet pour les jeunes.
02:31 Selon toi, aujourd'hui, c'est quoi le problème entre les politiques et les jeunes ?
02:35 Le problème entre les politiques et les jeunes, c'est que les politiques sont vieux.
02:39 Les politiques ne sont pas jeunes.
02:41 Actuellement, on a 20 députés à l'Assemblée qui ont moins de 30 ans. Seulement 20, tous partis confondus.
02:47 Est-ce que selon toi, pour faire des lois qui concernent les jeunes, il faut nécessairement être jeune ?
02:52 Il ne faut pas nécessairement être jeune pour faire des lois qui concernent les jeunes.
02:55 Mais il faut profondément écouter les jeunes et écouter leurs besoins.
02:59 C'est pour ça, selon toi, que les jeunes ne vont pas voter ?
03:01 Je crois, oui, que c'est une grande partie de la réponse, les politiques qui ne nous représentent pas.
03:06 Il y a aussi le fait d'être mal inscrit.
03:09 Inscrit dans la mauvaise commune, inscrit parfois dans le mauvais département.
03:13 C'est aussi des soucis qu'on a, nous, en tant que jeunes, parce qu'on se déplace pour nos études,
03:17 parce qu'on se déplace pour notre travail.
03:19 Et souvent, on ne pense pas à faire la réinscription. On pense à la faire trop tard.
03:23 Donc c'est aussi ça, un problème.
03:26 Et il faut que le gouvernement s'en saisisse et se rende compte que c'est aussi de leur responsabilité
03:31 de résoudre ces problèmes-là.
03:33 Est-ce que, justement, aller voter, ce ne serait pas aussi une manière de changer les choses ?
03:36 Aller voter, c'est une manière de changer les choses quand on est écouté derrière.
03:40 Aller voter, c'est une manière de changer les choses quand on a des personnes pour qui voter.
03:44 Quand les programmes tournent autour de la retraite, et pas de la vie étudiante,
03:49 pas des jeunes travailleurs, on se demande aussi où on est, nous, dans la sphère politique.
03:54 Et c'est ça aussi qui pousse à ne pas aller voter.
03:57 Je pense qu'il y a plusieurs grandes problématiques pour la jeunesse.
04:00 Celle qui m'intéresse, c'est aussi, par tranche d'âge, il faut s'intéresser aux collégiens.
04:05 Comment faire en sorte de faire des collégiens des futurs citoyens ?
04:08 Et puis après, pour les lycéens, que les lycéens aussi soient vraiment écoutés par rapport à leurs enjeux,
04:15 notamment leurs enjeux d'orientation.
04:17 Puis que ce soit la même chose pour les étudiants,
04:20 notamment la précarité étudiante, qui n'est pas assez étudiée aujourd'hui par les gouvernements.
04:25 Donc ça, c'est un enjeu dont il faut vraiment se saisir.
04:29 La précarité étudiante est l'insertion dans le monde du travail.
04:32 On va travailler visiblement plus longtemps, donc autant aussi qu'on ait notre place.
04:39 [Musique]