Le maître de conférences en droit public, Benjamin Morel, explique que sans juger de la qualité du projet, le fait de s’opposer systématiquement à tous les aménagements du territoire conduit au blocage du développement du pays : «Si on avait eu ces mouvements de résistance dans les années 1960, on aurait pas pu développer le pays».
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00:00 - J'entends ce que vous dites, mais en même temps, il y a un intérêt national.
00:03 Quand vous construisez une autoroute, ce n'est pas dans l'intérêt d'une ville,
00:06 c'est dans l'intérêt du pays.
00:07 Si on devait aujourd'hui avoir des mouvements de résistance
00:10 comme ici pour cette autoroute, si on avait dû les avoir dans les années 60,
00:15 on n'aurait pas développé le pays.
00:16 On n'aurait pas eu de politique d'aménagement du territoire.
00:18 Donc malgré tout...
00:19 - Là, ce que nous dit cet homme, c'est que l'intérêt est assez minime.
00:21 Voilà, 12 km avec un péage, 17 euros alors qu'on est une nationale.
00:24 - Je ne dis pas que le projet est bon.
00:26 Mais je dis en revanche qu'il faut se poser cette question
00:28 parce qu'aujourd'hui, vous ne pouvez plus avoir de phénomène de développement.
00:32 Vous ne pouvez plus avoir de phénomène d'aménagement du territoire dans le pays
00:35 sans que vous ayez tout de suite un blocus, un embargo, une bataille.
00:38 - C'est très intéressant parce que c'est justement une question
00:39 qu'on va aborder avec Eric de Ritmaterre.
00:41 - Du coup, je laisserai Eric développer là-dessus,
00:42 mais je crois qu'il faut être extrêmement prudent
00:44 parce qu'encore une fois, il y a un intérêt national.
00:46 Ensuite, je rejoins malgré tout ce que disait Naïma
00:48 sur la responsabilité de ceux qui organisent et qui lancent cette manifestation.
00:53 Leur but est peut-être légitime.
00:55 Là, encore une fois, je ne juge pas, je signale simplement.
00:57 En revanche, le fait de refuser cette violence et le fait de peut-être l'empêcher,
01:02 eh bien, c'est malgré tout une vraie différence et c'est une vraie nécessité.
01:06 Je dirais, c'est une vraie légitimité.
01:07 Il y a deux façons de voir cette violence.
01:09 Soit vous la voyez comme un instrument pour stopper le projet
01:11 parce que quand il y a de la violence, du grabuge,
01:13 eh bien, c'est la meilleure façon de rentrer aujourd'hui
01:15 dans un bras de fer avec les pouvoirs publics, malheureusement.
01:17 Soit vous considérez qu'elle n'est pas légitime par principe et vous la condamnez.
01:20 Et là, je crois qu'il faut en effet souligner
01:22 et vraiment souligner la responsabilité des organisateurs.
01:25 [Musique]
01:28 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]