Retrouvez toutes les chroniques de Doully dans « C'est encore nous ! » sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/par-jupiter
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AmusantTranscription
00:00 Et c'est Douli qui nous accompagne aujourd'hui.
00:02 Allez !
00:03 Ça va et vous mes petits culs ?
00:04 Bien !
00:05 Eh ben ça fait plaisir, vous me faites beaucoup trop manquer.
00:08 Bon, alors déjà pour commencer, j'aimerais que tous ensemble on essaie de répondre à cette question.
00:12 Qui cache les briquets ?
00:14 Non c'est une vraie question.
00:15 Qui fait ça ?
00:16 Parce qu'il y a forcément quelqu'un.
00:18 Tu as 5 briquets, tu les perds, les 5, tu les cherches comme un dingue partout.
00:21 Et là tu sais pas pourquoi, là où tu as regardé 600 fois, il y en a 4.
00:25 Comment c'est possible ?
00:26 Et 5 minutes après, tu les repères.
00:28 Non, mais ok, fumez-tu, mais pour mourir, il faudrait déjà pouvoir l'allumer, ça c'est grave.
00:32 Donc voilà, je ne sais pas qui sont ces gens, mais stop.
00:34 Nous, pauvres addicts à la nicotine dénués de volonté, on en a jusque là.
00:37 Et je suis convaincue que ce sont les mêmes personnes qui s'amusent à emmêler les câbles.
00:41 Oui !
00:42 Bref, alors je vais aborder avec vous tous ces moments gênants que nous pouvons traverser.
00:47 Eh bien je reviens aujourd'hui pour un deuxième volet.
00:49 Hier soir, je sors de scène, je prends le métro pour rentrer chez moi avec ma musique dans les oreilles.
00:54 Et j'entends hurler en fond "J'ai faim, j'ai faim !"
00:57 Un cri qui vient du cœur.
00:58 Je me dis "Putain, merde, ce mec a vraiment la dalle".
01:00 Et là je me rappelle que j'ai gratté une banane dans les loges.
01:02 Mais attention, banane de compète.
01:04 Parce que, non, je n'en avais jamais vu d'aussi grande.
01:06 Un bras de bébé le truc.
01:08 Donc, je brandis ma banane géante à ce mec avec un grand sourire bienveillant.
01:12 Et là il me répond "Casse-toi, j'en veux pas de ta banane".
01:15 Ah, j'ai pété les blonds.
01:17 "Mais attends, tu pouvais manger à 3 sur cette banane."
01:19 Je lui dis "Quoi, pourquoi, t'aimes pas les bananes, ça te file des aftes ? Prends-la cette banane."
01:23 Donc j'étais là en train de lui gueuler dessus en le menaçant avec une banane géante.
01:27 Et là, je réalise que tout le wagon me regarde mal.
01:32 Donc je comprends pas, je regarde mon voisin d'un côté qui me toise aussi.
01:35 Je lui dis "Mais quoi ?"
01:36 Il a dit qu'il avait faim.
01:37 Et là il me répond "Non, il a pas dit j'ai faim, il a dit Jocelyn.
01:40 Il cherche son chien.
01:41 Jocelyn ! Ah la loose !"
01:44 En même temps, il a pas idée d'appeler son chien Jocelyn.
01:50 Bref, oral du bac français.
01:56 J'arrive, je tends le passeport à l'examinatrice, elle me regarde, me dit "C'est pas vous ?"
02:00 Je lui dis "Bah si, c'est moi."
02:01 Elle me répond "Non, mademoiselle, c'est pas vous."
02:03 Je lui dis "Ah mais ça va, on se détend."
02:04 J'ai changé de coupe de cheveux, mais on me reconnaît.
02:06 Elle me répond "Donc vous êtes allé chez le barbier pour venir passer les épreuves ?"
02:09 Elle me montre le passeport, c'était celui de mon père.
02:12 Qui est, je précise, typé iranien avec une longue barbe noire.
02:17 N'empêche que j'ai passé le bac il y a 15 ans.
02:20 Je lui dis que si j'avais passé le bac aujourd'hui,
02:22 entre ma voix, les questions de genre et de non-binarité, elle aurait pas mouffé.
02:25 "Oui, oui, bah, pardon, non, non, il y a vraiment aucun problème, c'est vous, c'est vous, voilà."
02:31 Allez, une petite dernière pour la route.
02:34 Anecdote de mon ancienne vie.
02:36 Attention.
02:37 J'ai fait une sieste avec un pétard à la main.
02:40 Alors non, je n'ai pas pris feu.
02:42 En revanche, on ne réveille plus de pétards.
02:44 Donc je cherche partout pendant 20 minutes.
02:46 Je me dis "Bon, bah, tant pis, je l'ai peut-être fumé, je m'en souviens plus."
02:48 Je sors les poubelles, je croise un voisin, je lui souris.
02:51 Il baisse la tête.
02:52 Je me dis "Bah, ça fait plaisir."
02:53 Je me retourne et là je me vois dans la porte vitrée avec un pétard collé sur la joue.
02:59 Je vous jure, c'est vrai.
03:01 Il était là, inerte, aplati sur ma gueule depuis une heure et demie.
03:06 Et je ne l'ai pas senti.
03:08 Non, ça n'allait pas du tout.
03:09 J'ai une capacité à faire abstraction de moi, c'est dingue.
03:12 Et alors, bien évidemment, descendre dans le métro avec ta poubelle,
03:15 dire bonsoir à midi, souhaiter un bon week-end de lundi,
03:18 chercher ton portable alors que tu téléphones avec,
03:20 jeter le baby-bell et manger la coque en cire.
03:23 Tout ça fait partie de mon quotidien.
03:25 Voilà mes petits culs.
03:27 Je vous souhaite à tous un bon week-end.
03:29 Et comme le disait notre bon vieux Tchékov,
03:31 les morts ne connaissent pas la honte, mais ils puent horriblement.
03:34 Je vous kiffe.
03:36 Merci ma chère Doulie !
03:38 (Applaudissements)