• il y a 2 ans
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 L'heure des pro 2 du vendredi, bonsoir à tous, ravis de vous retrouver pour conclure la semaine en beauté en compagnie de Céline Pina.
00:07 Bonsoir chère Céline, Patrick Roger autour de la table, Patrick, directeur de Sud Radio, Philippe Guibert, enseignant, consultant, bonsoir Philippe,
00:15 et bonsoir à Kevin Bossuet, professeur d'histoire, actualité chargée, on va parler de Papendia et dans un instant, il est 20h pile d'abord, Isabelle Piboulot le rappel de l'actualité, on se retrouve tout de suite.
00:28 Une jogueuse portée disparue en Seine-et-Marne, la jeune femme, prénommée Chloé, est âgée de 20 ans et mesure 1m56.
00:36 Elle a disparu dans la commune de Damartin-en-Guel entre 5h45 et 6h30 du matin, vêtue d'une doudoune noire sans manches, d'un sweat bleu roi, d'un jogging noir et de baskets blanches.
00:49 La gendarmerie a lancé un appel à témoins.
00:52 Hassane Diab, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, 43 ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris,
01:01 la Cour d'Assise spéciale a rendu son verdict en l'absence de l'unique accusé et a décerné un mandat d'arrêt à son encontre.
01:09 Après avoir bénéficié d'un non-lieu, le Libano-Canadien de 69 ans était reparti libre au Canada en janvier 2018.
01:17 Christophe Galtier porte plainte pour diffamation. Son visé, l'ancien directeur du football de l'OGC Nice, Julien Fournier, ainsi que les journalistes Daniel Riolo et Romain Molina.
01:28 L'entraîneur du PSG est soupçonné d'avoir tenu des propos discriminatoires lors de son passage à l'OGC Nice l'année dernière.
01:36 Une plainte pour harcèlement et menace de mort contre X a également été déposée.
01:41 Est-ce que vous avez suivi ou entendu l'interview de Papendier ce matin chez nos confrères de France Inter ?
01:47 Je regarde surtout Kevin Bossuet parce qu'on parle évidemment de l'éducation nationale, performance de haut vol.
01:52 C'est rare que j'écoute France Inter mais là j'ai fait un extrait.
01:54 J'ai deux extraits de grande qualité à vous faire entendre pour commencer cette émission.
01:57 Le ministre de l'éducation qui a été invité sur France Inter ce matin. Encore une fois ce gouvernement, j'ai l'impression, se moque un petit peu de nous tout de même.
02:05 Vous savez qu'Emmanuel Macron a promis en début de semaine que l'école allait changer à vue d'oeil pour reprendre ses mots dès septembre
02:11 avec notamment le remplacement systématique annoncé des professeurs absents.
02:15 Sauf que le chef de l'État n'a pas précisé exactement les modalités de ces remplacements.
02:19 Et c'est Papendier qui en était chargé ce matin. Écoutez.
02:22 C'est par exemple le professeur d'anglais qui va remplacer le professeur de mathématiques.
02:27 Non pas pour faire des mathématiques bien entendu mais pour faire de l'anglais.
02:31 L'idée c'est d'ailleurs ce qu'on a vu.
02:33 Donc ce n'est pas un remplacement sur la matière concernée. C'est juste le poste.
02:36 C'est le trou dans l'emploi du temps qui est remplacé.
02:40 Non pas pour faire la discipline sauf si un professeur de mathématiques...
02:44 Mais donc les maths ne seront pas rattrapées dans votre logique.
02:46 Les mathématiques seront rattrapées une autre fois lorsque le professeur d'anglais sera absent et que le professeur de mathématiques pourra le remplacer.
02:56 C'est une pesée annuelle en quelque sorte des programmes et puis des horaires.
03:01 C'est exceptionnel. Je vous la refais très vite et je commence par Kevin évidemment.
03:05 Le prof de maths sera remplacé par le prof d'anglais qui fera cours d'anglais.
03:09 Et le cours de maths sera rattrapé quand le prof d'anglais sera absent.
03:13 Mais encore faut-il que le prof d'anglais soit absent à un moment parce que sinon il ne rattrapera jamais le cours.
03:17 C'est un problème de CM2.
03:19 Est-ce que vous vous rendez compte de ce que l'on vient d'entendre Kevin Bossuet ?
03:22 Et vous me disiez avant l'émission que c'est quelque chose que vous pratiquez déjà depuis longtemps.
03:25 Ça existe déjà. Ça existe depuis 2005. Ça s'appelle les remplacements de courte durée qu'on appelle également les remplacements d'eurobiens.
03:33 C'est-à-dire qu'à partir du moment où un collègue est absent, on peut demander à le remplacer et à faire son heure.
03:41 Évidemment si c'est un collègue de maths, moi je ne vais pas faire des mathématiques, je vais faire de l'histoire-géographie.
03:45 Mais s'il n'est pas absent ensuite, il ne sera jamais rattrapé son cours.
03:49 Comme on dit, on déshabille Paul pour ramener Jacques.
03:52 Mais en même temps, ça permet aux élèves d'éviter des heures de trous.
03:56 Ça permet aux élèves d'éviter de se retrouver en permanence.
03:59 Et nous, moi par exemple, ça me permet d'avancer sur le cours d'histoire.
04:02 Mais j'ai déjà remplacé également des collègues d'histoire-géographie.
04:05 Par exemple, quand il n'y a pas de remplaçant, moi dans mon établissement, j'ai déjà remplacé en effet sur quelques heures le collègue qui était absent.
04:12 Mais si le prof de maths est absent et qu'il y a le prof d'arts plastiques pour le remplacer.
04:16 Donc il y aura un cours de dessin à la place du cours de maths ?
04:18 Oui, bien sûr. Évidemment que ça peut apparaître comme étant du bricolage.
04:22 Mais c'est quand même mieux que d'avoir des emplois du temps à trous.
04:26 Et ça permet aux élèves en effet de les faire progresser dans d'autres disciplines.
04:29 Pourquoi je trouve ça bien ?
04:30 Moi, je trouve que le décalage entre l'annonce d'Emmanuel Macron en début de semaine, annonce grandiloquente, aucun professeur ne sera plus remplacé.
04:39 Et derrière, les ministres doivent aller dans les radios pour dire la vérité.
04:42 Et la vérité, elle fait un petit peu peur, je suis désolé.
04:44 C'est du bricolage pur et simple.
04:46 Non, mais la politique française et le président de la République en premier lieu, fait de la communication.
04:51 C'est la communication qui a remplacé l'action.
04:54 Et donc le ministre est dans son rôle en expliquant, comme vous le disiez, ce bricolage.
04:58 Je partage avec Camille Bessouel l'idée que c'est mieux que de l'absence.
05:02 C'est mieux que rien.
05:03 Et c'est mieux que rien.
05:04 Mais ça ne raconte pas exactement à l'annonce qui a été faite par le président de la République
05:09 qui se contente de faire de la communication une fois de plus.
05:12 Et c'est ce qui débilise beaucoup le discours politique.
05:15 Parce que les citoyens ont légitimement l'impression qu'on se moque un petit peu d'eux.
05:20 Donc pas qu'encore une fois que la solution en tant que telle soit idiote.
05:24 Elle est plutôt maligne et c'est un bricolage malin.
05:27 Ce qui serait malin à Patrick et Céline, ce serait peut-être de faire en sorte de recruter un métier qui est de plus en plus déserté.
05:36 De donner envie aux futurs profs d'exercer.
05:39 Et puis le mieux, peut-être, je ne sais pas, c'est peut-être bête de ma part,
05:42 mais ce serait peut-être de remplacer le prof de maths par un prof de maths.
05:45 Et puis comme ça on fait un cours de maths et puis on n'en parle plus.
05:48 Sauf que c'est vrai, on manque de profs et on n'a pas de brigade de remplacement.
05:55 Par contre, je trouve ce procédé absurde.
06:00 Je trouve ce procédé absurde parce que beaucoup d'élèves d'ailleurs ne sont pas motivés.
06:03 J'ai vu en fait quelques situations effectivement comme ça
06:06 où ils n'avaient pas envie de remplacer un cours de maths ou un cours de physique par un cours de français ou par un cours d'histoire géo.
06:13 Sauf s'il y avait besoin de rattrapage. On peut le faire ailleurs.
06:16 Mais si on part dans cette logique-là, alors là on va marcher complètement sur la tête.
06:19 Déjà les emplois du temps sont des casse-têtes complets aujourd'hui à l'éducation nationale.
06:24 Collège, lycée, je ne sais pas si c'était dans le cadre d'un collège ou dans le cadre d'un lycée.
06:29 Dans le cadre d'un lycée, ce n'est pas possible puisque vous savez qu'aujourd'hui les classes sont éclatées.
06:33 C'est-à-dire que vous êtes dans une classe mais vous n'allez plus avec les mêmes élèves dans les différentes matières.
06:38 Donc je pense qu'on devrait travailler et s'attacher à créer un certain nombre de brigades pour qu'il y ait des remplacements
06:45 et qu'on n'en arrive pas à ces situations ubuesques.
06:48 Je ne suis pas certain que ce soit le cas.
06:50 Je vais vous dire, il y a quelques mois, il y a quelques mois, à quelques kilomètres d'ici,
06:56 des élèves qui avaient la matière de l'enseignement physique et qui passent leur bac ont dû attendre des mois et des mois avant d'avoir un professeur.
07:09 Comment ont-ils eu ce professeur ? Parce que là, les parents se sont mobilisés dans la presse
07:14 et à partir de ce moment-là, on a déclenché immédiatement les choses.
07:17 Donc je pense qu'on devrait s'attaquer davantage à ce problème en créant autre chose,
07:21 en allant chercher des brigades et pas en faisant ce bricolage.
07:24 C'est l'ultima. Je me demande, on pose la question de l'école publique à travers ce genre de mesures de bricolage
07:30 dont on sait que ce sont des aménagements à la petite semaine.
07:33 Est-ce que notre école publique française sera, dans les années qui viennent, encore capable de former des élites,
07:38 d'instruire correctement nos enfants ?
07:42 Non, il n'y a aucun souci. D'instruire correctement nos enfants, non.
07:46 De former des élites ou d'assurer la reproduction des élites, oui, parce qu'il y a des filières qui sont connues.
07:53 Si vous voulez vraiment être dans la reproduction des élites, vous mettez votre enfant à l'école alsacienne.
07:58 Je parle de l'école publique.
08:00 Après, sur la question de l'école publique...
08:02 Vous voulez parler du ministre dont les enfants sont dans une des plus grandes écoles privées françaises.
08:06 En l'occurrence, sur la question de l'école publique, non, parce que tous les problèmes structurels ne sont pas abordés.
08:11 Là, ce qu'on voit, c'est quelqu'un qui nous vend comme étant une découverte,
08:14 quelque chose qui a déjà été fait depuis plus de cinq ans, parce qu'en fait, il n'a rien à dire.
08:20 La seule annonce réelle qui a été faite, elle a été faite par le président de la République, c'était la revalorisation des salaires.
08:25 Derrière, il n'y a absolument rien, ni sur la question de la formation des professeurs, ni sur la question de la fidélisation,
08:33 parce que non seulement les gens ne se présentent plus au concours, mais même ceux qui l'obtiennent s'en vont.
08:37 Donc sur toutes ces questions, on n'a aucune réponse. Et là, ça commence à devenir très ambitieux.
08:42 Vous avez évoqué les revalorisations, mais ces remplacements au pied levé font partie des nouvelles missions demandées aux enseignants
08:49 dans ce cadre du pacte en échange des revalorisations de leur salaire. Donc c'est inclus vraiment dans la mesure.
08:55 Ce qui est très dégradant, on a l'impression qu'en fait, c'est presque, le président leur dit presque, vous ne faites pas grand chose,
09:01 donc finalement, on veut bien vous augmenter un peu, mais il va falloir y aller.
09:05 Travailler plus pour gagner plus.
09:06 C'est quand même très choquant.
09:07 Non mais je vais me faire quand même l'avocat du diable, c'est-à-dire que le pire pour un adolescent, c'est d'avoir un emploi du temps à trous.
09:16 C'est de perdre des heures de cours. Donc quand vous avez un enseignant qui veut bien en remplacer un autre,
09:21 c'est bien surtout qu'aujourd'hui, on travaille sur des compétences qui sont transversales.
09:25 Moi, en histoire-géographie, je peux travailler sur la compétence écrire et compléter un petit peu ce que fait le professeur de français en classe.
09:33 Ensuite, pourquoi on le met dans le pacte ? Parce qu'en fait, ces remplacements d'Eurobien étaient peu pratiqués.
09:40 Dans certains établissements, ça n'existe pas. Donc là, ça permet aux professeurs de prendre conscience qu'il faut absolument qu'ils fassent des remplacements d'Eurobien.
09:48 Et ça les incite à en faire davantage.
09:50 Évidemment, c'est du bricolage, mais Julien, il faut être un petit peu pragmatique.
09:54 On ne peut pas comme ça, aux pieds levés, remplacer un professeur du jour au lendemain.
09:59 Je crois qu'un chef d'établissement demande à un autre professeur de la même discipline, je crois qu'il faut qu'il y ait plus de trois semaines d'absence.
10:09 Je voudrais qu'on avance sur Papendiaï très vite, s'il vous plaît, Philippe.
10:11 Non, mais le cœur du sujet, ce n'est pas les solutions pragmatiques dont vous parlez.
10:15 Le cœur du sujet, c'est le recrutement et c'est le fait, comme le disait Céline, de garder les professeurs.
10:21 On connaît trop de professeurs, j'en connais assez comme ça, qui ont commencé depuis un an, deux ans et qui commencent déjà à avoir les limites de leur métier, à avoir les limites de l'institution.
10:32 Et c'est ça le drame. Ce n'est pas une histoire de remplacement.
10:35 Papendiaï, en plein festival, je le disais ce matin, je rappelle évidemment à chacun que Papendiaï est historien et grand intellectuel de formation, vous le savez.
10:45 On peut parfois questionner d'ailleurs son idéologie. En tant qu'historien, il parlait en 2020 de violences policières en France.
10:52 Il assumait ce terme. Désormais, il est ministre de l'Éducation nationale et il parle de phénomènes qui existent désormais. Écoutez-le.
10:59 Chacun son vocabulaire et moi j'en parlais dans d'autres fonctions, mais cette question des relations entre la police et la jeunesse, c'est une question qui se pose en France et dans bien d'autres pays d'ailleurs.
11:12 Ça n'entre pas dans mes fonctions. Je suis ministre de la jeunesse et donc j'ai intérêt, en tant que ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, à ce que ces relations soient des relations qui se passent au mieux.
11:23 Mais comme historien, vous parlez de violences policières.
11:25 Comme historien, je parlais de violences policières.
11:27 Vous parliez ou vous parlez au présent ?
11:28 J'ai d'autres fonctions actuellement. Il y a l'IGPN. J'ai entendu la chef de l'IGPN. J'ai entendu aussi le ministre de l'Intérieur.
11:38 Bien entendu que dans chaque administration, dans l'administration de l'Éducation nationale aussi, nous avons une inspection générale qui s'occupe des cas problématiques.
11:48 Il y en a aussi...
11:49 Il y a-t-il des violences policières aujourd'hui en France ?
11:51 Il y a des phénomènes sur lesquels l'inspection générale se penche.
11:57 Le vocable vous gêne.
11:59 On peut les qualifier comme on veut. Il n'empêche que ces phénomènes existent.
12:04 Vous prononciez le mot pour qualifier la situation en France il y a trois ans. Aujourd'hui, vous ne pouvez plus le prononcer.
12:09 Il y a trois ans, je parlais des États-Unis puisqu'on était dans le mouvement Black Lives Matter.
12:15 Vous disiez qu'il y a un déni en France sur cette question.
12:17 Je disais que cette question se posait dans tous les pays du monde, y compris en France.
12:21 On peut presque en rire Céline Pina. Quel manque de courage.
12:25 En fait, il n'assume ses propos que lorsqu'il tient des conférences aux États-Unis.
12:28 Il est surtout parfaitement hypocrite parce que chacun a son langage.
12:33 Le langage, c'est ce qui permet justement de se comprendre, d'échanger.
12:37 C'est normalement quelque chose que l'on a en commun.
12:40 Les langages qui ne permettent pas l'échange sont des langages militants,
12:44 des langages de la représentation qui sont extrêmement normés.
12:48 Il est parfaitement hypocrite.
12:49 Il sait très bien que le terme de violence policière est un terme aussi connoté que racisme systémique, par exemple.
12:55 Tout ça s'intègre dans une logique de pensée, dans une vision du monde,
12:59 qui est une vision du monde qu'il porte de façon très très précise.
13:04 Et d'ailleurs qu'il exerce finalement dans son mandat.
13:07 Parce que ce qu'on n'a pas dit aujourd'hui, c'est aussi le coup porté au sage de la laïcité.
13:12 Il est en train de tuer cette instance en interdisant notamment
13:17 au chef d'établissement de s'en saisir.
13:20 Il se met entre les chefs d'établissement et l'instance pour être le point d'entrée.
13:25 Il est totalement en contre-courant.
13:26 Et il veut en fait, très clairement, en ayant mis en plus Alain Policar au sein de cette institution,
13:31 il veut tuer ce débat autour de la laïcité à l'école
13:34 et noyer tout ça autour d'un grand concept, autour des violences et des discriminations.
13:40 Ce qui a toujours été le moyen à l'université aujourd'hui
13:44 d'abattre la laïcité au nom justement de la lutte contre les discriminations.
13:49 Et derrière la lutte contre les discriminations,
13:51 il y a la protection des religions et de l'offensive religieuse
13:54 que l'on a à l'école comme à l'université.
13:57 Donc c'est très inquiétant ce qu'il est en train de faire en ce moment.
13:59 Je pense qu'il a encore sa place au gouvernement Papendieri.
14:01 Bah écoutez, il a été nommé, il est en poste.
14:03 Il est totalement en contre-courant, ce que je disais il y a deux secondes.
14:05 Oui, oui, oui, c'est ça.
14:06 Non mais ce qui est assez terrible, c'est que...
14:07 Ce serait sympa, les conseils des ministres jouent entre une petite souris
14:09 pour les moments d'échange entre Gérald Darmanin et Papendieri.
14:12 Ça doit être quelque chose d'intéressant.
14:13 À partir de ce qu'il dit là, il y a un problème.
14:17 Il y a un problème majeur parce qu'il reconnaît,
14:20 il est toujours à asseoir cette idée et à la développer de violence policière.
14:26 Il dit que la question des relations entre la jeunesse et la police se pose.
14:31 Oui, bien sûr.
14:32 Et il ne veut pas les opposer.
14:33 Il ne veut pas complètement les opposer, mais il l'a sur le boule d'élève.
14:37 Donc c'est assez pernicieux et c'est dangereux parce que, évidemment,
14:40 ça continue de développer ce terme de violence policière
14:44 de la part du ministre de l'Éducation nationale.
14:46 Donc auprès des enseignants, auprès des élèves...
14:50 Là où il devrait...
14:51 Il le pense, mais ne le dit pas.
14:52 Et ce qui est assez terrible, c'est qu'il devrait chercher quoi pour l'école ?
14:58 Il devrait chercher l'autorité et la fermeté, en fait, pour l'école.
15:02 Faites fonctionner l'école, c'est votre rôle, au lieu de climatiser les forces de l'ordre.
15:06 Non, mais j'aimerais quand même intervenir là-dessus.
15:09 Encore une fois, moi, je suis contre le concept de violence policière.
15:12 Quand je prends ce que disait Papendiaïe il y a encore 5 ou 10 ans,
15:16 évidemment, je ne suis pas d'accord avec lui.
15:18 Mais là, il est dans une fonction.
15:20 Il est ministre de l'Éducation nationale, donc il ne veut pas reprendre ce terme
15:24 parce qu'il est dans sa fonction.
15:25 Sauf qu'il le reprend.
15:26 Mais c'est comme moi.
15:27 Justement, il refuse de le reprendre.
15:28 Mais si.
15:29 Quand je suis dans ma salle de classe, Papi...
15:30 Et Emmanuel Macron, qui le sienne.
15:32 Non, mais quand je suis dans ma salle de classe, je ne fais pas de politique.
15:34 C'est la neutralité du service public.
15:36 Par contre, ici, je dis ce que je pense.
15:38 Mais c'est pareil pour lui.
15:39 Quand il est ministre de l'Éducation nationale, il est réservé.
15:42 Et après, quand il reprend son postulat, c'est normal.
15:45 Mais il n'est pas si réservé que ça.
15:46 Il est réservé au début de l'interview.
15:47 Mais c'est normal.
15:48 En tant que ministre, lorsqu'il est allé aux États-Unis faire sa conférence,
15:51 il a parlé de racisme.
15:52 Il le dit, il le répète.
15:53 Il y a un problème avec le racisme en France.
15:55 Il y a du racisme en France comme dans plein de pays.
15:57 Bien sûr.
15:58 Mais est-ce que c'est son rôle d'aller dire ça aux États-Unis,
16:00 de cracher sur son propre pays ?
16:02 Ce n'est pas cracher sur votre propre pays de dire qu'il peut y avoir du racisme en France
16:06 comme il y en a dans plein d'autres pays.
16:08 Il y a des pays où il y en a plus qu'en France, d'ailleurs.
16:10 Il faut arrêter d'être complètement bloqué en disant qu'il n'y a pas de racisme en France.
16:14 Personne ne dit ça.
16:16 Je trouve que là, vous lui cherchez une petite bête qui n'a pas lieu d'être.
16:19 Il est dans sa fonction ministérielle.
16:21 Vous êtes quand même gêné aux entournures.
16:23 Il refuse de reprendre le terme de violence policière.
16:26 Il fait un effort dans le cadre de sa fonction pour s'en tenir à une ligne gouvernementale.
16:30 C'est le rôle d'un ministre.
16:32 Sauf qu'on voit qu'il ne dit pas ce qu'il pense.
16:34 Et qu'au bout de 30 secondes, il revient quand même.
16:36 Julien, franchement, là, vous lui faites un mauvais procès.
16:38 Prenez Bruno Le Maire, les déclarations qu'il faisait sur Emmanuel Macron avant 2017.
16:42 Il est depuis 6 ans ministre d'Emmanuel Macron.
16:44 Bon, alors arrêtons la plaisanterie.
16:46 Ne reprochons pas.
16:47 C'est beaucoup plus grave et beaucoup plus important, ce qu'a dit Céline, sur la laïcité.
16:51 Je trouve que c'est un sujet majeur que d'aller chercher des poux dans la tête d'un pape hendaye.
16:55 Sur un non-sujet.
16:57 On avance avec ce sondage BVA pour RTL.
16:59 Un an après sa réélection, la popularité d'Emmanuel Macron est au plus bas.
17:02 26% de bonnes opinions.
17:04 Le président est à son plus bas niveau depuis 2017.
17:07 Il atteint le même palier que durant la crise des gilets jaunes.
17:09 En octobre 2018, il est reproché à Emmanuel Macron d'être déconnecté, pas assez à l'écoute.
17:14 Le recours au 49.3, évidemment.
17:16 La promulgation rapide de la loi retraite a été perçue comme un passage en force.
17:20 Seuls 36% des Français estiment que le chef de l'État a encore une stature présidentielle.
17:24 La méthode du président est critiquée.
17:26 Jugez Autain, un but de lui-même, un premier commentaire sur cette cote de popularité au plus bas.
17:33 Semaine compliquée pour le chef de l'État.
17:35 Semaine compliquée.
17:37 Malgré ça, il est allé sur le terrain au contact avec les casseroles, etc.
17:42 Parfois interdites, donc ces casseroles.
17:45 Pour faire la cuisine, les casseroles.
17:47 Ce qui est assez incroyable, c'est qu'il apparaît toujours déterminé.
17:52 Malgré toutes ces difficultés, cette cote d'impopularité au plus bas.
17:56 Nous avons fait sur Sud Radio, parce que là vous avez fait de la pub à France Inter.
18:00 Donc c'est bien, ils n'en ont pas besoin puisqu'ils existent déjà.
18:02 – Et d'ailleurs je vous félicite pour cette interview exclusive réalisée par vos soins
18:06 et par cette radio que vous dirigez, Sud Radio du chef de l'État, hier.
18:10 – Du chef de l'État.
18:11 Il nous a accordé cette interview et il y a eu une question à ses caches de Jean-Jacques Bordin
18:17 qui lui a dit "les Français ne vous aiment pas".
18:19 Et à cela il a répondu que nous sommes un pays unique.
18:23 – Il s'aime suffisamment pour 70 millions.
18:25 – Oui, je m'aime suffisamment, je n'ai pas besoin des Français.
18:27 – Et que lui-même, il était là pour donner quasiment, il l'a dit, il donnait sa vie.
18:34 C'est ce qu'il a dit, ce sont ses termes, il se donne entièrement, intégralement.
18:39 Il donne sa vie en fait à cette France qui est difficile, qui est douloureuse.
18:43 – Il est dans la dramaturgie.
18:44 – Oui, non mais il est dans la dramaturgie et comme il est convaincu quand même de cela,
18:49 il est convaincu également de pouvoir toujours tenir son rang
18:54 et de continuer d'avancer malgré ces difficultés
18:57 et cette cote d'impopularité qui est assez terrible.
19:00 – La vérité c'est que les concerts de casserole disent presque plus
19:03 de l'État de la France que le président lui-même.
19:05 – Mais c'est aussi la force de l'adolescence que d'être déterminé quoi qu'il se passe.
19:10 – De l'adolescence ?
19:11 – Oui, de façon très claire, on a le sentiment qu'il n'apprend rien.
19:18 Vous savez, il y a une phrase au moment de la Révolution
19:21 qui parle des aristocrates en disant "ils n'ont rien oublié et rien appris".
19:26 C'est exactement la manière dont se comporte Macron,
19:29 c'est qu'on a l'impression qu'il n'a pas eu un mandat qu'il a précédé
19:32 où il aurait dû apprendre beaucoup, notamment de l'épisode Gilets jaunes
19:35 parce que là on est dans un épisode qui ressemble malgré tout un petit peu.
19:39 Et derrière ce côté, à la fois je me la raconte,
19:43 parce que personne ne lui demande sa vie.
19:46 Que les gens vivent le plus longtemps possible, qu'ils soient heureux,
19:51 qu'ils fassent ce qu'ils ont à faire, personne ne lui demande un tel sacrifice.
19:54 On lui demanderait juste peut-être de remettre la France sur ses pieds,
19:57 un peu plus d'autorité, un peu moins de "en même temps"
20:01 et des directions beaucoup plus claires.
20:03 – Un peu moins de petites phrases peut-être aussi.
20:05 – C'est ça, et donc à la fin ce qu'on voudrait simplement c'est qu'il grandisse,
20:08 il refuse de le faire, ça devient un petit peu pénible.
20:11 – Il va au contact, en tout cas ça a été le cas dans le Barin
20:15 lors du déplacement il y a deux jours,
20:17 les ministres qui faisaient le service après-vente,
20:19 aujourd'hui on n'a pas vu à peine d'iris sur France Inter,
20:21 mais quasiment l'ensemble des têtes fortes du gouvernement
20:25 étaient dans les différentes matinales pour défendre le chef de l'État aujourd'hui.
20:29 – Je préfère un président chahuté à un président planqué.
20:33 Et parfois j'ai l'impression qu'on reproche un peu tout et son contraire au président.
20:36 – Il faut toujours prendre des risques en politique,
20:38 ils sont toujours payants, je vous le dis, il faut renouer avec les Français,
20:41 nous avons un président de la République courageux.
20:43 – La manifestation et le tintamarre de la manifestation,
20:46 ça n'est par définition pas le lieu de l'échange.
20:48 – Le président de la République qui démontre, même si c'est difficile,
20:51 qu'il se déplace toujours, il est en contact avec son peuple,
20:54 il est en contact franc et direct en tout cas,
20:56 qu'on aime ou qu'on n'aime pas le président de la République,
20:58 je pense que chacun peut constater qu'il est courageux.
21:00 – Il est courageux ou inconscient Philippe ?
21:03 Parce que le vrai courage, si on repart quelques semaines en arrière,
21:06 le vrai courage c'est de faire passer son texte par un vote.
21:09 – Absolument. – C'est ça le courage ?
21:11 – C'était ça le vrai courage politique, de rétablir le contrat implicit
21:15 qui avait été quelque peu piétiné par la façon dont il s'y est pris.
21:20 Mais ce n'est pas du courage, c'est de la mise en scène du courage,
21:23 c'est de la communication, encore une fois je suis désolé,
21:26 mais il faut de la communication.
21:27 – Hier à Pérole à la terrasse là, c'était quelque chose…
21:29 – Exactement.
21:30 – Je ne sais pas si on peut en voir d'ailleurs Benjamin dans les images hier en terrasse.
21:32 – Et donc cette mise en scène elle vise juste à renouer un lien
21:36 avec non pas ses adversaires, ça c'est peine perdue,
21:40 mais renouer un lien avec sa propre base électorale,
21:42 ce que je voudrais souligner, que quand on est à 26% d'opinion favorable
21:46 pour ce président de la République, on est en dessous du niveau,
21:49 bien en dessous du niveau… – De la mer ?
21:51 – De celui auquel il était par exemple pendant la pandémie
21:54 et qu'il a perdu une partie de sa base dans cette affaire de réforme des retraites.
21:57 Donc il essaie de reconstituer sa base en faisant cette mise en scène.
22:01 Après sur le fond, il ne renouera pas un lien avec l'ensemble des Français.
22:06 C'est évident, il a acté qu'il faisait partie, pour moi ce n'est pas un adolescent,
22:12 c'est un technocrate qui fait partie de la classe dirigeante,
22:15 qui pense depuis 20 ans qu'on ne peut réformer la France
22:18 qu'en la prenant de biais, en contournant les obstacles
22:22 et finalement en les forçant à réformer.
22:24 – Sauf que c'est la nouveauté, c'est la rupture que les Français ont choisie
22:26 à travers lui en 2017 et de voir qu'il incarne finalement…
22:28 – En fait c'est une continuité.
22:31 – Ils ont pensé au retour de la souveraineté populaire,
22:34 ils n'ont pas compris qu'ils élisaient l'aboutissement
22:38 de tout ce qu'ils voulaient virer.
22:39 Ils voulaient virer les technocrates et ils ont élu le super technocrate.
22:42 – C'est pas il a de la vie sans jeu.
22:44 – Je dirais dans la maturité et dans la capacité à digérer un événement
22:50 et à en faire quelque chose, c'est l'incapacité à apprendre moi qui m'étonne.
22:55 – Cette mise en scène qu'on voit hier dans "Les roses", ça sonne faux,
23:00 ça sonne tellement faux, vous avez un pays qui est chauffé à blanc,
23:03 qui a envie de voir le président prendre son mal finalement, être sérieux.
23:09 – Non mais évidemment, mais monsieur Macron est un président de carte postale
23:13 et c'est un président de théâtre, évidemment que tout est instrumentalisé,
23:17 c'est une séquence de communication, mais comme l'a dit mon voisin,
23:22 le but c'est essayer d'avoir des points supplémentaires dans l'opinion
23:26 parce que là il a décidé de parler notamment des petites classes moyennes
23:29 qui n'ont jamais la parole, qui ont un problème de pouvoir d'achat,
23:33 donc c'est ça qu'il veut mettre en avant.
23:35 Mais moi quand même ce qui me choque dans ce pays,
23:37 c'est le degré de détestation vis-à-vis du chef de l'État
23:40 qui est parfois complètement irrationnel, quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse,
23:44 il est critiqué, il est conspué, parce qu'il est méprisant,
23:49 parce qu'il est arrogant et surtout on ne le croit plus.
23:53 Je relisais une interview qu'il a donnée l'année dernière,
23:56 il nous racontait qu'il ne fallait plus gouverner par le haut
24:00 mais que tout devait venir de la base, il fait exactement le contraire.
24:04 Le problème d'Emmanuel Macron… – Je suis votre obligé.
24:07 – C'est ça, le problème d'Emmanuel Macron c'est que c'est un beau parleur
24:10 sauf que ce n'est jamais suivi des faits et quand certains électeurs lui disent
24:14 "mais monsieur Macron, j'ai voté pour vous, pas pour votre programme,
24:17 j'ai voté pour vous, contre Marine Le Pen" et il nous raconte que finalement,
24:20 non, j'ai été élu, c'est comme ça, c'est pas autrement.
24:24 Donc il y a une différence entre la légitimité et la légalité,
24:27 évidemment il est président de la République, mais en termes de légitimité,
24:30 il y a quand même une question à se poser parce que pour une partie des Français,
24:33 il n'est pas légitime.
24:35 – Vous enlevez la date, vous sortez du contexte,
24:39 vous regardez simplement des images comme celle d'hier,
24:42 c'est la campagne présidentielle, c'est la campagne présidentielle plus récemment.
24:45 Il choisit ses thèmes, il fait des annonces réchauffées,
24:48 il repart comme si de rien n'était.
24:50 – C'est normal, l'excitant c'est comme la séduction.
24:52 – C'est exactement ce que j'allais dire, c'est un séducteur.
24:55 – On a du mal à mettre toute l'énergie qu'on voudrait,
24:58 la séduction c'est le moment où on a le…
25:01 – C'est ça qui lui plaît ?
25:03 – La séduction, il a cette forme d'excitation,
25:06 après ce dont on se rend compte c'est quand il s'agit de poser,
25:09 de stabiliser les choses, là il n'y a plus personne.
25:11 – Dernier mot.
25:12 – Parce que le problème est plus profond, il n'est pas que d'Emmanuel Macron,
25:16 ou alors il est lié à Emmanuel Macron, c'est qu'il n'est pas entouré,
25:18 il n'a pas d'équipe, ça revient à ce qu'on disait tout à l'heure
25:21 avec Papendia et etc.
25:23 – Ce que lui ont dit les gens dans la ruière.
25:25 – Mais bien, chez Papendia, quel est son projet ?
25:28 Quel est le projet du ministère de l'éducation nationale ?
25:31 – C'est une excellente question.
25:32 – Dans d'autres secteurs, où sont les projets ?
25:34 Ils sont antinomiques quand ils se retiennent de parler de violences policières
25:38 alors que Gérald Darmanin en conseil des ministres, vous imaginez ?
25:41 Il n'y a pas une trajectoire nette et il ne peut pas s'appuyer sur des personnes très fortes
25:46 qui ont une idée politique pour conduire le pays, pour le mener vers quelque chose.
25:52 Et donc on voit que finalement, au fil de l'eau, on essaie d'improviser ici,
25:56 de monter une petite mesure ici, mais on a du mal à se déterminer
26:00 et avoir un trait commun pour le pays, un destin.
26:04 – On va marquer une pause, vous connaissez Vendine ?
26:06 – Oui, bien sûr.
26:07 – Et bien ceux qui ne connaissent pas vont en entendre parler ce week-end
26:09 parce que ce qui va se passer ce week-end à Vendine
26:12 pourrait ressembler à ce qu'on a vécu il y a quelques semaines à Sainte-Soligne.
26:15 Il y a un projet de construction d'autoroutes, des gens qui s'y opposent,
26:19 des ultras qui s'agrègent et des images déplorables à venir.
26:23 On ne l'espère pas, mais c'est fort probable ce week-end.
26:26 À tout de suite.
26:27 Il est 20h30, Pile, merci à vous de nous rejoindre sur CNews.
26:33 La suite de l'heure des pro 2 juste après le rappel de l'actualité.
26:36 Isabelle Piboulot.
26:37 [Générique]
26:40 Le Livret A signe son meilleur premier trimestre depuis 2009
26:44 en engrangeant près de 20 milliards d'euros.
26:47 Le placement préféré des Français a bénéficié d'un mois de mars historique.
26:51 Un résultat encouragé par le relèvement du taux à 3% au 1er février.
26:56 La prochaine révision du taux du Livret A aura lieu au courant juillet
27:00 et sera effective au 1er août.
27:02 Le recrutement dans l'armée de terre inquiète.
27:05 Depuis 2021, une nouvelle recrue sur trois démissionne avant terme.
27:10 37% des soldats renoncent à signer une deuxième fois
27:14 pour retrouver la vie civile.
27:16 Chaque année, en moyenne, 11 000 jeunes intègrent les rangs de l'armée de terre.
27:21 L'ONU alerte.
27:22 La fonte des glaciers bat des records
27:25 et plus largement les indicateurs du changement climatique.
27:28 Une tendance qui devrait se poursuivre jusque dans les années 2060.
27:32 Depuis 1970, la perte d'épaisseur cumulée des glaciers s'élève à près de 30 m.
27:38 Selon l'Organisation météorologique mondiale des Nations Unies,
27:42 la fonte ne peut être stoppée à moins d'éliminer le CO2 de l'atmosphère.
27:47 C'est l'une pine.
27:50 Kevin Beau, Patrick Roger, Philippe Guybert pour m'accompagner dans cette heure des pro 2 du vendredi.
27:55 Deuxième partie, week-end de mobilisation qui se lance tendue,
27:57 je vous le disais avant la pub, contre la future autoroute A69.
28:01 Une autoroute qui doit relier Toulouse et Castre dans les départements de Haute-Garonne et du Tarn.
28:06 Deux jours de manifestations sont à venir,
28:08 organisées par des associations écolo, parmi lesquelles les Soulèvements de la Terre,
28:12 association que Gérald Darmanin souhaite dissoudre,
28:14 qui est à l'origine des manifestations de Sainte-Sauline.
28:16 Régine Delfour est allée à la rencontre de ces militants,
28:19 dont certains se sont carrément suspendus aux arbres.
28:22 Pour comprendre la mobilisation contre la construction de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castre,
28:28 on a pris un peu de hauteur en compagnie de Thomas Braille.
28:32 Cet arboriste grimpeur est accroché dans un platane à plus de 12 mètres de haut
28:37 depuis un mois à Vendine, en Haute-Garonne.
28:40 Ce projet est une hérésie pour ce défenseur des arbres,
28:44 surtout qu'une nationale existe à 50 mètres du tracé.
28:48 "C'est 400 hectares de terre agricole qui vont être artificialisés,
28:51 et pour un trajet de 53 km, on va juste gagner 12 minutes,
28:55 et on va payer 17 euros l'aller-retour."
28:57 Cinq arbres ont déjà été abattus, mais vissés à son platane,
29:01 Thomas Braille a réussi à faire arrêter l'abattage des autres.
29:04 Et il compte bien faire stopper le projet.
29:07 "On ne partira pas d'ici tant que le projet ne capotera pas.
29:10 On est des pères de famille, moi j'ai un métier, je travaille plus,
29:13 ça fait un mois, je suis patron, je ne suis pas zadiste ni quoi que ce soit."
29:16 À 8 km de là, Sabine Mousson, maire de Thelatte, commune du Tarn, se mobilise elle aussi.
29:22 "L'A69 qui va passer là, il faut imaginer que la nationale est ici,
29:27 et elle va venir carrément en haut, la bande des 300 mètres va être ici."
29:33 "Donc votre village se retrouve coupée en deux."
29:36 Des milliers de personnes sont attendues ce week-end dans le Tarn,
29:39 contre la construction de l'A69.
29:41 Cette mobilisation est initiée par plusieurs associations,
29:45 dont La Voix est libre et Les Soulèvements de la Terre.
29:49 - Patrick Roger, on a 1500 à 2000 personnes, dont 200 éléments radicaux,
29:53 qui sont attendus ce week-end. L'acte II de Sainte-Soline,
29:55 peut-il se jouer sur le tracé de cette future autoroute ?
29:58 - Certains se sont donnés rendez-vous,
30:03 et Gérald Darmanin l'avait mis parmi la quarantaine de lieux symboliques
30:07 qui pouvaient devenir des lieux de résistance, des ZAD.
30:10 Eux se défendent, de ça on l'a entendu dans le reportage,
30:12 ils disent "non, c'est pas une ZAD, on veut simplement défendre ces terres,
30:16 les 300 hectares, pour ne pas qu'il y ait ce projet".
30:19 C'est vrai qu'en toile de fond, c'est compliqué,
30:22 parce que localement, 75% des habitants sont plutôt favorables
30:27 à ce projet d'autoroute, qui permet de désenclaver, d'aller plus vite,
30:30 que ce soit la ville de Mazamé...
30:33 - En fait, il y a deux visions, ceux qui souhaitent préserver
30:36 la vie un peu villageoise, rurale, et ceux qui pensent
30:39 qu'il faut désenclaver les territoires.
30:41 - Désenclaver les territoires, bien sûr, et d'ailleurs,
30:43 la plupart des gens qui vont manifester là-bas,
30:45 prennent quand même aussi les autoroutes et les trains,
30:48 évidemment, qu'on a construits.
30:50 - Ils sont obligés, c'est le paradoxe.
30:53 - Et la construction, elle passe toujours par la destruction de quelque chose.
30:57 Le problème ici, dans ce cas précis, c'est qu'il y aurait très bien pu y avoir,
31:01 sur la nationale qui existe, un doublement des voies
31:04 pour en faire une autoroute.
31:06 Sauf que, évidemment, ce serait la charge de l'État
31:08 et des collectivités locales, et comme elles n'ont pas d'argent,
31:11 elles ont transféré ça au privé, qui lui, le privé,
31:14 monte un autre projet qui est celui-ci.
31:17 Alors après, est-ce que ce sera un point de crispation ce week-end ou pas ?
31:21 A priori, c'est moins violent.
31:23 Thomas Braille n'est pas un violent, lui.
31:25 Thomas Braille, il défend les arbres.
31:27 - Non, lui, s'ils étaient tous comme lui, à la rigueur,
31:29 ce serait peut-être pas plus mal.
31:31 Ce qui nous fait peur, ce sont les radicaux,
31:33 ce sont les soulèvements de la terre qui ont organisé ça.
31:35 - Pour l'anecdote, dès qu'il y a des projets d'abattage d'arbres,
31:37 il va monter dans les arbres.
31:39 - Il l'a fait au pied de la tour Eiffel et tout.
31:41 - Mais ce n'est pas lui qui représente les radicaux
31:44 qui seront forcément sur place ce week-end.
31:47 - Après, il y a quand même une différence par rapport à Seine-Solide,
31:50 c'est qu'à Seine-Solide, les bassines existaient.
31:52 Là, la construction de l'autoroute n'a pas débuté.
31:55 Donc c'est quand même une différence de taille.
31:57 En août, quand on écoute les militants,
31:59 on sent qu'il y a un côté désobéissance civile très pacifique,
32:03 ce qui n'était pas le cas, finalement, à Seine-Solide.
32:06 Mais moi, ce qui m'estomaque à chaque fois,
32:08 c'est que ces gens discréditent l'écologie,
32:10 qui est pourtant quelque chose d'important.
32:12 Parce qu'ils l'opposent finalement aux intérêts économiques d'un territoire.
32:16 Ils l'opposent finalement à la création d'emplois.
32:19 - Ils l'opposent à l'extrémisme.
32:20 - Ils l'opposent à l'aménagement du territoire.
32:22 Sauf qu'on n'arrivera pas à faire prendre conscience aux gens
32:25 qu'il faut véritablement s'armer pour plus d'écologie
32:29 avec ce genre de choses.
32:30 Et puis, encore une fois, regardez le militantisme.
32:33 Grimper dans les arbres pour nous faire prendre conscience.
32:36 - C'est symbolique, c'est symbolique.
32:38 - Mais c'est ridicule.
32:39 - Moi, ce monsieur, je pense qu'il est plutôt respectable.
32:41 - Moi, je dis ça à mes élèves de 6ème, ils se marrent la tronche.
32:45 - Que vous vous marriez, c'est une chose.
32:46 Mais que ce monsieur soit non-violent et qu'il croit en sa cause,
32:49 bon, on peut être d'accord, pas d'accord,
32:51 mais on peut le respecter aussi.
32:52 - Ah, mais je le respecte.
32:53 - Les Black Blocs qui viendront se greffer ce week-end
32:55 et qui prendront le prétexte de cette construction d'autoroutes
32:57 pour casser du flic et pour dégrader tout ce qu'ils pourront trouver,
33:01 ça, c'est encore autre chose.
33:03 D'ailleurs, week-end marqué par le retour des drones en maintien de l'ordre,
33:07 c'est très important.
33:08 Ils avaient été utilisés pour sécuriser l'euro 2016
33:11 et certaines manifestations de Gilets jaunes, puis suspendues en 2020.
33:14 Là, le décret d'application a été publié au journal officiel.
33:17 Céline, un commentaire, c'est du bon sens ?
33:19 - D'utiliser...
33:20 - Le retour des drones pour le maintien de l'ordre ?
33:21 - Oui.
33:22 - Sachant qu'à Saint-Sauline, les ultra avaient des drones et pas la police,
33:24 c'était le monde à l'envers.
33:26 - Non, non, c'est, à mon avis, utiliser tout ce que la technologie
33:29 nous permet d'utiliser est toujours intelligent et intéressant.
33:32 Je rappelle aussi qu'à Saint-Sauline,
33:35 n'eut égard aux violences qui ont eu lieu,
33:37 on a peut-être aussi besoin d'avoir des images
33:39 qui ne soient pas des images orientées.
33:41 Parce qu'on a vu à quel point l'angle selon lequel on filme
33:44 ont donné l'impression parfois que les gendarmes se comportaient
33:48 d'une manière qui n'était pas réglementaire,
33:50 alors que toute l'enquête a montré, en fait,
33:52 les gendarmes avaient parfaitement utilisé leur intervention.
33:54 - Notamment cette histoire d'ambulance qui a fait polémique pendant deux...
33:56 - Exactement.
33:57 Et on se dit que si on peut disposer aussi à la fois
34:00 d'observations très...
34:02 Et puis l'information, l'observation,
34:04 c'est aussi une des clés du succès d'un affrontement.
34:06 - Un dernier mot, Philippe, la France d'Emmanuel Macron
34:08 qui est pleine de projets d'infrastructure,
34:11 les éoliennes, les routes, des mini-centrales nucléaires,
34:14 autant de projets qui vont électriser ces radicaux écolos
34:18 pour certains d'entre eux.
34:19 - Oui, bien sûr.
34:20 Là, en l'occurrence, je ne suis pas sûr que ce soit un point de fixation
34:23 aussi dur qu'à Saint-Sauline.
34:25 - Il faut l'espérer.
34:26 - D'abord, il faut l'espérer, mais je pense qu'il y a
34:28 une dimension locale qui me paraît plus importante,
34:30 alors qu'à Saint-Sauline, c'est évidemment un sujet local,
34:32 mais il y a un point de principe sur le principe des grandes bassines
34:36 et sur le fait d'aller forer dans les nappes phréatiques
34:39 qui, quand même, moi, je ne suis pas assez spécialiste
34:41 pour trancher, mais quand même qui pose au minimum question.
34:45 Avec une mobilisation écologiste extrêmement forte à Saint-Sauline,
34:49 avec aussi des militants pacifiques, même s'ils ont été complaisants
34:53 avec les violences et qu'ils ont laissé faire
34:56 et qu'ils ne se sont pas embarrassés de cela.
34:59 Mais donc, on a un point de fixation idéologique à Saint-Sauline
35:03 qui me paraît plus dur qu'à Vendée.
35:07 - Qu'est-ce qui se passe là ?
35:08 - J'espère ne pas me tromper, en tout cas.
35:10 A priori, les chiffres et de manifestants et de black blocs
35:14 ou d'ultra radicaux, ceux qui sont annoncés,
35:17 sont quand même nettement moindres qu'à Saint-Sauline
35:19 où il faut rappeler quand même qu'il y avait beaucoup de monde
35:21 dans la manifestation et qu'il y avait quand même
35:24 plusieurs centaines voire milliers de personnes
35:27 qui venaient de Belgique, d'Allemagne, d'Italie
35:30 pour aller à Saint-Sauline.
35:31 - Je rappelle que 300 hectares de terre agricole
35:34 seront nécessaires pour la confection de l'autoroute.
35:36 Pourtant une nationale, comme l'a dit Patrick,
35:38 existe déjà en parallèle de cette future autoroute.
35:40 Le montant du projet atteint 450 millions d'euros.
35:44 Autre thème dans cette émission, Gérald Darmanin
35:48 qui a confirmé hier soir une prochaine vaste opération
35:51 contre la délinquance et l'immigration illégale à Mayotte.
35:54 Mayotte, c'est le 101ème département français,
35:56 le plus pauvre ou l'un des plus pauvres,
35:58 mais je pense que c'est le plus pauvre de très loin.
36:00 Gérald Darmanin qui a confirmé l'envoi ces derniers jours
36:03 sur l'archipel de 4 escadrons de gendarmes mobiles,
36:05 la CRS 8, spécialiste de la lutte contre les violences urbaines.
36:08 Au total, 510 mobs de l'ordre sont attendus,
36:10 baptisés "wambushu" qui peut vouloir dire en maorais
36:13 "reprise" ou "poil à gratter".
36:15 L'opération a été validée par Emmanuel Macron
36:17 en conseil de défense, devrait débuter la semaine prochaine
36:19 pour au moins deux mois.
36:21 Geoffrey Defevre vous en dit un peu plus.
36:23 Sur les 300 000 habitants de Mayotte,
36:27 près de la moitié seraient en situation irrégulière.
36:30 L'opération "wambushu" a donc pour objectif
36:32 de poursuivre la lutte contre l'immigration clandestine.
36:35 Située dans l'océan Indien,
36:37 le 101ème département français est confronté
36:39 depuis des années à une pression migratoire
36:42 venant principalement des îles Comores voisines.
36:44 En 2022, plus de 25 000 reconduites à la frontière
36:47 ont été effectuées.
36:49 Cette fois, l'objectif est de détruire
36:51 près d'un millier de bangas,
36:53 des logements de fortune
36:55 où vivraient des personnes en situation irrégulière
36:57 et ainsi d'expulser en deux mois environ 10.100 papiers.
37:00 De son côté, le président comorien Azali Assoumani
37:03 espère que l'opération sera annulée,
37:05 craignant de voir arriver entre 150 et 400 ressortissants
37:08 par jour, contre 70 actuellement.
37:11 Pour freiner l'immigration clandestine,
37:13 en 2005, François Baroin, alors ministre des Affaires étrangères,
37:16 avait proposé une exception aux droits du sol
37:19 pour obtenir la nationalité française à Mayotte.
37:22 En début d'année, Gérald Darmanin a réaffirmé sa volonté
37:25 de restreindre les conditions d'accès à la nationalité française
37:28 depuis l'archipel mahorais.
37:30 Je voudrais juste planter un tout petit peu plus le décor
37:34 pour qu'on comprenne ce qui se passe à Mayotte,
37:36 où le nombre d'habitants a été multiplié par 6 en 50 ans.
37:38 La population augmente 5 fois plus vite
37:40 que la population française globale.
37:42 Hausses démographiques dues à de très nombreuses naissances
37:45 liées à une forte immigration que connaît le département.
37:48 La moitié des enfants qui naissent à Mayotte
37:50 ont deux parents étrangers.
37:52 Un quart de la population en situation irrégulière.
37:54 Forcément, les tensions sont inévitables
37:56 et des milliers d'enfants, des mineurs étrangers,
37:59 isolés, inexpulsables, des adultes qui sont en train
38:02 de former des bandes qui sèment la terreur.
38:04 C'est le tableau global à Mayotte, Céline Pinin.
38:07 4 personnes sur 10 vivent dans un bidonville.
38:09 Non, c'est dramatique ce qui se passe à Mayotte.
38:11 Et effectivement, suspendre le droit du sol
38:14 est une mesure qui s'impose, qui s'impose déjà depuis des années,
38:17 que personne n'a eu le courage de faire.
38:19 Et quand on a essayé de le faire,
38:21 le Conseil d'État a très souvent fait en sorte
38:24 que les dispositifs ne passent pas.
38:27 Alors qu'en fait, là, on est clairement dans un abus.
38:30 Pourquoi est-ce que les gens viennent accoucher à Mayotte ?
38:33 Parce que quand vous êtes parent d'enfants français,
38:35 vous touchez toutes les aides.
38:37 Et qu'il faut voir la pauvreté et le dénuement des gens,
38:41 des villes, des États qui entourent Mayotte.
38:44 Le seul problème, c'est qu'on ne peut pas accueillir
38:46 toute la misère du monde et qu'on en a pris largement notre part.
38:49 Donc là, il serait temps d'arrêter de tergiverser
38:51 s'il faut suspendre le droit du sol ou l'arrêter.
38:54 Aujourd'hui, il faut le faire, l'assumer jusqu'au bout,
38:56 parce que tout simplement, on n'a plus les moyens
38:59 d'assurer la sécurité des Mayottes.
39:01 C'est pas si on dit Mayottais.
39:02 Des Mahorais, des Mahorais.
39:03 Si je me permets cette énumération de statistiques,
39:06 et je peux rajouter que moins d'un tiers de la population
39:09 travaille, c'est pour poser une question.
39:11 Est-ce que ce n'est pas, Kevin Bossuet, de la poudre aux yeux,
39:14 cette opération sécuritaire pour cacher des problèmes
39:17 qui sont beaucoup plus profonds, beaucoup plus ancrés
39:20 dans l'île Mayotte ?
39:21 C'est juste le plus grand échec de la politique migatoire
39:23 française, finalement, des dernières années.
39:25 Évidemment, c'est un échec qui est total.
39:28 C'est un territoire qui se désagrège.
39:30 L'immigration illégale a des conséquences désastreuses.
39:35 Une montée de l'insécurité, une jeunesse qui est
39:38 complètement désœuvrée, qui tombe finalement dans la violence.
39:42 Moi, je me souviens qu'il y a quelques mois,
39:44 il y avait un lycéen qui avait été assassiné avec un tournevis.
39:48 Des enfants, des adolescents qui ont la peur au ventre
39:51 avant d'aller dans les établissements scolaires.
39:53 En 2018, il y a même eu une opération ville morte
39:56 après ces excès de violence.
39:58 Et le service public fonctionne très mal.
40:00 Pourquoi on ne parle que de l'aspect sécuritaire ?
40:02 C'est ça la question que je me pose.
40:03 Mais pourquoi, Julien ?
40:04 Parce qu'il y a tellement de problèmes.
40:06 Il y a pas d'accès à l'eau, aux logements.
40:08 Mais Julien, juste un truc que je voudrais dire.
40:11 Monsieur Darmanin est candidat à Matignon.
40:15 Il ne fait que de la communication.
40:17 Regardez la séquence qui est quand même extraordinaire.
40:20 C'est dans la même semaine.
40:21 Il nous dit qu'il n'y aura plus de points retirés
40:25 pour les petits excès de vitesse.
40:27 Donc, il parle aux classes populaires.
40:28 De l'autre côté, il dit qu'il regrette son positionnement
40:31 sur le mariage pour tous.
40:32 Donc, il parle à la gauche bobo.
40:34 Et là, il veut montrer à Emmanuel Macron qu'il compte,
40:36 que l'immigration c'est son sujet,
40:38 et qu'il est capable finalement de gouverner avec les Républicains.
40:41 Il est dans de la communication pure et dure.
40:43 Sinon, je suis d'accord avec vous, Julien.
40:45 Il y a un véritable problème social à Mayotte
40:48 avec une pauvreté qui est très grande,
40:50 avec un désœuvrement qui est très important.
40:53 Évidemment, la pauvreté c'est la conséquence.
40:56 Mais regardez l'état de notre service public.
40:58 J'essaie d'élargir le problème parce qu'il n'y a pas que des Comoriens
41:02 dans les bandes qui sèment la terreur.
41:04 Il y a des Mahorais également.
41:06 C'est un symbole, je trouve, très important de l'abandon de l'état
41:10 qui a créé lui-même ces problèmes,
41:12 qui participe à une forme de stigmatisation des étrangers.
41:15 Et j'ai l'impression qu'on met un peu la poussière sous le tapis
41:17 en faisant ces grandes annonces, en disant
41:19 « Oui, il y a un problème d'immigration et il faut la maîtriser. »
41:21 Je l'ai dit en préambule, il y a une population
41:24 qui a été multipliée par 650.
41:26 Donc, c'est inévitable. Je l'entends.
41:28 Mais donnez des logements, donnez de l'eau.
41:30 Faites ce que l'État est en droit de...
41:33 Est-ce que ces gens sont en droit d'attendre de l'État ?
41:35 Vous ne pouvez pas. C'est une île de 370 km², je crois.
41:39 Avec ses 400 000 habitants.
41:41 Donc, on n'a pas pu construire dernièrement
41:44 parce que la population étrangère est arrivée en masse.
41:46 La moitié... Vous avez dit un quart...
41:48 Régler les problèmes structurels avant de commencer par la répression.
41:52 Mais vous ne pouvez pas... Un quart, vous l'avez dit,
41:54 un quart de la population est illégale.
41:56 La moitié est étrangère.
41:58 Et donc, certains sont en attente.
42:00 Dans les écoles, on parlait de l'école tout à l'heure.
42:02 Dans les écoles, aujourd'hui, il n'y a pas de place pour tout le monde.
42:05 Donc, on tourne.
42:07 Il y a des élèves qui ont école le matin...
42:09 Mais, vous...
42:10 Pas tous en même temps.
42:12 Patrick Filly, Céline...
42:14 Je termine là-dessus.
42:16 Certes, il y a de la communication, bien sûr,
42:19 et de l'agitation de la part de Charles Darmanin.
42:21 Mais il n'y a pas que ça.
42:23 Depuis 2-3 ans, Mayotte étouffe complètement.
42:25 Vous discutez avec les habitants.
42:27 C'est devenu terrible.
42:29 Il y a une soixantaine de bandes qui sèment la terreur.
42:32 Les habitants ne peuvent pas se déplacer le soir.
42:34 Parce que vous n'avez pas l'expérience.
42:36 Les agents publics...
42:38 Sur certains territoires.
42:40 Les agents du service public fuient.
42:42 Il y a beaucoup de contrats actuels à Mayotte.
42:44 Et ils fuient les uns après les autres.
42:46 C'est pour ça qu'il y a une dégradation de la sécurité.
42:48 Céline, je vous laisse le mot de la fin.
42:50 Philippe Guibert.
42:51 Juste deux remarques.
42:52 Je pense que n'importe quel État serait débordé face à la situation.
42:55 Est-ce que l'expulsion massive est la solution ?
42:57 D'autant qu'on apprend que les Comoriens ne veulent pas récupérer leur ressortissant.
43:01 Si on n'est pas capable de se faire mettre les Comores...
43:04 Là, on est face à un sujet où n'importe quel système étatique serait de toute façon débordé.
43:09 C'est ingérable.
43:11 Je ne sais pas quelle est la solution.
43:13 Mais on est face à un problème totalement ingérable.
43:16 Auquel nous ne sommes absolument pas habitués.
43:18 Notre législation, nos services publics ne sont pas prêts à ça.
43:21 Notre système n'est pas prêt à ça.
43:23 Au-delà des solutions de court terme et d'urgence qui sont nécessaires,
43:29 il faudra bien régler le problème de la source de cette émigration.
43:34 Le problème se trouve dans ces pays qui sont proches.
43:37 D'où vient cette émigration ?
43:40 Il faut qu'on arrive à trouver une solution.
43:43 Parce qu'elle est massive.
43:44 Vous voyez avec moi la déclaration du porte-parole du gouvernement des Comores.
43:48 "Les Comores n'entendent pas accueillir des expulsés issus de l'opération projetée par le gouvernement français à Mayotte."
43:55 Même face aux Comores, on n'est pas capable de se faire respecter.
43:58 Oui, enfin bon...
43:59 Un, ça s'achète, ce genre d'État.
44:02 Et deux, au pire, ça se menace.
44:04 Non mais c'est vrai.
44:05 On a toujours des deals quand on veut renvoyer des gens quelque part.
44:08 Il y a toujours des deals qui sont en matière d'aide au développement.
44:12 On arrive toujours à habiller les choses.
44:14 La question aujourd'hui, c'est que le problème structurel de Mayotte, c'est cette immigration.
44:18 Pourquoi est-ce que cette immigration vient ?
44:20 Parce que par rapport à ce qu'ils ont chez eux, même nos petites aides, c'est le nirvana.
44:25 Donc le seul moyen, c'est de couper ces aides.
44:28 À un moment donné, il va falloir arrêter de réfléchir en se disant "on n'a pas l'habitude de le faire".
44:32 Est-ce que cette opération prévue, c'est un début de solution pour vous ?
44:35 Ou c'est de la com', comme on le dit, une forme de poudre aux yeux ?
44:37 Honnêtement, ils ont essayé.
44:38 La vraie chose, c'est d'arrêter le droit du sol.
44:41 Mais les problèmes structurels sont toujours là ?
44:43 Vous n'aurez toujours pas d'emploi, vous n'aurez toujours pas de logement ?
44:46 Vous avez tous ces problèmes-là, parce que vous avez tous ces gens qui arrivent,
44:50 et qui arrivent uniquement pour profiter des aides.
44:53 À partir du moment où vous les empêchez d'avoir accès à ces aides, la source se tarie.
44:58 Donc il faut y aller.
45:00 Et honnêtement, ils ont essayé de le faire, et c'est les juges qui les en ont empêchés.
45:04 On arrive à la fin de l'heure des pro 2.
45:06 Malheureusement, c'était passionnant, mais on n'a pas eu le temps de parler de l'attentat de la rue Copernic.
45:11 Je rappelle juste à nos téléspectateurs, 43 ans après cet attentat contre la synagogue de la rue Copernic,
45:17 le Libano-Canadien Hassan Diab, jugé en son absence, a été condamné à la perpétuité.
45:23 Je ne sais pas si vous en parlerez, Olivier, mais en tout cas,
45:26 ce sera abordé d'ici la fin de soirée, évidemment, sur l'antenne de CBC News.
45:31 Une décision importante, le meilleur de l'info arrive dans un instant, cher ami.
45:35 - Retour de la casserolade. - Ah, la casserolade !
45:37 - On va passer, et on vous montrera... - Ça va faire du bruit, alors !
45:39 - Ça va faire du bruit, et vous savez qu'il y a une marque suédoise de casseroles qui profite...
45:45 Enfin, non, pas de casseroles, une marque suédoise, tout court, que vous connaissez tous.
45:49 - Qui vend des meubles ! - Qui vend des casseroles !
45:52 - Qui est connue pour les meubles.
45:54 - Et ils ont fait une petite campagne de pub qu'on vous montrera tout à l'heure.
45:57 Il faut profiter de l'effet casserole, l'aubaine casserole, la révolution des casseroles.
46:01 On vous en reparlera.
46:02 - Le temps des casseroles. - Vive l'Argentine !
46:04 - Il en a des casseroles, Olivier. - Pas moi !
46:07 - Bien sûr ! - Vous, sans doute !
46:08 - Merci à Jean-Luc Lombard à la réalisation, Grégory Possidal au son, Rémi à la vision.
46:14 On t'a aidé à préparer cette émission, Benjamin Nau, Thomas Saint-Jean et Maxime Le Gay,
46:20 que je remercie, qui est un formélomane, ce Maxime Le Gay.
46:25 Je le salue. Merci à tous les quatre, vous avez été parfaits.
46:27 - Merci, Julien. - Merci aux téléspectateurs qui nous suivent.
46:29 Je vous souhaite un très bon week-end. J'aurai le plaisir de vous retrouver lundi pour Soir Info.
46:32 Bon week-end !
46:34 Merci à tous !

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