Emmanuel Macron et les 100 jours : la campagne de rattrapage…

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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro (OU Vincent Trémolet de Villers), revient sur l'actualité politique du jour.
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Transcript
00:00 "Europe 1 matin"
00:02 7h09
00:04 Lionel Gougelot
00:05 7h53 sur Europe 1 lors de l'édito politique avec Le Figaro.
00:09 Bonjour Vincent Trimolet de Villers.
00:11 Bonjour Lionel, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:13 Alors, une semaine après l'allocution du président de la République,
00:15 on a un peu le tournis, il faut bien le dire.
00:17 Il y a eu des déplacements en province,
00:19 des entretiens dans la presse régionale, dans la presse nationale.
00:21 Ce matin, ministre sur tous les plateaux,
00:23 Emmanuel Macron et sa majorité veulent donc,
00:25 comme on dit, "saturer" l'espace médiatique.
00:28 C'est une opération reconquête qui a tout,
00:30 Vincent, d'une vraie campagne électorale finalement.
00:33 Oui, c'est comme si un an après un début de mandat complètement raté,
00:37 Emmanuel Macron voulait passer la session de rattrapage,
00:40 revenir à la case départ et rejouer les 100 premiers jours de son second quinquennat.
00:44 On assiste donc aujourd'hui à une imitation de campagne législative,
00:47 avec une allocution qui plante le décor et lance le mouvement,
00:50 et puis derrière, des déplacements à thème, des interviews à la chaîne,
00:53 des promesses mirobolantes et des propositions intonables.
00:56 On a même parfois l'impression d'être plongé dans une faille spatio-temporelle,
00:59 comme si l'on était envoyé au mois de mai 2022.
01:02 On voit même réapparaître Catherine Vautrin et Julien Denormandie,
01:05 qui il y a 12 mois étaient déjà donnés favoris pour Matignon,
01:08 et qui depuis avaient complètement disparu.
01:10 Cette campagne de rattrapage devrait continuer jusqu'à l'été,
01:13 c'est ce que l'on avait vu après les Gilets jaunes et après le Covid.
01:16 Mais dans les deux cas, il y avait à la fin de l'exercice,
01:19 des élections, qu'elles soient européennes, municipales ou régionales.
01:22 Aujourd'hui, on ne voit aucun scrutin à l'horizon.
01:24 Emmanuel Macron, il y a un, n'en avait pas fait campagne pour les élections législatives,
01:28 et le voilà sur tous les fronts aujourd'hui,
01:30 alors qu'il n'y a pas d'élections législatives à la clé.
01:32 Vous me direz, le chef de l'État est le seul à pouvoir remédier à ce manque
01:35 et à provoquer des élections anticipées,
01:37 mais ce serait prendre le risque d'ajouter un désastre électoral à la crise politique.
01:41 Aujourd'hui, dissoudre l'Assemblée, ce serait achever de dissoudre son quinquennat.
01:45 - Oui, effectivement. Mais alors, quel est le but de guerre de cette campagne permanente ?
01:50 - Enfin, faire un gareau de communication pour stopper l'hémorragie sondagière.
01:54 Il faut quand même mesurer qu'Emmanuel Macron retrouve aujourd'hui les scores les plus bas
01:58 de son premier mandat, et que le taux des Français très mécontents ne cesse d'augmenter.
02:03 Il y avait au fond deux stratégies possibles, celle de l'absence et celle de l'omniprésence.
02:07 L'absence, c'est ce que théorisait Jacques Pilan, le sorcier de la communication de François Mitterrand,
02:12 "le silence entraîne l'oubli puis permet de restaurer le désir par la rareté", c'était ça l'idée.
02:16 Dans ce cas, on parle peu, et l'on choisit son terrain médiatique d'expression.
02:21 Comme il y a une journée sans portable, on aurait pu avoir jusqu'à septembre les quatre mois sans Macron.
02:26 Mais c'est l'autre stratégie qu'a choisie le chef de l'État, celle de la surexposition,
02:31 de la personnalisation à outrance. Emmanuel Macron espère ainsi que l'on reconnaîtra
02:36 sa volonté d'aller au contact, d'avancer dans l'hostilité, de convaincre ses détracteurs.
02:40 Mais il y a quand même le grand danger de la banalisation de la parole présidentielle,
02:44 et puis le risque permanent de la vidéo défavorable et de la petite phrase provocatrice qui peut tout gâcher.
02:51 - Mais alors, malgré les risques que vous pointez, Vincent, est-ce que vous pensez que cette stratégie peut marcher ?
02:56 - Franchement, ça va être difficile. Emmanuel Macron va vouloir imposer ses thèmes, il essaye déjà,
03:01 mais ce sont les opposants à la réforme des retraites qui sont désormais maîtres de l'horloge.
03:05 Je vous rappelle, Lionel, 1er mai, grande manif syndicale, 3 mai, décision du Conseil constitutionnel sur le RIP,
03:11 8 juin, proposition de loi pour abroger la réforme. Vous voyez qu'on est loin d'être sortis de cette histoire.
03:16 Et puis au-delà des retraites, on pourrait discuter pendant des heures des mérites de la stratégie de l'absence
03:21 ou de celle de l'omniprésence, mais aucune des deux n'a le pouvoir de donner une majorité absolue de députés au gouvernement.
03:27 C'est trop tard, aucune campagne de communication, même la plus brillante, ne peut rattraper le temps perdu.
03:33 - Élite de politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:36 À la lune du Figaro ce matin, les élus parisiens de droite qui tirent le signal d'alarme sur les Jeux olympiques.
03:42 Sécurité, circulation, coups. A 15 mois de l'événement, l'opposition s'inquiète de l'impréparation et de la faiblesse de la capitale.
03:48 - Et puis aujourd'hui, nous sommes le 24 avril, lundi. Très bon début de semaine à l'Écoute d'Europe 1.
03:54 Bon courage à la zone A, dont c'est la rentrée. Aujourd'hui, il est 7h56.
03:59 - Dans un quart d'heure, Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP et l'invité d'Europe 1 matin, au micro de Sonia Mabrouk.
04:04 Sonia Mabrouk est tout à l'heure.

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