Comment on creuse les tunnels du métro ?
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00:00 20 millions d'euros à l'unité.
00:01 C'est le prix d'achat des tunneliers,
00:03 ces trains-usines qui vont creuser les tunnels des futurs métros de l'île de France.
00:08 Et on va vous expliquer comment ils fonctionnent.
00:11 Ces machines assurent trois missions en même temps.
00:14 La découpe des sols,
00:16 l'évacuation des terres à la surface
00:18 et la pose du revêtement définitif du tunnel.
00:22 Elles sont conçues et équipées en fonction de la nature des terrains
00:26 qu'elles rencontreront sur leur chemin.
00:29 Chaque tunnelier mesure une centaine de mètres
00:32 et a un diamètre d'environ 10 mètres.
00:35 Il faut donc d'abord creuser d'énormes puits de démarrage afin de les assembler.
00:40 Par exemple, sur ce chantier à Chelles, en Seine-et-Marne,
00:43 il faut descendre à 30 mètres de profondeur
00:46 et suivre ce conduit jaune pour retrouver la machine.
00:49 Le tunnelier se trouve environ à 1,5 km à l'intérieur du tunnel.
00:53 Pour le rejoindre, deux options, soit une petite navette, soit à pied.
00:57 Après une longue marche, on finit par tomber sur Maud.
01:01 Parce que oui, chaque tunnelier a droit à son petit nom.
01:04 Pesant plus de 2000 tonnes, Maud a pour mission de creuser 5,5 km de tunnel.
01:10 Trois équipes d'une quinzaine de personnes se relaient toutes les 8 heures
01:13 afin d'assurer sa progression.
01:16 Maud est composée de quatre parties.
01:18 À l'avant se situe la tête d'abattage.
01:21 En tournant sur son axe, cette roue applique une pression
01:24 pour assurer la stabilité du terrain et éviter les affaissements à la surface.
01:28 Sur cette tête, on trouve aussi des dents et des molettes en acier.
01:32 Voilà, voici un outil qui équipe notre coupe.
01:36 C'est un ripper qui nous permet d'arracher le terrain à l'avancement.
01:41 Et pour faciliter l'action de cette dentition,
01:43 un mélange d'eau et de mousse est régulièrement projeté
01:46 afin d'assouplir le sous-sol.
01:48 Les terres broyées sont ensuite évacuées à la surface
01:51 grâce à une vis d'extraction et un tapis roulant.
01:54 Environ 300 tonnes de déblé sont extraites tous les 2 m d'avancement.
01:58 Et comme le tunnelier peut parfois avancer jusqu'à 30 m par jour,
02:02 cela représente des quantités énormes de matière.
02:06 Derrière la tête d'abattage, on trouve le bouclier.
02:09 Cette pièce d'acier en forme cylindrique pèse près de 1000 tonnes
02:13 et sert de paroi provisoire lors de l'avancée.
02:16 La zone suivante, c'est celle de la jupe.
02:19 C'est ici que se déroule la pose du revêtement définitif du tunnel.
02:23 Il est réalisé avec des voussoirs.
02:25 Ce sont des pièces préfabriquées en béton armé
02:28 et d'une épaisseur de 40 cm.
02:31 Les voussoirs sont assemblés à l'aide d'un système de ventouse appelé érecteur.
02:36 Un opérateur dirige cet appareil,
02:39 tandis qu'un autre s'assure du bon positionnement des voussoirs.
02:43 Mais pour assurer ce rythme, il faut une grosse logistique.
02:47 Ça, c'est le rôle du train-suiveur.
02:49 Il permet l'acheminement des voussoirs,
02:51 l'extension des réseaux électriques et d'eau,
02:54 ainsi que la maintenance de l'ensemble de la structure.
02:57 C'est également là qu'on trouve le poste de pilotage.
03:00 "Propre, mon mec, propre !"
03:02 "Ah ouais, je suis propre !"
03:04 "Là, je viens de faire 60 cm."
03:06 Le pilote va vérifier la nature des sols,
03:09 ajuster la trajectoire du creusage
03:11 ou bien modifier la pression exercée par la tête d'abattage.
03:15 Une fois la ligne d'arrivée franchie,
03:17 les tunneliers sont démontés et laissent la place à d'autres équipements
03:21 qui vont installer les rames du futur métro.
03:23 Mais la vie de ces usines ne s'arrête pas là.
03:25 La plupart d'entre elles sont réemployées sur de nouveaux chantiers.
03:28 Bref, cette chère mode devrait pouvoir creuser son trou encore quelques années.
03:33 [Musique]
03:42 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
03:45 [SILENCE]