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00:09 Bonsoir à tous, des casseroles pour souffler la bougie de la réélection d'Emmanuel Macron.
00:14 Rassemblement ce soir, ces protestations ne m'empêcheront pas d'avancer.
00:19 C'est ce que dit ou redit le président de la République pendant un déplacement en Belgique, déterminé à se battre dit-il.
00:25 Pour la suite, en défendant ces chantiers, nous en développerons deux. L'immigration qui sera dans un seul projet de loi désormais, et la rénovation énergétique des écoles.
00:35 La reprise de Mayotte également, opération Wambushu en cours dans le département d'Outre-mer, et puis 1,50€ de plus pour aller chez le médecin.
00:44 Sur le plateau ce soir, Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
00:48 Laurence Saillet, éditorialiste chroniqueuse politique, ancienne porte-parole du parti Les Républicains.
00:54 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint au Parisien Aujourd'hui en France, journal qui publie une longue interview d'Emmanuel Macron.
01:01 Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, professeur associé à la Sorbonne.
01:07 Bonsoir à tous les quatre, les informés, c'est parti.
01:10 Des casseroles à l'heure du dîner, non pas pour cuisiner, mais pour manifester, comme tout à l'heure à l'ouverture de la cérémonie des Molières.
01:20 Les récompenses du théâtre, c'était au théâtre de Paris dans le 9e arrondissement.
01:41 Voilà, des manifestants à l'extérieur et 300 rassemblements un peu partout en France, organisés pour marquer ce premier anniversaire de la réélection d'Emmanuel Macron
01:51 à l'appel de l'association Attaque des Actions, soutenue par la patronne de la CGT, Sophie Binet.
01:57 Il faut entendre ce message, l'entendre y compris en faisant beaucoup de bruit avec des casseroles.
02:02 Oui, tout à fait, franchement, il n'y a qu'à sourire.
02:05 Oui, oui, oui, c'est que on a quand même un gouvernement qui est passé en force depuis le début de cette mobilisation,
02:11 qui a refusé d'entendre les syndicats, qui a refusé d'entendre des millions de manifestants, des milliers de grévistes.
02:15 C'est une manifestation inédite depuis la Deuxième Guerre mondiale, qui est passée en force contre la représentation nationale,
02:21 puisqu'il n'y a pas eu de vote au Parlement.
02:23 Et là, qui nous explique que les casseroles, c'est inacceptable.
02:26 Bon, il faut revenir à la raison.
02:27 Le problème, c'est que cette réforme, pour nous, a un impact très concret sur nos vies et nos conditions de travail.
02:32 Sophie Binet sur BFMTV RMC ce matin. Objectif des opposants à Emmanuel Macron, maintenir la pression jusqu'au 1er mai.
02:40 Prochaine manifestation des syndicats, pour l'instant, Alexandra Schwarzbrot de Libération. Paris réussi ?
02:46 Paris réussi pour les syndicats, vous voulez dire ?
02:49 On va voir, attendons le 1er mai pour savoir si le Paris est réussi, parce que le 1er mai, en effet,
02:55 je pense que là, ils espèrent avoir une vague de manifestants et un monde fou pour montrer à Emmanuel Macron
03:04 que le fossé est toujours là entre la société française et lui.
03:12 Parce qu'on voit bien son dernier sondage, le JDD IFOP, hier dimanche, montrait 72% de mécontents.
03:23 C'est énorme. C'est énorme. Et on a l'impression même que ça...
03:26 C'est son record à lui, à Emmanuel Macron.
03:28 Oui, c'est son record. Et on dirait que les mécontents et les gens qui ne se sentent pas en phase avec lui ne font que croître.
03:36 C'est ça qui est dingue. Donc on voit bien que là, il essaye de refaire le coup du grand débat, c'est-à-dire d'aller tous les jours.
03:45 C'est assez louable, d'ailleurs. Il veut aller au contact des Français pour expliquer sans relâche ce qu'il veut faire.
03:52 Mais le problème, c'est que ça part d'un truc qui n'a pas fonctionné. Et je ne suis pas sûre qu'il parvienne à rétablir le lien avec les Français.
04:03 Et en tout cas pas de la bonne façon. Quand il a dit – je crois que c'est dans Le Parisien – qu'il aurait dû mouiller sa chemise plus tôt,
04:15 moi je trouve que c'est dur. D'abord, c'est dur pour le gouvernement. Et ça montre l'égo de cet homme qui pense que seul lui peut parvenir à faire entendre raison aux Français.
04:27 Des casseroles partout où il va, des casseroles également pour tous les ministres qui se déplacent.
04:32 Déplacement perturbé pour le ministre de l'Éducation, Papendia et aujourd'hui à Lyon.
04:37 Laurent Sayet, impossible de se déplacer pour l'exécutif.
04:40 Les casseroles, à la rigueur, ce n'est pas ce qu'il y a de plus grave. Parce qu'effectivement, même si ça n'ouvre pas au dialogue,
04:45 on ne peut pas dire que ce soit quelque chose de violent. C'est plutôt désagréable. Mais par contre, les coupures d'électricité.
04:50 D'ailleurs, Mme Binet ce matin avait dit que la CGT n'en était pas responsable sur la clinique qui a été privée d'électricité.
04:57 Et justement, le secrétaire général de la CGT Énergie, lui, a dit qu'effectivement, ça venait quand même de cette coupure et que c'était un dommage collatéral.
05:06 Donc là, je pense qu'il ne faut pas aller trop loin dans ce type d'action. Et même quand le président vient pour échanger avec des élèves ou avec des enseignants,
05:15 quel intérêt de couper l'électricité pour ne pas permettre l'échange ? Donc il faut savoir, soit on veut qu'il y ait des débats et des discussions,
05:23 soit on coupe les moyens. Et en plus, c'est illégal. Donc les casseroles, à la rigueur, mais les coupures d'électricité, je trouve ça vraiment dommageable.
05:31 En plus, je vais vous dire, depuis le départ, on sait que tout ceci ne servira à rien. Parce qu'au final, le président n'a jamais eu l'intention d'enlever sa réforme.
05:39 Il n'a jamais montré le moindre doute. Beaucoup de syndicalistes… – Ça installe la contestation, quand même. Pour la suite du quinquennat.
05:45 – Oui, mais certes, mais dans ce cas-là, on ne discute pas du pouvoir d'achat, on ne discute d'aucun autre sujet. On fait quoi ?
05:51 On arrête la France et on tape sur des casseroles pendant 4 ans ? Je ne vois pas du tout l'intérêt.
05:56 Emmanuel Macron s'en prend à des actions organisées. La preuve, dit-il, dans le Parisien Aujourd'hui en France.
06:01 On y vient à cette longue interview donnée par Emmanuel Macron à vos lecteurs Henri Vernet.
06:07 Lui, le président, il dit que quand la visite est non préparée, il n'y a pas de casserole. Il cherche quoi, le président de la République ?
06:15 À minimiser cette contestation ? – Pas à minimiser. À bien montrer qu'il y a d'un côté, parmi les manifestants,
06:21 parmi les personnes hostiles à sa réforme, il y a ceux qui sont de toute façon beaucoup plus organisés et qui ont vocation,
06:27 enfin pensent-ils en quelque sorte, à miner son quinquennat, la fin de son quinquennat,
06:32 et qui sont au-delà de la réforme des retraites. En fait, il est toujours dans la même stratégie d'essayer de...
06:39 OK, il y a une opposition, une hostilité qui est légitime, qui s'exprime dans la rue, qui est essayée d'exprimer par les syndicats,
06:45 qui sont les manifestants, j'allais dire, « calmes », énormément, entre guillemets.
06:49 Et puis d'autres décontestataires qui sont, mais beaucoup plus minoritaires.
06:53 Alors ce ne sont pas ceux des casseroles, parce que les casseroles, ça a été dit, c'est désagréable, c'est agaçant,
06:58 sûrement à la longue, ça doit être pénible pour des ministres qui se foient brocarder absolument partout
07:02 et interdirent tous les lieux d'accès, encore que, mais je veux dire qu'on reste dans le champ démocratique.
07:07 On n'est pas non plus... – Il parle quand même d'un civisme, à ces gens qui tentent de couvrir sa voie.
07:12 – Alors oui, mais ils visent quand même surtout les coupures, les coupures d'électricité qui sont endommageables
07:17 et s'apparenteraient davantage à du sabotage. Oui, l'un-civisme, c'est de, comment dire,
07:23 c'est de contester quelque chose qui, désormais, oui, à force de loi, a été voté,
07:28 avec lequel il faudra bien faire avec, sauf évidemment à refaire une autre loi.
07:32 Et là, ça resterait totalement ouvert. Je veux dire que la vie démocratique de ce pays, elle ne s'arrête pas.
07:37 Il faudrait sûrement la huiler, mais ça, c'est quelque chose qui me tient à sa cœur,
07:41 de venir vraiment à une démocratie où le Parlement ait beaucoup plus de son mot à dire,
07:46 que ce ne soit pas juste une chambre d'enregistrement. Mais ça, c'est une autre affaire.
07:49 Il se trouve que là, ça a quand même été comme ça, peut-être qu'il faudrait quand même l'évoluer.
07:52 Mais pour revenir au président, ce qu'il cherche à faire, c'est ça.
07:54 C'est le distingo entre, disons, une hostilité qui s'exprime de manière à peu près légitime,
07:59 qui finira bien, pense-t-il, par s'épuiser à force de démagogie, et en revanche, un un-civisme
08:06 qui, lui, il ne veut pas le tolérer.
08:08 – Le président qui reste déterminé, on l'a dit, et le président qui chute dans les sondages d'opinion,
08:14 on en parle après le Fil info. Il est 20h11 et voici Damien Mestre.
08:17 – Les casseroles résonnent en ce moment même devant de nombreuses mairies partout en France.
08:23 Nouvelle mobilisation, plus de 400 rassemblements dans le pays à l'initiative des opposants de gauche.
08:28 À la réforme des retraites, ils veulent marquer l'anniversaire de la première année
08:32 du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
08:34 Cet après-midi encore, les déplacements des ministres de la Justice et de l'Éducation nationale
08:38 ont été perturbés par des militants.
08:41 Faut-il redouter que la situation n'empire encore au Soudan ?
08:45 L'organisation des Nations Unies dit en tout cas craindre une propagation du conflit à toute la région.
08:51 Une crainte alors que les combats entre armées et paramilitaires
08:54 ont déjà fait plus de 400 morts et 3000 blessés en un peu plus d'une semaine.
08:59 Eux revenaient d'Ukraine, lourdement armés.
09:02 Deux militants d'ultra-droite ont été interpellés ce week-end à Paris.
09:07 Tous deux âgés de moins de 30 ans, ils ont été condamnés à 15 mois de prison, dont 6 mois fermes.
09:14 Ils retenaient 4 personnes en otage.
09:17 L'homme qui était retranché au domicile de son ex-compagne à Quincy, près de Poitiers, dans la Vienne,
09:21 a été interpellé cet après-midi.
09:23 Il était armé d'une arme blanche et potentiellement violent, selon les autorités.
09:28 Et puis l'Inde sera bientôt officiellement le pays le plus peuplé du monde.
09:31 Plus de 1,4 milliard d'habitants, une barre qui devrait être franchie d'ici la fin du mois, selon les prévisions de l'ONU.
09:38 En compagnie d'Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
09:52 Laurence Ayer, éditorialiste chroniqueuse politique,
09:55 Henri Vernet, du Parisien Aujourd'hui en France,
09:57 et Darnot Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
10:02 Emmanuel Macron, déterminé à se battre, c'est ce qu'il dit depuis Ostend, en Belgique,
10:07 où il participait à un sommet pour les éoliennes.
10:10 Les protestations ne l'empêcheront pas d'avancer.
10:12 D'ailleurs, sur la réforme des retraites, à l'origine de cette contestation,
10:16 toujours dans cette interview au Parisien Aujourd'hui en France,
10:18 le président estime qu'il aurait pu peut-être dû se mouiller plus.
10:23 Casserole ou pas casserole, il faut y aller.
10:25 Le ministre des Transports Clément Bonne.
10:27 Vous savez, on est toujours un peu paradoxal,
10:29 parce que quand le président parle souvent ou fait beaucoup de déplacements,
10:32 on dit il est trop présent.
10:33 Et puis, quand le président est en retrait, on dit nous-mêmes, il ne parle pas assez.
10:37 Mais ça veut dire en creux que les ministres qui ont été chargés de porter la bonne question,
10:40 l'ont pas bien fait.
10:42 Je ne veux pas interpréter sa parole vis-à-vis des membres du gouvernement.
10:45 Je crois que le président a dit que sur une réforme aussi importante,
10:48 il était important qu'il soit là.
10:49 Il s'est exprimé néanmoins plusieurs fois pendant cette réforme des retraites,
10:52 et je pense que maintenant, si je puis dire la leçon pour la suite,
10:55 c'est qu'il faut que lui-même et que nous tous, on soit au combat.
10:58 Clément Bonne sur ce plateau dans le 8.30 France Info ce matin avec Salia Braklia
11:04 et Marc Fauvel, Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire,
11:08 un président qui se mouille plus.
11:10 Est-ce que ça ne risque pas d'affaiblir la parole du gouvernement ?
11:13 Clairement, en tout cas, à travers ses propos,
11:17 il semble dire que, d'une certaine façon, sa première ministre aurait été insuffisamment convaincante
11:23 ou que ses ministres n'auraient pas fait le job comme lui l'aurait fait.
11:27 Mais il se surexpose, évidemment.
11:29 Et le problème, c'est que, à mon avis, l'erreur d'analyse qu'il fait,
11:32 c'est qu'il considère que c'est d'abord un problème de communication,
11:35 alors que c'est fondamentalement un problème politique.
11:37 C'est un problème de style, c'est un problème de pratique du pouvoir,
11:40 d'exercice du pouvoir, et c'est un problème aussi de contenu politique.
11:43 Et à force de considérer que, finalement, le sujet, c'est d'abord la question de la pédagogie,
11:50 comme il le dit souvent et que nombre de ministres le répètent,
11:53 il tend à, finalement, peut-être, se tromper sur l'erreur d'analyse
11:58 que font de grands segments de l'opinion,
12:00 qui ont parfaitement compris quel était le contenu de cette réforme,
12:02 mais qui ne sont pas d'accord, tout simplement, avec cette réforme.
12:04 Donc il y a cette réalité à laquelle il se heurte,
12:06 et qui, à mon avis, est une réalité qui fait qu'on est installé dans une crise
12:09 qui est malheureusement, vraisemblablement, durable
12:12 entre une grande partie de la société, son président et son exécutif.
12:17 Mais juste un point, vous avez tout à l'heure parlé des Gilets jaunes,
12:20 mais finalement, c'est vrai qu'on voit bien que ce qu'il est en train d'essayer de faire,
12:23 c'est de retenter ce qu'il avait fait au moment des Gilets jaunes.
12:25 Mais il y a quand même trois éléments qui sont totalement différents.
12:28 Le premier élément, c'est qu'en 2018, il avait cédé.
12:30 Il ne faut jamais l'oublier, d'abord.
12:32 Et que là, on est encore, qu'on le veuille ou non,
12:34 même si la loi a été promulguée, dans une sorte de bras de fer entre un mouvement syndical…
12:38 Et ça avait quasiment fonctionné, puisque finalement,
12:40 derrière, il remonte dans les sondages de pignon, et il est quand même réélu il y a un an tout juste.
12:44 Et ça avait quand même fonctionné, surtout sur le moment, en tout cas, en la matière.
12:47 Le deuxième élément, c'est que, si vous voulez, Emmanuel Macron, aujourd'hui, il a six ans de mandat.
12:52 C'est-à-dire qu'il y a des traits de personnalité qui sont profondément installés dans l'opinion publique.
12:56 Et c'est très difficile de remonter, si vous voulez, le handicap qui est le vôtre,
13:00 dans la relation à l'opinion publique.
13:02 Et le troisième élément, qui à mon avis, est un élément essentiel pour la suite,
13:05 on en parlait tout à l'heure, c'est qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée.
13:09 Enfin, il a une majorité extrêmement relative, il a une majorité qui est très fragile.
13:13 Donc, comment va-t-il essayer de sortir de cette situation aujourd'hui ?
13:18 Ça, c'est une question à laquelle, manifestement, il n'a pas de réponse pour l'instant.
13:21 D'ailleurs, les sondages d'opinion vous donnent raison, puisque 26% des Français seulement sont satisfaits de son action.
13:27 Alexandra Schwarzbrot de Libération, une deuxième chance, cette fois ? Non.
13:31 Ça va être compliqué. Moi, il y a un mot qui m'a frappée dans l'extrait de l'interview de Clément Beaune que vous venez de diffuser.
13:37 Il a dit « nous devons aller au combat ». Nous devons aller au combat.
13:41 Mais depuis quand un gouvernement doit combattre ?
13:46 Il y a une ambiance guerrière avec les 100 jours, déjà.
13:48 Oui, mais enfin, c'est quand même…
13:50 Pour défendre les idées.
13:52 Ça montre quand même la situation dans laquelle on est,
13:55 où on a un exécutif qui doit combattre pour prouver à sa population que ce qu'il a fait est bien.
14:04 Moi, je pense que c'est une situation très, très grave.
14:07 Vous nous demandez comment va s'en sortir Emmanuel Macron.
14:11 Je pense que dans ses rêves les plus fous, il se dit « bon, je vais aller mouiller ma chemise, là.
14:17 Je vais montrer que je parle, je suis à l'écoute des Français, je les entends, etc. ».
14:22 Et puis, on va arriver petit à petit, finalement,
14:27 tous ceux-ci à des casseroles, des coupures de courant qui embêtent les hôpitaux, qui créent des dommages.
14:33 Une partie de la population va basculer en disant « mais voyez, c'est pas bien,
14:36 tous ces gens qui créent des problèmes dans la société, etc. ».
14:40 Et on va arriver très près des Jeux olympiques et on va passer à autre chose.
14:46 C'est ça, son rêve. C'est ça, son rêve.
14:48 Je pense que c'est dangereux.
14:50 C'est dangereux, je ne suis pas sûre que ça fonctionne.
14:53 Parce qu'en effet, la fracture au sein de la société est beaucoup plus grave que ça,
14:57 est beaucoup plus profonde.
14:59 Et ça ne suffira pas d'aller sur le terrain et d'attendre les Gilets jaunes.
15:03 – Il nous refait le coup des Gilets jaunes, lui qui pourtant avait promis une nouvelle méthode.
15:07 Il se contredit, Laurent Sayet.
15:09 – Moi je trouve déjà que les situations ne sont pas du tout comparables.
15:12 Mais je vais y revenir.
15:13 Le mot « combat » déjà ne me surprend pas.
15:15 Le mot « combat politique », c'est un mot qu'on utilise très souvent.
15:19 On part tous au combat quand on fait une campagne, etc.
15:22 Donc je ne suis pas particulièrement choquée par ce mot.
15:24 – Dans la situation actuelle, je pense que c'est…
15:26 – Mais il n'y a pas de campagne.
15:27 – Je trouve qu'il y a un traitement qui est quand même à charge contre le Président.
15:30 Pardon de vous le dire, c'est mon opinion.
15:32 C'est-à-dire qu'on cogne le Président matin, midi et soir, ok, on a le droit.
15:37 Mais en contrepartie, on oublie presque ceux qui caillassent les flics,
15:43 qui les insultent, tous les cas d'incivilité.
15:46 Que les gens insultent le Président, ça ne surprend plus personne.
15:49 Il y a un sondage Elabe qui est sorti, où 56% des Français pensent que les insultes,
15:55 le mot « insulte » est que sont compréhensibles.
15:57 Non mais vous voyez où on en est.
15:58 Ça veut dire qu'en France aujourd'hui, 56% des Français,
16:01 alors c'est plus vers les moins de 65 ans…
16:02 – Même le sondage 3/4 des Français estiment que tous ces déplacements
16:05 sont une opération de communication.
16:07 – Oui, mais ça à la rigueur, ils ont le droit de le penser, c'est moins choquant.
16:09 Ce qui est choquant, c'est que 56% des Français,
16:11 et notamment des moins de 65 ans où c'est beaucoup plus ancré,
16:14 pensent qu'on a le droit d'insulter le Président de la République.
16:16 Donc dans quelle société on veut aller ?
16:18 Parce que si vous voulez, c'est un peu l'aude à la manifestation,
16:21 c'est-à-dire qu'à partir du moment où vous êtes contre, tout va bien.
16:24 Vous pouvez être contre dans la violence, contre dans l'outrance.
16:27 Madame Binet qui dit lol quand on lui parle à la rendez-vous avec le Président,
16:30 pardon mais moi je n'ai pas eu ce type d'éducation.
16:32 Donc si les jeunes sont maintenant dans l'idée qu'on peut insulter le Président,
16:36 je suis très inquiète pour les années à venir.
16:39 – Emmanuel Macron, il y avait une pointe d'humour,
16:41 c'est ce qu'il a dit au lecteur du Parisien aujourd'hui en France.
16:43 – Oui mais c'est un contexte global.
16:45 – Pour répondre à Sophie Binet qui avait justement utilisé ce lol.
16:47 – C'est un contexte global parce qu'on voit ce qui se passe à l'Assemblée Nationale.
16:50 Les choses ne se passent pas bien.
16:51 Les institutions sont constamment remises en cause.
16:54 Les forces de l'ordre sont constamment attaquées.
16:56 Et tout ça passe crème.
16:58 – Elles sont attaquées, là vous faites des raccourcis.
17:03 Les forces de l'ordre, il y a eu des cas de violences policières.
17:06 – Oui vous dites bien des cas de violences policières.
17:08 – Très nombreuses et flacants.
17:10 – Avec des enquêtes de l'IGPN.
17:11 – Oui il y a des enquêtes de l'IGPN et les gens, s'il y a le cas, seront punis.
17:14 Mais qui va punir aujourd'hui tous ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre tout le temps ?
17:18 Mais personne, ça passe crème, on trouve ça normal.
17:21 Et là, je veux juste finir là-dessus.
17:22 Et moi je suis inquiète, pas pour Emmanuel Macron,
17:25 mais pour la situation, si vous voulez, de l'état d'esprit des Français
17:29 par rapport aux institutions.
17:31 Si c'est normal de mettre le pied sur la tête d'un ministre à un ballon de football,
17:36 si c'est normal de hurler à l'Assemblée Nationale.
17:38 – Il a été sanctionné pour cela.
17:39 – Personne ne m'a dit que c'était normal.
17:41 – Par rapport à votre question, enfin moi je reviens à votre question,
17:45 sur "j'aurais dû mouiller ma chemise davantage", c'est vrai qu'il l'a dit.
17:49 Et c'est vraiment révélateur de dire cela de cette manière.
17:52 – Expression utilisée par une lectrice en fait, il reprend son expression.
17:56 – Exactement, voilà, il reprend son propos.
17:58 Oui mais parce que ces lecteurs, qui sont des Français en colère,
18:02 qui s'interrogent comme un image du pays.
18:05 – C'est vrai, et là je rebondis sur le premier aspect, casserole ou pas,
18:09 c'est vrai que justement ces Français, ils ont beau être en colère,
18:11 le dialogue qui s'instaure, c'est un échange.
18:14 Donc ils sont là, ils attendent des infos, ils lui font des reproches,
18:16 ils y vont, ils lui rentrent dedans, mais tout cela de manière pacifique.
18:19 Et c'est ça quand il dit, quand je vais dans un village,
18:21 où il n'y a pas de comité d'accueil, où les gens sont spontanés,
18:24 c'est pas un village Potemkin là où il va, et en effet,
18:26 où il y a ce dialogue qui s'instaure et qui ne se fait pas sur fond de casserole etc.
18:31 Ça veut dire qu'il est persuadé qu'il lui reste quand même un trou de souris,
18:33 une petite fenêtre à pouvoir s'expliquer.
18:35 Et donc quand les lecteurs lui disent, mais attendez, vous n'avez pas mouillé votre chemise etc.
18:39 C'est vrai que, alors d'une part, lui-même, je pense, ne souhaitait pas le faire pendant la campagne,
18:43 parce que sa réforme, c'est vrai qu'elle est existentielle cette réforme.
18:46 Les Français, il y a deux choses en quelque sorte avec lesquelles on pouvait se faire accrocher
18:49 dans un pays qui décline quand même, pour l'industrie publique etc.
18:54 Il restait en quelque sorte le chômage indemnisé et les retraites.
18:57 C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a une atteinte sur les retraites,
18:59 et ça, donc, mes camarades ont raison de dire que ce dommage-là, il va rester, on vit avec,
19:04 et donc la brisure là-dessus, elle est durable.
19:07 Mais en revanche, pourquoi est-ce qu'il dit qu'il n'a pas mouillé la chemise ?
19:10 Non, il ne voulait pas le faire parce que c'était éclivant.
19:13 Mais aujourd'hui, il apparaît totalement seul, et c'est vrai que les lecteurs l'ont beaucoup interpellé
19:18 sur l'espèce d'inefficacité de ministres inaudibles.
19:22 Par exemple, à un moment, on s'est rendu compte qu'ils n'avaient aucune idée du nom du ministre de l'écologie.
19:27 Personne parmi les 11 lecteurs, aucun ne savait qui était le ministre de l'environnement.
19:32 Pourtant, cause numéro 1, comme...
19:33 Christophe Béchet, pour la fin.
19:34 Oui, voilà, Christophe Béchet.
19:35 Il a fallu le leur dire.
19:36 Certains ont dit Mme Pompili, d'autres ne savaient absolument pas.
19:40 Enfin bref, tout ça pour dire qu'il y a un gouvernement inexistant,
19:43 et ça, évidemment, c'est une faiblesse importante pour ce président.
19:46 Et qui lance des chantiers ? Le président, et notamment celui de l'immigration,
19:49 on voit cela après le Fil info, 20h22, c'est Damien Maistre.
19:54 Emmanuel Macron assure que les protestations ne l'empêcheront pas d'avancer.
19:58 Il l'affirme cet après-midi en marge d'un sommet sur l'énergie éolienne en mer,
20:03 depuis Ostende, en Belgique.
20:05 "Je continue de me battre", dit-il, alors qu'une cinquantaine de manifestants
20:09 contre la réforme des retraites étaient à nouveau présents pour l'accueillir à son arrivée.
20:14 Des manifestants qui exaspèrent parfois les élus.
20:17 Le député Renaissance des Bouches-du-Rhône, Jean-Marc Zulzi,
20:20 a dit que la France n'arrêtera pas ses opérations contre la délinquance.
20:24 Aujourd'hui, son intention de porter plainte a pris une casseroleade
20:27 en marge de ses déplacements.
20:29 Selon lui, ces intimidations ne sont plus des manifestations, mais du harcèlement.
20:34 Le préfet de Mayotte assure lui que la France n'arrêtera pas son opération
20:38 contre la délinquance, déclaration cet après-midi,
20:41 alors que les Comores refusent désormais l'accostage de bateaux français
20:45 transportant des migrants en situation irrégulière.
20:47 Le préfet de Mayotte a dit qu'il n'a pas de plan de délinequance.
20:50 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
20:52 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
20:54 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
20:56 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
20:58 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
21:00 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
21:02 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
21:04 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
21:06 Il a dit qu'il n'a pas de plan de délinquance.
21:08 Et ainsi on se m'a dit.
21:10 [Musique]
21:19 En compagnie d'Alexandre H. Fartsbrode de Libération,
21:22 Laurent Sey et éditorialiste Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en France
21:25 et d'Arnaud Benedetti de la revue Politique et Parlementaire.
21:29 Parmi les multiples chantiers lancés par le président de la République,
21:32 il y a donc celui de l'immigration avec du changement
21:35 sur la façon de le conduire suite au débat chaotique sur la réforme des retraites.
21:39 L'exécutif avait décidé de saucissonner le projet de loi.
21:43 Une partie pour accélérer les expulsions des personnes en situation irrégulière
21:47 et une autre pour régulariser les travailleurs des métiers en tension.
21:51 Emmanuel Macron veut finalement un seul texte efficace et juste
21:55 et vite comme le précise son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
21:59 Moi je souhaite que ce soit le plus rapidement possible.
22:03 La fin de la session parlementaire est bientôt, c'est à la fin du mois de juin.
22:07 Il faut que cette année nous ayons un projet de loi voté par le Parlement.
22:11 C'est un texte cohérent, c'est un texte difficile,
22:14 mais c'est un texte que veulent les Français.
22:16 Les Français veulent qu'on soit plus ferme sur l'intégration,
22:18 plus ferme sur l'immigration.
22:20 Gérald Darmanin sur France 2 ce matin et puis le président temporise.
22:23 Aujourd'hui depuis la Belgique, la Première ministre verra
22:26 avec la présidente de l'Assemblée, le président du Sénat et les forces politiques
22:30 ce qui a le plus de chances d'avancer.
22:33 C'est-il ce qu'il veut, Laurence Ayé ?
22:35 Je crois que la situation est très compliquée parce qu'il n'y a pas de majorité.
22:38 Donc depuis le départ, j'ai été très surprise d'ailleurs au début de la législature
22:43 parce qu'il y avait même des députés Renaissance qui disaient c'est formidable,
22:46 même la présidente de l'Assemblée nationale, le pays maintenant va être représenté,
22:50 ça va nous amener à faire des alliances.
22:52 Il faut mal connaître quand même les habitudes politiques françaises
22:55 pour imaginer que ça allait bien se passer.
22:57 C'est très difficile de faire des alliances, il y a des lois qui sont moins connues texte par texte
23:03 mais là on est dans une, comme la situation en plus est crispée, dans une très grande difficulté.
23:09 Ça va être un test en fait l'immigration, parce que si la LR ne soutient pas ce texte,
23:15 alors je sais bien que parmi les mesures il y en a une, notamment la régularisation
23:18 des travailleurs qui sont en situation irrégulière,
23:21 mais si c'est bien verrouillé, bien expliqué, je ne vois pas en quoi ça poserait problème,
23:26 mais si la LR ne joue pas le jeu de voter sur l'immigration,
23:30 ça veut dire que la difficulté du texte par texte est vraiment insurmontable.
23:36 Donc si la droite après cette désavouée sur les retraites se désavoue sur l'immigration,
23:40 tout va partir si vous voulez, et là je pense que le président de la République
23:44 sera peut-être amené à revoir les choses par rapport à ses projets,
23:48 éventuellement peut-être d'une dissolution, parce que si plus rien ne passe,
23:51 on ne va pas laisser le pays bloqué.
23:53 Non mais la droite ne s'est pas désavouée sur les retraites,
23:55 parce que s'il n'y avait pas eu la droite, la motion de censure...
23:58 On se souvient qu'il y avait un accord...
24:00 Il y a eu un certain nombre de parlementaires, il y a eu un certain nombre de députés...
24:04 Le Sénat, la majorité au Sénat a voté le texte, a permis d'ailleurs l'adoption du texte au Sénat,
24:10 et ensuite à l'Assemblée Nationale quand même, le fait que les LR ne votent pas majoritairement
24:15 la motion de censure a sauvé d'une certaine façon le gouvernement de Madame Borne.
24:19 Alors en effet, avec des tensions qui sont très fortes aujourd'hui chez LR.
24:23 Mais pour en revenir à la question de l'immigration, moi si vous voulez, ce que vous avez narré tout à l'heure,
24:29 ces changements de pieds traduisent bien l'immense difficulté dans laquelle se retrouve aujourd'hui
24:33 l'exécutif Emmanuel Macron, parce qu'on nous a dit deux ou trois choses différentes
24:37 dans une séquence de temps extrêmement réduite, ce qui signifie qu'aujourd'hui, manifestement,
24:42 Emmanuel Macron est tout à fait conscient qu'il a une difficulté avec l'Assemblée Nationale
24:48 pour faire adopter ce texte. Et je ne vois pas les raisons aujourd'hui pour lesquelles,
24:52 si on reste sur un point de vue purement politique, nous ne rentrons pas dans le contenu même du texte,
24:57 sur un point de vue purement politique, je ne vois pas les raisons pour lesquelles aujourd'hui
25:00 les Républicains continueraient à apparaître comme les supplétifs d'Emmanuel Macron.
25:06 Sauf, sauf, sauf, à décider qu'on rentre dans une autre séquence politique,
25:10 et éventuellement peut-être dans 100 jours, la constitution d'une nouvelle majorité.
25:16 Mais quand on regarde quand même là aussi les études d'opinion de près,
25:19 on voit que l'électorat républicain n'est pas favorable à cette solution.
25:24 Et je ne suis pas du tout sûr qu'au sein du groupe parlementaire,
25:27 ne serait-ce que du groupe parlementaire LR à l'Assemblée Nationale,
25:30 il y ait une majorité de députés pour, disons, d'une certaine manière,
25:35 essayer de construire une alliance, ou en tout cas un compromis, avec Emmanuel Macron et son gouvernement.
25:40 Avec cette majorité relative à l'Assemblée, on l'a dit, 53 voix manquent au camp présidentiel.
25:45 L'idée de scinder ce projet de loi en deux était plutôt bonne sur le papier.
25:49 S'appuyer sur la droite pour la partie expulsion, entre guillemets,
25:52 sur la gauche pour la partie intégration.
25:54 Pourquoi en changer, Alexandra Schwarzbrot ?
25:56 – Voilà, la question. On revient au combat.
25:59 Il veut aller Emmanuel Macron à ses idées fixes.
26:04 – Le président du Sénat n'en veut pas.
26:06 – Voilà, non mais, et puis, si vous voulez, sur le fond, on n'a pas besoin de ce projet de loi.
26:12 C'est uniquement pour parler à l'électorat de droite.
26:17 Et moi, je trouve que c'est affligeant.
26:19 Il y a tellement d'enjeux en ce moment. On fait face à tellement de défis.
26:24 Encore une fois, le défi climatique, ce n'est pas un truc de bobo écolo.
26:30 On est en train de se rendre compte que là, le mur, il arrive.
26:34 Donc l'enjeu est considérable. Les choses à faire sont considérables.
26:39 Emmanuel Macron parlait d'élan dans, je ne sais plus, c'était la semaine dernière, dans son allocution.
26:47 Mais là, il nous faudrait un élan gigantesque.
26:50 Et donc, ce projet de loi immigration, ça n'a aucun sens de le faire maintenant,
26:56 dans la situation politique dans laquelle nous sommes.
27:00 C'est extra… Enfin, ça n'a pas de sens.
27:02 – On continuera d'évoquer ce dossier de l'immigration,
27:05 ainsi que celui à venir de la rénovation énergétique des écoles.
27:09 Après le flash, il est 20h30.
27:11 [Générique]
27:18 – Mais oui, c'est l'heure de l'info avec Maxime Glorieux. Bonsoir Maxime.
27:20 – Bonsoir à tous. Trois ministres sur le terrain aujourd'hui,
27:24 et trois concerts, deux casseroles, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti dans la Sarthe,
27:28 le ministre de l'Éducation nationale à Lyon, ou encore celui de la Santé à Poitiers,
27:33 François Brun, qui accompagnera Emmanuel Macron demain dans le Loir-et-Cher,
27:37 un déplacement pour échanger sur les déserts médicaux avec des soignants d'une maison de santé.
27:43 Un an jour pour jour après la réélection du chef de l'État,
27:46 plus de 400 concerts de casseroles ont lieu en ce moment même partout en France,
27:51 notamment devant des mairies.
27:53 À Paris, la cérémonie des Molières pourrait être marquée par l'intervention de la CGT-Spectacle,
27:58 qui appelle à réserver un comité d'accueil à la ministre de la Culture.
28:02 Deux militants de la mouvance d'ultra-droite ont été condamnés à six mois de prison ferme.
28:07 Ils ont été interpellés samedi, lourdement armés à leur retour d'Ukraine.
28:12 L'avocat des familles des mineurs percutés à Scooter à Paris porte plainte contre Eric Zemmour,
28:18 plainte pour apologie de tentative de meurtre.
28:21 Le polémiste a notamment justifié l'action des policiers par le fait que ces mineurs faisaient du rodéo sans casque.
28:28 Un des trois policiers impliqués a été mis en examen.
28:31 Un dernier vol de l'armée française ce soir pour évacuer les ressortissants bloqués au Soudan,
28:37 où le conflit sur place entrera demain dans son dixième jour.
28:41 200 Français ont été exfiltrés.
28:43 Washington se dit très préoccupé par la présence sur place du groupe russe Wagner.
28:49 [Musique]
28:59 Ils sont quatre ce soir, les informés, Arnaud Bénédetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire,
29:03 Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en France,
29:06 Laurence Ayer, éditorialiste chroniqueuse politique,
29:08 et Alexandra Schwarzbrot de Libération.
29:11 On s'arrête encore quelques minutes sur ce projet de loi immigration
29:13 parce qu'il a mis en avant une divergence, semble-t-il, au sein de l'exécutif,
29:17 sur le 49-3. Elisabeth Borne s'est engagée, après la séquence des retraites, à ne pas l'utiliser.
29:22 Ce passage en force en dehors des textes budgétaires.
29:25 Emmanuel Macron lui semble ne pas l'exclure dans cette interview au Parisien Aujourd'hui en France.
29:30 C'est un choix du Premier ministre et le Président l'accepte ou pas, c'est ce qu'il répond.
29:34 Ça veut dire quoi Henri Vernet ?
29:35 Ça veut dire que pour lui il n'est pas exclu d'y recourir à la fin,
29:38 si évidemment en respectant cette diarchie, cette répartition des rôles,
29:42 si évidemment la Première ministre l'y invite.
29:44 En même temps on peut supposer quand même qu'ils ont chacun le contact l'un de l'autre,
29:47 qu'ils peuvent se parler, qu'ils peuvent éventuellement élaborer des tactiques,
29:51 voire des stratégies et que donc à un moment, si vraiment le Président tient à ce texte,
29:56 qu'il y tient avant l'été ou en tout cas dans un délai relativement bref,
30:00 et que donc la majorité, comme l'ont décrit mes prédécesseurs, est extrêmement difficile à trouver,
30:06 eh bien un jour ou l'autre il faudra peut-être réutiliser le 49-3.
30:09 Ce qui serait de nouveau en effet une défaite un petit peu politique.
30:12 Néanmoins l'article existe et c'est vrai que vous l'avez dit, il y a eu des dissensions,
30:17 c'est-à-dire que certains, sans doute le Président lui-même,
30:20 comme il le fait remarquer de manière un peu soft mais quand même très transparente dans l'interview,
30:26 à Gérald Darmanin, qui tient absolument à ce texte, ont reproché à Elisabeth Borne
30:32 le fait de s'être lié les mains par avance en disant qu'elle n'utiliserait pas sur ce dossier immigration le 49-3.
30:38 Alors vous parliez du saucissonnage au début, parce qu'en effet l'idée du saucissonnage c'était de dire
30:42 "Ok, je fais un texte sur la régularisation des titres de séjour pour les travailleurs irréguliers
30:49 mais qui sont dans des secteurs à tension, des métiers sous tension,
30:52 c'est-à-dire la restauration, l'agriculture, enfin des métiers où il y aurait besoin,
30:56 et dont on ne cesse d'ailleurs de diminuer le nombre de dossiers qui pourraient être concernés,
30:59 on parle de 7 à 8000 cas, ce qui devient entendable si je puis dire pour la droite.
31:05 Et donc ça faisait plaisir, disons, à l'aile gauche de la Macronie, et donc ça aurait pu passer.
31:11 Et puis l'autre partie du saucisson, c'était le morceau d'urcissement des OQTF,
31:17 les obligations de quitter le territoire, et là évidemment on satisfaisait la droite.
31:21 Mais revenir à un seul texte, d'abord ça signe l'échec un petit peu des manœuvres politiciennes,
31:27 finalement il n'y aurait eu de majorité ni dans un morceau du saucisson, ni dans l'autre,
31:31 mais il se trouve qu'en plus ça correspond quand même à une certaine, il dit que j'en sais rien,
31:37 mais quand même à un certain respect des députés et des électeurs.
31:39 Et il prépare peut-être un 49.3.
31:41 Parce que ça, le 49.3 par texte, en tout cas, là il y est,
31:45 et s'il n'y a qu'un seul texte, ils peuvent le faire passer en force si jamais.
31:48 Exactement, voilà.
31:49 Je crois qu'il faut rester en cohérence avec ce qu'on pense soi-même du 49.3, c'est-à-dire que
31:52 je pense que le Président de la République considère que le 49.3 est un outil démocratique,
31:58 et peut-être que certains considèrent que c'est…
32:01 Peut-être pas un outil démocratique, mais il a en tout cas dit dans son allocution
32:04 que le Conseil constitutionnel l'avait validé.
32:06 En tout cas, et peut-être que je me trompe, je n'ai pas entendu le Président être contre le 49.3
32:14 ou le remettre en cause, contrairement effectivement à la Première Ministre
32:17 qui a fait cette annonce à l'AFP.
32:19 Donc il y a un moment, il faut savoir, il faut quand même un peu de cohérence,
32:22 parce que soit vous trouvez que le 49.3 est quelque chose d'un peu honteux et pas terrible…
32:27 - Sur le bras ou quoi ?
32:28 - Et que, en fait, quelque part, vous le laissez diaboliser comme il l'a été diabolisé à outrance
32:34 par certains, je trouve ça… Moi, je considère que le 49.3 est un outil comme un autre.
32:39 Après, chacun a sa conception et on n'en faisait pas tant d'histoire.
32:42 Et quand on dit « on a passé je ne sais pas combien de 49.3 », non, c'était sur un texte budgétaire.
32:47 Donc peut-être quand même, c'est pas comme si on avait tout passé au 49.3.
32:50 - La réforme des retraites n'est pas une réforme banale.
32:52 - Mais d'accord, mais soit vous… Mais donc vous êtes contre.
32:55 - Mais non, c'est pas la question.
32:57 - Écoutez-vous, répondez-vous.
32:59 - Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut de la cohérence pour chacun.
33:02 C'est-à-dire, si le président de la République considère que le 49.3 est un outil démocratique habituel,
33:08 eh bien, il tient sa ligne.
33:09 Et si la Première ministre considère que c'est quelque chose de problématique,
33:13 là, effectivement, elle se met dans une impasse.
33:15 Parce qu'elle se prive, en fait, d'un outil qui sera peut-être nécessaire.
33:19 - Arnaud Benadetti.
33:20 - Non, la difficulté, non, mais que le 49.3 soit un outil constitutionnel, ça, il l'est depuis 1958.
33:24 C'est pas une chose nouvelle.
33:26 Il y a eu quand même un sujet véritable, c'est qu'il n'y avait pas que le problème du 49.3.
33:30 - C'était l'accumulation de tous les textes.
33:32 - Il y avait finalement l'utilisation de tous les outils qui sont constitutifs de ce qu'on appelle le parlementarisme rationalisé
33:36 dans une séquence parlementaire donnée qui peut avoir posé problème.
33:40 - On peut le rappeler rapidement, c'est les faits qui ont réduit la durée des débats.
33:43 - Qui ont duré le 47.1, le vote bloqué au Sénat, etc.
33:48 Bon, mais ça, c'est une réalité.
33:50 Et ça a été d'ailleurs, bon, en l'occurrence, validé par le juge suprême, le conseil constitutionnel.
33:56 Ce qui est quand même nouveau aujourd'hui par rapport à, j'allais dire, à des époques différentes,
34:01 c'est que la perception, qu'on le veuille ou non, du 49.3 n'est plus la même.
34:04 C'est-à-dire ce qui était fondamentalement, in fine, accepté par l'opinion publique, par les jeunes notamment,
34:10 c'est quelque chose, c'est un outil qui certes est constitutionnel,
34:13 mais qui politiquement est fondamentalement destructeur pour l'image d'un exécutif.
34:17 Parce que ça donne le sentiment que l'on va passer en force.
34:20 D'ailleurs, je n'en veux que pour preuve, les jeunes ont commencé à rentrer dans le mouvement
34:23 après que le gouvernement ait dégainé le 49.3.
34:26 Donc on voit bien qu'il y a un sujet qui n'est pas un sujet d'ordre constitutionnel, ça je suis tout à fait d'accord.
34:31 Mais il y a un vrai sujet politique et qui vient en plus se greffer sur, encore une fois, la personnalité d'Emmanuel Macron.
34:36 - Ça abonde sur le procès en mépris qui est fait au président Macron.
34:39 - Ça abonde, si vous voulez, cette image d'un président qui est un président qui passe en force,
34:43 qui méprise ou qui serait arrogant.
34:45 - C'est pas le conditionnel, mais en tout cas, il y a d'une certaine façon,
34:48 cette image qui vient quelque part se cristalliser dans l'opinion
34:52 et qui rend beaucoup plus difficile l'usage du 49.3 que par le passé.
34:55 - Alexandra Chassol, Libération.
34:56 - Dans cette crise politico-sociale qu'on est en train de vivre, il y a clairement un avant et un après 49.3.
35:01 C'est-à-dire qu'on a été dans une contestation de la réforme des retraites jusqu'au 49.3.
35:06 Et après le 49.3, on a vraiment été dans une contestation beaucoup plus globale
35:11 de la façon de pratiquer le pouvoir d'Emmanuel Macron.
35:16 - Il y a eu un bon matraquage quand même sur le sujet.
35:18 - Non, pas de matraquage.
35:19 - Non, c'est-à-dire ?
35:20 - Je ne vais pas vous parler de matraquage.
35:21 - Le 49.3 étant mieux que ce soit pédagogique.
35:24 - On connaissait le 49.3.
35:26 - Je sais que bien des jeunes qui sont de l'autre côté du travail...
35:29 - Excusez-moi, c'est pas du mépris, mais questionnez les jeunes.
35:32 Ils ont découvert et mieux connu le 49.3 avec ce 49.3.
35:36 Je ne pense pas qu'il y a 6 mois, vous donneriez la rue au 49.3 à des jeunes.
35:41 Tout le monde ne le savait peut-être pas.
35:43 Mais peu importe.
35:44 Et ça n'a aucun mépris.
35:45 Et je suis contente de voir que justement tous ces articles de constitution
35:47 mènent à discuter de ça.
35:48 Parce que c'est bien qu'il y ait un débat démocratique.
35:50 Parce que peut-être que oui, il faudra changer les choses.
35:52 Et ça fait partie du débat.
35:53 Et tant mieux que les jeunes n'y participent.
35:55 Mais j'ai une théorie que personne ne partage.
35:58 Mais je vais vous en faire part quand même.
36:00 Je pense que même si la loi a été votée à très peu de voix à l'Assemblée nationale,
36:04 le discours qui aurait eu derrière par les gens qui la contestent,
36:07 et ils ont le droit de la contester,
36:08 ça aurait été "c'est un vol démocratique, elle est passée à 3 voix ou à 4 voix".
36:12 On ne pourra pas le savoir.
36:14 Mais là, c'est l'histoire du 49.3.
36:16 Mais à partir du moment où les gens étaient opposés,
36:18 ils sont opposés au fond de la réforme.
36:20 Vous croyez que ça aurait changé quelque chose dans leur opposition,
36:23 le fait que l'Assemblée nationale la vote à 3 voix ?
36:25 Les gens qui sont opposés resteraient opposés.
36:27 On ne peut pas contester la légitimité du Parlement élu par le peuple.
36:31 L'Assemblée nationale en tout cas.
36:33 On ne peut contester non plus qu'un outil démocratique
36:35 qui a été validé notamment par le Conseil constitutionnel.
36:37 Ce que je veux dire par là, c'est que le rejet de la réforme est très important sur le fond,
36:41 et que ce rejet serait resté le même,
36:43 même s'il était passé par 3 voix à l'Assemblée nationale.
36:45 Je pense que LFI et les syndicats avaient déjà prévu les pancartes.
36:48 Vol démocratique à 3 voix près, vous nous faites passer la réforme.
36:52 Allez, autre chantier, on l'aborde dans les prochaines minutes,
36:55 celui de la restauration écologique des écoles,
36:58 après le Fil info 20h40.
36:59 Damien Mestre.
37:02 Les premiers et derniers vols doivent décoller ce soir depuis le Soudan
37:05 pour évacuer des ressortissants français.
37:07 Ils sont déjà près de 200 à avoir quitté la zone,
37:09 alors que le pays est en train de basculer dans une guerre civile
37:12 entre armée et paramilitaire depuis plus d'une semaine.
37:15 Aujourd'hui, les Etats-Unis font part de leurs préoccupations
37:18 quant à la possible présence du groupe de mercenaires russes Wagner.
37:22 À Mayotte, les rotations de bateaux entre le territoire français et les Comores
37:26 sont toujours suspendues ce soir.
37:28 Décision du ministre de l'Intérieur comorien
37:31 qui refuse l'accostage des navires français transportant des migrants
37:34 en situation irrégulière, expulsé du territoire français.
37:37 Des évacuations dans le cadre de l'opération dite "wambushu"
37:40 que le préfet de Mayotte dit vouloir reprendre rapidement.
37:43 Des concerts de casserole à nouveau devant les mairies partout en France.
37:48 Les opposants à la réforme des retraites sont à nouveau mobilisés en ce moment même.
37:51 Ils veulent marquer l'anniversaire de la réélection d'Emmanuel Macron il y a un an.
37:55 Et puis Tadej Pogacar sera bien opérationnel cet été pour le Tour de France.
37:59 C'est le médecin du cycliste slovene qui l'annonce ce soir au lendemain de sa chute
38:03 lors de la classique Liège-Bastogne-Liège.
38:05 Tadej Pogacar qui a voulu rassurer ses fans malgré sa fracture au poignet.
38:09 Il dit avoir hâte de les retrouver posant tout sourire avec son bras dans le plâtre.
38:13 Avec Henri Vernet du Parisien Aujourd'hui en France,
38:25 Laurence Saillet chroniqueuse politique,
38:27 Alexandra Schwarzbrot de Libération et Arnaud Benedetti rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
38:33 Autre chantier c'est le cas de le dire lancé par le président de la République,
38:37 la restauration écologique des écoles.
38:39 Emmanuel Macron estime qu'il y a trop d'écoles qui sont des passoires thermiques
38:43 où les enfants se les gèlent puis ont trop chaud.
38:45 Ce sont les mots du président qui promet donc de les rénover.
38:48 Il promet pour cela des financements mais sans préciser ni le calendrier ni l'enveloppe.
38:53 La députée écologiste Sandrine Rousseau critique le chef de l'État rappelant que l'école est une compétence des communes.
38:59 Déjà c'est les communes qui le font, c'est pas Emmanuel Macron.
39:01 La deuxième chose c'est que là, le truc de c'est les enfants qu'il faut les éduquer.
39:06 En fait c'est lui qu'il faudrait éduquer à la question de l'écologie.
39:09 Là on a besoin d'un président éduqué à la question de l'écologie.
39:12 Il n'est pas en train de le dire.
39:13 Ah non, pas du tout, du tout.
39:15 Là on est dans une telle situation de catastrophe imminente
39:20 que chaque euro que nous dépensons devrait être regardé à l'aune de ses effets sur l'écologie.
39:26 Et là il n'y a rien.
39:28 Sandrine Rousseau sur LCI, c'est un procès qui revient souvent et pas uniquement de la part de l'opposition.
39:33 Pourtant Emmanuel Macron défend un bilan en matière d'écologie avec des lois votées lors du précédent quinquennat.
39:39 On peut citer par exemple la loi Climat et Résilience qui vise notamment la neutralité carbone en 2050.
39:45 Et même en début d'année, dans ce quinquennat, il y a eu cette loi sur l'accélération des énergies renouvelables.
39:50 Alexandra Schwarzbrot de Libération, pourquoi il ne parvient pas à s'imposer comme un président progressiste en faveur du climat ?
39:57 On est très très loin du compte au niveau, en termes d'écologie et de préparation à la catastrophe qui vient, qui arrive.
40:04 Et dont on sait qu'elle est là, qu'elle arrive.
40:06 Il y a des études récentes, on a fait la une de Libé samedi là-dessus, sur un Paris à 50 degrés.
40:12 C'est plus du tout un film catastrophe.
40:16 C'est une réalité qui va bientôt s'imposer à nous.
40:19 Et on a l'impression qu'Emmanuel Macron, dans sa logique très libérale, on l'a bien vu,
40:26 pendant son premier quinquennat et même sa première année, privilégie toujours les entreprises, le grand capital,
40:35 et parfois au détriment de la question écologique.
40:39 On l'a bien vu aussi, son rapport au lobby sur les pesticides.
40:43 Il faut bosser, il faut ramer pour arriver à imposer des normes qui soient beaucoup plus favorables aux citoyens.
40:51 Et il a promis beaucoup de choses.
40:53 C'est ça le problème.
40:55 Le problème c'est sa parole, c'est la confiance qu'on a dans le président.
40:59 C'est une bonne chose la rénovation des écoles.
41:03 Il y a un chantier monstrueux, et pas seulement dans la rénovation thermique.
41:07 Souvenez-vous, pendant le confinement, pendant la pandémie,
41:10 les élèves n'avaient même pas de savon pour se laver les mains, alors qu'on leur disait qu'il fallait se laver les mains.
41:15 Bref, il y a un chantier incroyable à faire dans la rénovation thermique des écoles.
41:21 Et je pense que c'est bien de le faire.
41:23 Mais si réellement les faits suivent les paroles.
41:26 Pour l'instant, il y a beaucoup de paroles et très peu de faits.
41:28 Il y a un problème de promesses non tenues selon voir Nobéné Détille ?
41:32 Il avait créé un espoir en tout cas, lorsqu'il avait été élu en 2017,
41:37 notamment en ayant cette prise de guerre que beaucoup de présidents de la République avaient voulu avoir avant lui.
41:43 - Avec Nicolas Hulot. - Avec Nicolas Hulot.
41:45 Puis quelque part, ça s'est un peu dissipé ensuite, après le départ de Nicolas Hulot.
41:49 Et puis il y a eu la crise des Gilets jaunes, qui a joué quand même un rôle important,
41:52 je pense, peut-être dans le rapport à ce thème de la part d'Emmanuel Macron.
41:59 - Les Gilets jaunes, crise déclenchée par la taxe carbone, etc.
42:02 - Crise quand même par l'augmentation de la taxe carbone,
42:05 qui a été vécue comme une expression de l'écologie punitive.
42:09 Donc vraisemblablement là-dessus, il a peut-être vu qu'il y avait un sujet avec l'opinion,
42:14 en tout cas, et qui ne pouvait pas s'aligner sur ce qu'il considérait comme l'écologie la plus contraignante,
42:21 que peuvent défendre parfois un certain nombre de verts.
42:23 Mais la vérité, c'est que quand même, Emmanuel Macron, c'est quand même...
42:26 Je ne suis pas sûr qu'il soit libéral, mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il est productiviste, clairement.
42:30 Et qu'il appartient plutôt à cette école politique-là.
42:32 Et donc ça, c'est vrai qu'à un moment donné, il y a une contradiction inévitable
42:35 entre un certain nombre d'exigences sur le plan environnemental et le modèle productiviste.
42:40 - Et ça s'entend quand il dit "il faut que les pays avancent, il faut avancer, qu'ils n'avancent pas en lueur".
42:45 - C'est peut-être la limite, pour convaincre l'électorat écologiste, j'allais dire, le plus déterminé,
42:49 c'est peut-être la limite de ce que l'on appelle l'écologie de gouvernement, d'une certaine manière.
42:53 - Pour revenir juste sur les propos de Sandrine Rousseau, qui n'ont pas été contestés,
42:56 mais il faudrait qu'elle creuse un petit peu, parce que c'est pas l'État, c'est seulement...
43:00 Quand elle dit "les écoles", c'est seulement les communes.
43:03 Il y a deux choses, déjà. Il y a l'État qui est propriétaire d'un très grand nombre de bâtiments.
43:07 Peut-être que c'est 60% de mémoire à vérifier. Et le reste, 40%, c'est le bâti scolaire.
43:12 Et ensuite, il n'y a pas que les communes, il y a les départements et les régions.
43:15 Donc autant être précis si on veut dire qu'on raconte n'importe quoi.
43:19 - Les écoles, ce sont les communes, collèges, départements, lycées, régions.
43:23 - Mais s'il y a, si vous voulez, une dynamique engagée par l'État pour ce projet de rénovation,
43:28 qui coûte très très cher, il faut le dire, et c'est pour ça qu'il faut en profiter aussi
43:32 pour ouvrir les marchés publics à nos petites entreprises, ça peut être une démarche aussi qui est bonne pour cela.
43:39 - Et ça fait du bien aux bâtiments qui ne va pas très bien en ce moment.
43:41 - De toute façon, on ne peut pas rester dans la situation de dire "ah ben non, parce qu'il l'a dit, on ne va pas le faire"
43:44 ou alors "c'est pas suffisant". Il y a un moment où il faut avancer, parce qu'il y a un vrai problème.
43:48 Combien d'enfants cet hiver ont eu froid, effectivement, et combien d'enfants ont eu trop chaud ?
43:54 Donc s'en occuper, c'est bien. Maintenant, c'est un énorme chantier.
43:57 Il y a une commission qui va rendre un rapport sur le sujet du financement,
44:00 et c'est vrai que ça demande énormément d'investissement.
44:02 - Un département très touché par le réchauffement climatique, c'est Mayotte,
44:05 et qui fait la une pour un autre sujet, l'opération Wambushu, en l'occurrence reprise en Mahorais.
44:12 Opération qui est donc lancée comme si un territoire français avait été pris,
44:16 mis en place pour lutter contre la délinquance et contre l'immigration illégale
44:20 dans ce 101e département situé dans l'océan Indien.
44:23 Plus la moitié des 350 000 habitants de cette île n'est pas français, selon l'INSEE,
44:27 venant surtout des Comores, les bidonvilles, les bangas, comme on les appelle là-bas,
44:31 sont particulièrement visés. Elita ira au bout de cette opération, promet le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.
44:38 - Les opérations que nous menons aujourd'hui, de lutte contre la délinquance,
44:43 et de lutte contre la déclinance avec leurs conséquences sur l'immigration clandestine,
44:48 on les arrêtera pas. Les opérations qu'on montre de sécurisation, elles se déroulent normalement.
44:53 Vous avez derrière vous la présence des gendarmes des CRS, ils sont là aujourd'hui, ils seront là demain.
44:59 On va continuer parce que cette opération est nécessaire à la sécurité des Mahorais.
45:03 Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, qui espère par ailleurs la reprise des rotations de bateaux vers les Comores,
45:09 puisque le ministre comorien a refusé l'accostage des bateaux, s'en prenant à la France qui fait les choses de façon unilatérale.
45:15 Opération controversée qui démarre finalement plutôt mal. A-t-elle été bien préparée Henri Vernet ?
45:21 - Honnêtement, en n'étant pas sur place, elle n'a pas suivi ce dossier de très près.
45:26 - En tout cas, ça fait un moment qu'on en entend parler.
45:28 - Oui, parce que le problème de Mayotte, je veux dire qu'il ne date pas d'hier.
45:32 Ça fait très longtemps que dans un archipel où Mayotte est le seul territoire à avoir refusé l'indépendance en 1975,
45:41 évidemment, il fait figure d'attractivité parce que tout simplement, le PIB, aussi misérable soit-il Mayotte,
45:48 il est malgré tout dix fois supérieur aux îles comoriennes environnantes.
45:52 Donc tout simplement, il y a un effet d'appel d'air là qui est très réel et qui dure depuis des décennies
45:56 et simplement avec une situation du coup de congestion, de délinquance qui s'est établie dans cette île,
46:02 de bidonvilles que vous avez rappelé il y a quelques minutes qui poussent de manière totalement désordonnée
46:10 et donc réellement une vie qui devient justement invivable.
46:14 Donc ce dossier, il est là. Et puis d'ailleurs, je sais que quand on évoquait ce référendum,
46:19 on disait souvent, on réalisait que Paris n'avait qu'une envie, c'était que tous, que tous les territoires,
46:24 que l'ensemble de l'archipel vote pour l'indépendance, justement pour ne pas avoir, j'allais dire,
46:29 à gérer cette situation qui était explosive depuis le début. Donc est-ce qu'elle a été mal préparée ?
46:34 Je veux dire, ça fait quand même des décennies qu'elle peut être préparée.
46:37 Non, simplement, ce qui s'est passé là, c'est qu'en effet, visiblement, l'idée, c'est d'ériger cette opération
46:43 en exemple, en test de ce qui pourrait se passer. C'est une façon aussi de montrer les muscles
46:48 par rapport à cette loi immigration qui se prépare. Et là, d'ailleurs, j'en reviens à ce dossier
46:54 qu'on évoquait juste précédemment. Parce que bien sûr que là, il y a des arrières-pensées politiques
46:59 qui sont très, très importantes et qu'en montrant de la fermeté sur Mayotte, c'est pour ça qu'en effet,
47:03 comme le dit le préfet, cette opération, évidemment qu'elle ira au bout. Maintenant, les Comoriens
47:08 eux-mêmes ont eu le possible de la contrecarrer puisqu'ils refusent de prendre les bateaux des gens,
47:12 d'accueillir, d'ouvrir les ports aux bateaux des gens qui sont ici.
47:16 Pourtant, ils étaient engagés par le passé, mais là, ils refusent.
47:19 Oui, ils refusent parce qu'ils se rendent compte qu'en nombre, ça va leur créer dans une île
47:23 qui est déjà très peu, déjà pas mal déstabilisée. Ça ne peut qu'accroître les problèmes.
47:27 Et donc, montrer cette fermeté, pourquoi ? Pour prendre dans l'hexagone, j'allais dire,
47:32 à revers une droite qui exige de la fermeté, qui en aura sans doute dans le projet de loi tel qu'il est conçu
47:40 et des sondages qui sont faits évidemment par le gouvernement actuellement et par un peu tous
47:44 et qui montrent quand même que l'opinion est plutôt favorable à la fermeté.
47:47 Arnaud Benedetti demande la parole de la revue politique et parlementaire.
47:50 Vous l'aurez, Arnaud, juste après le Fil info, 20h50. Damien Mestre.
47:54 [Musique]
47:56 Des concerts de casserole sont organisés en ce moment même partout en France
48:00 dans plus de 400 rassemblements à l'initiative des opposants de gauche.
48:03 À la réforme des retraites, un peu plus tôt dans la journée, c'est le ministre de l'Éducation nationale
48:07 qui a dû réorganiser au dernier moment sa visite de l'Institut National Supérieur du Professeurat à Lyon.
48:12 Plusieurs opposants ayant réussi à forcer une des entrées de l'établissement.
48:17 Au Soudan, l'organisation des Nations Unies réclame une nouvelle fois un cessez-le-feu
48:21 alors que les combats font rage entre l'armée et les paramilitaires.
48:24 Le chef de l'ONU qui dit aujourd'hui craindre que le conflit ne se propage dans toute la région.
48:29 C'est un signe supplémentaire de l'accélération du réchauffement climatique.
48:32 L'Espagne s'apprête à faire face à une vague de chaleur particulièrement précoce cette semaine.
48:37 Des pointes à plus de 35 degrés alors que le pays est déjà frappé par une sécheresse exceptionnelle.
48:43 Il est décrit comme violent et déséquilibré.
48:45 L'homme qui retenait aujourd'hui 4 personnes, dont son ex-compagne dans la Vienne en otage,
48:49 a finalement été interpellé.
48:51 70 gendarmes en tout ont dû être mobilisés.
48:55 Et puis 4 fois plus de candidats que de places.
48:58 200 000 personnes sont désormais inscrites pour tenter de devenir bénévole
49:02 durant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024.
49:05 C'est plus que lors des précédents JO à Tokyo, se félicitent les organisateurs.
49:10 Les candidatures restent ouvertes jusqu'à la semaine prochaine.
49:13 Opération reprise de Mayotte, opération Wombu Shukihira.
49:27 A son terme, a promis le préfet.
49:29 Gérald Darmanin est à la manœuvre sur ce dossier
49:33 puisqu'il est le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
49:36 Gérald Darmanin qui, paraît-il, a des vues sur Matignon.
49:38 En cas de post-vacant, Arnaud Bénédetti, il joue gros ?
49:41 Je ne suis pas sûr que Mayotte soit le tremplin immédiatement pour la rue de Varennes.
49:45 Mais enfin sait-on jamais. En politique, tout est possible.
49:48 Non mais d'abord, il faut rappeler que Mayotte a voté 2 fois, en 1974 et en 1976.
49:54 2 fois, les populations de Mayotte ont souhaité rester françaises.
49:58 Ensuite, il faut voir, bien sûr qu'il y a peut-être des arrières-pensées politiciennes,
50:03 ou politiques, en tout cas, récemment.
50:05 Mais il y a aussi une réalité sur le terrain.
50:07 C'est qu'il y a une hausse considérable de la délinquance,
50:10 que la population de Mayotte et les élus de Mayotte demandent depuis très longtemps
50:16 une intervention qui soit une intervention qui permette de régler une bonne fois pour toute
50:21 une situation qui devient intenable pour les habitants de Mayotte.
50:24 Donc l'exécutif est obligé quand même de faire face à cette réalité qui est sur un territoire,
50:29 sur un département aujourd'hui.
50:30 Ensuite, on paye aussi les conséquences de la départementalisation.
50:32 On ne dit insuffisamment sur Mayotte.
50:35 La départementalisation qui est récente, qui date de 2009,
50:39 a malgré tout profondément bouleversé cette société locale.
50:44 Et le dernier problème, c'est que vous l'avez parfaitement dit, c'est que...
50:48 Dans quel sens ? Ça veut dire moins de moyens ? Ça veut dire quoi ?
50:51 Moins de moyens ? On a mis beaucoup de fonctionnaires métropolitains,
50:54 ce qui est peut-être une bonne chose, mais en l'occurrence qui connaissent moins le terrain local,
50:57 qui connaissent moins les traditions maoraises.
50:59 Donc il y a vraiment là-dessus une sorte de rupture culturelle qui...
51:03 Enfin, en tout cas, c'est l'avis d'un certain nombre d'observateurs qui connaissent très bien le terrain,
51:06 qui disent qu'en effet, cette départementalisation a été faite peut-être trop rapidement,
51:10 sans tenir compte de la réalité culturelle, sociale de ce terrain.
51:15 Bon, il y avait un droit coutumier à la fois de type coranique, il faut le dire,
51:19 ou malgache aussi, parce qu'on n'est pas très loin de Madagascar.
51:22 Donc il y avait toute cette réalité-là, et qui aujourd'hui a été un peu balayée par la départementalisation.
51:26 Et ensuite, l'autre sujet, c'est qu'en effet, aujourd'hui,
51:28 Mayotte apparaît comme une forme d'Eldorado pour des populations qui, bien évidemment, viennent sur place.
51:34 Alexandra Schwarzbrot, Libération.
51:36 Il y a clairement un mélange des deux, c'est-à-dire à la fois de roulement de mécanique
51:40 de la part du ministère de l'Intérieur et du ministre lui-même,
51:43 qui veut montrer que c'est un homme fort.
51:46 Le problème, et c'est vrai qu'il y a un vrai problème de délinquance, de surpopulation, de bidonvilles,
51:52 ça c'est clair, mais l'opération de ces jours-ci ne réglera pas le problème de fond.
51:59 C'est ça le problème.
52:00 C'est pas une opération comme ça qui va régler le problème là-bas.
52:03 D'ailleurs, notre correspondant a interrogé des Comoriens qui sont menacés d'être expulsés.
52:09 Il propose quand même de reloger des gens qui étaient dans des bidonvilles.
52:12 Oui, alors ça c'est bien, mais ça c'est une opération de long terme.
52:15 Non pas une opération coup de poing, mais une opération de long terme qui prenne tout ça en compte.
52:21 Parce que ceux qui vont être expulsés, s'ils arrivent à les expulser, ils nous l'ont raconté sur place,
52:27 ils reviennent au bout de deux mois, au bout de trois mois.
52:30 Donc c'est pas ça qui va régler le problème.
52:32 Là, il va donner l'impression que c'est un homme fort et qu'il va au bout de ce qu'il veut faire.
52:36 Mais en fait, dans deux mois, le problème sera le même.
52:39 Non, je pense que c'est une politique de fond, de terrain, qu'il faut mener à Mayotte
52:43 pour essayer de comprendre, de travailler au plus près du terrain,
52:48 reconstruire en effet des logements sociaux pour loger ceux qui peuvent l'être
52:52 et essayer de lutter contre cette délinquance qui s'est installée et qui empêche l'île de vivre correctement.
52:58 Et certains qui vivent dans ces bangas ne veulent pas aller dans ces logements sociaux,
53:03 puisqu'ils disent que ce sont des conteneurs, en tout cas.
53:06 Témoignage recueilli par France Info sur place.
53:08 Laurent Saillet.
53:09 Moi, j'ai une vision un peu moins cynique, peut-être.
53:11 Je crois encore que les politiques font des actions aussi pour le bien du pays,
53:14 parce qu'on est toujours en train d'analyser en disant c'est des coups de force politique, c'est de la stratégie.
53:18 J'ose espérer que quand on est ministre ou député ou quoi que ce soit, on est quand même engagé pour son pays.
53:25 Il y a des filières qui doivent être démantelées.
53:28 Et pour démanteler des filières, il y a eu 26 interpellations ce week-end, notamment de prostitution.
53:34 Oui, il faut envoyer 1800 policiers et gendarmes.
53:37 Cette partie sécuritaire, elle est quand même déjà essentielle.
53:41 Et là, il faut, et on voit la violence qu'il y a déjà contre justement les CRS qui sont engagés,
53:47 ça non plus, qui ont très peu condamnés.
53:49 La CRS 8 pourtant qui est engagée, qui a dû utiliser jusqu'à 600 grenades de lacrymogène.
53:54 Tout à fait, donc je ne pense pas qu'on ait en face...
53:56 Du bal réel tiré au sol pour...
53:58 Bien sûr.
53:59 Donc je ne pense pas qu'on ait en face des gentilles personnes qui ont envie de s'intégrer.
54:03 Donc démanteler ces filières de prostitution, de trafic avec une opération coup de poing, oui.
54:08 Et puis à un moment, effectivement, il faut expulser de Mayotte les personnes qui n'ont pas à être là.
54:15 Parce que sinon, c'est sans fin.
54:17 Les femmes viennent, je ne doute pas, de la souffrance des uns et des autres.
54:22 Ce n'est pas un jugement de dureté, mais de réalité.
54:24 Les personnes viennent accoucher à Mayotte parce qu'il y a le droit du sol et que donc on peut y rester.
54:30 Donc les maorais, et j'ai écouté Mansour Kamardine, député LR, qui disait "c'est l'opération de la dernière chance".
54:37 Je crois que ces élus-là, qui sont sur le terrain et qui vivent les choses, et qui soutiennent cette opération,
54:43 me semble-t-il, il n'est pas dans la majorité, sont les mieux placés pour évaluer en fait la nécessité absolue d'une opération.
54:51 C'est la France. On ne peut pas abandonner les maorais à leur sort, dans la difficulté dans laquelle ils sont et dans la violence dans laquelle ils vivent.
54:59 Mais ça n'empêche pas, comme la défenseur des droits, de s'inquiéter de cette opération.
55:04 Bien sûr.
55:05 On voulait évoquer également la hausse des consultations médicales, 1,50€ de plus pour aller chez le généraliste ou chez le spécialiste.
55:11 Tant pis, ce sera pour demain, puisque Emmanuel Macron repart sur la route.
55:15 Il part à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, pour évoquer l'accès aux soins.
55:19 Merci à nos informés du soir.
55:21 Alexandra Schwarzbrot, Libération, la Une, demain ?
55:24 Mais Daron sont des espions. On revient sur ce phénomène qui grimpe, qui est la surveillance numérique mise en place par les parents sur les enfants.
55:32 Henri Vernet, du Parisien, aujourd'hui en France, demain ce sera quoi ?
55:35 Pourquoi ce délai interminable pour obtenir des papiers d'identité, passeport, carte d'identité, etc.
55:39 66 jours que la Première Ministre veut diviser par deux.
55:43 Merci à vous, Laurent Saillet, éditorialiste, chroniqueuse politique, et merci à Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire.
55:51 Les informés reviennent demain, évidemment, 9h, avec Marc Fauvel et Renaud Delis.
55:57 [Musique]