Invitée de C à vous, Corinne Masiero est revenue sur son groupe "Les vaginites" qui parle d'inceste, de violences faites aux femmes.
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00:00 Vous êtes une artiste engagée comme la citoyenne, aussi bien au cinéma, au théâtre, à la télé, que sur scène avec votre groupe punk, les Vagilines.
00:09 - Ouais.
00:10 [Musique]
00:27 - Rage contre le machiste. Vous lui envoyez bien. Il faudrait inviter Vincent sur scène, puisque vous chantez.
00:33 - Bah oui, tu chantes toi, tu me le dis de tout à l'heure.
00:35 - Oh ben, c'est vrai, je ne chante pas comme certains conchanteurs, mais disons que... C'est vrai que dans "Chacun pour tout", j'ai chanté un peu Queen, tout ça.
00:43 - Ouais, voilà.
00:44 - Quand même.
00:45 - On va y reprendre, "Rage against the mafia".
00:46 - Bah oui, tu veux venir faire un concert avec nous ?
00:48 - Déjà qu'au théâtre du Crissé, il y a beaucoup qui chantent, on fait le bal populaire, tout ça, où on chante, on invite le public à danser, tout ça, un spectacle sympa.
00:59 Moi, ils proposent un jeu de danser, tout ça, la tarontelle, la valse, tout ça, mais c'est un style beaucoup plus propre que les héros, c'est beaucoup plus hard rock.
01:09 - C'est moins propre, j'aime bien cette hard rock.
01:12 - Mais il faut écouter les paroles, parce que tout ce qui vous habite, aussi bien contre les violences, l'inceste, le patriarcat, etc., on le retrouve dans ces paroles.
01:20 C'est pas qu'un groupe punk pour faire punk, il y a aussi toute la démarche.
01:24 - Oui, le but, ce n'est pas de provoquer pour provoquer, c'est vraiment... On parle essentiellement d'inceste, violence faite aux femmes, de sexisme, de prolophobie, de plein de choses.
01:32 On s'amuse de ça, du fait de voir des gonzesses comme ça, avec les poils qui dépassent, on met du sang sur la culotte.
01:40 - Vous forcez un peu le trait, quoi.
01:44 - Oui, volontairement. Et après, ce qui est drôle, c'est de voir arriver les gens qui ne veulent pas, ils viennent voir en général le capitaine Marleau devant un micro.
01:51 Donc au début, ils sont comme ça, et puis au bout des 3-4 paroles, ça fait...
01:57 - Mais au final, ils repartent en comprenant ou pas, votre démarche ?
02:02 - Alors, il n'y a pas une seule fois, après un concert d'Eva Ginny, parce que souvent, on fait des borsaines avec le public,
02:08 il n'y a pas une seule fois où quelqu'un ou quelqu'une est venu en disant "moi aussi, il m'est arrivé ça".
02:13 Il y a arrivé à 3 reprises, il y a des personnes dans le public qui sont sorties, qui ont appelé des gens en disant...
02:21 Il y en a une, il n'y a pas longtemps, qui a appelé son père en disant "tu sais, mon frère, voilà ce qu'il m'a fait", qui sont allées porter plainte après.
02:29 Alors ça dérange beaucoup. Il y a des gens qui partent en pleurant, des gens qui reviennent, d'autres qui ne reviennent pas en colère, d'autres qui rient.
02:37 - Mais ça révèle...
02:39 - La parole s'ouvre. Il y a une de nos chansons qui s'appelle "Ferme ta gueule", et l'autre qui s'appelle "Ouvre ta gueule",
02:45 parce que c'est important à un moment de mettre sur la table tout ce qui ne fonctionne pas, sinon on n'arrive pas à faire avancer les choses. En tout cas, c'est mon point de vue.
02:55 - Être utile, ça va avec la façon dont vous exercez votre métier, Corinne ?
02:59 - Pour moi, c'est important. Après, je ne dis pas que tout le monde... C'est ma façon de voir les choses, et c'est OK quelqu'un qui...
03:06 Des fois, on me dit "Vous êtes engagé". Oui, mais ne pas s'engager, c'est s'engager aussi. S'engager à quoi ? Et c'est OK, je veux dire.
03:14 Si c'est juste faire du divertissement, c'est OK, mais il n'y a pas plus, c'est plus.
03:20 - Oui, il n'y a pas de jugement de valeur.
03:22 - Voilà. Chacun fait comme il peut.
03:23 - Mais c'est comme ça que vous concevez votre métier ?
03:25 - Moi, oui. Moi, je ne peux pas faire... Il faut tout le temps qu'il y ait un sens pour moi.