Corinne Maier, psychanalyste : «L'avenir est au moins. [...] On produira moins, on consommera moins, on sera moins nombreux».
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00:00 Il faut regarder devant nous.
00:02 À mon avis, l'avenir est au moins.
00:05 Je pense qu'il y aura de moins en moins de gens qui voudront rejoindre ces structures déshumanisantes,
00:10 que sont les grandes structures, malheureusement privées comme publiques.
00:14 On constate aussi qu'il y a de plus en plus de gens qui veulent moins consommer.
00:20 Il y a aussi de plus en plus de gens qui ne veulent plus d'enfants.
00:23 Progressivement, je crois que l'avenir est au moins.
00:26 Et moins, c'est bien finalement, parce qu'on consommera moins, on produira moins et on sera moins nombreux.
00:32 Donc effectivement, pour moi, la figure de l'utopie, c'est vers le moins.
00:36 Et c'est vers là qu'on doit aller, c'est-à-dire déjà en commençant à s'interroger soi-même sur ce qu'on peut faire en moins.
00:41 Mais comment Opéra nous retraitent dans l'aspect perspective que vous indiquez là ?
00:46 Si on est de moins en moins nombreux à travailler de moins en moins, on va mal finir.
00:51 Alors là, il faut être très clair, je m'en fous en fait. Moi, ce qui compte, c'est de faire des choses
00:56 qui ont du sens pour moi et ne pas trop travailler.
00:58 Alors, si vous me parlez de grands équilibres macroéconomiques, ça, c'est un moyen d'écraser les gens.
01:03 C'est de leur dire "Ah, qui va payer nos retraites ? Comment on va vivre demain ? L'économie impose de..."
01:08 Je m'en fiche complètement de l'économie.
01:10 Moi, ce qui compte, c'est d'avoir une vie qui a un sens et qui soit vraie après moi le déluge et après nous le déluge.
01:16 Et je constate qu'en fait, tous ceux qui visent le moins et qui vivent aussi le moins
01:21 sont finalement ceux qui sont porteurs d'avenir parce qu'on ne va pas pouvoir continuer comme ça en fait.
01:26 Produire beaucoup, consommer beaucoup, avoir beaucoup d'enfants, ce n'est plus possible.
01:30 Donc, allons ensemble vers le moins.
01:33 Par contre, je pense qu'il faudra aussi un moment de s'asseoir autour d'une table
01:36 et discuter ensemble de la société que nous souhaitons.
01:39 Et je pense que là, il y a beaucoup de verrous et je pense qu'il y a aussi beaucoup de choses
01:43 en ce qui concerne le travail qui devraient nous appartenir, nous, gens ordinaires.
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