Le choix de Marie - Des bergers dénoncent leurs conditions de travail en montagne dans un rap

  • l’année dernière
Marie Gentric a rencontré Félix Portello, berger et membre du collectif "PastorX et the Black Patoux". Le groupe a sorti un rap, pour dénoncer leurs conditions de vie et d'hébergement en montage qu'ils comparent à une "niche à chien". Ils vivent dans 4m², sans endroit pour aller aux toilettes, sans eau potable, sans possibilité de prendre une douche et avec des installations de gaz et d'électricité dysfonctionnelles.
Transcript
00:00 nous emmène faire un tour en montagne ce matin. Oui je vous emmène plus précisément dans le
00:03 massif de la Vanoise en Savoie mais alors je vous préviens on va être très très loin de l'image
00:06 d'Epinal, moi je vous parle d'un clip de rap pastoral ce matin. Vous savez ce que c'est le
00:11 rap pastoral ? Non mais tu vas nous dire. C'est normal que vous ne sachiez pas parce que c'est
00:14 une première, c'est du rap qui a été fait par un collectif de bergers, on regarde un extrait.
00:19 Alors ce clip fait un petit buzz, il a été créé, chanté, tourné par le collectif de bergers
00:36 Pasterix and the Black Patou, c'est une référence à Malcom X et The Black Panthers, donc un petit
00:40 trait d'humour mais le message il est beaucoup moins drôle. En fait c'est un clip pour dénoncer
00:44 les conditions de travail des bergers, alors les bergers n'ont jamais eu des conditions de
00:47 travail très faciles mais au moins avant pour la plupart quand ils avaient fini leur journée de
00:51 travail ils pouvaient rentrer chez eux sauf que maintenant à cause du loup, beaucoup doivent
00:54 rester sur place pour surveiller les troupeaux et dormir en fait à côté du troupeau. Le patou
00:59 c'est leur chien ? Le patou c'est leur chien, alors moi il m'a dit que c'était plus une référence à
01:03 Black Panther, oui leur panther c'est leur chien. Donc voilà pour faire face au loup, certains
01:08 parcs nationaux ont déposé des petites cabanes sur les montagnes à 2000 mètres d'altitude comme
01:13 le parc national de la Vanoise, le problème c'est que ces cabanes sont très petites, on parle de
01:17 cabanes de 4 mètres carrés donc voilà c'est très difficile de vivre là dedans si bien que ce
01:22 collectif de bergers les compare à des niches à chiens et j'ai pu parler avec l'un d'entre eux,
01:25 vous allez voir effectivement c'est pas beaucoup plus confortable qu'une niche. On n'a pas d'endroit
01:31 pour aller aux toilettes, il n'y avait pas d'eau potable, il n'y avait pas d'endroit pour se doucher,
01:36 4 mètres carrés c'est la surface d'un matelas de place qui est jeté sur le sol donc on marche
01:42 en fait sans cesse sur le matelas, il y avait le gaz qui ne marchait pas, l'électricité était
01:48 dysfonctionnelle, en gros c'est pas possible de vivre dans ces conditions. Voilà donc des conditions
01:54 de vie déplorables qui selon ces bergers les empêchent de faire convenablement leur métier,
01:57 ils dorment mal, ils mangent mal et pour eux c'est tout simplement un manque de considération.
02:00 On voit comment on traite les bergères et les bergers dans ces alpages, il ne faut pas
02:05 s'étonner que tout le monde se casse, ne fasse pas ce métier et qu'il y ait autant de difficultés
02:10 à recruter là-dedans. Alors le parc national de la Vanoise a réagi suite à ce clip, comme quoi
02:16 parfois ça permet d'avoir des réactions, en expliquant qu'effectivement les conditions
02:21 étaient spartiates et que ces logements avaient simplement une vocation à être une réponse
02:27 rapide et temporaire. Parc national qui explique aussi qu'il y aura des logements plus confortables
02:32 qui sont en train d'être expérimentés, en tout cas Félix et ses collègues n'ont pas l'intention
02:35 de se taire, ils ont lancé une pétition, c'est celle que vous pouvez voir, ils vont carrément
02:39 sortir un album, pas de date pour le moment, mais un album sur leur métier de berger pour
02:43 continuer à parler de leurs conditions. Bientôt une chronique de Lorraine peut-être, quand tu auras l'album.
02:48 - Merci beaucoup Marie.

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