• il y a 2 ans

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Transcription
00:00 dans la rue, c'était "salle lesbienne, t'es une goudou, tu fais le 6/9, ouais, hé, c'est quoi le problème ?"
00:05 Oh, j'en ai eu une !
00:07 On me dit "mais comment elle fait avec ses ongles ?"
00:10 Ça, on me le dit tout le temps !
00:12 Je m'appelle Camille et je suis fière d'être lesbienne.
00:15 Avant, j'aimais les hommes,
00:16 et en fait, un jour, j'ai reçu un message sur Facebook.
00:20 C'était un garçon, quelques mois après que j'ai parlé avec, il m'a dit qu'il était trans.
00:23 Et j'avoue que sur le coup, j'étais un peu...
00:26 chamboulée, je dirais.
00:27 Et puis en fait, je me suis rendue compte que j'étais déjà attachée à la personne.
00:30 Et en fait, par la suite de cette relation,
00:32 je me suis dit "pourquoi pas tester et sortir avec une femme ?"
00:36 Et en fait, j'ai kiffé, j'ai aimé, je me sentais mieux, je me sentais bien, je me sentais moi.
00:41 Je me suis dit "OK, bah...
00:42 let's go, quoi !"
00:44 Je suis sortie pendant un an avec une femme, récemment.
00:47 Quand la relation s'est terminée,
00:49 j'ai réessayé avec des hommes pour voir, j'ai essayé de reflirter avec des hommes.
00:53 Ça m'a pas plu, en fait.
00:54 Genre, j'étais bloquée, comme si mon corps me disait "stop".
00:58 Je ne prenais aucun plaisir, c'était pas moi.
01:00 Quand je suis avec une femme, c'est un épanouissement qui est plus,
01:04 qui est plus volumineux.
01:05 La personne, elle te comprend plus qu'un homme, en quelque sorte.
01:08 Et aujourd'hui, je me sens mieux parce que c'est moi et je n'ai pas honte.
01:12 Au contraire, je kiffe.
01:14 Ma mère, elle a pas trop bien pris, elle a eu du mal, elle a eu beaucoup de mal.
01:17 Elle s'est dit "ma fille, elle va jamais avoir d'enfant, c'est fini, c'est mort, etc."
01:22 Et puis un jour, je lui ai dit "écoute, c'est comme ça, c'est pas autrement."
01:25 Elle a compris que c'était pour mon bien et pour mon bonheur
01:29 et aujourd'hui, elle le tolère complètement.
01:31 Enfin, il n'y a aucun problème.
01:32 Vraiment, mes proches, proches, proches aujourd'hui,
01:35 la plupart, c'est tous des musulmans.
01:37 Jamais ils vont avoir un regard négatif sur moi ou sur ma personne.
01:41 On est comme ça et on reste comme ça.
01:43 Les personnes qui sont homophobes, en soi, moi, je n'ai rien contre elles.
01:47 "Écoute, tu as ton opinion, tu fais comme tu le veux, il n'y a aucun problème."
01:50 Tant que tu ne viens pas nous manquer de respect,
01:52 si ça dépasse la limite du respect,
01:54 c'est que pour moi, tu es un abruti et que tu ne connais rien de la vie.
01:58 On est humain. Je suis une humaine, tu es un humain, on est tous pareils.
02:02 Donc ça veut dire que si tu n'aimes pas ce que moi, je fais,
02:05 ce n'est pas mon problème.
02:06 Enfin, moi, c'est moi, toi, c'est toi.
02:09 Dans la rue, c'était "t'es lesbienne, t'es une goudou, tu fais le 6/9".
02:13 Je crois que c'est la phrase typique des gens homophobes.
02:17 Personnellement, qu'on m'attaque sur mon orientation sexuelle,
02:21 ça, c'est quelque chose qui ne m'a jamais impactée.
02:22 J'aime la personne, c'est comme ça et c'est tout.
02:25 Ce n'est pas autrement.
02:25 Comme moi, je suis une personne, on va dire, publique sur les réseaux sociaux
02:28 et que beaucoup me croisent dans la rue, beaucoup me voient dans la rue,
02:32 moi, je suis quelqu'un qui ne se cache pas de la personne avec qui je suis.
02:36 Moi, les vidéos, c'est mon kiff de faire des playbacks, de faire tout ça.
02:39 Étant donné que ma femme, elle est avec moi au quotidien,
02:43 je kiffe faire des vidéos, je lui dis "Viens, on fait une vidéo".
02:45 Bien évidemment, je demande son consentement.
02:46 "Tu veux faire une vidéo ? Tu viens, on fait une vidéo."
02:50 Des fois, ça arrive.
02:50 Oui, il y a encore beaucoup de clichés.
02:52 Des fois, il y a des commentaires qui sont vraiment mauvais.
02:55 À partir du moment que tu donnes ton point de vue
02:57 sur une intimité qui n'est pas la tienne,
02:59 c'est que c'est chaud quand même.
03:01 On me pose souvent la question "Est-ce que ta meuf, c'est un mec ?"
03:03 Parce que du coup, comme elle est masculine,
03:05 on a l'impression que c'est un mec, alors que ce n'est pas du tout un mec.
03:08 Enfin, bref, ça peut être des trucs comme ça.
03:10 Ah oui, j'en ai une !
03:12 On me dit "Mais comment elle fait avec ses ongles ?"
03:15 Ça, on me le dit tout le temps.
03:17 À chaque fois, j'ai des ongles de 4 kilomètres
03:19 et du coup, on me dit "Mais comment elle fait avec ses ongles ?"
03:21 Écoute, il existe plein d'autres solutions
03:24 dans un couple de lesbiennes.
03:28 Donc voilà, ça, c'est la question qu'on me pose, c'est mes ongles.
03:31 Je suis danseuse.
03:32 La danse, ça m'a beaucoup aidée à m'accepter et à m'aimer.
03:34 Ce qui est bien, c'est que tu n'as pas besoin de parler.
03:36 En fait, tu t'exprimes juste avec le corps.
03:38 Et ce qui est bien aussi dans la danse, c'est que tu as plusieurs styles.
03:41 Tu vas avoir le style un peu plus énergique,
03:43 tu vas envoyer de la patate.
03:44 On va dire que tu vas défouler tes nerfs.
03:46 Et après, tu as les émotions un peu plus tristes
03:49 où tu vas t'exprimer avec le corps
03:50 et tu vas chercher à t'exprimer et à exprimer tes émotions intérieures.
03:54 Je peux me déplacer, je peux bouger.
03:56 Je ne suis pas bloquée et renfermée sur moi-même.
03:58 En fait, je me sens libre avec la danse.
04:00 Tu peux tout faire avec la danse.
04:01 Je suis fière de mon parcours aujourd'hui, oui.
04:03 J'ai traversé des pleurs, j'ai traversé des peurs.
04:06 J'ai voulu me foutre en l'air plusieurs fois.
04:08 J'avais toujours ce truc de me dire
04:11 "Il ne faut pas, il faut que tu te battes, il faut que tu continues à te battre."
04:14 Donc je suis passée par plein d'obstacles,
04:16 mais aujourd'hui, je suis ce que je suis
04:18 et je suis fière d'être la personne que je suis parce que j'ai réussi à accomplir beaucoup de choses.