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Dans cette nouvelle émission de cinéma, Antoine de Caunes s’attache à explorer sous toutes ses cultures, avec curiosité et humeur, un genre cinématographique, à suivre en exclusivité sur CANAL+

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Transcription
00:00 *musique*
00:02 *musique*
00:31 *musique*
00:42 Pour faire un teen movie, il vous faut des teenagers comme personnages,
00:45 mais il vous faut surtout des teenagers comme spectateurs.
00:49 Le principe du teen movie est qu'il raconte la vie des ados, mais pour les ados.
00:53 C'est donc un miroir déformant, personne n'ayant envie de s'en rendre compte,
00:57 un miroir parfois comique, parfois romantique, parfois cathartique, mais toujours idéalisé.
01:02 Genre au contour un peu flou, qui peut aussi bien prendre la forme d'une comédie musicale
01:06 que d'un film d'horreur ou évidemment une comédie potache,
01:10 le teen movie permet aux ados de se fantasmer, d'exorciser leurs angoisses
01:13 et surtout de se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls dans cette galère
01:16 qui consiste à se rapprocher doucement de l'âge adulte.
01:19 Voir disparaître sa propre enfance est terrifiant,
01:22 faire de cette disparition un spectacle permet de la rendre supportable.
01:26 Le genre, très masculin, très blanc et très nord-américain,
01:30 apparaît sans doute en même temps que le rock'n'roll,
01:32 au moment où d'un côté de l'écran la jeunesse se rend compte qu'elle a une culture qui lui est propre
01:36 et de l'autre côté, les marchands de divertissement se rendent compte
01:39 que cette même jeunesse a un pouvoir d'achat autonome.
01:42 Convergence d'intérêts qui va amener naturellement à produire des films pour et sur les ados.
01:47 La furore de vivre de Nicolas Ray est sans doute le premier film fait du point de vue des ados
01:51 avec un jeune acteur, James Dean, dans lequel la jeunesse américaine a aimé se reconnaître.
01:55 Tu m'étonnes.
01:56 Pour autant, même s'il est du point de vue des teenagers, le regard est adulte
01:59 et si James Dean ou Marlon Brando incarnent une jeunesse physiquement flatteuse,
02:03 la tonalité est trop dramatique et trop sérieuse pour véritablement lancer un genre pérenne.
02:08 Et alors que James Dean avait effectivement les boulettes,
02:13 c'est sans doute Elvis avec ses comédies musicales qui va égayer le genre,
02:17 amenant des thèmes plus légers, tournant généralement plus autour de gentilles romances
02:20 que de lourds questionnements existentiels.
02:22 C'est à partir de là que le genre va pouvoir s'épanouir avec des personnages, des thèmes
02:25 et des styles parfaitement calés sur le public visé,
02:28 à savoir une immense majorité de puceaux faisant les fanfarons en bande
02:32 mais au fond pétant de trouilles devant une fille.
02:35 Et puis, la guerre du Vietnam va arriver, changeant légèrement les priorités de la jeunesse américaine,
02:41 la forçant à être adulte plus tôt que prévu, voire à mourir plus tôt que prévu.
02:45 C'est le règne du nouvel Hollywood.
02:47 Le divertissement pur et dur, la fraîcheur de la jeunesse et l'insouciance
02:50 ne sont plus les valeurs dominantes.
02:52 Mais tout passe.
02:54 La guerre du Vietnam va finir, Spielberg va faire les dents de la mer
02:57 et les affaires vont reprendre.
02:59 C'est John Landis qui, en 1977, va relancer le teen movie avec American College,
03:08 mettant en scène le génial John Belushi, certes moins décoratif que James Dean,
03:12 mais moins intimidant, plus accessible et surtout nettement plus drôle.
03:16 On dirait The War Dogs qu'il filmait à hauteur d'homme,
03:18 ce qui ne veut grosso modo rien dire.
03:20 Le teen movie, lui, filme à hauteur d'ado, c'est-à-dire avec de l'acné et une érection permanente,
03:25 d'où un cinéma de plus en plus régressif.
03:27 Après la guerre du Vietnam, la jeunesse a changé, moins naïve, moins propre
03:32 et American College impose la comédie potache comme le genre phare des teen movies.
03:36 Pour autant, ce n'est pas du tout une condition indispensable.
03:39 Grease va revenir à la comédie musicale,
03:41 Retour vers le futur va aller vers la science-fiction,
03:43 les Goonies vers la comédie d'aventure,
03:45 alors que Carrie, puis plus tard Scream, vont tirer le genre vers l'horreur.
03:49 Et même si le collège reste le décor vedette,
03:51 de American Pie à American Pie 9, en passant par American Pie 2,
03:56 American Pie 3, American Pie 4, American Pie 5,
04:01 American Pie 6, American Pie 7, et comme ça jusqu'à 9,
04:06 mais aussi Breakfast Club, Easy Girl ou Sex Academy,
04:09 le genre devient pour eux et les problématiques s'étoffent.
04:13 Stand By Me de Rob Reiner, Génération Rebelle de Richard Linklater,
04:17 Le Cercle des Poètes Disparus de Peter Weir,
04:19 Juno de Jason Reitman ou Supergrave de Greg Motola produit par Judd Apatow
04:24 sont des exemples d'alchimie parfaite entre personnages et thématiques réels
04:28 et situations de comédie ou de drame parfaitement en accord avec le public adolescent.
04:33 Au final, la grosse vague des teen movies aura eu lieu dans les années 90 et 2000
04:38 et aujourd'hui, même si les séries regorgent de teens et de collèges,
04:41 le teen movie révèle un phénomène intéressant,
04:43 à savoir que dans les pays riches, la jeunesse étant devenue la valeur cardinale,
04:47 les classes aisées cherchent désespérément à rester des ados le plus tard possible.
04:51 On a donc des teen movies hyper trophiés,
04:53 faits par des acteurs de plus en plus vieux pour un public qui vieillit avec eux.
04:57 Bref, l'esprit teen movie s'accroche pour amuser les boomers.
05:01 On pourrait croire que les guerres, les pandémies, les pertes de liberté,
05:10 le recul de la démocratie, le terrorisme, la montée des populismes
05:14 ou encore le réchauffement climatique sonnent le glas du genre,
05:17 mais c'est sans compter sur la puissance de l'insouciance des ados,
05:20 en même temps que sur celle des producteurs,
05:22 et a priori, tant qu'il y aura des puceaux,
05:24 les teen movies auront de beaux jours devant eux.
05:27 Oh, yes, I love you
05:29 I love you, baby
05:30 I wouldn't have it any other way
05:35 T'as pas de problème de dos en ce moment ?
05:44 Si.
05:45 Ah oui ?
05:46 Pourquoi ça se voit ?
05:47 Non, parce que moi, la dernière fois que je me suis assis là,
05:49 pour une interview, j'ai mis trois jours à me remettre.
05:51 Ah oui, c'est vrai ?
05:52 Ouais.
05:53 Ah, je te dirais, c'est vrai.
05:54 Merci, Calé.
05:55 Eh bien, oui, Cédric, nous voilà donc réunis tous les deux,
05:59 fringants, sexagénaires, pour parler de l'adolescence,
06:03 une situation qui pourrait être un peu équivoque,
06:05 ambiguë, dans d'autres circonstances,
06:07 mais il se trouve que vous avez réalisé ce film,
06:10 "Le Péril Jeune", il y a une trentaine d'années.
06:12 On peut rentrer ?
06:13 Non, pas aujourd'hui, c'est pas une réunion,
06:15 nous, on préfère rester entre femmes.
06:17 Oh, l'autre, entre femmes.
06:18 Mais qu'est-ce que vous pouvez vous dire qu'on peut pas entendre,
06:20 je ne comprends pas.
06:21 Des trucs de femmes.
06:22 On est comme des femmes, nous.
06:23 Bah, moi, ça va pas, toi ?
06:24 Non, mais c'est bon, de toute façon,
06:25 on ne voulait pas vous emmerder, on va y aller.
06:26 Oui, c'est ça, on préfère rester entre nous.
06:27 Non mais attends, on peut juste se mettre dans un petit coin, là-bas.
06:29 Non, mais tu comprends pas que les femmes, aujourd'hui,
06:30 elles ont besoin de résoudre leurs problèmes seules,
06:32 sans les mecs.
06:33 Ça fait des centaines d'années qu'on subit l'oppression
06:34 et l'aliénation patriarcale.
06:36 Aujourd'hui, on a besoin de s'organiser entre femmes pour lutter.
06:38 Là, t'exagères, parce que nous, on n'est pas responsables de tout ça.
06:41 Vous finissez actuellement une série qui a pour titre "Salade grecque"
06:45 et qui met en scène certains des enfants de vos héros de l'auberge espagnole.
06:49 Donc, ça fait de vous, de facto, un spécialiste S-jeunesse.
06:53 Donc, il y a quelque chose de très important pour vous, là-dedans.
06:57 Oui, c'est vrai que c'est un âge qui m'intéresse,
07:00 tout ce qui est entre 15 ans et 25 ans.
07:03 C'est des âges où on se construit et où il y a plein de parcours possibles.
07:09 Et donc, du coup, faire le portrait des gens qui ont cet âge-là,
07:12 c'est faire le portrait du choix qu'on fait pour commencer une vie.
07:17 L'adolescence, ce n'est pas une période bénie des dieux,
07:20 enfin, peut-être parce de l'acné, à savoir.
07:23 Quels souvenirs gardez-vous de la vôtre ?
07:25 Pareil, l'acné, beaucoup de ratages, beaucoup de misères sexuelles.
07:31 Et justement, je pense que c'est un âge qui est beau à filmer et pas super à vivre.
07:37 C'est un côté où on est un peu dans le brouillon de la vie.
07:39 On essaye des trucs, ça ne marche pas.
07:42 Et puis, on essaye que plus tard, ça marche mieux.
07:45 Donc, il y a vraiment cette notion de ratage qui est importante
07:48 et où on se rend compte après coup que ces ratages, en fait, ils étaient plutôt rigolos.
07:53 Donc, c'est un peu ça que ça raconte le film.
07:55 Puisque c'est un thème quand même qui vous est cher,
07:57 est-ce qu'il y a des films du genre teen movies qui vous ont marqué plus que d'autres ?
08:02 Oui, plein.
08:04 Je me rappelle qu'American Graffiti, c'est un film qui m'avait beaucoup plu.
08:09 En fait, je crois que ce qui est agréable dans les teen movies, c'est le côté bande de potes, je dirais.
08:14 Ça raconte très souvent l'histoire d'amitié très forte.
08:18 Parce que c'est des âges entre 15 ans et 25 ans, il y a toujours des groupes.
08:22 Et finalement, après, ces groupes se disloquent.
08:25 Et très souvent, les teen movies racontent une espèce de complicité énorme
08:29 entre des gens de cet âge-là.
08:31 Et c'est quelque chose qui me touche beaucoup, moi, ça.
08:33 Donc American Graffiti.
08:35 American Graffiti.
08:37 Et puis, je dirais que moi, dans les teen movies,
08:39 parce que teen movies, c'est vraiment un genre américain,
08:42 mais il y a aussi les films français qui ne rentrent pas dans la case.
08:47 Et moi, les films qui m'ont inspiré pour le Péril Jeune,
08:50 c'était Les Doigts dans la Tête de Jacques Doyon,
08:52 Passe ton bac d'abord de Piala.
08:54 Ça raconte l'adolescence à la française.
08:56 Et du coup, ça raconte des problématiques.
09:00 Je me rappelle, il y avait Diabolo Mente aussi, de Diane Curie.
09:04 Parce qu'il n'y en avait pas beaucoup à l'époque,
09:06 quand j'ai fait le Péril Jeune, il n'y avait pas beaucoup de films
09:08 qui parlaient de cet âge-là.
09:09 Et c'est devenu plus régulier, notamment aux États-Unis.
09:14 Il y a un truc que j'adore, américain,
09:16 Freaky Friday, qui est un film vraiment génial sur l'adolescence,
09:20 à l'américaine, c'est-à-dire que nous, en général, en France,
09:24 on est plus réaliste.
09:26 Et là, c'est vraiment un film qui utilise le côté,
09:28 il y a la fille qui prend la place de la mère,
09:30 et la mère qui prend la place de la fille,
09:31 avec un côté fantastique.
09:33 Et c'est ultra drôle, c'est vraiment très drôle.
09:36 De toute façon, l'expression "teen movies",
09:38 c'est un argument marketing, c'est un tiroir pour ranger des films
09:42 qui parlent des ados et qui s'adressent aux ados.
09:45 Et puis ça ne s'adresse pas que aux ados,
09:47 parce que dans un cas comme Freaky Friday,
09:49 ou comme American Graffiti, je pense que les vieux regardent ça
09:52 avec nostalgie, et puis les jeunes regardent ça
09:55 parce que ça les fait marrer de voir cet âge-là.
09:57 - Pendant très longtemps, au cinéma, l'adolescent a été filmé,
10:00 je ne dirais pas de haut, mais avec une certaine distance,
10:03 et puis résumé à un personnage un peu couillon, un peu maladroit.
10:07 Et vous, avec le péri de jeunes, vous l'avez filmé de face,
10:10 si je puis dire.
10:11 Et vous avez cherché des jeunes comédiens des années 90
10:15 pour jouer ce film qui, lui, se passe dans les années 70.
10:18 Vous vous rappelez dans quelles circonstances
10:21 vous êtes tombé, par exemple, sur un du risque ?
10:23 - On a assez vite vu que c'était celui qu'on cherchait,
10:26 à la fois dans le look, parce qu'il avait des dreads à l'époque,
10:29 donc il avait les cheveux longs, ce qui était un peu obligatoire en 75,
10:33 et puis, oui, il avait le tempérament.
10:35 Ce qu'on voulait, c'est que ce soit un leader, pas casse-couille.
10:38 Et donc, Romain Duris, il avait ça à cette époque-là.
10:41 - Ce que vous recherchiez, c'était l'extrême naturel aussi ?
10:44 - Oui, c'est ça.
10:45 C'est-à-dire qu'on savait que tous les autres,
10:47 c'était des jeunes acteurs qui étaient dans des écoles d'acteurs.
10:50 Vincent Elbaz était au cours Florent,
10:52 ou Elodie Bouchèze, elle venait de commencer à tourner.
10:55 Hélène de Fougerole aussi.
10:57 Romain Duris, il voulait pas être acteur, il avait jamais fait ça,
11:00 et donc il avait besoin d'être beaucoup coaché.
11:02 - Le péril jeune a révélé, a littéralement fait exploser Romain.
11:06 Sophie Marceau, c'était la boum.
11:09 Les beaux gosses, c'était Vincent Lacoste.
11:11 - Vu que le personnage doit être un peu le loser de la classe,
11:14 donc là, il a un look de...
11:17 Un look de... Un peu de clodo, quoi.
11:19 J'ai des fausses vagues.
11:21 J'ai des faux boutons.
11:24 J'ai une coiffure de merde.
11:26 Donc, bon, voilà.
11:29 - Vous avez l'impression que ce genre de film,
11:31 c'est un accélérateur de carrière pour des jeunes acteurs ?
11:34 - Bien sûr, parce que, d'une part, il chope le virus.
11:37 Je sais pas si Vincent Lacoste, par exemple, voulait être acteur.
11:39 - Non, il voulait pas non plus. - Il voulait pas non plus.
11:41 Bon, ben voilà, il l'est.
11:43 Il y a des exemples comme ça, Sandrine Bonner,
11:45 quand elle a fait "À nos amours",
11:47 ou le fait de rencontrer quelque chose
11:50 qui leur va aussi bien, je dirais.
11:52 Ça leur donne envie de continuer,
11:54 et puis ça fabrique vraiment ce côté pépinière de talent.
11:58 - Il y a un des aficionados du péride jeune,
12:02 c'est le bédéiste Fab Carro,
12:04 enfin, bédéiste, c'est un peu réducteur,
12:06 romancier-bédéiste, qui en dit exactement ceci.
12:09 "Ça fait partie de ces films qui vous accompagnent toute la vie.
12:12 "Ça remue toujours les mêmes problématiques
12:14 "de doute, d'incertitude, de champs des possibles,
12:16 "hyper ouverts et en même temps hyper angoissants."
12:19 On pourrait dire que c'est ça le socle commun
12:22 à tous les films d'ado, les teen movies ?
12:24 - On pourrait dire que c'est vrai pour l'adolescence,
12:27 au-delà des films.
12:28 Je pense que l'adolescence, c'est très fort,
12:31 parce que c'est l'histoire des premières fois.
12:33 C'est-à-dire qu'à priori, c'est dans ces âges-là
12:35 qu'on a les premiers baisers, les premiers sentiments amoureux,
12:38 les premiers voyages seuls sans les parents.
12:40 Donc, il y a toutes ces choses-là qui sont des trucs à affronter,
12:43 et forcément, ça crée beaucoup d'angoisse,
12:46 beaucoup de kiff, beaucoup d'enthousiasme.
12:48 Donc, c'est ça qui est charmant à filmer, en tout cas.
12:51 - Justement, vous avez trouvé des correspondances
12:53 entre cette jeunesse du milieu des années 70
12:55 et celle dont vous parlez dans cette série, "Salade grecque",
12:58 même si les personnages sont un peu plus âgés ?
13:00 - Oui, c'est même en faisant cette série
13:02 que je me suis rendu compte qu'il y avait des vraies résonances,
13:04 notamment sur le côté politisé.
13:06 Les gens qui ont moins de 20 ans aujourd'hui
13:08 sont plus politisés que les gens qui ont 30 ans aujourd'hui.
13:11 Et donc, ça, c'est troublant de voir que, finalement,
13:13 il y a des sujets qui comptent, le racisme, le féminisme,
13:17 l'environnement, c'est des sujets
13:19 où les jeunes d'aujourd'hui, ils n'ont pas envie de laisser passer le truc
13:23 et où, du coup, il y a un côté très activiste.
13:25 - C'est intéressant pour vous, dramaturgiquement, ça,
13:27 le fait qu'il y ait une urgence qu'on sent plus grande
13:30 aujourd'hui encore qu'il y a...
13:32 - Bien sûr. Grosso modo, quand on écrit des histoires,
13:35 on a envie d'intensité.
13:36 Donc, à partir du moment où il y a une intensité,
13:38 où il y a une gravité des problèmes,
13:40 forcément, c'est plus intéressant à traiter.
13:42 En même temps, moi, j'aimais bien traiter le fait
13:44 qu'on a vécu dans un monde en paix,
13:46 mais dramatiquement, c'est plus difficile à traiter.
13:49 Donc, c'est vrai que quand il y a des problèmes,
13:52 même si on aimerait bien en avoir moins,
13:55 c'est plus intéressant au niveau narratif.
13:58 - C'est John Hughes, le réalisateur de "Breakfast Club"
14:02 qui disait, très précisément, je le cite,
14:04 "Quand tu as 16 ans, tu es plus sérieux que tu ne le seras jamais."
14:08 Ça n'a rien de gros ?
14:10 - Je crois pas, moi.
14:12 Je pense que je n'ai jamais été aussi con qu'à 16 ans.
14:15 - Et vous l'êtes encore plus ?
14:18 - Oui, je suis en train de réfléchir.
14:20 Je suis quand même encore assez con.
14:22 Non, mais il y a les deux.
14:24 C'est ça que j'aime bien.
14:25 Je comprends ce qu'il dit sur le sérieux,
14:27 parce qu'on a envie d'intensité,
14:29 on a envie de comprendre des choses.
14:31 Et quand on se bat avec nos parents,
14:32 quand on se bat avec les profs,
14:33 on a une espèce de sérieux, finalement, très fort.
14:36 Mais il y a le côté con aussi.
14:38 Il y a le côté, ce qu'on appelle, l'âge bête.
14:41 Il y a une des phrases dans "Le Péril Jaune",
14:43 c'était "L'âge bête ne passera pas."
14:44 Et c'est vrai que cette idée-là, je l'aime bien.
14:46 C'est le fait qu'il y a aussi de la connerie
14:48 dans ce sérieux-là.
14:50 - Cédric, pour finir, est-ce que vous auriez un film
14:53 à nous recommander dans ce genre-là ?
14:56 - J'en ai parlé tout à l'heure.
14:57 Je dirais "Freaky Friday",
14:58 parce que le film va assez loin
15:00 dans le fait de confronter les parents et les enfants.
15:03 Et en fait, c'est ça qui est intéressant dans l'adolescence.
15:05 C'est le rapport parent-enfant.
15:07 Donc, comme c'est le moment de tension énorme
15:10 entre ce que veulent les parents,
15:12 ce que veulent les enfants...
15:14 - C'est un récord traductoire.
15:15 - Oui, c'est ça.
15:16 Ce film parle assez bien de ça.
15:18 - Merci, Cédric.
15:19 - Merci.
15:20 - Alors, va falloir se lever.
15:22 - C'est...
15:23 - C'est ce qu'on va faire.
15:24 - C'est...
15:26 Sous-titrage Société Radio-Canada
15:30 Sous-titrage Société Radio-Canada
15:34 Sous-titrage Société Radio-Canada
15:38 Sous-titrage Société Radio-Canada
15:41 Merci à tous !
15:43 [SILENCE]

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