A quoi va ressembler le sacre de Charles III ?

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Du lundi au vendredi, Philippe Vandel fait le point sur un sujet de l'actualité média avec un invité. Aujourd'hui, le sacre de Charles III en mondiovision.
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Transcription
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, place à l'info média du jour avec vous Philippe Vandel et votre invité.
00:05 Et c'est Tim Godsafe the King, c'est l'événement planétaire et médiatique du week-end. Demain le roi Charles III
00:17 sera officiellement couronné à l'abide de Westminster, 70 ans après sa mère la reine Elisabeth.
00:22 Tous les souverains et chefs d'état du monde feront le déplacement,
00:26 enfin tous, Poutine sera pas là, toutes les télés de France et du monde entier seront mobilisées, ça c'est certain.
00:30 Parmi elles, France 2 a placé un dispositif spécial pour couvrir l'événement, pour ne rien rater, et c'est cet angle qui nous a passionnés.
00:38 Bonjour Caroline Thébault.
00:39 Bonjour.
00:39 Vous êtes la rédactrice en chef de France 2 en charge des opérations spéciales, le défilé du 14 juillet,
00:44 les obsèques nationales quand il y en a, les couronnements, c'est vous.
00:47 Merci d'être avec nous sur le plateau dans le cieux d'Europe 1.
00:50 Combien de téléspectateurs sont attendus dans le monde, et si j'ose dire, si je me permets, en France ?
00:55 Alors difficile à dire, pour les funérailles de la Reine c'était un record absolu dans le monde, c'était 4 milliards de téléspectateurs.
01:01 Je crois qu'ils ont battu le record de la cérémonie d'ouverture des Géos d'Atlanta en 96.
01:07 En France ils étaient près de 8 millions.
01:09 C'est vraiment énorme, et on pense que pour le roi, même si ce n'est pas la Reine, il y aura un fort engouement des téléspectateurs français,
01:15 une curiosité pour cette famille britannique depuis des années, depuis des siècles,
01:20 et puis c'est vrai, un dispositif exceptionnel qui va nous permettre de vivre cet événement,
01:24 le dernier c'était il y a 70 ans, depuis évidemment la télé a changé,
01:28 et on va pouvoir vraiment rentrer dans cette cérémonie, la suivre, la vivre.
01:33 Alors Stéphane Bern va nous rejoindre dans quelques instants, mais d'abord il faut que vous nous présentiez le dispositif.
01:37 L'antenne va être entièrement consacrée au couronnement du roi,
01:40 tout commence dès 6h30 du matin avec les équipes de la bien nommée Télématin.
01:44 Exactement, à journée historique, dispositif historique, donc dès 6h30 avec Télématin,
01:48 Télématin exceptionnel autour de ce couronnement, avec évidemment les premières images en direct,
01:54 les préparatifs, la montée en puissance j'allais dire,
01:57 et puis nous on prend l'antenne en direct dans la foulée avec Julien Bugy, avec Stéphane,
02:02 tous nos invités et puis tous nos correspondants, ils sont un peu plus d'une dizaine,
02:07 ils sont à Londres et un peu partout sur les points stratégiques, Buckingham, Westminster,
02:11 mais aussi à Windsor et puis même jusque en Australie dans le Commonwealth.
02:14 Oui c'est ce qu'il faut dire, il est souverain, je suis tellement habitué à ce que ce soit une reine,
02:20 il est désormais le souverain du Commonwealth, donc il y aurait même une envoyée spéciale à Melbourne.
02:24 Exactement, parce qu'on pense que c'est intéressant de comprendre
02:27 et de voir si les Australiens suivent ce couronnement comme les Britanniques ou même comme nous on le suit,
02:32 on voit bien depuis quelques années qu'il y a quand même des crispations, des failles dans ce Commonwealth qui resurgissent,
02:37 et donc on va suivre avec notre envoyée spéciale qui vient de Nouvelle-Calédonie la première,
02:42 qui va pouvoir nous montrer un petit peu l'ambiance en Australie.
02:45 Dès 9h20 vous entrez en édition spéciale, qui sera présent en plateau depuis Paris ?
02:53 Alors autour de Julien on aura bien évidemment Stéphane Bern, c'est la personne pour nous stratégique,
02:59 puisqu'il connaît personnellement le roi et la reine, Adélaïde de Clermont-Tonnerre,
03:02 directrice de la rédaction de Point de vue qui est notre partenaire média,
03:05 qui va nous donner également toutes les colisses et puis plein d'archi-photos,
03:08 toutes les unes historiques de cette famille royale, Philippe Harroir, ancien correspondant à Londres
03:12 et spécialiste des questions religieuses pour toute la partie protocole, sacre, vraiment dans Westminster.
03:17 Armel Dirou qui est un ancien attaché militaire à l'ambassade britannique pour toute la partie militaire.
03:23 Et puis tous nos éditorialistes, Étienne Lénard, Nathalie Saint-Cricq,
03:27 pour les enjeux stratégiques, parce que c'est aussi une cérémonie très politique et diplomatique qui se joue.
03:32 Il y a les gens qu'on voit à l'antenne, qu'on entend à l'antenne,
03:34 il y a aussi tous les gens en coulisses, en back-office comme on dit quand on veut faire croire qu'on parle très bien anglais.
03:38 Une telle opération c'est combien de personnes mobilisées ?
03:41 C'est énorme, déjà ça fait depuis septembre, depuis le décès de la Reine qu'on la prépare,
03:44 parce qu'il faut se positionner très vite, toutes les télés du monde vous l'avez dit sont présentes,
03:49 il faut se positionner très vite, donc c'est à la fois les bureaux de production qui sont en marche,
03:54 c'est également tous nos envois spéciaux, quand vous envoyez 10 personnes sur le terrain,
03:59 vous multipliez par 3 à peu près le nombre de personnes présentes, il faut des cadreurs, il faut des techniciens,
04:03 et puis vous avez toutes les personnes ensuite le jour J en régie,
04:07 comme pour vous, des gens au son, à la lumière, au cadre,
04:10 donc c'est plusieurs dizaines, voire des centaines de personnes qui travaillent sur cet événement.
04:13 C'est 7 heures de direct, donc ça demande beaucoup de monde.
04:15 Plusieurs centaines de personnes plus une personne indispensable, Stéphane Bern nous a rejoint, bonjour Stéphane.
04:20 Salut Philippe.
04:21 Merci d'être avec nous, à quoi va ressembler cette cérémonie ?
04:23 Ça fait 70 ans qu'on n'a pas vu ça, la plupart des britanniques n'ont jamais vécu ça non plus, racontez-nous les événements.
04:30 Ce qui va se passer c'est que, évidemment c'est un couronnement, le couronnement du roi d'Angleterre,
04:35 mais c'est à la fois une tradition, un événement qui s'inscrit dans une longue tradition,
04:40 avec des gestes rituels très forts, forts d'une grande symbolique et plein de sens,
04:46 comme le couronnement lui-même, l'onction sacrée,
04:50 qui va faire d'un roi profane un personnage presque sacré, une sorte de lieutenant du Christ sur terre.
04:57 Mais en fait, ce qui est tout à fait inédit, c'est que le roi Charles a voulu un couronnement à sa mesure,
05:03 c'est-à-dire à la fois low-cost, qui va coûter moins cher pour le contribuable britannique,
05:07 mais d'autre part, en invitant tous les chefs d'État du monde, ce qui ne s'était jamais fait,
05:13 et d'autre part, en faisant en sorte que cela réponde à ses propres aspirations,
05:18 c'est-à-dire le dialogue inter-religieux, ce qui ne s'est jamais vu.
05:21 Il y aura le grand rabbin d'Angleterre, il y aura le responsable des musulmans du pays,
05:27 des sikhs, des hindous, des bouddhistes, tous vont participer.
05:32 Et puis autrefois, c'était l'aristocratie qui présidait et qui accomplissait tous les gestes.
05:36 Là, c'est la méritocratie. Il y a beaucoup de bénévoles qui ont travaillé pendant la pandémie.
05:41 Et puis, avant, c'était surtout des hommes de plus de 50 ans et plutôt blancs.
05:45 Aujourd'hui, il y aura beaucoup de femmes, et des femmes de couleurs, d'origines tout à fait différentes.
05:52 Ça, c'est la marque du roi Charles.
05:54 - L'onction sacrée, puisque vous en parliez, Stéphane, est-ce qu'elle sera filmée ?
05:58 Parce que je pose la question, car autrefois, c'était secret.
06:01 - Alors, l'onction sacrée, vous avez tout à fait raison, Philippe.
06:04 Autrefois, elle était cachée du regard du public,
06:07 parce que c'est le moment le plus sacré de ce couronnement,
06:11 quand la transfiguration d'un roi profane en un personnage quasi mystique.
06:17 Eh bien, la reine Elisabeth II avait un dé au-dessus de sa tête.
06:22 Là, on a brodé un tissu qui va protéger le roi Charles III du regard public.
06:30 Mais c'est un tissu magnifique, comme une sorte d'arbre de vie,
06:34 et dont les feuilles représentent les 56 États du Commonwealth,
06:38 qui appartiennent à cette communauté de langues et d'intérêts qu'est le Commonwealth.
06:43 Donc, il sera protégé du regard du public, effectivement,
06:47 mais d'une autre manière que ne l'était sa mère.
06:50 - On va parler médias, on est une émission médias, je ne vous apprends rien.
06:53 Ça ne sera pas tout à fait la même cérémonie que celle de 1953,
06:55 en même temps, il y a une grande tradition.
06:58 Les moyens de la télévision ont beaucoup changé en plus d'un demi-siècle.
07:03 Est-ce qu'on va voir des choses absolument inédites
07:05 dans l'histoire de la télévision pour cette cérémonie ?
07:07 - Je ne sais pas si la télévision a beaucoup évolué, évidemment, en 70 ans.
07:14 Vous savez que la reine Elisabeth, pour l'anecdote,
07:19 elle avait souhaité que ce couronnement de 1953 soit filmé,
07:24 et qu'elle avait d'ailleurs accepté des conditions très particulières
07:26 de mettre un rouge à lèvres bleu,
07:29 de telle sorte qu'on puisse voir ses lèvres purpurines à la télévision.
07:32 Bref, là, il y aura des caméras partout, partout, partout,
07:37 c'est-à-dire à tous les points de la procession royale
07:41 qui va emmener le roi depuis Buckingham Palace jusqu'à Westminster Abbey,
07:45 et puis au retour, il y a des envoyés spéciaux du monde entier.
07:50 Mais voyez-vous, pour moi, pour Julien Bugé, pour Adélaïde Clermont-Tonnerre
07:55 et tous ceux qui seront en plateau, on reste à Paris,
07:58 parce qu'au fond, on a toutes les caméras qui vont nous envoyer,
08:01 surtout la BBC, ils vont nous envoyer toutes les images en temps réel
08:04 de tous les points de la ville, de l'abbaye,
08:08 de ce qui se passe peut-être dans le carrosse même
08:11 qui va conduire le roi et la reine jusqu'à leur couronnement.
08:15 Donc ça nous permettra de mieux voir.
08:17 Au fond, vous savez ce qui est toujours très amusant,
08:19 parce que les gens disent "mais vous êtes à Londres".
08:21 Mais non, si je suis dans une rue à Londres,
08:23 je ne vois pas ce qui se passe dans la rue d'à côté.
08:25 Et si je suis placé dans la cathédrale,
08:26 je ne vois pas ce qui se passe dans le cœur.
08:29 Donc au fond, en studio à Paris, pour les commentateurs comme moi,
08:33 c'est vrai que c'est beaucoup plus pratique de rester en studio.
08:36 - Oui, ça me rappelle la Formule 1.
08:38 Maintenant, on voit mieux les courses à la télé qu'au bord du circuit.
08:42 - Oui.
08:43 - Quelle sera la place d'Harry dans cette cérémonie ?
08:45 Pourquoi Meghan n'est-elle pas venue ?
08:47 Et Charles va-t-il porter des tenues de seconde main ?
08:50 On continue à parler avec Stéphane et Caroline Thébault
08:52 du couronnement de Charles III sur Europe 1.
08:54 On se retrouve tout de suite dans Culture Média.
08:57 - L'info-média du jour et Culture Média continue sur Europe 1.
09:00 - Nous sommes avec Caroline Thébault,
09:02 c'est la réalisant-chef de France 2 en charge des opérations spéciales.
09:05 Et en voici une d'opération spéciale, on est avec Stéphane Berne.
09:08 On parle du couronnement de Charles III.
09:10 Stéphane, vous parliez d'une cérémonie entre guillemets "low-cost".
09:13 Il paraît que Charles III va être obligé de recycler les vieilles nips du grand-père.
09:18 - Oui, je ne sais pas si c'est du low-cost, mais en tout cas...
09:22 - Ah non, c'est pas du low-cost.
09:24 - Non, il a choisi de recycler le manteau d'Appara
09:29 et la tunique qu'utilisait son grand-père Georges VI pour son couronnement en 1937.
09:35 De même que la reine Camilla portera les vêtements
09:38 qu'a porté la reine Elisabeth II pour son couronnement en 1953.
09:43 Oui, on a essayé de recycler le plus possible,
09:45 on a essayé de dépenser le moins d'argent possible.
09:47 Alors je sais qu'il y a toujours des polémiques en Angleterre,
09:50 vous savez, mais dans tous les pays, combien ça coûte ?
09:52 - Oui. - Mais moi je pose une question.
09:54 Oui, il y a ce que ça coûte, plusieurs dizaines de millions d'euros,
09:57 surtout pour la sécurité, mais la sécurité des chefs d'État du monde.
10:01 Parce que c'est ce que les Anglais appellent du "soft power",
10:05 tous les chefs d'État seront présents, y compris notre président,
10:08 et puis le président allemand, tous les souverains d'Europe et du monde.
10:11 Mais il y a ce que ça rapporte.
10:14 Et là, on a vu les chiffres déjà aujourd'hui,
10:17 il n'y a plus une chambre d'hôtel, par exemple, disponible à Londres.
10:20 On table sur le fait que ce couronnement va rapporter
10:24 beaucoup plus de devises à l'État britannique
10:27 que ça n'a coûté pour l'organisation du couronnement.
10:30 - Un mot de la super tunica qu'il va porter,
10:32 c'est un impressionnant manteau d'or à manches longues
10:34 qui a été fabriqué en 1911.
10:36 Mais il est absolument somptueux, et quand on le voit,
10:38 on ne se dit pas "tiens, c'est une mesure d'économie".
10:40 Dites-moi Stéphane, est-ce que le roi aura vraiment une couronne
10:43 qui ne sera pas spécialement fabriquée pour lui ?
10:45 Il va recycler une couronne ?
10:47 - Ah ben, "recycler une couronne", si vous voulez,
10:49 c'est ce qu'on appelle, cher Philippe, les objets de la régalia.
10:52 La régalia, ce sont des insignes royaux qui datent depuis la...
10:56 Je ne dis pas la nuit des temps, parce que ceux-là,
10:58 après la grande révolution du XVIIe siècle,
11:01 avaient été fabriqués pour Charles II en 1661.
11:05 Mais donc, il y aura la couronne de Saint-Edouard,
11:07 avec laquelle traditionnellement le roi d'Angleterre
11:10 ou la reine d'Angleterre est couronnée.
11:13 Et il va s'asseoir d'ailleurs sur le trône,
11:16 sous lequel on a mis la pierre de la destinée,
11:19 qui est gardée à Scone, en Écosse.
11:22 Et la reine ne va pas porter la couronne de la reine-mère,
11:25 parce qu'il y a le Koh-i-Noor qui pose problème avec les Indiens,
11:28 mais elle va porter, elle va recycler une autre couronne,
11:31 celui de la reine-mairie, qui était l'épouse de Georges V.
11:35 Donc, si vous voulez, ce sont des objets qui se transmettent
11:38 de génération en génération.
11:40 On ne fabrique pas pour le roi de couronne spéciale.
11:43 Jusqu'à présent, on fabriquait une couronne pour la nouvelle reine,
11:46 mais là, elle a préféré recycler la couronne de la grand-mère du roi Charles.
11:51 La question que tout le monde se pose, ce sont les enfants.
11:53 Les Anglais, ils sont comme nous, ils aiment les polémiques.
11:56 Quelle sera la place d'Harry dans le protocole ?
11:58 Et pourquoi ni Meghan ni leurs enfants n'ont fait le déplacement ?
12:01 Il y a une différence maintenant dans le protocole royal
12:04 entre ce qu'on appelle les membres actifs de la famille royale
12:08 et les membres non actifs de la famille royale.
12:11 Les membres actifs seront à la fois présents dans le cérémonial
12:16 et présents sur le balcon.
12:18 Il y a exactement 16 membres, ou 15 membres,
12:22 plus le mari de la princesse Anne, qui n'a pas vraiment un rôle actif,
12:25 mais on ne va pas séparer les couples.
12:27 Quant à Harry, il est un membre non actif,
12:30 comme le prince Andrew, le frère de Charles,
12:34 ou comme ses cousines Béatrice et Eugénie Dior.
12:38 Donc ils seront effectivement présents dans la cérémonie,
12:41 mais ils n'auront pas le même rôle que William,
12:44 qui va donner le baiser d'allégeance à son père
12:47 en l'embrassant sur la joue et en touchant sa couronne,
12:50 en s'agenouillant devant lui et en lui jurant obéissance et fidélité.
12:55 Et je crains que Harry ne soit pas présent non plus sur le balcon.
12:59 D'ailleurs, il a prévu de repartir deux heures après le couronnement en Amérique
13:03 pour retrouver son fils Archie, qui fête ses quatre ans.
13:06 Quant à Meghan, vous savez,
13:08 évidemment, ils vivent beaucoup maintenant de tout ce qu'ils racontent sur la monarchie.
13:13 Harry a calculé que c'était préférable pour lui d'être présent,
13:17 parce que les absents ont toujours tort.
13:19 Quant à Meghan, elle donne l'argument qu'au fond,
13:22 elle veut rester près de son fils qui fête ses quatre ans ce jour-là.
13:25 Ce que je comprends tout à fait, d'autant qu'un gamin de quatre ans
13:29 ne va pas jouer un rôle actif au couronnement de son grand-père.
13:34 Donc voilà, la raison officielle me convient,
13:37 même si je pense que, comme une bonne actrice, elle a lu le scénario,
13:40 elle a vu qu'il n'y avait pas une place de premier rang pour elle
13:43 et donc elle a préféré rester à la maison, ce que j'aurais fait à sa place aussi.
13:47 Stéphane Bern, on entend votre enthousiasme, votre intérêt, votre connaissance.
13:50 Comment expliquez-vous que les Français soient tellement fascinés par la Couronne d'Angleterre,
13:53 alors qu'ils ne supportent jamais très longtemps leur président ?
13:56 Eh bien, parce que justement, les rois n'ont pas le rôle de président.
14:00 Au fond, c'est toute la difficulté.
14:03 Nous vivons dans une république monarchique,
14:07 alors que les Anglais vivent dans une monarchie républicaine,
14:10 où on pose des questions tout le temps au peuple,
14:12 on revient toujours au peuple en Grande-Bretagne.
14:15 Le peuple est aussi souverain que le souverain lui-même en Grande-Bretagne.
14:19 Alors, c'est ce qui fait la différence.
14:21 Le roi n'a pas de pouvoir, mais c'est pour ça qu'on lui en prête beaucoup.
14:24 Et il a un pouvoir moral, c'est un magistère,
14:27 et donc c'est une figure symbolique.
14:29 Je pense à George Orwell qui disait
14:31 "Tant qu'on promènera une figure de cire dans un carrosse,
14:34 on évitera les Hitlers et les Stalines".
14:36 Et je crois qu'on a besoin de rêver aussi,
14:38 et c'est vrai que ces figures emblématiques,
14:41 à la fois plongent dans l'histoire et permettent de rêver.
14:44 Le flot de l'histoire est tout d'un coup plus compréhensible.
14:47 Alors, je n'ai pas connu de couronnement il y a 70 ans,
14:50 j'en en verrai peut-être plus d'autres en Angleterre avant la fin de ma vie,
14:55 donc je vais essayer d'en profiter aujourd'hui.
14:57 Dernière question au Média, vous allez préparer des notes
15:00 parce que vous connaissez trop bien le sujet, Stéphane Bern.
15:03 Alors, c'est vrai que je répète depuis 30 ans pour cet événement,
15:07 mais pour autant j'ai pris pas mal de notes,
15:09 parce que c'est vrai que quand vous allez voir la baronne à mosques
15:12 qui va tenir le gant du couronnement et le tendre souverain,
15:15 quand vous allez voir le grand rabbin qui va lui tenir les bracelets,
15:21 voilà, donc tout cela, il faut évidemment se faire des trombinoscopes,
15:26 se prendre des notes, décrypter chaque chose.
15:29 Ce qui fait la différence, si vous voulez, pendant ces cérémonies,
15:32 c'est qu'il faut absolument donner le sens des choses,
15:35 décrypter ce que les gens voient à l'écran.
15:39 Parce que chaque, dans un rituel, surtout pour un couronnement,
15:42 chaque geste compte, chaque geste a une symbolique forte.
15:46 La baronne à mosques qui sera l'invité de Culture Média la semaine prochaine,
15:49 mais non, je plaisante, vous m'avez appris son nom.
15:51 Merci beaucoup Stéphane Bern pour votre connaissance universelle
15:54 de ce sujet encyclopédique.
15:56 Merci d'avoir été avec nous dans Culture Média.
15:58 Merci beaucoup Philippe, bonne journée.
16:01 Caroline Thébault, on peut préparer tous les dispositifs de la Terre,
16:04 à la fin, quand on a Stéphane Bern dans l'équipe, il ne peut rien vous arriver.
16:07 C'est sûr que Stéphane Bern, c'est un énorme privilège pour nous,
16:10 c'est la personne qui connaît sans doute le mieux la famille britannique,
16:12 il connaît, on l'a dit, le roi et la reine.
16:14 En France !
16:16 Après, pour avoir la meilleure émission spéciale,
16:19 il faut évidemment être dans les meilleurs endroits,
16:22 avoir positionné nos reporters aux meilleurs endroits,
16:25 et puis sortir les meilleurs archives,
16:27 parce que c'est aussi ça, je pense, notre plus-value,
16:29 c'est toute cette boîte à archives qu'on ouvre pour revivre l'histoire de cette famille royale.
16:32 Et les infos, quelles informations vous en donne le protocole sur le déroulé de la journée ?
16:37 Alors c'est toujours au compte-gouttes avec Buckingham, ce n'est pas évident,
16:40 on en a encore qui arrivent petit à petit,
16:42 notamment toute la partie liturgique, le déroulé, les horaires,
16:45 tout ça s'affine, tout ça change, donc il faut être souple sur les appuis.
16:47 Après on a aussi nos correspondants à Londres
16:50 qui nous alimentent beaucoup en information,
16:52 et voilà, on s'adapte, on change encore aujourd'hui le menu,
16:55 le déroulé de la journée de demain,
16:57 pour être au plus près de l'événement, comme l'a dit Stéphane,
16:59 il faut qu'on puisse donner le maximum d'infos, de coulisses, d'informations
17:03 aux téléspectateurs sur ce moment historique.
17:05 Comment vos commentateurs vont faire pour reconnaître
17:07 tous les visages de toutes les personnes qu'on va voir filmer dans l'église ?
17:11 Vous vous êtes fait une sorte de trombinoscope ?
17:13 On a des trombinoscopes, Stéphane l'a dit,
17:15 et puis on a surtout en plateau des, j'allais dire, des experts,
17:18 des personnes qui suivent ces événements depuis des années.
17:21 Voilà, Stéphane Bern, Adelaide les connaît très bien,
17:24 Etienne et Nathalie, nos éditorialistes, voilà, les connaissent,
17:28 donc ils ont déjà leur savoir-faire, et puis on travaille tous en amont énormément.
17:32 Merci beaucoup Caroline Thébault, comme vous dites, souple sur les appuis,
17:35 je rappelle que vous êtes rédactrice en chef des opérations spéciales de France 2,
17:39 je rappelle aussi que juste après la cérémonie sera diffusée à 16h ou 16h10 sur France 2,
17:43 un documentaire inédit de Daniel Moreau raconté par Stéphane Bern,
17:47 consacré à la saga des mariages princiers.
17:50 Mais nous aussi on est gagnants sur Europe 1,
17:52 parce que nous aussi on a Stéphane Bern sur l'antenne,
17:55 et en cette veille du couronnement de Charles III,
17:58 il nous propose cet après-midi un historiquement vôtre 100% british,
18:01 il reçoit Stéphane Clark, journaliste britannique,
18:04 et Philippe Kail, auteur de la première biographie de Charles III en français,
18:07 chez Perrin, David Castello-Lopez nous raconte les origines de Big Ben,
18:11 historiquement vôtre, c'est sur Europe 1, du lundi au vendredi, de 16h à 18h.

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