L'Hebdo de l'Éco : Dominique Carlac’h (candidate à la présidence du MEDEF)

  • l’année dernière
Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

Transcript
00:00 Après des changements de tête dans les organisations syndicales, on va parler du MEDEF.
00:04 Bientôt les élections, elles auront lieu début juillet.
00:06 Je reçois les candidats à la présidence du MEDEF.
00:09 Et d'abord on va commencer par Dominique Carlac.
00:12 Bonjour.
00:12 Merci, bonjour.
00:13 Présidente en plus de votre actuel rôle de porte-parole du MEDEF et vice-présidente.
00:17 Vous avez une entreprise, une société de conseils en innovation.
00:21 Mais ce MEDEF, tout le monde en parle, dans le Challenge cette semaine il y a un dossier qui sort.
00:26 À quoi aujourd'hui sert-il réellement ?
00:29 Parce que certains se posent la question, il a été plutôt discret pendant la période de la réforme des retraites.
00:34 En creux de votre question et de votre appréciation, il y a le MEDEF, doit-il changer ?
00:39 Et moi ma réponse, elle est oui, le MEDEF doit changer parce qu'il doit parler davantage, il doit parler plus,
00:43 il doit parler plus au français, il doit travailler avec les partenaires sociaux.
00:49 Et donc le MEDEF aujourd'hui doit davantage aller sur la place de l'entreprise dans la société.
00:54 À quoi ça sert le MEDEF ? C'est poser la question, à quoi ça sert l'entreprise ?
00:58 C'est-à-dire aller plus vers les salariés que vers les entreprises ?
01:02 Vers la société dans son ensemble, c'est-à-dire qu'aujourd'hui la place de l'entreprise,
01:06 elle est essentielle dans la vie de nos concitoyens, elle est vraiment essentielle,
01:09 c'est-à-dire le lieu de travail c'est important et il faut une caisse de résonance pour le MEDEF, c'est ça.
01:14 Le rôle c'est de mettre en lumière que l'entreprise est une solution.
01:18 L'entreprise c'est une solution économique, c'est là où on crée de la valeur.
01:21 L'entreprise c'est une solution sociale, c'est là où on peut prendre l'ascenseur social.
01:24 Parce que ce ne sont pas des mots ça justement ?
01:26 Ce ne sont pas des mots parce que la réalité c'est qu'aujourd'hui l'État il est à bout de souffle.
01:29 L'État providence c'est fini, avec la dette colossale que l'on a,
01:32 ce n'est plus l'État qui va trouver des solutions aux Français.
01:35 Là où on peut trouver des solutions encore et là où on a encore des marques de manœuvre,
01:39 c'est dans les entreprises. On trouve encore du travail dans les entreprises,
01:43 on peut prendre l'ascenseur social, on peut faire les transitions
01:46 parce qu'on investit de manière colossale dans les transitions énergétiques et écologiques.
01:49 Donc le MEDEF il sert de caisse de résonance à tout ça.
01:53 C'est-à-dire en faire plus pour les salariés parce qu'ils sont un peu laissés pour compte jusqu'à maintenant ?
01:57 Alors ils ne sont pas forcément laissés pour compte. En faire plus pour les salariés,
02:00 moi j'ai envie de vous répondre par la formule, il y a ce qui est souhaitable et il y a ce qui est faisable.
02:05 Ce qui est souhaitable c'est sûr que chacun doit avoir son pouvoir d'achat
02:08 et doit avoir un rythme de vie et un train de vie correct.
02:12 C'est le partage de la valeur.
02:13 Mais du point de vue de l'entreprise, ce qui est important c'est de se dire qu'est-ce qui est faisable.
02:18 Parce qu'il y a toujours ce qui est souhaitable.
02:20 C'est-à-dire pouvoir toujours satisfaire les demandes des salariés.
02:23 Mais est-ce faisable ?
02:24 Si vous avez des salariés qui subissent l'inflation, il y a des PME qui subissent aussi l'inflation.
02:29 Et donc on ne paie pas forcément les moyens de faire de la participation.
02:32 Voilà. Et donc voilà, c'est à chaque entreprise les moyens de le faire.
02:36 Parce que le MEDEF ça ne sont pas que les entreprises du CAC 40.
02:39 Il faut préciser que vous avez beaucoup de PME.
02:40 Alors le MEDEF, quelques points de précision, c'est 190 000 entreprises,
02:44 c'est 100 fédérations métiers, 100 branches professionnelles et c'est 130 territoires.
02:48 Et l'adhérent moyen du MEDEF, c'est une entreprise de 47 personnes en province.
02:54 C'est ça. Mais je disais dans le challenge qu'il faut que le MEDEF montre les dents aujourd'hui.
02:58 Ça veut dire quoi ?
02:59 Alors ça veut dire que là on sort d'une séquence sociale extrêmement forte.
03:02 Il y a eu l'intersyndical qui s'est reconstitué depuis 1995.
03:06 On n'avait plus jamais vu ça face à la réforme des retraites.
03:10 Il faut absolument que la voix des entreprises,
03:13 de la même manière que les syndicats se sont exprimés dans la rue depuis quelques semaines,
03:18 14 sorties contre la réforme des retraites,
03:20 je pense qu'il faut qu'il y ait une interpatronale, en tout cas c'est ce que moi je souhaite incarner,
03:25 et que les entreprises se fassent entendre elles aussi.
03:27 Quel est votre programme ?
03:28 Ça c'est mon programme, c'est que les entreprises se fassent entendre.
03:30 Oui mais il faut qu'elles jouent aussi, il faut qu'elles acceptent le CDI Cédia,
03:33 il faut accepter pourquoi pas le bonus Janus.
03:35 Alors c'est exactement moi, ce sur quoi je vais, moi présidente du MEDEF,
03:39 je veux qu'on mette tout de suite sur la table le sujet du travail,
03:42 et du travail tout au long de la vie.
03:44 Tout au long de la vie ça veut dire l'entrée de carrière, la formation, l'apprentissage,
03:47 et ça veut dire la fin de carrière et notamment le travail des seniors.
03:51 Et là rien n'est à bout, il n'y a qu'une seule ligne rouge.
03:53 Mais elles joueront le jeu, gardez les plus de 55 ans ?
03:55 Elles joueront le jeu parce qu'elles ont intérêt à le faire,
03:57 parce qu'aujourd'hui les entreprises manquent cruellement de talent.
04:00 Donc elles joueront le jeu dès lors qu'il y a des lignes rouges qui ne sont pas franchies.
04:04 Moi ma ligne rouge c'est l'index, tel qu'il a été présenté,
04:07 c'est un bonus/malus qui ne sert à rien, qui ne créera aucun emploi senior.
04:12 Donc là on oublie.
04:13 Là on oublie complètement, par contre on peut se mettre d'accord sur des critères
04:16 qui favoriseront l'emploi senior, et on a tous besoin de talent dans nos entreprises.
04:20 Alors je voulais savoir, les patrons ont tout obtenu d'Emmanuel Macron,
04:24 baisse des impôts de production, baisse des impôts, mettons à 25% l'impôt sur les sociétés,
04:28 c'est un peu le jackpot dit-on, qu'est-ce qui va se passer après ?
04:31 Vous n'aurez plus rien de l'État là.
04:33 Il n'y a pas de jackpot, il n'y a pas de jeu de donnant-donnant avec le gouvernement.
04:38 On a encore nous beaucoup à faire pour se mettre à niveau de la compétitivité
04:43 des pays contre lesquels on fait face tous les jours.
04:46 C'est vrai ce qu'on dit, on n'est plus compétitif.
04:48 Quand vous regardez les deux grands capitalismes d'État,
04:51 que sont le capitalisme américain et le capitalisme d'État chinois,
04:55 mais on est vraiment très loin de la compétitivité qu'on peut avoir.
04:59 Les salaires on les montre du doigt, souvent on dit que les grands patrons gagnent trop.
05:02 D'abord c'est faux parce qu'on a un bien moindre écart
05:07 entre les plus hauts salaires et les plus bas salaires en France.
05:10 On est le pays de l'OCDE où il y a le moins d'écart, donc ça c'est faux.
05:13 Et puis encore une fois, on essaye de faire tout ce que l'on peut
05:16 et si vous regardez ce qu'on appelle les NAO, les négociations obligatoires,
05:21 elles ont plutôt été favorables.
05:23 Deux questions encore. La parité, c'est une priorité pour vous
05:26 qu'il y ait de femmes candidates aux MEDEF ?
05:27 Je crois qu'en 2023, je ne sais pas si on peut parler de priorité,
05:30 parce que c'est plutôt une évidence. Pour moi, la parité c'est une évidence.
05:33 Regardez la société de 2023, c'est une évidence, ce n'est plus un combat.
05:37 On est loin dans le CAC 40, il n'y a même pas 5 patrons.
05:40 Oui, mais on progresse. Il n'y en a certes pas assez, je suis d'accord avec vous.
05:43 Il n'y a pas assez de femmes dans le CAC 40, mais en revanche,
05:45 la dynamique est importante, c'est-à-dire qu'il y en a quand même plus qu'avant.
05:48 Vous allez pousser aussi.
05:49 En tout cas, moi présidente du MEDEF, j'incarnerai aussi cette partie-là du patronat.
05:54 Une ex-athlète pour diriger le patronat, c'est votre cas.
05:57 Vous êtes une grande sportive, face à l'entreprise.
06:00 Donc, il faut du muscle pour vivre au MEDEF.
06:02 Il faut du muscle et puis il faut aussi du rayonnement pour notre pays.
06:05 Moi, j'ai un rêve d'enfant qui était d'avoir les Jeux olympiques dans notre pays.
06:09 On va les avoir l'année prochaine. Dans ce cadre-là, dans ce contexte-là,
06:12 j'aimerais être capitaine de l'équipe de France économique.
06:15 Pourquoi ? Parce que moi, j'ai vraiment, avec l'équipe de France économique,
06:18 envie d'une France qui gagne, une France qui est fière d'elle,
06:22 une France qui ne renonce pas et puis une France qui est accessible.
06:26 – Vous avez participé au JO ? – Non, moi, je n'ai pas participé au JO.
06:29 J'étais en équipe de France, mais je n'étais pas…
06:31 – Pour quelle discipline ? – Sur le 400 mètres.
06:33 Moi, je suis de la génération Pérec sur le 400 mètres.
06:36 Et on était en équipe de France sur 400 mètres et 4 fois 400 mètres en ce moment.
06:40 – Et alors, si vous n'êtes pas élue, que ferez-vous ?
06:42 – Eh bien, je serai élue d'abord. Je ne me pose pas la question.
06:45 Donc, je vous donne rendez-vous le 7 juillet.
06:48 Moi, je suis très, très confiante.
06:50 Ce qui est en train de se passer est assez surprenant.
06:54 – Les jeux ne sont pas faits, vous voulez dire ?
06:56 – Les jeux ne sont pas du tout faits.
06:58 Il va y avoir des surprises et je suis très confiante
07:00 et j'ai des ondes très positives qui me remontent de cette campagne.
07:03 – Comme pour la CGT, on ne pensait pas que ce serait Sophie Binet.
07:06 – Eh bien voilà, il y a des surprises dans toutes les élections
07:08 et il y a une question de génération,
07:10 il y a une question de Medef de son temps aussi, tout simplement.
07:13 – Bonne chance, Dominique Carlac, candidate pour la présidence du Medef.
07:16 – Merci à vous. – Restez avec nous sur CNews.
07:18 [Musique]
07:23 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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