Emmanuel Sallaberry

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00:00 - Les 8h moins le quart, l'été n'est pas encore là mais eux oui, les moustiques apparaissent déjà dans vos jardins, dans nos jardins.
00:05 Aïzine, Talence, Olybourgne, les municipalités, ils vont de leur plan de lutte et on en parle ce matin avec Emmanuel Salaberry, c'est le maire de Talence, Marie Roarch.
00:13 - Bonjour Emmanuel Salaberry. - Bonjour à vous.
00:15 - Il y a quelques semaines, vous lanciez à Talence une expérimentation des agents du centre de démoustication de Bordeaux métropole à la rencontre des talençais dans leur jardin.
00:23 Est-ce qu'il est trop tôt ? Est-ce que vous tirez déjà un bilan de ces rencontres ?
00:27 - Le bilan c'est que les gens ont besoin d'informations. Aujourd'hui on avait tendance à rire de cette thématique des moustiques il y a encore quelques temps en disant ça gêne pour l'apéritif.
00:34 Aujourd'hui on voit bien que d'abord un, ça pourrit la vie des gens, il faut mesurer les choses, certaines personnes ne peuvent plus sortir de chez elles.
00:41 Et puis surtout on a aussi ces moustiques qui peuvent être vecteurs de maladies graves comme la dengue ou le chinkou mouinha.
00:46 Donc l'expérimentation qu'on a essayé de faire c'est sur un pâté de maison et essayer de dire un territoire zéro moustiques.
00:51 C'est-à-dire si tout le monde se serre les coudes et se retrousse les manches, comment on peut essayer de réduire significativement ?
00:57 On va évidemment regarder ça pendant tout cet été, mais on a vu déjà qu'il y a beaucoup d'idées reçues à combattre.
01:02 C'est-à-dire que chacun peut faire quelque chose contre le moustique tigre.
01:06 - On entend ce matin sur France Bleu Gironde le maire de Liban, Philippe Buisson, dire que l'été 80% des engueulades en mairie à son encontre c'est lié aux moustiques.
01:14 C'est aussi votre cas à Talens ?
01:15 - Je ne sais pas si jamais c'est 80% précisément, mais on nous parle beaucoup de ça.
01:19 Souvent les gens nous disent "mais qu'est-ce qu'on peut faire ?" et en fait on leur répond la question "qu'est-ce que vous devez faire ?"
01:25 Parce qu'en fait, quasiment 3 moustiques sur 4 naissent dans l'espace privé.
01:29 C'est-à-dire à chacun de couvrir, de vider, et je le rappelle souvent, quand vous êtes piqué par un moustique tigre, il est né dans les 100 mètres de sa naissance.
01:38 Ça veut dire qu'avec un peu de chance, il faut regarder autour de vous.
01:41 Donc chacun doit faire des choses et aux mairies, à la métropole, d'organiser cette lutte pour que, non pas qu'on puisse s'en débarrasser, on ne s'en débarrassera pas,
01:49 mais qu'on puisse essayer de revivre normalement.
01:51 Là moi je vois les premiers beaux jours arriver, je me désole qu'on puisse se dire "bon ça y est, il va falloir rentrer chez soi parce que cette petite bête nous gâche la vie".
01:58 - Justement, vous le soulignez Emmanuel Salaberry, c'est principalement chacun chez soi qui peut agir pour limiter l'arrivée des moustiques ou leur prolifération.
02:08 Qu'est-ce que vous, en tant que maire, au-delà de la pédagogie, vous pouvez faire ?
02:11 - Alors on forme des ambassadeurs à qui on remet des pièges de larves, et c'est le meilleur des pièges parce que finalement on vient prendre le moustique.
02:20 Je rappelle qu'il suffit d'un bouchon de bouteille pour qu'une moustique femelle puisse prendre une centaine d'œufs, donc ça se reproduit très vite.
02:30 Et surtout c'est un moustique qui d'abord chasse le jour, donc les chauves-souris ne sont pas utiles, il faut aussi qu'on fasse revenir des oiseaux prédateurs comme les hirondelles.
02:38 Nous on distribue des pièges, on a installé des pièges aussi dans les endroits les plus sensibles, comme les cimetières, comme les parcs, à proximité des personnes sensibles.
02:46 L'idée c'est qu'il faut qu'on joue collectif et qu'on essaye chacune et chacun de prendre ses responsabilités pour essayer d'en limiter le nombre dans les années qui viennent.
02:53 - 7h48 sur France Bleu Gironde, Emmanuel Salaberry, le maire de Talens, c'est notre invité ce matin sur France Bleu Gironde et sur France 3 qui t'aiment.
02:59 - Il y a quelques années Talens installait aussi des nichoirs pour justement attirer les oiseaux prédateurs. Ce genre de solution écolo, est-ce que ça fonctionne ?
03:07 - Ça fonctionne, en fait il n'y a pas de solution magique sinon effectivement ça ferait longtemps qu'on aurait tous produit ça.
03:13 On essaye, on tente, il y a des choses qui fonctionnent, il y a des choses qui fonctionnent pas.
03:16 Il faut qu'on prenne la lutte dans le cycle total de la vie du moustique, c'est-à-dire depuis sa naissance pour en limiter, jusqu'à la prédation et donc avec les oiseaux en plus.
03:26 Avec les oiseaux on fait un coup double donc on voit qu'il y a des choses qui peuvent fonctionner et si notre expérimentation zéro moustique fonctionne,
03:33 on l'étendra pour dire "Voyez, ça fonctionne et on peut y arriver ensemble".
03:37 - Et vous le disiez tout à l'heure Emmanuel Salaberry, ces moustiques-tigres sont vecteurs de maladies comme la dingue le chikungunya,
03:43 c'est une inquiétude de santé publique pour le maire que vous êtes ?
03:45 - Oui, parce que le jour où on aura effectivement cette prolifération, on aura vraiment une problématique de santé publique sur l'agglomération.
03:52 Les gens nous demandent souvent pourquoi on ne traite pas plus et je rappelle qu'on ne traite pas d'abord parce que
03:57 1) ce sont les recommandations de l'autorité régionale de santé et surtout que si on traite trop de façon chimique,
04:02 d'abord c'est très dangereux pour l'environnement et surtout on habituera le moustique à ces traitements et donc on pourrait avoir de gros problèmes.
04:08 Donc on ne peut pas traiter à grande échelle le moustique-tigre donc c'est la raison pour laquelle il faut que chacune et chacun d'entre nous
04:14 se sentent mobilisés pour revenir à une vie, j'ai envie de dire à peu près normale.
04:17 - Oui, on ne diffuse pas ou plus à grande échelle de produits de lutte contre ces moustiques, c'est bien ça ?
04:22 - C'est exactement ça, il y a des opérations, des moustications qui se font dans certains endroits de l'agglomération,
04:28 ça s'est déjà arrivé aussi à Talence quand on a des cas de dingue par exemple, mais on ne le fait pas à grande échelle pour éviter
04:33 qu'un jour on ne puisse plus s'en débarrasser définitivement.
04:36 - Vous le disiez, les moustiques font partie des motifs de plainte des talençais envers vous, en tout cas auprès de vous.
04:44 On le sait, la période est difficile pour tout le monde en ce moment, l'inflation, les inquiétudes sur l'avenir,
04:51 quelles sont les principales inquiétudes qui parviennent jusqu'à vous de la part des talençais ?
04:55 - L'inquiétude numéro un c'est le pouvoir d'achat et c'est l'absence de vision sur l'avenir.
04:59 Moi j'insiste beaucoup sur le fait que nous les maires, nous sommes ceux qui peuvent prendre le plus le pouls de la population,
05:05 on en a aussi parfois les conséquences, on est souvent en première ligne, qu'est-ce que ce soit l'étiquette politique,
05:10 et donc on a vraiment besoin d'aller au contact des gens, moi j'insiste beaucoup sur ce rôle de maire,
05:14 de bouclier social, bouclier aussi du pouvoir d'achat, donc essayer d'apporter des solutions concrètes, rapides aux gens,
05:22 et ils viennent nous voir, on fait aussi partie des élus qui peuvent encore joindre directement,
05:26 donc on est vraiment en lien avec cette population et on a des réponses concrètes à leur apporter,
05:32 chacun des maires faisant comme il l'entend évidemment sur sa commune, mais il y a vraiment quelque chose à rebâtir,
05:37 et je pense que le local, la ville, c'est une idée très ancienne en soi, mais finalement c'est je pense une idée très moderne,
05:44 et quand on parle de rénovation des institutions, je pense que le souffle ne doit plus venir de Paris,
05:48 mais doit venir de la base pour monter jusqu'à Paris.
05:51 Merci beaucoup Emmanuel Salaberry, maire de Talens, d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Gironde.
05:55 Merci, bonne journée.