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00:00 avec nous le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzales. On parle d'immigration à la frontière tout de suite.
00:04 Face à la polémique donc des hommes politiques comme Eric Ciotti ou le RN qui parle de vagues incontrôlées
00:10 ou des associations qui disent qu'il n'y a pas plus de migrants que d'habitude qui passent, vous vous avez dit votre réalité
00:17 c'est à dire que Bernard Gonzales vous avez des chiffres très précis, on les rappelle ?
00:22 Écoutez moi je vais vous donner ce que j'ai chaque jour, c'est mon bilan journalier puisque chaque soir j'ai le résultat
00:29 des opérations qui ont été engagées par les effectifs dont je dispose pour mener à bien cette mission de contrôle.
00:35 Hier ce sont 185 interpellations qui ont pu être réalisées sur la frontière.
00:41 C'est un chiffre important qui traduit bien la réalité de la présence policière
00:46 puisque effectivement ce sont plus de 400 hommes policiers et gendarmes qui sont engagés.
00:52 Il y a les unités de force mobile qui ont été annoncées mais il y a aussi l'engagement des hommes de la gendarmerie départementale
00:59 de la sécurité publique qui travaillent également dans la profondeur du territoire
01:03 puisqu'hier sur ces 185 interpellations qui ont été faites dans la bande des 20 km sur le contrôle des points de passage autorisés
01:11 il y a 36 interpellations d'étrangers en situation régulière qui ont été faites sur le reste du territoire départemental.
01:17 Ils deviennent quoi ? Ces personnes là elles deviennent quoi ?
01:19 Ces personnes là elles vont retenter leur chance dans quelques jours ? Elles deviennent quoi ?
01:24 Écoutez, pour nous ce qui est important c'est de pouvoir arrêter le maximum de personnes dans cette bande des 20 km
01:30 parce que ça nous permet de procéder à ce qu'on appelle des non-admissions
01:35 c'est-à-dire qu'on peut les remettre aux autorités italiennes sur le champ dans la journée.
01:41 Et après reviennent Bernard Monjelez ?
01:43 Je peux vous dire que depuis le début de l'année on a augmenté de 40% le chiffre des interpellations
01:48 et de la même manière les non-admissions ont été également augmentées 33%.
01:53 Effectivement elles retentent le passage, on est bien d'accord, mais nous nous gardons la frontière
02:02 et nous procédons à la mise en oeuvre des procédures régulières
02:08 quand certains sont pris sur le territoire départemental et font des demandes d'asile, on les traite.
02:14 Quand ils sont déjà connus, il y a des fiches de recherche qui sont établies quand il y a eu des problèmes.
02:20 Bref, on essaye de faire un tri-fin parmi toutes ces personnes interpellées.
02:25 150 policiers supplémentaires, c'est l'annonce du ministre de l'Intérieur.
02:30 Ils sont sur place, ils servent à quoi ces 150 agents supplémentaires ?
02:34 Alors, ces hommes des forces mobiles, ce sont essentiellement des CRS et des gendarmes mobiles,
02:40 nous servent, comme je vous l'ai dit, à tenir les points de passage autorisés
02:46 et aussi à mener des opérations. Comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure pour les moulins,
02:50 en matière de police aux frontières, on est obligé d'adapter notre dispositif aux passeurs.
02:56 Parce qu'on doit lutter à des trafics qui sont organisés par des grandes mafieuses,
03:03 des trafics d'êtres humains, et ces gens-là observent.
03:06 Il y a des voitures ouvreuses qui regardent si à la Turbie, vous avez ce jour-là un barrage d'un gendarme mobile ou pas.
03:12 Et à partir de là, on peut avoir des convois qui sont organisés.
03:16 Donc, nous travaillons également en matière de renseignement, puisqu'on a des brigades mixtes franco-italiennes,
03:21 nous travaillons avec les services italiens, nous avons des informations,
03:24 et je déplace mon dispositif en fonction des événements annoncés.
03:30 Quand il faut faire l'effort sur le trafic ferroviaire, puisque vous savez que la gare de Vatimi est un point de passage qui est souvent utilisé,
03:39 on met le paquet dans les gares.
03:41 Quand on sait qu'il y a eu sur les autoroutes italiennes des chargements de migrants à bord de poids lourds,
03:47 on met le paquet sur l'autoroute.
03:50 Après, actuellement, pour tout vous dire, notre problème vient de la vallée de la Roya,
03:54 parce que depuis que ces effectifs sont engagés et de manière permanente,
03:58 je ne nie pas qu'à certains moments, il y a eu des priorités d'emploi de ces forces mobiles
04:03 pour d'autres événements se déroulant sur le territoire national,
04:07 qui ont fait qu'ils ont été retirés, mais renvoyés.
04:10 Et donc, depuis qu'on les a remis, il est clair que c'est la vallée de la Roya, voyez-vous,
04:14 on a des migrants qui remontent le long de la vallée de la Roya pour essayer de rentrer plus haut sur le territoire.
04:20 Donc on met des effectifs plus loin sur la frontière.
04:24 - Il est un coupable Bernard Gonzalez, le préfet des Alpes-Maritimes,
04:27 il reste combien de temps ces 150 policiers supplémentaires ?
04:30 - Ah, pour l'instant, ils sont en demeure et je peux vous dire qu'on va travailler, je travaille.
04:36 Vous avez entendu parler de la mise en place d'une border force, d'une force frontière expérimentale dans les Alpes-Maritimes,
04:45 donc j'y travaille, j'ai encore eu une réunion avec le ministère.
04:48 - Elle va être quoi ?
04:49 - C'est justement la combinaison de tous les moyens des policiers,
04:54 mais on va par exemple mobiliser davantage les douaniers,
04:57 créer des unités, faisons appel aux moyens des différents ministères,
05:01 essayer aussi de sanctuariser certains moyens, il faut que ces unités restent effectivement sur la frontière,
05:10 et travailler par rapport à l'analyse des flux.
05:13 - Vous me dites oui, vous me dites non.
05:15 Sur les migrants mineurs, les mineurs non accompagnés,
05:19 est-ce qu'on en a beaucoup, pas beaucoup, on en est combien ?
05:24 - On en a plus que les années précédentes, effectivement.
05:26 - Vous avez réquisitionné un hôtel à Antibes, ça c'est fini ?
05:29 - J'ai réquisitionné un hôtel à Antibes à la demande du conseil départemental,
05:32 j'ai réquisitionné un gymnase à Montant à la demande du conseil départemental,
05:36 pour les dépanner dans une situation où leur structure habituelle était saturée,
05:42 ces réquisitions sont terminées, et actuellement nous sommes dans une période
05:45 où le conseil départemental fait face à ces obligations qui relèvent d'ailleurs de la loi,
05:52 puisqu'il s'agit de traiter les mineurs isolés,
05:55 et je n'ai pas, au moment où je vous parle, de réquisition en cours sur ce sujet-là.
06:01 - L'avenir, c'est cette force dont vous nous parliez,
06:06 vous croyez qu'à un moment donné, le message que vous voulez faire passer,
06:10 c'est absolument de dire "ce n'est pas une passoire".
06:12 - Tout à fait, franchement c'est ce que je voulais aujourd'hui auprès de vous témoigner,
06:19 c'est que vraiment il y a des hommes et des femmes qui sont engagés de manière permanente,
06:22 là aussi jour et nuit, 7 jours sur 7, pour que les entrées soient contrôlées,
06:28 ce n'est pas une passoire, après il s'agit aussi d'avoir une approche humaine
06:32 et respectable de ces migrants, certains effectivement sont dans une grande souffrance,
06:36 ont traversé quand même des épisodes très difficiles, ont pu risquer leur vie,
06:42 donc il s'agit aussi de rester humain dans le traitement de ce sujet des migrations,
06:49 c'est compliqué, mais non, la frontière n'est pas abandonnée,
06:54 et évidemment vous pouvez toujours aller, vous êtes journaliste, avec une caméra,
06:58 et jouer sur un angle de vue pour dire "il y a des véhicules qui passent et ils ne sont pas contrôlés".
07:04 Je ne dis pas qu'on contrôle tout le monde, je dis qu'on utilise au mieux le potentiel opérationnel
07:08 dont on dispose pour intercepter le plus de migrants,
07:12 et plutôt que d'arrêter une voiture avec peut-être un ou deux migrants
07:16 dans le cadre d'une immigration familiale, parce qu'on a des réseaux,
07:19 je pense notamment aux Tunisiens, je préfère arrêter un poids lourd à la Turbie,
07:23 où là j'aurais plusieurs dizaines de migrants à l'intérieur.
07:26 Vous vous intéressez au réseau plus que finalement à ces personnes
07:30 qui sont dans une difficulté pour franchir cette frontière.
07:34 Merci beaucoup Bernard Gonzalez, le préfet des Alpes-Mai et Team sur France Bleu,
07:38 Azur pour nous parler d'immigration et pour nous parler également du quartier des Moulins à la Sécurité.

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