• l’année dernière
Dix finales mondiales et olympiques en dix ans, c'est le bilan qu'affiche l'impératrice Clarisse Agbegnenou au terme d'une journée où elle aura dû surmonter les doutes d'un grand rendez-vous placé très tôt dans son programme de reprise post-grossesse. Après des éliminatoires traversés en serrant au maximum le jeu pour survivre, sa force de frappe a refait surface au meilleur moment pour réduire toute la concurrence au silence. Plus qu'une première Marseillaise à Doha, c'est quasiment une assurance tous risques pour l'équipe de France, redynamisée pour finir ces championnats du monde qatariens en boulet de canon.

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Transcription
00:00 On sentait un peu mieux, mais je me suis dit que ça allait être un peu chaud d'aller
00:11 chercher un titre.
00:12 Je sais que j'avais le niveau pour avoir une médaille, mais le titre, il me manquait
00:16 encore quelques petites choses à régler.
00:19 Et finalement, merci les camarades d'avoir balayé un peu certaines filles.
00:23 Mais tout s'est bien passé.
00:24 Le matin, ça a été un peu compliqué de se mettre en route.
00:27 Forcément deuxième compétition de l'année après une grossesse.
00:30 Mais je suis tellement fière de moi, tellement fière de ma fille.
00:34 Franchement, elle est top.
00:36 Elle est top, elle écoute, elle m'a laissé un peu dormir ici, comme je continue d'aller
00:40 t'ai bien sûr, et surtout la nuit.
00:43 Mais elle a été impeccable, même aujourd'hui.
00:45 Elle était un peu toute seule, je l'ai laissée.
00:48 J'en suis désolée, mais je t'avais promis que j'allais te ramener cette belle médaille
00:51 d'or.
00:52 Voilà, c'est fait et je vais lui mettre autour du cou.
00:54 Je m'attendais à même que ce soit encore plus dur.
00:57 Je sais qu'il y a des camarades qui ont balayé quelques japonaises.
01:02 Je devais en prendre, si je finissais comme ça, deux.
01:05 Et finalement, ça a été différent.
01:07 Je ne sais pas, ça dépendait un petit peu des combats, mais forcément, le premier,
01:10 il faut toujours le passer.
01:11 On sait que c'est compliqué.
01:13 La cubaine, ce n'est pas chose facile.
01:16 Elle est très physique.
01:17 Je sais qu'un petit moment d'inattention et c'est parti.
01:21 J'ai pris, après, est-ce que c'était Beauchemin avant ou il y avait quelqu'un, je ne sais
01:26 même plus.
01:27 L'israélienne, pareil, je sais que sur l'échido, le fait d'attaquer un peu avant moi, il fallait
01:32 que je fasse attention.
01:33 Et Beauchemin, je l'ai eu au jeu, je sais que c'est une personne où si je ne fais pas
01:37 attention, au sol, elle y va aussi.
01:39 Mais derrière, je me sentais quand même un peu mieux.
01:41 Après la cubaine, je me sentais mieux, un peu plus relâchée.
01:43 J'ai été, je pense, très appliquée parce que je ne voulais pas faire de bêtises.
01:49 Je savais qu'il fallait que je sois un peu telle la doyenne et me dire, prends de la
01:54 maturité, reste focus, petit à petit, prends le temps d'eux, ne te précipite pas, tu n'as
01:59 pas besoin.
02:00 Donc, ce n'était pas facile en début de matinée.
02:04 Et après, j'ai commencé un peu plus à me libérer en me disant, ça y est, tu es peut-être
02:08 enfin en quart, tu es un peu plus sûre d'avoir une médaille ou des choses comme ça, qui
02:11 me rassurait un peu plus.
02:12 Mais c'est vrai que j'étais très méfiante parce que je sais qu'en étant non classée,
02:19 mais 17e et pas ranquée, j'allais prendre des filles directement au top.
02:23 Mais bon, ça s'est bien passé finalement.
02:26 De la voir, je me dis, mais Clarisse, qui es-tu ? C'est incroyable.
02:32 Après une grossesse comme ça, en sachant qu'à Tel Aviv, ça ne s'est pas très bien
02:35 passé.
02:36 Je regardais mes combats et je me disais, c'est moi qui ai combattu comme ça aujourd'hui.
02:39 Je ne m'attendais pas à ça.
02:41 Et je sais qu'avec tous les stages que j'ai fait pour en arriver là aujourd'hui, ça
02:44 a été très dur.
02:45 Il y a des fois, on a fait stage au Japon, j'ai fait tomber presque aucune japonaise,
02:47 c'était très dur.
02:48 J'ai beaucoup pleuré.
02:49 Je me suis dit, bon, le chemin va être plus compliqué que je le pensais.
02:53 Il est toujours compliqué, mais je m'épate.
02:56 Et je suis fière.
02:57 Je suis fière de me dire qu'en championnat, je suis là et que, je ne sais pas, moi, ça
03:02 fait combien d'années, peut-être 10 ans que je suis sur un podium mondial et olympique.
03:08 C'est beau.
03:09 C'est vrai que ça ne se fait pas en claquant des doigts.
03:10 Il y avait des filles avec qui je me suis entraînée à l'UNICEF qui me disaient, mais
03:14 quand on te voit, on pensait que c'était facile.
03:16 Et je leur disais, et quand elles sont allées en compétition et qu'elles n'ont pas fait
03:20 le résultat et qu'elles se sont trompées, elles ont dit, en vrai, ce n'est pas si facile
03:23 que ça.
03:24 Mais quand on te voit, on a l'air que, enfin, on dirait que tout se passe très facilement.
03:28 Mais non, ça a été très dur.
03:30 Je vous dis, j'ai beaucoup pleuré à l'entraînement.
03:32 Ça fait 11 mois bientôt que j'allais être même la nuit.
03:36 Et c'est toutes les 2 heures.
03:37 Donc, je n'ai pas dormi plus de 4 heures d'affilée la nuit.
03:40 Et m'entraîner, de voir mon corps changer, de ne pas savoir dans quelle catégorie je
03:46 vais m'entraîner.
03:47 Enfin, je vais faire de la compétition, de me dire, d'accord, j'ai encore des faiblesses
03:50 à Thélavy.
03:51 On a vu que j'étais en dessous physiquement, que j'ai travaillé depuis Thélavy, depuis
03:55 février pour être un peu mieux physiquement.
03:59 Je sais qu'il me reste encore des choses à faire, à travailler.
04:01 Même si là, on a vu que j'ai gagné.
04:02 Je ne vais pas m'arrêter là parce que je sais que les filles vont m'attendre au tournant.
04:05 Je l'ai vu aujourd'hui.
04:06 Et je vais tout donner pour en tout cas être encore une version, encore meilleure, une
04:12 maman encore mieux et encore en forme.
04:13 Ça fait du bien.
04:14 Je me dis que ce qu'on travaille avec mon équipe, avec Ludovic, ça continue d'évoluer.
04:19 Ce n'est pas mal.
04:20 Mon retour après la grossesse, impeccable.
04:22 Je n'ai mal nulle part à peu près, à part un genou qui défaille un peu.
04:26 Mais sinon, tout va bien.
04:27 Je suis contente.
04:28 J'ai produit des belles choses que je regarderai, que je travaillerai encore avec Ludovic.
04:32 Et derrière, c'est le bon augure pour Paris 2024, j'ai envie de dire.
04:35 [Musique]
04:43 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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