• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 sur France Bleu Azur et France 3 Côte d'Azur des étudiants déjà en vacances alors qu'on est début mai.
00:05 C'est un peu ce qui se passe avec le nouveau bac.
00:07 Et avec nous Sylvie Pénicaud, proviseure du lycée Apollinaire de Nice
00:11 et représentante du syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale.
00:15 Bonjour Sylvie Pénicaud.
00:16 Bonjour.
00:17 Racontez-nous l'ambiance qu'il y a dans les classes en ce moment.
00:19 Alors c'est un petit peu particulier puisqu'on a 20-30% d'élèves qui viennent à cas certains cours.
00:26 Alors particulièrement en terminale où ils viennent pour préparer quand même le grand oral donc au cours de spécialité.
00:33 Un petit peu en philosophie puisqu'ils ont encore une épreuve.
00:36 Mais bon qu'ils se dispensent d'une autre partie des cours.
00:39 Mais c'est vrai aussi dans les autres classes, notamment en seconde
00:43 où le fait d'avoir eu des professeurs absents tout le mois de mars pour les corrections les a démobilisés.
00:50 On paye la grève en fait ?
00:51 Non, je ne pense pas parce qu'il y a eu surtout ces jours de correction à répétition, des absences,
00:59 bon effectivement quelques grèves mais c'est pas ce qu'on paye.
01:02 Je pense qu'on paye cette rupture au milieu du mois de mars,
01:05 un temps où d'habitude les élèves sont vraiment au travail et ça a cassé en fait le rythme.
01:10 Mais au mois de mars il y a eu quoi ? Il y a eu correction c'est ça ?
01:13 Il y a eu les deux jours d'épreuve déjà et puis ensuite correction.
01:17 Donc les enseignants avaient droit à quatre demi-journées pour corriger.
01:21 Donc ça faisait des emplois du temps gruyères et donc ils ont eu du mal à revenir.
01:25 Et donc ce nouveau bac, finalement 30% d'élèves en moins dans certaines classes, c'est quand même assez énorme.
01:31 C'est énorme, c'est-à-dire que la reconquête du mois de juin s'est ratée,
01:34 maintenant on en est à la reconquête du troisième trimestre.
01:36 Donc autant au SNPDN on était très favorable à ce que le bac soit allégé en nombre d'épreuves,
01:43 mais pourquoi ne pas maintenir ces deux épreuves au mois de juin ?
01:47 Là, s'il y a un élève à 12 de moyenne ?
01:50 Environ, oui, il a déjà son bac. Donc pourquoi venir en gros ?
01:54 Donc viennent les très bons élèves qui jouent la mention, très bien,
01:58 et viennent les élèves qui sont juste juste, qui sont entre 8 et 12 on va dire.
02:04 Les autres, bon, ils voient moins l'intérêt.
02:06 Alors on essaye d'y remobiliser bien sûr, là il y a un grand oral blanc dans l'établissement,
02:10 on essaye de faire venir des étudiants, de leur montrer qu'il faut se projeter sur la suite.
02:15 Donc ce qu'ils vont faire là va être utile, mais c'est très difficile,
02:19 notamment dans des lycées comme le mien où il y a une population socialement défavorisée,
02:23 et où il a été très facile pour les jeunes de trouver des petits boulots pour cette période.
02:28 En fait ils préfèrent faire des petits boulots que d'aller en cours ?
02:32 Ils préfèrent, je pense qu'ils en ont besoin économiquement, et donc voilà, ils vont faire les petits boulots.
02:39 Excusez-moi mais ils ont des parents ?
02:40 Ils ont des parents à qui on a écrit mi-avril pour les alerter,
02:45 pour leur dire que l'école n'est pas obligatoire,
02:49 qu'il y avait tout intérêt dans le contrôle 4 du contrôle continu à venir jusqu'au bout,
02:53 enfin on a remis toutes les choses, mais voilà.
02:55 Mais en fait l'école n'est pas obligatoire ?
02:57 Parce que oui, normalement l'école est obligatoire,
02:59 mais d'après ce que vous nous dites, dans la réalité, elle n'est pas si obligatoire que ça.
03:03 Ben disons que c'est difficile, on voit qu'aujourd'hui les parents ne se mobilisent pas tous,
03:07 bon faut pas généraliser, mais certains n'arrivent pas à faire venir leurs jeunes de 17-18 ans au lycée.
03:13 Merci Sylvie Pénicaud.