• l’année dernière
7info est la première chaîne d'information en continu en Côte d'Ivoire. Retrouvez ici en replay nos programmes et restez informés en temps réel en vous abonnant à nos différentes plateformes :

Site web : https://www.7info.ci​
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCYHo...
Dailymotion : https://www.dailymotion.com/7info​
Facebook : https://www.facebook.com/7infoci/​
Twitter : https://twitter.com/7info_ci

#7INFO #VUDECOTEDIVOIRE

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Il est consul général de Côte d'Ivoire à Paris depuis un peu plus d'un an, un poste resté vacant depuis mai 2013.
00:09 L'ambassadeur Ishiaka Konate nous dira comment il envisage cette importante fonction qu'il relance et quelle est la mission qui lui est confiée par le chef de l'État.
00:19 Vous êtes d'endroit dans les yeux.
00:21 [Générique]
00:36 Excellence, bonjour.
00:37 Bonjour.
00:38 Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de cette info et surtout merci de nous accueillir dans les locaux temporaires du consul général de Côte d'Ivoire.
00:48 Je dis temporaire parce que prochainement vous allez ouvrir un tout nouveau consulat général à Paris près de la gare Saint-Lazare dans le 8e arrondissement.
00:57 Quand est-ce que vous allez prendre possession de ces locaux pour les mettre à disposition du public ?
01:02 Écoutez, on va d'abord attendre les hautes instructions d'Abidjan.
01:06 Je voulais déjà saisir l'opportunité pour vous dire merci de nous donner ici la parole et de dire ce que nous faisons relativement au consulat général de Côte d'Ivoire à Paris.
01:16 Je voudrais dire que très bientôt, en tout cas, nous allons aménager dans un nouveau site qui sera situé dans le 8e arrondissement de Paris pour mieux répondre à la demande de la diaspora ivoirienne.
01:27 Et toute cette activité sera placée bien entendu sous le haut parrainage d'abord du chef de l'État et ensuite bien entendu de Mme la ministre de l'État, ministre des Affaires étrangères, de l'intégration africaine et des Ivoiriennes de l'extérieur.
01:39 Pourquoi était-il nécessaire de prendre des locaux dédiés au consulat général ?
01:44 Écoutez, parce que d'abord la taille de la diaspora ivoirienne a considérablement évolué.
01:51 La diaspora ivoirienne est aujourd'hui très importante et la plus forte communauté au sein des pays membres de l'OCDE se situe ici en France.
01:58 Il était important d'avoir un local dédié à cette diaspora où cette diaspora peut venir faire des démarches parties à l'heure qu'ils ont prévues.
02:06 Et en ce moment je pense que c'était important de délocaliser les activités du consulat général des Côtes d'Ivoire à Paris pour mieux répondre à toute cette demande.
02:14 N'oubliez pas que quand même le consulat général des Côtes d'Ivoire à Paris c'est 25 000 visas par an, c'est 21 000 passeports par an, c'est plus de 12 000 actes consulaires auxquels on fait face.
02:28 Donc c'est quand même une activité très importante avec une diaspora de plus en plus exigeante qui veut venir à l'heure, partie à l'heure.
02:35 L'heure est assez importante pour eux et il était important que nous comprenions ce message également de la diaspora.
02:40 Alors vous êtes ambassadeur, consul général de Côtes d'Ivoire. Il y a bien sûr un ambassadeur de Côtes d'Ivoire en France.
02:47 Pour la bonne compréhension des choses, quel est le rôle de chacun et en particulier quel est celui du consul général que vous êtes ?
02:54 Écoutez, enfin la fonction diplomatique au niveau du consul général. Un consulat général est régi par la Convention de Vienne sur les relations consulaires et l'ambassade est régi par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
03:08 L'ambassadeur est le représentant de l'État. Nous on traite des questions de visas, de passeports, éventuellement de transcription des actes d'État civil,
03:17 de servir les commissions rogatoires, la défense des intérêts des Ivoiriens, traiter les questions relatives à la diaspora, être au service de la diaspora, la protection de la diaspora.
03:31 Et puis on peut aussi bien entendu faire des activités économiques dans le sens de la promotion des activités commerciales de notre pays.
03:37 Donc ça c'est le rôle du consul général. Qu'est-ce qu'on va trouver comme service au sein de ce nouveau consulat général ?
03:45 Écoutez, vous savez qu'un consul général est aussi un officier d'État civil. Un consul général représente aussi l'État civil sur le territoire déterminé.
03:56 Donc on peut faire des mariages, on peut célébrer des mariages. On procède à la transcription.
03:59 Vous-même vous pouvez célébrer un mariage ?
04:01 Tout à fait, tout à fait. On en a fait deux au titre de l'année 2022. Donc c'est très agréable de voir des Ivoiriens qui font confiance aux structures en place pour leur pays,
04:10 qui viennent faire des mariages. On fait des transcriptions d'actes d'État civil, on fait des visas, on fait des passeports. Et puis bien entendu on fait d'autres actes encore.
04:20 Donc pour des Ivoiriens qui sont domiciliés en France, le consulat général c'est un peu comme la mairie et la préfecture réunies.
04:30 Tout à fait, tout à fait. Donc vous avez toute cette capacité. Vous faites même des procurations de personnes qui viennent vous voir pour faire des procurations signées.
04:40 Au total on a fait 12 000 actes divers au titre de l'année 2022. Ça part des procurations, aux transcriptions d'actes, aux actes de décès, aux actes de naissance. Il y a énormément d'actes qui sont faits.
04:52 – Et si vous deviez décrire ou définir, présenter la communauté ivoirienne en Côte d'Ivoire, qu'est-ce que vous diriez ? D'abord vous dites qu'elle est très nombreuse.
05:02 – En France vous voulez dire ? – En France, bien sûr, bien sûr.
05:04 – D'accord, ok. – Vous dites qu'elle est déjà très nombreuse.
05:06 Ça fait à peu près combien de personnes ?
05:08 – Alors officiellement selon les statistiques de l'OCDE, on parle de 107 000 personnes. Mais il y a forcément beaucoup plus que cela.
05:17 Mais au niveau des fichiers consulaires, on n'a pas énormément d'ivoiriens qui sont inscrits. Le dernier fichier, nous avons fait une matriculation biométrique des Ivoiriens.
05:26 Il y a 2618 personnes au niveau des fichiers consulaires, mais c'est quand même plus de 100 000 Ivoiriens qui existent en France.
05:33 – Et ça fait partie de votre mission d'essayer de mieux encerner les contours ?
05:37 – Écoutez, moi j'ai déjà travaillé sur des questions similaires. Quand j'étais directeur général des Ivoiriens de l'extérieur, j'ai travaillé sur les questions du diaspora,
05:45 voir comment mettre le diaspora au service du développement du pays.
05:49 Les fonctions du consul général vont se greffer aussi sur ces fonctions.
05:52 C'est avec beaucoup de plaisir qu'on va aussi continuer de travailler avec le diaspora,
05:56 voir de quelle manière est-ce qu'on l'assiste pour qu'elle contribue au changement de façon.
06:00 – Quel type de population c'est ? Qu'est-ce que c'est comme travail ? Qu'est-ce que c'est comme typologie ?
06:06 – La diaspora ivoirienne, elle est reflète de la société ivoirienne.
06:10 On va retrouver ici, par exemple, je regardais les fichiers consulaires,
06:15 la plupart, plus de 45% des personnes inscrites sur le fichier consulaire sont âgées de plus de 30 ans.
06:21 Donc l'autre moitié est un peu plus en bas.
06:24 Donc quand même il y a une population relativement jeune, on va dire très jeune d'ailleurs,
06:28 qui est le reflet de la société ivoirienne.
06:30 – Souvent binationaux ?
06:32 – Binationaux d'ailleurs.
06:33 Les statistiques de l'OCDE disent d'ailleurs que les personnes âgées de plus de 15 ans nées en Côte d'Ivoire
06:40 sont un peu plus de 107 000.
06:43 Donc quand même il y a une diaspora qui est assez importante.
06:46 Donc des profils divers, des profils d'étudiants, des profils de travailleurs, et puis d'autres profils encore.
06:52 – Quels sont les problèmes ou les questions les plus récurrentes
06:56 auxquelles les Ivoiriens de France peuvent être confrontés ?
07:01 – Les Ivoiriens de France sont…
07:03 On va dire, je vais parler de ma circonscription consulaire,
07:07 de nos usagers, les Ivoiriens de la circonscription consulaire du Consulat général de Paris.
07:14 Pour les problèmes que je rencontre pour l'instant par rapport à la gestion,
07:18 c'est la transcription de leurs actes d'État civil.
07:21 Moi j'ai trouvé un lot assez important d'actes à transcrire.
07:26 On avait plus de 3628 actes qui n'étaient pas transcrits.
07:30 Donc on est en train de transcrire, il reste encore 2300 à transcrire.
07:33 Donc quand même il y a une attente très très très très forte.
07:35 Donc ça a mis un énorme édard au niveau de la transcription.
07:37 – Et ça sert à quoi de transcrire ces actes ?
07:39 – Il faut transcrire les actes des personnes nées à l'extérieur
07:41 afin qu'elles soient dans un registre d'État civil en Côte d'Ivoire.
07:44 Afin que ces personnes soient normalement enregistrées,
07:46 qu'après elles puissent faire, si elles repartent en Côte d'Ivoire,
07:49 faire des démarches bien entendu en Côte d'Ivoire.
07:53 – Alors quand on est un Ivoirien de passage, qu'est-ce qu'on peut attendre d'un consulat ?
07:59 En quoi ça peut être utile ?
08:01 – Le consulat est utile d'abord parce que dans un monde idéal,
08:05 il faudrait signaler sa présence.
08:07 Sinon aussi ce qui est important, c'est de savoir que si un Ivoirien
08:10 qui est en situation de voyage, ce n'est pas ce qu'on souhaite,
08:13 vient à perdre ses documents et qu'il doit retourner en Côte d'Ivoire,
08:18 le consulat général peut faire un laisser-passer consulé
08:21 qui lui permette de retourner en Côte d'Ivoire en toute sécurité,
08:25 comme s'il avait des documents et puis après il a le temps de refaire ses passeports.
08:28 Et puis lorsqu'on est de passage aussi,
08:31 beaucoup de personnes en fonction officielle font signer aussi les ordres d'émission
08:37 dans les consulats ou les ambassades, ça dépend d'où ils se retrouvent
08:40 et la facilité qu'ils ont.
08:42 Donc c'est important de rester en contact avec les consulats généraux
08:45 quand on voyage, quand on va à l'extérieur.
08:47 – Enfin lorsqu'on n'est pas Ivoirien, c'est bien là qu'on fait le visa
08:51 pour voyager en Côte d'Ivoire.
08:53 – Tout à fait, le visa se fait aussi au sein des services consulaires,
08:57 je l'ai rappelé tout à l'heure, au titre de l'année 2022,
09:00 c'est un peu plus de 25 000 visas quand même que nous avons faits
09:03 pour les personnes qui seront en Côte d'Ivoire.
09:05 Et bien entendu ça comprend les Ivoiriens qui sont nés à l'extérieur,
09:09 mais aussi les visiteurs qui partent en Côte d'Ivoire, découvrir la Côte d'Ivoire.
09:13 – Donc vous l'avez décrit, vous avez un gros volume d'activités
09:17 parce que la communauté est importante, et donc le nouveau consulat
09:22 va permettre de fluidifier l'accueil et de faire un accueil dans de meilleures conditions ?
09:27 – Oui, c'est très important, on a une diaspora qui est très importante,
09:31 qui est donc exigeante.
09:32 Lorsque je pars sur les réseaux sociaux, que je vérifie notamment les avis
09:38 sur les réseaux sociaux relativement au consulat général,
09:42 il y a la note de 3,1 qui est attribuée au consulat.
09:46 Ça veut dire que les Ivoiriens ne sont pas complètement satisfaits
09:49 des services consulaires, sur 5.
09:51 Même si c'est la moyenne, on ne peut pas se satisfaire de cela,
09:54 parce que je note que 65% des personnes qui se plaignent,
09:57 se plaignent de l'accueil et du standard téléphonique,
10:00 du fait qu'ils ne puissent pas joindre quelqu'un lorsqu'ils téléphonent.
10:03 Donc c'est deux questions fondamentales auxquelles déjà on répond avec la délocalisation.
10:07 Il y aura 35 lignes de téléphone où 35 personnes peuvent appeler de façon simultanée.
10:12 On va aussi traiter la question de l'accueil des Ivoiriens,
10:14 parce que tout, absolument tout, toutes les démarches,
10:17 je répète, toutes les démarches ne se feront pas prise de rendez-vous.
10:22 Il faudra attendre les Ivoiriens, mieux les traiter,
10:25 qu'ils viennent à l'ambassade au moment où ils ont prévu de venir
10:29 et qu'ils en repartent au moment où ils ont prévu d'en repartir,
10:32 plutôt qu'ils passent plusieurs heures à l'ambassade ou au consulat pour les marques.
10:36 – Vous le goupez sur une journée alors que là vous pourrez étaler ça sur la semaine.
10:39 – Tout à fait, sur la semaine, et puis aussi qu'on ait un service
10:42 complètement dédié au service de la communauté, l'écoute.
10:46 Et le nouveau cadre que nous allons offrir aux Ivoiriens
10:49 va leur permettre d'avoir un consulat vraiment digne de l'ambition de la Côte d'Ivoire
10:54 qui est une diplomatie qui porte la Côte d'Ivoire depuis plusieurs années.
11:00 – Alors nous avons décrit tout l'aspect administratif de votre fonction,
11:05 y a-t-il une dimension politique dans la mission du consul général ?
11:08 Si oui, quelle est-elle ?
11:10 – Il y a une mission politique dans toutes les missions
11:13 qu'on confie au niveau du volet diplomatique ou consulaire.
11:18 La fonction politique est quand même aussi travailler
11:22 sur la diversité de la communauté ivoirienne, c'est un élément fondamental,
11:25 c'est-à-dire se mettre au service des Ivoiriens, qui qu'ils soient,
11:28 d'où qu'ils viennent, peu importe leurs aspirations politiques,
11:32 c'est être quand même une sorte de miroir de toute cette volonté extraordinaire
11:39 de la Côte d'Ivoire qui veut réunir l'ensemble de ses enfants.
11:43 La volonté politique est d'assister les Ivoiriens dans cette diversité
11:47 et d'être à leur écoute, qui qu'ils soient, d'où qu'ils viennent.
11:52 – Quels sont, vous, en tant que consul général récemment nommé,
11:58 quels sont les projets que vous envisagez de mener
12:01 en dehors de l'aspect administratif qu'on vient d'écrire ?
12:04 – Alors, je vais dire d'abord qu'il y a énormément de projets
12:09 en rapport avec les ambitions du gouvernement.
12:14 Nous qui portons la mission aussi politique, importante,
12:18 de défendre aussi l'image de nos États et l'image, bien entendu,
12:23 du président de la République et de nos différents supérieurs hiérarchiques,
12:26 nous avons plusieurs ambitions.
12:27 Il faut continuer d'avoir un consulat général proche de la communauté ivoirienne,
12:33 il faut aussi avoir un consulat général qui réponde à la demande de la communauté ivoirienne,
12:37 mais il faut aussi renforcer les capacités du personnel du consulat général
12:41 en rapport avec les critiques de la communauté ivoirienne,
12:43 notamment sur l'accueil.
12:45 Il faut qu'on renforce les capacités au niveau de l'accueil,
12:47 qu'on ait un meilleur accueil des Ivoiriens,
12:49 qu'on ait un standard téléphonique,
12:51 qu'on ait des délais de délivrance de l'ensemble des actes.
12:55 Il faut qu'un Ivoirien sache, lorsqu'il a besoin de tel document,
12:58 qu'est-ce qu'il doit payer, combien de temps ça prend.
13:00 Il ne peut pas attendre éternellement jusqu'à ce que le document vienne.
13:03 Il faudra qu'on ait en tout cas des précisions.
13:06 En ce cas, le nouveau site internet du consulat général va répondre à cela.
13:09 Il y aura aussi une page Twitter.
13:11 – Et puis des rencontres, je suppose que vous allez en dehors des rencontres administratives,
13:15 vous allez faire des rencontres avec la communauté ?
13:17 – Il y en a eu, récemment j'ai participé avec beaucoup de plaisir,
13:20 d'abord au lancement de la radio de la Diaspora,
13:23 quand j'étais habitant directeur général de l'Ivoire.
13:25 – La voix de la Diaspora, oui.
13:26 – Nous avions l'habitude d'organiser ce qu'on appelle les "after work" de la Diaspora.
13:31 On organisait des rencontres régulières avec la Diaspora.
13:33 À Bijan, on le faisait chaque mois.
13:35 Et ici, je pense qu'on allait faire environ chaque deux mois.
13:37 – En tant que consul général, vous pouvez aussi mener des actions sur le plan économique
13:42 pour peut-être inciter les investisseurs français à venir en Côte d'Ivoire ?
13:48 – Oui, tout à fait.
13:49 Nous, on ambitionne dans le courant du mois,
13:53 après l'ouverture du consulat général,
13:56 qu'on espère pouvoir faire avec la présence effective de Mme la ministre d'État.
14:02 On espère pouvoir lancer une activité majeure.
14:05 On a deux activités majeures qu'on veut lancer.
14:07 Il y aura une activité dans ce domaine, dans le domaine économique,
14:10 qui sera une activité très importante, dans un endroit très prisé ici à Paris.
14:15 La deuxième activité qu'on va faire,
14:17 qui n'est pas forcément dans le sens de la promotion économique,
14:20 mais qui est aussi dans le sens du contact permanent à conserver avec la diaspora,
14:24 c'est un village de la Coupe d'Afrique des Nations.
14:26 – Ah, un village de la Coupe d'Afrique des Nations.
14:29 – Oui, pour permettre à la diaspora ivoirienne, mais pas que,
14:33 mais la diaspora africaine,
14:35 toutes les personnes intéressées par le football africain,
14:38 de venir, de savoir qu'il y aura un cadre où ils pourront se rencontrer.
14:41 Moi, je serais très heureux d'accueillir quelques supporters caméronais,
14:45 surtout s'ils ont le malheur de rencontrer la Côte d'Ivoire.
14:48 – Voilà.
14:49 – Monsieur le Consul Général, c'est donc le Chef de l'État
14:52 qui vous a nommé ici, à ce poste.
14:54 Avant, vous étiez Directeur Général des Ivoiriens de l'extérieur.
14:58 Quelle mission il vous a confiée en vous nommant ici ?
15:02 – Je voudrais saisir l'opportunité pour rendre un hommage appuyé
15:07 au Chef de l'État pour cette marque importante des confiances,
15:11 parce que le Consulat Général des Côtes d'Ivoire à Paris
15:13 est quand même le consulat qui traite plus de 80% de l'activité consulaire,
15:18 donc c'est un consulat extrêmement important.
15:21 C'est une énorme marque de confiance.
15:23 Je le remercie fortement au passage, et bien entendu,
15:26 tous nos supérieurs, la Chica, comme c'est pas grave, la ministre d'État,
15:30 dire que la mission importante qui a été confiée
15:35 est de travailler à l'unité de la diaspora ivoirienne,
15:39 à leur présenter la Côte d'Ivoire comme étant justement
15:44 ce pont nécessaire de chaque Ivoirien,
15:47 de telle sorte qu'on se retrouve chaque fois dans la fraternité
15:51 et qu'on travaille pour l'émergence de la Côte d'Ivoire,
15:53 chacun en faisant la part qui lui est due dans le processus
15:58 que nous devons accomplir pour qu'on puisse parvenir à un développement total.
16:02 Et donc c'est une politique engagée au profit de l'ensemble de la communauté ivoirienne,
16:07 sans aucune distinction.
16:09 Et ça c'est une mission importante,
16:11 parce qu'elle nous permet de toucher à tous les Ivoiriens,
16:13 où qu'ils soient, qui qu'ils soient, dans leur diversité.
16:16 – Vous venez d'y faire référence,
16:20 la diaspora ivoirienne en France,
16:23 elle se caractérise par une certaine implication politique, on le sait.
16:27 Est-ce que vous diriez que c'est une communauté
16:31 qui pourrait être qualifiée de "difficile" ou d'exigeante ?
16:35 – Moi je dirais plus exigeante.
16:37 La communauté ivoirienne est exigeante
16:39 parce qu'elle est à cheval sur deux cultures.
16:42 Elle a le reflet de la société dans laquelle elle vit,
16:45 elle pense ensuite à la société d'où elle vient,
16:48 elle aimerait que la société dans laquelle elle vit en ce moment,
16:51 que la société d'où elle vient soit le reflet de cette société
16:54 et qu'on soit pratiquement au même niveau.
16:56 Donc elle a une certaine exigence.
16:58 Quand vous lui donnez rendez-vous à 9h30,
17:00 elle veut être reçue à 9h30, pas à 9h35, pas à 9h32,
17:03 pas à 9h34, encore moins à 10h.
17:06 – À 10h, c'est ça.
17:07 – Voilà, donc il y a cette exigence de la communauté qu'il faut comprendre,
17:09 qui a un rapport avec la société dans laquelle elle vit.
17:11 Et moi je me satisfais de cette exigence.
17:14 C'est au nom de cette exigence justement de la communauté ivoirienne
17:17 que le consulat délocalise pour répondre à sa critique, à sa demande,
17:21 mais aussi pour mettre en place des services mieux organisés
17:24 et à la dimension de l'importance que l'État leur accorde.
17:27 – Vous êtes vous-même un homme issu de la diaspora
17:30 puisque vous avez vécu 20 ans au Royaume-Uni,
17:34 avant de rentrer au pays, après l'élection du président Alassane Ouattara.
17:39 Quel était pour vous le sens de cette décision de revenir au pays
17:44 après tant d'années passées à l'extérieur de la Côte d'Ivoire ?
17:47 – Moi je pense que c'est d'abord une décision très importante,
17:52 parce qu'il y a un certain moment…
17:53 – Pas facile à prendre.
17:54 – Elle n'est pas facile à prendre, mais dans mon cas,
17:56 moi j'ai eu beaucoup plus de chance.
17:58 Moi j'ai eu beaucoup plus de chance parce que j'avais été récluté en son temps
18:02 par une fondation allemande pour aller ouvrir le bureau d'Abidjan.
18:05 Donc j'avais relativement…
18:07 – C'était la fondation Friedrichs…
18:08 – Friedrichs-Norman.
18:09 – Norman.
18:10 – Donc moi je suis parti à Abidjan en sachant que j'avais quand même un emploi.
18:13 Donc j'ai eu beaucoup plus de chance.
18:16 Il y a aujourd'hui ce phénomène qu'on retrouve dans beaucoup d'associations.
18:20 Il y a même une association ici qui m'invite régulièrement à ces activités
18:24 qu'on appelle "Repat Afrika".
18:26 Ils sont beaucoup d'Ivoiriens de l'extérieur,
18:28 en tout cas des Africains de l'extérieur qui repartent vers leur pays d'origine.
18:32 Et pour moi, c'était un élément important parce que la Côte d'Ivoire sortait de la crise,
18:37 elle avait besoin de la diversité.
18:39 – De forces vives.
18:40 – De forces vives, de personnes qui pouvaient venir modestement
18:43 apporter la contribution qu'elle a leur.
18:45 Moi je dis toujours "modestement" parce que aussi quand on est issu de la diaspora,
18:49 il faut qu'on comprenne qu'il y a aussi des personnes dotées
18:52 d'une extrême intelligence sur le continent africain.
18:54 Il ne faut pas qu'on pense que l'Afrique c'est un territoire vide
18:57 et qu'on vient on va apporter la belle parole à tous les Africains.
19:01 Non, il faut venir modestement apporter la contribution qui peut être la nôtre
19:05 parce qu'il y a aussi des personnes dont on apprend énormément.
19:08 Moi j'ai beaucoup appris depuis que je suis reparti en Côte d'Ivoire,
19:11 j'ai énormément appris, notamment dans l'administration,
19:13 voir comment on travaille dans une administration,
19:15 comment est-ce qu'on se met au service d'un pays,
19:18 ce sont des choses qu'on vient du privé, qu'on doit apprendre
19:22 pour être en conformité avec la société dans laquelle nous allons.
19:25 – Alors vous avez été assez rapidement à partir de 2012,
19:28 chef de cabinet au ministère de la Communication,
19:31 puis vous avez rejoint le ministère de l'intégration africaine
19:34 où vous avez créé littéralement la direction générale
19:38 des Ivoiriens de l'extérieur, vous l'avez dirigée presque pendant 10 ans,
19:42 cette direction générale, et à ce titre donc vous avez contribué
19:47 à définir et à structurer la politique de la Côte d'Ivoire
19:50 à l'endroit de sa diaspora.
19:52 Est-ce qu'on peut dire que dès le départ,
19:55 la diaspora était une préoccupation pour le chef de l'État ?
19:58 – La diaspora a toujours été une préoccupation pour le chef de l'État.
20:03 Le chef de l'État, le 26 mai 2011 à Paris, a un important discours,
20:09 il parle d'émergence et de retour de la diaspora,
20:13 et c'est sa première rencontre après l'investiture officielle du chef de l'État.
20:17 Aïa Msoukro, il vient directement à Paris, la première rencontre c'est avec la diaspora,
20:21 il tient ce message, il leur dit "vous revenez en Côte d'Ivoire,
20:24 il faut qu'on travaille ensemble pour aboutir à une émergence sur la Côte d'Ivoire".
20:28 Donc c'est un signe très fort politique qui a été donné dès le début.
20:33 Et à cela, il va s'en suivre un certain nombre d'actes,
20:36 création d'un ministère dédié à la diaspora,
20:38 avec le ministère de l'intégration africaine
20:40 qui va prendre le portefeuille des Ivoiriens de l'extérieur.
20:43 Ensuite on va créer une direction générale des Ivoiriens de l'extérieur,
20:45 que j'ai eu le privilège, l'honneur de diriger.
20:48 On a lancé les consultations régulières du forum de la diaspora ivoirienne,
20:52 on a commencé par 2015.
20:54 On a lancé les premières opérations de rapatriement des Ivoiriens
20:58 qui étaient en détresse à travers le monde.
21:00 Le premier vol qui amenait les Ivoiriens venait de la Libye.
21:04 – La Libye, oui je me souviens de ça.
21:05 – Le 27 novembre 2015, je me rappelle comme c'était hier,
21:08 parce que c'était des fortes instructions du chef de l'État,
21:11 attachait fortement la communauté ivoirienne expatriée,
21:14 disait qu'il était important de ramener les Ivoiriens
21:17 non seulement en toute sécurité, mais surtout en toute dignité.
21:20 Et cette politique, elle est restée constante.
21:23 Et aujourd'hui, la diaspora ivoirienne,
21:25 quand même, malgré les difficultés qu'elle peut constater,
21:30 il y a un intérêt du gouvernement.
21:32 Le gouvernement a recruté des Ivoiriens par appel à candidature,
21:35 des Ivoiriens de l'extérieur, c'est une politique que moi je pense qu'il faut continuer.
21:38 – Il y a même des ministres.
21:39 – Oui, tout à fait.
21:40 Il faut continuer sur cette lancée.
21:43 Il faut aussi, moi je pense qu'il faut,
21:46 comme le ministre d'ailleurs de la fonction publique l'a décidé,
21:49 ouvrir beaucoup de concours administratifs à la diaspora.
21:52 Il faut que la diaspora trouve son espace.
21:55 – Et puis il y a une représentation de la diaspora
21:57 au sein de la représentation nationale, à l'Assemblée nationale,
22:00 il y a des députés de…
22:01 – Il y a au Sénat.
22:03 – Pas au Sénat, c'est ça.
22:04 – Au Sénat, tout à fait au Sénat.
22:05 – Pas à l'Assemblée, au Sénat.
22:06 – Il y a des représentants de la diaspora ivoirienne au sein du Sénat.
22:10 Il y en a au sein du Conseil économique, social, culturel et environnemental.
22:13 Il y a des représentants de la diaspora dans plusieurs corps de la société.
22:17 Mais c'est important qu'on aille au-delà de cela,
22:19 même à l'Assemblée nationale.
22:21 En tout cas, moi c'est un projet que j'ai toujours porté,
22:23 un projet auquel je tiens.
22:25 – Vous voudriez qu'il y ait des députés aussi.
22:26 – Oui, tout à fait, parce que je pense que
22:29 personne autre que la diaspora devra porter la responsabilité
22:33 de la défense continue de ses propres intérêts.
22:36 C'est elle qui devra défendre certains projets
22:38 parce qu'elle doit venir.
22:40 Mais quand elle va venir en Côte d'Ivoire être députée de la diaspora,
22:43 il faut qu'elle s'engage pour la diaspora.
22:45 Exclusivement pour la diaspora.
22:47 Exclusivement, j'entends.
22:49 – Cette politique à destination de la diaspora,
22:51 vous la qualifiez plutôt d'incitation au retour
22:57 ou bien d'incitation à contribuer au développement du pays ?
23:00 – À la fois les deux.
23:03 La diaspora, elle doit revenir,
23:07 mais elle doit se préparer son retour.
23:09 Elle doit travailler à investir dans son pays
23:12 parce que lorsque nous sommes dans la diaspora,
23:15 que nous envoyons des ressources pour subvenir aux besoins de notre famille,
23:18 ce sont des ressources qu'on perd d'une manière ou d'une autre.
23:21 Donc il faut qu'on réfléchisse à rendre toutes ces dépenses productives
23:25 de telle sorte qu'à la fois on aide nos familles,
23:28 mais on crée aussi une certaine dynamique économique.
23:32 Vous savez que le ministère de la Jeunesse a appuyé
23:34 certains projets vis-à-vis de la diaspora,
23:36 notamment au niveau de l'investissement des jeunes.
23:38 Ils ont appuyé à hauteur de plus de 300 millions de francs CFA
23:43 des projets des jeunes de la diaspora.
23:45 – Le ministre de la Jeunesse était venu à Paris.
23:47 – Tout à fait, tout à fait.
23:48 J'avais eu l'honneur et le privilège de représenter
23:50 Madame la ministre d'État à cette cérémonie
23:52 et nous avions réuni les chèques.
23:53 C'est une politique qu'il faut poursuivre.
23:55 Il faut continuer d'assister la diaspora,
23:57 pas seulement sur ce plan, mais aussi sur le plan social.
24:00 La Côte d'Ivoire a apporté une aide importante en son temps
24:03 quand j'étais directeur général des divoins de l'extérieur.
24:05 Pendant la période de Covid, aux Ivoiriens qui étaient
24:08 dans différents pays, qui étaient en détresse.
24:10 Donc c'est une politique qu'il faut poursuivre,
24:12 tant sur le plan social.
24:13 Il faut que nous, l'État, que nous continuions
24:16 de plus en plus à aller vers la diaspora,
24:18 et que la diaspora aussi diversifie ses méthodes d'investissement, etc.
24:23 – Est-ce que vous sentez les membres de la diaspora ivoirienne
24:26 sensibles à cet appel à contribuer au développement ?
24:29 Est-ce qu'ils le font ? Est-ce que ça s'est développé ?
24:33 Ou est-ce que c'est toujours sur un plan un peu privé ?
24:36 On envoie de l'argent toujours à sa famille.
24:38 – Il y a ça, mais il y a aussi beaucoup d'initiatives
24:40 de personnes de la diaspora.
24:41 Moi je connais aujourd'hui énormément des personnes de la diaspora,
24:43 en 2012 aujourd'hui, qui sont reparties en Côte d'Ivoire,
24:46 qui ont créé des entreprises qui marchent,
24:48 il y en a qui ont des incubateurs.
24:50 Il y a quand même une vraie volonté, et c'est aujourd'hui,
24:53 c'est très à la mode aujourd'hui en Europe, on parle des "repas".
24:56 C'est tous ceux-là qui repartent vers le continent africain.
24:59 Donc il y a une vraie volonté, mais nous devons créer
25:02 l'espace pour cette diaspora pour venir.
25:05 – Justement, donc vous sentez ce désir de retour ?
25:08 – Ce désir de retour, oui.
25:09 – Parce qu'on le pressent, on le sent, mais ça se concrétise,
25:13 même dans les chiffres, je ne sais pas.
25:15 – Oui, mais c'est difficile à quantifier,
25:18 parce que quelqu'un qui repart créer une entreprise,
25:20 en son temps, lorsque j'en parlais avec le CPC,
25:22 il disait, quand quelqu'un veut créer une entreprise,
25:24 il ne dit pas systématiquement "je suis un Ivoirien de l'extérieur".
25:27 C'est un Ivoirien qui est reparti, mais qui veut créer une entreprise.
25:29 – Il est Ivoirien et qui veut une entreprise.
25:31 – Il veut créer une entreprise.
25:32 Donc au niveau des statistiques, ça crée des difficultés.
25:34 Mais aujourd'hui, il n'y a qu'à regarder autour de vous, à Bidjan,
25:37 il y a une vraie volonté de beaucoup de personnes de la diaspora de revenir.
25:40 Mais je continue de dire qu'il faut qu'on crée cet espace nécessaire
25:43 à la diaspora pour qu'elle revienne, mais elle aussi,
25:46 lorsqu'elle revient, elle doit avoir trois qualités essentielles,
25:51 pour moi, de mon point de vue, partant de mon expérience personnelle.
25:54 – La modestie.
25:55 – L'humilité.
25:56 – L'humilité.
25:57 – L'humilité, c'est très important parce qu'en Afrique,
26:01 les personnes sont beaucoup susceptibles à ce qu'on leur dit.
26:04 Donc nous devons avoir une approche différente.
26:07 Comment est-ce qu'on porte le message qu'on veut porter ?
26:10 – On n'arrive pas en…
26:11 – Tout à fait.
26:12 Et puis, il faut qu'on ait beaucoup de patience.
26:17 Les choses peuvent ne pas aller au rythme qu'on veut.
26:20 Et ce n'est pas un sentiment d'échec en Afrique.
26:22 C'est juste cette patience que nous, on doit avoir.
26:25 Et puis, il faut de la persévérance.
26:28 Beaucoup de personnes me disent "quand j'arrive, ça n'a pas marché,
26:30 il faut que je retourne", mais quand on est arrivé en Europe,
26:32 ça n'a pas marché tout de suite.
26:34 Les personnes me retournaient systématiquement.
26:36 Donc on doit être dans la même vision, c'est-à-dire qu'il faut qu'on soit persévérant,
26:40 il faut qu'on soit patient.
26:42 – Mais c'est justement une question que je voulais vous poser,
26:45 parce que vous l'avez forcément vous-même vécu, en tant qu'ancien expatrié,
26:49 c'est que quand on entre au pays, on se retrouve un peu déboussolé,
26:53 il faut presque réapprendre à fonctionner avec les gens, la culture, la manière de faire.
27:00 Et c'est là où il faut être humble.
27:02 – Il faut beaucoup d'humilité, il y a des choses qu'on ne sait pas.
27:05 Moi, quand je partais de la Côte d'Ivoire,
27:07 je n'avais jamais eu une facture d'électricité à payer pour mon compte.
27:11 C'était ou les factures de la cité universitaire qu'on ne payait pas,
27:14 ou à la maison que je ne payais pas non plus.
27:16 Et vous vous retrouvez dans un processus de retour,
27:19 où vous devez faire un abonnement, je dis quelque chose de si simple,
27:21 un abonnement d'électricité. Il faut savoir le faire.
27:24 Et puis il faut comprendre qu'il y a des choses qui ne sont pas automatiques.
27:27 Ce n'est pas un sentiment de l'État qui s'organise pour ne pas vous donner de l'espace.
27:31 C'est qu'il y a des choses, des pratiques sur le continent qui sont très bonnes,
27:36 il y en a des pratiques qui prennent beaucoup plus de temps à s'établir.
27:39 Il faut avoir la compréhension de cela.
27:41 – Et la patience d'essayer de comprendre.
27:44 – Et la patience, et puis beaucoup de persévérance.
27:46 Il faut juste se dire, il n'y a rien qui est fait contre moi.
27:49 Mais il y a des choses qui sont en place, et je dois apprendre à comprendre ce code.
27:53 Mais de la même manière que nous on doit avoir cette persévérance,
27:56 de la même manière je continue de dire qu'on doit créer aussi de l'espace,
27:59 nous on doit continuer de créer de l'espace pour la diaspora.
28:01 La diaspora doit trouver son espace dans ce qui se passe.
28:04 – Donc il y a des mesures d'accompagnement qui ont déjà été prises pour aider
28:10 ou pour accompagner certaines personnes qui veulent rentrer au pays.
28:13 Vous dites qu'il faut aller plus loin.
28:16 – Moi je pense qu'il faut aller plus loin.
28:19 Il faut avoir en plus de l'ouverture des concours de la fonction publique
28:23 à certaines personnes de la diaspora,
28:25 en plus du recrutement par certaines personnes de la diaspora par appel à candidature,
28:29 en plus de l'appui que l'État apporte sur le plan social des députés de la diaspora.
28:33 C'est une excellente chose.
28:35 Ça va engager politiquement aussi la diaspora dans sa compréhension des défis de la diaspora.
28:40 Qu'est-ce qui dans notre système, dans le système législatif,
28:44 dans notre pays, a besoin d'être adapté ?
28:47 C'est la diaspora aussi.
28:49 À regarder et dire "bon, je suis député de la diaspora, c'est ça que je peux faire".
28:53 – La comparaison, le benchmark, ça sert aussi à ça.
28:55 – Je pense que le benchmark, nous on a fait beaucoup de benchmarking à l'époque.
28:58 Quand j'étais directeur général des Ivoires de l'extérieur,
29:01 on avait regardé à l'époque au Maroc, qui avait été l'un des tout premiers pays
29:04 à créer le poste de député de la diaspora et qui avait renoncé à cela plus tard.
29:08 Le Sénégal a, je crois, 15 députés de la diaspora, si je ne m'abuse, 15,
29:12 parce qu'ils ont 15 régions au Sénégal.
29:16 Donc je crois qu'il y avait un député par région, je pense bien que c'était ça, 15, 15.
29:21 Je pense qu'ils ont 15.
29:23 Mais nous, on a 31 régions en Côte d'Ivoire.
29:25 Si on s'est dit que la diaspora peut être la 32e région, pour moi, l'idéal serait…
29:30 – Il peut y avoir au moins deux.
29:32 – Moi, je pense que ce serait juste d'avoir en 5 et 6 députés de la diaspora pour commencer.
29:36 – 5 et 6.
29:37 – Je pense que ce serait une excellente chose.
29:40 – Vous diriez que le retour des expatriés est intéressant pour le pays.
29:47 Qu'est-ce qu'ils peuvent apporter ?
29:49 – La diaspora, d'abord, sur le plan intellectuel, peut apporter beaucoup.
29:53 Il y a beaucoup d'Ivoiriens, des lecturiers, qui aujourd'hui…
29:56 La diaspora qui, aujourd'hui, enseigne dans des universités en Côte d'Ivoire, c'est important.
30:00 À l'époque, on avait reçu une demande de l'Institut Pasteur, du professeur Mireille Dossot,
30:06 qui disait qu'il y avait des domaines pointus dans certains matériels qu'ils utilisaient à l'Institut Pasteur,
30:13 où il fallait des personnes formées d'un certain niveau,
30:16 qu'on retrouvait ses profits dans la diaspora.
30:18 Il y a cela.
30:19 Il y a ceux qui peuvent faire cet apport intellectuel.
30:23 Il y a ceux qui peuvent apporter des ressources,
30:25 qui ont des ressources qu'ils peuvent investir dans différents domaines.
30:28 Il y a ceux qui apportent leurs idées.
30:29 Il y a ceux qui viennent avec des actions sociales.
30:31 Mais la diaspora, moi, j'ai découvert des profils assez intéressants.
30:35 Je crois qu'ici, même à Paris, il y a un certain nombre de festivals
30:38 organisés par des Ivoiriens de l'extérieur, dans plusieurs régions.
30:43 C'est tout cela qu'il faut mettre en musique,
30:48 de telle sorte que la diaspora, lorsqu'elle vient,
30:50 il ne faut pas qu'on assume qu'elle vienne uniquement avec des ressources.
30:52 Elle peut venir…
30:53 – Avec des idées.
30:54 – Avec des idées.
30:55 – Alors, vous leur dites quoi ?
30:56 Vous leur dites "n'hésitez pas, rentrez au pays" ?
30:59 – Surtout que je pense, toute modestie,
31:01 mise à part que la Côte d'Ivoire, comme l'Afrique,
31:05 de façon globale, offre une opportunité unique pour la diaspora.
31:10 Le continent africain est ouvert à la diaspora.
31:13 La diaspora doit saisir ses opportunités.
31:15 Elle doit venir en toute humilité.
31:18 Si elle n'est pas sûre, elle doit faire une sorte de retour circulaire,
31:23 où elle part constater des choses, mettre des pions, avancer progressivement.
31:27 Parce que lorsqu'on repart en Afrique après trop d'années,
31:30 on perd trop de réflexes.
31:32 Nos meilleurs amis ont peut-être changé,
31:34 ils ne sont plus nos meilleurs amis parce qu'ils ont d'autres vies,
31:37 ils ont d'autres choses à faire.
31:39 Certains ont pu devenir moins honnêtes au fil du temps.
31:42 Donc, il y a beaucoup de découvertes à faire lorsqu'on repart.
31:45 C'est pratiquement comme si on redécouvrait un pays.
31:48 Donc moi je leur dis, l'Afrique est très ouverte, très prête pour la diaspora.
31:53 La Côte d'Ivoire en particulier est une opportunité incroyable.
31:56 Et puis avec la Coupe d'Afrique des Nations,
31:59 qui va être la plus belle Coupe d'Afrique de l'histoire des Coupes d'Afrique.
32:02 Ce sera en Côte d'Ivoire.
32:03 Rien que ça.
32:04 Déjà, c'est une opportunité unique pour la diaspora.
32:07 Pour ceux qui hésitaient à repartir en Afrique,
32:09 de se dire, ah, il y a la Coupe d'Afrique en Côte d'Ivoire,
32:12 je vais profiter pour aller en Côte d'Ivoire.
32:14 L'autre message que je lance à la diaspora,
32:16 c'est les sorties de l'obsession du retour systématique dans son pays d'origine.
32:20 Je pense que la diaspora, elle doit regarder les projets qu'elle veut porter
32:24 et réfléchir à la pertinence du projet par rapport au pays dans lequel il retourne.
32:29 Si je suis sénégalais, j'ai un projet qui est moins pertinent au Sénégal,
32:33 mais qui est d'une pertinence incroyable en Côte d'Ivoire ou au Togo.
32:37 Surtout qu'on a la zone de libre circulation,
32:39 grâce au protocole de la CDA, ou des livres de circulation.
32:42 Moi, je pense qu'il faut qu'ils saisissent les opportunités.
32:45 Là où elles se trouvent.
32:46 Là où elles se trouvent.
32:47 Qu'elles sortent de l'obsession systématique du retour vers son propre pays.
32:51 C'est bien, mais il y a peut-être mieux.
32:54 Aujourd'hui, moi, j'ai découvert toute cette diversité culinaire du continent africain.
33:01 Lorsqu'on est à Bijan, on mange de tout.
33:03 On a même l'impression que ce sont des mets africains.
33:05 Mais c'est tout ce mélange dans lequel nous devons travailler
33:08 de telle sorte que chaque Africain se sente beaucoup plus à l'aise,
33:12 à la fois dans son pays d'origine, mais aussi sur tout le continent africain.
33:15 Et je sais qu'à Paris, vous fréquentez tous les restaurants africains possibles et imaginables.
33:20 Écoutez, moi, je le fais parce que je pense que ce sont des initiatives à soutenir d'abord.
33:26 Et parce que je pense aussi qu'il faut faire découvrir les mets africains.
33:29 Lors de l'ouverture du Conseil général, on aura à la fois des mets européens, bien entendu,
33:34 parce que nous sommes en France, mais on aura également des mets africains
33:38 qu'on va permettre à des Ivoiriennes qui sont des Ivoiriennes de talent,
33:41 ou des Ivoiriennes de talent qui travaillent dans ce domaine.
33:43 On a même du chocolat ivoirien.
33:45 On a des noix de cajou des côtes d'Ivoire.
33:47 Il y aura tout cela au niveau de l'ouverture du Conseil général,
33:51 afin que les personnes qui viennent se rendent compte que l'Afrique, c'est toute cette diversité.
33:55 L'Afrique n'est pas tout ce qu'on nous dit, c'est aussi cela.
33:58 Et c'est ce message qui, pour moi, est fondamental.
34:01 Merci beaucoup.
34:02 Merci, monsieur le Conseil général, de nous avoir reçus, d'avoir accordé cette interview à cette info.
34:07 Je vous souhaite une bonne continuation.
34:09 Merci.
34:10 Merci de votre attention.
34:11 À la prochaine fois.
34:12 (Générique)
34:26 [SILENCE]

Recommandations