LE GRAND ENTRETIEN - Le Grand Entretien de Sandrine Broutin (FONDATION FALRET) par Michel Denisot - Vidéo Dailymotion

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Vendredi 12 mai 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Sandrine Broutin (Directrice Générale, FONDATION FALRET)

Transcript

00:00 [Musique]

00:05 Le Grand Entretien avec Sandrine Broutin qui est Directrice Générale de la Fondation Falray.

00:10 Bonjour Sandrine Broutin.

00:11 Bonjour.

00:12 La Fondation Falray, quelle est sa vocation ?

00:16 Alors la Fondation Falray a pour vocation d'améliorer les conditions de vie des personnes qui souffrent d'un trouble psychique.

00:24 Alors vous allez m'expliquer comment ça fonctionne.

00:26 C'est une fondation qui est très ancienne, c'est une histoire qui remonte je crois à 1841.

00:30 Oui en effet, c'est une des plus vieilles associations créées au milieu du 19ème siècle par Jean-Pierre Falray,

00:40 un médecin alieniste qui a fondé la société de patronage pour les aliénés sortis guéris de la pitié salpétrière.

00:47 Effectivement il en était chef de service on dirait aujourd'hui en psychiatrie.

00:53 Et cette société de patronage est devenue au fil des ans l'œuvre Falray,

00:59 Association Reconnue d'Utilité Publique et puis très récemment Fondation Falray Reconnue d'Utilité Publique.

01:05 Alors comment êtes-vous arrivée à ce poste de Directrice Générale ?

01:09 Après un parcours de presque 25 ans dans le secteur sanitaire, médico-social, social, en protection de l'enfance,

01:18 puis voilà un poste de Direction Générale à l'œuvre Falray.

01:23 D'accord. Quel type d'action menez-vous en faveur des personnes qui souffrent de troubles psychiques et de difficultés psychosociales ?

01:32 Alors différentes actions. La première catégorie d'action que l'on mène c'est avant tout des actions de lutte contre l'exclusion

01:41 par des campagnes de sensibilisation, de promotion, de lutte contre la stigmatisation.

01:47 Le deuxième type d'action c'est de l'action sur le terrain à travers la gestion d'établissements et services sociaux,

01:54 médico-sociaux partout en Ile-de-France. Et enfin le soutien à la recherche, à l'innovation et la formation, le soutien des compétences.

02:02 Comment bénéficier de votre aide si on a besoin ?

02:05 Alors c'est un petit peu compliqué comme tout le secteur de la psychiatrie et du soin en France.

02:13 On manque un peu de lisibilité. Tous les établissements sociaux et médico-sociaux sont soumis à une orientation des publics

02:20 qui nous sont adressés soit par les médecins psychiatres de la psychiatrie de secteur, soit par les maisons départementales du handicap.

02:28 Chaque département a une maison départementale du handicap qui oriente sur notification en fonction des besoins de la personne orientée.

02:40 Alors quelles sont les personnes qui vous aident dans cette œuvre ? C'est une œuvre ?

02:44 C'est une œuvre bien sûr. Alors les personnes qui nous aident ce sont d'abord des professionnels, des équipes pluridisciplinaires

02:52 sur de très nombreux métiers, des médecins bien sûr, psychiatres, des infirmières, des psychologues, des aides-soignants,

02:59 des aides médicaux psychologiques mais aussi beaucoup, beaucoup de travailleurs sociaux.

03:04 Des éducateurs spécialisés, des assistants sociaux, des accompagnateurs sociaux et puis tout un tas de nouveaux métiers

03:11 qui sont en train d'apparaître. Des coordonnateurs de parcours, des case managers, tout un tas de nouveaux métiers

03:20 dont on ne connaît pas encore très bien les contours.

03:23 Est-ce qu'il y a de plus en plus de passion dans ce domaine ?

03:27 Alors hélas oui, depuis la pandémie notamment, on a une véritable explosion des troubles psychiques, des troubles de santé mentale

03:37 dans la société en général. Les plus jeunes payent un très lourd tribut de cette crise sanitaire et de toute la crise sociale, écologique

03:47 qui perdure depuis quelques années et effectivement on a clairement une augmentation des demandes en psychiatrie.

03:55 La psychiatrie est de plus en plus en difficulté et donc le secteur médico-social lui vient en aide évidemment

04:02 dans la limite des moyens qui nous sont alloués.

04:05 Comment détecte-t-on ces troubles ?

04:08 Alors c'est très variable, souvent malheureusement trop tard et ce à quoi on s'emploie c'est d'améliorer effectivement le dépistage

04:17 en faisant beaucoup de prévention. Ils sont dépistés à l'occasion malheureusement souvent d'une première crise de décompensation,

04:25 de délire qui amène une première hospitalisation pour le moins aux urgences.

04:31 Et puis ensuite ça peut prendre plusieurs mois voire plusieurs années avant d'avoir un diagnostic.

04:38 Donc c'est souvent une errance assez longue.

04:41 Alors on va voir les chiffres de votre fondation avec Virginie Masse et on se retrouve juste après.

04:47 Fondée en 1841, la Fondation Falray possède à ce jour 51 établissements essentiellement en Ile-de-France et un établissement dans le Loiret.

04:56 Grâce aux 750 salariés de la fondation, chaque année 4 500 personnes sont accompagnées de l'enfant à l'adulte.

05:03 Enfin la Fondation Falray a à sa disposition un budget de 50 millions d'euros, l'Etat étant leur principal financier.

05:11 Virginie nous dit qu'il y a 4 500 personnes accompagnées et que vous avez un budget de 50 millions avec une aide de l'Etat.

05:17 C'est ça. Donc 4 500 personnes accompagnées chaque année sur une cinquantaine d'établissements et services dispositifs partout en Ile-de-France.

05:28 Grâce à l'accompagnement de 700 professionnels et pour un budget d'un peu plus de 55 millions d'euros.

05:34 Alors à la fois d'argent public, ce sont des financements puisqu'on fonctionne en délégation de services publics,

05:41 qui nous viennent soit de l'Etat via l'ARS, soit des départements où différents financeurs selon les politiques publiques concernées.

05:51 Et puis une partie de fonds privés puisque nous soutenons notamment l'innovation et la recherche grâce à des dons des élèves, des libéralités, du mécénat.

06:01 Alors vous êtes dans la région parisienne.

06:03 Absolument. Nous sommes en Ile-de-France principalement. On commence à en sortir un tout petit peu.

06:10 On a un premier établissement dans le Loiret. Peut-être que ce développement se fasse poursuivre.

06:15 Quelles sont les valeurs de la Fondation ?

06:17 Les valeurs de la Fondation, c'est bien sûr l'humanisme, c'est l'accueil inconditionnel, c'est l'hospitalité, l'altruisme, la générosité.

06:31 Et l'objectif ?

06:33 L'objectif, c'est premièrement de faire changer le regard sur la maladie psychique.

06:37 Les personnes qui en souffrent sont encore victimes de stigmatisations très fortes et qui amènent à de l'exclusion.

06:44 Ensuite, c'est de continuer à anticiper les besoins pour construire des réponses toujours plus pertinentes,

06:53 collées aux évolutions aussi sociétales et aux nouvelles aspirations des personnes qui aujourd'hui aspirent à des solutions plus inclusives, moins institutionnalisantes.

07:03 Les personnes qui veulent vous aider, venir en aide, que doivent-elles faire ?

07:07 Un don sur falray.org, bien sûr, mais pas seulement.

07:13 Bien sûr, on cherche des compétences.

07:17 Nous recrutons en permanence de nouveaux professionnels dans le domaine du soin, de l'accompagnement social et puis du bénévolat.

07:29 On a également des bénévoles très impliqués sur le terrain, dans l'aide à l'accompagnement des personnes,

07:39 mais aussi sur de la recherche de partenariats, sur la recherche de dons en nature, toutes sortes d'actions.

07:46 Comment sont organisées les établissements que vous avez dans la région, dans l'île de France ?

07:50 Nous les organisons de façon coordonnée sur un territoire qui représente à peu près l'échelle d'un département,

07:57 voire de deux départements en fonction de la densité de notre offre sur ce territoire,

08:02 de manière à mettre en synergie cette palette d'offres qui répond à l'ensemble des besoins d'une personne au cours de son parcours de vie et de soins.

08:13 Donc on anime finalement des professionnels de manière à créer des synergies et de les mettre en réseau,

08:21 et notamment avec les autres acteurs du territoire qui concourent.

08:25 Ce sont des établissements où les patients sont pris en charge totalement ?

08:29 On a toutes sortes d'établissements et services en fonction de la nature, des besoins de la personne et en fonction de son degré d'autonomie.

08:37 Donc effectivement on a des services ambulatoires où les personnes vont venir passer quelques heures par semaine,

08:43 à des établissements d'hébergement permanent pour des personnes dont l'autonomie est très restreinte.

08:50 Comment voyez-vous l'évolution de cette fondation ?

08:53 Elle entend poursuivre encore pour de nombreuses années sa dynamique de développement partout sur les territoires

09:02 pour répondre à des besoins non couverts ou mal couverts,

09:06 continuer à promouvoir bien sûr la prévention en santé et notamment la prévention en santé mentale,

09:13 et puis travailler au décloisonnement des pratiques sanitaires et médico-sociales

09:20 pour une approche mieux articulée, l'alliance, je dirais même l'hybridation des savoir-faire, des savoirs, des savoirs expérentiels

09:30 pour une mise en commun, pour un bien commun.

09:33 Merci beaucoup Sorine Broutin.

09:35 Merci.

09:36 Sous-titrage Société Radio-Canada

09:38 Bismarck

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