Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 [Musique]
00:05 Bonjour, bienvenue.
00:08 Moi je m'appelle Marcel Koken, vous entendez que j'ai un drôle d'accent, je suis hollandais,
00:13 je suis venu des Pays-Bas, il y a longtemps déjà, et depuis je suis dans un organisme qui s'appelle le CNRS,
00:19 c'est un grand organisme d'État où les gens font matin au soir leur recherche,
00:24 et ça va de physique nucléaire, via la biologie, jusqu'à la sociologie.
00:29 Donc j'aimerais bien vous raconter aujourd'hui une petite histoire sur des bêtes qui font la lumière.
00:36 Donc ici vous voyez, si lui il veut bien,
00:41 si je l'allume ça marche mieux, voilà, vous voyez une petite bête,
00:48 c'est le début,
00:50 non, il ne veut pas,
00:57 voilà, là vous voyez une bête qui s'appelle une luciole,
01:02 c'est un scarabée, vous connaissez les scarabées,
01:06 cette bête en particularité, elle peut faire la lumière de ses fesses.
01:11 Alors je vais essayer de vous répondre à ces questions-là.
01:15 Qui fait la lumière et où vit-il?
01:18 Pourquoi fait-il ça?
01:20 Et comment fait-il ça?
01:22 Et si on a le temps, qu'est-ce que l'on peut faire avec?
01:27 Pourquoi on étudie ce type de choses?
01:31 Donc, à terre, là où on est, la biologie de la nuissance est très rare.
01:38 Je vous dis qu'il y a à peu près 2200 insectes,
01:42 mais actuellement on sait déjà qu'il y a 10 millions d'insectes,
01:46 et on pense qu'il y en a encore 5, 6, 7, 8, 10 fois plus.
01:49 Donc c'est presque rien.
01:51 Il y a à peu près 5000 pattes,
01:53 c'est des bêtes avec plein de pattes qui courent très vite,
01:56 vous les avez certainement déjà vues, je pense.
01:58 Il y a 120 champignons, 2 mollusques,
02:01 une dans l'eau douce, 41 vers de terre, et 3 bactéries.
02:07 C'est tout ce qu'on connaît à terre, pas plus.
02:10 Je vais vous montrer un peu.
02:12 Par exemple, là c'est un champignon qu'on a trouvé en Greneloupe,
02:16 donc en France il y a aussi des bêtes comme ça.
02:18 En France, on a 5 espèces de champignons qu'on connaît.
02:23 Et vous voyez qu'on regarde dans le noir et la lumière.
02:27 Là, c'est une petite bestiole qui s'appelle Colombole.
02:34 Ceux à la maison, je ne sais pas, vous venez tous de Paris ?
02:38 Ceux à la maison qui ont un compost, il n'y en a probablement pas beaucoup,
02:42 souvent il y a des toutes petites bêtes dedans qui sautent.
02:45 Si vous le regardez sous la loupe, c'est quelque chose comme ça.
02:48 Ici, j'ai mis des animaux comme ça dans une petite boîte.
02:54 Et si je clique dessus, vous voyez, je souffle.
03:01 Ils s'allument.
03:04 Donc, apparemment, ce qu'on pense, c'est que ces bêtes sont tranquilles,
03:09 et il y a un chien ou je ne sais pas quoi qui vient,
03:12 ils respirent dessus, le bête s'allume, le chien dit "Ouh, danger !" et il s'en va.
03:17 Donc c'est ça, apparemment, leur fonction.
03:19 Ils se défendent contre un prédateur en faisant peur avec leur lumière.
03:24 Là, c'est un monsieur très fameux, je ne sais pas si vous l'avez déjà vu une fois.
03:30 Arte monte souvent des films de David Attenborough.
03:34 C'est la voix de la BBC, on dit.
03:37 C'est le grand présentateur de films animaliers
03:41 avec qui on a eu la chance de pouvoir travailler pendant une semaine.
03:46 Donc là, il montre des vers de terre qu'une dame a trouvé dans la vallée de la Loire.
03:52 C'est une dame qui se balade à 5 heures du matin sur les bords de la Loire.
03:59 Elle fait ça en compagnie de 14 grands chiens.
04:02 Donc les chiens risquent rien, et un jour, un des chiens a creusé
04:07 et il a trouvé un vers de terre qui faisait de la lumière.
04:10 Ici, on veut voir si ce vers de terre est mangé par des carabes.
04:15 Des carabes, ce sont des grands scarabées.
04:18 On laisse un peu racheter.
04:21 On éteint la lumière.
04:23 On voit le vers de terre qui fait bien sa lumière.
04:26 Et d'un coup, il y a le carabe qui va... ça, un peu racheter.
04:35 Le carabe va essayer, il va tester un peu. Il mord un tout petit peu dans le vers.
04:40 Le vers s'allume un tout petit peu.
04:43 Et là, le carabe décide de vraiment croquer.
04:46 Vous allez voir ce qui se passe.
04:48 Tout le vers s'allume.
04:50 Sauf que le carabe n'a rien à faire.
04:53 Il continue à mordre et il mange le vers de terre.
04:57 Donc apparemment, ce prédateur, ce mangeur de vers de terre,
05:00 n'est pas rebuté par la lumière.
05:03 Et apparemment, le vers n'est pas non plus toxique, sinon il aurait lâché.
05:07 Mais il doit y avoir des prédateurs qui voient bien la lumière
05:10 et qui laissent le vers tranquille.
05:12 C'est ça un peu l'hypothèse qu'on a actuellement.
05:16 Après, on va aller dans la mer.
05:23 À terre, je vous ai dit que c'est très rare.
05:25 Dans la mer, la bioluminescence est partout.
05:28 Partout, partout, partout.
05:30 Là, on est à terre. C'est ma maison.
05:33 On descend doucement vers la plage et on descend dans la mer.
05:37 Et on descend, on descend, on descend, on descend.
05:39 On va jusqu'à 6000 mètres.
05:41 Si on regarde dans cette zone, entre 150 et 1500 mètres,
05:47 90%, donc 8 sur 10 animaux, font de la lumière.
05:52 C'est plutôt la règle dans la mer profonde.
05:55 Avant de vraiment aller dans la mer, on commence déjà à aller dans le frigo.
06:02 Si on regarde dans le frigo, il y a un monsieur qui a acheté un joli poisson.
06:08 Il va le mettre dans son frigo.
06:11 Et ils vont filmer, avec une caméra très sensible, pendant 4 jours à peu près.
06:17 Vous allez voir ce qui se passe.
06:19 Vous voyez ?
06:21 Donc le poisson s'allume.
06:25 Mais ce n'est pas le poisson qui s'allume.
06:27 C'est quoi qui s'allume ? Quelqu'un a une idée ?
06:29 Oui ?
06:31 Non, ce n'est pas du ciel. Le ciel vit à terre.
06:35 Vous voyez que ça s'allume de plus en plus.
06:37 Ce qui s'allume, c'est ça.
06:40 Si on peut éteindre une seconde, juste pour qu'il y ait...
06:50 Là, vous pouvez le voir.
06:54 Et ici, si je secoue cette bouteille, regardez ce qui se passe.
07:00 Ah, c'est pas assez noir.
07:05 Ça, c'est normalement la même chose que là.
07:08 Il s'allume quand on le secoue.
07:12 Vous voyez ?
07:14 Les bactéries s'allument.
07:15 Ce sont ces bactéries qui sont sur le poisson.
07:23 Donc ce poisson, en vérité, on ne peut plus le manger.
07:27 Il est en train de pourrir.
07:28 Les bactéries sont un peu toutes dans la mer.
07:30 Et là, ils ont commencé à manger le poisson.
07:33 J'ai raconté cette expérience une fois à des enfants.
07:37 J'ai dit, tu demandes à ta mère, avant qu'elle cuise le poisson,
07:41 la tête du poisson, ne mange quand même pas.
07:43 Tu le mets dans une boîte, tu mets bien un couvercle dessus,
07:46 et tu le mets dans le frigo.
07:47 Et tous les jours, tu regardes et tu verras que ça devient lumineux.
07:50 Sauf que le garçon, il n'a pas dit à sa mère de mettre un couvercle.
07:55 Donc à un certain moment, j'ai eu un coup d'appel de la renseignante.
07:58 Si elle avait le droit de donner mon nom et mon numéro de téléphone,
08:01 je lui ai dit, vas-y.
08:02 Et la mère a dit, je pourrais raconter ce type d'histoire
08:05 si j'assurais qu'elle mette une boîte dessus.
08:08 Elle n'avait pas eu le droit, elle avait proposé.
08:10 Non, M. Coquelle n'avait pas dit.
08:12 On devait le faire sans boîte.
08:14 J'ai eu une guerre pendant 3-4 jours,
08:16 pour un passant qui puait dans mon frigo,
08:18 mais l'expérience était réussie.
08:20 Donc, des bactéries.
08:23 Après, on a ça.
08:25 Qui a déjà vu la mer s'allumer en allant à la plage le soir ?
08:30 Trois, deux, trois, quatre, une dizaine.
08:35 On a souvent ça.
08:37 On se balade à côté de la mer et la plage s'allume.
08:41 Ou on jette un caillou et la mer s'allume.
08:44 Ou les vagues se cassent et on les voit lumineux.
08:47 Ici, c'est une image qui vient d'un film que David Attenborough a fait.
08:52 Vous reconnaissez les bêtes ?
08:54 Qu'est-ce que c'est ?
08:55 Des dauphins.
08:59 Vous voyez ?
09:00 Ce sont des dauphins.
09:01 Mais ce ne sont pas les dauphins qui font la lumière.
09:03 Non, ils nagent à travers une mer qui contient plein de ces micro-algues.
09:07 J'ai aussi une bouteille.
09:09 Je vais vous la montrer.
09:11 On devrait faire un nouveau très, très noir.
09:14 C'est normalement plus faible que l'autre.
09:17 [ Bruits de la bouteille ]
09:31 [ Bruits de la bouteille ]
09:45 [ Bruits de la bouteille ]
09:49 Là, ce sont des bactéries. On peut réessayer, peut-être.
09:52 Oui, là on voit que ça s'allume.
09:56 Et regardez maintenant les micro-algues.
09:58 Si je fais ça, j'espère que ça marche.
10:01 Ah, non, ça ne marche pas.
10:03 Donc, oui, un tout petit peu, mais vous allez voir si ça marche bien.
10:07 J'ai prévu le coup.
10:09 On avance deux.
10:14 Ça donne ça.
10:16 Ah, l'écran n'est pas allumé.
10:20 On peut allumer l'écran.
10:24 Voilà.
10:28 Je peux raconter cette histoire-là.
10:30 Quelqu'un a vu déjà un truc comme ça ?
10:32 Oui.
10:33 Alors, qu'est-ce qu'il a fait ce chien ?
10:36 Il ne fait pas de la lumière, non ?
10:37 Non.
10:40 Et il a marché dans une mer luisante et il a mis sa truffe et ses pattes dedans.
10:44 Donc, ça fait une nouvelle espèce de chien.
10:47 Donc, là, si on peut bien noircir, devant, on a une bouteille comme ça que je secoue dans le noir.
11:02 Et vous voyez, dès que j'arrête de secouer, ça s'éteint vite fait.
11:10 Donc, les bactéries font une lumière constante.
11:14 Et les micro-algues, c'est un flash et c'est fini.
11:17 Donc, les micro-algues, on pense que ça sert à se protéger contre, par exemple, un poisson.
11:21 Il y a un poisson qui commence à manger des micro-algues, des toutes petites plantes, on peut dire.
11:26 Et tout le monde autour de lui s'allume.
11:28 Et à ce moment, le poisson lui-même devient visible.
11:31 Donc, c'est prédateur à lui, c'est ceux qui mangent les poissons.
11:34 Il le voit, il fonce sur le poisson et comme ça, le grand groupe de micro-algues est protégé.
11:44 Bon, alors, ces mers luisantes, qu'on appelle ça, ça peut être énorme.
11:49 Vraiment énorme, énorme, énorme, énorme.
11:52 Regardez, là, on a la Terre, vous reconnaissez, l'Europe, l'Afrique.
11:56 Et ici, on va aller dans ce coin-là, ça s'appelle la Corne d'Afrique, parce que ça fait une corne.
12:03 Et regardez ici, ça c'est un satellite, vous voyez les trucs qui tournent autour de la Terre.
12:09 Il y en a certains qui ont des caméras très sensibles.
12:12 Et un de ces satellites, en 1995, il a vu une drôle de tâche à côté de l'Afrique.
12:18 Et donc, les scientifiques sont allés voir et ils ont trouvé que c'était des bactéries.
12:23 Et cette tâche-là, elle était à peu près la moitié de la Bretagne.
12:27 Donc la Bretagne, l'Ouest, France, moi je viens de là.
12:30 La moitié.
12:31 Et ils ont fait des petits calculs, ils se sont aperçus que c'est tant de bactéries.
12:37 Donc, 10, 100, 1000, 10 000, 100 000, 1 million.
12:41 Là, on a une 40 avec 22 zéros.
12:45 Donc c'est monstrueux, monstrueux.
12:48 Et en plus, ça a duré trois nuits.
12:50 Trois nuits, il y avait cette énorme quantité de lumière à côté de l'Afrique.
12:55 Alors, on a des bactéries, on a des micro-algues, et il y a plein d'autres animaux.
13:01 Presque dans tous les groupes, il y a des trucs qui font de la lumière.
13:04 Celui-là, je vous le montre parce que je l'aime bien.
13:07 Surtout que ça montre au début comment est une meduse.
13:11 C'est une meduse très fameuse qui s'appelle Echuoria.
13:15 Vous voyez, il y a des petits canaux par lesquels tout le liquide passe.
13:18 Et si on éteint la lumière, on a ça.
13:21 Et dans le cas de cette méduse, on ne sait absolument pas à quoi ça lui sert.
13:25 Ça ne sert pas à se protéger contre un prédateur.
13:29 On ne le sait pas.
13:30 Donc c'est ça le problème de la biolumisson.
13:32 Souvent, on ne sait pas à quoi ça sert.
13:34 Le problème, c'est que les méduses n'ont pas d'yeux.
13:42 Par contre, certaines méduses peuvent voir la lumière.
13:46 Par exemple, les méduses en Australie, très méchantes, les cuboméduses,
13:50 qui peuvent tuer un être humain,
13:51 sont allongées par terre.
13:53 Et si un plongeur passe au-dessus,
13:55 ils montent, probablement pour piquer.
13:59 On ne sait pas.
14:00 Mais ils peuvent voir la lumière ou le dérangement de la lumière.
14:03 Cela ne fait rien, mais il y a des méduses qui sont bien méchantes.
14:09 Dernière question.
14:11 Ça fait mal.
14:15 Pourquoi étudier ce type de trucs ?
14:19 Ça sert à quoi ?
14:20 C'est joli.
14:21 Vous êtes tous d'accord déjà, je pense.
14:24 Mais il y a des gens qui ont investi énormément d'argent dedans.
14:27 Ils s'appellent l'armée.
14:29 Parce qu'eux détestent la bioluminescence.
14:32 Un soumara, quand il sort du port de Breslau,
14:35 il ne veut absolument pas être vu.
14:37 Donc s'il y a des grands nuages de micro-algues,
14:39 et il passe à travers,
14:40 il ne peut pas être vu.
14:42 Il passe à travers à peu de profondeur,
14:46 les satellites, à nouveau, russes,
14:49 ils voient que c'est le lanceur d'engin, Tom, qui sort.
14:52 Et comme chaque engin a sa propre signature à cause de son hélice,
14:56 ils savent exactement d'où il part.
14:58 Donc les sous-mariniers, apparemment,
15:00 ils plongent directement à 50 mètres pour éviter ce type de bêtises.
15:04 Il y a aussi des navires de guerre.
15:06 Il y a des navires de guerre qui ont été vus avec un kilomètre de traînée derrière.
15:09 Et dans la Deuxième Guerre mondiale,
15:12 par exemple, les kamikazes,
15:14 je ne sais pas si vous avez déjà entendu des kamikazes,
15:17 c'était des pilotes japonais
15:20 qui n'avaient plus rien à la fin de la guerre,
15:23 et ils se gêtaient avec leurs avions sur des bateaux américains.
15:26 Et il y en avait qui avaient perdu leur bateau,
15:30 ils ne trouvaient pas le bateau qu'ils devaient détruire.
15:32 Et à travers ces traînées derrière des bateaux,
15:36 ils ont retrouvé leur bateau duquel ils avaient décollé,
15:40 ils ont atterri,
15:42 ils ont rempli leur réservoir d'essence,
15:45 ils sont repartis, ils ont fait leurs besoins néfastes un peu plus tard.
15:49 Donc, eux, ils aimaient apparemment.
15:52 Mais ils sont morts quand même.
15:54 Après, il y a les pêcheurs.
15:56 Eux, ils détestent aussi.
15:58 Regardez, là, il y a une lumière,
16:00 donc on a le filet, une lumière, on atteint la lumière.
16:02 Et vous voyez ce qui se passe ?
16:05 Plein de petites bêtes tapent contre le filet.
16:09 Et là, il n'y a pas beaucoup de ces animaux,
16:13 mais ça peut être tellement grave que tous les carrés du filet deviennent lumineux,
16:17 et donc la passant, à la place de rentrer dans le filet,
16:20 il est haut et haut, danger.
16:22 Il recule, il part, et il ne pêche rien.
16:24 Donc, par exemple, les pêcheurs de Rostov,
16:26 quand ils voient que la mer luisse, quand les vagues cassent et que ça fait un peu de lumière,
16:29 ils ne sortent même pas parce qu'ils savent qu'ils n'attrapent presque rien.
16:32 Alors, pourquoi ces organismes font-ils de la lumière ?
16:38 Vous devez retenir que ça sert ou à se défendre,
16:41 ou à attaquer une proie,
16:43 ou à dire bonjour aux copains.
16:46 Pour se défendre, par exemple, il y a des malins qui distraient.
16:52 Ça, c'est des poissons qui vivent à 1000 mètres.
16:55 Vous avez les grands dents, là, c'est le passant de Nemo,
16:58 je reviens sur le passant de Nemo dans quelques minutes.
17:00 Il adore les crevettes.
17:03 Sauf que les crevettes, dans les grandes profondeurs, ont développé une encre.
17:07 C'est une encre luminescente.
17:09 Le passant veut manger la crevette.
17:12 La crevotte éjecte une quantité massive d'encre qui est lumineuse.
17:16 Le passant ne sait plus où mordre parce qu'il est aveuglé.
17:19 Lui, il vit dans le noir absolu, il a les très bons yeux encore.
17:21 Donc, il ne voit plus rien.
17:23 La crevette, comme bonne crevette, elle est partie.
17:26 Il y en a même des crevettes qui sont si méchants.
17:29 Ils ont développé une encre qui colle.
17:32 L'encre colle sur le prédateur et devient visible.
17:36 Ses propres prédateurs vont le pourchasser.
17:39 C'est toute une guerre dans les profondeurs.
17:42 Je fais la lumière pour attirer mes proies,
17:45 mais je ne peux pas la laisser trop longtemps allumée
17:47 parce que je deviens visible moi-même aussi.
17:50 C'est un des trucs à essayer d'extraire.
17:53 Par exemple, ici, c'est un poisson qui n'est pas bioluminescent du tout,
17:57 mais qui essaie de manger un ostracode.
18:00 C'est une toute petite crustacée.
18:02 C'est le système bioluminescent le plus fort connu.
18:05 Vous allez voir ce qui se passe.
18:07 Là, c'est l'ostracode.
18:09 Là, le passant. L'ostracode vient de là.
18:12 L'ostracode, hop, il le mange.
18:16 L'ostracode éjecte énormément d'encre luminescent.
18:20 Le passant sait où il a un danger.
18:23 Il a directement recraché.
18:25 L'ostracode se sauve. Il a sa vie sauve.
18:28 Et lui aussi, parce qu'il risque quand même gros.
18:31 Deuxième chose qu'ils utilisent pour se défendre,
18:37 c'est contre-illuminer.
18:39 Ça veut dire se cacher.
18:42 Si on regarde un beau jour de soleil,
18:46 il y a un avion qui vole dans l'air.
18:48 Est-ce qu'on voit l'avion ou on voit autre chose?
18:51 Non, on ne voit pas l'avion.
18:54 On voit l'ombre de l'avion.
18:57 Parce que le soleil est bloqué, on voit ce qui est bloqué.
19:01 Ces bêtes font la même chose.
19:03 Ce passant-là, un passant d'orgen, un gyropélique,
19:08 il est magnifique.
19:10 Il a des lumières sur le ventre.
19:12 Ici, on le voit d'en bas.
19:14 On voit tous les trucs roses, c'est les lumières.
19:16 Ici, on éteint la lumière. Vous voyez que ça fait de la lumière.
19:19 Ici, ils ont fait un petit film.
19:22 On voit un passant qui s'appelle le sabre.
19:25 C'est un grand passant.
19:27 Dans les grandes profondeurs, ces bêtes regardent tout ce vélo.
19:30 Ils ont de très grands yeux.
19:32 Jusqu'à 1500 mètres, ils voient encore.
19:35 A 100 mètres, 150 mètres, on ne voit plus rien.
19:38 Nos yeux ne sont pas adaptés.
19:39 Ils voient. Regardez ce qu'ils voient.
19:41 Un passant nage parce que la lumière d'en haut est bloquée.
19:44 Sauf que ce passant est malin.
19:46 Regardez.
19:48 Regardez, regardez, regardez.
19:50 Il a dû raccourcir.
19:52 Il allume ses lumières.
19:54 Il a disparu.
19:56 Il a exactement émis vers le bas la même quantité de lumière qui venait en haut.
20:01 La même couleur et même le même ongle.
20:03 Mais ça, ça va trop loin pour vous.
20:05 On le voit parce qu'on sait où il est.
20:08 Mais s'il n'avait pas eu l'ombre, on aurait cherché longtemps probablement.
20:12 Après, on vient à Nemo.
20:14 Nemo, vous connaissez ?
20:16 Vous aimez ?
20:18 Alors, à un certain moment, Nemo va dans les fonds, vous savez très bien.
20:21 Et un passant avec une lumière.
20:23 Est-ce que vous pouvez parler à...
20:26 Oui.
20:28 Il y a déjà un truc drôle.
20:30 Vous voyez que ce passant a les yeux blancs ?
20:32 Vous voulez que je vous montre le vrai passant ?
20:35 Oui.
20:36 Voilà, le vrai.
20:38 Non, il n'a pas du tout les yeux blancs.
20:40 Ça, c'est parce que les dessinateurs de Disney,
20:43 on leur a juste donné des passants qui étaient dans de l'alcool.
20:46 On les avait conservés.
20:47 Et l'alcool blanchit les yeux.
20:50 Donc c'est une faute.
20:51 Ils auraient dû avoir des yeux noirs.
20:53 Donc il y a une petite faute dans Nemo.
20:55 Ils ont dessiné un passant mort.
20:57 Alors, celui-là, c'est le fameux passant.
20:59 Il s'appelle Hémantolophus grandlandicus.
21:01 Parce qu'on l'a trouvé d'abord en Groenland, dans le Nord.
21:05 Et ce passant, en vérité, le passant commence là.
21:10 Ça, c'est son corps.
21:12 Et tout ça, c'est la gueule, c'est la bouche.
21:16 Donc il y a des dents partout, même sur les parois,
21:19 même sur l'entrée de l'estomac.
21:21 Il y a partout des dents.
21:22 Donc on rentre, on ne sort plus.
21:24 En plus, vous voyez, tout petit oeil.
21:27 Mais il a un truc très spécial, il s'appelle un leurre.
21:30 Il a quelque chose pour leurrer, pour attirer ses proies.
21:34 Et dans ce leurre-là, il a une colonie de bactéries.
21:39 Il est méchant.
21:41 Il est, à mon avis, méchant.
21:42 Mais il n'est que grand comme ça, donc ça va.
21:45 Mais cette lampe, il a un truc devant,
21:48 ça s'appelle un diaphragme, un truc qu'on peut ouvrir et fermer.
21:51 Donc il peut allumer la lumière, éteindre la lumière, allumer la lumière, éteindre la lumière.
21:55 Donc ça, à mon avis, le rencontrer à 1000 mètres,
21:59 pas la meilleure chose à faire.
22:02 Finalement, troisième groupe.
22:04 Je ne sais pas, je l'ai vu une fois vivant,
22:09 et il était bien mal parce qu'on l'avait ramené de 1000 mètres.
22:12 Mais je ne sais pas comment il est à 1000 mètres.
22:15 Peut-être une bête féroce, peut-être une bête tranquille,
22:17 qui nage doucement et qui attend que quelque chose passe devant.
22:20 Là, c'est un phénomène qui s'appelle "float lighting".
22:24 L'anglais, l'américain, dit ça.
22:27 Pour le dire facilement, ce sont des poissons avec une lampe de poche.
22:30 Voyez, ce poisson-là, il a sous l'œil deux lampes.
22:34 Et en plus, il fait des lampes rouges.
22:37 Il est très malin parce que dans les grands fonds, il n'y a normalement que de la lumière bleue.
22:41 Vous avez vu que c'est bleu-vert.
22:44 99,999% des bêtes ne font que du bleu.
22:48 Donc lui, il a développé une lampe rouge, et comme ça, personne ne peut le voir.
22:52 Donc lui, il nage doucement, et ses proies ne peuvent pas le voir.
22:56 Il n'a qu'à chercher et manger.
22:58 C'est un poisson à lampe poche.
23:01 Ça, c'est un poisson aussi à lampe poche.
23:04 Et lui, il vit à 10 mètres autour de Hawaii.
23:06 C'est un petit poisson comme ça.
23:08 Il vit aussi en mer Rouge.
23:10 Il a peur de l'armée israélienne.
23:12 L'armée israélienne a une guerre avec l'Égypte, la guerre des six jours.
23:17 Quand les Israéliens avaient pris la presse qu'ils disaient Sinaï,
23:22 la nuit, ils ont vu des lampes, des lumières arriver sur la côte.
23:26 Ils ont téléphoné directement aux plongeurs de marine.
23:29 Les plongeurs sont allés dans l'eau.
23:31 Et qu'est-ce qu'ils ont trouvé ? Des photobléphorons qui se reproduisaient.
23:34 Il y avait des centaines qui faisaient des grosses boules de lumière.
23:37 Ce n'était pas les plongeurs de combat égyptiens qui essayaient de reprendre la presse qu'ils ont.
23:42 Ils ont fait peur à une des meilleures armées au monde.
23:45 Là, on les a.
23:47 Ici, on les fait nager.
23:49 Au début, ils ont mis un peu de lumière blanche pour qu'on puisse les voir.
23:52 Après, on éteint.
23:53 Vous voyez, ces bêtes, ils ont des lampes, ils les allument et les éteignent.
23:56 Et là, on a éliminé la lumière blanche.
23:59 Ce sont des cliquetis.
24:01 Ils se disent bonjour.
24:03 C'est dangereux parce qu'ils sont prédateurs aussi.
24:05 Mais pour ça, ils sont très malins, parce qu'ils cliquent et changent de direction.
24:09 Un prédateur ne sait pas où mourir.
24:11 Ils ont aussi cette deuxième fonction.
24:13 Ils ont une lampe poche.
24:15 Ils sont en train de regarder.
24:16 Vous voyez, il a pris quelque chose.
24:18 Il a mangé quelque chose.
24:22 Ils ont les deux fonctions.
24:24 Ils se disent bonjour, ils s'y comprennent et ils mangent.
24:28 C'est leurs yeux ?
24:29 Non.
24:31 Là, on le voit bien.
24:33 L'œil est là, le truc noir.
24:36 Et en dessous, il a une grande glande.
24:38 Dans son cas, c'est aussi une symbiose.
24:41 Ils appellent ça.
24:42 Ils vivent ensemble avec des bactéries.
24:44 Ils entretiennent des bactéries.
24:46 Ils cultivent des bactéries.
24:48 Non.
24:51 Ils ont besoin de chacun de l'autre.
24:53 Les poissons utilisent ça pour attirer leur poids ou pour chercher à manger.
24:59 Les bactéries profitent de ce que le poisson leur apporte.
25:04 Le poisson les nourrit.
25:06 Ils n'ont pas le risque d'être dans le volume ouvert.
25:10 Ils mangent ce que le poisson leur donne.
25:12 Mais jamais des poissons aussi rares ?
25:14 Ceux-là ne sont pas rares.
25:16 On peut même les trouver dans certains aquariens.
25:19 Là, on va retourner à terre.
25:23 Là, c'est le groupe de meilleurs...
25:25 Comment ils étaient isolés ?
25:27 Pardon ?
25:29 Il y a plusieurs systèmes.
25:31 Il y en a qui ont une glande qu'ils peuvent basculer vers l'intérieur.
25:34 Comme ça, ils éteignent.
25:35 Et d'autres qui ont un septum.
25:37 Ils ouvrent et ils ferment.
25:39 Mais c'est une bioluminescence constante.
25:42 Là, c'est le signalisateur hors pair.
25:49 Tous les ducioles et verluisons signalent.
25:51 Là, c'est la larve d'un verluison.
25:54 Le verluison est un très grand mangeur d'escagots et de l'énigmas.
25:58 Une petite larve comme ça, qui mesure 2-3 cm, mange tous les 3 jours un escargot.
26:04 C'est efficace.
26:06 Il fait ça, il mord l'escagot, il attend un peu, l'escagot est endormi.
26:12 Après, il le remord et il injecte une enzyme, une protéine qui peut manger.
26:17 Elle liquifie l'escagot et après la larve vient, elle suce le liquide et elle a mangé.
26:24 Le pauvre escargot n'a pas aimé.
26:27 Là, c'est la larve.
26:29 Là, c'est la femelle.
26:31 Elles ressemblent un peu à la larve.
26:32 Et ça, c'est les mâles.
26:34 Les mâles, on voit encore que c'est un vrai scarabée.
26:36 Ils ont les plaques qui protègent les ailes.
26:38 Mais la femelle est totalement différente.
26:41 Dans ce groupe, lui fait de la lumière et elle fait de la lumière.
26:45 Les mâles ne font pas de la lumière.
26:46 Donc la lumière de la femelle, ici on voit la femelle, on voit qu'elle a les fesses qui s'allument.
26:50 Et si on agrandit ça, on voit que c'est deux parties de son corps et deux petites tâches.
26:56 Donc ça, c'est une lumière constante.
26:58 Peut-être qu'il y en a certains qui ont déjà vu des trucs comme ça.
27:02 Il y a quelqu'un qui l'a déjà vu ?
27:04 Non ?
27:06 Mais les escargots, ils ont un peu la même couleur que les autres.
27:13 Oui, oui, oui.
27:14 Oui, oui, ils en ont un.
27:16 (Rires)
27:18 (Inaudible)
27:23 Les verluisons, il y a des zones, des régions où on peut en voir beaucoup.
27:29 Par exemple en Bretagne, l'île de Grois, il y a une très bonne population.
27:32 On peut les voir.
27:33 Si vous voulez voir un jour des verluisons, vous allez à Grois, vous les trouvez.
27:37 Mais il y a un problème avec les verluisons.
27:39 Il y a des mâles et des mâles de verluisons.
27:41 Le problème, c'est que vous voyez bien ici, la femelle, au contraire des mâles, n'a pas d'ailes.
27:49 Donc elle ne peut pas se déplacer.
27:51 La femelle fait de la lumière.
27:53 Le mâle la trouve et ils font des bébés.
27:55 Le mâle meurt dans les 24 heures qui suivent.
27:58 La femelle vit encore 3 ou 4 jours.
28:00 Elle porte des oeufs et meurt aussi.
28:02 La seule chose qui peut se déplacer, c'est la larve.
28:04 La larve peut marcher en une nuit 35 mètres.
28:07 Mais elle ne marche pas toujours dans le même sens.
28:09 Donc si on perd des verluisons avant que ça revienne, ça peut prendre très longtemps.
28:14 Comme cette espèce ne peut pas se disperser, comme on dit, très rapidement,
28:19 c'est un bon indicateur d'un environnement propre, mais quand il est détruit, il est vite fait détruit.
28:26 Pour ça, on a lancé un observatoire et les premiers résultats sont déjà très clairs.
28:32 Tout ce qui est pesticides, donc tout ce qui tue les insectes, tout ce qui est limacides,
28:37 tout ce qui tue les limaces, leur proie, leur nourriture,
28:42 les fauchages de routes, parce que quand on fauche en plein été, les bêtes sont là,
28:47 tout se reproduit, tout fleurit.
28:49 Donc si on coupe quand tout est en fleurs, on détruit tout ce qui est sur le bord de route.
28:53 Donc doucement, ça commence à venir et les mairies coupent de moins en moins en plein été.
28:58 Et le plus grand facteur qui détruit les vers du vison, c'est la pollution lumineuse.
29:04 Là, vous voyez une ville normale.
29:07 Là, il y a une ville dans un pays beaucoup moins développé, où il n'y a pas de lumière la nuit.
29:14 Et vous voyez là, on voit le ciel.
29:17 Il y a même des gens aux États-Unis qui sont allés une fois pour un voyage quelque part dans le Rhin des Réals aux États-Unis
29:25 et ils ont téléphoné en grande détresse, le 112, les pompiers, pour dire qu'il y avait des extraterrestres là-haut,
29:35 il y avait une route de lumière.
29:38 Ils n'avaient jamais vu le ciel comme il était avec le Mercureil.
29:43 C'est pas le mot en français.
29:46 Voilà.
29:48 C'est une ville.
29:50 Paris, c'est ça la nuit.
29:52 On ne voit pas une étoile à Paris, je pense, dans la plupart des coins de Paris.
29:56 Donc, pour ça, en 2015, on a créé un truc qui s'appelle l'Observatoire des Vers du Vison.
30:04 Et ça s'appelle une science participative.
30:07 Donc, ça veut dire qu'on demande au grand public, à tout le monde, vous aussi, si vous voulez, de nous aider.
30:14 Parce qu'un chercheur, moi, je ne peux pas être à Brest, à Paris, à Toulouse, à Montpellier, la même nuit, à tous les coins de la ville.
30:26 Mais le grand public, il peut être partout.
30:29 Donc, les gens, ils voient beaucoup plus que le chercheur peut voir.
30:32 Donc, cette science participative prend de plus en plus d'ampleur.
30:37 Donc, nous, on demande, si vous voulez nous aider, vous tapez Observatoire des Vers du Vison sur Google.
30:44 Et il va vous emmener vers un site où vous pouvez nous dire quand vous avez vu des vers du vison, où vous les avez vus et combien vous en avez vu.
30:52 Et, par exemple, on a trouvé cet animal.
30:55 Ça, c'est une luciole qui vit maintenant dans les Périnées orientales, dans le sud, contre les Périnées à l'est.
31:03 Et c'est une bête qui s'appelle Photinus cygnicolis, parce qu'il a un petit carré sur le dos.
31:10 Et cette bête, vous voyez, il ne fait pas comme le vers du vison une lumière constante, mais il fait des flashs.
31:15 Et, si on regarde la nuit, ça fait ça.
31:22 Vous voyez les petits poids, là ?
31:28 Donc, c'est un très joli spectacle.
31:32 Sauf que cette bête n'a rien à faire en France.
31:35 Elle est venue d'Amérique du Sud, d'Argentine et du Uruguay, avec des fleurs.
31:40 On a importé des fleurs d'Amérique du Sud, en Espagne, où il a commencé à apparaître.
31:45 Et il est arrivé avec.
31:48 Et ce ne serait pas si grave si cet animal faisait comme nous, nos vers du vison et nos lucioles, mangeait des escargots et des limaces.
31:56 Sauf que lui, il s'est spécialisé dans les vers de terre.
31:59 Et les vers de terre en France sont déjà très mal, parce qu'on utilise beaucoup trop de pesticides.
32:04 On tourne la terre beaucoup trop profondément, donc on détruit la structure de la terre.
32:09 On a déjà une bonne invasion un peu partout en France de vers plats.
32:13 Le muséum travaille là-dessus.
32:15 Ce sont des vers qui peuvent varier de A jusqu'à A, qui sont vraiment féroces, qui mangent des vers de terre à gogo.
32:23 Et là, on importe encore un.
32:25 Espérons que les écosystèmes puissent s'adapter et vivre avec.
32:30 Par exemple, les vers plats, qui ont été montrés en Angleterre, peuvent diminuer la quantité de vers de terre à 20%.
32:38 Sur 10 vers de terre, il y en a deux qui sont mangés.
32:41 Et ça, ce n'est pas très bien pour la terre.
32:44 Comment ils font cette lumière ?
32:50 Là, ça va être un tout petit peu compliqué, parce que je vais vous parler d'une enzyme.
32:55 Une enzyme, c'est une protéine.
32:56 Le matin, quand vous prenez votre oeuf, le blanc, c'est des protéines.
33:00 C'est des briques pour construire quelque chose.
33:03 Là, ce n'est pas juste une brique pour faire un mur.
33:06 C'est un truc qui peut manger, par exemple, autre chose.
33:11 Cette enzyme, on l'appelle luciférase.
33:16 Lux, en latin, veut dire lumière.
33:18 C'est l'enzyme, la protéine qui peut faire la lumière.
33:22 Cette enzyme va s'occuper d'un subtrat, un petit truc qu'il peut manger, modifier, changer.
33:32 Luciférine, c'est un nouveau lux.
33:35 Il a besoin aussi de l'oxygène.
33:38 Nous, on respire tous de l'oxygène.
33:40 Sans l'oxygène, on serait tous morts.
33:42 L'oxygène est collé sur ce substrat.
33:47 Cela fait que le substrat rouille.
33:49 Il fait rouiller le substrat.
33:51 Et quand le substrat rouille, ça fait la lumière.
33:54 C'est ça la réaction. Comment on fait la lumière ?
33:57 Non, la voiture, non.
34:00 Parce que la voiture n'a pas la bonne enzyme.
34:02 La voiture, c'est purement chimique.
34:04 Là, c'est la biologie.
34:06 Qu'est-ce que l'on peut faire ?
34:09 On pourrait faire avec cette lumière des bêtes.
34:11 On a presque fini.
34:13 Regardez, je trouve ça le plus joli exemple de ce que l'on peut faire avec.
34:18 Il y a des centaines, si ce n'est pas des milliers d'applications de ce type de protéines.
34:22 Par exemple, la tuberculose est une maladie qui attaque les poumons.
34:27 Il y a des gens qui toussent.
34:29 En général, ça ne part pas si on n'a pas les bons antibiotiques.
34:33 Au début du siècle, 1900, il y avait beaucoup de gens qui mouraient de la tuberculose
34:38 parce qu'on n'avait rien pour les guérir.
34:40 Le problème, c'est qu'il y a de moins en moins d'antibiotiques,
34:44 donc des produits qui tuent les bactéries, qui fonctionnent encore.
34:48 Actuellement, il y en a encore, je pense, onze.
34:50 Le problème, c'est qu'on ne peut pas tous les mettre ensemble et les donner aux malades
34:53 parce que ce sont tous des antibiotiques qui ne sont pas très sympas.
34:56 On tue le malade avec les antibiotiques.
34:58 Ce n'est pas le but non plus.
35:00 Avant la lumière, avant la luciférase,
35:03 les gens arrivent à l'hôpital.
35:07 Ils arrivent toujours à la dernière minute quand ils crachent vraiment beaucoup.
35:10 Souvent, ils crachent déjà du sang.
35:12 On prend juste le crachat des gens, c'est un peu dégoûtant,
35:15 et on les met dans des boîtes comme ça.
35:17 Dans ces boîtes, on a douze boîtes, une qui ne contient rien.
35:21 La bête va pousser certainement.
35:23 On se boite avec des produits qui s'appellent les antibiotiques.
35:27 Ils mettent des bactéries partout, partout, partout.
35:30 Avant, on devait...
35:33 Ah, j'y vais trop vite.
35:35 On devait attendre un mois.
35:38 Parce que ces bactéries poussent très lentement.
35:40 Celle-là, elle pousse en une nuit.
35:42 Là, c'était un mois.
35:43 Après un mois, on avait des toutes petites colonies, des toutes petites tâches.
35:48 Quand l'antibiotique ne voulait pas marcher, parce que la bactérie voulait pousser,
35:52 ou on n'avait rien.
35:54 Quand c'était rien, ça voulait dire que l'antibiotique a marché.
35:57 Donc, on donnait l'antibiotique au malade.
35:59 Sauf que dans le mois, beaucoup de malades n'étaient déjà plus là
36:02 parce qu'ils venaient à la dernière étape de la maladie.
36:05 Mais c'était trop tard.
36:07 Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
36:09 Maintenant, on prend les mêmes crachats.
36:11 Les gens viennent à l'hôpital.
36:13 Et les crachats, on met dans le tube un virus.
36:16 Vous connaissez tous les virus, maintenant, avec la COVID.
36:18 Là, c'est un virus qui s'appelle un bactériophage,
36:21 spécifique à cette bactérie.
36:24 Et dans ce bactériophage, on a mis une luciférase,
36:27 une enzyme qui peut faire la lumière.
36:30 Donc, le bactériophage infecte, rentre dans la bactérie,
36:35 lâche la luciférase.
36:38 Et après deux jours, on a une microcolonie.
36:40 Une, deux ou trois bactéries qu'on ne peut même pas voir en un nu.
36:44 Mais comme ils font la lumière,
36:46 quand on en met le substrat, la luciférine,
36:48 on met la vertuce, la luciférine se la batte,
36:50 on peut très sensiblement détecter cette lumière.
36:53 Donc maintenant, à la place d'attendre un mois, on attend deux jours.
36:56 Et là, on a sauvé des gens.
36:58 Il y a quand même 10 millions de gens qui meurent tous les ans de tuberculose.
37:02 C'est aussi grave que le sida.
37:04 C'est cinq fois moins grave que la fumée.
37:07 La fumée, c'est 50 000.
37:09 Après, on peut faire des choses comme ça.
37:12 On peut prendre une tumeur, un cancer.
37:16 Et ce cancer, on l'a rendu aussi lumineux, ou fluorescent.
37:20 C'est une autre manière.
37:22 Et celui-là, on l'injecte dans une patte d'une souris tout à fait normale.
37:27 On la voit ici.
37:28 Une belle petite souris marrante.
37:30 Et comme on a fait ce truc luminescent ou vert, fluorescent,
37:35 on voit après une semaine que ce cancer pousse.
37:38 Il pousse de plus en plus. Il devient de plus en plus grand.
37:42 Donc, avec ce type de modèle dans les souris,
37:45 on peut déjà prendre des médicaments
37:48 qui font que la tumeur ne peut pas s'installer,
37:51 qu'on la tue dès le début.
37:53 Ou qui évite ce qu'on voit ici.
37:56 Vous voyez que pas tout est vert.
37:59 C'est le corps qui a amené des vaisseaux, des tubes qu'on a partout,
38:03 les veines, les artères.
38:05 Si on peut éviter que le corps lui fournisse les veines,
38:08 c'est avec un mot difficile, la néo-angiogénèse,
38:13 la tumeur meurt, puisqu'elle n'a pas à manger.
38:16 C'est maintenant la pharma qui travaille là-dessus.
38:19 Et finalement, on peut aussi trouver des médicaments pour tuer les tumeurs.
38:23 On utilise maintenant beaucoup les cytostatiques en clinique.
38:26 Et à la fin, on termine avec une souris guérie.
38:29 Elle a subi un peu, parce qu'elle est maigre, mais elle est bien portante.
38:34 Alors, le futur.
38:37 Très récemment, il y a eu une équipe russe
38:42 qui a compris le système de la champignon.
38:44 C'était un système un peu spécial,
38:46 qui ne collait pas à tous les autres systèmes qu'on connaît.
38:49 Et quand ils ont finalement compris,
38:51 ça avait mis quand même 100 ans pour comprendre,
38:54 ils ont vu que c'était très simple.
38:57 Donc ils ont introduit cette luciférase de ces champignons
39:00 dans des plantes, l'Arabidopsis,
39:03 c'est le bête de joujou de tous les biologistes, plantes.
39:06 Et c'est des...
39:09 Non, non, ça ressemble aux colza, qu'on voit dans le champ,
39:12 tous les champs jaunes, c'est des colza maintenant.
39:15 Et ça, ça ressemble à ça.
39:17 Et donc, vous voyez, ça fait bien la lumière.
39:20 Et le rêve de cette entreprise,
39:22 il y a aussi une entreprise ici en France qui s'écrit là-dessus,
39:25 Woodlight, c'est à la langue de faire ce type de trucs.
39:29 Après, on doit être très très prudent.
39:32 Parce que qu'est-ce qu'on fait ?
39:33 On introduit une protéine, ou en vérité un gène extérieur,
39:38 qui n'a rien à faire dans une plante, dans une plante.
39:40 Donc, est-ce que ça n'a déjà pas des effets sur la plante ?
39:43 Est-ce que ça ne va pas attirer les bêtes ?
39:47 Parce que, imaginez ici, un joli champ avec des verluisons.
39:51 Les mâles vont voir la grande femelle là,
39:53 mais ils oublient leur propre femelle.
39:55 Donc, ce type de trucs.
39:57 Après, qu'est-ce qui se passe quand l'arbre meurt ?
39:59 L'ADN de l'arbre tombe dans la terre.
40:03 Est-ce qu'il n'y a pas des bactéries qui vont le prendre et le donner à d'autres choses ?
40:06 Donc, il y a toute une discussion à avoir.
40:09 Parce que là, c'est tout au début.
40:11 On sait par exemple, avec le maïs strangénique de Monsanto,
40:14 que les biologistes qui ont fait ça, ils ont fait n'importe quoi.
40:18 Ils ont fait des constructions qui peuvent être prises par des bactéries
40:22 et emmenées à d'autres plantes, aux autres maïs.
40:26 Et comme ça, on a tout ce qui est résistant au Roundup.
40:30 Donc, ce type de technologie est magnifique,
40:33 mais on doit la faire bien.
40:36 Donc, voilà. Est-ce qu'il y a des questions ?
40:41 Je vous ai assommé.
40:45 Alors, pour les questions, je vais passer avec le micro.
40:49 On va essayer que la plupart des enfants puissent poser la question,
40:52 mais ça ne sera peut-être pas le cas pour tout le monde.
40:54 Donc, désolé d'avance.
41:06 En fait, avant ça, sur la mer, j'avais des fleurs qui poussaient comme l'autre.
41:16 Avant ça, j'avais un autre.
41:21 C'était ça, le dernier truc.
41:27 C'était comme ça. Dans la mer, j'ai ça.
41:30 Où c'était ? Dans la mer ?
41:32 Oui.
41:33 Ça ressemble peut-être à des algues, mais ça ne fait pas de lumière, malheureusement.
41:38 Il n'y a pas de plantes qui font la lumière, sauf ça, des micro-algues.
41:44 Mais en vérité, je dis que ce sont des plantes, mais ce ne sont pas vraiment des plantes.
41:49 On ne sait pas vraiment où les mettre. C'est moitié plantes, moitié animal.
41:54 Les champignons font la lumière, mais les champignons règnent totalement à part.
42:00 C'est les levures, dans ce sens.
42:02 Les champignons ont dégradé.
42:05 À quoi sert la bioluminescence dans les champignons ?
42:08 On sait, il y a des expériences qui ont été faites.
42:13 Les mêmes expériences avec d'autres champignons disent le contraire.
42:16 L'idée, c'est que les champignons font la lumière.
42:18 La nuit, il y a par exemple les mouches qui viennent.
42:21 Elles sont attirées par cette lumière.
42:23 Elles marchent sur les champignons, elles se ramassent des spores,
42:26 elles volent et elles dispersent les champignons.
42:28 Mais avec d'autres espèces de champignons, les mouches sont attirées, mais elles ne font rien.
42:32 Ce n'est pas clair encore les champignons.
42:34 Quand il y avait la bête rouge dans la mer, vous disiez qu'on ne la voyait pas.
42:40 Alors que vu qu'elle faisait de la lumière rouge, les bêtes les voient normalement.
42:46 Oui, tous les autres ne voient pas le rouge.
42:53 Leurs yeux ne voient que du bleu.
42:55 Parce qu'ils font eux-mêmes la lumière bleue.
42:58 Et la lumière, eux, à 1500 mètres, où nous on arrête à 100 mètres, ils voient encore la lumière.
43:04 Donc ils ont des yeux magnifiques, très bien adaptés.
43:07 Sauf que plus bleu.
43:09 Et ce poisson-là, il a fait des yeux adaptés rouges.
43:12 Lui, il peut voir du bleu et du rouge.
43:14 Donc il a une lampe torche que personne ne peut voir. Génial.
43:21 Je voulais savoir si en fait, j'ai déjà vu les lucioles.
43:33 Pourquoi on les met dans des cages pour que ça fasse de la lumière ?
43:38 Je ne sais pas où tu as vu ça, probablement en Chine ou au Japon ou quelque part ici en France.
43:45 Non.
43:47 Non, il y a des habitudes comme ça.
43:52 Par exemple, les premiers, les espagnols, les conquistadors espagnols, ils allaient vers les Caraïbes.
43:59 Et il y a des, à Haïti, il y avait des tribus indiennes,
44:05 où le chef se collait une grosse luciole dans les cheveux, les guerriers luciolent ses sandales,
44:11 et ça passait à travers la jungle comme ça pour aller taper sur une tribu un peu plus loin.
44:16 Donc on a toujours utilisé les lucioles.
44:19 Un peu plus tard, quand les jésuites sont arrivés sur les mêmes îles,
44:23 les gens, ils attrapaient quatre de ces kukuyo, ils appellent, et avec quatre on peut lire un bouquin.
44:28 Donc les gens ont toujours utilisé.
44:31 Et surtout au Japon et en Chine, les lucioles, surtout au Japon, c'est quelque chose de presque sain.
44:38 Donc eux, ils les étudient à mort.
44:43 Plus de gens qui étudient les lucioles, c'est au Japon.
44:46 En Chine, c'est plutôt un signe de, par exemple, un mariage heureux.
44:50 Donc un mariage heureux, maintenant il y a des hôtels qui proposent d'avoir la chambre de mariage remplie avec des lucioles.
44:57 Et soi-disant, c'est tous des lucioles cultivées.
45:01 Mais la masse d'hôtels qui proposent des lucioles dans les chambres de noces,
45:06 on doute un peu qu'elles soient cultivées et pas juste prises dans la nature, ce qui est naturellement néfaste pour les populations.
45:13 Les microbes, ils viennent s'installer sur le poisson ou c'est directement quand le poisson y mange ?
45:22 Je n'ai pas entendu le début.
45:25 Les microbes, ils viennent s'installer sur le poisson, directement ?
45:30 Les poissons, souvent, c'est la maman, au moment où elle pond des œufs,
45:37 elle met les bactéries déjà sur les œufs.
45:40 Donc quand le petit poisson sort de l'œuf, les bactéries sont en lui,
45:44 et ils s'engouffrent dans cette glande, qui quand le poisson est petit est ouverte.
45:49 Et après, le poisson règle ça.
45:51 S'il y en a trop, il en tue, il en mange, ça repousse, il les utilise.
45:58 Il y a aussi des espèces qui ont carrément une glande ouverte,
46:01 donc tous les matins, ils crachent toutes les bactéries dehors, sauf les quelques-uns qui s'accrochent au mur.
46:06 Dans la journée, ils se reproduisent, ils remplissent la glande,
46:10 et le soir, ça fait un jour où il faut la lumière.
46:13 Parce que ce que je n'ai pas dit, ils font que la lumière quand ils poussent.
46:18 Si la bouteille est pleine, pleine, ils arrêtent de faire la lumière.
46:26 Je voulais savoir si c'est contagieux.
46:30 Contagieux ? Les bactéries ?
46:34 Ces bactéries, c'est souvent des vibrio, ou un truc photobactériaire,
46:42 ils appellent ça maintenant, mais c'est un vibrio.
46:44 Et il y a par exemple le vibrio choléré, qui donne la choléra.
46:47 La choléra, c'est une maladie bien méchante.
46:50 Si on est dans un pays, ici, la choléra n'est pas si grave.
46:53 On vous met un infus, on vous donne des antibiotiques et ça passe.
46:56 Mais si on est en Afrique profonde, la choléra, ça tue.
46:59 C'est la même famille, sauf que ces bactéries-là,
47:04 elles ne sont pas dangereuses.
47:07 Donc, vous pouvez vous approcher, vous risquez rien.
47:10 Les bactéries, elles viennent d'où ?
47:17 Les bactéries ?
47:18 Oui, elles viennent d'où ?
47:20 Ils sont un peu partout dans la mer.
47:23 Des collègues à Marseille, par exemple,
47:25 ils ont trouvé ces bactéries sur des lampes qui étaient sous l'eau.
47:29 C'était des capteurs qui devaient mesurer quelque chose.
47:34 Ils voyaient que ça devenait de plus en plus compliqué.
47:37 C'était des physiciens.
47:39 Ils devaient augmenter leur sensibilité.
47:41 Ils devenaient de plus en plus calfaitrés.
47:44 Les biologistes sont allés voir, ils ont trouvé des bactéries qui poussaient sur ce mur.
47:48 Ces bactéries-là, moi je les ai trouvées dans un poisson.
47:51 La souche s'appelle "rat tail", "queue de rat".
47:54 Parce que le poisson, c'est un grenailler, il dit en français,
47:57 mais l'anglais dit "queue de rat".
48:00 C'est un poisson avec une très drôle de forme,
48:02 il a une tête un peu brossue,
48:04 et le reste de son corps fait ça.
48:08 Donc c'est une queue comme un rat.
48:10 Vous les trouvez ici à l'étal du poissonnier.
48:14 Mais ils coupent systématiquement l'arrière-train du poisson.
48:17 Parce que les gens n'aiment pas un truc qui ressemble à un rat.
48:20 C'est un très bon poisson à manger, mais il n'a pas une belle gueule.
48:25 Est-ce que les bactéries peuvent être sur les troncs aussi ?
48:30 Non, ceux-là ne peuvent pas pousser sur les troncs.
48:33 Déjà, à terre, il n'y a que trois bactéries.
48:36 Et c'est des bactéries qui infectent surtout des chenilles.
48:41 Ils tuent les chenilles et elles se propagent comme ça.
48:46 Donc la chenille est infectée,
48:48 la bactérie se nourrit de l'intérieur de la chenille, elle meurt.
48:52 D'autres bêtes marchent à travers,
48:55 dispersent les petites bêtes qui portent ces bactéries,
49:01 qui s'appellent des nématodes, et comme ça, ça se propage.
49:04 Donc à terre, il n'y a pas de bactéries qui font la lumière.
49:08 Les troncs, comme tu dis, c'est les champignons.
49:12 Beaucoup de champignons ont le chapeau classique des corrigons qui s'assoient dessus.
49:20 Mais en dessous, il y a un mycélium, on peut dire que c'est les racines.
49:25 Et ces feuilles et ces troncs qui s'allument, c'est le mycélium des champignons.
49:31 Sur la photo, des algues.
49:37 L'algue, là, autour.
49:40 C'est là ou... ? C'est là.
49:58 C'est là.
50:06 Oui, leur lumière, vous avez dit, sur les algues, on ne sait pas à quoi elle sert,
50:12 mais je pense que ça sert à quand, dans le noir, la nuit, la mer devient noire,
50:20 ça sert à ce qu'ils voyent.
50:23 Le problème, c'est que les algues n'ont pas d'yeux.
50:26 Et c'est là, ils ne peuvent même pas détecter leur propre lumière.
50:28 Ils ne peuvent pas voir la lumière.
50:29 Beaucoup de bêtes n'ont pas d'yeux, mais ils peuvent voir la lumière.
50:32 Par exemple, mon ver de terre que je vous ai montré, il n'a pas d'yeux, mais il peut voir la lumière.
50:38 Donc, très longtemps, on a pensé que ça servait pour qu'il trouve son autre parti.
50:43 Les vers de terre, ils sont mâles, femelles, en même moment.
50:45 Pensez ça.
50:46 Les algues n'ont même pas d'yeux.
50:48 On ne sait pas comment ils voient qu'ils ont fait la lumière.
50:51 Mais dans les algues, comme je disais, ça sert à se protéger contre les prédateurs.
50:56 Un prédateur qui commence à manger, tous les algues autour s'allument.
51:00 Le passant devient visible et il est mangé par d'autres passants.
51:04 Bonjour.
51:09 Comme on a vu précédemment dans votre exposé, on observe de la bioluminescence dans différentes situations et pour différentes raisons.
51:18 Est-ce qu'on a une idée de ces différences comportementales par rapport à la bioluminescence,
51:26 qui, au final, utilise toute la même technique ?
51:30 Est-ce qu'on sait pourquoi on utilise et la bioluminescence pour assurer une reproduction d'une espèce,
51:38 en même temps pour stimuler le croix, par exemple, ou pour se défendre vis-à-vis d'un prédateur ?
51:46 Chaque bête a développé son propre application.
51:51 Le truc que je n'ai pas dit, c'est que la bioluminescence est très facile à faire, apparemment.
51:57 Ça semble compliqué, mais ce n'est pas compliqué du tout.
52:01 On pense maintenant que ça a été réinventé au moins 80 fois.
52:05 Parce que, par exemple, une luciférase d'une bactérie n'a rien à voir avec une luciférase d'une méduse,
52:11 n'a rien à voir avec celle d'une crustacée, d'une bactérie.
52:14 Et même dans les insectes, il y a 10 ou 15 types de luciférases.
52:20 Il y a déjà 15 types de luciférines.
52:23 Donc apparemment, on peut très vite réinventer un système pour faire la lumière.
52:30 Et on pense que c'est venu, c'est des systèmes, quand la Terre a commencé,
52:35 plus et plus d'oxygène, et ça venait dangereux.
52:39 L'oxygène, ça rouille, ça tue.
52:41 Donc les bêtes ont développé des systèmes pour détoxifier l'oxygène.
52:45 Et quand ils sont arrivés dans les grandes profondeurs, ils n'en avaient plus besoin,
52:48 parce qu'il y avait beaucoup moins d'oxygène.
52:50 Donc ils ont muté ces systèmes de détoxification pour faire la lumière.
52:54 (inaudible)
53:01 Non, il n'y a rien de commun.
53:03 Même dans les insectes, on trouve autour du site actif, 2 ou 3 acites aminés.
53:09 C'est tout.
53:10 Et entre bactéries, il n'y a rien de commun.
53:13 Sauf que certains utilisent la même luciférine,
53:17 les crustacés utilisent la même luciférine que les méduses,
53:20 et utilisent la même que les acides.
53:22 Et la luciférine s'appelle solantanazine, parce qu'on l'a trouvée dans les méduses.
53:27 Et il y a un an et demi, on s'est aperçu que les méduses ne savent pas le faire.
53:31 C'est les crustacés qui le font.
53:33 Donc les méduses le récupèrent en mangeant les crustacés.
53:36 On va faire une dernière question.
53:40 (rires)
53:42 Je voulais dire que moi j'ai déjà vu des bêtes s'illuminer.
53:51 Ah oui ? Quelles bêtes ?
53:53 Je ne me rappelle plus comment elles s'appellent, mais j'en ai déjà vu une la nuit, en vacances.
53:58 En vacances, à terre ?
54:00 Et ça flashait ou ça faisait une lumière continue ?
54:03 Ça flashait.
54:04 Alors c'est probablement dans le sud de la France, près de Nice, et c'était une luciole.
54:09 Oui.
54:10 Oui. C'est très joli à voir.
54:12 Je voulais dire, comment on allume les...
54:19 On met une lumière où il y a les abeilles ?
54:26 Comment ils s'allument ?
54:34 Parce que ou ils ont envie de s'allumer pour attirer leur mâle ou leur femelle,
54:40 ou on leur tape dessus, ils ont peur, hop, ils s'allument.
54:44 Celui qui a tapé, il dit "oula, ça fait peur ce truc-là".
54:47 Ou ils s'allument pour dire "Viens voir, regarde, c'est beau, c'est dans l'immeuble".
54:52 Il allume ce truc.
54:54 Parce que moi j'ai déjà vu un peu comme ça.
54:56 Toi tu as déjà vu ? Dans la mer, à terre ?
55:00 Non, j'ai déjà vu ça dehors.
55:02 Dehors ? Ici, autour de Paris ?
55:05 Non, c'est une lumière qui est restée continue.
55:08 C'est une petite insecte.
55:10 Ça c'est le verluisant.
55:12 S'ils veulent continuer, moi je veux bien.
55:19 Ce que je vous propose, c'est qu'on va arrêter les questions au micro.
55:22 Par contre, quand vous allez passer devant notre chercheur qui est là pour nous,
55:26 peut-être qu'il pourra répondre à quelques questions.
55:28 Merci à tous.
55:30 Merci.
55:32 Merci à vous surtout.
55:34 Merci, c'était chouette.
55:36 (Applaudissements)