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00:00 [Musique]
00:05 Quelles actions pour un enseignement supérieur et une recherche scientifique
00:09 plus performant et dynamique en Côte d'Ivoire ?
00:13 C'est à cette question essentielle que le ministre Adama Diawara essaiera de
00:17 répondre ce soir, nous l'espérons en tout cas. Avec lui, nous allons parler de
00:21 l'édition 2023 de la quinzaine de la recherche qui a démarré ce jeudi 11 mai.
00:26 Le deuxième sujet qui nous intéressera ce soir est le recrutement des enseignants
00:31 au supérieur. C'est la fameuse affaire des docteurs non recrutés, affaire qui fait
00:35 encore grand bruit. Mais avant d'en arriver à ces deux thématiques, on va
00:40 chercher à comprendre les tenants et les aboutissants de la grève qui a secoué
00:44 récemment les universités et grandes écoles de Côte d'Ivoire. Quelles en
00:48 étaient les raisons et quelles ont été les solutions trouvées de commun accord ?
00:52 On aura les réponses ce soir. Mesdames et messieurs, bonsoir, vous êtes dans
00:56 Safé l'actualité.
00:59 Vous êtes donc les bienvenus dans cette émission dédiée à l'enseignement
01:05 supérieur et à la recherche scientifique. Nous sommes ensemble pour à peu près une
01:10 heure 52 minutes pour être précis. Et première question, pourquoi la Fécis
01:15 était en grève ? Élément de réponse dans ce premier reportage que nous propose
01:20 à mettre à oreille. Pour relever le défi du niveau de
01:24 l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique,
01:26 le ministre Adama Diawara prend des mesures, notamment la mise en place d'une
01:31 meilleure gestion des flux d'étudiants en temps, l'actualisation des curriculats,
01:35 une sélection des meilleurs étudiants pour le cycle doctoral, une réforme du
01:40 prévu des techniciens supérieurs BTS, etc.
01:43 Pourtant, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche
01:47 scientifique est confronté à des difficultés. La Fécis, fédération
01:53 étudiantine et scolaire des Côtes d'Ivoire, est en grève. Le dysfonctionnement du
01:58 nouveau système d'inscription dans les universités publiques, l'instauration
02:02 d'un test de sélection entre la licence et le master, la difficulté de
02:06 délivrance du DUG et de la maîtrise, la lenteur dans la signature et la
02:10 délivrance des documents administratifs comme les relevés des notes, les
02:15 certificats de scolarité et diplômes sont entre autres les raisons évoquées
02:19 par ce syndicat pour suspendre les cours. Outre, le recrutement des enseignants du
02:24 supérieur qui vient d'être lancé semble également poser problème.
02:28 Le ministre Adam Ndiawara a convié les docteurs non recrutés à un dialogue.
02:33 Ceux-ci menacent et ne veulent pas prendre part au concours qui doit être
02:37 lancé bientôt. Toutefois, la quinzaine internationale de la science et de la
02:42 technologie s'annonce. Recherche et innovation en Côte d'Ivoire face aux
02:46 défis actuels des changements globaux est le thème de cette édition. Cette
02:51 quinzaine vise à renforcer la culture scientifique auprès des élèves et
02:55 étudiants, des entrepreneurs et innovateurs, des partenaires techniques
02:59 et financiers et des décideurs politiques et notamment à susciter auprès des
03:04 élèves et étudiants un intérêt véritable pour le domaine des sciences,
03:08 des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques. Une occasion pour le
03:13 ministère pour plancher sur les problèmes du secteur.
03:18 Bonsoir monsieur le ministre. Bonsoir. Monsieur le ministre, on a assisté à une
03:23 perturbation des cours la semaine dernière. Qu'est ce que c'était ?
03:28 Merci de me donner l'occasion d'éclairer un tout petit peu la lanterne de nos
03:34 compatriotes là dessus. Effectivement la Fédération
03:39 étudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire, la FECI avait envisagé lancer une grève
03:44 le mardi 25 avril 2023, jour où le président de la république, son
03:52 excellence monsieur Alassane Ouattara s'adressait au congrès réuni au Sofitel
03:56 Hôtel Ivoire. Bon nous avons eu vrai à faire en sorte que la grève n'ait pas
04:01 lieu ce jour là et la FECI avait reporté sa grève une semaine plus tard, c'est à
04:06 dire le 2 mai, le mardi 2 mai 2023. Et c'est ce qui a valu la perturbation des
04:12 cours sur deux jours en gros, le mardi et le mercredi parce que dès le
04:15 mercredi soir nous sommes rentrés en discussion avec la FECI et la grève
04:20 avait été suspendue et par la suite nous avons eu une réunion le jeudi matin au
04:27 ministère et après cela je crois que la grève a été arrêtée parce que nous avons, nous nous sommes
04:34 entendus sur un certain nombre de points d'accord.
04:38 D'accord, monsieur le ministre, à quand la sérénité dans nos universités où on
04:44 ira pour des études tranquillement? Bientôt, rassurez-vous, je signale que
04:48 nos universités publiques notamment ont été perturbées depuis de longues années,
04:53 je dirais même depuis des décennies, depuis pratiquement le début des années
04:57 90 et sans faire de nombrilisme, depuis mon arrivée à la tête du ministère, je
05:05 crois que tous les Ivoiriens sont témoins du fait que le nombre de grèves a
05:07 diminué de façon substantielle, simplement parce que j'ai eu le concours,
05:13 le concours précieux de tous les acteurs du système d'enseignement supérieur des
05:17 recherches scientifiques, à commencer par les anciens chercheurs et chercheuses, les
05:20 personnels administratifs et techniques et surtout les étudiants, simplement
05:24 parce que je suis dans un dialogue social permanent avec eux et je les
05:28 assiste autant que je peux sur plusieurs plans, donc ce qui fait que depuis un
05:34 moment on a beaucoup beaucoup moins de grèves, mais ça n'empêche que de temps en
05:38 temps il y a quelques poussées de fièvres. Et l'épisode des suicides, monsieur le
05:42 ministre, c'est un chapitre clos aussi? J'ose espérer que cette triste histoire est
05:49 derrière nous. D'ailleurs c'est dû à quoi? Pourquoi on assiste à cela?
05:52 Bon, il y a des enquêtes qui sont encore en cours, même cet après-midi j'ai
05:58 demandé à mon directeur de cabinet de se rapprocher des services de police qui
06:03 étaient en charge de l'enquête, également du médecin légiste qui a procédé à
06:08 l'autopsie des corps et j'avoue que nous attendons, nous attendons les résultats
06:13 de ces différentes enquêtes. Je pense que ça ne saurait tarder.
06:16 D'accord. Les points de révendication donc des syndicats, il y en a neuf, neuf
06:22 points de révendication et les syndicats signataires eux sont au nombre de six,
06:25 c'est cela? Ils sont au nombre de six effectivement, la FSI plus cinq autres
06:29 syndicats, peut-être un peu moins important mais ils sont au nombre de six. Mais ce n'est
06:35 pas qu'avec les six que vous discutez, il y en a d'autres? Je discute avec huit,
06:39 huit syndicats, c'est-à-dire les six syndicats signataires du préavis des
06:42 grèves mais également deux autres syndicats importants notamment de
06:46 l'Université Alassane Ouattara de Boakye et des établissements privés.
06:49 D'accord, aujourd'hui il semble donc qu'ils ont sursis à la grève, vous avez
06:53 certainement trouvé un terrain d'attente comme vous comme vous venez de le dire,
06:57 c'est cela non? Monsieur le ministre? Exactement. Ça va la grève c'est fini, on n'en parlera plus.
07:02 Exactement, ça va parce que je signale que le jeudi 4 mai 2023, nous avons une
07:09 discussion qui a duré quatre heures de temps, de 11h jusqu'à 15h, nous avons
07:13 fini par trouver un terrain d'attente, ce qui fait que hier, hier après-midi,
07:18 sur huit syndicats, il y a sept qui ont signé un procès verbal qui tient lieu de
07:24 protocoles d'accord en quelque sorte, le huitième syndicat va signer
07:29 incessamment parce que le premier responsable... Quel est ce syndicat qui n'est pas encore
07:32 entré dans les rangs? C'est la FESSI mais croyez-moi avant d'entrer en studio, j'ai
07:37 eu le secrétaire général de la FESSI, il m'a rassuré, il va signer, c'est simplement
07:42 que hier il était représenté par l'un de ses collaborateurs, de ses proches
07:46 collaborateurs, il a voulu signer de lui-même, sinon son collaborateur aurait
07:50 pu signer mais il a préféré signer lui-même et je pense que ce qui est logique
07:54 donc incessamment, sortie d'ailleurs de ce studio, je pense que nous allons
07:59 nous rencontrer pour qu'il puisse signer. D'accord et vous nous en donnerez la primeur
08:02 monsieur le ministre. D'accord très bien, veuillez donc nous indiquer monsieur le
08:06 ministre le compromis auquel vous êtes parvenu, les syndicats et vous, on va y
08:11 aller point par point. Premier point, au niveau donc du
08:14 dysfonctionnement du nouveau système d'inscription dans les universités
08:18 publiques, c'est le premier point de revendication, de quoi il s'agit ?
08:25 Ça va m'emmener à développer un tout petit peu, sans être trop long, mais un tout petit peu,
08:28 vous savez depuis le début des années 90, il se passe la chose suivante,
08:34 le processus d'inscription et de réinscription des étudiants dans les
08:37 universités publiques est chaotique et le mot chaotique même constitue un
08:42 euphémisme j'allais dire. Simplement on se trouve dans une situation où les
08:46 inscriptions et réinscriptions peuvent durer toute l'année. Alors ce qui fait
08:50 qu'il est pratiquement impossible de connaître le nom exact d'étudiant.
08:53 J'en sais quelque chose parce que j'ai été directeur de la planification et
08:57 de l'évaluation du ministère de l'enseignement supérieur pendant un an et
08:59 demi. Je peux vous assurer que quand vous passez dans une université donnée
09:03 aujourd'hui pour demander le nom d'étudiant, on vous donne un chiffre, si vous
09:06 revenez demain, on vous donne un chiffre différent. Donc à croire que le nom
09:09 d'étudiant de l'université est dynamique. Evidemment ça, ça ne peut pas perdurer
09:12 parce que ça complique le pilotage du système. Sans oublier que...
09:17 Aujourd'hui, ce 11 mai, vous pouvez nous dire combien ils sont les étudiants de
09:21 Côte d'Ivoire. Actuellement nous avons exactement 293 610 étudiants.
09:27 293 610 étudiants pour l'ensemble des structures d'enseignement supérieur
09:31 privé, université et grande école publique et privé, sous tutelle ou hors
09:36 tutelle, qu'importe. On a donc exactement 293 610 étudiants. Mais cela dit, le fait
09:43 d'avoir des difficultés pour avoir le nombre total, le nombre exact d'étudiants,
09:47 là, le problème ne s'arrête pas là. C'est qu'on peut aller plus loin. Pour
09:52 consulter le groupe de travaux dirigés et de travaux pratiques, on avait du mal
09:55 parce que les étudiants font des inscriptions, ce qu'on appelle pédagogique,
09:58 ils ne font pas l'inscription académique à la scolarité centrale de l'université.
10:01 Donc après, ça pose des problèmes. Ne serait-ce que dans le calcul des heures
10:05 complémentaires des enseignants avec les possibilités de grève que cela engendre.
10:09 Également, pour élaborer les PV d'examens, on a du mal. Ce qui fait qu'après, la
10:15 commission d'attribution des bourses et la commission de logement des étudiants
10:19 en cité, ces deux commissions ont du mal à siéger. Il y a également un impact
10:23 négatif sur la mobilité de nos apprenants, ce qui est quand même
10:26 difficile à concevoir dans un système LMD qui s'est mis en place dans notre pays
10:31 depuis septembre 2012. L'un mis dans l'autre, je ne pouvais pas
10:34 continuer à accepter cela. Donc quand je suis arrivé à la tête du ministère,
10:37 j'ai dit, il faut qu'on arrête, on ne peut pas continuer ce dysfonctionnement,
10:41 cette anomalie. Alors du coup, j'ai demandé à mon directeur de
10:45 système d'information de mettre en place une plateforme qui existait déjà.
10:50 Disons qu'il fallait utiliser la plateforme à bon escient.
10:53 J'ai demandé que tous les étudiants de toutes les structures d'enseignement
10:57 public comme privé, université comme grande école, s'inscrivent sur cette
11:01 plateforme et au sorti de cette inscription, l'étudiant a ce qu'on
11:05 appelle un identifiant permanent ou si vous voulez un identifiant unique qui le
11:09 poursuit, on va dire ça comme ça, durant tout son cursus universitaire.
11:12 Alors il s'est trouvé que quand l'étudiant va pour s'inscrire, disons pour
11:18 se réinscrire, parce que pour les inscriptions des nouveaux bacheliers il
11:20 n'y avait pas trop de problèmes, c'est plutôt pour les anciens étudiants, dans
11:23 le processus des réinscriptions qui se posait un certain nombre de problèmes,
11:26 il se trouve que l'étudiant peut arriver sur la plateforme du ministère et
11:29 trouver que le profil qui est sur la plateforme, il y a quelques erreurs sur le
11:33 profil. Par exemple il a validé une unité d'enseignement il y a deux trois ans qui
11:37 ne le retrouve pas sur la plateforme, du coup ses frais d'inscription sont
11:41 surestimés et du coup l'étudiant se plaint. Alors on leur a ouvert une lucane,
11:46 on leur a dit dans ce cas de figure l'étudiant porte réclamation sur la
11:50 plateforme, le service de scolarité centrale de son université rectifie et
11:54 en ce moment son profil, le nouveau profil qui est mentionné sur la plateforme
12:00 correspond effectivement à son profil et en ce moment il s'inscrit. Bon disons que
12:04 le dysfonctionnement dont les étudiants parlaient c'est de cela qu'il s'agissait.
12:08 Alors sur ce plan nous avons trouvé un terrain d'entente.
12:11 D'accord. J'ai dit simplement bon les étudiants qui ont du mal à se réinscrire,
12:15 pas de problème, quelle que soit la nature de la difficulté technique qu'ils ont,
12:19 ils n'ont qu'à aller se faire recenser dans la scolarité centrale de leur
12:22 université et en ce moment le service de scolarité centrale assisté par une
12:27 équipe technique du ministère fera en sorte que cette réclamation soit
12:31 traitée au maximum en 72 heures. Bon comme les étudiants y sont assez
12:37 nombreux, on s'est dit bon la date limite d'inscription au lieu du 30 avril,
12:42 ce serait plutôt reporté jusqu'au 15 mai. Donc ça leur laisse le temps. Deux
12:47 semaines en plus. Voilà et en plus si au bout de deux semaines on a encore un
12:52 nombre résiduel d'étudiants qui a toujours des problèmes, en ce moment on
12:56 leur a dit pas de problème, je prends l'engagement de dire aux
13:00 présidents d'université de les laisser assister aux cours magistraux, aux travaux
13:04 dirigés, aux travaux pratiques et même aux examens. Sous réserve. Sous réserve que
13:08 ils terminent leur processus d'inscription avant la proclamation des
13:12 résultats des examens de première session du second semestre, c'est-à-dire
13:16 les 31 mai. Et vous vous êtes mis d'accord là-dessus. On s'est mis d'accord là-dessus
13:20 donc en principe il n'y a pas de problème. Le processus suit son cours.
13:25 D'accord. Il était aussi question de l'instauration d'un test de sélection
13:29 entre la licence et le master. Bon c'est vrai que ce point a été l'objet de
13:37 beaucoup de discussions avec les étudiants. D'ailleurs en mars déjà avec
13:42 les étudiants de l'université Alassane Ouattara de Bouaké et maintenant avec ceux de
13:46 l'université Félix-Ferboigny de Cocody. Bon il faut qu'on soit clair. Nous avons au
13:51 niveau de nos universités publiques une insuffisance de capacités d'accueil et
13:56 d'encadrement. Ça nous oblige à instaurer un test de sélection entre la licence 3
14:03 et le master 1. De la même façon entre le master 2 et le doctorat 1. Je vous
14:09 donne un exemple qui est édifiant. Je prends Bouaké par exemple, l'université
14:12 Alassane Ouattara de Bouaké. Dernièrement lorsque le test de sélection a eu lieu ou
14:17 disons la sélection parce que le mot test c'est connoté, la sélection a eu lieu
14:20 entre la licence 3 et le master 1. On se retrouve dans une situation qui est
14:24 quand même un peu compliquée du point de vue pédagogique. Un enseignant du rang A
14:28 s'adressant à un professeur tutelaire ou un maître de conférence se retrouve avec 10
14:33 étudiants du master encadré. Il est évident que ce nombre pléthorique
14:37 d'étudiants encadrés va disons impacter négativement la qualité de l'encadré
14:42 donc à un moment donné on est obligé d'arrêter la dérive. On ne peut pas
14:46 continuer de la sorte. On est obligé donc de faire une sélection pour que le
14:49 nombre d'étudiants encadrés par un enseignant du rang A soit optimal.
14:54 Que l'encadrément soit de qualité. Alors je signale d'ailleurs que la
14:59 Côte d'Ivoire n'y parle pas en matière. Pratiquement tous les pays de l'espace
15:03 CAMES, c'est à dire l'espace conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur
15:06 procèdent de la sorte. Et d'ailleurs la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur
15:10 la recherche et l'innovation qui vient d'être adoptée par le Sénat après
15:13 avoir été votée par l'Assemblée nationale. Dans cette nouvelle loi il y a
15:16 un article qui dit clairement qu'au niveau transitionnel c'est à dire entre
15:20 la licence et le master et entre le master et le doctorat il y a une sélection.
15:24 Donc les étudiants je pense qu'ils ont fini par comprendre qu'on n'a pas le
15:29 choix mais ce sur quoi on s'est mis d'accord c'est que la sélection ne se
15:34 fasse pas par test écrit. Donc on va se baser simplement sur leur cursus
15:38 universitaire on va voir est-ce que l'étudiant a doublé ou triplé en route
15:42 est-ce qu'il a validé ses U avec mention etc. Donc il y a un certain nombre de
15:46 critères. Et à partir de quoi, quels critères il sera recalé? Voilà mais c'est
15:51 ce que j'ai dit on regarde son parcours. Ceux qui ont eu le parcours le plus
15:54 brillant évidemment sont prioritaires. Ils avancent. Ils sont prioritaires donc on va les
15:59 classer parce qu'évidemment on va attribuer des notes. Donc ce sera un concours
16:04 également. Bien sûr. Et les meilleurs passeront. Et les meilleurs passeront. D'accord. C'est aussi simple que ça.
16:08 Et ensuite deuxième chose à laquelle les étudiants tenaient c'est que les
16:13 critères de sélection soient connus par avance ce qui est normal. Donc dès le
16:18 début de l'année académique les critères de sélection sont connus.
16:21 D'ailleurs dans la nouvelle loi sur l'enseignement supérieur, la recherche et
16:23 l'innovation il est dit que les critères d'évaluation doivent être connus au
16:27 maximum un mois après le début de cours parce qu'on ne change pas les règles du
16:31 jeu en plein match. Ce qui est normal. Et après également on leur a dit que on
16:36 va augmenter le nombre d'étudiants de licence 3 admis à s'inscrire en
16:41 master 1. On va augmenter de 20% le nombre. Ça je l'ai déjà concédé à l'université
16:46 Alassane Ouattara de Boakye. Donc j'ai généralisé tout simplement sur toutes les
16:49 universités. D'accord. Et au passage. Ce n'aurait pas été acceptable que ce soit
16:53 uniquement d'un côté. Voilà. On n'a pas fait deux pas deux mesures. Tout à fait. Et puis je signale qu'ils ont
16:57 profité d'ailleurs pour poser aussi le problème du nombre de doctorants
17:00 encadrés par enseignants du rang A. Ils voulaient qu'on augmente. Je leur ai dit non.
17:04 Il y a un quota qui est fixé. Un procès tutulaire peut encadrer au maximum quatre
17:09 doctorants et un maître de conférence au maximum trois doctorants. Et cette année
17:13 exceptionnellement ceux qui n'ont pas atteint leur quota on peut leur permettre
17:17 de prendre un doctorant pas plus. Ceux qui ont atteint leur quota il n'est pas
17:20 question qu'ils en prennent un autre. Parce que je signale qu'actuellement on a
17:24 déjà 14 120 doctorants. Ce qui est énorme vu le nombre d'enseignants du rang A
17:28 que nous avons qui est de 1542. Donc on ne peut pas continuer sinon...
17:34 On s'en sortira pas. Oui évidemment. Les syndicats ont évoqué une volonté
17:39 inavouée du ministère de mettre fin à la formation continue dans les
17:43 universités publiques par la réduction du nombre de sélectionnés. Et le refus
17:48 aussi d'homologation des frais d'inscription y afférent. Non je crois
17:52 que là il y a une question de compréhension. Justement lorsque j'ai
17:57 discuté avec les étudiants ils ont fini par comprendre. Non on ne peut pas mettre
18:00 fin à la formation continue. Non la formation continue fait partie des
18:05 fondamentaux du système licence master doctorat. C'est à dire le système LMD. En ce
18:09 sens que quand un étudiant est à un niveau d'études données et que deux
18:13 années de suite il n'arrive pas à valider l'ensemble de ses semestres ou de
18:16 ses UEE, ça dépend de comment on voit la chose, en ce moment il va basculer de ce
18:20 qu'on appelle la formation initiale à la formation continue. Donc la formation
18:24 continue est congénitale au système LMD. On ne peut pas la remettre en cause. Et
18:29 deuxièmement il y a la possibilité que des étudiants qui ont par exemple eu le
18:33 BTS et aient envie de venir s'inscrire à l'université, en ce moment on ne peut pas
18:37 leur interdire de venir. Tout comme ceux qui sont en situation d'emploi c'est à
18:41 dire les travailleurs qui veulent venir continuer leurs études à l'université. On
18:45 ne peut pas leur fermer l'entrée. D'ailleurs je signale que dans le LMD il est dit que
18:49 la formation c'est durant toute la vie. Voilà donc... - Là aussi vous vous êtes
18:54 accordé sur quelque chose? - Oui on s'est accordé dessus. C'est à dire que la réalité, la réalité qui était
18:58 occultée c'est le fait que ceux qui arrivent avec le BTS pour entrer à
19:01 l'université, on a dû imposer des quotas. On n'a pas le choix puisqu'on a déjà un
19:07 problème de capacité d'accueil et d'encadrement. Donc ce qui s'est passé c'est
19:10 que j'ai dit bon ceux qui arrivent avec le BTS pour entrer, encore que déjà même
19:14 on les admet en licence 2, ce qui est déjà un petit problème parce que
19:18 normalement on devrait regarder le contenu des cours du BTS et faire
19:22 l'équivalence pour voir s'ils ont validé. Ça correspond aux yeux de licence 1 de
19:26 l'université pour qu'ils puissent s'inscrire en licence 2. Mais bon cas cela ne tienne.
19:29 J'ai dit bon pour pouvoir rentrer on ne prendra que les meilleurs parce qu'on a
19:32 un problème de capacité d'accueil et d'encadrement. Dans ce cas, un, il faut avoir
19:36 eu le bac parce qu'il y en a qui ont le BTS sans avoir le bac. Il y en a qui n'ont pas
19:40 le bac, ils rentrent en prépa BTS sur une année. - D'accord, premier critère donc le bac.
19:44 - Donc il faut avoir le bac, deuxième critère, il faut avoir validé son BTS parce qu'il
19:48 faut pas être simplement admissible. - Mais admis. - Admis, c'est-à-dire avoir
19:52 soutenu son mémoire de BTS. Et troisième chose, il faut avoir eu au moins 12 sur 20
19:57 au BTS. Et quatrième chose, il faut être parmi les N premiers, N étant la partie
20:04 entière de 5% de l'effectif d'étudiants en licence 2. Voilà. Cela dit, ça c'était
20:10 pour la formation continue mais l'homologation des frais d'inscription,
20:14 je pense que là aussi, ils se sont trompés lourdement. Je signale qu'en 2012,
20:18 lorsque le gouvernement a voulu augmenter les frais d'inscription, on va dire ça
20:23 comme ça, en fait, réellement c'est des droits d'inscription mais bon, techniquement
20:26 c'est des droits d'inscription mais disons frais d'inscription puisque c'est
20:29 le terme usuté, c'est pas grave. Alors, normalement, on devrait, si on applique
20:34 le taux, le coût réel de formation, ce qu'on appelle le coût unitaire de
20:38 formation optimale dans la zone UMOA, à l'époque c'était 1,2 millions.
20:42 Aujourd'hui c'est passé à 1,5 millions. Mais évidemment, on ne pouvait pas passer
20:45 de 6.000 francs et demander aux étudiants de payer 1,2 millions.
20:49 C'est pas possible, surtout avec le président Ouattara qui fait du social
20:53 vraiment son credo. Donc, on a demandé aux universités quel est le montant
20:57 minimal qui pourrait être, je dis, supportable par les universités.
21:02 Bon, à l'époque, les universités avaient dit pour la licence 1,2,3 c'est 100.000,
21:06 pour le master 1,2 c'est 200.000 et pour le doctorat 1,2,3 c'est 300.000.
21:10 Et en conseil des ministres, le gouvernement a décidé de subventionner
21:14 à hauteur de 70% les frais d'inscription. Donc, l'apprenant lui-même ne paye que 30%.
21:17 Et les 30% de 100.000 en licence 1,2,3, c'est ce qui donne 30.000.
21:22 En master 1,2, c'est ce qui donne 60.000 et en doctorat 1,2,3, c'est ce qui donne 90.000.
21:26 Mais ça, c'était pour la formation initiale et pour des diplômes de
21:31 recherche. Or, maintenant, on est dans un processus
21:34 qui s'est étouffé parce qu'il y a différents types de frais d'inscription
21:38 normalement qu'on devrait fixer. Il faut voir le niveau, est-ce qu'on est en
21:43 licence, en master ou en doctorat. Ensuite, le type de formation, est-ce qu'il
21:47 s'agit d'un diplôme de recherche ou un diplôme, disons, soit c'est de la
21:54 recherche, soit c'est professionnel. Ou alors, est-ce que c'est une formation
21:58 initiale ou une formation continue. Et ensuite, est-ce que c'est une formation
22:01 en présentiel ou une formation en virtuel. Et après même, est-ce qu'il s'agit d'un
22:05 ivoirien ou bien un ressortissant d'un espace humois ou un ressortissant d'une
22:10 zone hors-humois. Parce que tout ça, ça a un impact sur les frais d'inscription.
22:13 Et ça, ça sera défini dans une communication au Conseil des ministres
22:16 que je vais soumettre bientôt à l'appréciation du Conseil des ministres.
22:19 D'accord. Monsieur le ministre, nous allons y aller très très vite. Le temps qui
22:22 nous a imparti pour cette première partie est presque arrivé à son terme.
22:26 Les syndicats disent aussi avoir noté une difficulté réelle dans la
22:31 délivrance de leur diplôme, la délivrance du DEUG et de la maîtrise, par
22:35 exemple. Vous confirmez ? En fait, lorsque nous avons basculé du système du
22:41 vélo, système LMD, système d'unité d'enseignement en septembre 2012,
22:44 on avait dit que sur un certain nombre d'années, on serait en phase transitoire.
22:50 Parce qu'on ne peut pas basculer d'un système à l'autre de façon brutale.
22:53 Donc on a dit qu'on allait continuer à délivrer les anciens diplômes, notamment
22:56 le DEUG et la maîtrise, sur un certain nombre d'années. Mais depuis 2012, cela fait
23:01 maintenant 11 ans, il est temps qu'on arrête. Mais seulement le problème qui se pose,
23:04 c'est que la fonction publique n'est pas encore alignée sur le LMD, dans la
23:08 mesure où les concours de la fonction publique demandent encore aux candidats
23:11 de fournir soit le DEUG, soit la maîtrise. - Mais pourquoi cette incohérence entre
23:16 membres du gouvernement, justement, entre départements ministériels ?
23:19 Alors que vous êtes en train de vous battre pour que le LMD soit pris en
23:24 compte et la fonction publique continue de réclamer les anciens diplômes.
23:28 - Il fallait un dialogue, il fallait que les deux ministères se parlent. Je peux vous
23:31 dire que j'ai vu Mme la ministre à Noloto, on s'est parlé. - Et c'est bon ?
23:35 - Oui, nos équipes sont à pied d'œuvre. Il y a un arrêté interministériel qui sera signé
23:39 bientôt entre le ministère de la fonction publique et celui de l'enseignement
23:41 supérieur. Et en ce moment, on va arrêter de délivrer les anciens diplômes que sont
23:46 le DEUG et la maîtrise. Je crois que les étudiants ont compris cela. Donc j'ai
23:49 laissé des instructions au président d'université pour qu'on continue à
23:52 délivrer ce diplôme jusqu'à ce qu'on signe l'arrêté interministériel qui
23:55 aligne la fonction publique sur le LMD. - Et qui va se faire prochainement.
23:58 - Prochainement, sous peu. - Autre point que vous allez confirmer,
24:01 M. le ministre, ou infirmer, on verra bien. Il est dit qu'il existe une grosse
24:05 lenteur dans la signature et la délivrance des relevés de notes, des
24:09 certificats de scolarité, des diplômes par exemple. En fait, tous les documents
24:13 administratifs en somme. - C'est une vérité que je ne peux pas occulter sur ce
24:18 plateau. Et hier, pas plus tard qu'hier après-midi, j'étais en réunion avec le
24:22 président de l'université. J'ai laissé des consignes fermes pour que les documents
24:26 administratifs soient délivrés aux étudiants au maximum en deux semaines.
24:30 Sauf les diplômes qui peuvent prendre un peu de temps. Vérification oblige
24:35 parce qu'il faut faire attention. Avec les diplômes, il faut être un peu prudent.
24:38 Ça, ça peut prendre un peu de temps. Mais les autres actes administratifs tels
24:41 que les relevés de notes, vraiment, les scolarités centrales ont au maximum deux
24:46 semaines pour les délivrer. Je pense qu'avec le président de l'université, on s'est
24:48 compris. Les étudiants également sont d'accord avec ce délai. - On en arrive au
24:52 sixième point, Monsieur le ministre. Il y a seulement à peu près dix ans que les
24:56 universités ont été réhabilitées. On s'en souvient à coût de centaines de
25:00 milliards. Mais il n'échappe à personne, qu'on soit étudiant au campus ou simple
25:04 visiteur, de constater la dégradation des infrastructures universitaires.
25:09 Qu'est-ce qui se passe? Faut manquer de moyens pour l'entretien? - Vous savez, je
25:15 ne suis pas un expert en bâtiments. Mais ce que je sais, c'est que pour des
25:17 bâtiments qui ont été réhabilités et rééquipés depuis 2011-2012,
25:22 évidemment, il s'est passé beaucoup d'années. Alors certains bâtiments ont pris
25:25 un coup. Il faut dire qu'il y a parfois, c'est vrai, on peut parler de
25:28 maintenance encore, car à ce niveau, le gouvernement a mis en place quand même
25:32 un budget de maintenance et d'entretien, couplé d'ailleurs avec le budget de
25:36 sécurisation des espaces universitaires. Mais cela dit, il y a certains bâtiments
25:40 qui ont pris un coup, certains équipements qui ont pris un coup.
25:42 Je peux vous assurer que c'est de moi-même, de mon propre fait, je suis
25:46 allé faire un tour sur l'espace universitaire, disons à l'université
25:51 Félix-Ferboigny de Cocody et ensuite dans certaines cités de Cocody.
25:55 J'ai fait ce tour avec le BNET, le maire d'oeuvre de l'État. Et lorsque j'ai fini
26:01 de constater que certains bâtiments étaient vraiment assez dégradés,
26:06 j'ai fait une note au chef de l'État. Et c'est vrai que j'ai envisagé utiliser une
26:12 partie d'un financement, Dejbank, qui était alloué à l'université d'Adiaké
26:17 pour pouvoir faire ces travaux de réhabilitation. Mais je peux vous assurer
26:21 que de façon vraiment automatique, le président de la République m'a indiqué,
26:25 m'a donné une source de financement pour pouvoir réhabiliter ces bâtiments.
26:30 À la fois les universités, les résidences universitaires et les restaurants
26:32 universitaires. Donc c'est bon, ça va se faire. Ça va se faire, le BNET est à pied
26:35 d'oeuvre pour faire l'étude technique afin qu'on puisse... Mais il n'y a pas que les bâtiments
26:39 Monsieur le ministre, il y a aussi le matériel. On apprend par exemple qu'à l'UFR
26:43 biosciences, parcours, nutrition, pharmacologie, toxicologie, tout manque.
26:48 Tout ou presque. Pas d'appareil de travaux pratiques de toxicologie, pas de produits,
26:52 pas d'animalerie. L'électricité même fait défaut dans les salles.
26:57 La climatisation, on n'en parle pas. - Là je pense qu'il y a un mélange de beaucoup
27:02 de choses. Pour ce qui concerne par exemple l'animalerie et autres,
27:06 actuellement nous sommes en train d'élaborer un projet d'investissement
27:09 qu'on a baptisé le programme 2021 et par le trichement de ce
27:15 programme d'investissement 2021, les infrastructures manquantes telles que
27:19 l'animalerie de l'UFR biosciences seront réalisées.
27:23 Bon ensuite c'est pareil pour certains équipements qui manquent parce que je
27:27 signale que dans le programme de réhabilitation et de rééquipement de
27:32 2011-2012, beaucoup d'investissements ont été faits en matière d'équipement.
27:37 Bon je parle pas de réhabilitation parce que là on parle d'équipement.
27:40 En matière d'équipement, j'en veux pour preuve un laboratoire tel que l'atelier
27:44 de génie mécanique qui a été équipé à hauteur de 1 milliard et en matière de
27:50 vie, c'est-à-dire en consommables à hauteur de 400 millions.
27:51 Donc beaucoup a été fait en termes d'équipement de nos salles de TP et de
27:57 nos laboratoires parfois. Mais il n'en demeure pas moins que certaines salles
28:01 de TP n'ont pas été équipées ou alors ont été que partiellement équipées. Et c'est
28:06 pour ça que nous continuons. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai eu un
28:11 financement de 2 milliards pour équiper par exemple les laboratoires de l'UFR
28:16 Sciences Médicales de Boakye. Et on va continuer. Dans le programme 2021, il y a
28:20 une part du financement qui sera utilisée justement pour équiper les
28:24 labos qui ne l'ont pas été. Et même par le financement du CDD aussi, on a un
28:28 financement pour une part de financement pour équiper certains laboratoires.
28:31 D'accord. Monsieur le ministre, on va passer à la deuxième partie de cette
28:34 émission. Mais avant, je voudrais qu'en une minute, de façon ramassée, on parle des
28:37 deux derniers points de revendication. Le septième, les trois derniers points.
28:42 Donc le septième point, à l'Université à la Sant'Ouattara de Boakye, on exige aux
28:46 étudiants de verser la somme de 1.000 francs. C'était un projet. D'accord.
28:49 C'était un projet. J'ai demandé au président de mettre fin à ce projet. Il n'est pas
28:53 question qu'il se soit appliqué. Pour le retrait de leur diplôme. Donc ça n'a pas
28:56 été appliqué. Non, ça j'ai... D'accord. Très bien. Après vos échanges avec les
29:00 syndicats d'étudiants, vous vous êtes mis d'accord sur quoi ? Leurs cartes d'étudiants.
29:05 Il faut qu'ils déboursent une somme pour obtenir des cartes d'étudiants. Est-ce
29:09 que c'est normal ? Et est-ce que vous vous êtes accordé sur le fait que ça va plus
29:13 se faire ? Bon. Quelques secondes. Quelques secondes. Disons que d'abord, les étudiants
29:20 ne paient pas les 3.500 francs de façon directe. Ils le paient de façon indirecte à
29:24 travers le frais d'inscription. Ça, il faut d'abord qu'on soit clair dessus. Et la
29:28 carte coûte 3.500 francs. C'est pas sur une année, c'est sur trois ans. 3.500 francs,
29:32 c'est pour trois ans. Et il s'agit en plus d'une carte Visa, multiservice, utilisable
29:37 comme carte d'étudiant, mais utilisable pour le virement des bourses, etc. Bon. Cela dit,
29:44 actuellement, nous avons déjà distribué 50.000 cartes. Il y a eu 40.000 qui avaient
29:49 été distribuées. Et hier, j'ai reçu, avant-hier du mois, j'ai reçu certains établissements
29:56 privés et nous avons procédé à la remise de 10.000 nouvelles cartes multiservices.
30:00 - Vous vous êtes accordé sur quoi avec les étudiants?
30:02 - Oui, on s'est accordé sur le fait que cette année, tous les étudiants qui se sont inscrits
30:06 ou réinscrits auront effectivement leurs cartes multiservices. Par contre, à partir
30:10 de l'année prochaine, ce qui va se passer, c'est que les cartes d'étudiants seront
30:14 confectionnées par les établissements eux-mêmes.
30:16 - D'accord. Et ils ne seront pas payants. Les cartes ne seront pas payantes.
30:19 - Les cartes sont toujours payantes. Ne vous en faites pas. Mais c'est inclus dans les
30:22 frais d'inscription.
30:23 - Et 3.500 toujours?
30:24 - Non. Ça sera revu. Voilà, tout sera fonction de l'établissement.
30:30 - Dernier point, cette fois en 30 secondes. C'est le 9e point. C'est l'ouverture d'un
30:33 nouveau processus de logement en résidence universitaire par le CROU A1, en moins d'une
30:38 année du précédent processus de logement. Qu'est-ce à dire déjà?
30:41 - Effectivement, il y a eu un processus de logement qui a été lancé de 2021 jusqu'à
30:46 la fin 2022 et un nouveau qui a été engagé, qui a démarré depuis mars 2023. Mais simplement
30:52 parce que le précédent processus a connu pas mal de ratés dans lesquels je ne vais
30:56 pas rentrer ici. Donc, il fallait rectifier les tirs tout simplement. Mais cela dit, je
31:00 crois qu'avec les étudiants, on s'est mis d'accord que bon, la nouvelle sous-directrice
31:04 de logement du CROU A1 va faire l'état des lieux. Et à partir de là, au sein du comité
31:09 des dialogues permanents avec les étudiants, nous allons prendre les décisions et y douaner.
31:13 - D'accord. Et puis jusqu'à quand nos étudiantes et étudiantes, ils iront domicile dans nos
31:17 amphithéâtres, monsieur le ministre? Ils y dorment?
31:20 - Mais justement, c'est ce que nous sommes en train de chercher à régler. Je vous signale
31:24 que pratiquement tous ceux qui avaient été recensés comme étant squatters des salles
31:29 de cours ont été logés. Pratiquement 90-95%. Mais ce qu'il faut craindre, c'est l'appel
31:36 d'air. Parce que bon, quand vous logez certains, d'autres commencent à prendre la place.
31:40 Donc, on va prendre nos dispositions pour changer toutes les rues des salles de cours
31:43 et mettre vraiment...
31:44 - Les mettre à la rue, monsieur le ministre?
31:46 - Non, pas les mettre à la rue. Parce que non, ceux qui y étaient, on les a logés.
31:51 Mais il ne faudrait pas que dès qu'ils sont logés, d'autres reviennent. Parce que je
31:54 signale que dans aucun pays du monde, on peut loger tous les étudiants en cité universitaire.
31:58 - Tout à fait. Là, c'était le milieu estudiantin, la vie de nos chers étudiants, une vie qu'ils
32:02 veulent meilleure, ce qui est tout à fait légitime. Mais comme la vie n'est pas simple dans sa
32:07 globalité, même après l'école, après l'obtention de ses diplômes, la vie n'est pas rose pour
32:13 autant pour le diplômé, pour preuve, le cri de coeur de centaines et de centaines de
32:17 docteurs non recrutés. On va donc aller pour cette deuxième partie de notre émission,
32:22 monsieur le ministre. Les docteurs non recrutés, combien sont-ils au juste dans ce pays?
32:28 - Merci pour la question. Je pense que je m'étais déjà expliqué sur cette question,
32:32 mais la répétition était à une vertu pédagogique. Je peux revenir là-dessus. En décembre 2021,
32:39 je commence par là. Lorsque j'ai reçu les docteurs non recrutés eux-mêmes, pour éviter
32:45 toute polémique, je leur ai dit allez vous recenser entre vous, faites votre propre dénombrement
32:49 et dites-moi vous êtes combien. Ils sont allés, ils ont pris le temps nécessaire
32:53 pour se compter entre eux. Ils m'ont amené une liste de 1403. Ça, c'est le nombre qu'eux-mêmes
33:00 ils m'ont remis, 1403. J'ai les fichiers encore dans mon bureau. Mais quand cela nous
33:04 tienne, lorsqu'on a organisé le concours de recrutement de juin 2022, ceux qui ont postulé,
33:10 ils étaient en tout 1919. Et la 1919, croyez-moi, il y a du tout dedans. Des docteurs troisième cycle,
33:16 des docteurs d'État, des docteurs thèse unique, des docteurs PhD et même des ingénieurs de
33:21 conception. Tout y est. Donc vous faites 1919. Évidemment, entre-temps, je signale que 1919,
33:29 en 2022, on a recruté 651. - Et pourquoi nos amis ne sont pas recrutés,
33:34 M. le ministre? À quand le recrutement? - Le processus a démarré. Le processus a
33:38 démarré depuis le 20 janvier parce que c'est tout un processus. Ça commence depuis,
33:42 comment dirais-je, les besoins exprimés par les universités en termes d'enseignants jusqu'à la
33:49 commission conjointe, Commission nationale de recrutement des enseignants du supérieur,
33:53 Comité national scientifique. Puisque là, on recrute ensemble les assistants et les attachés
33:59 de recherche. Tout se fait ensemble. Et là, donc, le processus a commencé depuis le 20 janvier 2023.
34:03 Et il va s'achever pratiquement le 24 juin. Parce que les jurys... - Il y a un concours qui
34:09 doit avoir lieu prochainement, là, donc? - Oui, bien sûr. Les jurys, si vous voulez,
34:14 le concours dans sa phase active, ce sera entre le 5 et le 17 juin. Et la commission conjointe
34:20 de recrutement, c'est entre le 23 et... entre le 21 et le 23. Si bien que le 24, les résultats...
34:26 - Ce concours, justement, qui est à venir pour le mois prochain, les docteurs n'ont recruté. Ils
34:32 disent que c'est un concours au contour flou. - Bon, justement, je m'attendais... - Vous pouvez
34:37 le rendre net, ce contour, monsieur le ministre. - Je m'attendais à cette question. Donc,
34:42 exceptionnellement, je suis venu avec le barème de notation. - D'accord, allez-y. - Pour que tout
34:47 le monde sache exactement ce qui se passe. En fait, les candidats sont interrogés par deux jurys
34:52 de discipline, ce que nous, on appelle mention dans le langage, dans le jargon LMD. Discipline,
34:57 par exemple, mathématiques, physique. Bon, donc, le premier jury interroge le candidat sur un
35:05 certain nombre de rubriques. Alors, d'abord, il y a l'exposé des travaux de thèse qui dure 15
35:10 minutes, qui est noté sur 6 points. Bon, on ne va pas rentrer dans les détails parce qu'on n'a pas
35:15 le temps. Ensuite, les questions sur les travaux de thèse, c'est noté sur 3 points. Les publications
35:19 d'articles scientifiques, c'est noté sur 4 points. Le projet de recherche présenté par les candidats,
35:24 c'est noté sur 4 points. Et les cours de spécialité en master 1 ou master 2, ce type d'aide donnée
35:29 par le candidat, c'est noté sur 3 points. Et comme il y a 3 membres dans le jury, chacun note et à la
35:34 fin, on fait la moyenne arithmétique des 3 notes, ça fait la note N1 du candidat. Je dis N1 parce
35:38 que tout à l'heure, je lui ai révenu dessus. Et puis ensuite, il y a un deuxième jury qui interroge
35:43 le candidat sur les unités d'enseignement fondamentale de licence 1. Normalement, c'est
35:48 licence 1 et licence 2, mais pour le moment, on s'en tient seulement à la licence 1. Et à ce moment,
35:52 le candidat est interrogé sur deux volets. D'abord, des questions de cours, 4 questions de cours en
35:59 raison de 2,5 par question de cours, ce qui fait 10 points. Et il corrige un exercice devant le
36:04 jury qui est noté sur 10 points. Et comme il est interrogé sur 3 unités fondamentales de licence 1,
36:09 et en ce moment, on a 3 membres du jury, chacun est spécialiste de l'une des unités fondamentales,
36:15 ça fait 3 notes et on fait la moyenne arithmétique des 3 notes, ça fait la note N2 du candidat. Et à
36:20 partir de là, on a sa moyenne pondérée qui fait 60% de sa première note N1, plus 40% de sa
36:25 seconde note N2. Et à partir de cette moyenne pondérée, on va classer les candidats et les
36:31 NP premiers sont sélectionnés. NP étant le nombre de postes ouverts pour sa discipline. C'est aussi
36:37 simple que ça. Et là, les détails, je l'ai dit au docteur non recruté. - Et est-ce qu'ils ont ces
36:41 documents, ce barème, est-ce que ça leur a été mis à disposition ? - Ce document sera mis à leur
36:45 disposition pour le moins, il ne l'est pas pour une simple raison, c'est que je les ai reçus hier,
36:50 je les ai reçus hier les collectifs et je leur ai dit qu'est-ce qu'on fait pour le jury 1 qui pose
36:59 des questions sur les travaux de recherche, pas de problème, on est d'accord là-dessus, ça se fait
37:02 de façon orale. Pour le jury 2, là où on vous pose des questions sur les unités fondamentales
37:08 de licence 1, est-ce que vous voulez que ça se fasse à l'oral ou bien à l'écrit ? Bon,
37:13 ils m'ont dit qu'ils vont aller se concerter et me revenir. Je les ai redonnés jusqu'au week-end,
37:18 une fois qu'ils me reviennent, selon qu'on fasse à l'écrit ou à l'oral, on va changer la formulation
37:23 du texte et à partir de là, ça sera diffusé sur la plateforme du ministère aussi au vu de tout le
37:28 monde. - D'accord et on sera tous d'accord. - Ah oui. - D'accord, donc c'est comme ça,
37:31 vous comptez régler définitivement cette situation ? C'est la panacée, c'est la solution ? - Ah non,
37:37 non, pour le concours, oui. Mais sinon pour le problème en lui-même,
37:41 des presque 2000 docteurs non recrutés, qu'est-ce qui est prévu pour régler définitivement ce
37:48 problème ? - Bon, d'abord, nous, en ce qui nous concerne, il y a une gestion des flux dans notre
37:55 dispositif et là, on va mettre en place, je signale, je donne, actuellement, on a 14 120
38:01 doctorants. 14 120 doctorants pour 1542 enseignants du rang A, ce qui fait plus de 9 doctorants par
38:08 enseignant du rang A. Il y a même des UFR qui cassent la baraque. Vous avez une UFR comme l'UFR
38:14 CED, l'université Alassane Ouattara du Boaké, où on a pratiquement 42 doctorants par enseignant du
38:19 rang A, ce qui n'a aucun sens. Donc on est obligé d'arrêter l'hémorragie. Et là, nous allons mettre
38:25 en place les écoles doctorales. La nouvelle loi sur l'enseignement supérieur, l'arricheur et
38:28 l'innovation qui vient d'être votée donc au Sénat bientôt, nous attendons qu'elle soit promulguée.
38:32 Et le décret, l'un des décrets d'application consiste à créer justement les écoles doctorales. Et en ce
38:37 moment, les règles du jeu seront claires. N'en trouverons dans les écoles doctorales que les
38:41 meilleures et le nombre d'entrants dans les écoles doctorales sera calculé en fonction des capacités
38:46 d'absorption du marché de l'emploi. Donc ça, c'est de notre ressort dans la gestion des flux
38:50 d'entrants dans nos dispositifs. Par contre, pour le reste, je le dis tout le temps aux docteurs non
38:56 récrutés que je reçois, mais il n'est pas dit que quand vous avez un doctorat, vous devez être
39:00 forcément enseignant, chercheur ou chercheur. Il y a d'autres possibilités. Je l'ai redonné jusqu'à
39:05 près de huit possibilités. Je prends un exemple simple. Si vous avez un doctorat, si vous n'arrivez
39:10 pas à vous faire récruter comme assistant à l'université, vous avez la possibilité par exemple
39:14 d'aller à l'ENS, être professeur de lycée et par la suite, revenir dans les dispositifs d'enseignement
39:19 supérieur via ce qu'on appelle un glissement catégoriel. Il y en a comme ça jusqu'à ce que le
39:24 premier ministre à l'époque avait évoqué, c'est la reconversion. - La reconversion. D'accord,
39:29 monsieur le ministre, ils vous suivent en ce moment. Tous les docteurs non récrutés sont assis,
39:33 ils vous regardent. Donnez-nous, monsieur le ministre, la méthodologie de recrutement des
39:37 docteurs dans votre ministère. - C'est ce que je viens de donner tout à l'heure. - Le barème.
39:43 - Voilà, c'est ce que je viens de donner. Ça dit que bon, le processus c'est quoi ? C'est que quand
39:47 le concours est lancé, les étudiants, enfin les candidats, pardon, vont s'inscrire en ligne sur
39:53 la plateforme de la direction des ressources humaines du ministère. Après, ils vont déposer
39:57 leur dossier physique et après maintenant, il y a le concours lui-même. L'entretien est donc avec
40:02 les deux jurys dont j'ai parlé tout à l'heure et après, on passe à la commission conjointe.
40:07 - D'accord, il faut d'abord s'inscrire sur la... - Ah oui. - D'accord. - Actuellement, c'est ce qui
40:11 est en cours. Actuellement, il y a trois choses qui sont en cours. L'inscription sur la plateforme
40:16 de la direction des ressources humaines du ministère, les dépôts des dossiers physiques
40:20 et il y a la visite médicale. Il faut fournir un certificat de non-bégayement. - Voilà donc,
40:25 qui est clair. C'est la méthodologie. Donc, l'actualité, monsieur le ministre, c'est aussi
40:29 la quinzaine internationale de la science, la quinzaine internationale de la science et de la
40:35 technologie. On l'attendait, cette quinzaine, parce qu'on a tendance à oublier que vous n'êtes pas
40:39 que ministre de l'enseignement supérieur, mais vous êtes aussi ministre de la recherche scientifique.
40:44 C'est aussi un élément de votre département. La quinzaine a démarré ce jeudi. - Exactement.
40:50 - Qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce qu'on va y trouver? Et puis, quels objectifs vous visez?
40:56 - Mais je crois que je suis tout à fait d'accord avec ce que vous venez de dire. Le sous-secteur
41:00 enseignement supérieur, richesse scientifique a deux volets, ou si vous voulez, a deux segments.
41:04 Il y a le segment enseignement supérieur et il y a le segment richesse scientifique. Parce que
41:09 généralement, on a tendance, pour des raisons qu'on peut deviner, à mettre l'accent sur le volet
41:13 enseignement supérieur et à occulter l'aspect richesse scientifique. Alors que tout le monde
41:18 sait que la richesse scientifique, c'est le moteur du développement. Donc, la quinzaine internationale
41:23 de la science et de la technologie, ce qu'on appelle la QIST, c'est un événement qui permet
41:29 de zoomer, ou si vous voulez, de braquer les projecteurs sur le volet richesse scientifique
41:34 de notre sous-secteur, tout simplement. Et là, on est à la troisième, comment dirais-je...
41:39 - Édition. Et on doit s'attendre à des innovations pour cette édition 2023.
41:44 - Oui, on doit s'attendre à des innovations parce que ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu deux
41:48 premières éditions, l'édition de 2013 et celle de 2014. 2013, bon, ça s'est déroulé uniquement à
41:54 l'université Félix-Ferboigny de Koko-Di et à l'université Pilefro-Gonclubali de Korogo. 2014,
41:58 on a ajouté l'université Jean-Loup-Runion-Guédet des Dalois. Mais cette fois-ci, l'édition 2023,
42:04 ça sera itinérant. On va commencer le 15 mai 2023 à l'université Félix-Ferboigny de Koko-Di et on
42:11 va achever le 16 juin 2023 à la station géophysique de l'AMTO, en passant donc par toutes les universités
42:17 publiques, par certains centres de recherche, par certaines grandes écoles publiques. Ça sera
42:22 itinérant. Donc ça, c'est la première innovation. La deuxième innovation, c'est qu'il y a un nouveau
42:26 prix qui est mis en jeu, le prix dénommé prix Abdraman Konare, notre défunt directeur général de la
42:36 recherche et de l'innovation. Voilà. Et c'est un prix qui va porter sur la promotion de la science
42:41 et de la technologie. Donc ça fait deux innovations. - Monsieur le ministre, cette question, j'ai envie
42:46 de vous la poser à chaque fois. Qu'est-ce que nos chercheurs ont bien pu chercher et trouver dans
42:53 notre pays et dont on peut s'enorgueillir ? - Bon, je ne vais pas donner parce qu'on n'a pas le temps.
42:58 - Il y en a beaucoup. - Il y en a beaucoup. - L'un des plus emblématiques. - C'est vrai. Dans un passé,
43:04 à l'époque, j'étais au lycée, je crois. À l'époque, c'est, je crois, Bala Kéïta, M. Bala Kéïta,
43:10 paye à son âme, qui était ministre de l'éducation, voilà, du secteur, et qui disait "des chercheurs qui
43:15 cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche". Non, je pense que c'était
43:20 une boutade. Mais cela dit, je donnerai un seul exemple. - D'accord. - Le cacao, 18 mois où le cacao
43:27 Mercedès, qui a été trouvé par nos chercheurs, ce cacao a boosté énormément la production du cacao
43:34 ivoirien. Je signale à titre indicatif que sur la campagne cacaoïère 2013-2014, on était à 1,4 million de tonnes.
43:43 Et la campagne 2018-2019, on est passé à 2,2 millions de tonnes à cause de l'introduction du cacao
43:51 Mercedès. Et cela malgré, malgré le "swell and shoot", qui a tendance à faire baisser le rendement agricole.
43:59 - La production, tout à fait. - Voilà, c'est vrai. On pourrait dire que l'augmentation de la production est liée à l'augmentation
44:03 de la surface emblavée, en partie. Mais la vérité, c'est que c'est surtout lié à l'augmentation du rendement.
44:11 - D'accord. La Côte d'Ivoire dispose donc de chercheurs qui trouvent. - Exactement. - D'accord. Ce secteur de la recherche
44:17 scientifique n'est pas épargné non plus, Monsieur le ministre. Il y a beaucoup de problèmes dans ce secteur. Lesquels ?
44:25 - Bon, évidemment, je ne vais pas les citer tous. Je dirais, le premier problème, c'est l'insuffisance du financement de la recherche.
44:32 - Qui doit financer la recherche ? - Mais justement, au niveau insuffisance, je vais vous dire que l'initiative de Lagos de 1980,
44:42 qui a été endossée par la suite par l'Union africaine et qui se trouve d'ailleurs dans la nouvelle loi sur le lancement de la recherche
44:47 et l'innovation de la Côte d'Ivoire, dit que le financement de la recherche doit être d'au moins 1% du PIB.
44:56 C'est vrai qu'aucun pays africain n'a atteint ce pourcentage. Regardez les pays qui sont à la pointe, tels que l'Afrique du Sud,
45:02 ils sont en 0,8% du PIB. La Côte d'Ivoire est à 0,35% du PIB, avec 0,12% de financement étatique. Bon, qui doit financer ?
45:11 Il est évident que l'État de la Côte d'Ivoire fait ce qu'il peut. L'État de la Côte d'Ivoire fait même énormément à travers des mécanismes
45:17 de financement tels que le Fonds-CI, le Fonds pour la science, la technologie et l'innovation, avec un fonds d'établissement de 10 milliards
45:23 qui génère des taux d'intérêt, enfin de l'intérêt qui permet de financer les projets, programmes de recherche.
45:28 Mais il faut savoir que les pays de référence, tels qu'Israël, telle que la Corée du Sud, telle que la Suisse, si je prends le cas d'Israël,
45:38 par exemple, c'est 4,3% du PIB qui est alloué à la recherche scientifique. Si je prends la Corée du Sud, c'est 4,2% du PIB.
45:45 Mais si je prends le cas de la Corée du Sud, les trois quarts du financement de la recherche proviennent du secteur privé.
45:51 Quand on vous dit, par exemple, qu'une firme telle que Samsung, je prends l'exemple du premier trimestre 2020,
45:59 a consacré plus de 10% de son chiffre d'affaires au financement de la recherche et développement, ce qui fait plus de 4,3 milliards de dollars.
46:06 J'ai dit bien 4,3 milliards de dollars. Ça veut dire que le gros du financement provient plutôt du secteur privé.
46:11 Et actuellement, nous sommes en train de nous battre pour faire en sorte que notre secteur privé puisse...
46:15 - Le secteur privé ici, la CGSI ? - Exactement.
46:17 - Pour discuter avec eux ? - Bien sûr.
46:19 - D'accord. - À travers le comité paritaire.
46:21 Mais les difficultés de la recherche, ça ne s'arrête pas à ça.
46:24 - Oui, allez-y. - Il y a aussi le fait qu'on n'a pas atteint une masse critique de chercheurs.
46:29 Quand vous regardez le nombre de chercheurs pour un million d'habitants, pour des pays délirants tels qu'Israël, c'est plus de 8000 chercheurs pour un million d'habitants.
46:38 La Corée du Sud, c'est plus de 7000.
46:40 - On en a combien, chez nous ? - Les dernières statistiques remontent à 2016. On avait 319 chercheurs pour un million d'habitants.
46:46 - Donc vous voyez que... - À faute à qui ? Qu'est-ce qui se passe ?
46:49 Non, mais l'État fait ce qu'il peut. L'État fait ce qu'il peut.
46:52 Comme je l'ai dit, il faudrait que le secteur privé s'y mette aussi parce que je signale qu'au niveau de l'État, je vais vous donner un chiffre, quelques chiffres du moins.
46:59 Si je prends depuis l'arrivée du président Ouattara au pouvoir, de 2011 à 2022, je vous signale que c'est 4870 enseignants-chercheurs et chercheurs qui ont été recrutés, soit environ 406 enseignants-chercheurs et chercheurs par an.
47:14 Et quand j'ai fini de dire ça, croyez-moi, c'est beaucoup de milliards en jeu derrière parce qu'en termes de salaire et en prime de recherche, c'est 4 325 millions.
47:21 Donc l'État du Côte d'Ivoire fait ce qu'il peut, mais il faudrait que le secteur privé, les partenaires techniques et financiers, que chacun apporte un peu plus.
47:30 Dernier problème. Dernier problème dans le secteur.
47:33 Le dernier problème, c'est l'insuffisance de la valorisation économique des résultats de la recherche.
47:40 Nous avons des chercheurs qui contribuent énormément à la production du savoir mondial.
47:44 Ça, c'est vrai. Nous avons des enseignants-chercheurs et chercheurs qui publient beaucoup, donc ils font beaucoup de valorisation académique,
47:50 ce qui fait que quand nos enseignants-chercheurs et chercheurs vont au CAMES, souvent ils sont, ils virent en tête ou en tout cas en deuxième position.
47:58 Mais au niveau valorisation économique, on reste encore sur notre faim.
48:02 C'est vrai que dans le cas du CNRA, il faut avoir l'honnêteté de le dire.
48:05 Moi, j'ai regardé les chiffres dernièrement. Il est dit que la contribution de la recherche du CNRA à la production des recherches,
48:12 donc au pays de l'Ivoirien, c'est situé entre 20 et 25 %, mais il faudrait qu'on fasse plus.
48:18 Il faudrait qu'on fasse plus. Donc en termes de valorisation économique, on a quand même un problème.
48:21 On a un défi à relever.
48:23 Et tous ces problèmes-là sont sur la table.
48:26 Monsieur le ministre, qu'est-ce que vous faites pour régler tout ça ?
48:29 Qu'est-ce que l'État envisage de faire ?
48:31 Qu'est-ce qui est prévu ?
48:33 Qu'est-ce qui est prévu ? D'abord, sur le financement, je l'ai dit tout à l'heure,
48:36 on a un mécanisme de financement derrière lequel se trouve l'État.
48:40 Vous avez le Fonds interprofessionnel pour la recherche du Conseil agricole de FIRCA, qui finance la recherche agronomique.
48:46 Et vous avez le Fonds pour la science, la technologie et l'innovation, c'est-à-dire le Fonds STI, qui finance la recherche non agronomique.
48:51 Et ce Fonds STI, je signale que c'est un fonds d'établissement, si vous voulez, un capital de base de 10 milliards.
48:57 5 milliards, effectivement, qui ont été donnés par la Suisse, nos partenaires,
49:00 mais 5 autres milliards qui ont été donnés par l'État du Côte d'Ivoire.
49:03 Et indépendamment de cela, l'État du Côte d'Ivoire continue quand même à financer,
49:07 ne serait-ce que le fonctionnement du Fonds STI.
49:09 Et donc, au niveau du financement, c'est ce que je viens de dire.
49:12 Donc l'État fait quand même beaucoup, sans oublier les avantages fiscaux qui sont accordés
49:16 par les ministères du Budget aux entreprises qui financent la recherche.
49:20 Et au niveau massification du corps des chercheurs,
49:25 mais je l'ai dit, sur le temps que le président Ouattara est arrivé au pouvoir,
49:32 - Il y en a eu plus de 4 000. - 4 870.
49:35 Mais ça bat le record, pour vous donner une idée du temps de l'ancien régime.
49:39 - On est encore loin du compte. - De 2010.
49:41 - On est encore loin. - Mais il faut comparer, c'est des repères,
49:43 de 2000 à 2010, on a recruté que 1 288.
49:48 - D'accord. - Voilà. Donc, comme on l'a dit, il n'y a pas photo.
49:52 Oui, il n'y a pas photo, mais vous allez encore faire mieux, M. le ministre.
49:55 Exactement. Cette année, je signale que cette année,
49:58 au départ, on avait annoncé 615 postes budgétaires,
50:02 mais j'ai la joie d'annoncer au candidat qu'on est passé à 700 postes budgétaires.
50:07 - Bravo. - 700.
50:08 Là où des pays comme le Gabon, je signale, le Gabon, l'année dernière, c'était 95 postes.
50:13 Là où nous, on a recruté 651.
50:16 - Le Gabon, c'est 95. - La taille de la Côte d'Ivoire par rapport au Gabon aussi peut-être compte.
50:19 Oui, mais même si on remporte en PIB par tête d'habitant, attention, on fait quand même beaucoup.
50:24 Merci, M. le ministre. Adam Adjawara.
50:28 Voilà donc pour ce numéro de "Ça fait l'actualité",
50:30 un numéro consacré à l'enseignement supérieur et à tout ce qui s'y passe.
50:34 Merci encore à vous, M. le ministre, pour cette assurance que vous nous avez donnée
50:39 sur le climat apaisé qui va désormais prévaloir sur nos campus et dans nos grandes écoles.
50:45 La recherche scientifique également est en mouvement.
50:48 Tout fonctionne. Les chercheurs cherchent et ils trouvent, vous l'avez dit.
50:51 Ils ont depuis quelques années un salon, la quinzaine,
50:55 la quinzaine dont vous avez parlé, que vous avez dénommé "La Quiste".
50:58 Merci encore donc, M. le ministre, d'avoir accepté notre invitation et on vous appellera encore si besoin.
51:04 Merci.
51:05 Merci aussi à toutes les équipes techniques et rédactionnelles
51:08 qui m'ont aidé à vous présenter cette émission et à très vite.
51:11 [Musique]