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Clique Talk, c’est la rencontre entre Al-Hassan Ly et les artistes, penseurs, acteurs qui font bouger la société.

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00:00 -Bonjour à tous. Vous regardez "Click Talk".
00:01 Aujourd'hui, on reçoit Coline.
00:02 Salut, comment ça va ? -Ça va, et toi ?
00:05 -Ça va, merci.
00:06 T'es née et t'as grandi en Martinique.
00:08 Je me demande quelle musique on écoute quand on est une jeune martiniquaise.
00:10 -Du zouk.
00:11 -Que ça ?
00:13 -Non, pas que ça, évidemment.
00:16 Mais...
00:18 Mais oui, quand même, du zouk, ouais.
00:21 -Tu penses à quel artiste ?
00:22 -On écoute du zouk, mais on écoute de la chanson française,
00:25 on écoute pas mal de choses.
00:27 En plus, on est à côté des Etats-Unis,
00:32 donc on écoute beaucoup de musique caribéenne.
00:35 Quand je dis "zouk", je pense plutôt à la musique caribéenne en général,
00:39 parce que la musique, là-bas, elle est très très riche,
00:43 mais on est aussi une île française,
00:47 donc on écoute toutes les musiques qui passent aussi en France,
00:51 aux Etats-Unis, parce qu'on est aussi pas loin,
00:53 et voilà.
00:55 -Quels sont les artistes qui t'ont marquée, toi, dans ta jeunesse ?
00:58 -Il y en a beaucoup.
01:02 Britney, en vrai.
01:03 -OK. -On va dire Britney.
01:05 -Si tu devais en retenir une, c'est elle ?
01:07 -Je pense, oui.
01:09 Quand t'es une petite fille, ouais.
01:11 Je pense.
01:13 Parce que c'était...
01:16 Y avait qui d'autre à part elle, vraiment ?
01:18 Non, c'est... Ouais, elle, je pense.
01:20 -T'as quitté la Martinique pour venir en France.
01:23 -Ouais.
01:25 -Mais aussi, l'île est rattachée au pays,
01:27 c'est quand même des cultures qui sont très différentes.
01:30 Comment, toi, tu vis ce décalage quand t'arrives en France ?
01:32 -C'était... J'en rêvais, en fait.
01:36 Du coup, je m'étais préparée depuis toute petite, de ouf, à partir,
01:40 et tout ce qui pouvait être contraignant,
01:44 je le vivais comme un truc de ouf, en fait.
01:48 J'avais tellement envie de découvrir autre chose,
01:50 de partir et tout, que quand il faisait froid,
01:53 j'étais contente, quoi. J'étais en galère, mais j'étais contente.
01:56 Mais ouais, c'était particulier, parce que...
01:58 Déjà, on découvre les saisons.
02:01 Parce qu'en Martinique, y a pas vraiment de saison,
02:03 en fait, il fait toujours à peu près la même météo et tout.
02:06 Donc le printemps, l'automne et tout, c'est tout nouveau.
02:11 Martinique, c'est surtout la saison des pluies, les tempêtes,
02:14 mais voilà, il fait chaud, quoi, tout le temps.
02:16 Donc il faut apprendre à s'habiller,
02:18 les manteaux, les bottes et tout.
02:21 Au début, on en fait toujours too much, c'est toujours trop.
02:23 -C'est toujours comme ça. -On met tout.
02:25 On met les gants, on met l'écharpe, on met le bonnet.
02:27 Après, on se rend compte qu'en fait, ça va, on peut se détendre un peu.
02:30 Mais le décalage, il était...
02:33 Je l'ai appréhendé grave bien, en vrai, parce que j'avais grave hâte.
02:37 Et j'avais trop hâte de partir, donc je pouvais pas me plaindre.
02:40 C'était moi qui...
02:42 Je me suis dit "Vas-y, je vais partir, faire mes études",
02:45 et j'étais trop contente de pouvoir avoir eu cette chance,
02:48 ce qui est pas la chance de tout le monde, tu vois.
02:50 Et donc je voyais pas le côté négatif de tout ça, tu vois.
02:54 Donc pour toi, c'était pas contraignant
02:57 de devoir se soumettre aux contraintes, masquer ton accent ou quoi ?
03:01 Non, parce que c'est pas quelque chose que j'ai vraiment...
03:05 C'est pas quelque chose que j'ai conscientisé tout de suite.
03:11 En fait, je pense que j'ai tellement eu envie de partir
03:14 et de m'adapter
03:16 que je pense que j'ai effectivement gommé des trucs
03:19 hyper rapidement,
03:20 sans me poser trop de questions.
03:22 J'ai pas senti la contrainte, je l'ai trop intériorisé.
03:25 C'est avec un peu plus de recul.
03:28 Quand j'ai des...
03:30 Dans ma manière de parler, j'avais du créolisme,
03:32 et qu'on pouvait me reprendre avec condescendance,
03:35 ou qu'on pouvait me faire des factions sur mes cheveux bouclés,
03:38 parce que là, on dirait pas, mais à la base, j'ai les cheveux bouclés,
03:41 ou qu'on me pose des questions sur...
03:44 "Tu viens d'où ?"
03:45 Parce que mon métissage, il est un peu bizarre.
03:48 Tout ça, ça m'a fait me questionner, ouais.
03:51 Et c'est des choses
03:54 que je suis pas encore totalement...
03:56 Je comprends pas encore trop ce que ça veut dire.
03:59 Je découvre, encore.
04:01 -Et comment ta famille a réagi
04:03 quand tu leur as dit que tu voulais partir ?
04:05 -Ils le savaient déjà.
04:06 Ils le savaient déjà.
04:08 J'avais tellement envie de partir depuis toujours,
04:10 je les gonflais avec ça, en fait.
04:12 Du coup, quand je leur ai dit "Bon, mais il faut que je parte",
04:15 ils étaient pas trop... Enfin, je suis la première, de toute façon,
04:17 j'ai deux frères, j'étais la première qui...
04:19 Dès que j'ai pu, je suis partie.
04:21 -Ca va, tu vis pas trop mal la distance avec eux,
04:24 ou c'est toujours compliqué ?
04:25 -Tu vois, au tout début...
04:27 Non.
04:31 C'était très bizarre.
04:33 Évidemment, j'ai pleuré et tout, à l'aéroport et tout.
04:36 "Non ! Je peux pas vivre sans vous !"
04:39 Mais en vrai, j'étais grave contente. Je suis partie, hop, là, ciao.
04:43 Et je me suis pris le contre-coup de ça quelques années après.
04:47 Et en fait, je me rendais compte
04:48 que je pouvais pas passer une année sans se retourner voir ma famille.
04:51 Et aujourd'hui, je le ressens un petit peu plus, tu vois,
04:55 ce truc-là, famille loin et tout.
04:57 C'est bizarre, je le prends maintenant, le contre-coup.
05:00 C'est trop bizarre.
05:01 -Et tu parles un peu sur tes réseaux.
05:04 Est-ce que tu penses que c'était vraiment impossible
05:05 de réaliser ton rêve de faire de la musique en restant à Martinique ?
05:08 -C'est ce que je croyais.
05:11 Aujourd'hui, non.
05:13 Aujourd'hui, on peut faire de la musique aux Antilles
05:16 et tout niquer.
05:17 Enfin, j'en suis persuadée, ça, c'est sûr.
05:20 Avant, je pensais que c'était impossible.
05:23 Je pensais que c'était impossible de faire du cinéma et tout ça,
05:27 parce que concrètement, si tu veux faire une école de cinéma,
05:30 il y en a pas, en fait, tu vois.
05:32 Et moi, j'avais pas forcément envie de chanter du "Dancehall"
05:37 ou du "Zouk" ou quoi, quand j'étais jeune,
05:39 donc j'arrivais pas trop à voir...
05:41 Je chantais des chansons françaises,
05:44 j'avais envie... Ça collait pas, tu vois.
05:47 Donc...
05:48 Quand j'étais plus jeune, oui, j'en étais persuadée,
05:52 et en fait, aujourd'hui, non, c'est complètement différent.
05:55 -Donc t'avais deux rêves, c'était à la fois la musique et aussi le cinéma.
05:58 Aujourd'hui, tu fais de la musique,
05:59 mais ton rêve de faire du cinéma, il en est où ?
06:01 -Je réalise mes clips. -OK.
06:03 -Donc du coup, en faisant de la musique, pour l'instant,
06:06 je comble un peu mes deux passions, donc ça va, je suis contente.
06:09 -Et est-ce que toi, t'arrives à gérer un peu cet équilibre
06:12 entre la vie perso et la vie professionnelle ?
06:16 -Pas vraiment, parce que ça prend totalement tout mon temps,
06:21 que ça fait partie de moi, en fait.
06:24 Mon quotidien, c'est créé, quoi.
06:28 Donc mon cerveau, il ne pense qu'à ça tout le temps,
06:31 donc ça se diffuse un peu dans mes relations avec les gens.
06:37 Quand je suis avec des gens, c'est vrai que c'est quelque chose que...
06:40 Mon cerveau est toujours réveillé, tu vois ?
06:44 Il est toujours en train de se poser des questions sur mon projet.
06:47 C'est comme ça que je suis depuis toujours.
06:49 Sans que j'aie de projet concret,
06:51 j'ai toujours eu envie de chanter, de faire des vidéos.
06:55 J'ai toujours fait ça, en fait.
06:57 Donc ça fait partie de moi.
06:59 Donc je cherche pas non plus forcément à scinder.
07:02 Parfois, j'essaye, pour essayer de bien profiter de mes proches,
07:06 mais j'avoue, c'est comme ça que je suis, quoi.
07:10 -Sur ton Instagram, on peut retrouver une chanson en créole.
07:12 Je t'ai dit que t'apprenais à le parler, justement.
07:15 -"Eh oh, papé,
07:17 arrêtez d'y croire, bouge-moi, que ou pé pas.
07:19 Un monde qui peut passer, un monde qui veut pas.
07:22 Vencer, c'est pas sans peine.
07:24 Chiller, c'est pas la peine, non.
07:27 Papé, pé, c'est-y pas, papapré, c'est mes pensées, pensées,
07:31 toutes peures du passé.
07:32 Penser positif, mais pas penser passif.
07:35 Oupé, pété, toutes potes, que ouv' les pétés..."
07:38 -Qu'est-ce que cette langue, elle représente pour toi ?
07:40 -C'est la langue de mon île.
07:43 C'est une langue qui est très complexe,
07:46 qui est très belle, très riche,
07:48 très mélodieuse, aussi.
07:51 Chanter en créole, c'est d'une puissance folle.
07:55 Et c'est une langue qui est...
07:58 qui a toute une histoire et qui est très complexe,
08:02 parce que pendant longtemps,
08:05 on interdisait de parler créole, tu vois,
08:08 dans les familles et tout.
08:10 Parfois, c'était compliqué,
08:11 c'était considéré comme une langue...
08:14 qui était impolie, quoi.
08:17 Donc on pouvait pas parler créole à l'école,
08:20 alors que c'est une langue, en fait.
08:22 Et j'avoue, c'est un de mes grands regrets,
08:25 c'est de pas avoir réellement appris le créole,
08:27 tu vois, quand j'y étais.
08:28 Donc c'est trop bizarre de se dire que j'apprends le créole à Paris,
08:30 tu vois, mais on en est là, tu vois.
08:33 J'apprends le créole ici, alors que, tu vois,
08:36 c'est ma langue, quoi, autant que le français.
08:39 Si ce n'est plus, ça se trouve, tu vois.
08:42 -Et est-ce qu'un jour,
08:43 tu comptes interpréter des morceaux en créole ou pas du tout ?
08:45 -J'en ai, les chansons en créole.
08:47 -Et on les entendra un jour ? -Peut-être.
08:50 Peut-être.
08:51 En tout cas, c'est...
08:53 Si je le fais, je le veux le faire bien.
08:55 Je veux pas...
08:56 Je veux être à la hauteur, tu vois.
08:59 Il y a des très grands artistes qui chantent en créole,
09:01 j'ai pas envie de...
09:03 J'ai pas envie de le faire par coquetterie.
09:05 Si je le fais, je veux que ça soit bien fait,
09:07 donc je me laisse le temps, tu vois, de laisser mûrir le truc,
09:10 de bien maîtriser la chose, tu vois.
09:12 J'ai envie de porter ça dignement, fièrement, tu vois.
09:16 -"Trouver son empreinte artistique",
09:18 c'est un thème qui revient depuis le début de ta carrière,
09:22 et c'est aussi en partie pour ça
09:23 que t'as pas fait de collaboration pour le moment.
09:24 Est-ce que t'estimes l'avoir trouvée aujourd'hui ?
09:27 -Ouais.
09:29 Je pense que j'aperçois un peu plus
09:31 quelle est la...
09:34 Ouais, quelle empreinte artistique je peux laisser.
09:36 Je l'aperçois.
09:37 Donc, pour répondre à ta question,
09:39 je m'en rends compte un peu plus aujourd'hui,
09:43 parce qu'on a fait un énorme travail avec ma team
09:47 pour vraiment essayer de trouver mon identité,
09:49 essayer de comprendre qu'est-ce qui me plaisait,
09:51 et être au plus juste de ce que je voulais délivrer comme message.
09:56 Et aujourd'hui, je pense que j'arrive un peu plus
09:59 à jouer avec mes propres codes.
10:01 Mais ça se découvre, tu vois,
10:03 et je me souhaite d'évoluer encore,
10:04 donc je me souhaite de me découvrir encore
10:08 et de m'expérimenter, tu vois.
10:10 Je sais pas si c'est clair, ce que je dis, mais...
10:12 -Je capte, t'inquiète.
10:13 Et quel conseil tu donnerais à un jeune artiste qui cherche à se lancer ?
10:17 -Franchement, d'être sincère.
10:19 Franchement, de se laisser guider par ce sursaut de kiff, quoi.
10:23 Tu fais un truc...
10:24 Tu sais, si t'as ce truc-là, genre le...
10:27 Normalement, c'est que c'est bon, tu vois, creuse là-dedans.
10:31 Et juste fais-toi kiffer, en fait.
10:34 Écoute ce que t'aimes, regarde ce que tu kiffes,
10:39 et en fait, à un moment donné, ça va te nourrir,
10:40 et quand tu vas te retrouver à créer,
10:43 tu vas logiquement faire ce que t'aimes.
10:45 Et si tu te laisses guider par ton intuition de...
10:49 Tu vois, une sincérité dans ta démarche
10:54 et le kiff, quoi,
10:56 normalement, t'es bon, quoi.
10:59 Après, le reste, on s'en fout.
11:00 Enfin, pour moi.
11:01 On devrait pas se poser des questions de "je dois ressembler à quoi".
11:04 Même si on se pose cette question tout le temps quand t'es artiste,
11:05 c'est hyper compliqué,
11:07 parce qu'on doit tout le temps se comparer et tout,
11:09 je pense qu'il faut vraiment essayer de juste être proche du kiff
11:14 et de ce qui nous fait kiffer nous.
11:16 Puis si c'est bien, c'est bien, et puis si c'est pas bien, tant pis, quoi.
11:18 -Est-ce que toi, t'as déjà pensé à changer ce qui te faisait kiffer
11:23 pour répondre à un standard ou à un style qui n'était pas le tien ?
11:25 -Bien sûr. De ouf.
11:28 Et c'est le piège.
11:29 C'est le piège, parce qu'on nous compare beaucoup, tu vois.
11:32 Les artistes, on se compare nous-mêmes face à d'autres,
11:36 et puis les autres aussi nous disent
11:37 "Ah, tu ressembles vachement à ceci, ce que tu fais, ça me fait penser à..."
11:41 Et en fait, c'est une phrase qui est anodine, tu vois,
11:44 mais quand tu travailles H24 sur ton projet,
11:48 tu te dis "Ah, merde, si je ressemble à cette personne,
11:52 est-ce que j'ai un mérite d'exister, tu vois ?"
11:55 Est-ce que j'ai le mérite d'exister ?
11:57 Et du coup, ça peut être des questions hyper compliquées à gérer,
12:01 donc on essaie de se dire "Si cette personne fait ça,
12:03 du coup, est-ce qu'il faudrait pas que je fasse ça ?"
12:05 Et moi, je trouve que c'est comme ça qu'on se perd
12:08 et qu'on oublie de kiffer, quoi.
12:10 -Toi, pour trouver ton empreinte,
12:12 il y a quelqu'un qui t'a accompagnée depuis longtemps,
12:14 c'est Wendy Milton.
12:15 J'aimerais savoir quel rôle il joue dans ton processus de création,
12:18 depuis le début.
12:19 -C'est mon binôme, c'est ma moitié artistique complète.
12:24 On s'est rencontrés, il est martiniquais aussi,
12:27 il a grandi à Paris, donc là-dessus, on a des points en commun.
12:30 Il était à Paris pour faire le conservatoire,
12:34 mais tu vois, beaucoup plus jeune que moi,
12:36 mais on a des influences vachement...
12:40 On se retrouve vachement dans nos influences
12:44 et il m'apporte toute une dimension
12:46 que je ne pourrais pas avoir toute seule.
12:48 Vraiment, il produit mes chansons,
12:50 il m'aide vraiment à structurer tout mon univers, mon propos.
12:53 Et on est vraiment à deux sur la musique, quoi.
12:56 Je chante, j'écris, je compose,
12:59 lui, il compose, il produit, il arrange.
13:02 Vraiment, à nous deux, on a essayé de créer cet univers.
13:06 En tout cas, ma musique, aujourd'hui,
13:08 ne serait pas ce qu'elle est si j'avais pas rencontré Wendy.
13:11 -En plus de ça,
13:12 j'ai vu que tu prenais des cours de chant.
13:14 Est-ce que c'est récent ou t'en prenais déjà depuis longtemps ?
13:17 -Non, j'ai commencé à chanter vraiment un peu toute seule,
13:21 avec... Voilà.
13:22 Et j'ai cherché des profs de chant,
13:25 mais j'arrivais pas à trouver des profs qui me correspondaient forcément.
13:29 Aujourd'hui, j'ai trouvé mon coach,
13:31 je fais des gros bisous, parce qu'il m'a bien compris
13:34 et il m'aide à chanter, à utiliser ma voix en gardant mon timbre.
13:39 Et comme je chante vachement avec une voix un peu soufflée,
13:42 ça peut être un peu dangereux pour les cordes vocales,
13:46 et donc, du coup, souvent, je pouvais...
13:48 Ça m'arrivait souvent de chanter, et plus je chantais, plus je perdais ma voix,
13:51 ce qui est terrible, finalement.
13:53 Et aujourd'hui, il m'aide vraiment à utiliser ma voix
13:56 en essayant de garder ma signature.
14:00 J'espère.
14:02 -Est-ce que la technique, c'est quelque chose d'important pour toi
14:05 ou c'est vraiment plutôt au service du message que tu veux transmettre ?
14:08 -C'est vraiment au service du message.
14:10 Après, quand on est chanteur,
14:13 on a un peu cet égo de vouloir faire des belles notes et trucs,
14:17 et souvent, on se rend compte que ça peut pas être plus fort que l'émotion.
14:22 Ça peut pas être plus fort que l'émotion.
14:25 Et si on pense à la technique, on n'est plus dans l'émotion, donc...
14:28 C'est...
14:30 Ouais, pour moi, l'émotion primera toujours.
14:34 Ouais.
14:36 -Donc, à tes débuts, tu faisais des clips de cover.
14:39 Pourquoi tout cet investissement pour "des simples covers"
14:43 et comment ton entourage y voyait ça ?
14:46 -Je fatiguais beaucoup mon entourage.
14:48 Mais les clips de cover, ouais...
14:52 C'était une manière pour moi de réaliser mon rêve
14:55 sans me confronter à forcément
14:59 toute la complexité que c'est de l'intérieur...
15:05 D'IP, tu vois, sur soi.
15:08 Parce que finalement, quand tu te mets à écrire...
15:10 En fait, le truc qui est cool avec des covers,
15:13 c'est que tu chantes des chansons d'autres, d'autres personnes,
15:16 le travail, il est quasiment tout fait.
15:17 Donc on peut faire un peu la star
15:19 sans y mettre tout le travail derrière.
15:22 Tu vois ce que je veux dire ? -Ouais.
15:24 -Mais...
15:27 En fait, c'était une manière pour moi de faire à la fois de l'image,
15:31 de réaliser des clips, réaliser des...
15:33 De l'image, quoi, tout en chantant.
15:36 Parce que j'avais l'impression qu'écrire,
15:38 elle allait être un frein pour moi.
15:40 Si j'écrivais des chansons,
15:42 parce que je reviens vraiment de loin,
15:44 au départ, je pensais pas du tout que j'étais capable d'écrire des chansons,
15:47 et pour moi, si je devais écrire des chansons pour réaliser les clips,
15:50 je me disais que je ferais jamais les clips, en fait.
15:52 Tu vois ?
15:53 Je dis "Bon, vas-y, je fais directement ce que je kiffe."
15:55 Et en fait, pour mon premier EP, il a fallu que j'écrive.
15:58 C'est ce que j'ai fait, et j'en regrette absolument pas.
16:02 Et aujourd'hui, ce qui est un peu paradoxal,
16:04 c'est que je fais quasiment plus de covers du tout.
16:06 Et voilà.
16:09 -Du coup, pour revenir au visuel,
16:11 même ton premier clip "Lost", il a été réalisé à l'iPhone.
16:14 -Je suis lost, pas habituée
16:16 Toute la nuit qu'au soft et qu'au mélodier
16:20 Je voulais avouer, je suis saoulée
16:24 Défaire la dupe en jupe, je fais la poupée
16:27 Maintenant, non, faut que j'essaie encore
16:30 Je sais pas, ouais
16:32 Poser dans la boîte, elle est limite
16:35 Je me refuse encore de l'avouer
16:39 Je reviens valser dans ces meubles et ces idées
16:43 -Est-ce que toi, t'as toujours eu un peu cet esprit de débrouillardise
16:46 quand tu crées de l'art en général ?
16:48 -Ouais.
16:50 Moi, j'aime bien cette idée
16:51 qu'on n'a pas besoin de grand-chose pour faire des trucs cools.
16:55 Mais c'est un truc que j'essaie de me rappeler,
16:57 parce que souvent, on peut complexer
16:59 de ne pas avoir le bon matériel ou les bonnes choses pour avancer.
17:03 Et en fait, si ce que tu fais, c'est cool, c'est sincère, c'est...
17:09 Peu importe ce que tu vas avoir dans les mains, tu vois.
17:13 Et en fait, c'est un peu ce que j'ai essayé de me dire à moi-même
17:16 avec l'ost,
17:17 c'est que j'avais pas forcément les moyens d'avoir une équipe,
17:20 du matos de ouf, et je me suis dit
17:23 "Si je suis bonne dans ce que je fais,
17:25 mon clip à l'iPhone, il va fonctionner."
17:28 C'était un peu un pied de nez, tu vois.
17:30 Je me suis dit "Vas-y, je donne tout."
17:33 Et vas-y, hein.
17:34 S'il est nul, il est nul, tu vois.
17:37 Mais s'il est bien avec un iPhone, c'est que je suis pas trop mauvaise.
17:40 -Du coup, est-ce que c'est un peu aussi pour ça
17:42 que tu t'es lancée en indé plutôt que de signer dans un label ?
17:46 -Euh...
17:47 Oui.
17:48 Oui.
17:49 Parce qu'en fait...
17:50 C'est pas pour ça, mais l'idée, c'était surtout
17:55 de pouvoir être sûre d'être libre dans ce que je fais.
17:59 Moi, c'est toujours la liberté, en fait.
18:01 J'ai envie d'être libre.
18:02 J'ai pas envie qu'on me dise quoi faire, même si c'est plus relou, hein.
18:06 Même si c'est 100 fois plus relou, tu vois,
18:08 de pas avoir une maison de disques qui te pouponne un peu...
18:11 -Qui te mâche le travail. -Qui te mâche le travail,
18:13 qui te dit quoi faire, qui te met dans des conditions optimales.
18:17 Moi, ce choix de faire d'être indépendante,
18:19 c'est pas non plus un choix facile.
18:21 Il faut trouver des gens qui veulent bien nous aider,
18:24 parce qu'on peut quand même pas faire ce métier à tout seul.
18:28 Et...
18:29 Mais j'ai l'impression que les rencontres que l'on fait
18:32 sont plus sincères.
18:33 Parce qu'on est dans la galère, en fait.
18:36 L'objectif, c'est de faire des trucs trop beaux, trop cools,
18:40 dans une très bonne ambiance.
18:42 Donc finalement, on rencontre pas beaucoup de personnes,
18:45 mais quand on les rencontre, c'est vraiment cool, quoi.
18:48 -Et donc, après ces premiers clips,
18:50 tu sors une série de morceaux, "Un son comme ça".
18:53 -Un son comme ça.
18:54 -Un son comme ça.
18:55 -Un son comme ça.
18:56 -Un son comme ça.
18:58 -Un son comme ça.
18:59 -Un son comme ça.
19:00 -Un son comme ça.
19:01 -Un son comme ça.
19:02 -Un son comme ça.
19:04 -Un son comme ça.
19:05 -Un son comme ça.
19:06 -Un son comme ça.
19:07 -Un son comme ça.
19:08 -Un son comme ça.
19:10 -Un son comme ça.
19:11 -Un son comme ça.
19:12 -Un peu dans le même esprit que les freestyles des rappeurs ou quoi,
19:15 c'était quoi l'objectif derrière ça ?
19:17 -En fait, on était en confinement.
19:19 J'avais sorti mon premier morceau, donc du coup "Lost",
19:22 deux jours avant le confinement, le gros confinement,
19:24 donc frustration au max,
19:26 et je me suis dit,
19:27 "Vas-y, je peux pas arrêter de faire des sons, quoi."
19:30 Et comme j'avais envie de faire des jolis clips pour mes chansons
19:33 de mon EP qui était prêt à cette époque,
19:35 je me suis dit,
19:36 "Il faut que je continue à faire de la musique",
19:39 et toujours cette idée de pas avoir envie de faire des covers.
19:42 J'avais envie de me dire,
19:44 "Non, non, mais il faut que je continue à délivrer des trucs de moi."
19:47 Et je me suis dit, toujours la débrouillardise,
19:50 "Vas-y, si on fait un son comme ça, ça donne quoi ?"
19:54 Parce qu'au départ, j'ai appelé Wendi,
19:56 je lui ai dit, "Vas-y, ça te dit, on fait des freestyles ?"
19:58 Et il m'a répondu, vraiment, "Non."
20:01 Il m'a dit, "T'es prête pour une rappeuse ?"
20:03 Et je lui ai dit, "Bon, vas-y, du coup, on appelle ça des sons comme ça."
20:06 Parce qu'un freestyle, c'est ça, c'est un son comme ça.
20:09 "Vas-y, on va en faire des sons comme ça."
20:11 Et du coup, pour rigoler, on les a appelés comme ça, finalement.
20:13 Et le premier son s'appelle comme ça.
20:15 Et les clips, on les a fait aussi de la même manière.
20:18 On s'est dit, "Vas-y..." Et puis on balance.
20:20 Et puis on s'est dit, "Vas-y, on n'a pas la contrainte
20:22 "d'avoir une direction artistique forcément claire,
20:25 "on sort des sons."
20:27 Et voilà, dès qu'on avait une petite calme qui traînait,
20:31 on se dit, "Avec ça, qu'est-ce qu'on peut faire ?"
20:33 On a quoi à disposition ?
20:34 OK, comment on peut faire un petit clip sympa ?
20:38 Et voilà, on faisait tout nous-mêmes.
20:40 -Du coup, qu'est-ce que ça t'a fait de passer de clips
20:43 faits avec les moyens du bord
20:46 à des grosses équipes, du gros matos ?
20:48 -C'est un truc qui s'est fait au fur et à mesure,
20:52 parce que ça reste encore de la débourriardise,
20:56 même si, là, les caméras sont plus jolies.
20:58 Ça reste des gens qui ont des bons plans, tu vois, en vrai.
21:04 Donc ça donne l'impression que c'est grave produit et tout,
21:06 mais en vrai, c'est les mêmes personnes qui galèrent derrière.
21:08 C'est vraiment les mêmes.
21:10 Tu vois, c'est moi qui fais le café, je suis là, galère et tout.
21:14 Mais en fait, à force d'avoir sorti des clips toutes seules,
21:19 entre guillemets toutes seules,
21:20 parce que j'avais quand même des gens qui me suivaient,
21:22 mais vraiment des toutes petites équipes
21:23 avec vraiment les moyens du bord,
21:26 il y a des réalisateurs qui avaient bien aimé ce que je faisais,
21:30 et du coup, on a corréalé les clips après.
21:32 Donc eux, ils m'ont apporté un peu leur équipe à eux,
21:35 leur matos et tout,
21:36 et ça nous a permis de pouvoir faire des choses un peu plus grandes,
21:40 de rêver un peu plus grands.
21:42 -Il y a une phrase que t'aimes bien dire,
21:44 c'est "OK d'être KO",
21:45 et tu joues déjà sur cette opposition avec ton nom sur Insta, etc.
21:49 Et je trouve que ça traduit quand même
21:51 une certaine transparence avec ton public,
21:54 où t'hésites pas à dire quand ça va pas.
21:55 Est-ce que pour toi, c'est important pour un artiste
21:57 d'être transparent sur ça, justement ?
22:00 -Dans la musique, ouais.
22:04 Dans la vie perso, c'est un peu plus compliqué,
22:08 parce que quand on voit un peu comment ça peut se passer
22:10 sur les réseaux sociaux,
22:12 la totale transparence,
22:13 je pense que ça peut devenir aussi hyper dangereux.
22:16 Donc pas mentir, mais pas tout dire non plus, je pense.
22:19 Mais dans l'art, dans une démarche artistique,
22:22 selon moi, oui, c'est hyper important d'être transparent
22:25 sur ses émotions, d'être honnête.
22:28 C'est comme ça que je le vis, moi.
22:30 -Et du coup, est-ce que faire de la musique,
22:31 c'est un moyen pour toi de préserver ta santé mentale
22:34 ou au contraire, ça te pèse encore plus ?
22:36 -C'est une très bonne question.
22:38 C'est une très bonne question.
22:40 La musique, pour moi, c'est être OK avec ses chaos.
22:42 C'est pouvoir passer à autre chose.
22:45 C'est faire du beau avec du moins beau.
22:47 Et donc, en ça, c'est cool,
22:50 mais ça reste quand même un métier de zanzan, tu vois.
22:53 Des fois, je me dis que si je faisais un métier plus simple,
22:56 quand même, je dormirais mieux le soir.
22:58 -Mais c'est pas ta passion. -Mais c'est ça.
23:00 Donc, je ferais un autre métier,
23:03 j'aurais peut-être pas été plus heureuse.
23:06 En fait, pour moi, c'est ça, être OK avec ses chaos,
23:08 c'est une sorte de...
23:10 C'est un truc qui tourne, en fait, pour moi.
23:12 On est chaos, on est OK.
23:14 Voilà, c'est la vie.
23:16 -Donc, logiquement, ton premier EP, il s'appelle "Chaos".
23:19 On a six titres dessus.
23:20 Ça fait presque un an qu'il est sorti aujourd'hui.
23:22 Quel bilan tu fais un peu de ce projet ?
23:25 -C'est un projet qui m'a...
23:29 J'ai grave évolué depuis ce projet.
23:31 J'avais besoin de le faire.
23:36 Au départ, je pensais pas l'appeler "Chaos", tu vois.
23:38 Je voulais le... Il fallait que je le crée.
23:41 Et en fait, il est venu comme ça.
23:44 Et j'ai essayé d'épingler un peu toutes les choses
23:49 qui me rendaient chaos, sans m'en rendre compte.
23:51 Et en fait, le truc qui revenait, c'est que, en fait, ouais, OK,
23:55 tout ça m'a mis chaos, et vas-y, ici, je passe à autre chose.
23:59 Donc je me suis dit, vas-y, j'affronte un peu tout ça.
24:02 Et...
24:04 Et voilà, ça a donné des chansons, ça a donné cette EP.
24:07 Et je me suis rendue compte que juste après...
24:10 En fait, ce qui était marrant, c'est que j'avais des thèmes
24:11 qui revenaient tout le temps, même dans ma vie de tous les jours,
24:14 tu vois, où je me disais...
24:16 J'arrivais pas à passer à autre chose dans mes relations amoureuses,
24:19 ma relation avec moi-même ou mes parents, peu importe.
24:22 Et...
24:24 Et à chaque fois que...
24:26 Dès lors que j'écrivais une chanson sur le thème qui me travaillait,
24:30 j'arrivais à passer à autre chose.
24:33 Et en fait, à un moment donné, on a fait plein de chansons,
24:36 il y en avait plein qui se traitaient du même thème,
24:41 et à un moment donné,
24:43 je commençais à faire des chansons beaucoup plus chill, tu vois.
24:46 Je me suis dit, ah, on est passé à autre chose, tiens.
24:49 Tu vois.
24:50 Je me suis dit, est-ce que là, je suis pas OK, maintenant ?
24:52 Ça y est ? Du coup, je...
24:54 Parce que les chansons n'ont plus rien à voir.
24:56 Elles sont toujours un peu mélancoliques,
24:58 mais elles sont plus aussi teintées de ce truc un peu dur, tu vois.
25:03 Et...
25:04 Et c'est là que cet espèce de thème d'être OK avec ses chaos
25:09 m'est venu un peu sur la tête.
25:10 Je me suis dit, ah, OK, c'est ça, la vie, en fait.
25:12 Dès que ça va pas, t'acceptes que ça va pas,
25:16 t'affrontes un peu le truc, et là, tu peux passer à autre chose.
25:19 Et d'ailleurs, le OK chaos, c'est un peu se faire face.
25:21 Quand tu regardes un chaos, K-O et OK,
25:26 il y a un côté un peu FM miroir, tu vois.
25:28 Et finalement, c'est se faire face, vraiment face à un miroir.
25:31 Tu te regardes dans le miroir, tu te dis "Ça va, ça va pas ?
25:33 Oui, non ?"
25:34 Et t'avances.
25:36 -Donc c'est un peu...
25:37 Ta musique, c'est un exitour, mais sans forcément te rendre compte,
25:40 ou ça te permet directement d'avancer après ?
25:42 -C'est ça, en fait. Je fais.
25:44 J'essaye de pas trop réfléchir,
25:46 de jamais me laisser surprendre par ce qu'il y a au fond, un peu.
25:50 Et puis après...
25:51 Et après, on essaie de voir comment on met ça
25:56 dans une oeuvre pour les autres, pour les gens.
26:00 Parce que l'idée, c'est que...
26:01 Moi, je trouve que la musique, c'est cool si c'est un peu égoïste au début,
26:05 mais il faut pas que ça reste égoïste.
26:08 Il faut qu'à bout d'un moment, ça puisse rencontrer des gens
26:10 et que les gens puissent comprendre ce que t'as à dire.
26:13 Donc ça reste quand même l'objectif, au final.
26:15 -J'ai remarqué que dans tes morceaux,
26:17 on retrouve souvent le champ lexical de l'espace,
26:20 donc les étoiles, la Lune, le Soleil, les comètes.
26:23 Est-ce que c'est volontaire de ta part ?
26:25 -Alors, c'était pas volontaire au départ.
26:28 Pareil, c'est venu assez naturellement.
26:30 J'ai tout un imaginaire qui s'est créé autour de ça.
26:34 Et en fait...
26:36 Tout a commencé avec une rupture.
26:40 En fait, j'ai eu une métaphore un peu cheloue de me dire...
26:45 "C'est fou, ce mec-là, il m'a quand même promis la Lune."
26:48 Et au final, je suis juste tombée de haut, en fait.
26:51 Et j'aimais bien cette idée, tu vois.
26:54 Donc j'en ai fait une chanson qui s'appelle "Apollo".
26:56 -Je ne décroche plus Depuis que je t'ai vue
26:59 Je veux la Lune Et tu le sais
27:02 Tout en la Lune Je ne sais plus
27:05 De que je vaux Et là où je vais
27:08 Je tombe de haut Je tombe de haut
27:11 Je tombe de haut Je tombe de haut
27:14 Ouais, je tombe de haut Je tombe de haut
27:17 Je tombe de haut Et tu le sais
27:20 -Et de me dire...
27:21 Un peu me dire "Vas-y, bébé, je te promets la Lune."
27:26 Et en fait, pas du tout.
27:27 D'ailleurs, les mecs qui te disent "je te promets la Lune",
27:28 c'est les plus gros enfumeurs, d'ailleurs.
27:30 Et ça m'a fait penser à la mission Apollo 13, tu vois.
27:32 Mission sur la Lune, et finalement, "Vas-y, on retourne sur Terre."
27:35 Et pour moi, une désillusion amoureuse,
27:38 on n'en meurt pas, a priori.
27:40 -Mais c'est toujours douloureux. -Mais c'est très douloureux.
27:43 Et moi, j'avais bien aimé un peu cette métaphore-là.
27:46 Et je me suis dit "Tiens, j'ai cru pendant longtemps
27:49 que mon objectif, c'était de viser la Lune,
27:51 qu'un homme me décroche la Lune pour moi,
27:53 alors qu'en fait, déjà, c'est pas le mec, mon objectif,
27:57 peut-être la Lune, mais pas le mec.
28:00 Et du coup, je vais la décrocher moi-même, pas grave."
28:02 Et l'idée, c'est que j'ai essayé de parler un peu de tout ça
28:07 dans mon EP avec Apollo, et dans "Tempo",
28:10 j'étais dans une...
28:12 Juste après cette rupture, j'ai vraiment fait cette introspection,
28:15 et je me suis dit "Tiens, qu'est-ce qui va pas ?"
28:19 Et si on essaie de comprendre...
28:21 *-De temps en temps, mon étoile sombre,
28:24 quand je passe mon temps à me morfondre.
28:29 De temps en temps, mon étoile sombre,
28:35 l'homme dans les noix, je m'en fais de l'eau.
28:40 Mais je m'éclipse enfin !
28:44 *-J'éclipse enfin !
28:47 Et quand on est un peu en dépression ou quoi,
28:51 il y a vraiment cette sensation d'immobilité,
28:53 et de voir le temps passer, d'être un peu derrière une fenêtre
28:56 et de regarder le temps passer, les jours passer,
28:58 et de se dire "Qu'est-ce que je fais ?"
29:02 Et j'aimais bien cette idée de pouvoir constater tout ça,
29:05 ce qui se passe derrière la fenêtre, tu vois,
29:09 alors qu'en fait, la tempête, elle est à l'intérieur.
29:11 Et tout ce champ lexical, en fait, de la météo, finalement, tu vois,
29:16 ça m'a grave inspirée.
29:18 -Donc déjà, dès la sortie, tu parlais d'une suite à cet EP.
29:23 Est-ce que tu peux nous en dire plus aujourd'hui ou pas encore ?
29:26 -Je peux en dire un petit peu, ouais.
29:28 C'est un double EP.
29:30 -OK.
29:31 -Donc le deuxième EP répond au premier.
29:34 Dis donc, on se demande comment il va s'appeler, le deuxième.
29:39 Mais ouais, l'idée, c'est de ne pas rester sur K.O., finalement.
29:43 On veut pas rester K.O.
29:45 On veut aller mieux.
29:46 -C'est l'idée, ouais. C'est cool, quand même.
29:49 -On est déjà à la fin de l'interview.
29:51 Donc je vais te demander, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite ?
29:54 -De faire un Bercy, un jour.
29:56 -On espère.
29:57 Et est-ce que tu pourrais poser une question aux internautes
30:01 pour qu'ils y répondent en commentaire ?
30:03 -Waouh ! Une question ?
30:05 -Ça peut être très général, sur ta musique, sur la vie en général,
30:08 quelque chose qui a rien à voir. -Waouh !
30:12 J'aimerais bien savoir comment les gens gèrent leur K.O.
30:15 Comment ils font, quand ils sont K.O. ?
30:17 -Très bonne question. Merci beaucoup, Coline.
30:20 -Merci à toi. Trop cool. -K.E.D.
30:22 -Au revoir.
30:23 ...

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