Emmanuel Macron en visite à Dunkerque au sujet de la réindustrialisation de la France

  • l’année dernière
Le Président de la République était à Dunkerque, ce vendredi 12 mai, pour annoncer la construction d’une nouvelle usine de fabrication de batteries électriques pour l’automobile.
Transcript
00:00 Alors d'abord, je suis heureux d'être dans votre usine
00:04 et je veux saluer l'ensemble des collaboratrices
00:06 et collaborateurs d'Aluminium Dunkerque qui sont là,
00:08 parce que les mois passés ont été difficiles
00:12 et le choc qu'on a subi, en particulier lié au prix de l'énergie,
00:15 a quand même mis en péril, à un moment donné, la production.
00:18 Vous avez tenu.
00:21 La France a fait le choix d'aider et on l'assume totalement.
00:24 Et c'est vrai que quand on entend parfois de manière abstraite
00:25 qu'on aide les entreprises,
00:27 c'est pour préserver l'outil de travail
00:29 dans les moments difficiles, ce qu'on a fait.
00:31 Et donc il y a eu une aide d'urgence du gouvernement,
00:34 et je le remercie, pour le redémarrage.
00:36 Et vous êtes quasiment reparti à la normale.
00:40 Et puis il se trouve qu'on est dans un site
00:41 dont on parlait aussi il y a quelques mois ensemble à l'Elysée
00:44 et qui est emblématique de la stratégie
00:46 que j'essayais d'expliquer hier et que je présentais aux Français,
00:49 cette accélération de la réindustrialisation
00:51 et de la réindustrialisation verte,
00:54 parce que vous êtes dans un site qui consomme beaucoup,
00:57 qui émet du CO2 et qui s'est engagé
01:00 sur une démarche de décarbonation,
01:03 et donc qui est au coeur de ce projet
01:05 des 50 grands sites industriels français
01:07 qu'on va décarboner.
01:08 C'est plusieurs milliards d'investissements.
01:11 Et vous êtes engagé dans de l'innovation,
01:13 dans du changement de pratique, et je vous en remercie.
01:15 C'est très important. Ce qui montre qu'au fond,
01:17 quand on résiste, quand on croit dans l'avenir
01:20 et qu'on innove, il n'y a aucune fatalité.
01:22 On peut réindustrialiser dans le pays
01:25 et on peut le faire de manière décarbonée,
01:28 respectueuse de la biodiversité et en créant des bons emplois.
01:32 Et c'est exactement la stratégie qu'on cherche à porter.
01:34 Alors cet écosystème de Dunkerque est emblématique de cela.
01:38 Je salue toutes celles et ceux qui sont là,
01:41 les Asco et ArcelorMittal qui sont présents,
01:45 AstraZeneca qui est là.
01:48 Et donc il y a tout un écosystème industriel
01:49 qui a su résister en temps de crise.
01:51 Et vous êtes d'ailleurs, vous aussi,
01:52 engagé sur la décarbonation.
01:54 C'est dans la même logique.
01:56 Il y a un écosystème qui est lié aussi au grand port maritime.
02:00 Et je veux vraiment saluer l'ensemble de ces équipes,
02:03 directeurs, mais l'ensemble aussi des docteurs, des salariés,
02:05 parce qu'il y a à la fois une infrastructure exemplaire
02:08 sur laquelle on investit, qui va embaucher
02:10 dans les prochaines années,
02:12 et qui est porteuse d'un dialogue social exemplaire
02:15 et extrêmement pacifié.
02:16 Je remercie les représentants syndicaux au présent
02:18 pour la qualité du dialogue social,
02:20 qui fait aussi que la place de Dunkerque
02:22 ait resté extraordinairement attractive
02:24 et est au fond un hub, si je puis dire, d'attractivité.
02:28 Le choix qu'on a fait d'investir dans l'énergie décarbonée,
02:32 les EPR, les deux EPR à Gravelines,
02:35 ce qui va renforcer encore cette attraction,
02:39 et puis au fond, toute cette stratégie électrique
02:42 qu'on a déployée ces dernières années en France,
02:44 dont les Hauts-de-France,
02:47 notre cher Nord-Pas-de-Calais, pour les anciens comme moi,
02:51 est emblématique.
02:52 Et au fond, on l'a ici,
02:55 les Toyota, des Renault, des Stellantis,
02:57 des Renault, d'accord,
03:00 mais je le prends entre plusieurs fidélités,
03:03 qui se sont mis sur l'électrique,
03:05 de ce qu'on a réussi à développer ensemble
03:07 avec Envision, Adue, Vercors, que je salue aussi à Dunkerque,
03:11 ACC, pour nos amis du Pas-de-Calais,
03:13 et donc il y a toute une vallée des batteries
03:17 et une stratégie du véhicule électrique,
03:20 et au fond, de l'électrification de nos pratiques,
03:22 qui va avec la décarbonation.
03:25 Et au fond, Dunkerque, et plus largement
03:27 ce qu'on fait à Dunkerque, Adue,
03:30 jusqu'à d'autres sites du Pas-de-Calais,
03:32 c'est exactement cette stratégie
03:34 qu'on décline sur d'autres bassins d'emploi,
03:36 et je pourrais vous citer l'Occitanie
03:39 ou la région lyonnaise ou autre, qui est,
03:41 on remet le turbo, on réindustrialise,
03:43 mais on ne fait pas de l'industrie d'hier, pas de nostalgie,
03:46 on fait une industrie qui est de très grande qualité,
03:50 très décarbonée, ce qui suppose d'investir plus
03:52 et d'avoir cette relation de confiance public-privé.
03:55 Le résultat de cette politique pour Dunkerque,
03:59 il est simple, et quelques chiffres en parlent,
04:02 Patrice va être content,
04:03 c'est le fruit de cette mobilisation collective,
04:06 et c'est l'ensemble du collectif,
04:11 ce sont les femmes et les hommes que vous êtes,
04:13 ce sont l'ensemble des métiers, des forces vives,
04:16 des forces économiques du bassin d'emploi et de la région,
04:20 ce sont vos élus, la communauté urbaine,
04:22 les maires, vos parlementaires, le département,
04:25 je salue le président qui est là aussi avec nous,
04:27 et c'est la région qui investit beaucoup,
04:29 mais cette équipe alliée avec l'Etat,
04:32 c'est des résultats très simples.
04:34 A Dunkerque, entre 2000 et 2020,
04:37 on avait détruit 6 000 emplois industriels.
04:41 On a d'ores et déjà signé,
04:44 sur la période 2022-2030,
04:47 la création de 16 000 emplois industriels.
04:50 Donc c'est pas simplement qu'on répare
04:52 la désindustrialisation subie,
04:54 c'est que d'ici à la fin de la décennie,
04:56 on aura plus industrialisé le bassin d'emploi
04:59 que ce qu'il y avait, au fond, avant le décrochage
05:03 des années 2000.
05:04 Et c'est emblématique de ce qu'on est en train de faire
05:05 à l'échelle du pays.
05:07 Je citais hier un chiffre très simple.
05:10 On a désindustrialisé massivement depuis le milieu des années 70.
05:14 Ca s'est accéléré après la crise financière.
05:17 En France, on a vu 600 usines disparaître
05:20 entre 2008 et 2016.
05:23 Depuis 2017, on en a recréé 300, net.
05:27 A la fin de 2027, on aura effacé
05:32 la destruction liée à la crise financière et après.
05:36 Donc on repart à marche forcée avec une stratégie.
05:39 Et cette stratégie, elle est simple,
05:41 c'est la compétitivité, l'innovation,
05:43 les territoires et l'Europe.
05:45 La compétitivité, c'est au fond toutes les réformes
05:48 qui ne sont pas très populaires.
05:50 Mais il faut les faire. Et je le dis,
05:52 c'est pour ça que je les défends,
05:53 moi, je tiens le même langage un peu partout.
05:55 Mais au fond, pourquoi on n'arrivait pas à industrialiser ?
05:57 Parce que, je dirais, on déplorait des conséquences
06:01 dont on chérissait les causes.
06:03 Et on disait, on veut réindustrialiser,
06:04 mais on ne voulait jamais faire les réformes qui vont avec.
06:06 Or, on avait un des droits du travail
06:09 les plus incertains et les plus compliqués d'Europe.
06:10 On a fait les changements sur le droit du travail en 2017
06:14 avec nos fameuses ordonnances travail.
06:18 C'est plus simple, ça marche, on crée plus d'emplois.
06:20 Le travail était trop cher, on a baissé les cotisations,
06:22 on a aussi baissé les impôts des salariés,
06:24 on a supprimé la taxe d'habitation, l'IR, etc.
06:28 4 milliards.
06:29 Et puis on a baissé le coût du capital,
06:31 on a baissé l'impôt sur les sociétés,
06:33 puis on a fait cette fameuse flat tax.
06:34 On m'a dit, vous faites des cadeaux aux riches.
06:36 Non, on a fait des cadeaux aux investisseurs,
06:38 puisque les gens qui investissent payent beaucoup moins d'impôts.
06:40 A ma bilan des courses, ils investissent beaucoup plus.
06:43 Les résultats éclairent, ça fait 4 ans
06:45 que la France est le pays le plus attractif d'Europe.
06:48 Et puis on a investi sur les compétences,
06:50 un plan d'investissement des compétences avec les régions
06:52 de manière inédite, la réforme de l'apprentissage,
06:55 on est passé de 250 000 apprentis par an à plus d'800 000,
06:59 et on va arriver à 1 million.
07:01 Et donc, voilà, on a fait un ensemble, si vous voulez,
07:03 de réformes pour être plus compétitifs.
07:06 Et d'ailleurs, notre réforme des retraites,
07:07 qui est si impopulaire,
07:09 comme vous l'avez compris que j'assume,
07:11 elle va dans cet ensemble.
07:12 C'est que si on veut être compétitifs,
07:13 on doit travailler un peu plus.
07:15 Et quand on regarde la France,
07:17 on travaille moins que les copains en Europe.
07:19 Et c'est simple, vous prenez le produit intérieur brut
07:21 par habitant entre l'Allemagne et la France,
07:24 il y a 10 points d'écart.
07:25 C'est lié à quoi ? Au fait qu'on a plus des industrialisés
07:28 et qu'au fond, on rentre plus tard dans le marché du travail,
07:30 on en sort plus tôt et on a moins d'heures travaillées par an.
07:33 Eh bien, on a créé les souplesses,
07:35 et puis on fait un peu d'effort collectif
07:36 pour travailler plus tard, et on va aider les jeunes
07:37 à rentrer plus tôt.
07:39 Si on ne fait pas tout ça, on ne pourra pas réindustrialiser,
07:41 eh bien, on est en train collectivement de le faire.
07:44 A côté de ça, on a investi massivement
07:46 dans les territoires d'industrie,
07:48 Dunkerque en fait partie, 149 France entière,
07:51 ce qui nous a permis de créer des emplois industriels
07:53 dans toute la France.
07:54 Pendant le Covid, on a fait France Relance,
07:56 enfin, dès la sortie de Covid,
07:58 plusieurs milliards et surtout plusieurs dizaines de milliers
08:01 d'emplois industriels recréés.
08:03 On a fait 90 000 emplois industriels recréés
08:05 en sortie de crise.
08:07 Et puis, maintenant, France 2030,
08:09 pour se projeter sur les nouveaux métiers
08:11 qui vont de la pharma à l'électrification des pratiques,
08:16 etc., etc., beaucoup de métiers qui touchent
08:18 absolument tout ce que vous avez.
08:20 Donc, on a territorialisé cette politique,
08:23 et on a joué avec les villes, avec les régions
08:25 pour investir massivement,
08:27 et des start-up aux grands groupes internationaux
08:29 en mettent partout.
08:31 Je dis des choses très simples.
08:32 Choose France, c'est la 6e édition,
08:34 on va passer les 10 milliards d'investissements lundi.
08:37 75%, c'est dans des villes moyennes de province.
08:40 Et puis, enfin, l'Europe,
08:44 c'est qu'on a boosté la politique industrielle européenne.
08:47 On a lancé des grandes politiques d'investissement,
08:49 50 milliards, on en a, nous, beaucoup profité,
08:52 dans les semi-conducteurs, par exemple, du côté de Grenoble,
08:54 dont on a besoin pour fabriquer vos voitures, on le sait bien.
08:58 Vous ne pouvez pas sortir une voiture de vos sites,
08:59 qu'il s'agisse de Valenciennes,
09:03 qu'il s'agisse de Douai ou d'ailleurs.
09:06 Il faut des semi-conducteurs,
09:07 on s'est mis en situation d'en produire plus,
09:09 on va doubler les capacités,
09:11 et on a ainsi mobilisé l'Europe sur l'hydrogène,
09:15 sur le semi-conducteur, pour nous donner des financements
09:18 et pour booster les choses.
09:19 On a bâti une politique industrielle
09:21 pour, au fond, être compétitif par rapport à la Chine
09:24 et aux Etats-Unis d'Amérique.
09:25 Donc les résultats que je vous donne sur Dunkerque
09:28 et France entière, ils ne sont pas le fruit du hasard,
09:30 ils sont le fruit de notre mobilisation collective.
09:34 Et ici, vous l'avez tout particulièrement
09:36 je dirais bien décliné,
09:39 parce qu'il y avait un bon terrain de départ,
09:42 un port, je le disais, qui marche bien, de l'énergie.
09:45 On a bien préparé les friches industrielles
09:47 et on a bien su les faire pivoter,
09:49 et il y a eu une très bonne dynamique collective
09:50 et de coopération entre les acteurs.
09:53 Et c'est ce qui fait, et c'est au fond,
09:54 au-delà du constat des félicitations pour le passé,
09:57 la 2e raison de ma présence,
09:59 c'est qu'on va aller plus loin et plus fort.
10:02 Hier, je disais, on va accélérer,
10:04 et je donnais la stratégie pour le pays.
10:06 Eh bien, la 1re illustration sur le terrain,
10:08 je voulais la donner à Dunkerque,
10:10 parce qu'on a de très grandes annonces
10:13 à faire aujourd'hui parmi vous,
10:15 qui sont le fruit du travail de toutes les équipes,
10:16 et surtout de partenaires qui tiennent leur parole
10:20 et nous font confiance.
10:22 Et puis, si j'ose dire,
10:24 le fruit de votre travail collectif,
10:27 parce que c'est par votre capacité à avoir, en quelque sorte,
10:30 à donner ce visage, cette image, à avoir ces résultats,
10:34 qu'on arrive à attirer d'autres investisseurs.
10:36 Et donc, c'est pour ça que je voulais le faire parmi vous,
10:37 en vous en remerciant.
10:39 La 1re bonne nouvelle, la plus importante, la plus grosse,
10:42 c'est Prologium.
10:43 Le CEO est là, M. Yang, et je veux vous remercier.
10:46 On peut l'applaudir.
10:48 Il est où, M. Yang ?
10:49 (Applaudissements)
10:51 (...)
10:56 Il est là, derrière. On se retrouvera après
10:58 au bâtiment de la communauté urbaine.
11:00 Alors, Prologium est un très grand groupe asiatique
11:02 avec des investisseurs de toute la région,
11:04 basé à Taïwan.
11:06 Et il fait donc des gigafactories de batteries.
11:10 Merci, le voilà, avec M. Norman,
11:13 qui est le Français de l'équipe.
11:14 Ils ont fait un boulot formidable.
11:16 (Applaudissements)
11:18 (...)
11:23 Il y a un an, j'étais à ses côtés à Versailles.
11:26 Il me montrait sa technique de batterie, très innovante.
11:30 Et il a pris l'engagement, vous avez pris l'engagement
11:32 à ses côtés, de regarder la France.
11:34 Il y a eu un an de travail, et nous voilà,
11:36 et Prologium annonce
11:38 5 milliards 200 millions d'euros d'investissements
11:42 sur Dunkerque, ce qui va permettre de créer
11:45 une immense usine de batteries électriques
11:48 et 3 000 emplois.
11:50 3 000 emplois.
11:52 Ca, c'est le fruit d'un travail collectif.
11:53 Il y a déjà eu des signatures avec plusieurs acteurs,
11:57 Renault, Mercedes, ACC,
11:59 et donc c'est aussi un travail avec, si je puis dire,
12:01 toutes des entreprises, pour certaines qui sont déjà
12:04 installées dans la région.
12:06 Et puis on vient de signer, par ailleurs,
12:08 ce qui est complémentaire,
12:10 avec une JV qui est faite entre XTC,
12:13 un autre groupe asiatique, et Orano,
12:16 un 2e investissement, cette fois-ci,
12:18 pour la production de matériaux de cathode
12:21 pour les batteries lithium.
12:23 Et donc XTC, Orano, c'est une JV
12:25 entre un acteur chinois que j'ai vu il y a quelques semaines
12:27 à Canton, quand vous me voyez parfois aller au bout du monde,
12:30 c'est pour défendre les couleurs, et j'étais avec eux.
12:33 On a mis le paquet ces dernières semaines.
12:35 Ils signent un accord. Ce sera 1,5 milliard d'euros
12:39 d'investissement encore à Dunkerque
12:41 pour 1 700 emplois juste à côté.
12:44 Vous êtes bien renseignés.
12:46 Et donc, eux, en plus, c'est très complémentaire
12:48 parce qu'ils produisent de l'amont
12:51 et ils vont nous permettre de sécuriser
12:54 dans la chaîne de valeur
12:55 l'amont de la production pour les batteries lithium.
12:58 Ces 2 annonces, vous le voyez,
13:00 ça ajoute aux 16 000 emplois qu'on avait déjà
13:04 quasiment 5 000 de plus.
13:06 Ce qui veut dire que, très largement
13:09 avant la fin de la décennie,
13:10 on aura 20 000 emplois industriels nouveaux
13:13 sur le bassin d'emploi de Dunkerque
13:16 grâce à ces 2 annonces du jour
13:18 et à cette mobilisation de toute l'équipe.
13:21 Donc ça, vous pouvez en être fiers.
13:23 Moi, j'en suis en tout cas très fier.
13:24 C'est un immense travail et je veux remercier, évidemment,
13:27 les investisseurs et toutes les équipes qui ont négocié
13:30 et remercié les collectivités.
13:32 Et donc, vous le voyez, tout ça est source d'espoir.
13:35 Et on va continuer de le faire et on va se donner les moyens
13:38 en allant plus vite et plus fort,
13:39 en continuant de baisser nos impôts de production,
13:42 la CVE qui pèse beaucoup sur les industriels,
13:46 en continuant d'avoir une stratégie de start-up.
13:49 Parfois, j'ai entendu les discours qui disaient
13:51 "Ce président-là, il croit dans les start-up,
13:52 "pas dans l'industrie."
13:54 Non, il ne faut rien comprendre au monde d'aujourd'hui.
13:57 D'ailleurs, vous l'avez démontré ici, à Dunkerque.
13:59 Les start-up sont industriels.
14:01 Vercors, c'est quoi ? C'est une start-up de la deep tech.
14:03 Elle est industrielle.
14:04 Et Vercors, ici, développe des milliers d'emplois industriels
14:07 et va en développer.
14:08 Et les start-up travaillent avec des grands groupes
14:09 et aident à les moderniser.
14:11 Et donc, on va continuer de développer cela
14:13 et de créer des emplois.
14:15 Et puis, on va maintenant, si je puis dire, mettre le paquet
14:18 et aller beaucoup plus loin sur les compétences et la formation,
14:22 qui est la mer des batailles, et j'ai besoin de vous tous.
14:26 Pourquoi ? Parce que derrière, il va falloir recruter.
14:28 Or, on a encore du chômage dans notre pays,
14:31 même si on l'a beaucoup baissé,
14:32 on a créé 1,7 million d'emplois ces 5 dernières années.
14:35 On a encore trop de chômage, on n'est pas au plein emploi.
14:38 On a des jeunes qui ont envie de se former,
14:40 il faut leur donner le goût des métiers industriels.
14:43 Donc, je vais avoir besoin de vous
14:44 pour la réforme de l'orientation
14:46 qu'on va systématiser dès la rentrée.
14:48 En classe de 5e, la journée avenir orientation,
14:51 il faut que les métiers d'avenir de l'industrie,
14:54 que nos consulaires qui sont ici présents,
14:56 y compris que nos artisans, nos industriels,
14:58 aillent dans les classes pour expliquer les métiers,
15:01 mais avec vous tous, avec les syndicats,
15:03 les organisations patronales
15:05 et l'ensemble des employeurs et des employés.
15:07 2, la réforme du lycée professionnel.
15:11 C'est une petite révolution, mais c'est 600 000 jeunes par an.
15:14 On va devoir adapter la carte des formations,
15:17 être beaucoup plus efficace pour lutter contre le décrochage
15:19 et démultiplier l'effort pour améliorer l'insertion.
15:22 Aujourd'hui, un tiers de nos jeunes
15:25 qui rentrent en lycée pro décrochent.
15:27 Simplement, 40% des jeunes qui sont en lycée pro
15:30 vont avoir un emploi à terme.
15:31 Pourquoi ? On ne met pas assez le paquet
15:33 pour lutter contre le décrochage,
15:35 et on a des formations qui ne correspondent plus aux besoins.
15:38 On va, d'ici la fin de l'année, changer les cartes.
15:40 J'ai besoin de vous tous pour qu'on y arrive.
15:44 Et puis, c'est la reconversion tout au long de la vie.
15:47 On a un très grand travail qui a été fait ici
15:49 au niveau du département avec toutes les collectivités
15:52 pour justement, et c'est au coeur de cette réforme France Travail,
15:54 aller chercher les bénéficiaires du RSA,
15:56 mieux les accompagner pour revenir vers des emplois.
15:59 On va devoir mettre de la formation
16:00 sur des chômeurs de longue durée,
16:01 des personnes qui sont très loin de l'emploi,
16:03 pour les faire revenir vers les métiers concrets,
16:06 et que ce soit des emplois industriels
16:07 ou des emplois de services qui y sont liés.
16:09 Mais cette bataille pour les compétences et la formation,
16:12 on va mettre le paquet.
16:14 Et puis, si on veut continuer à réussir
16:16 à attirer d'autres prologium, d'autres XTC au rhano,
16:18 et même faire ce qu'on leur a dit,
16:21 on va devoir aller plus vite et plus fort.
16:23 J'ai été interpellé par votre sénatrice
16:26 tout à l'heure sur ce sujet,
16:27 et je veux dire ici qu'au fond, et je finirai là-dessus,
16:31 ce qu'on va faire au-delà de ces annonces,
16:32 c'est accélérer avec ce projet de loi Industrie verte
16:35 qu'on lance. Qu'est-ce qui va nous permettre de faire ?
16:38 D'aller beaucoup plus vite sur les projets.
16:40 Au-delà de tout ce que j'ai dit, quel est notre ennemi ?
16:42 On est trop lent.
16:43 Quand on décide d'un investissement,
16:45 si on met un an et demi, deux ans à faire les procédures,
16:47 ça décourage tout le monde et ça augmente les coûts.
16:51 On va passer un texte,
16:52 et je compte sur les parlementaires
16:54 de toutes sensibilités pour nous y aider,
16:55 vous avez compris mon clin d'oeil à la responsabilité,
16:58 eh bien, on va passer un texte pour aller beaucoup plus vite
17:01 et garantir qu'un projet,
17:03 on donne toutes les autorisations en 9 mois.
17:05 On peut le faire.
17:06 Ca veut dire juste que l'Etat, les collectivités,
17:09 tout le monde, tous les ministères,
17:12 eh bien, ils font leur travail en parallèle
17:13 au lieu de le faire bout à bout.
17:15 Et on a une équipe projet qui s'occupe de tout régler.
17:18 Un, la garantie en 9 mois,
17:20 et pour les grands projets d'intérêt national,
17:21 même en moins de temps.
17:23 Deux, vous entendez parler, on dit,
17:26 on veut plus artificialiser les sols,
17:28 mais on veut ouvrir des usines.
17:30 On peut le faire, pourquoi ?
17:31 Parce que si on arrivait à nos objectifs
17:33 pour réindustrialiser le pays,
17:35 il nous faudrait, allez, 20, 25 000 hectares France entière.
17:39 Nous avons entre 90 000 et 150 000 hectares de friches.
17:43 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
17:44 Et vous avez très bien fait ça dans le Dunkerquois.
17:48 C'est planifier la revitalisation et la reviabilisation
17:53 de nos friches industrielles.
17:54 Partout où on a des friches, n'attendons pas les projets.
17:57 On va investir pour dire on les reviabilise,
18:00 et clé en main, on les donne aux investisseurs.
18:03 Et donc, on va mettre 1 milliard d'euros
18:06 avec la Banque des territoires.
18:07 Ca va être piloté par la Banque des territoires,
18:09 la Caisse des dépôts et la Mission France 2030.
18:11 Et on va viabiliser partout où il y a des friches qui existent
18:15 ces sites France 2030 qui vont nous permettre
18:17 d'atteindre nos objectifs.
18:19 En parallèle de ça et de cette accélération,
18:22 on va aussi essayer de rendre l'Europe et la France
18:26 un peu plus cohérentes, et je terminerai là-dessus.
18:28 Et ça touche tout à fait vos secteurs.
18:30 Cohérente comment ?
18:32 C'est simple, on va continuer de mettre de l'argent
18:34 pour aider à développer la transition,
18:37 mais on va plutôt la cibler sur ce qui est fait en Europe.
18:40 Et donc, c'est simple, aujourd'hui, on aide tout le monde
18:42 pour acheter des véhicules,
18:45 mais on ne regarde pas tellement où les véhicules sont faits.
18:47 On veut la conversion.
18:50 A partir du projet de loi Industrie verte
18:52 et de ce qu'on fera d'ici à la fin de l'année,
18:54 on va cibler nos aides
18:57 pour ce qui est à faible émission carbone,
19:00 c'est-à-dire les productions européennes.
19:02 Et on va aider les véhicules et les batteries
19:04 qui sont faites en Europe.
19:05 Et on va cibler cette aide.
19:07 C'est très important parce qu'il faut donner un booster
19:09 à notre production. On ne ferme pas la porte,
19:11 on ne devient pas protectionniste.
19:13 Mais ni le contribuable américain,
19:16 ni le contribuable chinois
19:18 ne financent les batteries qui sont faites en Europe.
19:20 Donc pourquoi on serait le seul espace au monde
19:23 qui met de l'argent du contribuable
19:24 pour donner une aide quand on achète non européen ?
19:27 On va arrêter de le faire.
19:29 Et donc nos aides et nos boosters, si je puis dire,
19:32 nos crédits, nos bonus,
19:33 on va les mettre sur des productions européennes
19:36 et aider beaucoup d'entre vous qui sont ici.
19:39 Et au fond, on va démontrer qu'on sait faire
19:43 de la réindustrialisation en faisant de l'écologie,
19:47 de la préservation du climat et de la biodiversité
19:50 et en développant notre souveraineté.
19:53 C'est aussi pour ça qu'on va demander les closes-miroirs
19:55 quand on négocie des accords à l'étranger.
19:57 Et c'est pour ça qu'hier, j'ai parlé d'une pause.
20:00 Certains ont voulu, ils cherchent des polémiques partout,
20:02 faire dire n'importe quoi en disant
20:04 qu'on voulait revenir sur ce qu'on a fait.
20:05 On a été les premiers à défendre le Green Deal,
20:08 tout ce qui est bon pour l'écologie.
20:09 Mais je dis maintenant, impliquons et allons au bout
20:11 de notre programme législatif avec la Commission,
20:14 mais n'en rajoutons pas plus, stabilité, mais réciprocité.
20:19 Parce qu'on doit demander à tous ceux qui importent chez nous
20:21 de faire la même chose.
20:22 Et en gros, moi, je préfère des usines
20:25 qui respectent nos normes européennes
20:27 qui sont les meilleures
20:28 plutôt que ceux qui veulent encore ajouter des normes
20:30 et toujours plus, mais sans avoir plus d'usines.
20:33 Ca ne me semble pas être une bonne option.
20:35 Et donc oui, ce que nous sommes en train de faire
20:38 et ce que Dunkerque démontre,
20:39 ce que vous démontrez chaque jour,
20:41 c'est qu'on peut réindustrialiser le pays,
20:43 être plus souverain en construisant
20:45 des solutions industrielles pour nous chez nous,
20:48 être plus respectueux du climat
20:50 et construire et créer des bons emplois pour tout le monde.
20:54 Parce que c'est ce que chacune et chacun veut.
20:56 C'est créer des emplois qui sont qualifiants,
20:58 pouvoir avoir une carrière qui monte,
20:59 avoir des emplois de qualité qui vont éviter, justement,
21:04 les troubles, l'usure professionnelle
21:07 et qui permettront à nos enfants d'avoir de l'espoir.
21:09 Et je suis fier ici de le dire dans un bassin d'emploi
21:12 qui avait vu pendant longtemps des usines fermées.
21:15 On est en train collectivement de démontrer qu'on en rouvre
21:19 et qu'on en rouvre pour faire de l'industrie,
21:21 qu'on en rouvre pour bâtir des véhicules,
21:24 des batteries, des solutions industrielles
21:26 pour notre pays et qu'on va exporter.
21:29 Et que les emplois industriels qu'on crée,
21:31 ce seront des beaux et des bons emplois
21:33 dont on a envie pour nos enfants.
21:37 Tout ça, c'est une immense fierté.
21:38 C'est celle que vous portez
21:40 et c'est celle que je veux porter à vos côtés.
21:41 Vive la République et vive la France.
21:44 (Applaudissements)
21:46 (...)
21:50 [SILENCE]

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