Mercredi 17 mai 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Valentin Mestre (Président, Taxes Locales Consulting) et Gérard Lacorde (expert en fiscalité locale, Taxes Locales Consulting)
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00:05 Le Grand Entretien avec Valentin Mastre qui est président et Gérard Lacorde qui est expert en fiscalité locale pour une société qui s'appelle Tax Local Consulting.
00:14 Bonjour à vous deux.
00:15 Bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 On comprend déjà dans le titre de quoi il s'agit.
00:18 Bien sûr, Tax Local Consulting, on fait diminuer les taxes foncières et CFE des entreprises.
00:24 Alors vous allez nous expliquer comment vous faites parce que je pense que ça fait rêver beaucoup de monde.
00:28 Quelle est l'histoire de la société ? C'est une société familiale ?
00:30 Oui, c'est une société familiale et c'est pour ça que je suis venu avec mon beau-père qui est notre expert.
00:35 En fait, en 1998, Gérard après avoir été PDG d'une usine de charcuterie artisanale en Picardie, il s'est redirigé vers son domaine de prédilection qui est l'expertise.
00:45 Et il a été formé avec un ancien inspecteur des impôts.
00:48 Absolument.
00:49 C'est un ancien inspecteur des impôts, ça rassure.
00:52 Il a démarré sa société qui a très bien fonctionné et qu'il a revendu en 2017.
00:57 Et moi, en 2019, j'ai été formé, toute ma jeunesse par Gérard.
01:01 C'était une formation continue dans ce domaine.
01:04 Et en 2019, je me suis lancé en tant qu'auto-entrepreneur d'abord.
01:07 Et c'est vrai que je suis tombé dans une période de Covid où on a pu aider de nombreuses entreprises à leur apporter de la trésorerie.
01:13 C'était une période assez particulière et qui m'a lancé un peu plus rapidement dans cette activité.
01:20 Et en 2022, on a décidé de se constituer une équipe.
01:25 Gérard, pensant être parti à la retraite, est remonté dans le navire.
01:30 Et on est reparti ensemble pour faire cette société de taxe local consultant.
01:34 Alors, vous êtes à la tête de la société.
01:36 Vous, vous êtes ?
01:37 Moi, je suis consultant de qualité locale.
01:40 Et mon travail consiste en fait à étudier le bien-fonder des valeurs locatives,
01:46 les sociétés qui me sont présentées par Valentin et son équipe.
01:50 Alors, quel service proposez-vous ?
01:52 Alors, on propose le fait d'étudier le bien-fonder de la valeur locative cadastrale.
01:58 Et il y a beaucoup d'erreurs qui sont convises.
02:00 Ah bon ?
02:01 Et oui. Et il y a deux types d'erreurs.
02:03 Nous sommes dans un système déclaratif.
02:05 En réalité, à l'origine, lorsque quelqu'un va construire un bâtiment,
02:09 c'est lui-même qui va donner les informations au centre des impôts fonciers.
02:14 À partir de ces informations, l'inspecteur qui va recevoir ces informations,
02:18 il va aller rechercher le local qui va lui correspondre le plus.
02:23 Et ensuite, il va déterminer une valeur locative.
02:26 Sauf que le contribuable n'est pas forcément au fait de la fiscalité locale.
02:31 Et parfois, il se tombe dans ces déclarations.
02:33 Ça, c'est la première source d'erreur.
02:35 La deuxième source d'erreur, elle provient elle-même des impôts.
02:39 C'est-à-dire que lorsque l'inspecteur ou le contrôleur va recevoir des informations du contribuable,
02:47 il ne va pas forcément avoir le temps de les interpréter, d'aller rechercher tout ce qu'il faut
02:52 pour calculer la bonne valeur locative.
02:56 Je vous explique très rapidement.
02:58 Il y a une valeur locative, ça se calcule de la manière suivante.
03:02 C'est une surface pondérée, multipliée par une valeur locative.
03:07 C'est-à-dire un prix au mètre carré.
03:09 Et ce prix au mètre carré, on va aller le rechercher dans des procès-verbaux communaux, on appelle ça,
03:15 qui ont été établis en 1970, ce n'est pas d'aujourd'hui, vous voyez.
03:19 Et ces procès-verbaux contiennent un certain nombre de locotypes par catégorie.
03:26 Par exemple, il va y avoir un locotype pour un boucher, pour un charcutier,
03:30 pour une banque, pour des, qu'on appelle ça, des entrepôts, pour des cliniques, etc.
03:36 Parfois, certaines communautés, ou bien des communes, pardon, détiennent 600 locotypes différents.
03:43 Vous imaginez pour l'inspecteur, quand il reçoit un local, il doit aller rechercher quel est le bon locatype.
03:48 D'accord, alors qu'est-ce que vous proposez ?
03:50 Alors ce qu'on propose, c'est de vérifier les taxes financières et CFE des entreprises
03:54 et lorsqu'on trouve des erreurs, de faire une réclamation au centre des emplois financiers
03:58 pour demander le remboursement du trop versé.
04:00 Donc on a constaté qu'il y a plus de 70% des entreprises qui sont surimposées au niveau de leur taxe financière et CFE.
04:08 C'est un chiffre très élevé.
04:10 Il y a des gros écarts, parfois des gros écarts ?
04:13 Oui, on a vu de tout, ça peut aller de 20 à 80, 90% de diminution.
04:17 Donc j'ai le souvenir d'une salle de sport qui était à 5 000 euros de taxe financière
04:23 et qui en fait était surimposée et qui est passée à 900 euros, suite à notre audite.
04:28 Alors c'est vous qui faites la démarche ?
04:30 Si par exemple je veux être client chez vous, qu'est-ce que je fais ?
04:33 Alors vous nous transférez votre avis d'imposition.
04:35 Une maison avec un peu de terrain autour, supposons.
04:37 Alors notre service c'est exclusivement pour les entreprises, les locaux professionnels.
04:41 Donc vous nous transférez votre avis d'imposition taxe financière, votre avis d'imposition CFE
04:46 et on se charge du reste, c'est-à-dire on demande les documents complémentaires à l'administration,
04:51 on fait notre audite et si on constate, si on détecte des erreurs, on fait la réclamation qu'on envoie à l'administration.
04:58 Voilà, et ensuite on valide les remboursements et on s'assure que la diminution soit prise en compte pour les années futures.
05:05 Donc vous vous dites, ça vaut tant ?
05:07 Voilà.
05:08 L'administration avait prévu un autre prix, donc après l'administration s'aligne sur votre…
05:13 L'administration vérifie nos arguments, bien sûr, ils ne vont pas juste prendre notre chiffre
05:18 et nous on fait des réclamations très complètes, avec des jurisprésences, etc.
05:23 L'administration vérifie, on leur donne le constat qu'on a fait
05:27 et ils dégrèvent et remboursent sur plusieurs années en arrière l'entreprise qui a payé, qui a trop versé.
05:35 Alors, ce qui est intéressant, je me permets d'intervenir à ce moment-là, c'est qu'en fait un local s'avise.
05:40 Vous avez un local qui a été construit par exemple il y a 45 ans,
05:44 45 ans après, il a peut-être plus du tout la même activité.
05:48 À l'intérieur, les choses ont changé.
05:50 Et à partir du moment où l'activité a changé, je vais vous donner un seul exemple, si je peux le faire.
05:56 Un jour, j'étais à Boulogne-sur-Mer et là j'ai audité un bâtiment,
06:01 en l'occurrence qui était occupé, exploité, par une société spécialisée dans les pare-brise.
06:08 En l'occurrence, il payait 18 000 euros par exemple de taxes financières
06:13 et quand je suis arrivé là-bas, j'ai constaté qu'à l'origine, c'était un marchand de vêtements de luxe qui occupait ces 600 m².
06:20 La taxe est passée de 18 000 à 3 000. C'est ça notre métier.
06:25 Alors, on va voir les chiffres de votre société avec Virginie Masse et on se retrouve juste après.
06:30 Créée en août 2021, l'entreprise Taxe Locale Consulting se base sur une expertise familiale de 23 années d'expérience.
06:38 Depuis sa création, la société spécialiste des taxes locales a audité 25 000 bâtiments
06:44 et 100 millions d'euros de dégrèvements ont été obtenus pour les clients.
06:48 Enfin, Taxe Locale Consulting a connu une belle progression de son chiffre d'affaires.
06:53 En 2021, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 50 000 euros et en 2022 de 380 000 euros.
07:00 Elle prévoit pour 2023 d'atteindre les 600 000 euros de chiffre d'affaires.
07:05 Donc vous avez une grosse progression en perspective, après ce que le dit Virginie.
07:08 Et voilà. Et comme je vous disais, c'est vrai qu'on a commencé durant la période du Covid et ensuite on a eu beaucoup de recommandations.
07:15 Donc c'est une grosse progression en perspective parce qu'on travaille pour des acteurs qui ont beaucoup de locaux.
07:22 Et on a eu des bons résultats parce qu'il y a beaucoup d'erreurs en France.
07:25 Comme je vous disais, il y a des milliers de bâtiments.
07:27 Donc il y a très peu d'experts qui sont capables de remettre en cause en fait une valeur locative.
07:33 Alors vous êtes basé sur Amiens ?
07:36 On agit sur toute la France et on a même des dossiers à La Réunion.
07:41 C'est vraiment à partir du moment où c'est sous la législation française, on peut agir.
07:49 À partir du moment où il y a une taxe financière, on peut agir.
07:52 Donc vos clients, ce sont des commerçants ?
07:54 Voilà, nos clients, ce sont des chaînes de magasins alimentaires, vestimentaires.
08:00 Ça peut être des garages, ça peut être des banques.
08:03 À partir du moment où une entreprise paye plus de 5 000 euros de taxe financière annuelle, on peut agir.
08:10 Voilà, ça peut être tous les secteurs d'activité.
08:14 Très bien. Et vous travaillez en famille ?
08:17 Oui, on travaille en famille. Donc j'ai ma sociée qui est Esther.
08:20 On a notre assistante de direction qui est Gwendoline, qui est ma sœur.
08:24 Donc on a Amauri et aussi Delamar Lierre qui travaillent avec nous, qui est en charge des audits terrain.
08:29 Donc on a tous été formés par Gérard.
08:33 Il me mâche le travail.
08:34 Voilà.
08:35 En fait, une fois que le travail a été mâché, il me file le bébé, on va dire ça comme ça.
08:41 Et moi, je vais étudier le bien-fondé de la valeur locative et des éléments qu'on a récoltés sur le terrain
08:49 au regard de la fiche de calcul qui a été émise par le Centre des impôts français.
08:54 C'est très important.
08:55 Et là, on va regarder s'il y a une différence.
08:57 Est-ce que les choses ont été bien prises en compte ?
09:00 Et notamment, bien sûr, l'article de loi, ils sont applicables pour tout le monde.
09:05 Et surtout la jurispondance aussi.
09:07 Il faut savoir qu'il y a énormément de décisions de jurispondance.
09:10 Et parfois, je ne vais pas accuser le cadavre.
09:14 Je sais que les inspecteurs sont débordés de travail.
09:16 Ils n'ont pas toujours le temps d'évaluer correctement.
09:20 Et donc, par exemple, il faut savoir qu'on a un article qui nous permet de faire baisser les valeurs locatives
09:30 d'une façon assez importante pour une raison simple.
09:32 C'est que votre local, par exemple, si c'est le vôtre, vous nous donnez un local à étudier,
09:37 doit correspondre exactement, point par point, au local auquel il est rattaché,
09:43 c'est-à-dire auquel il fait référence.
09:45 Et il doit être identique absolument en tout.
09:47 Il doit être identique dans sa dimension, il doit être identique dans sa situation,
09:51 il doit être identique dans son activité, il doit être identique dans sa grandeur.
09:56 Et tout ça, si ce n'est pas totalement identique, nous pouvons intervenir.
10:00 Et on intervient auprès du cadastre en disant "Regardez ce local-là",
10:04 c'est-à-dire notre local, le client de notre client, il est moins bien situé que celui-là,
10:10 il est plus grand, il n'a pas la même activité, etc.
10:13 En fait, nous, quand on fait un recours, on appelle ça un "contentio" auprès de l'administration.
10:18 Ce n'est pas le terme que nous aimons. Nous préférons un constat.
10:22 En réalité, nous faisons un constat, et c'est à partir de ce constat,
10:26 nous le soumettons à l'administration cadastrale.
10:28 Et c'est ce constat, l'administration va dire "Oui, ils ont raison",
10:31 et là, ils nous suivent, dans la totalité, ou parfois, elles nous disent
10:35 "Ah, là, vous nous demandez des choses, on est d'accord avec vous,
10:38 mais on ne va pas vous donner la totalité".
10:40 Donc, on appelle ça une "acceptation partielle".
10:42 Très bien. Quels sont les objectifs à court et moyen terme, de cette jeune société ?
10:46 Nos objectifs, c'est de travailler pour des chaînes reconnues.
10:49 C'est vrai que les chaînes payent de la taxe sociale et de la CFE,
10:52 et on peut agir sur ces deux taxes.
10:54 Donc, notre objectif aussi, à court terme, c'est de développer un nouveau service
10:58 qu'on propose depuis un mois, qui est la recherche d'économie sur les charges sociales.
11:02 Donc, on détecte si... C'est un peu la même démarche que la taxe sociale,
11:06 on détecte s'il y a des erreurs qui ont été commises sur les charges sociales,
11:09 et il y a un expert qui nous a rejoints pour faire justement les réclamations
11:13 pour récupérer le trop versé par les entreprises.
11:17 Et vous avez encore un troisième objectif ?
11:19 Oui, un troisième objectif, c'est en fait se spécialiser sur le crédit impôt recherche.
11:24 Parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont des dépenses
11:26 en recherche et développement, et il y a des choses qui sont organisées par l'État,
11:30 mais il faut faire les choses correctement, donc il y a un expert,
11:33 on est en train de faire un recrutement d'un expert sur le sujet,
11:36 sur le crédit impôt recherche.
11:37 Notre objectif, c'est vraiment de proposer trois domaines différents
11:41 qui sont au niveau du service, un petit peu la même démarche,
11:46 et on se fait rémunérer au résultat sur ces trois services.
11:49 Vos clients doivent être vos meilleurs ambassadeurs, non ?
11:51 Mais oui, bien sûr que oui.
11:53 Parce qu'il y a un pourcentage très fort de gens qui font... Vous me dites combien de pourcents ?
11:56 Alors sur la taxe sociale SFE, il y a 70% des entreprises qui sont surimposées.
11:59 Donc, souvent sans le savoir.
12:02 On arrive, on fait un constat, et ils reçoivent des dégrèvements.
12:05 C'est vrai qu'après, les recommandations vont...
12:07 J'ai même eu un client, pour vous donner une idée, il y avait 108 sites,
12:11 j'ai eu 106 dégrèvements.
12:12 Très bien.
12:13 Oui, c'est-à-dire, on était à 98%.
12:16 Gagné à être connu.
12:17 Non, ça dépend effectivement de l'activité.
12:21 Dans le domaine bancaire, on a eu beaucoup d'erreurs aussi, que nous avons constatées.
12:26 Notamment dernièrement sur un siège social régional, on a baissé la taxe de 50%.
12:32 Et ça fait 48 ans, pour vous donner une petite idée, que cette erreur existe.
12:37 Pour simplement vous donner un chiffre, ils ont simplement payé 12 millions de trop.
12:41 Ah oui.
12:42 Voilà.
12:43 Donc, voyez, notre travail consiste à ça, c'est d'éviter ce type d'erreur.
12:47 Merci beaucoup à vous deux.
12:48 Merci bien.
12:49 Avec plaisir.
12:50 Sous-titrage Société Radio-Canada
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