Invité à échanger lors de Soir Info WE, Abdel Boudjedir s'est exprimé sur la situation des arbitres dans le football amateur. Le président de la commission des arbitres de Paris estime que «tout ce qui est tenue, ça dérange» sur les terrains.
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00:00 Pour nous c'est vraiment une première puisqu'on a que 18 mois d'existence.
00:05 Mais devant l'hécatombe, on ne peut pas rester les bras croisés, c'est impossible.
00:11 Une hécatombe, vous nous dites. Aujourd'hui un arbitre amateur sur certaines rencontres.
00:15 C'est quoi la réalité ? C'est qu'il arrive le samedi, le dimanche, la boule au ventre sur le terrain ?
00:22 Tout à fait. J'ai deux cas concrets. J'ai un gamin, pour moi j'ai plus des gamins, de 30 ans.
00:28 Il s'est fait agresser il y a trois mois et il n'en a pas eu depuis. Donc aucun appel de nos dirigeants.
00:36 C'est moi qui prends les nouvelles régulièrement, qui procède de motiver.
00:40 Mais tout à l'heure encore, il y avait vos confrères de France 5, je crois qu'ils sont passés au district.
00:45 Encore une fois, le président, il parle des clubs.
00:48 C'est-à-dire que vous les arbitres, votre parole après une agression par exemple subie n'est pas entendue.
00:56 On entend davantage les clubs, en tout cas l'autorité qui vous régule ?
01:03 Tout à fait. Ça devient courant. Quand il y a une agression,
01:06 à la fois j'ai un jeune qui fait foot en sport étudiant d'arbitrage, je m'en occupe trois fois la semaine.
01:11 Il fait des rapports, il me dit "il n'aurait pas dû nous dire où".
01:16 Ça veut dire régulièrement les cartons, pardon les rapports des arbitres ne sont pas pris en compte.
01:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui un carton jaune, un carton rouge sur un terrain de foot amateur, ce n'est plus accepté ?
01:30 Il n'y a plus le respect de cette autorité, de votre corps d'arbitre ?
01:34 Si vous voulez, comme toute autorité, que ce soit nos collègues,
01:38 ce qu'on est quand même considéré comme service public avec la loi d'amour,
01:42 que ce soit la police, toutes les forces de l'ordre, tout ce qui est tenu, ça dérange.
01:48 C'est-à-dire que là…
01:51 Là c'est intéressant, on le rappelle, ce n'est qu'un jeu le football.
01:55 Cette montée de la violence sur les terrains, finalement pour vous c'est un peu le reflet de notre société ?
02:05 Tout à fait, tout à fait, je suis désolé.
02:08 Quand je jouais au foot, je me rappelle, j'ai grandi à le Fortville,
02:11 on se chipotait après les matchs, il y avait des copains de maison qui faisaient le phare d'en face,
02:15 mais ça arrêtait là, c'était vraiment que des mots.
02:17 Maintenant, c'est les agressions en courant et des menaces.
02:20 On appelle même les arbitres chez eux.
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