Laeticia Hallyday - Vie privée, vie publique - partie 3
Transcript
00:00 -Alors, j'ai demandé aussi à Johnny pourquoi c'était si important l'adoption de Jade.
00:07 -Moi, la petite Jade m'a changé toute ma vie parce que j'ai eu un fils. J'étais très jeune, j'ai eu un fils à 22 ans qui est David.
00:17 J'étais sur les routes perpétuellement, je ne l'ai pas vu grandir. Puis sa maman et moi on s'est séparés.
00:22 Et donc David, il est parti vivre avec sa maman à Los Angeles. Donc je le voyais pour les grandes vacances.
00:31 Vous allez le voir comme ça 15 jours. -Vous le regrettez ça ? -Oui, bien sûr que je le regrette. Je ne l'ai pas vu grandir chez moi.
00:36 Ça a été un manque toute ma vie. Ensuite, j'ai eu ma petite Laura. On s'est séparés avec la maman aussi.
00:44 Laura a vécu avec sa maman. Moi, j'étais toujours en train de partir aussi à droite, à gauche pour mon métier.
00:50 Donc je ne l'ai pas vu grandir dans la maison non plus. Donc ça a été un manque aussi. Là, maintenant, tout ce que je n'ai pas pu faire avec les autres, je le fais avec Jade.
00:58 Et je dois dire que depuis qu'on a notre petite Jade, un petit bout de sous, c'est vrai que moi, je me vis à complètement gâteux.
01:05 -Et c'est la première fois que vous êtes père à plein temps, c'est ça ? -Oui. -C'est ce que vous êtes en train de dire. -Oui, et très heureux de l'être.
01:12 -C'est pour elle, c'est pour Jade, c'est pour les enfants que vous arrêtez vos tournées l'année prochaine ?
01:18 -En quelque sorte, c'est pour être un peu plus avec ma famille, ne pas devoir partir sur les routes tout le temps.
01:24 Et puis... Bon, j'arrête mes tournées, j'arrête pas de chanter. Mais je crois que partir un an en tournée comme je le fais depuis des années et des années, ça éloigne un peu quand même.
01:35 J'ai envie de voir Jade grandir, et puis surtout si on adopte une autre petite, je veux la voir grandir aussi.
01:42 -Pour être avec eux tous. -Oui, je crois qu'on a besoin les uns des autres. On a besoin de... Disons qu'on a besoin de grandir ensemble.
01:51 -Vous avez le sentiment d'avoir grandi, d'être sorti justement de l'enfance ? -Oui, je crois que depuis que je vis avec Laetitia, je crois qu'en quelque sorte, j'ai pas vieilli, j'ai grandi.
02:02 -C'est fou ce qu'il dit. -Grandir ensemble. C'est aussi le sentiment que vous avez ? -Oui. Et puis Jade m'a permis de... -De devenir des vrais parents l'un et l'autre.
02:16 -Oui, et puis d'aller à l'essentiel des choses. -Il en parle souvent, vous saviez qu'il avait le sentiment comme ça d'être passé à ce point ? -Ah oui, bien sûr.
02:23 -On en parle des nuits entières. -À côté de ses enfants. -Ah oui, ça a été vraiment pour lui. -Parce qu'on sent, quand il en parle, cette nécessité de devenir père.
02:33 -Il n'a pas eu de modèle de père. -Non. -C'est ça, aussi ? -On revient toujours à son enfance. J'aurais jamais cru qu'il soit un père comme il est avec Jade.
02:44 -Il a un rapport avec sa fille incroyable. Il est le père qu'il a toujours rêvé d'être et qu'il a toujours rêvé d'avoir, aussi. -Oui, c'est ça qui est important. C'est une sorte de réconciliation.
02:58 -Avec Jade, il est très fusionnel et il comble des manques, aussi, avec elle qu'il a eues. -Et vous voulez d'autres enfants. Enfin, en tout cas, au moins un deuxième.
03:07 -Donc construire une vraie famille, tous les deux. -Ce dont j'ai toujours rêvé, en fait. Je suis née pour être une mère. -Mais vous dites toujours cela. -Oui, c'est ma vie.
03:18 -Et aussi, à travers l'unicef, je peux être une maman pour des enfants qui n'ont pas la chance d'avoir des mamans. Je suis un peu la maman de tous ces enfants.
03:28 -Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à ce que je pourrais faire. -Vous avez fait une croisade. C'est votre vie. -Oui, c'est ma vie. C'est le sens de ma vie.
03:37 -C'est inacceptable qu'un enfant n'ait pas accès aux médicaments dans ces pays qui souffrent. Vacciner un enfant dans les pays du tiers monde, c'est lui sauver la vie.
03:45 -Et c'est rien, un vaccin. L'éducation, c'est très important dans ces pays. Chaque enfant a besoin d'aller à l'école. Il y a 100 millions de filles qui ne vont pas à l'école dans le monde.
03:54 -Est-ce que vous comprenez quand vous agacez parce qu'on dit qu'elle est privilégiée ? -C'est justement parce que je suis privilégiée et que j'ai du temps pour donner aux autres.
04:07 -Et que j'ai de l'argent pour donner aux autres. Je veux aller voir ce qu'il reste à faire. Je veux dire aux gens, voilà, vous donnez. Mais il y a ça qui est fait.
04:14 -Il y a des écoles qui sont construites, il y a des puits qui sont construits, il y a des enfants qui vont être vaccinés. Donc moi, je suis habitée par ça. J'ai envie de défendre ça.
04:22 -Et si mon nom peut servir à ça, je le ferai. Mais j'en ai rien à faire de ce que pensent les gens. -Alors Laetitia, on voit bien à quoi sert cette médiatisation.
04:31 -En revanche, toute votre vie est filmée. Vous êtes toujours suivie par des caméras. C'est une chose que vous voulez ou c'est que vous ne pouvez pas y échapper ?
04:39 -C'est difficile. C'est difficile parce qu'en même temps, si on protège trop, on est parfois trop poursuivie parce que les gens veulent ce que vous n'avez pas donné.
04:49 -Donc du moment où on donne, c'est vrai qu'on est moins harcelée. Et ça nous arrange, finalement, d'avoir un pouvoir... Voilà, c'est un échange.
05:00 -Un échange, un arrangement qui vous va bien. -Ouais. Je crois que les Américains l'ont bien compris. En France, c'est plus compliqué. Mais nous, c'est comme ça.
05:07 -Et on n'a pas envie de vivre cachée. On n'a pas envie d'être suivie toute la journée par des paparazzis. -Et vous, comment vous le vivez, le fait d'être souvent accompagnée par des photographes ?
05:17 -Je ne fais plus attention. -Vous avez oublié. -Oui, j'oublie. Sinon, on devient parano. Il faut accepter. Et c'est la vie de mon mari. Je l'accepte.
05:26 -Et je suis là quand vous dites "c'est la vie de mon mari". Là, vous revenez, la femme au foyer, obéissante. -C'est un artiste, c'est quelqu'un qui accompagne.
05:36 -Mais parfois, vous vous rebellez. -Bien sûr. Mais pas sur ces choses-là. Je respecte son travail. Je respecte sa vie avec son public. Je respecte sa vie de Johnny Hallyday.
05:50 -Mais dans l'univers et dans l'entourage de Johnny, vous vous êtes fait des amis ? -Oui. Bien sûr, je me suis fait ma vie à moi, personnelle, avec mes amis.
06:04 -J'avais besoin de ça. Moi, qui étais toujours très silencieuse et qui partageais pas beaucoup de choses, finalement, puisque je gardais toujours les choses pour moi.
06:11 -J'étais assez solitaire, en fait. Et j'ai réussi à construire des belles histoires d'amitié. Mais ça m'a pris du temps.
06:19 -On va retrouver tout de suite quelqu'un dont vous êtes très, très proche. -Oui. Avec qui je partage beaucoup de jardins secrets.