Soir Info Week-End du 13/05/2023

  • l’année dernière
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour ce soir info week-end.
00:03 Une heure d'actualité, retour sur toutes les informations fortes de la journée avec au sommaire ce soir la justice qui suspend l'interdiction d'une manifestation de main du mouvement royaliste Action Française par la préfecture de police de Paris.
00:17 Plus tôt dans la journée, le tribunal administratif avait autorisé la tenue d'un colloque du même mouvement.
00:22 Une interdiction avait été demandée par le ministère de l'Intérieur comme pour d'autres manifestations de l'ultra-droite prévues ce week-end.
00:29 Des étudiants menacés de mort dans des tags sur le campus de Grenoble.
00:34 Deux membres du syndicat de droite unis visés en cause leur opposition à la mesure du disaméliorable voulu par d'autres pour valider leur année.
00:42 Les victimes dénoncent l'impunité des auteurs, l'université, un acte contraire aux valeurs de la République.
00:47 Saint-Brévin ou encore plus gresquant alors que les maires de nos communes sont de plus en plus visés.
00:55 La mairie de Longeville-sur-Mer en Vendée, cible de tir de chevrotine, défait lors du week-end du 8 mai, révélé aujourd'hui par la maire de la commune.
01:03 On y reviendra à 21h30.
01:06 Et pour décrypter l'information ce soir autour de ce plateau avec moi Gabriel Cluzel, directrice de la rédaction Boulevard Voltaire et l'écrivain Nathan Devers.
01:17 Bonsoir à tous les deux.
01:18 Bonsoir Olivier.
01:19 Merci de m'accompagner pour décrypter l'actualité du jour.
01:22 Et je vous propose de démarrer avec cette décision du tribunal administratif de Paris.
01:26 Dans la soirée, il a suspendu un arrêté de la préfecture de police interdisant une manifestation de l'organisation royaliste Action Française.
01:33 Demain matin, manifestation prévue dans la statue de Jeanne d'Arc.
01:37 Même décision ce matin, mais concernant cette fois un colloque du mouvement qui a finalement pu se tenir cet après-midi.
01:44 Voyez les précisions sur la décision concernant ce colloque avec Noémie Schultz.
01:48 Oui, le tribunal administratif de Paris avait été saisi dans le cadre d'un référé-liberté.
01:54 C'est une procédure d'urgence qu'en le requérant estime être en présence d'une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale de la part de l'État.
02:04 En l'espèce, il s'agissait de l'interdiction du colloque "La France en danger" organisé par le mouvement royaliste Action Française.
02:11 Il ne s'agissait donc pas d'une manifestation, mais bien d'une réunion.
02:16 Un droit qui est lui aussi inscrit dans la Constitution.
02:18 Alors dans son arrêté, le préfet de police de Paris avait notamment mis en avant le risque de violence et de troubles à l'ordre public en raison de la présence possible d'opposants à cette réunion.
02:29 Il avait aussi évoqué le risque d'incitation à la haine et à la discrimination.
02:33 Des arguments qui n'ont pas suffi pour le juge des référés.
02:37 Il n'a pas motivé sa décision. Il s'est contenté de suspendre l'arrêté de la préfecture.
02:42 Il a également condamné l'État à rembourser 1 500 euros, à payer 1 500 euros à l'association Restauration Nationale qui avait déposé le recours pour rembourser les frais de justice.
02:54 Et le colloque, eh bien, il a pu se tenir comme prévu à l'espace Charenton.
02:58 Et le tribunal, en revanche, rejetait le recours du groupe uscule et nationaliste d'Ivan Benedetti, qui contestait aussi l'interdiction d'un rassemblement au même moment, dimanche.
03:09 Autre manifestation interdite, un rassemblement de gilets jaunes. 62 personnes ont été verbalisées pour participation à une manifestation interdite.
03:17 Et puis la marche de la fierté française organisée par le mouvement Place d'Armes, qui regroupe notamment d'anciens militaires, dont ceux, on se souvient, qui avaient publié la lettre des généraux en avril 2021.
03:29 21 personnes verbalisées, place d'enfer roche, je crois, à Paris.
03:33 Le mouvement Place d'Armes, qui a déposé un référé, met dans un des lettres au cours. Le tribunal administratif n'a pu rendre sa décision.
03:39 L'organisateur Jean-Pierre Fabre Bernadèque, ancien capitaine de gendarmerie, a donné dans l'après-midi une conférence de presse. Écoutez.
03:47 Aujourd'hui, je suis triste, car mon pays n'est plus un pays libre, il est un pays où règne un despotisme sournois. Aujourd'hui, je suis triste, car nous ne sommes plus en 2023, mais en 1984,
04:05 l'année que décrit Orwell, avec le ministère de la vérité qui n'est que le ministère du mensonge. Car bien évidemment, nous ne sommes pas et ne serons jamais des nervis d'extrême droite.
04:15 Nous nous situons en dehors, d'ailleurs, du jeu politique. Aujourd'hui, je suis triste, car je pense à ces millions de soldats morts pour leur patrie depuis 800 ans,
04:28 que nous ne pourrons pas honorer par notre recueillement lors de notre marche. Aujourd'hui, je suis triste, car je pense à mes camarades anciens d'Afrique, de Bosnie, d'Afghanistan ou du Moyen-Orient,
04:42 qui se faisaient une joie de monter à Paris avec leur drapeau et leur décoration en souvenir des combats passés pour participer à la marche de la fierté française.
04:53 Aujourd'hui, je suis triste de voir qu'un ancien combattant ne pèse plus rien face à des enragés qui éructent leur haine de la France, mais à qui M. Darmanin a donné le droit de manifester.
05:08 Gabriel Cluzel, polémique autour de ces interdictions. Dans le cas du colloque de l'Action française, n'est-ce pas finalement un camouflet pour Gérald Darmanin ?
05:17 Oui, d'autant que finalement, le gouvernement a financé l'Action française. J'ai bien compris. Il va payer sa cotis.
05:22 1500 euros.
05:23 C'est ça. Bien sûr. C'était presque cousu de fil blanc. Les juristes disaient que ça n'allait pas tenir. Mais c'est quand même très inquiétant, d'une part, parce que ce gouvernement est affligé d'un astralisme divergent.
05:36 C'est-à-dire que les Black Blocs et l'ultra-gauche dévastent nos grandes métropoles depuis des semaines. Et puisque c'est comme ça, on va taper sur l'ultra-droite.
05:47 Et puis l'argument utilisé, l'un des arguments utilisés par Gérald Darmanin, qui consiste à dire qu'on va interdire les manifestations d'ultra-droite et d'extrême-droite.
05:57 Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est très élastique aujourd'hui. L'extrême-droite, ça va très loin aujourd'hui pour la France insoumise, tout ce qui est à droite de Jean-Luc Mélenchon et d'extrême-droite.
06:04 On ne sait pas très bien ce que ça veut dire. Ça peut aller très loin. Donc il dit quoi, Gérald Darmanin ? Il dit que finalement, le principe, ce sera l'interdiction et l'autorisation, si la justice en décide ainsi.
06:18 C'est exactement l'inverse de la liberté fondamentale de manifester, qui doit être un principe et l'interdiction, une exception.
06:25 Nathan Devers, pourquoi multiplier les arrêtés d'interdiction qui ont plus de chances d'aboutir finalement ? On le savait d'avance concernant l'action française. En tout cas, beaucoup le prédisaient. Comment vous l'expliquez ? Un coup politique ?
06:37 Oui, mais quand il y a eu la semaine dernière cette manifestation, on a vu en plein Paris des gens avec des croix celtiques, des slogans racistes, des visages cagoulés, etc.
06:45 Il y a eu une indignation qui a été, me semble-t-il à juste titre, qui portait sur le fait que le gouvernement, ces dernières semaines, avait quand même multiplié les tentatives d'interdire des manifestations qui émanaient de la gauche.
06:54 Pas nécessairement d'ailleurs toujours de l'extrême gauche, des manifestations syndicales, etc. On se souvient qu'il y a eu plein de manifestations interdites, ou en tout cas avec des tentatives d'interdiction retoquées par la justice,
07:04 et que le gouvernement n'avait manifestement rien fait contre des manifestations qui venaient de l'extrême droite. Donc à partir de là, si vous voulez, cette indignation, me semble-t-il, sur ce deux poids deux mesures,
07:13 était légitime. Et sur le deux poids deux mesures aussi parfois de discours, quand il y a des Black Blocs, des gens qui peuvent dire "il faut interdire les Black Blocs, il faut tout faire pour les empêcher de manifester",
07:22 et quand il s'agit de l'extrême droite, d'invoquer les libertés publiques. Donc je pense qu'il y avait cette géométrie variable de la part du gouvernement et de la part de certains aussi observateurs,
07:29 et qu'à partir de là, le gouvernement s'est senti obligé, parce qu'il y a eu une pression en face de gens qui ont été très indignés, d'agir de la même manière.
07:36 Alors ensuite, ça peut questionner, dans un état de droit notamment, le concept de trouble à l'ordre public juridiquement est un concept très flou, quand il n'est pas caractérisé, il peut y avoir la question de la dignité humaine,
07:45 vous voyez, c'est complexe juridiquement, mais en tout cas, ce que je regrette dans le débat souvent, c'est cette manière d'avoir des doubles standards quand il s'agit des uns ou des autres, de la gauche ou de la droite, ou de l'extrême gauche ou de l'extrême droite.
07:57 Dans l'actualité également, ces derniers jours, vous voulez répondre ? Allez-y, allez, un mot et on va avancer.
08:03 Pardon, mais la différence entre les deux mouvements, certes c'était deux manifestations cagoulées, une d'ultra gauche, une d'ultra droite, si on parle des Black Blocs et de la manifestation samedi du GUD,
08:13 les manifestations de l'ultra gauche dévastent sur leur passage, pas la manifestation d'ultra droite. Par ailleurs, je serais intéressée de savoir, c'est quoi les slogans racistes qui ont été entendus samedi à cette manifestation ?
08:23 Écoutez, là je ne vais pas vous les citer de mémoire, mais il y a eu des slogans, on sait qu'il y a eu des slogans qui étaient des slogans racistes, il y a eu des croix qui étaient des croix celtiques,
08:32 donc si vous voulez, je pense que le fait qu'il y ait des abribus cassés, moi je ne soutiens pas du tout ça, mais ce n'est pas le seul critère de la violence et du danger en politique,
08:44 ce n'est pas seulement le fait qu'il puisse y avoir des abribus cassés, ce qui ne veut pas dire que c'est bien de casser des abribus, mais que ce n'est pas le seul critère.
08:50 Vous ne pouvez pas me donner le slogan raciste ?
08:52 Je vous cite de mémoire, c'était le soleil.
08:54 En tout cas, on aura l'occasion, bien évidemment, de débattre autour de ce plateau, notamment sur notre antenne, demain, on vous le rappelle, avec ce colloque autorisé demain,
09:05 de l'action française et cette manifestation demain.
09:08 Au cœur de l'actualité également ces derniers jours, l'université française, alors après la conférence sur l'antrisme islamiste suspendu puis reporté à la Sorbonne,
09:16 ou encore l'examen en écriture inclusive à Lyon 2, ces menaces de mort à l'université de Grenoble.
09:22 Deux étudiants de l'Uni ont été visés par un tag découvert vendredi sur la façade de l'établissement.
09:28 Au cœur des tensions, le 10 améliorable voulu par les étudiants auxquels le syndicat de l'Uni s'oppose.
09:34 Voyez ce sujet de Maxime Lavandier.
09:36 Un tag qui appelle au meurtre.
09:39 Découvert vendredi sur la façade de l'université de Grenoble Alpes,
09:42 ils visent deux membres de l'union nationale interuniversitaire qui s'opposent à la mesure du 10 améliorable voulu par certains étudiants pour valider leur année.
09:50 Nous on s'est frontalement opposés au 10 améliorable parce qu'on sait que c'est une mesure qui est anti-méritocratique
09:58 et une mesure qui amènerait juste à une chute, même pas une baisse, mais une réelle chute de niveau général à l'université.
10:03 Des menaces et des intimidations récurrentes pour le syndicat et une justice qui selon eux n'est pas dissuasive.
10:09 Il y a un an par exemple les antifas ont agressé plusieurs de nos militants,
10:13 une justice qui n'a pas été efficace et qui a condamné les antifas à seulement 70 heures de travail d'intérêt général et 1000 euros d'amende.
10:22 On crée un sentiment d'impunité chez ces militants d'extrême gauche et par la suite ils peuvent se permettre d'aller toujours plus loin
10:29 et aujourd'hui d'appeler au meurtre de membres de l'Uni.
10:32 Dans un tweet, l'université de Grenoble condamne avec la plus grande fermeté ses menaces de mort
10:37 et affirme son attachement sans faille aux valeurs républicaines.
10:40 De leur côté, les deux personnes visées par les tags ont porté plainte contre X.
10:45 Alors Gabriel Cluzel, justement ces valeurs républicaines,
10:47 entre la conférence sur l'antrisme islamiste suspendue puis reportée, on en a parlé cette semaine,
10:52 l'examen en écriture inclusive à Lyon 2 et maintenant ces menaces de mort à l'université de Grenoble.
10:56 Est-ce que ces valeurs républicaines, dans tout cas, elles disparaissent des campus au nom d'idéologies imposées selon vous ?
11:03 Je ne sais pas très bien ce que c'est les valeurs républicaines,
11:05 mais j'ai l'impression que l'une d'entre elles pourrait s'appeler soumission aujourd'hui.
11:09 Je ne sais pas si ça peut être soumission à la peur, en l'occurrence pour l'intervention de cette chercheuse du CNRS.
11:16 Visiblement, aujourd'hui à l'université, on préfère faire intervenir Jean-Marc Rouillant,
11:20 université de Bordeaux, terroriste, condamné pour assassinat, qui trouve les terroristes du Bataclan courageux,
11:29 qu'une chercheuse du CNRS qui a écrit un bouquin tout à fait fouillé et étayé sur les frères musulmans.
11:34 Donc ça, c'est l'aspect peur sans doute et puis il y a l'aspect idéologique.
11:38 C'est vrai qu'aujourd'hui, les universités sont tenues par l'ultra-gauche.
11:40 C'est une réalité, elle se sent une telle impunité qu'elle se permet de mettre le non sur les murs.
11:44 Alors je vais vous dire, ce n'est pas nouveau.
11:45 Ce qui est nouveau, c'est qu'avec les réseaux sociaux, c'est des choses que l'on découvre et qui sont reprises par les médias.
11:49 Voyez, les réseaux sociaux, tout n'est pas jeté.
11:51 Le débat abyssal dans l'université française, Nathan Devers, c'est un réel signal d'alerte aujourd'hui pour notre pays ?
11:57 Des menaces de mort, c'est quelque chose qui ne doit jamais être négligé ou être considéré comme quelque chose d'indifférent.
12:05 Ce qui s'est passé ces dernières semaines dans les universités françaises, il faudrait voir au cas par cas pour chaque université.
12:10 Et ces derniers mois d'ailleurs, pendant la séquence de la mobilisation contre la réforme des retraites.
12:14 Moi, j'ai trouvé que c'était toujours extrêmement intéressant, ces expériences d'âgés, de blocage, etc.
12:18 Parce que c'est un lieu de discussion, et même pas tellement de blocage, mais surtout d'âgés.
12:21 C'est un lieu de discussion, de démocratisation entre les étudiants.
12:25 Ça peut être un lieu de formation politique pour le meilleur.
12:27 Ensuite, évidemment, comme dans toutes les expériences de démocratisation, surtout quand ça implique la jeunesse,
12:32 il peut y avoir des dangers, et qui sont en l'occurrence ici minoritaires.
12:35 On a pu avoir des cas dans telle ou telle université.
12:37 On peut ici voir des menaces de mort.
12:39 Et ça, c'est des phénomènes qu'il ne faut pas naturellement prendre à la légère et qui sont très graves.
12:43 Et qui, j'imagine, il y aura une enquête, ils vont être sanctionnés si on retrouve les personnes qui ont fait ça.
12:48 Maintenant, je ne pense pas qu'on puisse dire que les universités françaises seraient tenues par l'extrême gauche.
12:53 Pour deux raisons.
12:54 D'abord, parce que les universités françaises, encore une fois, il faut voir au cas par cas.
12:58 Il faut voir aussi, même dans chaque discipline, il peut y avoir des courants idéologiques qui ne sont pas les mêmes, etc.
13:02 Et que deuxièmement, il y a un pluralisme.
13:04 Ensuite, ça ne veut pas dire que...
13:06 On ne peut pas dire premièrement ni que tous les étudiants sont d'extrême gauche,
13:09 ni que tous les syndicats étudiants relèveraient de la gauche,
13:11 ni que la gauche aurait le monopole de la parole publique chez les étudiants dans l'université.
13:16 Je pense qu'il y a un champ universitaire qui est complexe, qui est diversifié, qui est pluriel.
13:20 Et encore une fois, qu'il faut penser les choses dans leur spécificité, université par université.
13:24 Je vous voyais sourire, Gabriel Cluzel.
13:26 Oui, alors les universités qui ne sont pas politisées aujourd'hui, ou moins politisées, on va dire,
13:30 c'est les universités scientifiques et les universités de médecine.
13:32 Mais toutes les universités de sciences humaines sont tenues par l'extrême gauche.
13:39 C'est une réalité, pardon, mais vous parlez d'exercice démocratique dans les AG,
13:42 il n'y a pas d'exercice démocratique, c'est la démocratie façon Staline.
13:45 Si vous levez le doigt en disant « je suis contre le blocage », ça va devenir compliqué pour vous.
13:51 Et ça, c'est quand même une réalité.
13:53 Vous vous rendez compte que même François Hollande a été interdit d'intervention dans une université
13:57 parce qu'il était trouvé trop à droite, vous voyez, ou le curseur émis.
14:01 Donc je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il y a une pluralité,
14:04 ni un apprentissage de la démocratie dans notre université.
14:06 Elle est aujourd'hui tenue par l'extrême gauche et c'est un fait.
14:11 Alors il y a quelques clampins militants de l'Uni ou de la cocarte qui essaient de survivre,
14:15 mais c'est quand même ultra compliqué.
14:17 Donnez-moi une université où finalement les étudiants de droite peuvent faire entendre leur voix.
14:22 Moi, je n'en connais pas en dehors de ces universités de sciences,
14:26 encore une fois, où on ne se mêle pas trop de politique.
14:28 Moi, écoutez, j'ai la chance d'enseigner dans une université en sciences humaines, en philosophie.
14:32 Ce que j'observe des étudiants avec qui je dialogue, je discute,
14:35 c'est que d'abord il y en a un grand nombre d'entre eux qui ne sont pas politisés.
14:37 Ensuite, ça ne veut pas dire que personne n'est politisé.
14:40 Et que ceux qui sont politisés le sont diversement.
14:42 Moi, je discute avec des étudiants, je vois bien, qui sont de toutes les opinions politiques
14:45 et qui s'expriment, que ce soit dans des discussions informelles,
14:48 dans des cafés, dans des moments de la vie étudiante,
14:50 que ce soit parfois dans des discussions qui relèvent d'une politisation étudiante,
14:53 qui s'expriment, toutes les opinions ont le droit d'exister.
14:55 C'est pour ça que je dis que je pense qu'il faut voir les choses dans leur singularité.
14:57 Ce que vous citiez sur l'interdiction,
14:59 le fait qu'on ait empêché François Hollande de s'exprimer, je crois, à Lille,
15:02 ça, évidemment, c'est scandaleux.
15:03 Et puis, on pourrait prendre d'autres exemples.
15:04 Mais je pense qu'il faut voir vraiment au cas par cas
15:06 et que c'est dommage de généraliser dans ces cas-là.
15:07 Cette question, à présent, également, dans l'actualité,
15:11 faut-il faire une pause dans la réglementation environnementale européenne
15:15 pour faciliter la réindustrialisation du pays ?
15:18 En somme, moins de contraintes pour concurrencer les pays
15:21 qui sont moins regardants sur les normes environnementales.
15:23 C'est en tout cas la volonté du chef de l'État,
15:25 alors qu'il parle de la réindustrialisation de la France
15:27 comme la mère de toutes les batailles.
15:29 On écoute Emmanuel Macron.
15:30 Au fond, je pense que ce que nous sommes en train de faire
15:34 et que nous devons intensifier,
15:36 c'est d'assumer le fait qu'on veut pas simplement être un marché vert,
15:42 mais produire vert sur notre sol.
15:45 Et donc, nous, on a déjà passé beaucoup de réglementations en européen,
15:50 plus que tous les voisins.
15:52 On est devant, en termes réglementaires,
15:53 les Américains, les Chinois ou toute autre puissance au monde.
15:56 On s'est donné les objectifs 2050-2030 pour décarboner,
16:00 réduire les phytos, etc.
16:02 Moi, j'appelle à la pause réglementaire européenne.
16:04 Maintenant, il faut qu'on exécute.
16:06 Il ne faut pas qu'on fasse de nouveaux changements de règles
16:09 parce qu'on va perdre tous les acteurs.
16:10 Donc, on a besoin de stabilité.
16:12 Maintenant, il faut accélérer sur les déploiements
16:14 parce que sinon, le risque qu'on court,
16:16 c'est au fond d'être les mieux-disant en termes de réglementation
16:19 et les moins-disant en termes de financement.
16:22 Donc là, on est en train de compenser ça,
16:24 mais c'était le décalage qu'on avait post-Ira-américain.
16:27 Alors, sauf que ces propos, ils ont semé le trouble à Bruxelles,
16:30 jusque dans le camp du chef de l'État,
16:33 à commencer par Elisabeth Borne. Écoutez.
16:36 Il n'y a pas du tout de pause dans l'ambition climatique.
16:38 Simplement, une fois qu'on a adopté tout ce paquet
16:40 qui s'appelle le « Fit for 55 »,
16:42 maintenant, il s'agit de le mettre en œuvre.
16:45 Évidemment, de continuer à porter cette exigence climatique
16:49 qui s'impose à nous.
16:50 Mais il n'y a plus besoin de rajouter des normes aux normes.
16:53 Maintenant, il faut les mettre en œuvre.
16:54 Alors du coup, Gabriel Cluzel, Nathan Devers,
16:56 je vous pose la question.
16:57 Est-ce qu'il faut une pause réglementaire européenne
17:00 pour accélérer la réindustrialisation du pays,
17:03 comme le réclame Emmanuel Macron ?
17:05 Non, mais il y a un sujet.
17:06 Il y a le sujet européen, mais il y a le sujet français,
17:07 parce qu'on a déjà les normes européennes.
17:09 Puis la France, elle est toujours le bon élève qui court devant.
17:11 Donc en plus, elle en rajoute dans la réglementation européenne.
17:14 Donc évidemment, c'est très compliqué pour ceux qui produisent chez nous.
17:16 Mais sans parler de l'industrie,
17:17 on peut parler aussi de l'agriculture.
17:19 C'est-à-dire qu'ils n'ont pas le droit de produire avec certains pesticides,
17:22 mais on importe des produits qui, eux, viennent de pays
17:26 dans lesquels il est autorisé d'utiliser ces pesticides.
17:29 Je crois que l'exemple récent, celui des céréales,
17:31 qu'on ne pouvait plus, alors que ça a été plus ou moins levé, je crois,
17:33 exporter vers les pays du Maghreb, parce qu'on ne voulait pas de certains pesticides,
17:39 mais ces pays du Maghreb, eux, exigeaient pour leurs céréales
17:41 qu'il y ait ces pesticides.
17:42 Donc c'était un monde de fous.
17:44 Mais le problème, c'est qu'Emmanuel Macron, jusqu'à présent,
17:47 n'a rien fait pour endiguer cela.
17:50 Et pour une bonne raison, c'est qu'il est mondialiste jusqu'au bout des orteils,
17:54 si vous me permettez cette expression triviale.
17:55 Et il faudrait faire une forme de protectionnisme
17:59 pour permettre la réindustrialisation,
18:02 parce que, quand bien même on ferait une pause dans les normes écolo,
18:07 si j'ose dire, nous aurions toujours cette concurrence de pays
18:11 encore moins écolo, encore plus ouverts aux pesticides, etc.
18:16 Donc en fait, le vrai sujet, il est celui du protectionnisme de nos frontières,
18:19 et celui-là, je doute fort qu'à court terme, Emmanuel Macron l'aborde.
18:21 C'est le vrai sujet, celui du protectionnisme à nos frontières, Nathan Weaver ?
18:25 Je pense que le mot de pause, déjà, était malheureux,
18:27 parce qu'il donne l'impression qu'il s'agit de faire une pause dans l'écologie,
18:31 alors que d'ailleurs, quand on voit ce dont il s'agit concrètement,
18:33 ce n'est pas la même chose.
18:34 C'est de mettre en œuvre des règles,
18:36 et si vous voulez, à peu près tous les juristes aujourd'hui
18:38 vous disent que dans tous les domaines, pas que dans le domaine de l'écologie,
18:40 il y a une inflation réglementaire,
18:42 qu'on rajoute des lois aux lois en permanence,
18:44 et que peut-être que cette saturation de normes
18:48 empêche d'avoir une action qui peut même respecter ces normes-là,
18:51 et qui a parfois une absurdité à cette inflation,
18:53 dans l'écologie comme dans le reste.
18:54 Ensuite, pour vous répondre sur la question du rapport entre écologie et frontière,
18:58 moi il me semble que s'il y a bien un sujet
19:00 qui ne peut être pensé qu'à l'échelle internationale,
19:02 c'est bien l'écologie.
19:03 Parce que si on la pense à l'échelle d'une seule nation,
19:06 ça fait deux choses, ça fait premièrement qu'il va y avoir des nations
19:08 qui vont s'engager dans un processus d'écologie,
19:10 et que d'autres, comme la Chine, comme le Brésil,
19:13 ce qui se passe déjà, qui n'en ont absolument rien à faire,
19:15 et donc ça n'a pas de sens, parce que l'écologie ne peut être pensée
19:17 qu'à l'échelle de la planète toute entière,
19:19 et que en plus ça participe, si vous voulez, à une sorte de croissance économique
19:23 à deux vitesses entre la France et la Chine, etc.
19:26 Et deuxièmement, parce que, et on l'a vu avec la COP21,
19:29 l'écologie ça n'a de sens que s'il y a des pays qui s'asseillent à la même table,
19:33 chacun encore une fois qui est dans son propre calendrier économique, politique, etc.,
19:37 mais qui peuvent s'entendre sur des dénominateurs communs,
19:39 et d'essayer d'élargir l'ensemble de ces dénominateurs communs
19:42 plutôt que de jouer chacun sa ligne séparée en quelque sorte.
19:48 Oui, mais ça c'est très joli sur le papier, c'est parfait,
19:52 mais dans les faits ce n'est pas le cas, c'est-à-dire que
19:54 les autres pays jouent leurs propres partitions,
19:56 tandis que nous, nous essayons d'être les meilleurs élèves de l'écologie.
19:59 Donc évidemment, nos industries sont nécessairement perdantes.
20:03 Et puis on peut faire une réflexion générale sur le...
20:04 On pense que c'est un pléonasme de dire "gauche écologiste".
20:09 Or, je remarque qu'aujourd'hui l'écologie est contre le progrès d'une certaine façon,
20:13 et la gauche progressiste, pourtant c'était aussi un pléonasme.
20:17 Je voulais vous entendre à présent sur cette baisse historique
20:22 de la natalité en France.
20:23 Elle est une de l'actualité également ces derniers jours.
20:25 Alors si le phénomène varie en fonction des territoires,
20:28 la France compte 1816 naissances par jour en moyenne pour le mois de mars 2023.
20:32 C'est le niveau le plus bas depuis 1994, hors confinement.
20:36 Voyez les précisions de Mathilde Ibanez, votre décryptage ensuite.
20:40 À ce point j'étais d'accord.
20:42 Du jamais vu, depuis près de 30 ans en France,
20:44 la natalité est au plus bas depuis 1994.
20:48 Selon le rapport de l'INSEE, le nombre de naissances a atteint
20:51 son plus faible niveau en mars 2023, avec 1816 nouveaux-nés en moyenne chaque jour.
20:57 En comparaison, c'est 7% de moins qu'en mars 2022,
21:01 avant le début de la pandémie de Covid-19.
21:04 Une situation historique, en mars 2015, 2073 enfants avaient vu le jour.
21:10 Des naissances en moins qui s'expliquent par la diminution du nombre de femmes
21:13 de 20 à 40 ans en âge de procréer.
21:16 Une baisse, surtout due au taux de fécondité qui a diminué
21:20 pour s'établir à 1,8 enfants par femme l'an dernier, contre 1,84 en 2021.
21:27 Une natalité très faible, qui est encore plus marquée en fonction de la région.
21:32 L'Occitanie enregistre la baisse la plus importante,
21:34 avec 10,6% de naissances en moins entre mars 2020 et mars 2023.
21:41 L'île de France arrive à la deuxième position avec une baisse de 10,2%.
21:46 A La Réunion, uniquement, le taux de naissance a augmenté de 4,8% cette année,
21:51 par rapport à 2020.
21:52 La France restait toutefois le pays le plus fécond de l'Union Européenne,
21:57 devant la Roumanie en 2020.
21:59 - Gabrielle Cluzel, vous y voyez un phénomène particulièrement inquiétant,
22:03 ce qui révèle une politique de natalité la grande oubliée de ces dernières années ?
22:07 - Oui, il y a un deuxième facteur qu'on évoque peu.
22:08 Dans la natalité, il n'y a pas seulement le nombre d'enfants par femme,
22:11 il y a aussi le renouvellement des générations.
22:14 C'est-à-dire que ce n'est pas pareil l'âge de la procréation pour la femme,
22:18 ce n'est pas pareil d'avoir un enfant tous les 20 ans ou tous les 30 ans.
22:22 On est contre le cycle.
22:23 Et quand le cycle est plus rapide, les générations se reproduisent plus vite,
22:28 enfin se renouvellent plus vite.
22:30 Mais écoutez, aujourd'hui, on l'a vu,
22:33 ne serait-ce que dans le traitement de la réforme des retraites,
22:36 la natalité a été la grande oubliée, alors qu'elle était le facteur par excellence.
22:40 Même un enfant de cours préparatoire peut comprendre que s'il n'y a personne pour cotiser,
22:43 la retraite par répartition, elle ne tient pas la route.
22:46 C'est la pyramide de Ponzi, c'est la ferme à dof.
22:49 Et même là, on s'est interdit d'y penser, d'aider les parents à avoir des enfants.
22:56 C'était le retour à la France de Vichy, vous voyez.
22:58 Sandrine Rousseau disait "Ne faites pas de nos utérus des variables d'ajustement".
23:02 Mais dans la vraie vie, la maternité, ça fait partie d'elle.
23:05 Le problème, c'est que même le féminisme est responsable.
23:08 Il a défendu la femme contre la mère, alors que la mère, c'est une partie de la femme.
23:13 Et l'articulation des deux n'a jamais été pensée.
23:17 Donc ça devient difficile aujourd'hui d'avoir des enfants.
23:19 Et en plus, on nous dit, ça nous ramène au sujet précédent,
23:22 que ça pollue, on culpabilise en plus les parents.
23:25 Donc si vous voulez, il n'y a rien qui est fait pour augmenter la natalité.
23:29 À la une de l'actualité, également, les multiples agressions subies
23:32 par les mères de nos villages vivent ces derniers jours.
23:35 Dernier rang date, la mairie de Longeville-sur-Mer en Vendée,
23:37 cible de tirs de chevrotines.
23:39 Restez avec nous sur CNews.
23:41 On marque une très courte pause.
23:43 On en parle dans un instant.
23:44 De retour sur le plateau de SoirInfo Week-end.
23:51 On fait le point complet sur l'actualité du jour.
23:53 Toujours avec Gabriel Cluzel et Nathan Devers.
23:56 Nathan Devers qui voulait faire une petite mise au point par rapport à la première partie.
23:59 Oui, par rapport à la première partie, juste pour dire qu'en effet,
24:01 il faut être honnête intellectuellement.
24:02 Là, j'ai vérifié, je n'ai pas retrouvé des slogans racistes prononcés explicitement,
24:06 mais le slogan "Europe, jeunesse, révolution",
24:07 qui est un slogan qui est le slogan des néo-fascistes italiens.
24:10 Donc, néo-fasciste, en tout cas, moi, je n'ai pas trouvé de traces de slogans racistes.
24:14 Il y en a peut-être que je n'ai pas trouvé,
24:15 mais je tenais à faire cette précision pour être honnête.
24:18 Voilà, c'était par rapport à l'actualité de l'action française,
24:21 donc, qui pourra manifester demain, on vous le disait en première partie.
24:24 À la une de l'actualité également, ce samedi soir,
24:27 ces multiples agressions subies par les mères de nos villes,
24:30 de nos villages ces derniers jours.
24:31 Alors, la maison du maire de Saint-Brévin-Brûlé,
24:33 on en a beaucoup parlé, ce qui a entraîné sa démission.
24:35 La maire de la commune de Plougrescan, dans les Côtes-d'Armor,
24:39 qui a déposé plainte contre Ix après avoir constaté
24:41 le sabotage des freins de sa voiture, ou encore,
24:44 et cela, on l'a appris aujourd'hui, vous allez le voir sur ces photos,
24:48 la mairie de Longeville-sur-Mer, en Vendée,
24:50 cible de tir de chevrotine lors du week-end prolongé du 8 mai dernier.
24:55 Elle était alors fermée au public.
24:56 Des impacts constatés, vous le voyez sur la façade,
24:59 dans un communiqué à Nick Pascoreau.
25:01 La maire de Longeville-sur-Mer a fait part de son indignation.
25:05 Et on va écouter, justement, Dominique Faure,
25:08 ministre chargée des Collectivités territoriales.
25:11 Elle réagissait à ces multiples agressions contre les mères.
25:14 Et pour elle, il faut créer un choc civique.
25:16 Écoutez-la.
25:17 Bien sûr, de la protection.
25:20 Bien sûr, la protection policière, la protection gendarmerie.
25:23 On a déjà travaillé sur le sujet de renforcer les sanctions
25:27 de ceux qui s'en prennent aux élus pour les aligner sur celles
25:30 qui sont appliquées pour les atteintes au personnel en uniforme,
25:34 les policiers, les gendarmes, les pompiers.
25:36 Puis, avec David Lissnard et l'Association des maires de France,
25:41 avec qui je suis en contact régulier,
25:44 on travaille et on va poursuivre nos travaux
25:46 pour voir comment on peut véritablement mettre en place
25:49 ce qu'on appelle un choc civique.
25:51 Notre société a besoin d'un choc civique.
25:54 C'est réussir à faire comprendre aux Français qu'il est totalement
25:57 inconcevable de s'en prendre à un élu.
26:00 Le maire de Saint-Brévin, je vous le rappelle,
26:02 qui a démissionné après l'incendie volontaire
26:04 qui a touché son habitation et ses deux véhicules,
26:06 s'est exprimé dans les colonnes de Ouest-France avec ces mots.
26:10 "Face au projet de transfert du centre d'accueil des demandeurs d'asile
26:13 voulu par l'État, je me suis senti démuni, isolé et laissé sans aide.
26:17 Si ma démission devait servir à une chose,
26:19 je voudrais que ce soit le rapprochement des services de l'État
26:22 avec les élus locaux."
26:25 Aujourd'hui, on a l'impression de vivre dans deux mondes opposés.
26:27 Gabrielle Cluzel, ce que nous montrent toutes ces agressions de maires,
26:31 tous ces cris d'alerte aussi de ces élus,
26:33 c'est qu'il y a un décalage entre la réalité du terrain,
26:35 finalement, et la perception de l'État de ce terrain.
26:38 Il y a plusieurs points.
26:39 Le premier, c'est qu'il y a un ensauvagement général qui fait
26:41 qu'on n'a plus cette retenue naturelle qui fait qu'on ne va pas agresser
26:46 son maire, quand bien même il sera porté de baffe.
26:49 Parce que le deuxième point sur lequel je voulais venir,
26:51 c'était celui-là, c'est que le maire, finalement,
26:53 c'est la dernière personne de l'État incarnée que l'on connaisse,
26:56 que l'on voit près de soi.
26:57 Donc finalement, il cristallise toutes les rancœurs que l'on peut nourrir
27:01 à l'endroit de ceux qui nous gouvernent, qui sont de plus en plus loin.
27:04 Parce que maintenant, en Europe, on pourrait le dire,
27:07 dans des instances européennes extrêmement éloignées,
27:09 donc le maire, c'est un petit peu le bouc émissaire.
27:12 Alors, il y a énormément d'agressions.
27:14 On a parlé du maire de Saint-Brévent, je pense, de façon pas tout à fait innocente,
27:18 parce que c'était une façon de jeter l'opprobre sur les opposants
27:23 au centre de migrants.
27:25 Parce que même si l'enquête, les faits se sont passés il y a deux mois,
27:28 alors il n'y a pas de conclusion à l'enquête,
27:29 enfin ils n'ont arrêté personne pour le moment, à ma connaissance,
27:31 j'ai vérifié encore tout à l'heure.
27:33 Eh bien, c'est facile de glisser à l'incendiaire doit être un opposant
27:38 et les imposants sont presque tous des incendiaires.
27:41 Enfin, vous voyez le champ sémantique extrêmement sournois.
27:45 Mais néanmoins, il est un fait qu'évidemment,
27:48 mettre le feu ainsi à des bâtiments privés, à une maison d'un maire,
27:53 c'est absolument révoltant.
27:55 Je rappelle néanmoins, pardon, je ne veux pas faire d'obsessions,
27:58 mais les Black Blocs ont aussi mis le feu à la porte de la mairie de Bordeaux,
28:02 à un commissariat, à deux immeubles, rue Vivienne et place de la Nation.
28:07 Donc voilà, ce n'est pas seulement les maires,
28:10 c'est devenu un ensauvagement général inquiétant.
28:14 – Nathan Le Verre.
28:15 – Les violences contre les élus dont on voit des symptômes,
28:18 on a vu pendant la politique sanitaire,
28:20 moi j'étais le premier à critiquer la politique sanitaire,
28:22 mais on a vu par exemple qu'il y a eu un certain nombre de députés notamment,
28:25 qui ont fait l'objet d'intimidations, de menaces de mort,
28:28 de recevoir des lettres qui étaient plus qu'insultantes,
28:31 racistes parfois et avec des menaces de mort,
28:33 qui ont pu se faire agresser.
28:34 On a vu ce qui s'est passé à Saint-Brévin.
28:36 Je ne suis pas sûr que la rhétorique était sournoise sur Saint-Brévin.
28:38 Vous avez parlé tout à l'heure d'ensauvagement,
28:41 ce qui est très intéressant à remarquer quand même,
28:44 c'est que ces intimidations, ces menaces,
28:47 puis cet acte de brûler la maison du maire de Saint-Brévin,
28:50 le poussant à la démission, ont été l'œuvre de gens
28:54 qui précisément sont ceux qui ont le mot d'ensauvagement à la bouche.
28:57 Je ne dis pas que tous ceux qui parlent d'ensauvagement ont conduit…
28:59 – L'enquête n'est pas finie.
29:00 – Non mais l'enquête n'est pas finie,
29:01 mais j'ai parlé de manière générale des intimidations, des menaces, etc.
29:04 C'était précisément de la part de ceux,
29:06 en tout cas de personnes qui parlaient d'ensauvagement.
29:09 Et puis juste dire une chose, tout ça est multifactoriel,
29:13 ça montre une crise profonde de la démocratie.
29:16 Je pense qu'il y a aussi un facteur qui est que sur les réseaux sociaux,
29:20 la haine, la haine des élus, mais pas que des élus,
29:22 mais la haine des élus en fait est facile et "gratuite".
29:25 Ça veut dire qu'on peut écrire des abominations
29:27 sur tel ou tel député avec lequel on est en désaccord,
29:30 et puis ensuite retourner à ses activités en ayant omis,
29:33 enfin en se rendant même pas compte qu'on vient de décrire
29:35 des choses absolument abjectes sur quelqu'un,
29:37 quel que soit son parti, quel que soit son mouvement.
29:39 Et que de là à ensuite pouvoir créer un climat
29:42 où des gens passent à la violence,
29:43 il y a une forme, me semble-t-il, de continuité aussi.
29:46 Donc c'est une des pistes, c'est pas la seule,
29:48 mais c'est une des pistes de réflexion.
29:49 Il y a en tout cas en ce moment un maire désemparé pour sa ville,
29:52 c'est le maire de Valence avec deux physiades et deux morts
29:55 en deux jours dans sa ville.
29:57 Depuis quelques mois, certains quartiers sont minés par la violence
30:00 et par les règlements de compte sur fond de trafic de drogue.
30:04 Voyez ce sujet de Clémence Barbier.
30:06 Je crois qu'ils vont te tuer.
30:07 Ils sont tous armés.
30:08 Des tirs à balles réelles dans un quartier de Valence.
30:12 Je crois qu'ils vont te tuer, mec.
30:14 Wesh, ils sont tous armés.
30:15 En l'espace de deux jours,
30:17 deux personnes ont été tuées par balles dans des physiades.
30:20 Face à cette violence croissante, la préfecture a annoncé des renforts.
30:24 Une centaine de CRS, dont la CRS 8,
30:27 l'unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines,
30:30 capable d'être envoyée rapidement partout en France,
30:33 mais insuffisant pour le maire de Valence.
30:35 L'État n'intervient pas de façon structurelle.
30:37 Ça veut dire qu'on nous envoie des CRS,
30:39 allez, trois jours, tous les quatre mois.
30:41 Mais comment on peut maîtriser un quartier avec ça ?
30:44 L'autorité n'existe plus.
30:46 Et ça n'est plus possible de fonctionner comme ça.
30:47 Il faut refixer des règles.
30:49 Des accusations que réfute la préfecture.
30:51 Selon elle, l'État agit au quotidien
30:53 pour rétablir l'ordre dans ces quartiers difficiles.
30:56 Ce sont des phénomènes gravissimes, c'est une évidence.
30:59 Je converge tout à fait là-dessus avec monsieur le maire de Valence.
31:02 Encore une fois, je souligne le travail quotidien
31:06 qui est fait par notre police.
31:08 Et donc je rappelle encore une fois
31:10 l'importance de nos saisies de drogue.
31:14 Depuis le début de l'année,
31:15 les interpellations en lien avec des affaires liées au trafic de drogue
31:18 sont trois fois plus nombreuses qu'en 2022 sur la même période.
31:22 Signe pour la préfecture que l'État est déterminé
31:25 à ne laisser aucun répit aux délinquants.
31:28 On parlait tout à l'heure, Gabrielle Cluzel,
31:29 du décalage justement entre les maires et l'État.
31:32 Est-ce que finalement la situation à Valence,
31:34 elle ne révèle pas ce décalage avec une situation catastrophique,
31:37 ce cri d'alerte du maire et finalement des moyens,
31:40 certes, mais des moyens ponctuels face à une situation gravissime ?
31:44 Là aussi, ça s'inscrit dans un ensauvagement, pardon d'utiliser ce mot-là,
31:49 mais qui est bien réel et qui est un ensauvagement global.
31:53 Le sujet précédent, celui-ci,
31:56 sont finalement les deux faces d'une même pièce.
31:59 Vous savez, c'était le sociologue, je crois, ou philosophe,
32:02 je ne sais plus comment on peut l'appeler, Norbert Elias,
32:04 qui avait théorisé ça, qui disait, en Occident,
32:07 on a construit une civilisation qui était fondée sur deux piliers.
32:11 Le premier, c'est l'autocensure, donc l'éducation,
32:14 on apprend à la frustration, une espèce de corset moral.
32:17 Et le deuxième, c'est de centraliser l'État,
32:19 qui s'arroge la violence légitime et les autres l'admettent.
32:23 Donc il y a l'autorité de l'État.
32:25 Eh bien, les deux sont en train de s'effondrer.
32:28 Et par ailleurs, on a l'arrivée chez nous de populations
32:33 qui n'avaient pas connu la même construction,
32:36 qui ont connu pour certains des grandes violences dans leur pays
32:40 et qui ramènent ce type d'échanges sociaux chez nous.
32:45 Donc la jonction de tout cela, c'est un véritable feu d'artifice
32:48 et on se demande vraiment comment l'autorité de l'État va reprendre la main,
32:53 surtout compte tenu de la pusillanimité générale.
32:55 On lui sait de vider l'océan à la petite cuillère,
32:57 on fait des rustines ici alors que c'est tout le pneu qu'il faudrait changer.
33:00 Des rustines et finalement face à une situation catastrophique
33:03 avec un problème de fond beaucoup plus important, Nathan Devers ?
33:06 Il me semble que toutes ces fusillades, qu'elles puissent avoir lieu à Valence,
33:09 dans certains parfois quartiers de Marseille, n'importe où au sein de la France,
33:14 ces fusillades en fait, elles sont l'œuvre d'autorités mafieuses,
33:17 à savoir des entités de trafic de drogue, des groupes de trafic de drogue,
33:21 qui essayent d'imposer leur autorité, soit contre des concurrents,
33:24 soit contre tel ou tel, etc.
33:25 Il me semble qu'il faut remettre les choses dans cette perspective-là,
33:27 qui est la perspective de comment une économie parallèle, interdite, illégale,
33:32 se structure dans la violence, recrute en faisant le lit,
33:36 notamment chez les jeunes, en promettant des salaires de 2 ou 3 000 euros
33:39 à des jeunes qui viennent de familles souvent
33:41 où leurs parents sont dans des situations précaires
33:44 pour pouvoir les attirer plus facilement,
33:46 et comment tout cela génère obligatoirement de la violence.
33:49 Face à cela, moi j'aimerais poser une question qui est toujours la même,
33:51 qui est la responsabilité du consommateur.
33:53 C'est-à-dire que les armes qui sont utilisées pour tuer des gens,
33:56 elles sont achetées avec l'argent de la drogue,
33:57 c'est-à-dire l'argent que les consommateurs donnent à ces trafiquants de drogue.
34:00 Il me semble que c'est quelque chose de très important.
34:02 Dans le débat sur la drogue aujourd'hui en France,
34:04 on a souvent un argument qui est un argument de santé publique.
34:07 Ça, à mon avis, on peut en discuter, moi je ne suis pas hygiéniste sur cette question,
34:10 et je pense d'ailleurs qu'il y a des lois qui interdisent tous les trafiqueux de drogue,
34:13 moi je dis ça sans conflit d'intérêt, je n'en consomme absolument pas,
34:16 mais de facto il y a une consommation énorme de drogue en France.
34:18 Je pense qu'il faut ouvrir ce débat de la légalisation de certaines drogues,
34:21 mais que face à cela, il faut être extraordinairement plus ferme
34:24 vis-à-vis des gens qui financent des réseaux qui font couler du sang,
34:28 qui gâchent la vie de jeunes, d'adultes,
34:30 et qui pourrissent aussi des situations dans un certain nombre de quartiers en France.
34:34 Toujours cette question de la fermeté vis-à-vis des délinquants, bien évidemment.
34:37 Autre préoccupation majeure des Français à présent, l'inflation.
34:41 Selon une étude CSA pour les furets,
34:43 les ménages dépensent 100 euros de plus qu'il y a six mois.
34:46 Alors quels sont les postes à dépense les plus touchés ?
34:49 Voyez ces précisions de Mathilde Ibanez et Jules Bedot.
34:53 Aucun Français n'y échappe et pourtant les frais quotidiens ont augmenté de 100 euros.
34:58 En moyenne, un ménage dépense 1195 euros par rapport à octobre 2022,
35:04 soit une augmentation de 9%.
35:06 Parmi les postes de dépense, les plus touchés par cette hausse,
35:09 l'énergie, les transports, mais également les assurances hors du lot.
35:13 Par exemple, l'électricité passe de 97 euros à 103 euros,
35:18 le gaz de 97 euros à 110 euros,
35:21 l'assurance habitation, elle, passe de 61 euros à 70 euros,
35:26 ou encore les mutuelles santé de 98 euros à 104 euros par mois.
35:30 Certains ménages sont donc obligés de se serrer la ceinture.
35:34 - Se priver de certaines choses sans excès, mais bon, limiter certains achats.
35:39 - Si on doit partir en vacances, on trouve que sur ce mois-ci,
35:42 on n'a pas assez d'argent, on ne fait pas quoi.
35:44 C'est tout, on limite, on regarde de très très près.
35:47 - On compare les prix dans d'autres magasins.
35:50 Donc on prend ce qui est moins cher, bien sûr,
35:54 et puis pour essayer de mettre l'argent de côté,
35:57 mais bon, jusqu'à maintenant, je n'y arrive pas.
35:59 Pour les ménages les plus précaires,
36:00 ces dépenses contraintes représentent 86% de leur revenu.
36:04 Impossible donc de mettre de l'argent de côté.
36:07 Près d'un Français sur deux n'y arrive pas.
36:10 Et pourtant, 73% des Français se disent satisfaits de la vie qu'ils mènent.
36:14 Un chiffre qui s'accroît proportionnellement à leur situation économique.
36:20 - On le voit, Gabrielle Cluzel, les Français fortement impactés par l'inflation.
36:24 Est-ce que néanmoins, vous estimez que le gouvernement,
36:26 ça n'impacte pas tellement le moral des Français, on l'entendait.
36:29 Et pour autant, est-ce que vous estimez que le gouvernement fait le nécessaire,
36:32 prend à bras le corps ce problème ?
36:35 - Oui, je suis assez circonspecte quand on dit que ça n'impacte pas le moral des Français.
36:39 - C'est ça qui est étonnant.
36:40 - Oui, mais quand même, votre journaliste précise que c'est proportionnel,
36:46 leur moral est proportionnel à l'aisance de leur situation.
36:50 Il y a quand même la situation des classes moyennes qui est très préoccupante.
36:53 Ceux qui sont trop pauvres pour être riches et trop riches pour être pauvres.
36:55 Parce que toutes les mesures qui ont été prises par le gouvernement,
36:58 alors sauf sur l'essence à un moment,
37:00 mais après, ça a été encore une mesure avec des effets de seuil,
37:04 puisque c'est toujours pour les plus pauvres, les plus modestes, etc.
37:07 Mais les autres, en fait, ne sont pas aidés.
37:11 Et ceux-là, on sait bien que c'est l'épine dans le pied du gouvernement
37:15 qui n'arrive pas à le satisfaire.
37:16 C'est pas un hasard si Gabriel Attal, Emmanuel Macron,
37:21 peut-être même Elisabeth Borne, je ne sais plus,
37:22 il y a 15 jours, ont mis un grand coup sur les classes moyennes.
37:25 Parce que celles-là, ce n'est pas des gens qui manifestent spontanément dans la rue,
37:29 c'est un peu la France qui se lève tôt.
37:31 Mais le pouvoir d'achat, ils le prennent de l'inflation,
37:35 ils le prennent de plein fouet.
37:36 Et donc, ça reste un sujet majeur en France.
37:39 C'est cette classe silencieuse, cette classe moyenne qui souffre aujourd'hui, Nathan Le Verre ?
37:43 Sur ce point, je suis d'accord avec Gabriel.
37:45 Oui, je suis tout à fait d'accord.
37:47 Il faut remarquer une chose, c'est qu'en effet, dans le gouvernement,
37:50 certains ministres, par exemple Bruno Le Maire, quand il y avait eu la question,
37:52 ce n'était pas tout à fait la même chose du point de vue des consommateurs,
37:55 mais quand il y avait eu la question d'un certain nombre d'artisans
37:57 qui étaient entre guillemets en danger de mort, de mort économique,
37:59 ils avaient réagi assez sérieusement, ils les avaient écoutés,
38:02 ils avaient essayé de faire pression sur les énergéticiens,
38:04 ils avaient pris certaines mesures.
38:06 Mais je pense qu'il faut encore une fois réfléchir en amont.
38:08 C'est-à-dire que cette vague d'inflation, si on fait la généalogie,
38:11 elle a commencé, il y a eu la guerre en Ukraine,
38:13 bon ça c'était entre guillemets de l'imprévisible,
38:16 quelque chose qui ne dépend pas de la volonté politique,
38:18 mais elle a surtout commencé au moment de la reprise économique,
38:20 à la fin de l'épidémie que nous avons traversée,
38:22 et des mesures qui ont été des mesures, qui ont bloqué l'épidémie,
38:26 et qui ont fait que cette reprise a été corrélée à une très grande inflation
38:30 qui a touché à la fois les denrées alimentaires, l'énergie,
38:33 enfin absolument tous les secteurs de la vie économique.
38:35 Et donc je pense qu'à ce moment-là, il n'y avait pas vraiment de discussion,
38:38 puisque le gouvernement prétendait avoir le monopole de la rationalité économique.
38:42 Quiconque critiquait ces mesures en avertissant qu'elles auraient sans doute
38:45 un impact négatif était qualifié lui-même d'irresponsable,
38:48 mais on voit bien aujourd'hui de quel côté était plutôt la rationalité
38:51 et la responsabilité surtout.
38:53 Dans l'actualité également, toujours la situation à Mayotte très inquiétante,
38:58 puisque la direction du centre hospitalier de Mamoudzou a décidé de déclencher le plan blanc.
39:03 Alors ça veut dire que l'hôpital est fermé, n'est plus accessible.
39:06 La cause, eh bien des agressions et des actes de vandalisme sur le site.
39:10 Les accès au centre hospitalier de Mamoudzou et d'autres établissements de soins de Mayotte
39:14 sont bloqués depuis plusieurs jours par des membres de collectifs.
39:17 Ils dénoncent le refus des autorités comoriennes d'accepter les personnes expulsées du territoire
39:22 dans le cadre de cette fameuse opération Ouam-Bouchou.
39:26 La députée de Mayotte, Estelle Youssoupha, s'est alarmée sur les réseaux sociaux,
39:30 on va le voir, elle demande l'intervention de l'armée.
39:33 Je la cite, "l'État ne peut céder et doit aller au bout de l'opération", ajoute-t-elle.
39:38 Réaction également hier soir de Marine Le Pen, après avoir alerté sur la situation.
39:43 Vous le voyez, l'hôpital de Zoumouni à Mayotte a été attaqué et saccagé ce vendredi en fin d'après-midi.
39:48 Les UJG, les personnels sont dans une situation alarmante.
39:52 La situation à Mayotte devient insoutenable et nécessite de réfléchir au déclenchement de l'état d'urgence.
39:58 Au fond, Gabrielle Cuzel, cette opération du ministère de l'Intérieur,
40:03 est-ce qu'elle est en train de tourner au fiasco ?
40:05 En tout cas, est-ce qu'elle révèle une opération mal préparée,
40:08 notamment sur le volet diplomatique, en amont, avec le Comore ?
40:12 Oui, de fait, je ne veux pas être pessimiste,
40:15 mais ça paraît quand même, si vous me permettez cette expression triviale, mal barrée.
40:19 Parce qu'on allait voir ce qu'on allait voir.
40:25 Gérald Darmanin nous disait "retenez-moi, je vais faire un malheur".
40:27 Bah écoutez, c'est catastrophique, puisqu'on continue à alimenter.
40:32 Moi, c'est ça, je crois, qui me frappe le plus.
40:35 On donne des aides au Comore qui se permettent de nous dire "écoutez, non,
40:40 nous ne reprendrons pas nos ressortissants".
40:43 Mais c'est comme si...
40:44 On parle toujours des valeurs de la République, mais pardon,
40:46 mais il s'essuie les pieds sur la République et sur la France, par la même occasion.
40:52 Donc c'est vrai que c'est proprement choquant de voir que tout a été interrompu,
40:57 que nous sommes entre les mains d'un gouvernement comorien
41:00 qui finalement n'en fait qu'à sa tête et qui nous tient par le bout du nez.
41:05 Et puis de voir que sur le plan judiciaire,
41:09 le fait que ce juge ait pu mettre en cause cette opération
41:12 et que ça n'ait pas été anticipé, c'est quand même très problématique.
41:16 Et on repense à tous ces sujets, toutes ces portes que Gérald Darmanin s'est pris dans le nez.
41:23 C'est quand même assez terrible.
41:25 Si on part du Stade de France, en passant par l'imam Mikwisen et j'en passe,
41:30 c'est des meilleures.
41:30 Donc c'est vrai que...
41:31 Et Mayotte, pour beaucoup de Français,
41:34 je sais que les gens de gauche ne veulent pas le laisser dire,
41:36 mais c'est un laboratoire, c'est un peu la tête de pont
41:39 de ce qui pourrait arriver en métropole et c'est proprement effrayant.
41:42 Je crois aussi qu'il ne faut pas, par égard et solidarité pour les habitants,
41:48 ne pas laisser tomber ce département parce que tout simplement,
41:52 ça nous dérange, mais on préfère ne pas le voir.
41:54 Et c'est un peu ce qui se passe quand même aujourd'hui et même depuis des années.
41:57 C'est vrai que les Maorais qui sont dans une grande souffrance
42:01 sont un peu oubliés aujourd'hui, on peut le dire, Nathan Devers.
42:03 Oui, bien sûr.
42:04 Moi, j'étais contre l'opération, la manière dont elle était même présentée dès le début,
42:08 pour deux raisons.
42:10 D'abord, parce que je pense que c'était un prisme trompeur, fallacieux,
42:14 de laisser croire qu'on allait résoudre le problème de Mayotte
42:16 par des actes de politique intérieure.
42:19 Par principe, vous avez parlé de la diplomatie.
42:21 C'était sur le plan de la diplomatie qu'il fallait se situer.
42:24 Et absolument pas sur le plan de la politique intérieure, sécuritaire,
42:27 qui en plus, d'ailleurs, posait un certain nombre de questions de droit de l'homme.
42:30 Je vous rappelle que la justice, sur la question de la destruction des bidonvilles,
42:33 par exemple, avait à un moment mis des obstacles à cette opération
42:37 parce que dans une république, on ne détruit pas des bidonvilles
42:40 sans dire ce qu'on va construire après.
42:41 On ne chasse pas des gens de chez eux en séparant des mineurs, des majeurs,
42:43 sans dire où on va les mettre, etc.
42:46 Donc cette opération, moi, j'étais contre.
42:47 Et j'étais d'accord avec vous sur un point,
42:48 c'est que si on fait la généalogie de ces actions-là,
42:51 initiées par M. Darmanin, que ce soit sur l'imam Iqsen,
42:54 que ce soit à Mayotte, que ce soit ici ou là,
42:57 on voit que finalement, ces actions consistent,
42:59 un, à ne pas réfléchir sur le cadre légal,
43:01 c'est-à-dire à ne pas voir que la justice, quasiment dans la moitié des cas,
43:05 va dire "mais non, ce que vous proposez, ce n'est pas possible,
43:07 ce n'est pas conforme à la Constitution,
43:08 ce n'est pas conforme aux principes de la République",
43:10 et deux, réfléchir toujours sur les symptômes des problèmes
43:13 et jamais sur les causes des problèmes.
43:14 Mayotte, c'est un problème, si vous voulez,
43:16 enfin, les problèmes de Mayotte sont des problèmes
43:18 qui, premièrement, doivent se régler à l'échelle de la diplomatie,
43:21 c'est-à-dire en discutant avec le président des Comores
43:23 et en faisant pression sur lui, comme la diplomatie,
43:25 c'est toujours des rapports de force,
43:26 et puis Mayotte, il y a des problèmes qui sont aussi généraux,
43:29 qui ne touchent pas que la sécurité.
43:31 Je vous rappelle aussi, par exemple, qu'il y a 70% des gens
43:33 qui vivent sous le seuil de pauvreté à Mayotte,
43:35 et c'est un climat global qu'il faut traiter,
43:37 et pas seulement avec une réponse militaro-policière,
43:40 sécuritaire du ministère de l'Intérieur.
43:41 Allez, un mot sur l'actualité internationale à présent,
43:44 marquée aujourd'hui par la rencontre
43:46 entre le pape François Evolodimir Zelensky à Rome.
43:48 Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés au Vatican en février 2020.
43:52 Le souverain pontife qui a appelé à de très nombreuses reprises
43:55 à la paix en Ukraine,
43:56 aujourd'hui, il a souligné que cette guerre portait
43:58 des souffrances et des morts indicibles.
44:00 Ce sont ses mots, un échange alors que sur le terrain,
44:02 Kiev et Moscou revendiquent, tous deux,
44:04 des succès autour de la ville de Bakhmout.
44:06 Et puis, cette actualité internationale également,
44:10 avec l'élection présidentielle demain en Turquie,
44:12 et pour la première fois depuis 20 ans,
44:14 le président sortant, Recep Tayyip Erdogan,
44:16 est menacé dans les sondages par le candidat de l'opposition
44:19 à la veille de ce scrutin décisif.
44:21 Pour le payer son avenir, le président sortant,
44:23 menacé comme jamais, je vous le disais,
44:25 a mobilisé aujourd'hui ses partisans à travers Istanbul,
44:28 avec pour finir une prière à Sainte-Sophie-la-Basilique
44:31 qui l'a transformée en mosquée.
44:34 Une élection suivie dans le monde entier
44:35 que l'on suivra de très près, bien évidemment, sur notre antenne.
44:40 On arrive au terme de cette émission.
44:42 Mais avant, retour en France, plus précisément en Bretagne,
44:46 avec cette décision de justice tombée jeudi au tribunal de Saint-Brieuc.
44:49 Un expert indépendant est chargé de mesurer l'odeur et le bruit
44:53 rejeté par une crêperie d'Erki qui indispose leur voisin.
44:56 Ce dernier a lancé une procédure en justice.
44:58 Malgré les 170 000 euros, ce n'est pas rien de travaux
45:01 réalisés par le propriétaire de la crêperie, Mickaël Chaillou.
45:06 De l'autre, le voisin qui se plaint des odeurs de crêpes et du bruit.
45:10 Au milieu, un expert qui a un an pour mesurer tout cela
45:14 pour qu'enfin la justice tranche.
45:16 L'affaire amuse beaucoup les clients.
45:18 Crêperie en Bretagne, ça sent la crêpe.
45:20 Et encore que, je sens, je sens, je ne sens rien du tout.
45:24 Peut-être un petit air de voisin un petit peu concon.
45:28 En Bretagne, alors s'il n'y a pas de crêpes en Bretagne, qu'est-ce qu'on fait ?
45:30 Après, on va interdire les vagues, ça fait du bruit.
45:32 Y'a les Tirouls, c'est dégoûtant.
45:34 Les buleaux qui crient, hein, les buleaux qui crient.
45:36 Les propriétaires ont effectué 170 000 euros de travaux,
45:40 dont 20 000 uniquement pour cette hotte ultra silencieuse.
45:44 Vous entendez ?
45:45 Donc voilà, c'est ce bruit qui gêne notre voisin en fait.
45:51 En conflit avec leurs voisins depuis quasiment leur installation en 2019,
45:55 le couple de Crêpiers espère que l'affaire sera réglée
45:58 avec le résultat de l'expertise, mais le moral est touché.
46:02 Peut-être la dernière affaire qu'on aura parce que, en fait,
46:05 ça nous dégoûte pas du métier, mais ça nous fait prendre du recul.
46:09 On travaille et on est quand même punis par la justice parce qu'on travaille
46:13 et on trouve ça dur quelque part, ce qui nous arrive.
46:15 L'expert qui a du flair doit rendre son rapport avant le 15 mai 2024.
46:20 C'est le voisin qui prend en charge le coût de l'expertise dans les 5 000 euros à vue de nez.
46:26 Alors je précise, nous avons contacté le voisin,
46:28 mais sans succès en tout cas, se plaindre des odeurs de crêpe en Bretagne.
46:32 Je trouve que c'est un con le nom tout de même, Gabriel Cluzel.
46:34 Oui, il y a des informations qui pourraient sortir du Gorafi quand même,
46:37 parce qu'il faut le prévenir aussi, ce monsieur, qu'il y a du varec et il y a des embruns.
46:41 La Bretagne, c'est un peu pénible, c'est au bord de la mer pour bonne partie.
46:44 Mais ça rappelle, c'est les gens qui n'aiment pas les vaches
46:47 et quand ils s'installent à la campagne, ils sont les clochers.
46:50 Nathan Devers.
46:51 C'est fou ce qu'il peut y avoir comme voisin casse-pieds ici ou là.
46:54 Et en effet, c'est totalement absurde.
46:56 S'ils n'aiment pas les crêpes, il ne faut pas vivre en Bretagne.
46:59 Un grand merci à tous les deux.
47:00 Merci beaucoup, Gabriel Cluzel.
47:02 Merci, Nathan Devers, de m'avoir accompagné ce soir pour décrypter l'actualité.
47:06 Dans un instant, vous allez prendre de la hauteur sur l'actualité avec Frédéric Taddeï
47:11 et ses visiteurs du soir avec au programme, entre autres,
47:13 « Le populisme est-il synonyme de démocratie ? »
47:16 ou encore « L'avenir est-il au pavillon ? »
47:18 Excellente soirée sur notre antenne.
47:19 À très vite.
47:20 ...

Recommandée