De nouvelles restrictions d'eau en Vaucluse, avec la préfète Violaine Démaret

  • l’année dernière
La préfète de Vaucluse, Violaine Démaret, annonce de nouvelles restrictions d'eau sur France Bleu Vaucluse.
Transcript
00:00 C'est donc, on vous le disait, une semaine consacrée à l'eau qui démarre ce lundi sur France Bleu Vaucluse.
00:04 Et la préfète du département, Adèle Bossard, est l'invitée du 6/9.
00:07 Bonjour, Violenne Desmarais.
00:08 Bonjour.
00:09 Un mot de constat déjà, où est-ce qu'on en est ce matin ? Il a un petit peu plu ce week-end.
00:13 J'imagine que les cours d'eau, les nappes phréatiques restent basses dans le département.
00:17 Alors, je pense qu'on n'a jamais été aussi heureux qu'il pleuve en Vaucluse.
00:19 C'est vrai.
00:20 Chaque goutte compte, mais hélas, elles ne sont pas suffisantes pour modifier fondamentalement la situation.
00:25 Il y a des choses qui vont bien ou mieux que l'année dernière, je pense qu'il faut le souligner.
00:30 Typiquement, l'enneigement dans les Alpes, mais qui derrière fait aussi la hauteur et la densité de nos cours d'eau.
00:36 Il a été meilleur cette année que l'année dernière.
00:38 Alors, ça reste inférieur à ce qu'on a traditionnellement, mais y compris au printemps,
00:43 il y a eu de très belles chutes de neige et donc ça, ça va aller relativement mieux.
00:47 En revanche, on a connu France entière, entre le 21 janvier et le 21 février,
00:52 la plus longue série de jours sans aucune goutte de pluie en France.
00:55 Ça va aussi pour le Vaucluse.
00:57 Et donc aujourd'hui, concrètement, c'est l'une des trois fois depuis 150 ans, 1871,
01:02 qu'on observe la période la plus sèche.
01:04 - On a une situation assez alarmante pour une mi-mai.
01:07 En plus, on entendait les pompiers dans nos reportages qui disaient que la végétation a un mois d'avance déjà.
01:11 On a une situation d'une mi-juin.
01:12 Qu'est-ce qu'on peut faire quand on est préfète comme vous ?
01:14 Vous avez déjà pris des restrictions.
01:16 Est-ce que ça veut dire qu'il va falloir en prendre de nouvelles ?
01:18 - Alors déjà, je ne dirais pas alarmant ou alarmiste.
01:20 Je pense qu'il ne faut pas l'être parce que justement, on a des choses qu'on ne peut pas maîtriser.
01:25 Le climat, même à chanter très fort, ça ne suffit pas.
01:28 En revanche, il y a des choses qu'on peut faire sur les usages.
01:30 Et c'est précisément le sens des restrictions.
01:32 Donc moi, je dirais que la situation, elle est préoccupante.
01:34 Et si on a un mois de mai, une fin de mois de mai et un mois de juin qui sont plus vieux,
01:38 c'est déjà arrivé.
01:39 Regardez ce qui s'est passé il y a maintenant deux ou trois ans.
01:41 On avait beaucoup d'eau, notamment à l'ascension.
01:43 Donc tant pis pour notre week-end et tant mieux pour la terre et pour la sécheresse et la végétation.
01:48 On peut encore ajuster et améliorer un peu la situation.
01:51 - Et on peut préserver la ressource aussi.
01:53 - Exactement.
01:53 - On ne peut pas agir sur le ciel, mais dans nos actes, on peut partager sur les usages.
01:58 - Vous disiez que c'est le sens des restrictions que vous avez prises pour quatre bassins pour le moment.
02:02 Vous allez en prendre de nouvelles ?
02:03 Vous avez envie d'en prendre de nouvelles ?
02:05 - Oui. Alors envie, non.
02:06 Moi, je n'ai pas envie de prendre des restrictions, mais je dois prendre des restrictions
02:08 parce que sinon, le risque principal, c'est qu'on n'ait plus d'eau potable dans le département, qu'on en manque.
02:13 Le Vaucluse a réussi à les éviter l'année dernière,
02:15 bien que ça ait été un peu tendu du côté du plateau-saut,
02:18 mais ça, c'est la mer des batailles, ne pas manquer d'eau potable dans les ménages Vaucluseans.
02:23 Donc, je vous confirme que j'avais pris des mesures il y a quelques semaines.
02:26 Je rappelle à nos auditeurs, à vos auditeurs qu'on a quatre stades,
02:29 au-delà de la « normalité », sans mesures particulières,
02:32 la vigilance, l'alerte, l'alerte renforcée et la situation de crise.
02:36 On n'est pas en crise dans le département, bien qu'on ait quelques indicateurs sur les nappes,
02:41 les débits, qui nous permettent de considérer qu'on est à la limite à certains endroits.
02:45 Et donc, qu'est-ce que j'ai fait ?
02:46 Aujourd'hui, je décide, je mets en place dans le département des mesures supplémentaires,
02:50 où on n'a plus que trois bassins versants sur douze qui vont rester en vigilance.
02:54 C'est la « main », c'est la « durance » et le « rune » qui sont dites des ressources sécurisées.
02:59 Ensuite, on a quatre bassins versants qui sont en alerte,
03:01 et les cinq autres, ils passent en alerte renforcée.
03:03 Ces cinq bassins versants, ce sont ceux du Laïs, des Sorgues,
03:07 du Calavon-Hamon, de la Nesque et du Sud-Le-Béron,
03:10 en alerte renforcée sur ces cinq-là.
03:12 - Ça veut dire quoi concrètement ? Ça veut dire qu'est-ce qu'il va falloir faire pour les gens qui habitent dans ces secteurs-là ?
03:17 - Ça veut dire qu'on se donne pour ambition collective, sur ces cinq bassins versants-là,
03:21 de réduire de 40% nos usages de l'eau, tous nos usages.
03:25 Donc, il y a des choses qui ne seront désormais plus possibles toute la journée,
03:28 et d'autres qui ne le seront que la nuit, c'est-à-dire quand les températures sont les plus faibles,
03:32 et qu'on gâche moins l'eau avec les vapeaux de transpiration.
03:34 Ça veut dire concrètement, interdition à partir d'aujourd'hui, sur ces cinq bassins versants-là,
03:39 d'arroser les pelouses, les espaces verts, les ronds-points.
03:43 Ça, ce sont des mesures qui concernent beaucoup les collectivités locales, qui sont premier plan de ces mesures.
03:48 Ça veut dire que pour les particuliers, on peut arroser son potager,
03:51 mais uniquement après 19h ou avant 9h.
03:54 - Qu'on vous comprenne bien sur les pelouses, les espaces verts, c'est interdiction d'arroser la journée ou la nuit, interdiction tout court.
04:00 - Exactement.
04:01 - Pour les particuliers, en revanche, on aura le droit d'arroser son potager la nuit, c'est ça, entre 19h et 9h du matin ?
04:06 - Avant 9h, après 19h, à ce stade, ce qu'on ne peut plus faire quand on est en crise, mais ce qu'on peut faire encore à ce stade.
04:13 Et remplissage de piscines, ça n'est plus possible.
04:16 - J'allais y venir, la question des piscines.
04:18 - Pour l'alerte renforcée, en tout cas.
04:19 - Donc interdiction dans ces secteurs-là de remplir sa piscine.
04:22 Dans les Pyrénées-Orientales, département très touché par la sécheresse en ce moment,
04:26 il y a interdiction de remplir sa piscine, interdiction aussi d'acheter des piscines hors sol.
04:29 Est-ce que c'est une mesure à laquelle vous réfléchissez ici pour le Vaucluse ?
04:32 - On a beaucoup de débats aujourd'hui sur le remplissage des piscines,
04:36 qui peuvent être un moyen pour certains de lutter contre les incendies, les feux de forêt.
04:41 Je crois qu'on y viendra tout à l'heure.
04:43 C'est une question qui est posée.
04:45 À ce stade, ça ne fait pas partie des mesures que je compte prendre,
04:47 mais elles sont dans la réflexion collective.
04:49 Il faut qu'on s'inspire de ce que font les collègues.
04:51 On n'est heureusement pas encore dans la situation des Pyrénées-Orientales.
04:54 - Merci beaucoup, Violaine Desmarais.
04:56 On va vous retrouver justement sur cette question des incendies dans le journal de 8h avec David Dauber.

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