Les communes doivent se conformer à un nouveau principe : d'ici 2050, il sera interdit de bétonniser des espaces agricoles ou naturels. Cela va changer la manière de construire et de développer le territoire. On en parle avec l'invité de France Bleu Saint-Etienne Loire, ce lundi : Marc Lapallus, le maire de Cuinzier et président de l'Association des maires ruraux de la Loire.
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00:00 Avec notre invité ce matin, nous parlons d'une mesure qui va changer le quotidien de nos villes, de nos villages et notre rapport à l'urbanisme.
00:06 Avec le ZAN, le zéro artificialisation net des sols, une mesure prise en fait pour protéger l'environnement, pour protéger les zones naturelles et agricoles.
00:15 D'ici 2050, l'artificialisation sera tout simplement interdite.
00:19 Ça va avoir beaucoup de répercussions en ville, mais aussi à la campagne, comme on va le voir avec le président de l'association des maires ruraux de la Loire et le maire de Quinziers.
00:27 Bonjour Marc Lapalue.
00:28 Bonjour, bonjour à tous.
00:31 Protéger les espaces naturels, les espaces agricoles, c'est évidemment une bonne chose sur le papier. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette mesure d'abord ?
00:38 Oui, tout à fait, nous sommes d'accord avec cette mesure. Nous sommes bien conscients qu'il ne faut pas à outrance consommer ce terrain agricole.
00:49 Bien sûr que nous sommes favorables. Nous souhaitons quand même obtenir un certain nombre de droits à pouvoir réaliser des projets quand même.
01:00 Oui, parce que l'idée de zéro artificialisation, c'est de détruire plutôt sur de l'existant, détruire de l'existant et reconstruire dessus.
01:09 Ce qui est plutôt facile quand on a une friche industrielle, quand on est en ville, mais on imagine que ce n'est peut-être pas aussi facile à faire à la campagne en zone rurale.
01:16 C'est tout à fait exact. Dans nos campagnes, ce n'est pas comme dans certaines villes avec des grandes, des anciennes entreprises qui sont maintenant des friches
01:27 où on peut effectivement pouvoir raser ces bâtiments pour pouvoir reconstruire dessus. Nous, dans nos campagnes, il peut y avoir une ancienne civie, une ancienne ferme,
01:38 mais ça va être à la marge. Donc c'est vraiment ce droit ou projet que nous souhaiterions acquérir pour nos villes et villages de petite taille.
01:49 Est-ce que ça peut freiner, Marc Lapalulle, la réindustrialisation dont on parle beaucoup ces temps-ci ?
01:56 Ou est-ce que la production locale pourrait être affectée par cette zanne zéro artificialisation nette des sols ?
02:02 Oui, effectivement. Ce qu'on voudrait effectivement, c'est très fort. On parlait pour construire des maisons, mais c'est surtout, avant tout, pour pouvoir construire
02:15 de nouvelles entités, de pouvoir s'agrandir même pour les petites entreprises et petites petites PME, puisqu'on ne peut plus construire ce genre d'industrie
02:27 à l'intérieur de nos villes et villages. Donc il faut bien faire ça en périphérie. Alors effectivement, ne plus consommer de terres agricoles,
02:36 de riches terres agricoles, mais il faut quand même pouvoir donner un peu d'oxygène aux intercoms, par exemple, pour pouvoir agrandir leurs petites zones.
02:47 Oui, parce que le risque, vous en parliez un petit peu, c'est qu'il y ait peut-être des projets concurrents, puisque ça se décide au niveau des intercommunalités,
02:56 de plusieurs communes. Et donc, si on dit qu'on ne peut pas artificialiser plus sur une commune, ça pourrait entraîner des conflits de projets entre deux communes.
03:03 Est-ce que c'est quelque chose que vous redoutez ?
03:06 Tout à fait. Tout à fait. Et d'ailleurs, on essaye d'harmoniser nos taux d'imposition pour éviter des compétitions intercommunautaires,
03:15 pour qu'une entreprise soit attirée plutôt d'un côté que de l'autre. Mais effectivement, il ne faut pas que certaines petites intercoms soient bloquées
03:25 à pouvoir s'agrandir un petit peu si on ne peut plus consommer. Donc, c'est un petit peu compliqué, c'est un zéro artificialisation.
03:38 Si on est favorable, on est quand même inquiet pour des projets qui, aujourd'hui, on ne connaît pas, mais qui peuvent venir ici, ça va être évident.
03:47 Donc, pouvoir faire ces projets qui permettent de maintenir notre population dans nos villages.
03:54 Vous êtes favorable parce qu'il faut aussi que tout le monde puisse s'adapter aux conséquences de la crise climatique,
04:00 et donc ça va aussi impacter les constructions de maisons. Est-ce qu'il faut accepter aujourd'hui qu'on ne peut plus vivre dans d'aussi grands espaces
04:07 ou dans des maisons avec autant de places, puisque ça va aussi affecter la taille des jardins ou des propriétés qu'on peut construire ?
04:14 Ah oui, nous sommes favorables. On sait très bien qu'on ne peut plus construire nos maisons sur 2500 mètres, 3000 mètres.
04:21 On est favorable à ces mesures. On ne fait pas de l'anti-Zan, on veut juste essayer de bien travailler en amont pour ne pas empêcher à l'avenir de pouvoir construire.
04:36 On est tout à fait favorable à construire dans nos villages, à rénover même nos maisons.
04:42 Donc, il faut aussi, en contrepartie, qu'on puisse bien pouvoir rénover le bâti ancien.
04:47 Ça permet de conserver ce bâti, qui est souvent très riche dans nos régions et qui est de belle qualité,
04:53 donc de pouvoir le préserver et aider à rénover ces villages pour éviter de construire à outrance en périphérie.
05:01 Alors Marc Lapalue, une dernière question qui porte aussi sur l'actualité nationale.
05:05 Après la démission du maire de Saint-Brévin, qui a dénoncé des agressions, des menaces et qui déplore le soutien de l'État,
05:12 le gouvernement veut lancer mercredi un centre d'analyse et de lutte contre les violences faites aux élus.
05:17 Est-ce que c'est un outil qui est nécessaire aujourd'hui ? Est-ce que c'est adapté aux problèmes que vous devez rencontrer, même chez vous ?
05:22 Je ne sais pas ce qui va ressortir de suite à cette affaire, mais il sera toujours favorable, si on tient compte de nos spécificités, de notre rôle.
05:36 D'ailleurs, on se bat depuis de nombreuses années pour obtenir le statut de l'élu et on veut vraiment protéger notre fonction,
05:44 comme on doit protéger celle d'un monstricuteur ou d'un gendarme.
05:48 Mais il faut que notre statut soit reconnu et qu'on soit protégé et respecté.
05:56 Donc, toute mesure qui pourrait aller dans ce sens serait très appréciée.
05:59 Merci Marc Lapalue d'avoir répondu à nos questions ce matin.
06:03 Je rappelle que vous êtes le président de l'Association des maires ruraux de la Loire et le maire de Quinziers.
06:08 On est au nord-est de Rouen. Merci, bonne journée à vous.