"On n'est pas plus capable de s'auto-suffire en France" : un agriculteur face aux normes européennes

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Transcript

00:00 Jean-Jacques Bourdin.

00:01 - Bien, Jean-François est avec nous, il est à Lille-Jourdain, en Haute-Garonne, il est agriculteur céréalier.

00:06 Bonjour Jean-François.

00:07 - Bonjour M. Bourdin, bonjour à tous vos...

00:10 - Vous pensez que l'écologie est trop punitive, Jean-François, pour vous, dans l'exercice quotidien de votre métier ?

00:16 - Mais bien sûr, bien sûr qu'elle est trop punitive.

00:18 Aujourd'hui, M. Bourdin, c'est pas compliqué, on produit de moins en moins en France.

00:21 C'est pas compliqué.

00:22 On produit de moins en moins.

00:23 Donc un beau jour, on m'a retrouvé...

00:25 On était exportateur, on est en train de devenir importateur.

00:29 Donc on m'a trouvé avec des produits qui vont venir de l'étranger,

00:32 qu'on m'a payé plein de serfs avec tous les produits qu'on ne veut pas aujourd'hui.

00:37 Voilà.

00:38 Donc au bout d'un moment...

00:39 - Et avec le transport, qui est mauvais en termes environnementaux.

00:44 - Mais bien sûr, mais bien sûr, mais bien sûr.

00:46 La France, on est capable de largement nous autosuffire et d'exporter, on n'en est plus capable.

00:51 Voilà.

00:52 - Pour de multiples raisons, il n'y a pas que l'écologie, hein, mais pour de multiples raisons.

00:56 - Il n'y a pas que l'écologie, mais l'écologie...

00:58 - L'écologie, l'écologie, moi je vois au niveau des serraliers, c'est un gros problème.

01:02 - Alors quel est votre problème ? En quoi l'écologie freine votre développement ?

01:06 - Mais le problème, c'est pas compliqué.

01:08 Aujourd'hui, on nous interdit des molécules, sans savoir ni pourquoi ni comment,

01:11 parce que l'NCSA ne s'est pas décidé que...

01:13 Ou on pense que...

01:14 Mais attention, ce qu'il faut savoir, c'est que pour que ces molécules soient nocives,

01:18 il faut les multiplier par 120 ou 130 ou 140 des fois.

01:21 Voilà.

01:22 Donc aujourd'hui, on est dans une position, on nous interdit un maximum de produits.

01:26 On nous a fait le coup de la force fine, là.

01:29 Je sais pas si c'est vraiment une réelle position,

01:34 ou si c'est un coup de délicatesse.

01:38 - Mais Jean-François, sans ces produits...

01:40 - Vous enlevez le S, mettons l'accord,

01:43 mais aujourd'hui, on nous enlève des produits,

01:45 et on est incapable de produire derrière.

01:47 - Vous pensez que sans ces produits, vous ne pouvez pas produire ?

01:51 - Mais, monsieur Corian, je vous donne un exemple très simple.

01:56 Aujourd'hui, dans le Gers, entre autres, mais pas que dans le Gers,

01:59 on a des soucis de certaines mauvaises herbes.

02:01 Ces mauvaises herbes, on n'arrive plus à les tuer,

02:05 parce que les produits qu'on nous vend ou les produits qu'on nous interdit ne les tuent plus.

02:08 Donc on se retrouve à ce que c'est les mauvaises herbes qui prennent le dessus sur les récoltes.

02:13 - Ouais.

02:14 - C'est aussi simple que ça.

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