La billetterie des Jeux olympiques de Paris 2024 est sous le feu des critiques. Les billets sont jugés trop chers et rares par certains Français tirés au sort, pour accéder à la plateforme d'achat des places.
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00:00 Avec nous, Virgile Cayet, vous êtes expert en économie du sport et directeur général de l'Union Sport et Cycle.
00:04 Merci d'être avec nous ce matin face à Julien Richard, journaliste RMC Sport.
00:09 Bonjour Julien.
00:09 Et aux côtés de Pierre Perronnet, le co-rédacteur en chef de la matinale de BFM TV.
00:14 Il a cette tête alors.
00:15 Voilà à quoi ressemble Pierre Perronnet.
00:18 Et Pierre, il est là parce qu'il fait partie des heureux tirés au sort.
00:22 C'est celui qui criait le plus fort.
00:23 Qui ont le droit d'acheter des billets, mais qui n'ont toujours pas acheté parce que c'est beaucoup trop cher.
00:27 Marie-Jean Trick était aussi là parce qu'elle avait des choses à nous raconter en liaison avec ce sujet.
00:31 Et alors on est où avec Jérémy ?
00:33 Jérémy, il fait partie aussi des tirés au sort comme Pierre Perronnet.
00:36 Bonjour Jérémy, merci d'être avec nous ce matin.
00:40 Vous avez donc été tiré au sort pour avoir le droit d'acheter des billets pour les Jeux Olympiques.
00:44 Est-ce que vous avez trouvé des billets à 24 euros ?
00:47 Non, absolument pas.
00:49 Le moins cher du moins cher que j'ai pu avoir sur ma session ce week-end, c'était le water polo à 45 euros.
00:55 Et le water polo, ça ne vous intéressait pas ?
00:59 Non, malheureusement non.
01:01 J'aurais préféré prendre de l'athlétisme ou de la natation, voire même de la gym.
01:06 Mais quand la moindre épreuve est excessivement chère, c'est compliqué.
01:11 C'est-à-dire donner des exemples ?
01:13 L'athlétisme, c'était minimum 690 euros, voire 980 euros.
01:19 La natation, c'est 500 euros minimum.
01:21 La gym, c'est 490 euros.
01:24 Le judo, c'était complet. L'escrime, c'était complet.
01:26 Il y avait éventuellement les sports urbains à la Concorde, avec le skate et le BMX freestyle.
01:34 Pour vous donner un ordre d'idée, je n'ai rien contre la Véronne et le ping-pong,
01:37 mais on était minimum à une centaine d'euros pour des tours de qualification.
01:41 190 euros pour la lutte.
01:44 Peu importe les sports qu'on regardait, de toute façon, c'était excessivement cher.
01:47 Voilà ce que dit Nézet Tony Estanguet il y a quelques semaines sur le plateau de première édition.
01:52 Il y aura encore des places, y compris à 24 euros, à partir du mois de mai.
01:57 On va remettre des places à la vente à partir du mois de mai, des billets à l'unité.
02:01 Donc encore une fois, si vous êtes déçus de cette première phase de vente,
02:04 retentez votre chance à partir du 15 mars jusqu'au 20 avril.
02:08 Julien, il existe ces billets à 24 euros ou c'est l'arlésienne ?
02:11 Si on regarde, il y a cinq minutes, il en reste.
02:13 Il en reste ?
02:14 Il en reste pour pas.
02:15 Mais sur des matchs de football sur les stades de province.
02:17 Pierre, tu confirmes ?
02:18 Oui, on peut les afficher.
02:20 Il y en a pour la voile, il y en a pour le football.
02:23 Mais après, Julien le dira mieux que moi, c'est que 24 euros,
02:27 ça dépend si on va pour le sport ou pour l'ambiance.
02:30 Des billets à 24 euros pour l'ambiance des Jeux, d'accord, pour voir le sport, c'est très limité.
02:34 La question c'est, est-ce que des billets à 24 euros pour voir par exemple
02:38 la finale du 100 mètres ou la finale du basket, ça a existé ?
02:41 Non.
02:43 Les premiers prix pour les finales en athlétisme,
02:46 il me semble que c'était aux alentours de 80 euros dans les premiers prix.
02:52 Il fallait être tiré au sort.
02:53 Il fallait être tiré au sort et aussi aller très vite sur le site
02:56 parce que c'est selon le principe, premier arrivé, premier servi, on est bien d'accord.
03:00 On est bien d'accord.
03:01 Oui, pas tout à fait, puisqu'en fait, on a par anticipation les créneaux
03:05 qui vont nous être dédiés et ensuite, on a le temps de préparer éventuellement
03:09 les sessions que l'on choisit et le créneau s'ouvre
03:12 et on a plusieurs heures, plusieurs jours pour faire ses achats.
03:15 Par exemple, pour les tirer au sort, ils vont recevoir un mail qui leur dit
03:18 "demain à 10 heures, vous pouvez vous connecter pour acheter un billet".
03:21 On est bien d'accord.
03:22 Exactement, c'est ça, tout à fait.
03:23 C'était pour ne pas faire planter le site avec trop de connexions.
03:25 Alors, et puis c'est pour essayer de gérer un petit peu les flux
03:28 parce qu'il y a d'autres événements internationaux qui ont fonctionné
03:30 de cette façon-là, premier arrivé, premier servi.
03:33 Ça peut générer un bug informatique et beaucoup de crispations,
03:37 encore plus de crispations.
03:38 C'est arrivé il n'y a pas très longtemps chez nous pour France 2023,
03:41 la Coupe du monde de rugby qui a vendu 2,6 millions de billets en quelques heures
03:45 et ça a été une polémique monstrueuse.
03:47 Là, c'est quand même beaucoup plus fluide avec quelques frustrations
03:50 parfois quand on n'a pas son billet à 24 euros.
03:51 Moi, j'aimerais savoir, Pierre, qu'on prenne un exemple,
03:53 qu'on prenne un stade et qu'on regarde dans un stade
03:56 la ventilation du prix des places.
03:58 C'est possible, ça ?
03:58 Oui, là, on a le Stade de France, par exemple, c'est pour une session d'athlétisme.
04:02 Donc, les billets dits à 24 euros sont les billets en rouge.
04:05 C'est une blague ?
04:06 Non, non.
04:07 Ah, ben, ça va revenir avec des soupelles.
04:09 Et en fait, là où je pense que la communication n'est pas très honnête.
04:14 Donc là, l'essentiel des places,
04:16 et là, les bonnes places, elles sont là en bleu.
04:18 Elles coûtent combien ces bonnes places ?
04:19 Les categoria, on est à...
04:23 Je vais vérifier là tout de suite.
04:24 1000 ?
04:25 Oui, facilement.
04:27 Categoria, 980 euros.
04:29 980 euros pour mettre le...
04:32 C'est le samedi, ça.
04:33 Pour une saisie.
04:34 Là, on est quand même sur des sessions exceptionnelles.
04:36 Quand on pense aux Jeux olympiques, on pense à quoi ?
04:39 On pense à la finale du 100 mètres,
04:41 on pense à des événements tout à fait exceptionnels.
04:43 Donc c'est vrai que si on prend en référence les finales du basket
04:46 qui se déroulent dans une enceinte où il y aura 15 000 places disponibles,
04:49 pas beaucoup plus,
04:51 et on peut avoir une finale France-États-Unis, par exemple,
04:55 ou la finale du 100 mètres, ou les finales principales de natation,
04:58 évidemment, il y a peu de places, il y a beaucoup de demandes,
05:01 donc il faut trouver une équation...
05:02 Enfin, ce sont des Jeux de riches à ce prix-là.
05:04 Pardon ?
05:05 Ce sont des Jeux de riches à ce prix-là, même pour une finale.
05:07 Mais vous disiez, quel prix on disait ?
05:09 Enfin, c'est un bilan.
05:11 Si on est très factuel, si on reste de manière très factuelle,
05:14 10 millions de billets à vendre, 1 million à 24 euros,
05:18 4 millions à moins de 50 euros.
05:19 Ça, c'est factuel, c'est réel, c'est la réalité,
05:22 c'est ce qui est en train de se vendre aujourd'hui.
05:23 Qui est déjà vendu pour la plupart.
05:25 En partie déjà vendu, évidemment,
05:26 mais ce n'est pas illogique que les billets les moins chers soient vendus en premier.
05:30 Pas sur les sports olympiques majeurs.
05:32 Sur tous les sports, il y avait des billets à ce prix-là.
05:35 Mais évidemment, vu la demande, par exemple sur cette deuxième phase,
05:38 4 millions de gens inscrits au tirage au sort, 1,5 million de billets à vendre.
05:43 Il y a forcément des frustrés.
05:44 Et après, il faut rappeler quand même qu'il y a une équation économique,
05:46 parce que c'est bien gentil toute cette polémique,
05:48 mais à un moment donné, on dit, ce sont des Jeux qui doivent être raisonnables,
05:51 ils ne doivent pas coûter d'argent aux contribuables,
05:53 et en même temps, on regrette que les billets soient chers.
05:55 Donc là, l'équation devient compliquée à résoudre.
05:57 Que reste-t-il, Julien, pour quel sport et à quel prix ?
06:00 Alors, il restait ce matin des places à 24 euros pour les matches de football.
06:04 Alors, pas forcément...
06:05 C'est étonnant, ça, non ?
06:06 Parce que le football, ce sont des stades qui contiennent plus de monde,
06:12 potentiellement, qu'une salle d'athlète, une salle de gym ou de bercy.
06:17 Et puis, le football aux Jeux olympiques,
06:18 traditionnellement, ce n'est pas le sport que l'on va aller voir en premier.
06:21 Il y a beaucoup de matchs.
06:22 Pierre, je voudrais qu'on aborde un sujet, c'est les quotas.
06:25 C'est-à-dire que ceux qui ont été tirés pour le pack 1,
06:30 pouvaient prendre 30 places.
06:32 S'ils en prenaient 24, ils ne pouvaient en prendre que 6 pour le deuxième.
06:35 30 places !
06:36 Moi, honnêtement, je pense que dans les frustrations,
06:40 ce lot de 30 places est un élément majeur.
06:43 C'est-à-dire qu'on ne peut pas comprendre Tony Stanguet,
06:45 expliquer qu'on pouvait en prendre pour tonton, pour le copain,
06:48 pour la copine, pour la cousine.
06:50 Ce n'est pas sérieux.
06:51 Enfin, sincèrement, ce n'est pas sérieux.
06:52 Et ça participe énormément à la frustration.
06:55 On ne comprend pas pourquoi des gens auraient 30 places
06:57 quand il y a 29 hôtes à côté qui aimeraient en avoir.
06:59 Ça n'a pas de sens.
07:00 Ton père, il était énervé, je crois, à Marie.
07:02 Oui, il est déçu.
07:03 Parce que lui, son rêve, c'était d'aller voir de l'athlétisme.
07:04 Après, il se doutait que ça n'allait pas être possible
07:06 pour des raisons financières.
07:07 Mais j'ai quand même regardé parce que j'avais un créneau ce week-end.
07:11 Donc, toi, tu as été tirée au sort ?
07:12 Pour être tout à fait honnête, c'est un ami qui avait un créneau.
07:15 Mais je ne l'ai pas retrouvé.
07:16 Donc, j'ai profité de son créneau.
07:18 Enfin, j'ai voulu en profiter, mais il ne restait que des sports
07:21 qui n'intéressaient pas forcément mes parents,
07:23 comme de la lutte féminine pour 200 euros par personne.
07:25 Pourquoi pas, il va aller voir la lutte féminine ?
07:26 Pas pour 200 euros par personne, non.
07:28 Jérémy, vous allez quand même aller voir une compétition ?
07:32 Même si ce n'est pas de l'athlétisme ?
07:34 Les compétitions gratuites.
07:36 Ou alors si Tony Stanghev m'envoyait des billets,
07:39 avec grand plaisir, mais sinon, ce sera les compétitions.
07:41 On n'en a même pas, je peux vous dire.
07:43 Et ce sera le marathon, ce sera le triathlon,
07:47 ce sera toutes les épreuves à l'extérieur.
07:49 Mais à 980 euros d'athlétisme, je suis comme son papa.
07:53 Il reste toujours en dehors.
07:55 Même pas en rêve.
07:57 Et juste pour préciser quelque chose,
08:00 en 2012, j'avais été tiré au sort pour les billets à Londres.
08:04 Ce n'était absolument pas le même prix.
08:06 Mais vraiment pas, même si vous êtes là.
08:08 Alors non, ce n'est pas tout à fait vrai.
08:12 Donc c'est un peu vrai alors, si ce n'est pas tout à fait vrai.
08:14 2012, c'était il y a 12 ans, il s'est passé des petites choses depuis.
08:17 Si on prend en compte l'inflation, ce sont sensiblement les mêmes tarifs,
08:21 sauf que la stratégie de billetterie de Paris 2024,
08:23 et là encore, j'essaie d'être très objectif, très factuel,
08:25 ça a été de dire, on met beaucoup de billets pas chers,
08:29 et pour arriver à obtenir l'objectif financier,
08:31 il faut mettre des billets très chers.
08:32 Donc c'est cet équilibre qu'ils ont essayé de trouver.
08:34 Merci à tous les quatre.
08:35 Si vous voulez voir la cérémonie d'ouverture, il reste des places.
08:38 2 700 euros.
08:39 Allez, bonne journée.