RTL-TVI, 26/04/1993 :
- Publicités
- Bande annonce "Bons Baisers De Hong-Kong"
- Speakerine
- Météo
- Début "Controverse" (Christophe Giltay)
A noter :
- Un décrochage de publicités régionales
- RTL-TVI est la dernière chaîne francophone à avoir encore des speakerines en activité de nos jours.
- "Controverse" aborde un sujet brûlant pour les Belges : la tentation du séparatisme.
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- Speakerine
- Météo
- Début "Controverse" (Christophe Giltay)
A noter :
- Un décrochage de publicités régionales
- RTL-TVI est la dernière chaîne francophone à avoir encore des speakerines en activité de nos jours.
- "Controverse" aborde un sujet brûlant pour les Belges : la tentation du séparatisme.
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TVTranscription
00:00 [Musique]
00:06 Bonjour !
00:11 Mais...
00:12 Regardez, c'est le nouveau silent fraîcheur naturel.
00:14 Je vous ai permis d'entrer, ça va ?
00:15 Faisons un petit test, puis nous en parlerons.
00:17 Voilà !
00:22 Hum, cette fraîcheur, c'est comme l'herbe et le bon air de la campagne.
00:27 Bien sûr, c'est silent, le nouveau silent fraîcheur naturel.
00:30 Parfait, laissez-le moi.
00:31 Eh bien, vous n'allez pas camper ici tout de même ?
00:33 Non.
00:34 Non.
00:35 On reconnaît le nouveau silent fraîcheur naturel, les yeux fermés.
00:39 Diadermine préserve doublement des effets du temps.
00:42 Diadermine protège la peau des agressions extérieures et la régénère à l'intérieur,
00:47 grâce aux principes actifs liposome, dermosaccharide, microsphère.
00:52 Ainsi, jour après jour, ma peau reste belle et le temps m'appartient.
00:56 Diadermine, la prévention active anti-âge.
01:00 Bonjour, vous ne me voyez pas.
01:03 Pourtant, je suis là à côté de vous pendant toute votre vie.
01:06 Je fais fructifier votre épargne, vos placements, mais en toute sécurité.
01:11 Vous pouvez compter sur moi quand c'est moins agréable,
01:14 mais aussi dans vos meilleurs moments.
01:16 Somme toute, je suis la garantie de votre bien-être.
01:20 Mais oui, vous m'avez sûrement reconnue maintenant.
01:23 Je suis votre assurance-vie.
01:25 Assurance, compagne de toute votre vie.
01:29 Le ciel est en couleurs.
01:31 La nature est en fruits.
01:35 On dirait que c'est l'heure de cueillir jambourcis.
01:39 Yogourt et fruits jambourcis.
01:43 On fait le plein de vie.
01:48 On fait le plein de vie.
02:16 Au théâtre royal du parc, du vrai théâtre.
02:20 Rêvez peut-être.
02:27 Mon Rick, vous aimez depuis toujours.
02:31 Encore peste.
02:33 Il va encore vous étonner.
02:35 Encore peste.
02:37 En 10 minutes, il est prêt.
02:39 10 minutes.
02:41 Et comme toujours, il ne court jamais.
02:44 10 minutes.
02:45 Il a toujours un succès.
02:47 Encore peste.
02:49 Prêt pour boire, jouer au cappuccino.
02:54 Aujourd'hui, il est si facile de savourer un délicieux cappuccino chez soi.
03:04 De l'eau chaude, mélangée pour obtenir une onctueuse mousse de lait.
03:09 Un vrai cappuccino.
03:11 Cappuccino de Nescafé, un peu plus italien.
03:15 Quand vous avez un bon mal de tête, il vous faut un maximum d'aide en un minimum de temps.
03:22 Voici ASPRO 500 effervescent.
03:25 Conçu pour agir vite et énergiquement, comme une douche bienfaisante dans votre tête.
03:31 ASPRO 500 effervescent.
03:34 L'antidouleur express.
03:37 Le plus beau des moquettes.
03:40 Quel plaisir, une moquette de chez Carpetland & O.
03:51 Par exemple, ce tapis relief.
03:53 699 francs le mètre carré.
03:55 Ce vinyle imitation marbre.
03:59 445 francs le mètre carré.
04:03 Et vous en trouverez beaucoup d'autres dans votre Carpetland & O.
04:06 Des milliers de mètres carrés de moquettes de qualité, au prix les plus avantageux.
04:11 Tellement plus de tapis, pour si peu d'argent, chez Carpetland & O.
04:29 La reine d'Angleterre a disparu.
04:33 Tiens, c'est pourtant pas son genre.
04:35 Oui, ça va, ça va, ça va, je sais. C'est une histoire d'hommes.
04:39 La reine Elisabeth II a été kidnappée.
04:43 Devant le silence dû aux déravisseurs, les autorités britanniques demandent l'aide des services secrets français.
04:49 Immédiatement, l'affaire est confiée aux charlots, qui ne vont pas tarder à envoyer des bons baisers de Hong Kong.
04:55 Mardi, 21h15.
04:57 [Musique]
05:23 Excellente fin de soirée en notre compagnie. Dans quelques instants, l'occasion pour vous de revoir Controverse.
05:28 Un débat consacré, entre autres, à la manifestation qui a eu lieu hier en fin de matinée à Bruxelles.
05:34 Le dossier abordé étant, bien sûr, le séparatisme. Mais tout de suite, la météo avec Cécile.
05:39 [Musique]
05:50 Bonsoir. Du soleil et des températures délicieusement estivales.
05:54 Le temps pour demain s'annonce très très bien.
05:56 Alors, pour ce soir et cette nuit, il faut quand même encore signaler un risque d'averse orageuse.
06:01 Ça et là. En dehors de ces moments d'averse, des éclaircies dans le ciel de la nuit et donc des étoiles.
06:06 Des minima tout à fait agréables. 7 degrés sur les hauteurs ardennes.
06:10 9 dans le sud-ouest, 10 en Gaume, 12 au centre, 9 en Campine et 11 en bord de mer.
06:15 Alors que le vent sans direction précise sera cette nuit faible à modérer.
06:18 Alors pour demain, je vous le disais, il y aura du soleil.
06:21 Les températures vont monter entre 20 et 25 degrés.
06:25 Ce sont donc des super maxima alors que le vent nous viendra du secteur est à nord-est.
06:30 Un vent chaud qui sera d'abord faible et puis qui ensuite deviendra modéré à l'intérieur du pays.
06:35 Modéré assez fort au littoral.
06:37 Mais je dois quand même vous signaler pour demain un tout tout petit risque d'averse orageuse.
06:41 Alors pour la suite, le risque d'averse orageuse se précise.
06:44 Mercredi, jeudi et vendredi. Le temps sera donc variable avec des moments ciel bleu et des moments nuageux.
06:51 Et toujours la possibilité d'une averse orageuse en après-midi ou en soirée.
06:55 Quoi qu'il en soit, les températures restent très estivales, très douces.
06:58 Entre 20 et 25 mercredi et entre 18 et 23 vendredi.
07:02 Voilà, je vous quitte et je vous souhaite une excellente fin de soirée.
07:06 La météo vous était offerte par Viennetta de Ola.
07:13 Ola vous propose un irrésistible dessert glacé.
07:19 Viennetta, une crème glacée vanille onctueuse feuilletée de délicieux chocolats croustillants.
07:26 Mais Viennetta de Ola pourrait bien cacher un tout petit problème.
07:31 Après une portion, personne n'a envie de s'arrêter.
07:36 Viennetta vanille ou cappuccino, on en veut toujours plus.
07:42 [Musique]
08:01 Mesdames, Messieurs, bonjour et merci de nous recevoir chez vous en ce dimanche.
08:05 La Belgique doit-elle crever ?
08:07 Alors c'est une formule choc, une formule choc qui a été lancée il n'y a pas 48 heures par un député du Vlaamsblok à la tribune de la Chambre
08:14 pendant les débats concernant la réforme de l'État, les fameux accords de la Saint-Michel.
08:19 La Belgique doit crever, c'est ce qu'a dit ce député du Vlaamsblok.
08:22 C'est une position qui n'est pas évidemment partagée par de nombreux Belges,
08:26 mais il existe un certain nombre de mouvements, un certain nombre de partis politiques,
08:29 un certain nombre de citoyens belges qui pensent qu'il est temps finalement de vider la querelle
08:33 et d'aller vers la création de deux ou plusieurs États indépendants.
08:37 Il y a évidemment des gens qui sont contre cette position.
08:40 Ils sont en train d'organiser en ce moment même à Bruxelles une manifestation qui rassemble visiblement des milliers de personnes,
08:46 une manifestation contre le séparatisme.
08:49 Alors, quel est l'avenir pour la Belgique ?
08:51 Une Belgique unitaire à l'ancienne, une Belgique fédérale, une Belgique confédérale
08:55 où deux ou plusieurs États indépendants nous chercheront à répondre à ces questions avec nos invités.
09:00 Jean-Pierre De Bant du groupe Kaudenberg, qui est un groupe de réflexion qui a notamment travaillé sur l'idée de fédéralisme.
09:06 Maurice Lebeau du mouvement Wallon pour le retour à la France.
09:09 Ce titre est suffisamment clair pour ne pas qu'on le commente.
09:12 Geoffroy de Klippel, président de Contre le séparatisme.
09:15 Alors, Contre le séparatisme, c'est l'association qui a organisé la manifestation qui se déroule en ce moment à Bruxelles.
09:21 Raoul-Emile Évrard de Wallonie Libre, le plus ancien mouvement indépendantiste wallon.
09:26 Jean-Luc Pleunès, porte-parole de Contre le séparatisme.
09:30 Et Jost Rampelberg du mouvement populaire flamand, dont je ne me risquerai pas à prononcer le nom, en néerlandais.
09:38 Alors, comme d'habitude, si vous voulez intervenir, apporter des témoignages, poser des questions, il y a une ligne ouverte.
09:42 Faites attention, le numéro est un peu différent de l'habitude.
09:45 C'est le 02 627 17 18.
09:48 02 627 17 18.
09:51 Alors, vous le savez, on dit souvent en Belgique qu'on ne pose jamais aux Belges la bonne question.
09:55 On ne fait jamais de référendum, on ne fait pas de consultation populaire.
09:58 On ne leur demande jamais leur avis.
09:59 Nous, on va vous demander votre avis à travers un petit sondage qui vaut ce qu'il vaut, évidemment.
10:03 La Belgique doit-elle disparaître pour laisser la place à plusieurs États indépendants ?
10:07 C'est la question que je vous pose aujourd'hui.
10:08 Pour le oui, vous faites le 077 34 82 fois.
10:13 077 34 82 fois.
10:15 Et pour le non, 077 34 80 90.
10:20 Alors, je vous l'ai dit, il y a en ce moment même à Bruxelles une manifestation contre le séparatisme
10:24 qui visiblement rassemble énormément de monde.
10:26 On fait tout de suite le point sur cette manifestation avec Nathalie De Witt.
10:30 Vive la Belgique ! Vive la Belgique !
10:33 La Belgique, on l'aime !
10:35 Ils sont venus de tous les coins de la Belgique, du nord comme du sud, unis,
10:39 pour exprimer leur inquiétude et leur mécontentement dans les deux langues, sous le même drapeau.
10:44 Plusieurs milliers de Belges, qui comptent bien le rester,
10:47 ont noirci les rues du centre-ville ce matin.
10:50 Étudiants, travailleurs, patrons, associations culturelles et patriotiques,
10:53 ainsi que plusieurs personnalités politiques, dont la plupart ont préféré la discrétion,
10:58 pour ne pas donner d'Istel l'impression de récupérer la manifestation.
11:02 Aujourd'hui, je suis ici comme simple citoyen,
11:06 pour démontrer l'attachement et l'amour de mon pays.
11:09 Et c'est tout. Pas d'autres déclarations.
11:12 Je suis profondément inquiet quand j'entends des gens comme Van den Brandt
11:15 qui parlent de confédéralisme, et aussi quand j'entends des chefs de cabinet de son entourage
11:19 tenir des propos xénophobes à l'égard des francophones du pays.
11:22 Je suis belge, je me sens trésoré dans mon pays,
11:25 et puis je crois qu'on a une chance inespérée d'être à Carrefour,
11:29 et je suis pour tout ce qui est uni et contre tout ce qui s'est peint.
11:33 Et franchement, je crois qu'il était important de venir aujourd'hui,
11:36 parce qu'on fait beaucoup de bêtises dans ce pays.
11:39 Moi, je suis pour l'unité de la Belgique.
11:42 Je vous dis, moi, je suis un flamand qui vient de Gant,
11:45 mais tout ce fédéralisation va nous coûter beaucoup, beaucoup trop.
11:50 Ça veut dire, premièrement, que c'est fini avec la Belgique,
11:53 et deuxièmement, qu'on est perdu partout.
11:56 Parce que quand il n'y a plus de solidarité entre les gens d'un pays,
12:00 même flamand, même wallon, même bruxellois, tous unis, nous sommes forts.
12:06 L'homme de la rue, effectivement, flamand, n'a pas vraiment envie de se séparer du wallon.
12:09 Mais les politiciens flamands, selon moi, oui.
12:12 Qu'est-ce qui vous a poussé à venir manifester ce matin ?
12:15 Ma foi dans la Belgique.
12:17 Vous y croyez encore, malgré tout ce qui se passe ?
12:19 Les investis qui ne croient pas.
12:22 C'est un peu la foi du charbonnier.
12:26 Alors, messieurs, vous êtes les organisateurs de cette manifestation.
12:28 D'abord, est-ce que vous avez des chiffres de participation ?
12:31 Non, nous n'avons pas de chiffre de participation.
12:33 Bon, mais apparemment, c'est vraiment un large succès.
12:36 C'est difficile, il faudra attendre les chiffres de la police pour savoir exactement combien de personnes il y aura.
12:41 Mais la manifestation est d'ores et déjà un succès.
12:44 D'abord, l'idée d'avoir organisé une manifestation,
12:46 l'idée que des jeunes, des chefs d'entreprise soutenus par des personnalités du monde artistique, sportif et culturel soutiennent la manifestation,
12:56 c'est déjà une réussite en soi.
12:57 L'idée est qu'il y a des personnes qui sont mises autour d'une table.
12:59 Et puis, regardez, la foule, je crois que la foule parle d'elle-même.
13:03 Nous avons été très nombreux ce matin, d'autant qu'à la base, nous étions tous des bénévoles.
13:08 C'est surtout un mouvement de mauvaise humeur.
13:11 Et donc, c'est une idée tout à fait spontanée.
13:13 Et bon, on voit le résultat.
13:15 C'est un résultat vraiment très, très bon,
13:17 qui démontre bien que la majorité des Belges désirent continuer à vivre ensemble.
13:22 Alors, M. Plenesse, le problème, c'est qu'il y a une ambiguïté.
13:24 On l'a bien entendu dans les interviews des gens qui sont à la manifestation.
13:27 Ces gens manifestent pour l'unité de la Belgique et donc en partie aussi contre la réforme de la Saint-Michel et contre le fédéralisme.
13:34 Alors, est-ce qu'il n'y a pas confusion entre le maintien de la Belgique, qu'elle soit fédérale, confédérale ou autre,
13:39 ou la nostalgie de la Belgique de papa, comme on dit ?
13:42 Je dirais que d'abord, ce sont des suppositions que vous faites.
13:46 Je pense que l'objectif de cette manifestation d'aujourd'hui,
13:50 c'est d'être un premier mouvement qui rallie tous ceux qui ne veulent pas du séparatisme.
13:57 Alors, il est évident que dans ce pays, il y a des gens qui sont profondément unitaristes.
14:01 Je crois qu'il y a des nostalgiques.
14:03 Il y a des gens qui soutiennent le principe du fédéralisme d'union,
14:06 persuadés que si le fédéralisme s'arrête là où la Saint-Michel l'a mené,
14:11 il y a encore moyen de vivre ensemble et de régler les problèmes ensemble.
14:14 Et puis, il y a des gens qui souhaitent d'autres formes de fédéralisme, provinciales ou autres.
14:18 Notre but aujourd'hui n'était certainement pas de prendre position pour ou contre Saint-Michel.
14:22 C'était simplement de dire aux hommes politiques,
14:25 quelle que soit la structure que vous souhaitez implanter en Belgique,
14:29 sachez qu'il faudra qu'elle se fasse contre toute envie séparatiste.
14:33 C'est tout, c'est le seul message.
14:34 Donc, il y a vraisemblablement dans la rue des gens unitaristes,
14:36 des gens pour le fédéralisme d'union, des gens pour une autre forme de fédéralisme.
14:39 Mais ce n'est pas grave. L'important, c'est qu'ils sont tous contre le séparatisme.
14:42 C'est qu'il y ait toujours une Belgique.
14:44 Absolument, oui.
14:45 Alors, généralement, on dit que l'idée de la Belgique unitaire, c'est une idée de vieux,
14:50 une idée vieillotte, une idée qui ne va pas dans le sens de l'histoire.
14:52 Enfin, c'est ce que disent les gens qui veulent le séparatisme.
14:54 Alors, vous avez quel âge ?
14:56 J'ai 25 ans.
14:57 Alors, à 25 ans, est-ce qu'on peut croire encore à la Belgique et comment ?
15:00 À 25 ans, on peut croire à la Belgique. Certainement.
15:03 Vous savez, nous autres, on ne connaît aucun problème entre les jeunes francophones et les jeunes fermiers.
15:07 Et je dois vous dire une chose, c'est que je suis d'une génération qui est donc 68, 69, 70.
15:13 C'est-à-dire avec la génération des problèmes communautaires.
15:16 Depuis, il y a eu la réforme de 70, 80, 88, 93.
15:21 Mais où cela va-t-il s'arrêter ?
15:23 Les jeunes se posent beaucoup de questions.
15:25 Parce que, je vous assure, entre les jeunes flamands et les jeunes francophones,
15:28 la jeune génération peut passer de tout ce qui s'est passé avant.
15:32 Donc, il y a eu des erreurs dans le passé, mais maintenant, on veut aller plus loin.
15:36 Et on veut une entente entre francophones et flamands.
15:38 Car la préoccupation des jeunes, c'est tout de même l'emploi, le chômage.
15:43 D'autant que nous sommes à la croisée de deux cultures.
15:45 Et c'est vraiment une richesse de pouvoir côtoyer une autre culture.
15:48 Vous, vous vous considérez comme flamand ou allons ?
15:50 Écoutez, je me considère d'abord comme belge.
15:54 Et j'habite Bruxelles. Et je me considère également comme européen.
15:58 Bien. Alors, évidemment, tout le monde n'est pas d'accord avec cette position.
16:01 Alors, M. Rampelberg, vous, vous représentez le mouvement populaire flamand.
16:05 Vous parlez parfaitement le français, je le sais, puisqu'on a discuté longuement au téléphone tous les deux.
16:09 Et pourtant, vous êtes venu ici en me disant, je ne parlerai que le néerlandais.
16:12 C'est une position culturelle.
16:15 Alors, est-ce que vous pourriez, d'ailleurs, tout à fait respectable, il n'y a aucun problème à ce niveau-là.
16:18 Alors, est-ce que vous pourriez nous expliquer pourquoi ?
16:20 Quelles sont vos motivations ?
16:22 Et par là même, quelle est votre vue de la Belgique pour le futur ?
16:26 Je crois tout d'abord que n'importe qui doit pouvoir s'exprimer dans son cadre naturel en sa langue propre.
16:39 Je suis ici à Bruxelles, il ne m'apprend pas le flamand, mais mon propre pays.
16:42 Il me semble tout à fait normal que nous puissions être entendus comme flamands dans notre propre langue.
16:47 Il est inimaginable que simplement parce que l'État belge a été établi du point de vue de personnes qui sont francophones
17:00 et que les structures de force sont toujours restées francophones,
17:03 que pour cette simple raison, les flamands doivent toujours se mettre à parler français,
17:08 comme beaucoup de flamands le font lors de vos émissions et comme des flamands le font tout aussi ici.
17:13 Si le prix pour l'existence de la Belgique, le prix à payer, est que les flamands apprennent par leurs propres efforts à parler français
17:23 et qu'ils rendent ainsi une certaine unité possible, alors j'estime que cette unité est trop cher payée.
17:30 Cela établit en fait une distance par rapport à notre identité propre.
17:37 Il n'a jamais existé d'opportunité en Belgique qui permette l'égalité entre les flamands et les francophones.
17:49 Cette possibilité d'unité n'a jamais existé.
17:54 Il faut actuellement des structures claires, des structures qui permettent de travailler et de vivre,
17:59 des structures qui permettent de lutter contre le chômage,
18:02 des structures qui permettent de construire une économie sur base d'un modèle bien précis.
18:07 Et ce modèle-là est fort différent qu'on le considère d'un point de vue francophone ou d'un point de vue néerlandophone.
18:15 Alors soit il existe un État belge où l'on accepte une majorité flamande,
18:21 ou alors on établit pour les francophones et pour les flamands des structures d'États différentes,
18:28 où chacun peut construire ce qui lui semble nécessaire.
18:31 Vous avez dit quelque chose d'important là, et je crois que c'est très important pour que tout le monde comprenne,
18:35 parce que beaucoup de gens se demandent pourquoi on a été jusqu'au fédéralisme actuellement.
18:39 Vous venez de dire une chose qui est très claire, les flamands sont majoritaires en Belgique,
18:42 et à la limite vous, vous n'êtes pas contre l'établissement d'un État belge unitaire,
18:46 mais comme les flamands sont majoritaires, que les flamands aient le pouvoir, et soient les seuls à l'avoir.
18:51 En fait, des points de vue extrêmes comme celui-là sont indéfendables, me semble-t-il.
19:00 Si le pouvoir est aux mains essentiellement des flamands, cela signifie que le modèle de l'économie doit être flamand.
19:11 Le modèle de la sécurité sociale devrait aussi être principalement flamand.
19:15 Oui, mais cela ne signifie pas que les wallons ne pourraient pas participer aux décisions.
19:19 Cela me semble tout à fait inacceptable.
19:22 Je crois effectivement que chaque peuple doit pouvoir se développer, et le peuple wallon est constitué de personnes tout aussi respectables que le peuple flamand,
19:32 qui doivent avoir aussi les chances de se développer.
19:35 Mais si l'on veut un seul État, à ce moment-là, il faut reconnaître qu'il y a une majorité qui est flamande, qui est de langue flamande.
19:43 Si l'on ne veut pas accepter cela, il faut en tirer les conclusions.
19:46 Votre sentiment, vous, propre de flamand, c'est que la Belgique, à l'origine, c'était un État de francophone fondé par une intelligentsia qui était plutôt franque.
19:55 Oui, cela ne se discute pas.
19:57 Plutôt francophone. Et donc, non mais, ça ne se discute pas, nous sommes d'accord, puisque le flamand n'a été reconnu langue officielle qu'à la fin du 19e siècle.
20:04 Mais si vous voulez, est-ce que ça veut dire que pour vous, il n'y a plus moyen d'évacuer ce passé et de trouver un mode de concertation entre les deux ?
20:14 Parce que, visiblement, le traumatisme de la domination francophone sur la Flandre est tel qu'à votre avis, il ne pourra jamais être résorbé.
20:21 Écoutez, je ne pense pas qu'il aille partir de l'idée d'un traumatisme. Il ne faut pas partir non plus d'un point de vue passionnel.
20:30 Il faut en fait être pratique et pragmatique.
20:35 Dans la structure actuelle, je ne peux pas imaginer que les groupements francophones puissent accepter l'existence d'une Belgique avec une majorité flamande.
20:51 Et si cela n'est pas acceptable, à ce moment-là, il me semble que chacun doit aller de son côté.
20:58 Je souhaite que cela se fasse de façon humaine, en concertation et en paix.
21:03 M. Lebeau, finalement, à la limite, cela apporte de l'eau à votre moulin. C'est bien la preuve, comme vous écoutez M. Rompelberg, qu'il n'y a plus moyen de vivre ensemble.
21:11 Tout d'abord, je voudrais faire une remarque. Beaucoup de braves gens ont sûrement défilé à Bruxelles aujourd'hui.
21:16 Mais je dirais qu'une telle manifestation pour l'unité d'un pays est impossible à Paris pour l'unité de la France, parce qu'elle n'est en nulle moint menacée, ni à Londres pour l'unité du Royaume-Uni.
21:27 Cela montre déjà à quel niveau de déliquescence nous sommes arrivés. C'est la première constatation que je ferai.
21:33 En plus, je dirais, comme vous l'avez fait remarquer, je pense, que dans les participants à la manifestation, des gens sont mûs par des intérêts tout à fait différents.
21:41 On retrouve un panel à peu près analogue que ceux qui ont signé le plébiscite en faveur de l'introduction du référendum dans notre Constitution.
21:48 Or, on retrouve là-dedans des gens qui sont des archéo-unitaristes, je dirais, qui sont pour un retour de la Belgique de papa.
21:58 Cela n'a rien compris, parce que le fédéralisme est la seule chance. Il faut qu'il passe vite, parce que sinon c'est le chaos.
22:06 Et ce sera bien pire qu'aujourd'hui, c'est certain. Deuxièmement, il y a là-dedans aussi des gens qui viennent sûrement pour montrer un certain mécontentement par rapport à ce gouvernement.
22:19 Cela étant, pour venir à ce que M. Rampelberg disait, je pense qu'un cadre institutionnel doit convenir à un peuple.
22:32 Je crois qu'on ne peut faire vivre longtemps sous de même loi des peuples différents, parce que s'installe toujours, tôt ou tard, un rapport de dominants à dominer.
22:41 Hier, la Flandre a été le parent pauvre de la Belgique. Ce n'est pas les Wallons, contrairement à ce qu'on pourrait croire, et contrairement à une idée qui est souvent répandue,
22:49 ce n'est pas les Wallons qui ont primé le peuple flamand, ce sont leurs intellectuels.
22:54 Or, nous assistons à une reconquête du mouvement flamand, d'abord à sa culture, à sa langue. Je trouve ce combat légitime.
23:03 L'idéal, si on veut avoir un univers valable, ce n'est pas que tout le monde soit coulé sur un même moule,
23:08 c'est que chacun ait le cadre qui lui permet de développer son identité, sa culture et de la maintenir.
23:14 À ce moment-là, on aura peut-être, ce que le général de Gaulle disait, l'humanisme et le dialogue des peuples dans la diversité.
23:20 C'est une notion que je voulais signaler. Aujourd'hui, le combat flamand, qui était légitime, peut quelque part, maintenant, vous exagérer.
23:31 Parce que ce n'est plus d'abord une revendication culturelle, c'est devenu une revendication économique.
23:36 économique.