• l’année dernière
Pour son 76e Festival, Cannes déroule le tapis rouge à partir de mardi à une pléiade de stars. Au total 21 films brigueront la Palme d'or. Mais en dehors de la compétition, le festival est un rendez-vous essentiel pour les professionnels du cinéma.

Entretien avec Michèle Halberstadt, productrice et écrivaine, cofondatrice de la société de production et de distribution ARP, Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes, Jean Labadie, producteur et distributeur, PDG du Pacte, et Dimitri Rassam, producteur, fondateur de Chapter 2.

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Transcription
00:00 Oui, en direct de Cannes alors que démarre ce soir la 76e édition du festival.
00:05 On est ce matin avec Léa Salamé dans un palais des festivals encore vide.
00:09 Il est tôt mais ce soir c'est la première montée des marches pour le film qui fera
00:14 l'ouverture du festival Jeanne du Barry de Maïwenn.
00:17 Et dans ce grand entretien on va parler de la situation du cinéma qui va mieux en 2023,
00:22 de l'importance du festival de Cannes dans l'industrie du cinéma et des polémiques
00:26 évidemment parce qu'il n'y a pas de Cannes sans polémiques.
00:28 Avec nous ce matin Michel Albert-Stadt, productrice, distributrice avec votre société ARP.
00:33 Vous présentez 4 films cette année à Cannes.
00:36 Bonjour à vous.
00:37 Bonjour.
00:38 Bonjour Jean Labadie, vous êtes producteur et distributeur également avec votre société
00:41 Le Pacte.
00:42 Vous avez 7 films à Cannes cette année dont le film d'ouverture Jeanne du Barry.
00:45 Bonjour à vous.
00:46 Bonjour.
00:47 Et enfin Dimitri Rassam, producteur de ce qui est déjà l'un des succès de l'année
00:50 en salles Les 3 mousquetaires.
00:51 Et vous venez tout juste de dépasser les 3 millions d'entrées.
00:54 C'est aussi le film français qui a été le plus vu à l'étranger en 2023.
00:59 Bonjour Dimitri.
01:00 Bonjour.
01:01 Et bienvenue donc à tous au micro d'Inter.
01:02 Avant de vous donner la parole à tous les 3, on veut saluer avec Léa Le Boss, Thierry
01:08 Frémaux, de passage quelques instants dans le studio d'Inter.
01:12 Bonjour monsieur le délégué général du festival, merci d'être là.
01:17 C'est le calme avant la quinzaine, jusqu'ici tout va bien ?
01:20 Oui, oui, c'est calme un peu avant et c'est excité un peu avant et pareil pendant.
01:26 D'accord.
01:27 Si vous deviez nous résumer en 3 mots la 76e édition, vous choisiriez lesquelles ?
01:31 Début de cycle puisque l'an dernier c'était la 75e.
01:35 Donc là on ouvre une nouvelle décennie.
01:37 Le jury témoigne de ça, de cette volonté de renouveler un peu.
01:41 Et la compétition aussi parce qu'il y a à la fois des vétérans.
01:44 On retrouve Marco Bellocchio, Martine Scorsese, Aki Korismaki, Nani Moretti etc.
01:50 Ken Loach.
01:51 Ken Loach, Ken Loach.
01:52 J'en oublie, je n'aurais pas dû commencer à citer.
01:54 Et puis il y a toute une série de jeunes gens qui ont élargi aussi géographiquement
02:00 la sélection officielle.
02:01 Un film qui vient de Mongolie, un film qui vient du Congo, du Sénégal, du Chili.
02:06 Et tout ça, ça dit des choses déjà.
02:09 À vos débuts comme patron du festival il y a 16 ans, comme délégué général du
02:14 festival, puisque le président c'était à l'époque Gilles Jacob, il vous avait
02:16 dit "quand la sélection sera bonne, ce sera grâce au film, si elle n'est pas bonne,
02:20 ce sera de votre faute".
02:22 Cette sélection 2023 est-elle un bon cru ou c'est de votre faute ?
02:25 C'est impossible vraiment à deviner.
02:27 Moi les films, je les aime tous.
02:29 Donc si l'une de vos questions est "quel est votre film préféré ?", je ne répondrai
02:33 pas.
02:34 Et on ne sait jamais à l'avance.
02:36 C'est ça qui est formidable.
02:37 C'est aussi cette incertitude géniale.
02:40 C'est quand même la clameur du public, des festivaliers, des critiques qui va faire
02:46 ou pas le destin d'un film.
02:47 L'an dernier, puisque Rubén Osloun était là, son film, "Sans fil", quand on l'a
02:54 vu, on s'est dit "ça passe ou ça casse".
02:57 Et si ça passait, le film pouvait se retrouver très haut, il s'est retrouvé très haut.
03:00 Mais vraiment, un jury c'est pareil.
03:02 C'est impossible de deviner ses sentiments à l'avance.
03:04 Alors vous avez décidé de le rajeunir, le jury, la moyenne d'âge est cette année
03:09 de 38 ans.
03:10 Pour quelle raison ? Est-ce que vous cédez au jeunisme ? Ou est-ce pour compenser l'âge
03:15 moyen des spectateurs en salle ?
03:17 Et encore, il serait plus jeune si Hattie Krahimi, l'écrivain, n'avait pas, on s'est
03:23 moqué de lui toute la soirée d'hier, n'avait pas augmenté la moyenne d'âge.
03:26 Oui, c'est une volonté, pas de céder au jeunisme, mais de montrer qu'on n'est pas
03:30 que dans une sorte de défilé people.
03:33 Et avoir quelqu'un comme Denis Ménochet, ou voir revenir Julia Ducournau deux ans après
03:39 sa Palme d'Or.
03:40 Elle a existé fortement avec sa Palme d'Or, elle a disparu, elle est en résidence à
03:44 New York.
03:45 Et c'est formidable de la voir là, comme d'avoir ces gens dont je crois l'apparition
03:52 a surpris.
03:53 Vous déclariez récemment Thierry Frémaud que le Festival de Cannes a toujours été
03:56 politique.
03:57 Il le sera encore cette année.
03:59 La guerre d'Ukraine est encore là.
04:01 Elle était très marquée la précédente édition par la guerre.
04:04 Oui, alors l'Ukraine est un pays en guerre, donc ils n'ont pas tourné beaucoup de films,
04:08 quasiment pas tourné cette année.
04:10 Ça aussi, il faut le dire, c'est aussi la preuve, la conséquence que c'est un pays…
04:16 Mais oui, le Festival a toujours parlé par la voix des cinéastes.
04:22 L'origine de Cannes est politique.
04:24 En 1939 contre Venise, Mussolini, Goebbels.
04:28 Et en 1946, sur cette grande idée d'espérance de l'après-guerre, la bataille du Rai a
04:34 été un des premiers films récompensés.
04:35 Ça n'a jamais cessé.
04:37 "Vashtag" qui vient six mois après le coup d'État de Jaruzelski en mai 1981 et
04:43 qui gagne la Palme d'Or.
04:45 Et le Festival n'est que l'écho de la voix des artistes.
04:50 Les artistes, eux, parlent du monde qui les entoure.
04:53 Le Festival est politique, il est aussi polémique.
04:56 Et on peut dire d'ailleurs que c'est bien.
04:58 Ça veut dire que le cinéma est vivant, qu'il reflète les tourments, les interrogations
05:04 de l'époque.
05:05 Vous avez dit que c'est la présence du retour de Catherine Corsini que vous avez
05:09 décidé de maintenir en compétition malgré les accusations de harcèlement moral et une
05:14 scène de sexe avec mineurs démentie par la réalisatrice.
05:17 Il y a le choix du film de Mai Wen avec Johnny Depp en ouverture.
05:21 Choix critiqué parce que Johnny Depp a été accusé de violence par son ex-femme.
05:25 Vous assumez vos choix Thierry Frémaux, même s'ils font des vagues ?
05:29 Oui, de toute façon, on assume nos choix.
05:31 Mais en l'occurrence, les deux films dont vous parlez, c'est drôle parce que lorsqu'on
05:34 les a vus, alors moi, s'il y a quelqu'un dans le monde qui ne s'est pas intéressé
05:38 du tout au procès que Johnny Depp a eu avec son épouse et ses conséquences, c'est moi.
05:44 Donc franchement, je n'étais pas vraiment au courant de tout ça.
05:47 On avait accueilli Johnny Depp il y a quelques années pour Pirates des Caraïbes.
05:51 Et donc c'est le film qui a été choisi.
05:54 En fait, on reste un peu dans le cadre de la loi.
05:56 Si jamais le film avait été interdit ou si on nous avait interdit de le sélectionner,
06:01 alors on n'aurait pas bravé quelque interdiction que ce soit.
06:04 Quant au retour de Kathleen Corsini, c'est une histoire quand même assez complexe.
06:09 Je ne sais pas ce qui a pu se passer sur ce tournage.
06:12 Pas autant qu'on l'a dit.
06:13 On est quand même entre le procès en sorcellerie et la rumeur d'Orléans.
06:17 À ce point ?
06:18 Ah oui, oui.
06:19 On a fait une enquête d'une semaine.
06:22 J'ai dit à la production et à la réalisatrice, défendez-vous parce qu'on va chercher vos
06:26 accusateurs.
06:27 Et on a demandé aux accusateurs qu'on ne connaît pas, qui ne se sont pas manifestés,
06:31 de le faire et de dire.
06:32 Et voilà.
06:33 Donc je crois que tout va rentrer dans l'ordre.
06:36 Le film est très, très beau.
06:37 Bon, merci Thierry Frémaux.
06:39 On va vous laisser filer.
06:40 Il ne va pas trop vous manquer Pierre Lescure cette année ?
06:42 Puisque pour la première fois, c'est une femme qui dirige le festival de Cannes.
06:46 La tête a changé.
06:47 C'est Iris Knobloch.
06:50 D'abord, ça se passe très, très bien avec elle.
06:53 Elle connaissait le festival de l'extérieur.
06:56 Et puis Pierre est toujours président d'honneur.
06:58 Et puis il sera là puisque, comme vous le savez, France Télévisions est le partenaire
07:01 du festival de Cannes.
07:02 Et il sera là avec Babette Lemoine tous les jours.
07:05 Très bien.
07:06 Merci à vous.
07:07 Et très bon festival Thierry Frémaux.
07:08 Et peut-être, Jean Labadie, vous avez écouté Thierry Frémaux, évidemment.
07:11 Et on va parler de la polémique.
07:13 Ensuite, on va parler du cinéma.
07:14 Un mot puisque c'est vous qui êtes le producteur du film de MyWayne qui va faire l'ouverture
07:18 tout à l'heure.
07:19 Quand vous entendez tout ce que vous entendez sur Johnny Depp, sur sa présence, qu'est-ce
07:22 que vous avez envie de répondre ce matin ?
07:23 Je ne suis pas le producteur.
07:25 Le producteur, c'est Pascal Cochteux, Why Not.
07:28 J'aurais d'abord que c'est le plus gros film indépendant de l'année en termes de
07:33 financement puisque tous les gens qui sont autour du film, que ce soit Vincent Marabal
07:39 ou nous, nous sommes des indépendants liés à...
07:42 Vous êtes le distributeur du film.
07:43 Je suis distributeur, je ne suis pas producteur.
07:45 Quand le choix a été fait par MyWayne de prendre Johnny Depp, c'est vrai qu'on a suivi
07:51 nous le procès avec un peu d'inquiétude et puis finalement, il ne faut pas oublier
07:56 qu'il a été jugé et qu'il a été jugé innocent.
07:59 Donc, je ne sais pas pourquoi il y a encore cette polémique.
08:02 Vous ne comprenez pas en fait, c'est ça ?
08:03 Non mais je comprends l'accusation mais une fois qu'il est jugé et innocent, je crois
08:08 qu'on peut arrêter de parler de cette polémique.
08:10 Maintenant, place au film.
08:12 Place au film et place à Cannes, Nicolas.
08:14 Place à Cannes déjà.
08:15 Oui, que représente Cannes pour vous trois ? Du business, du travail ? Parce qu'à côté
08:20 des films en compétition, il y a le marché du film qui est le marché, LE marché le
08:27 plus important qui soit en la matière.
08:30 Michel Elberstadt, Cannes pour la profession, c'est comme le mondial de l'auto pour Renaud,
08:34 Peugeot, Stellantis.
08:35 C'est plus sexy quand même.
08:38 Oui, peut-être.
08:39 Mais c'est quand même ça l'idée ?
08:41 Oui, c'est l'idée que c'est le moment le plus important de l'année où vous montrez
08:45 votre travail, les films que vous avez acquis, les films sur lesquels vous avez travaillé
08:49 et que vous venez chercher le financement des prochains.
08:51 Bien sûr, oui, c'est le moment où tout se cristallise.
08:53 Donc c'est du boulot pour vous ?
08:54 Énormément.
08:55 C'est du matin au soir.
08:56 C'est du matin au soir, absolument.
08:57 Et ça a démarré d'ailleurs depuis deux jours.
08:59 Nous, on voit des films déjà depuis dimanche.
09:00 Il y a une association des cinémas à Réessais qui présente certains films.
09:03 Oui, les rendez-vous ont démarré dimanche soir, bien sûr.
09:07 Dimitri Rassam, vous êtes à Cannes.
09:09 Mais cette année, vous n'avez pas de film sélectionné.
09:12 Mais c'est quand même du boulot.
09:13 Pendant 15 jours, vous allez en enchaîner les rendez-vous.
09:16 C'est ça.
09:17 Racontez pour ceux qui ne s'imaginent pas comment ça se passe.
09:18 On voit les images du tapis rouge, mais en fait, pour les professionnels du cinéma,
09:23 c'est un vrai business.
09:24 C'est vraiment un rendez-vous incontournable parce qu'on a, dans le même endroit, réuni
09:28 autour d'une envie de cinéma, tous ceux qui font le cinéma à l'échelle française
09:33 et à l'échelle mondiale.
09:34 Donc on les rencontre.
09:35 Pour certains, on leur propose de futurs projets.
09:38 On partage ce qu'on a effectivement fait.
09:40 C'est-à-dire qu'on peut présenter à divers stades d'avancement, soit un film fini, soit
09:44 ce qu'on appelle un promo reel, ce qui sont une sorte de méga ban annonce de notre film.
09:48 Et on vient effectivement coaguler ceux qui seront les champions du film.
09:53 Et puis, il y a une émulation aussi incroyable.
09:55 C'est-à-dire que plus qu'une compétition, il y a vraiment une envie de cinéma et on
09:59 suit ce qui se fait.
10:00 On est au contact de où vont les films.
10:04 Vous voyez combien de films, par exemple, en dix jours ?
10:06 Alors, pour être tout à fait honnête, je n'en vois pas autant que ce que je souhaiterais
10:09 parce qu'on est beaucoup, beaucoup en rendez-vous.
10:10 Je vais dire que vous aussi.
10:12 Non, moi, j'en vois plein.
10:13 Vous en voyez au moins cinq par jour.
10:14 Moi, je ne vois que les nôtres.
10:15 Que les vôtres.
10:16 Parce que je suis très mauvais.
10:17 Les NOS ne vous intéressent pas.
10:18 Non, non.
10:19 C'est pas ça.
10:20 C'est une compétition.
10:21 On a envie de gagner.
10:22 Et donc, les films des autres, je les aime après.
10:27 Ah oui ?
10:28 Pendant la compétition.
10:29 Vous vivez complètement dans la compétition.
10:30 Ils s'en foutent des autres.
10:31 Non, je ne m'en fous pas.
10:32 Non, mais au contraire.
10:33 Au contraire, moi, je vais à huit heures et demie voir les films du matin et je fais
10:37 rendez-vous l'après-midi et on retourne le cinéma le soir.
10:39 Tu peux très bien faire les deux.
10:40 Ce qui est génial, c'est qu'il y a plusieurs festivals.
10:43 Au cœur du festival, il y a évidemment le festival du film.
10:45 Et quand on a un film en compétition ou en sélection, évidemment, on vit ça de façon
10:49 extrêmement intense.
10:50 Moi, je n'ai pas eu autant l'occasion que Jean et Michel de vivre ça, mais c'est extrêmement
10:54 précieux.
10:55 Cette salle, cet écran, c'est fantastique.
10:57 À côté de ça, il y a donc le marché.
10:59 Et puis, il y a encore les à côté où de temps en temps, on peut se retrouver à faire
11:02 des rencontres improbables.
11:04 Donc, tout ça se rencontre.
11:06 Après, on vient tous un peu disciplinés quand même pour bosser.
11:08 C'est-à-dire qu'en tout cas, nous trois dans le studio, c'est aussi un rendez-vous
11:12 vraiment très important sur le destin de l'activité qu'on peut avoir en tant que
11:16 producteur, de distributeur, de vendeur étranger.
11:18 C'est de repérer les talents, les réalisateurs, les acteurs, c'est ça ?
11:22 Oui, et puis surtout, c'est encore une fois, c'est le champ des possibles.
11:25 C'est là où naissent les films.
11:28 C'est là où on vient célébrer le cinéma, mais c'est aussi ce qui rend possible des
11:32 films.
11:33 Et moi, par exemple, Le Petit Prince est né à Cannes.
11:35 On était venus avec notre petite mallette, on a présenté ce qu'on allait faire.
11:39 Et c'est parce qu'il y a 50 acheteurs du monde entier qui ont dit, voilà, on va le
11:42 prendre.
11:43 Et c'est aussi ça l'enjeu qui peut se jouer sur un film.
11:45 J'imagine que c'est le cas, par exemple, pour Jean et Vincent Maraval.
11:49 C'est-à-dire qu'on présente un film, il y a déjà des territoires qui sont vendus,
11:52 mais il va se décider la carrière internationale du film en fonction de la réaction dans la
11:58 salle.
11:59 C'est assez fou à vivre.
12:00 Jean-René Badié.
12:01 Oui, c'est quand même le test screening le plus cher du monde.
12:04 C'est-à-dire que vous avez d'un coup 2800 personnes qui oublient d'être professionnels
12:09 et deviennent un public.
12:10 Et ce soir, par exemple, nous, on présente le film.
12:14 En même temps, il sort en salle sur 880 écrans.
12:19 Et donc, c'est un truc de dingue pour le metteur en scène, pour toute l'équipe.
12:24 C'est une idée qui, chez MyWen depuis 15 ans, qui s'est réalisée depuis trois ou
12:30 quatre ans avec beaucoup d'incertitudes, parce que comme le savent Dimitri et Michel,
12:37 il faut qu'on trouve l'argent pour faire les films.
12:40 C'est très important de les faire dans de bonnes conditions.
12:43 Alors justement, parlons des salles.
12:45 En octobre dernier, on avait consacré une matinale particulièrement alarmiste à la
12:50 situation du cinéma en France.
12:52 En septembre, les salles de cinéma avaient connu leur fréquentation la plus basse depuis
12:57 1980, vous le savez, avec une baisse massive de la fréquentation qui était de moins 35%.
13:04 Une partie du milieu du cinéma avait appelé alors à des états généraux.
13:08 Mais ça va mieux.
13:09 Aujourd'hui, il y a eu une fréquentation record des salles en avril.
13:14 On a même dépassé les niveaux d'avant Covid.
13:18 Alors dites nous, est ce qu'on y est?
13:20 Est ce que la page est désormais tournée?
13:23 Michel Halberstadt?
13:24 Est ce que le cinéma dont on ne cesse de proclamer la mort et là, bien là et vivant?
13:30 C'est comme d'habitude, ça dépend de l'offre.
13:32 En avril, il y a eu Mario Bros et les trois mousquetaires.
13:35 C'est les trois.
13:36 C'est les deux films qui ont fait que les entrées sont montées.
13:38 Quand il y a de l'offre, il y a des spectateurs.
13:40 Nous, ce qui nous inquiète, parce qu'on est quand même tous les trois aussi très
13:44 concernés par le cinéma d'auteur, c'est ces films là.
13:47 Bizarrement, pendant le Covid, on s'est dit bon, les premiers qui vont revenir, c'est
13:51 les plus vieux puisqu'ils sont vaccinés les premiers.
13:53 Et c'est eux, le gros des spectateurs du cinéma à réessai, des films d'auteurs
13:57 qu'on défend et qui sont en compétition.
13:59 On en a plusieurs, moi aussi, cette année.
14:01 Et ils sont revenus?
14:02 Mais non, c'est ceux là qui sont le moins revenus, bizarrement.
14:05 C'est les adultes et les ados qui sont revenus.
14:07 Et c'est cette tranche là qui a du mal à revenir.
14:10 Bon, ça va, on a eu des signes encourageants, mais on a des films qui ont bien marché.
14:13 Des films d'auteurs comme un film chinois totalement improbable qui s'appelle "Le retour
14:17 des hirondelles", comme "Io", le film de Skolimovski, comme "Nostalgia", le film
14:20 italien de Marton, ça c'est des films qui ont fait 150 000, 200 000 entrées.
14:24 On n'avait pas vu ça depuis longtemps pour un film d'auteur.
14:26 Mais ce n'est pas pour ça que c'est gagné.
14:28 Ça dépend des films.
14:29 Vous savez, nous c'est pareil, chaque film on remet la couronne en jeu de "Est-ce que
14:32 ça va marcher?
14:33 Est-ce qu'on peut continuer?
14:34 Est-ce qu'on peut acheter le prochain?
14:35 Est-ce qu'on fera assez d'entrées?"
14:36 Ça dépend des films.
14:37 Donc attention à la manière dont on lit ce fameux mois d'avril.
14:40 Absolument, absolument.
14:41 Jean Labadie, qu'est-ce que vous en pensez?
14:43 Est-ce que vous vous êtes plutôt confiant?
14:44 Vous vous dites la page Covid qui a quand même beaucoup fait de mal à la culture en
14:49 général, pas seulement au cinéma, et tourné, où vous avez des inquiétudes sur les films
14:54 d'art et d'essai, aussi les films du milieu, comme on appelle, c'est-à-dire ceux qui font
14:58 l'exception culturelle française, ceux qui sont avec un budget autour de, en dessous
15:03 de 3 millions.
15:04 Vous êtes inquiet que ce soit uniquement les gros blockbusters ou les grands films familiaux
15:08 à gros budgets qui marchent ou non?
15:09 Vous êtes plutôt...
15:10 Moi, je suis toujours confiant.
15:12 Depuis toujours, on a continué à investir énormément, à prendre énormément de risques.
15:17 J'aurais rappelé quand même que ma première société qui s'appelait Backfilm, qui s'appelle
15:22 toujours Backfilm, mais ce n'est plus la mienne, en 1986, quand on a démarré, il y avait
15:26 175 millions de spectateurs.
15:28 En 1990, il y en avait 110 millions.
15:32 C'est-à-dire que la chute qui a eu lieu à l'époque, avec l'ouverture de toutes les
15:36 télévisions, a été bien plus grave que ce qu'on vit aujourd'hui.
15:40 Donc moi, j'ai une confiance énorme, d'abord parce qu'on a un réseau d'exploitation extraordinaire
15:45 en France.
15:46 Moi, toutes les semaines, je regarde le film français et je vois qu'il y a quelqu'un
15:50 qui construit un multiplex dans une ville de 10 000 habitants.
15:53 Donc la confiance, elle est là.
15:55 On est suivi par les politiques, on est suivi par les municipalités et on arrive quand
16:01 même à financer des films tout le temps.
16:04 On a, nous, déjà un programme qui est prêt jusqu'à l'année prochaine, sauf si Dimitri
16:08 me propose un nouveau film.
16:10 Je ne sais pas, il propose un nouveau film ?
16:12 Moi, j'adore être avec Jean, c'est un grand distributeur.
16:15 Il est là pour ça.
16:16 C'est un speed dating.
16:18 Il y a quand même une polarisation assez violente dans le marché, on le constate.
16:22 C'est-à-dire ?
16:23 C'est-à-dire que les succès sont peut-être des succès un peu plus importants, mais les
16:26 échecs sont un peu plus violents.
16:28 Et puis, vous soulignez effectivement le retour à un niveau d'entrée similaire pré-Covid
16:32 en France, mais ce n'est pas le cas dans le reste de l'Europe.
16:34 On reste environ à moins 30 %.
16:36 Donc, c'est quand même un… il y a une convalescence toujours en cours.
16:40 Donc, aujourd'hui, on a effectivement quelque chose de français de précieux à préserver
16:44 parce que ça nous permet, parce qu'on va peut-être un peu mieux que les autres, d'être
16:49 à nouveau force de proposition.
16:51 Et sans chauvinisme aucun, toute l'Europe regarde quand même ce qu'on fait, nous,
16:56 en termes de modèle de création.
16:58 Et donc, ce qui se joue, c'est la diversité, c'est de continuer effectivement à faire
17:01 des films qui soient riches en termes d'offres, parce que je pense que ça se joue beaucoup
17:04 là.
17:05 Et effectivement, il y a des succès très forts, y compris dans le cinéma d'auteur,
17:08 mais ils ont tendance à se concentrer sur moins de titres.
17:12 Au cours de cette matinale, Jérôme Sédoux avait parié que 2023 serait une bonne année
17:17 parce qu'elle proposerait des grands films français à gros budget qui attireraient
17:21 à nouveau les spectateurs.
17:23 Il n'y a pas eu tort, puisque deux des gros films qu'il a présentés, Astérix et
17:27 Les trois Mousquetaires, ont très bien marché.
17:29 Est-ce que vous y voyez une loi, par exemple ?
17:32 Il faut mettre le paquet sur des gros blockbusters familiaux pour tirer la machine.
17:40 Il faut mettre le paquet tout court, en fait.
17:42 Ce que Jean vient de dire, c'est ce qu'ils ont fait sur Maywend.
17:44 Je veux dire, par là, c'est qu'aujourd'hui, il faut des locomotives, ça c'est certain.
17:46 J'aurais articulé les choses un tout petit peu différemment.
17:48 Je ne suis pas en désaccord du tout avec Jérôme sur le fait qu'il faut des locomotives
17:52 populaires qui permettent à un certain public de revenir en salle et on a besoin de cela.
17:57 Mais quelque part, il faut qu'on maintienne une envie de cinéma large.
18:02 Donc aujourd'hui, il y a des films comme Le Janairie, qui a fait un très beau succès.
18:09 Je verrai toujours vos visages et Ozone aussi a très bien marché.
18:14 Ce qu'on voit, je veux parler, c'est qu'il y a effectivement un retour à l'événement
18:18 et qu'on a besoin de justifier le fait d'aller en salle pour voir quelque chose d'un peu
18:21 exceptionnel par son sujet, par sa forme.
18:24 Mais oui, l'année est bien partie.
18:27 Je voudrais vous faire réagir à tous les trois sur ce qu'avait déclaré à l'époque
18:30 Jérôme Sédoux dans cette matinale.
18:31 Je ne sais pas si vous l'avez entendu, mais il avait fait beaucoup de bruit.
18:33 Il avait notamment eu une interrogation avec avec Nicole Garcia.
18:36 Il avait dit, il avait expliqué en substance que si l'année 2022, l'année dernière,
18:39 était mauvaise, ce n'était pas seulement à cause du Covid, mais à cause du nombre
18:43 de films, trop de films produits et de la qualité des films.
18:46 Il avait dit cette phrase.
18:47 Nous devons nous remettre en cause.
18:48 Les gens ne veulent pas se faire chier quand ils vont au cinéma.
18:51 Le public ne vient pas en salle parce que les films qui sortent ne sont pas bons.
18:54 Est ce que ça vous avait fait bondir quand vous aviez entendu ça à la radio ?
18:57 Jean Labadie ?
18:58 Le fait que cette idée qu'il y a trop de films m'a toujours fait marrer parce que
19:04 je voudrais savoir quels sont les films qu'il faut éliminer.
19:07 Et Jérôme Sédoux, qui a un circuit de salle extrêmement important, par exemple, il passe
19:11 tous nos films et il est très content de les passer.
19:14 Et il ne sait pas, comme d'ailleurs la plupart d'entre nous, ce qui va se passer.
19:19 Nous, le mercredi matin à 10 heures, on regarde les chiffres des halles.
19:24 Et des fois, vous faites 37 entrées wall et vous dites "Waouh, génial, ça ne paraît
19:30 rien".
19:31 Mais ça veut dire qu'on ne sait pas.
19:32 On n'a aucune idée de ce qui va se passer.
19:35 Et tant mieux, on a des surprises tout le temps.
19:38 Le tout, c'est ce qui fait la force du cinéma en France, c'est la diversité.
19:42 C'est à dire qu'on peut sortir un film de trois heures et demie de Claude Lanzmann
19:47 et un blockbuster.
19:48 La même semaine et le passer dans la plupart des salles.
19:52 C'est ça qui fait le succès du cinéma français.
19:55 Et c'est ce qui manque dans les autres pays, ce qui manque en Angleterre, ce qui manque
19:58 en Italie.
19:59 Il n'y a plus d'offres en Angleterre et en Italie.
20:03 En Italie, il y a 150 salles qui ont fermé depuis le Covid.
20:07 En France, il y en a 80 qui ont ouvert depuis le Covid.
20:10 C'est ça qui est extraordinaire.
20:11 Et sur l'idée que les gens ne veulent pas aller au cinéma pour se faire chier, parce
20:15 que bon, il y a la question du nombre de films sur laquelle répond Jean Labadie, mais Michel
20:20 Albert-Stadt sur ce constat-là qu'il avait formulé, mais sans langue de bois.
20:24 Mais personne n'a envie de se faire chier à produire et à acheter non plus.
20:27 Personne n'a envie de s'ennuyer au cinéma.
20:29 C'est une question de goût.
20:30 Qui a envie de s'emmerder au théâtre ? Au foot ?
20:34 Peut-être qu'il y a des trucs qui ne plaisent pas à Jérôme Sédoux et qui marchent quand
20:38 même.
20:39 C'est une question de goût.
20:40 Peut-être qu'il préfère les blondes et c'est les brunes qui en ce moment sont à
20:42 la mode, j'en sais rien.
20:43 C'est une question de goût et d'offres.
20:44 Mais qui est l'arbitre des élégances et du goût ? Personne.
20:47 C'est le public.
20:48 Et vous savez, en Amérique, ils font des tests dans tous les sens pour les films, pour savoir
20:52 si le montage est bon, si la fin est bonne, etc.
20:55 Pareil, ils ont le même taux d'échec là-bas qu'ici.
20:57 S'il y avait une formule, il y a longtemps qu'on l'aurait trouvée et qu'on l'appliquerait.
21:01 Il n'y a pas de formule, c'est ça qui est beau dans le métier qu'on fait.
21:03 C'est du casino à chaque fois, c'est la roulette.
21:06 On fait tous ce qu'on peut au mieux de ce qu'on peut et on croit dans les films qu'on
21:10 présente.
21:11 Les gens comme Dimitri, comme moi, on n'a jamais fait des films qu'on n'aime pas.
21:14 On est à fond, on y croit.
21:16 Maintenant, c'est le public qui décide.
21:18 Et comment il sait ? Le public, il sait.
21:19 C'est comme ça.
21:20 Il y a la question, et c'est la question à chaque fois qu'on fait une table ronde sur
21:23 le cinéma, sur la concurrence des plateformes, l'importance que prend Netflix et les autres.
21:29 Il y a ce matin dans Libération, une pétition de 500 cinéastes français et européens,
21:33 dont Cédric Lapiche, Jacques Oettiard, les Frères Dardenne, qui s'inquiètent de voir
21:36 leurs droits d'auteur bafoués par les grandes plateformes comme Netflix ou Amazon.
21:39 Ils ont raison de s'inquiéter, ils ont raison, vous comprenez ?
21:42 Je pense qu'effectivement, on ne peut pas laisser des multinationales diriger le cinéma.
21:48 Et d'ailleurs, au début, on était très inquiets de l'arrivée des plateformes, surtout
21:52 qu'elles ont été propulsées par le Covid.
21:55 Mais aujourd'hui, on se rend compte quand même que beaucoup de cinéastes voient qu'un
22:00 film qui passe sur une plateforme, il existe une journée et après il disparaît.
22:03 Vous remarquerez qu'ils n'en font pas deux, les grands cinéastes.
22:06 On va voir ce qu'on reçoit, ce qui est passé quand même de Netflix à Apple, parce qu'Apple
22:09 lui donne une sortie sale, mais les Coen, etc., ils en font un, leur pet project, le
22:13 truc qu'ils avaient envie de faire, par exemple, sur Antino, il en a fait un parce que c'était
22:16 un truc hyper autobiographique, il voulait beaucoup d'argent, il savait que ce n'était
22:19 pas commercialement viable, il l'a fait chez Netflix, il est parti.
22:22 Les films n'existent pas quand ils sont sur la plateforme, ils rentrent dans une espèce
22:27 d'algorithme et de grande machine, mais il n'y a pas la presse, il n'y a pas la critique,
22:31 il n'y a pas la sacralisation qu'apporte la salle.
22:34 Dimitri Rassam, sur les plateformes, votre position ?
22:38 Je pense qu'on vit un moment un peu darwinien, il a quand même fallu se remettre en question.
22:43 Ce qui justifie la salle doit être exceptionnel, et je pense que ça s'articule, ce n'est
22:48 pas uniquement d'une logique budgétaire, mais il doit y avoir une proposition forte.
22:52 Je suis d'accord avec, par exemple, il y a un film de Sorantino, La main de Dieu, que
22:55 j'ai trouvé formidable, je sais qu'il aurait dû avoir une vie en salle et s'inscrire
22:59 dans notre patrimoine culturel de façon autre, parce que ça n'imprime pas pareil.
23:02 D'ailleurs, ce constat aujourd'hui, il est partagé par les plateformes elles-mêmes,
23:05 à l'exception d'une dont le logo est rouge.
23:08 Ils sont quand même aujourd'hui beaucoup, beaucoup en train de se remettre en question
23:12 eux-mêmes, et j'en parlais de l'arrivée de la télé, on a toujours vécu, quand je
23:17 dis le "on", c'est le cinéma de façon très large, mais ces bouleversements, ça
23:20 existe depuis quasiment la naissance du cinéma.
23:22 La mort du cinéma a été annoncée dix ans après sa naissance, donc ça fait un siècle
23:25 qu'il meurt et qu'il renaît.
23:27 Donc, de ce point de vue-là, c'est intéressant d'avoir ces moments où il y a des champs
23:31 des possibles qui s'élargissent.
23:33 Après, c'est un peu brutal, et c'est pour ça, encore une fois, j'insiste, effectivement,
23:36 en France, on a un système qui permet à des acteurs indépendants, qui ont peut-être
23:40 moins de capitaux, d'entrer dans le marché.
23:43 Donc, il faut eux-mêmes qu'ils se renforcent, mais ça, il faut qu'on le préserve.
23:46 Il faut qu'on préserve le fait qu'on puisse tous proposer.
23:48 Il nous reste très peu de temps.
23:49 Un mot sur la lettre d'Adèle Haenel, adressée à Télérama, où elle annonce vouloir politiser
23:55 son arrêt du cinéma.
23:56 Je la cite "pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des
24:00 agresseurs sexuels et plus généralement la manière dont ce milieu collabore avec
24:04 l'ordre mortifère, écocide, raciste du monde tel qu'il est".
24:09 Comment avez-vous reçu cette missive, Michelle Elberstadt ?
24:13 Avec de la peine, parce que c'est une immense actrice et qu'elle va nous manquer.
24:18 Maintenant, si elle est malheureuse dans le cinéma, elle a raison de ne pas y rester.
24:21 J'y trouve une amertume que j'ai du mal à comprendre, mais c'est triste.
24:25 Je trouve ça profondément triste, personnellement.
24:27 Jean Labadie ?
24:28 Moi, je vais la regretter aussi.
24:30 J'espère qu'elle va changer d'avis et qu'elle va revenir, parce qu'effectivement,
24:34 c'est un talent immense.
24:35 Après, je trouve que l'accusation est un peu forte.
24:38 Et franchement, je trouve que notre métier est accusé, est mis devant la scène de manière
24:45 un peu injuste.
24:46 On n'est pas heureux.
24:48 Et malheureusement, tous les métiers font face à des problèmes de dirigeants, de patrons abusants.
24:56 Vous êtes un métier qui attire la lumière.
24:59 C'est normal qu'il y ait un prêt à payer davantage que d'autres métiers, non ?
25:02 On est ravis d'attirer la lumière et elle va s'ouvrir dès ce soir.
25:06 La lumière avec le film de Maïwenn.
25:08 Et je voudrais juste préciser, Dimitri Rassam, vous ne présentez pas de film cette année,
25:11 mais vous assisterez à la projection d'un documentaire sur votre famille, la saga Rassam Berry,
25:15 le cinéma dans les veines de Michel Deniso et Florent Maillet, qui raconte l'histoire
25:19 incroyable de votre famille, c'est-à-dire avec votre père Jean-Pierre Rassam, votre
25:22 mère Carole Bouquet, votre oncle Paul Rassam, Thomas Langmann, votre cousin, et Claude Berry
25:28 et toute la famille Berry.
25:30 C'est dur de porter tout ça, hein ?
25:33 Je ne sais pas ce que je pense de ça.
25:35 Oui, effectivement.
25:36 Il y a au centre de tout ça mon oncle Paul, qui est quelqu'un de merveilleux, et que
25:40 Jean et Michel connaissent bien, et qui a fait ce métier dans l'ombre depuis maintenant
25:43 presque quatre décennies.
25:45 Donc c'était vraiment une façon aussi de lui rendre hommage.
25:48 Et à qui beaucoup de réalisateurs lui doivent beaucoup, Coppola, Oliver Stone…
25:54 Soderbergh, avec lequel il avait gagné pour Sex, Life and Videotape.
25:57 Mais voilà, c'est émouvant, je n'ai pas vu le documentaire, je suis curieux de
26:01 voir ce que ça va donner.
26:02 Merci à tous les trois !
26:03 Merci à tous les trois !
26:04 Michel Elberstadt, Jean Labadie, Dimitri Rassam, bon festival !
26:07 Merci !
26:08 Merci !
26:09 Il est 8h45…
26:10 Plus bonne chance !
26:11 Ah oui, plus bonne chance !
26:12 Vous gagnez !
26:13 Oui, c'est vrai !
26:14 Jean Labadie veut gagner !
26:15 On a eu le plaisir de la conversation, nous on a oublié la compétition !
26:17 8h49

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