Soir Info du 16/05/2023

  • l’année dernière
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans la joie et dans la bonne humeur pour
00:00:05 Soir Info.
00:00:06 Comme chaque soir de 22h à Mignon, sommaire ce soir, condamnation unanime de la classe
00:00:11 politique après l'agression d'un membre de la famille d'Emmanuel Macron.
00:00:14 Le petit-neveu de Brigitte Macron, âgé de 30 ans, a été passé à tabac par des
00:00:18 manifestants qui s'en prenaient à la chocolaterie familiale d'Amiens hier soir.
00:00:22 Juste après l'interview du président, des violences inacceptables pour Emmanuel Macron
00:00:26 qui a réagi depuis l'Islande, Brigitte Macron dénonce la lâcheté, la bêtise, la violence
00:00:31 des agresseurs de son petit-neveu cet après-midi.
00:00:33 Par ailleurs, les députés ont dénoncé les agressions contre les élus de la République.
00:00:38 On reviendra également dans ce Soir Info sur ce qui s'est passé à Villerue en Meurthe-et-Moselle
00:00:41 ce week-end.
00:00:42 Le casier judiciaire de l'auteur de la fusillade qui a fait 5 victimes samedi soir a de quoi
00:00:48 nous laisser songeurs.
00:00:49 140 mentions, des condamnations pour violences aggravées, vols aggravés, détention de
00:00:54 stupéfiants avec plusieurs incarcérations au compteur, un très lourd passé judiciaire
00:00:58 et la triste impression que les citoyens ne sont pas protégés de ce type d'individus.
00:01:03 Pour en parler autour de la table ce soir, Elizabeth Lévy, bonsoir.
00:01:05 - Bonsoir Julien.
00:01:06 - Directrice de la rédaction de Causeur.
00:01:07 Comme chacun sait, Jean-Sébastien Fergeau est de la partie.
00:01:10 Bonsoir cher Jean-Sébastien.
00:01:11 Directeur de l'Alte Antique où vous avez tous reconnu Karima Brick de la rédaction
00:01:15 de CNews.
00:01:16 Bonsoir cher Karima.
00:01:17 Bonsoir à maître Jérémy Calfon, avocat pénaliste au barreau de Rouen qui fait son
00:01:20 retour après quelques jours d'absence.
00:01:22 Un plaisir de vous retrouver.
00:01:23 Yoann Uzaï est parmi nous évidemment du service politique de CNews.
00:01:26 Vous êtes le sommaire, vous avez les invités.
00:01:28 Voici le rappel de l'actualité.
00:01:29 Les 22h, bienvenue sur CNews.
00:01:31 - Force ouvrière et la CFDT se sont entretenues avec la Première Ministre.
00:01:40 Les deux syndicats sont de retour à Matignon.
00:01:42 Ils ont été reçus par Elizabeth Borne.
00:01:45 D'autres rencontres sont prévues demain, notamment avec la CFTC avant la CGT dans l'après-midi.
00:01:51 Objectif pour l'exécutif, tourner la page des retraites et faire avancer concrètement
00:01:56 les droits des salariés.
00:01:57 Le projet de loi de relance du nucléaire définitivement adopté, le texte a reçu
00:02:02 un large soutien de l'Assemblée nationale.
00:02:05 Seuls les groupes VER et LFI ont voté contre.
00:02:08 Le projet vise à faciliter la construction de six nouveaux réacteurs EPR à l'horizon
00:02:13 2035.
00:02:14 Et puis la haine contre les personnes LGBT+ reste ancrée dans la société française.
00:02:21 Puisque dénonce l'association SOS Homophobie dans son rapport annuel, les agressions physiques
00:02:25 ont augmenté de 28% entre 2021 et 2022.
00:02:29 Le gouvernement présentera avant l'été un plan pour mieux lutter contre ces violences.
00:02:34 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:02:37 On marque notre courte pause comme chaque soir et on entre dans ce thème dont tout
00:02:41 le monde parle depuis le début de journée.
00:02:44 Huit personnes interpellées.
00:02:45 Le petit-neveu de Brigitte Macron agressé à Amiens.
00:02:50 Les réactions politiques.
00:02:52 Je vais y arriver.
00:02:53 Elle va faire du bien la petite pause.
00:02:54 Je vais boire un verre d'eau et puis ça va aller mieux.
00:02:55 A tout de suite.
00:02:56 Donc on revient sur cette affaire.
00:02:57 Je retourne sur le plateau de soir.
00:03:03 Info avec Elisabeth Lévy, Karim Abrik, Yoann Huysa et Jean-Sébastien Ferjou.
00:03:06 Maître Jérémy Calfon.
00:03:07 C'est le sujet du jour.
00:03:08 Huit personnes ont été interpellées à Amiens hier soir pour une agression très
00:03:14 violente contre Jean-Baptiste Tronieux.
00:03:16 C'est le petit-neveu.
00:03:17 L'un des petits-neveux de Brigitte Macron, patron de la chocolaterie Tronieux à Amiens.
00:03:22 En marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, ce père de deux enfants, de
00:03:26 deux jeunes enfants, n'a pas été hospitalisé mais a tout de même vu son médecin traitant
00:03:29 lui prescrire sept jours d'arrêt de travail.
00:03:31 Le chef de l'État a réagi aujourd'hui depuis Reykjavik en Islande.
00:03:36 C'est un acte inacceptable.
00:03:38 Nous avons eu l'occasion hier soir, dès que nous avons appris cela avec mon épouse,
00:03:44 d'avoir notre petit-neveu en ligne.
00:03:46 Il venait d'être agressé.
00:03:48 Évidemment, je lui redis ici et je dis à toute la famille notre soutien et notre affection.
00:03:53 Il a été agressé parce que c'est notre petit-neveu.
00:03:55 J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de le dire et de le répéter.
00:04:01 La violence n'a pas place en démocratie, quelle qu'elle soit, et en particulier dans
00:04:05 la nôtre.
00:04:06 Il a été confronté à la brutalité, à la violence, à la bêtise.
00:04:10 Et avec beaucoup de courage, ce jeune papa s'est interposé pour protéger sa boutique.
00:04:15 Il a encore aujourd'hui des examens à faire.
00:04:19 Je souhaite qu'il soit complètement rétabli.
00:04:22 C'est la justice qui aura évidemment à se prononcer.
00:04:24 En tant que concle, je considère ces actions comme absolument inacceptables.
00:04:32 En tant que président de la République, elles sont inqualifiables.
00:04:35 Et nous continuerons de nous battre contre toute forme de violence, d'où qu'elle vienne,
00:04:40 et qui que ce soit qui soit touché dans notre société.
00:04:42 La blesse a choqué tout le monde.
00:04:43 Parce que quand vous êtes agressé, d'abord aucune agression ne se justifie en société.
00:04:49 Aucune agression ne peut remplacer l'échange.
00:04:52 Mais quand vous êtes agressé simplement parce que vous êtes un proche de quelqu'un
00:04:57 qui a des responsabilités, c'est inacceptable.
00:04:59 Et on le voit encore fleurir.
00:05:00 Et en disant ça, j'ai aussi une pensée pour beaucoup de nos élus ou de proches de
00:05:05 nos élus qui, parce qu'ils ont des responsabilités sur le terrain, font l'objet d'agressions
00:05:09 et d'attaques.
00:05:10 C'est absolument… D'abord, une prise de conscience collective.
00:05:15 On ne peut pas simplement déplorer quand elles arrivent.
00:05:16 Nous avons un devoir d'éducation et une vraie clarté dans les propos que nous devons
00:05:21 avoir tout au long de l'année.
00:05:23 Et parfois, quand on entend dire telle ou telle forme de violence, quand elle est simplement
00:05:28 matérielle, elle se justifie parce qu'il y a une colère.
00:05:31 Non, aucune forme de violence ne se justifie.
00:05:33 Parce que la violence verbale amène à la violence physique et la violence contre les
00:05:37 biens conduit à la violence contre les personnes.
00:05:39 Donc, il faut être clair absolument contre toute forme de violence.
00:05:41 Et il ne s'agit pas de la déplorer simplement quand elle touche des gens.
00:05:44 Et donc, c'est l'éducation des plus jeunes et parfois des plus âgés.
00:05:50 Et c'est la condamnation claire, par principe, de toute forme de violence, quoi qu'elle
00:05:56 touche et qui qu'elle touche.
00:05:57 On va évidemment discuter, écouter les différentes réactions politiques.
00:06:01 Mais pour bien comprendre les faits et ce qui s'est passé hier soir à Amiens, plus
00:06:05 des détails avec notre journaliste, police et justice, Amaury Bucaud.
00:06:08 Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après l'agression
00:06:12 de Jean-Baptiste Tronieux, membre de la famille de Brigitte Macron, qui est le gérant d'une
00:06:18 chocolaterie Tronieux à Amiens, et devant laquelle s'étaient rassemblés une quinzaine
00:06:23 de manifestants ce lundi 15 mai au soir à l'occasion du discours du président de la
00:06:27 République, Emmanuel Macron.
00:06:28 Ces manifestants, dont certains avaient des casseroles, ont aperçu Jean-Baptiste Tronieux,
00:06:33 la victime de loin.
00:06:34 Il y a eu d'abord un échange verbal et puis ils s'en sont pris à lui, lui ont porté
00:06:36 de nombreux coups.
00:06:37 Huit personnes ont donc été interpellées.
00:06:39 Ce mardi, elles étaient toujours en garde à vue.
00:06:41 C'est la Sûreté départementale, un service d'investigation qui est en charge de l'enquête.
00:06:46 Et puis, ce que nous disait une source policière, c'est que Jean-Baptiste Tronieux se serait
00:06:50 vu attribuer quatre jours d'ITT.
00:06:52 Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que cette chocolaterie est la cible d'opposants
00:06:57 à Emmanuel Macron.
00:06:58 C'est ce que nous confiait un commerçant voisin.
00:07:00 Mais aussi, ce n'est pas seulement à Amiens que les chocolateries Tronieux sont victimes
00:07:05 de ces agissements, puisque par exemple, le 15 avril dernier, une chocolaterie à Lille
00:07:09 avait été couverte d'un tag "Pendez Macron".
00:07:12 On entendra dans quelques toutes petites minutes la réaction également du père de Jean-Baptiste
00:07:17 Tronieux qui lui s'appelle Jean-Alexandre.
00:07:18 Regardez la réaction de Brigitte Macron pour être complet, autour de la famille du chef
00:07:23 de l'État.
00:07:24 "Je dénonce la lâcheté, la bêtise, la violence.
00:07:26 Je suis en solidarité totale avec ma famille et en rapport constant depuis hier 23h avec
00:07:30 Jean-Baptiste.
00:07:31 Je vais plusieurs reprises dénoncer cette violence qui ne peut que mener au pire."
00:07:36 Un tour de plateau.
00:07:37 Comment peut-on en arriver à une telle rage et une telle haine ?
00:07:40 Yoann Usaï, c'est une des questions qui se posent le papa de Jean-Baptiste Tronieux
00:07:45 qu'on entendra dans un instant.
00:07:46 On avait passé toutes les limites avec cette agression ?
00:07:48 Oui, à l'évidence.
00:07:50 C'est une violence que l'on sentait venir.
00:07:53 On se dit depuis plusieurs semaines, au rythme où les choses vont, on va arriver dans très
00:07:58 peu de temps à une agression physique.
00:08:00 Ça y est, nous y sommes.
00:08:01 Malheureusement, nous ne nous étions pas trompés.
00:08:03 Beaucoup de responsables politiques, notamment ceux de la majorité, alertaient en disant
00:08:07 notamment à certains élus, arrêtez de tenir des propos violents, arrêtez d'attiser
00:08:12 peut-être aussi un peu le feu parce que ça va conduire à un drame.
00:08:15 Alors là, heureusement...
00:08:16 Je précise juste à noter les spectateurs que les images qu'on a sous les yeux, c'est
00:08:20 donc cette manifestation, cette casserolade en marge du discours du chef de l'État,
00:08:24 enfin de l'interview du chef de l'État hier qui avait lieu dans les rues d'Amiens, devant
00:08:27 cette fameuse chocolaterie.
00:08:29 C'est pour le contexte des images.
00:08:30 Les propos qui conduisent à un drame, vous allez peut-être trop très vite.
00:08:33 C'est peut-être l'enjeu de notre débat quand même.
00:08:35 Oui, bien sûr, mais on a le temps.
00:08:36 On va très largement rester sur cette matérielle.
00:08:38 Précisément, je m'explique puisque vous me posez la question, comment est-ce qu'on
00:08:41 peut en arriver là ? Il y a un contexte de grandes tensions dans ce pays, évidemment.
00:08:45 Et je crois qu'effectivement, une partie de la classe politique, je le dis sans problème
00:08:50 puisque je l'ai dit à de nombreuses reprises sur ce plateau, a attisé aussi un peu le
00:08:55 feu.
00:08:56 Ça me semble extrêmement clair.
00:08:57 Quand vous avez des élus qui jouent avec un ballon représentant la tête d'un ministre,
00:09:01 quand vous avez des élus de la France insoumise, notamment un élu qui, devant le siège du
00:09:06 Parti Renaissance, dit "on a décapité Louis XVI, on peut faire pareil avec Macron".
00:09:10 Christophe Prédoma.
00:09:11 Eh bien, je crois que oui, ça peut conduire certaines personnes un peu faibles, voire
00:09:16 déséquilibrées, attendant de voir quel est le profil, mais ça peut conduire un certain
00:09:19 nombre de personnes à arriver à ces violences-là, je le crois.
00:09:23 On a chapitré un petit peu ce dossier et les enjeux politiques et les responsables
00:09:30 éventuels de ce qui est en train de se passer dans le pays, on va y revenir avec en effet
00:09:34 une gauche et une gauche de la gauche qui est ciblée ces dernières heures.
00:09:38 Mais je voudrais qu'on entende Jean-Alexandre Trogneu.
00:09:40 On a du temps, Elisabeth, ne vous inquiétez pas, on va vraiment prendre le temps de débattre
00:09:43 et d'aborder, de décrypter cette séquence.
00:09:46 Je voudrais contester les propos de mon camarade.
00:09:47 Jean-Alexandre Trogneu, c'est le papa de ce jeune homme qui a été agressé, qui
00:09:52 est donc le neveu de Brigitte Macron et qui raconte l'impact que ça a sur sa famille
00:09:57 ces dernières heures.
00:09:58 J'ai reçu un coup de fil de Brigitte, son épouse, qui nous assure de son soutien et
00:10:04 qui est catastrophée parce qu'eux-mêmes subissent bien évidemment certaines exactions,
00:10:10 mais ils n'imaginaient pas qu'on puisse en prendre autant à notre famille.
00:10:13 Avant tout, j'attends que la justice fasse son travail et qu'elle soit exemplaire parce
00:10:17 que c'est dans l'exemplarité qu'on arrivera à calmer certaines personnes.
00:10:21 Et puis, un peu de raison gardée.
00:10:23 Personne n'est des animaux, mais on n'a pas le droit d'agir de la sorte.
00:10:27 Qu'est-ce que c'est la prochaine étape, Elisabeth ?
00:10:30 Juste factuellement, ce n'est pas la première agression physique d'un élu.
00:10:35 Non, mais là, ce n'est pas un élu, c'est par extension.
00:10:39 La nouveauté, c'est que ça touche quelqu'un qui n'a rien à voir de près ou de loin.
00:10:44 Qui est chocolatier à Amiens et qui, en l'occurrence, n'a rien de parenté avec le chef de l'État.
00:10:49 Sur la question des rapports entre les propos et les actes, peut-être que le débat viendra tout à l'heure.
00:10:54 Mais quoi qu'il en soit, concentrer les attaques, en l'occurrence sur la France insoumise, est assez injuste.
00:10:59 Parce que dans la démolition de Macron, non pas dans la critique politique qui est parfaitement légitime de mon point de vue,
00:11:06 mais dans la démolition de sa personne qui est présentée non pas comme quelqu'un qui pourrait se tromper,
00:11:12 mais comme un être malfaisant qui veut du mal au peuple français.
00:11:16 Il y a beaucoup de responsables, d'abord de la droite à la gauche.
00:11:19 Tout le monde a pété un câble à un moment en parlant de Macron.
00:11:23 Il y en a qui, plus ou moins, appellent à une forme d'insurrection.
00:11:25 Non, mais j'ajoute que les médias, à force de sanctifier les colères,
00:11:29 quelqu'un qui est en colère a toujours raison.
00:11:31 On nous a pendant des heures, dans tous les médias,
00:11:36 s'entendu le micro à des gens qui avaient juste à dire qu'ils étaient en colère,
00:11:40 que Macron voulait faire des choses horribles au peuple français, qu'il était cynique, brutal, cruel.
00:11:45 Et j'en passe, c'est des meilleurs.
00:11:47 Donc, si on dit que c'est les paroles qui ont allumé ce bûcher-là,
00:11:51 alors c'est les paroles de tout le monde.
00:11:54 Mais attention, parce que si le résultat de ça,
00:11:57 c'est qu'on nous explique qu'il faut encore plus aseptiser le langage,
00:12:01 parce que, comme vous l'avez dit, le niveau a tellement baissé
00:12:04 qu'il y a des gens qui ont de la bouillie dans la tête.
00:12:06 Moi, je suis désolée.
00:12:07 C'est pas une question d'aseptiser, mais de parler avec plus de responsabilité.
00:12:09 Non, mais je suis désolée.
00:12:10 On n'ose plus parler au second degré parce que la moitié des gens ne comprennent pas.
00:12:15 Donc, on va s'adapter à la baisse du niveau jusqu'où ?
00:12:17 Jusqu'où ?
00:12:18 On dit juste qu'il ne faut pas appeler.
00:12:20 Non, l'injure, l'invective.
00:12:22 Il ne faut pas comparer Macron à Louis XVI, par exemple.
00:12:23 C'est simplement quelque chose de basique.
00:12:25 On n'est pas là dans la censure ou dans le fait d'effectivement...
00:12:27 Si, on doit avoir le droit de le faire.
00:12:30 Je suis contre, mais on doit avoir le droit de le faire.
00:12:32 Alors, Jean-Alexandre Tronieux, qui est donc le papa de Jean-Baptiste
00:12:36 agressé hier soir, a rappelé également que les boutiques de la marque,
00:12:40 de la chocolaterie, sont régulièrement la cible de menaces.
00:12:44 Certaines personnes appellent même au boycott des produits avant l'agression.
00:12:48 Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il y a eu ce tête à tête
00:12:50 entre le jeune homme et ses agresseurs.
00:12:53 C'est qu'il commençait à taguer, à jeter des sacs poubelle
00:12:55 et des projectiles sur la devanture.
00:12:59 On sait que les huit individus, je crois que ce sont deux femmes et six hommes,
00:13:03 dont un mineur, sont en garde à vue.
00:13:07 Ils seront déférés dès demain, a priori.
00:13:09 Est-ce qu'on peut dire que la justice va plus vite que la normale dans cette affaire ?
00:13:13 Ou tout se passe finalement d'une manière normale,
00:13:17 comme si n'importe qui avait été agressé ?
00:13:19 Non, de ce que vous me dites, tout se passe d'une manière normale.
00:13:22 Quand vous avez une agression qui a un certain seuil de gravité,
00:13:25 j'ai cru entendre quatre jours d'ITT, alors quatre jours d'ITT,
00:13:28 il faut savoir que c'est au-dessous du seuil de gravité qui rend les violences aggravées.
00:13:31 Sept jours, sept jours.
00:13:32 Alors sept jours, c'était par le médecin,
00:13:34 mais je crois qu'Amaury Buco a dit quatre jours tout à l'heure.
00:13:36 En tout cas, c'est inférieur à huit jours.
00:13:37 Et le seuil des violences aggravées...
00:13:39 Grâce au type qui est intervenu, sans doute.
00:13:41 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que quand vous avez des violences,
00:13:43 notamment des violences dans le cadre d'une manifestation...
00:13:46 Le papa qui réagit encore et qui raconte vraiment les faits
00:13:48 et ce qu'a subi concrètement son fils,
00:13:50 vous allez voir que c'est extrêmement violent.
00:13:52 Et en effet, si ce fameux voisin n'était pas intervenu,
00:13:55 peut-être qu'il serait dans un état pire ce soir.
00:13:57 Quand vous avez des violences, notamment des violences dans le cadre d'une manifestation,
00:14:00 vous êtes placé en garde à vue à l'issue de votre garde à vue,
00:14:02 qui peut faire 24 ou 48 heures en fonction de si elle est prolongée ou non.
00:14:05 Vous êtes déféré ou non, d'ailleurs,
00:14:07 c'est une décision du procureur de la République, devant le parquet.
00:14:09 Et c'est le parquet qui ensuite choisit l'orientation,
00:14:11 comparution immédiate ou éventuellement convocation pour une audience ultérieure.
00:14:15 - Que risquent ces gens concrètement ?
00:14:16 Est-ce qu'on a une idée des profils ?
00:14:19 Déjà, vous n'êtes évidemment pas dans le dossier,
00:14:21 donc je vous pose peut-être une question compliquée.
00:14:23 Mais qu'est-ce qu'ils risquent si vous n'avez pas d'infos,
00:14:26 de près ou de loin, sur les profils de ces gens ?
00:14:28 - Écoutez, la peine encourue pour des violences
00:14:33 avec été inférieur à 8 jours aggravée,
00:14:38 puisque ce sont des violences en réunion,
00:14:40 c'est 3 ans d'emprisonnement.
00:14:43 C'est la peine encourue, la peine maximum.
00:14:45 - Donc ils prendront entre 0 et 3 ans ?
00:14:48 - Exactement. Maintenant, la peine, elle va être décidée en fonction de leur profil.
00:14:53 C'est quand même quelque chose de déterminant dans la peine,
00:14:57 mais également en fonction de leur positionnement à l'audience.
00:15:00 S'ils arrivent à l'audience en disant
00:15:01 "Voilà, on a bien fait, de toute façon,
00:15:03 M. Tronieux, c'est un salaud,
00:15:04 parce que par transitivité avec son oncle,
00:15:07 c'est tous des enfoirés",
00:15:08 évidemment, le juge ne va pas être...
00:15:11 - Une drôle de défense.
00:15:11 - Voilà, ça sera une drôle de défense
00:15:13 et le juge va agir en conséquence.
00:15:14 - Je te l'ai dit, comme il y a même pas un lien entre les deux,
00:15:16 ça ne justifierait pas.
00:15:17 - Si ils arrivent avec plus de contrition,
00:15:19 on peut imaginer une peine plus clémente.
00:15:20 Ça dépend du profil et de leur positionnement.
00:15:22 - Karima, un mot sur cette affaire
00:15:24 qui fait parler tout le monde aujourd'hui.
00:15:27 - On comprend pourquoi on est tous choqués,
00:15:30 on trouve ça abject,
00:15:32 on trouve que c'est d'une lâcheté sans nom.
00:15:34 Quand vous êtes un groupe comme ça,
00:15:36 on verra avec l'enquête,
00:15:37 mais il semble que ce soit un groupe
00:15:39 qui se soit littéralement jeté sur une personne sans défense,
00:15:42 qui veut simplement défendre son bien et tout ça.
00:15:45 Donc non, c'est complètement absurde.
00:15:47 Et on a franchi une digue,
00:15:49 j'allais dire même une frontière morale
00:15:51 d'aller toucher à la famille,
00:15:52 donc des gens qui n'ont rien à voir.
00:15:55 Donc si on veut mélanger tout ça, la politique,
00:15:57 il y a quelque chose de complètement absurde
00:15:59 d'aller s'en prendre à la famille.
00:16:02 Et premièrement, juste franchir la barrière,
00:16:05 la ligne rouge de la violence,
00:16:07 évidemment c'est inadmissible,
00:16:08 que ce soit pour des élus ou la famille,
00:16:11 évidemment on a franchi une ligne.
00:16:12 Et cela dit, on a parlé de ces journées,
00:16:15 le médecin qui a donné quelques jours,
00:16:18 mais on ne sait pas aussi l'aspect psychologique.
00:16:21 Vous savez, des fois le choc post-traumatique,
00:16:22 ça peut se manifester beaucoup plus tard.
00:16:25 Les personnes qui vivent des agressions
00:16:26 de la sorte très violentes, gratuites,
00:16:29 on peut avoir aussi des troubles de choc post-traumatique,
00:16:32 donc ça va être à considérer éventuellement.
00:16:35 Et moi je m'inquiète, j'allais dire, de cette logique.
00:16:37 Certains individus, on a l'impression
00:16:39 qu'ils ont littéralement basculé dans un monde parallèle.
00:16:42 Ils sont complètement dans l'irrationalité,
00:16:44 ils sont dans une logique révolutionnaire.
00:16:47 Et c'est un peu ça qu'on a l'impression
00:16:49 qu'on voit en ce moment.
00:16:50 - Et on va continuer d'en discuter,
00:16:52 on entendra toutes les réactions politiques
00:16:54 de droite à gauche,
00:16:56 et on va continuer d'analyser cette situation.
00:16:58 En effet, il semblerait qu'un nouveau cap
00:17:00 dans la violence dans ce pays
00:17:01 a été franchi ces dernières heures.
00:17:04 Très courte pause, et on se retrouve
00:17:05 sans interruption jusqu'à minuit.
00:17:07 A tout de suite.
00:17:08 Le Retour de Soir Info, il est presque 22h30,
00:17:13 d'abord un rappel de l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:17:15 - Le principal suspect de la fusillade de Villereuve,
00:17:21 toujours en garde à vue,
00:17:22 il a été interpellé hier, âgé de 38 ans.
00:17:25 L'homme est connu pour près de 140 faits.
00:17:28 Il a été condamné des dizaines de fois.
00:17:30 Une information judiciaire sera ouverte mercredi.
00:17:34 Les plaidoiries des partis civils ont débuté aujourd'hui
00:17:37 au procès en appel du Mediator.
00:17:39 Selon les avocats des victimes,
00:17:41 le laboratoire Servier doit rendre des comptes.
00:17:44 Le deuxième groupe pharmaceutique français
00:17:46 est accusé de tromperie aggravée,
00:17:48 homicide et blessures involontaires.
00:17:50 7 650 personnes se sont constituées,
00:17:53 partis civils.
00:17:55 Et puis les restrictions d'eau sont renforcées dans le Vaucluse.
00:17:58 Les conditions hydrologiques continuent à se dégrader.
00:18:01 La majeure partie du département a été placée en alerte
00:18:04 ou alerte renforcée à la sécheresse.
00:18:07 Il est désormais interdit de remplir sa piscine
00:18:09 ou arroser son jardin.
00:18:11 - Toujours en compagnie d'Elisabeth Lévy,
00:18:14 Karim Abrik, Yoann Huysaï, Jean-Sébastien Ferjou,
00:18:16 Maître Jérémy Calfon.
00:18:17 On en parlait en début d'émission avant la pause,
00:18:20 Jean-Baptiste Tronieux,
00:18:21 donc le petit-neveu de la Première Dame Brigitte Macron,
00:18:23 qui a été agressé hier en marge d'une manifestation
00:18:26 contre la réforme des retraites.
00:18:27 Il est aussi patron de la chocolaterie
00:18:29 qui porte son nom à Amiens.
00:18:31 Hier soir, 8 personnes ont été interpellées.
00:18:33 Si vous n'étiez pas avec nous il y a une quinzaine de minutes,
00:18:36 je vous propose de réécouter la réaction du chef de l'État
00:18:38 tout à l'heure depuis Reykjavik en Islande.
00:18:40 - Oui, nous avons eu l'occasion hier soir,
00:18:43 dès que nous avons appris cela avec mon épouse,
00:18:46 d'avoir notre petit-neveu en ligne.
00:18:48 Il venait d'être agressé.
00:18:51 Évidemment, je lui redis ici,
00:18:52 et je dis à toute la famille,
00:18:54 notre soutien et notre affection.
00:18:56 Il a été agressé parce que c'est notre petit-neveu.
00:18:59 Et j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de le dire et de le répéter.
00:19:04 La violence n'a pas place en démocratie,
00:19:07 quelle qu'elle soit, et en particulier dans la nôtre.
00:19:09 Il a été confronté à la brutalité, à la violence, à la bêtise.
00:19:13 Et avec beaucoup de courage, ce jeune papa s'est interposé
00:19:16 pour protéger sa boutique.
00:19:19 Et il a encore aujourd'hui des examens à faire.
00:19:22 Je souhaite qu'il soit complètement rétabli.
00:19:24 C'est la justice qui aura évidemment à se prononcer.
00:19:28 En tant que concle, je considère ces actions
00:19:32 comme absolument inacceptables.
00:19:35 Et en tant que président de la République,
00:19:37 elles sont inqualifiables.
00:19:38 Et nous continuerons de nous battre contre toute forme de violence,
00:19:41 d'où qu'elle vienne, et qui que ce soit
00:19:43 qui soit touché dans notre société.
00:19:45 Et d'ailleurs, ce n'est pas la première fois que cette chocolaterie,
00:19:48 ou que la famille proche, ou un peu moins,
00:19:50 du chef de l'État et de son épouse est attaquée.
00:19:53 C'est ce que nous rappelle Lionel Gougelot,
00:19:55 journaliste pour Europe 1.
00:19:56 Ce n'est pas la première fois, en fait,
00:20:00 que l'enseigne trônieux est prise pour cible
00:20:03 par des manifestants ou par des opposants à la réforme des retraites.
00:20:06 D'ailleurs, ici, à Amiens, à chaque manifestation,
00:20:08 devant la boutique, la boutique principale du centre-ville,
00:20:11 pas loin de la mairie, il y a un dispositif policier
00:20:14 pour protéger la boutique.
00:20:16 Depuis plusieurs mois, la famille de Brigitte Macron
00:20:19 fait l'objet d'appels au boycott, de menaces.
00:20:22 On a constaté également des dégradations,
00:20:24 des crachats sur les victimes de boutiques.
00:20:27 La boutique de Lille avait même vu sa vitrine exploser
00:20:30 il y a quelques semaines, mais là,
00:20:32 il faut bien le dire qu'on a franchi un cran,
00:20:33 un cap dans la violence, me disait tout à l'heure
00:20:35 le père de Jean-Baptiste.
00:20:37 Selon lui, le témoin dont il faisait référence à l'instant,
00:20:41 le témoin qui est intervenu hier soir pour faire fuir des agresseurs,
00:20:44 eh bien ce témoin lui a dit qu'il n'avait jamais vu
00:20:46 autant de haine dans les yeux de ces personnes.
00:20:49 Il dit même que ce témoin a eu l'impression
00:20:52 qu'il avait envie de tuer Jean-Baptiste Trogneux.
00:20:55 Et enfin, avant de poursuivre la discussion,
00:20:56 écoutez Jean-Alexandre Trogneux, le père de Jean-Baptiste agressé,
00:21:00 qui nous décrit les faits.
00:21:02 Franchement, c'est glaçant.
00:21:04 J'étais à peu près une quarantaine de personnes.
00:21:07 Ils ont reconnu mon fils tout de suite
00:21:09 parce qu'il arrivait vers la porte du magasin.
00:21:10 Ils ont commencé à l'insulter,
00:21:11 ils traitaient tous les noms de toute la famille.
00:21:14 Et puis, c'est monté.
00:21:15 D'un seul coup, ils se sont jetés dessus.
00:21:18 Ils l'ont roué de coups, plusieurs coups au visage.
00:21:20 Il a passé un scanner cérébral et un hématome.
00:21:25 Il a des coups un peu partout, des foulures des doigts,
00:21:28 une autre a eu le côte cassée.
00:21:31 Il a fini allongé par terre en boule,
00:21:33 en espérant accepter davantage les coups.
00:21:36 Il doit sa sauvegarde à un voisin courageux
00:21:39 qui est venu avec ses fils, qui est intervenu
00:21:41 et qui a fait fuir les agresseurs.
00:21:44 Jean-Sébastien Ferger, réaction.
00:21:46 On mélange tout, on est en train de basculer
00:21:47 dans quelque chose qui nous échappe.
00:21:49 Ça va trop loin ?
00:21:50 Oui, je pense qu'on peut dire effectivement
00:21:53 que ça va trop loin sans prendre en compte.
00:21:55 Je me permets juste, avant que vous poursuiviez,
00:21:57 il y a ce témoin, ce voisin qui est intervenu
00:21:59 pour empêcher que ça n'aille encore plus loin.
00:22:02 Il a dit qu'il n'avait jamais vu autant de haine
00:22:05 et de colère dans le regard des agresseurs.
00:22:08 Ça fait peur.
00:22:09 Mais c'est l'état de notre pays aujourd'hui.
00:22:11 D'ailleurs, je trouve que Karima disait tout à l'heure
00:22:13 quelque chose de très juste.
00:22:14 Il y a le traumatisme psychologique aussi.
00:22:16 Le fait, au-delà de l'ampleur des violences
00:22:19 que vous avez subies à un instant T,
00:22:20 le fait de ne plus se sentir en sécurité.
00:22:22 Je crois qu'il y avait aussi les enfants,
00:22:24 ces jeunes enfants et son épouse qui étaient là.
00:22:27 Ce n'est pas neutre d'être agressé comme ça,
00:22:29 dans la rue, au-delà de ce que vous ressentez sur le coup.
00:22:33 Mais pour revenir sur ce qui a été dit tout à l'heure,
00:22:37 oui, moi, je crois que c'est un cumul de responsabilités,
00:22:39 une dégradation.
00:22:40 Ça n'est pas la première fois qu'on s'en prend
00:22:42 à la famille de Brigitte Macron.
00:22:44 On l'a vu au moment des Gilets jaunes,
00:22:45 on l'a vu sur les antivax,
00:22:46 on a vu dans les rumeurs totalement absurdes
00:22:49 qu'ils l'ont visé, qu'ils l'ont visé elle.
00:22:51 Et on voit qu'il y a un mélange de tout.
00:22:53 C'est vraiment une espèce de bouillabaisse qui se...
00:22:56 Enfin, pas de bouillabaisse, d'ailleurs,
00:22:57 parce que c'est malheureusement insultant.
00:22:58 De bouillie.
00:22:59 Oui, voilà, de mêlasse informe
00:23:02 où on voit se mélanger la bêtise comme des haines très politiques.
00:23:06 Parce que c'est bon, franchement, autant il faut avoir du respect
00:23:09 pour les gens qui sont en colère et qui l'expriment
00:23:12 comme ils le peuvent parfois.
00:23:13 Mais pourquoi il faut avoir du respect
00:23:14 pour les gens qui sont en colère par définition ?
00:23:16 Je ne comprends pas.
00:23:17 Pourquoi est-ce qu'il faudrait ne pas en avoir ?
00:23:20 Mais je vous renvoie la question.
00:23:22 Vous me dites qu'il faut avoir du respect.
00:23:24 Mais j'ai pas fini ma phrase en même temps.
00:23:25 J'ai pas fini ma phrase.
00:23:26 J'ai dit mais en l'occurrence, là, c'est de la bêtise pure.
00:23:29 Comme l'a dit le président Macron.
00:23:31 C'est à la fois de la bêtise et c'est aussi politique.
00:23:33 Parce que la famille de Brigitte Macron,
00:23:35 on le sait, c'est une famille plutôt bourgeoise, etc.
00:23:38 Ça rentre en ligne de compte.
00:23:39 Parce qu'on est en train d'une société où...
00:23:41 Mais bien sûr que ça ne devrait pas.
00:23:42 Mais de toute façon, je vais vous dire,
00:23:44 il n'est pas élu.
00:23:46 Et puis de toute façon,
00:23:46 quand bien même le serait-il et quand bien même...
00:23:48 Mais il n'a rien à voir, il fait du chocolat.
00:23:49 Un élu de la majorité, ça ne serait toujours pas une raison
00:23:52 pour l'agresser.
00:23:53 Mais c'est parce que ça rentre en ligne de compte.
00:23:54 Parce que c'est le "e" contre le "nous".
00:23:56 On est vraiment rentré dans une société du "e" contre le "nous".
00:23:59 D'ailleurs, je voyais un tweet de Jean-Luc Mélenchon
00:24:00 qui entretient le minimum.
00:24:02 On va y venir.
00:24:03 On va passer aux réactions politiques.
00:24:04 Nos victimes contre leurs victimes.
00:24:06 Mais cet espace de concurrence victimaire,
00:24:07 elle est parfaitement délirante.
00:24:09 Et autant, je suis d'accord pour partie
00:24:11 avec ce que disait Elisabeth tout à l'heure.
00:24:14 Il ne faut pas aseptiser tous les débats.
00:24:15 Autant malgré tout, ce qui relève de l'appel à la violence.
00:24:18 Et pour le coup, ce n'est pas la même chose
00:24:19 de dire qu'Emmanuel Macron est un personnage à la Louis XVI
00:24:21 que de dire on a décapité Louis XVI.
00:24:23 On devrait faire pareil.
00:24:24 Non, ce n'est pas pareil.
00:24:25 Ce n'est pas pareil, vous avez raison.
00:24:27 À chaque début de conversation,
00:24:29 le LFI et les propos de certains politiques reviennent.
00:24:33 On va, nous, y venir dans un instant.
00:24:34 Je voudrais que vous entendiez d'abord
00:24:36 quelques autres réactions politiques.
00:24:37 Parce qu'il y a quand même une unanimité
00:24:39 pour condamner ce qui s'est passé hier soir.
00:24:42 Écoutez pour le RN Laure Lavallette,
00:24:44 Nadine Morano de LR et Julien Bayou
00:24:45 d'Europe Écologie Les Verts.
00:24:46 Je suis horrifiée.
00:24:50 Rien, évidemment, ne peut justifier
00:24:52 que la famille des élus, les élus,
00:24:54 soient à ce point-là attaqués.
00:24:56 Nous avons au Rassemblement national
00:24:57 toujours condamné ces violences faites aux élus,
00:25:00 aux femmes, aux enfants.
00:25:02 Marine Le Pen l'a dit, elle a souvent été la cible.
00:25:04 Sa famille et elle, cible de ces violences.
00:25:07 Donc nous savons bien de quoi nous parlons.
00:25:08 C'est inacceptable parce que nous sommes dans une démocratie
00:25:10 et que rien n'est acceptable en matière
00:25:14 ni de violence, ni d'insulte, ni d'agression verbale.
00:25:19 Voilà, quand on a envie de faire entendre sa voix,
00:25:21 on le fait dans les urnes, on le fait dans le débat,
00:25:23 mais on ne le fait pas avec des actes pareils.
00:25:26 Donc moi, j'apporte tout mon soutien
00:25:29 au petit-neveu de Mme Macron,
00:25:32 qui n'a pas à subir les réformes, acceptées ou pas,
00:25:36 qui sont mises en œuvre par le président de la République.
00:25:39 On a souvent tendance à exciper d'un fait divers des généralités.
00:25:44 Moi, je ne vais pas m'y risquer.
00:25:46 Par contre, ce qui est très clair, c'est que c'est une attaque,
00:25:49 si elle est avérée, et si c'est pour ces raisons-là,
00:25:51 absolument inqualifiable,
00:25:53 qui doit être très lourdement sanctionnée.
00:25:56 Je vais vous dire ce qui peut nous inquiéter aussi
00:25:59 et ce qu'on pourrait se demander,
00:26:00 c'est pourquoi ça s'arrêterait ?
00:26:02 Elisabeth qui voulait prendre la parole,
00:26:04 on fait un tour, je vous ai vu.
00:26:06 On est dans un engrenage, en fait.
00:26:08 Oui, alors...
00:26:09 L'impression qu'on a général, ce n'est pas que ça va s'apaiser,
00:26:11 c'est que ça va être de pire en pire.
00:26:12 Justement, il y a une dimension, moi, qui me semble
00:26:15 devoir être prise en compte,
00:26:17 et malheureusement, elle n'incite pas à l'optimisme,
00:26:19 c'est que tout ça se passe dans un contexte de baisse du niveau,
00:26:22 de gens qui n'ont pas de capacité à verbaliser,
00:26:25 de sacre de l'émotion pure.
00:26:27 C'est pour ça que je vous ai repris sur la colère,
00:26:29 parce que je l'ai déjà dit souvent,
00:26:30 la sanctification de la colère, on me paraît être agaçante.
00:26:33 Ce n'est pas parce que vous êtes en colère...
00:26:34 Ce n'est pas ce que je disais, mais bon...
00:26:35 Non, mais pas vous !
00:26:36 Je dis, il y a une ambiance où les gens sont en colère,
00:26:39 et donc, si vous voulez, il faut...
00:26:40 Ben non, des fois, il faut juste dire que cette colère est absurde
00:26:44 et que, je veux dire, on a tous des responsabilités dans la situation.
00:26:48 Mais ce que j'essaye de vous dire, c'est que...
00:26:50 La colère n'est jamais absurde,
00:26:51 c'est sa traduction qui l'est, peut-être, éventuellement.
00:26:54 Le fait de tout mettre sur le périple émotionnel...
00:26:55 Ce que j'essaye de vous dire, c'est que c'est l'émotion, l'émotion brute,
00:26:58 l'incapacité à être dans un niveau de symbolisation,
00:27:02 c'est-à-dire, je ne crois pas que quand Jean-Luc Mélenchon,
00:27:04 même, évoque l'imaginaire de la Révolution,
00:27:07 qu'il veuille vraiment guillotiner quelqu'un sur la place de la Concorde,
00:27:11 mais, si vous voulez, ça suppose un niveau de verbalisation,
00:27:15 de conceptualisation que beaucoup de gens n'ont plus.
00:27:18 Et déjà, d'ailleurs, nous avons adapté notre langage,
00:27:21 nous n'employons plus, sur ces plateaux, de second degré.
00:27:23 Nous faisons très rarement des blagues au second degré, pourquoi ?
00:27:26 Parce qu'il y a un risque réel d'être mal compris,
00:27:29 on le fait sur des choses anodines,
00:27:31 mais sur des choses un peu sensibles, on ne le fait plus.
00:27:34 Et ce que j'essaie de vous dire, je ne dis pas, bien sûr,
00:27:35 il y a des discours qui doivent être condamnés
00:27:38 parce qu'ils sont dans la pure invective,
00:27:40 mais ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'il faut faire attention,
00:27:43 on n'est pas responsable de ce que peuvent devenir nos propos
00:27:47 dans des cerveaux habitués à ne plus penser,
00:27:50 qui n'ont plus les moyens de penser la situation dans laquelle ils sont.
00:27:53 Et ça, je trouve que c'est une dimension sur laquelle il faut assister.
00:27:57 - Karima Brick et Yann Usail.
00:27:58 - Moi, sur l'expression de la colère,
00:28:00 je pense que ça peut être sain quand même.
00:28:02 Je pense que les citoyens accumulent toutes sortes de tensions
00:28:05 en lien avec le climat social, le contexte économique,
00:28:09 il y a toutes sortes de choses.
00:28:10 Alors moi, qu'il y ait des casserolades, des manifestations,
00:28:14 tant que ça reste quand même pacifique,
00:28:15 mais je veux dire, on peut quand même s'exprimer,
00:28:17 exprimer une colère ressentie et c'est très sain aussi,
00:28:20 ça permet justement de faire passer un peu les choses.
00:28:23 Mais là, on ne parle pas juste d'une expression de colère,
00:28:25 on parle d'une expression de la violence.
00:28:27 Et cette violence est condamnable, justement.
00:28:28 S'il y a des casserolades, s'il y a des manifestations,
00:28:30 si on peut aller voter, c'est pour rendre ça, disons, plus civilisé,
00:28:35 pour être capable de canaliser cette colère, ce mécontentement,
00:28:38 ce ressentiment d'une façon pacifique.
00:28:41 Alors moi, c'est ça qui m'inquiète, c'est vraiment ce basculement,
00:28:44 cette banalisation de la violence.
00:28:46 - On la ressent, on la voit. - On sort du langage.
00:28:48 - On la voit quand même. - On sort du langage
00:28:49 et donc, on sort de la civilisation.
00:28:51 - Mais il y a aussi une petite musique.
00:28:53 Il y a une petite musique par ailleurs.
00:28:54 - La civilisation, Karima, c'est ça, c'est la résolution des conflits
00:28:58 par des moyens pacifiques.
00:28:59 En gros, c'est ça qu'on a construit au fil de siècles.
00:29:01 Et là, je pense que pour beaucoup de gens,
00:29:04 ça n'existe plus parce qu'on n'a plus accès au langage.
00:29:08 - Alors je voudrais qu'on alimente le débat des réactions politiques
00:29:12 parce qu'on a beaucoup à vous faire entendre.
00:29:14 Avant d'entrer dans ce chapitre, en effet,
00:29:16 où on entendra les réactions des membres de LFI
00:29:19 et vous me direz ce que vous en pensez.
00:29:21 Écoutez, Karl Olive, lui député Renaissance,
00:29:24 qui a réagi encore une fois à ce qui s'est passé hier soir.
00:29:27 - Ah ben moi, un farci, certainement,
00:29:30 comme ceux qui s'en sont pris au boulanger
00:29:33 où en pleine nuit, on vient frapper au portail
00:29:35 et on veut venir s'en prendre à la famille du maire de Poissy
00:29:39 à l'époque avec des menaces de mort dans la boîte aux lettres.
00:29:42 Et ça, c'est insupportable.
00:29:43 Et puis, trois jours après, c'est la même personne
00:29:45 qu'on va découvrir en robe de chambre à 7 heures du matin
00:29:48 avec un couteau sur le parvis de la République.
00:29:50 Ça peut tous nous arriver.
00:29:51 Et quand bien même on est une protection de l'Etat,
00:29:54 quelqu'un qui veut vous frapper,
00:29:55 quelqu'un qui veut vous insulter,
00:29:56 comme ça s'est produit malheureusement hier soir
00:29:58 pour ce boulanger d'Amiens de la famille de madame Macron,
00:30:02 ça peut tous nous arriver.
00:30:04 De grâce, un peu d'apaisement dans ce pays.
00:30:07 Un peu d'apaisement.
00:30:09 Parce qu'au rythme où ça va, alors le pire va arriver.
00:30:11 C'est insupportable.
00:30:12 Mais jusqu'où va-t-on aller dans ce pays ?
00:30:14 Cette dégradation de l'autorité de l'Etat,
00:30:16 ce désordre républicain qui sévit presque au quotidien
00:30:19 dans notre pays, c'est insupportable.
00:30:21 On va attendre à mort, c'est ça ?
00:30:23 On attend le pire ?
00:30:24 Enfin évidemment qu'il y ait une responsabilité politique,
00:30:28 et je le dis suffisamment d'ailleurs à votre micro,
00:30:31 que ce soit sur la France insoumise
00:30:32 ou sur les condamnations et l'enquête suivra son cours
00:30:35 sur des groupuscules d'extrême droite
00:30:37 qui ont certainement sévi pour notre collègue maire de Saint-Brévin.
00:30:41 Je pense qu'encore une fois, ça c'est insupportable.
00:30:44 Qu'est-ce qu'on peut ajouter à ce que vient de dire Karl Olive ?
00:30:47 Il y a un peu d'instrumentalisation politique quand même aussi sur la fin.
00:30:50 Moi je crois que son propos est assez juste en réalité.
00:30:53 Alors d'abord dire aussi que la justice a l'occasion d'être exemplaire,
00:30:56 parce que si elle ne l'est pas aujourd'hui, elle ne le sera jamais.
00:30:58 Ce que nous avons vécu aujourd'hui,
00:31:00 ce qu'a vécu cette famille-là aujourd'hui,
00:31:02 est absolument inacceptable et elle doit montrer l'exemple.
00:31:05 La justice, me semble-t-il, elle doit faire de ce cas un exemple.
00:31:08 La question de la sécurité du chef de l'État doit se poser de nouveau aussi ?
00:31:10 Et celle de ses proches ?
00:31:11 Elle est déjà posée la question de la sécurité du chef de l'État,
00:31:14 elle est en permanence renforcée.
00:31:16 On peut difficilement faire plus.
00:31:17 Le chef de l'État peut difficilement être plus protégé qu'il ne l'est aujourd'hui.
00:31:21 Et pour les proches, l'entourage par exemple, est-ce que la situation...
00:31:24 Et pour les proches, il faut un policier
00:31:26 devant la chocolaterie crônieux d'un mien en permanence.
00:31:28 Est-ce qu'on en est là aujourd'hui ?
00:31:29 Non mais d'abord, la famille proche d'Emmanuel Macron,
00:31:32 sa femme, les enfants de sa femme sont protégés d'ores et déjà.
00:31:36 Mais la famille dite éloignée, comme le cas de ce chocolatier,
00:31:39 évidemment on ne l'est pas.
00:31:40 La seule sécurité qui a été mise en place,
00:31:41 c'était des rondes de la gendarmerie ou de la police, du commissariat local
00:31:45 qui passaient régulièrement devant parce qu'ils faisaient l'objet de menaces répétées.
00:31:48 Mais pour revenir à la politique, puisqu'on parlait de ça à l'instant,
00:31:52 d'abord il faut effectivement dire que pour la première fois,
00:31:54 il y a une condamnation unanime de la classe politique,
00:31:57 même si la France insoumise, après la condamnation, ajoute toujours un "mais".
00:32:01 Sous-entendu, Emmanuel Macron a lui-même suscité cette violence
00:32:05 parce qu'il est politiquement violent,
00:32:07 ce qui est en soi une explication absolument honteuse.
00:32:09 Mais quand on a dit ça, on est quand même aussi obligé de dire,
00:32:13 pour répondre à Elisabeth tout à l'heure, ce que vous disiez,
00:32:15 la parole, il ne faut pas croire que notre parole suscite toujours la violence, etc.
00:32:20 Mais ce n'est pas grave, allez-y, je vous écoute, Kieran.
00:32:23 Je synthétise.
00:32:24 Mais vous savez quand Jean-Luc Mélenchon, il dit
00:32:29 "Allez voir les députés partout où ils sont pour leur dire
00:32:33 que vous ne voulez pas de cette réforme",
00:32:34 qu'est-ce que ça veut dire "aller les voir partout où ils sont",
00:32:36 aller les voir où ? Chez eux ?
00:32:38 Pour leur faire quoi ? Pour leur parler ? Pour les agresser ?
00:32:40 Ça suscite quelque part une forme de colère qui se traduit.
00:32:44 Là, surtout, c'est un encouragement direct.
00:32:47 Mais absolument.
00:32:47 C'est un encouragement direct au contexte de physique.
00:32:49 Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que Jean-Luc Mélenchon,
00:32:53 quand il fait ça, il sait très bien ce que ça va susciter.
00:32:56 Il sait très bien pourquoi il le fait, parce que susciter cela,
00:32:59 exciter quelque part les manifestants, c'est une stratégie.
00:33:02 Il souhaite le désordre et il souhaite peut-être même le chaos dans le pays
00:33:06 parce qu'il pense que ça va le suspendre.
00:33:07 On n'en est pas loin.
00:33:08 Que ça va le servir politiquement.
00:33:09 Vous n'avez pas répondu sur le fait qu'il n'était quand même pas
00:33:11 sur Emmanuel Macron particulièrement.
00:33:14 Il me semble que ce son complètement fou, à mon avis, est assez général.
00:33:19 C'est-à-dire cette espèce de criminalisation de la personne,
00:33:23 à qui on impute le fait de nous vouloir du mal.
00:33:26 Moi, c'est ça qui me frappe.
00:33:27 C'est le bouc émissaire.
00:33:28 Macron, c'est le responsable de tout.
00:33:30 De tout ce qui ne va pas dans nos vies, dans notre pays.
00:33:33 Je suis d'accord avec vous sur ce point-là.
00:33:34 Mais ce sentiment, il est suscité par qui ?
00:33:37 Ce n'est pas que Mélenchon.
00:33:38 Je ne dis pas que c'est que Mélenchon,
00:33:40 mais ce sentiment est quand même suscité par une partie de la classe politique.
00:33:44 C'est un lesbotyme, comme on a bien dit.
00:33:45 Et la France insoumise, évidemment, n'est pas responsable d'elle seule.
00:33:48 Justement, je vais terminer parce que c'est important.
00:33:50 Pour bien préciser ce que je dis, la France insoumise n'est pas,
00:33:53 évidemment, à elle seule, responsable de ce qui se passe dans ce pays.
00:33:55 Mais je maintiens, j'affirme que la France insoumise
00:33:58 est co-responsable de cette situation.
00:34:00 Maître Calchon, je donne tout de suite la parole.
00:34:02 Avant d'ouvrir ce chapitre LFI qui vous passionne tous,
00:34:05 écoutez Marine Le Pen qui, elle, a réagi.
00:34:08 Ça fait écho, d'ailleurs, comme Karl Oliv qui parlait de son cas personnel.
00:34:11 Elle aussi, à l'époque où son père était patron du Front National,
00:34:17 elle a supplié certaines agressions.
00:34:19 Elle en parle, écoutez.
00:34:21 Je suis horrifiée.
00:34:24 Ça participe de la dérive auquel on assiste aujourd'hui,
00:34:28 qui consiste à voir les victimes se multiplier,
00:34:32 soit élue, soit membre de la famille d'élus,
00:34:38 ou d'épouse ou d'époux d'élus.
00:34:41 Ça va maintenant extrêmement loin.
00:34:43 Je pense que ce type d'agissement doit être très sévèrement sanctionné.
00:34:48 Or, il n'y a jamais de poursuite et c'est bien le problème.
00:34:50 Moi, je suis désolée, mais à Dijon, j'avais été très gravement agressée
00:34:54 et il n'y a eu aucune poursuite, aucune arrestation.
00:34:57 Il faut arrêter les personnes, et je crois que c'est le cas,
00:35:00 qui ont agressé le petit-neveu de Brigitte Macron.
00:35:03 Il faut arrêter ceux qui ont commis le crime contre le maire de Saint-Brévent.
00:35:07 Parce que c'est bien de se lever 18 fois, si vous voulez, dans l'hémicycle,
00:35:11 mais ça n'est pas suffisant.
00:35:13 Maître Calfon, il faut des sanctions exemplaires, dit Marine Le Pen.
00:35:16 C'est vrai qu'on arrive presque au bout des démonstrations de haine
00:35:20 qui enflent dans notre société.
00:35:22 On est arrivé à ce stade qui est particulièrement inquiétant.
00:35:25 Alors, il ne faut pas de sanctions exemplaires.
00:35:27 Moi, je vais répondre à Yoann Uzay, non ?
00:35:29 On ne décourage pas des monstres qui sont si divises.
00:35:32 Laissez-moi terminer. La justice n'a pas à être exemplaire, elle a à être juste.
00:35:34 C'est déjà assez difficile comme ça.
00:35:36 Ce n'est pas son boulot de faire des exemples.
00:35:40 Quand on juge une personne, on la juge pour ce qu'elle est,
00:35:43 pas pour ce qu'elle représente.
00:35:45 Ce qui est juste peut être exemplaire.
00:35:47 Ce qui est juste peut être exemplaire, mais ça doit être avant tout juste.
00:35:51 Et si c'est exemplaire, c'est peut-être excessif.
00:35:53 C'est un débat sur théorie qui suffit.
00:35:54 Il y a une instruction du parquet.
00:35:56 C'est une politique pénale de dire de manière générale
00:35:58 que ce genre d'agression doit être très sévèrement punie.
00:36:01 Mais de toute façon, excusez-moi...
00:36:02 On en revient à la question des pêches penchées,
00:36:04 qui est un des premiers débats dans ce pays.
00:36:07 De toute façon, la loi réprime plus sévèrement les violences
00:36:11 vis-à-vis des élus et vis-à-vis des personnes dépositaires
00:36:14 de l'autorité publique que vis-à-vis des personnes lambda.
00:36:18 Et également vis-à-vis de leur famille,
00:36:21 mais vis-à-vis de leur famille seulement au premier degré.
00:36:23 Donc, ça n'est pas le cas de cette personne.
00:36:24 Maintenant, moi, je voudrais quand même un peu nuancer ce constat général,
00:36:27 même si je suis d'accord avec Elisabeth Lévy sur la notion de baisse du niveau, etc.
00:36:31 de violences galopantes dans ce pays et de climats insurrectionnels.
00:36:36 On a vu quoi ?
00:36:37 Il y a eu les Black Blocs, qui sont un mouvement très particulier,
00:36:40 mais les manifestations organisées par les syndicats
00:36:43 se sont quand même déroulées de façon générale dans le calme.
00:36:45 Les casserolades se sont déroulées dans le calme.
00:36:47 - Au premier mai, il y a eu 400 policiers agressés.
00:36:50 - Non, mais vous avez les Black Blocs...
00:36:51 - Et dont un qui a pris...
00:36:52 - Il y a plus de 2 500 policiers agressés.
00:36:54 - Attendez, vous avez les Black Blocs et vous avez les manifestants.
00:36:57 - Oui. - D'accord ?
00:36:58 Et par ailleurs, moi, ces gens-là,
00:37:00 je ne sais pas s'ils sont susceptibles de représenter toute la France qui est en colère.
00:37:03 Peut-être que dans le lot, il y aura des majeurs protégés.
00:37:05 Peut-être que dans le lot, il y aura des personnes qui sont psychologiquement dérangées.
00:37:08 Je ne peux pas dire, moi, aujourd'hui,
00:37:10 parce qu'on a 14 personnes qui ont agressé, malheureusement,
00:37:13 et on le déplore tous, le petit neveu, en disant...
00:37:16 - Ces gens-là représentent la France.
00:37:18 - Non, mais en disant, c'est en colère, c'est un climat insurrectionnel.
00:37:21 - Les gens qui franchissent cette ligne rouge,
00:37:24 ils sont de plus en plus nombreux.
00:37:26 - Et ça arrive de façon de plus en plus fréquente.
00:37:29 - Le passage à l'acte arrive de façon de plus en plus fréquente,
00:37:31 quand bien même on n'a pas 60 millions de Français.
00:37:33 - L'immense majorité des gens...
00:37:39 Il y a la question de la violence et il y a la question de la violence politique.
00:37:42 L'immense majorité des gens...
00:37:43 - Les statistiques sur le nombre d'élus agressés sont très claires.
00:37:46 Il y a une augmentation de la violence.
00:37:48 - Qui sont en colère.
00:37:49 Alors, les statistiques, vous savez, on peut leur faire dire ce qu'on veut.
00:37:52 - On ne peut pas leur faire dire ce qu'on veut.
00:37:54 - Excusez-moi, est-ce que c'est le nombre de violences relevées
00:37:57 ou est-ce que c'est le nombre de violences réelles ?
00:37:58 C'est toujours la même chose.
00:37:59 Ce que je peux vous dire... - Je ne comprends pas la nuance.
00:38:01 - Vous avez des violences qui, auparavant, ne sont pas signalées,
00:38:04 qui désormais peuvent l'être.
00:38:06 Voilà, parce que le champ de la violence augmente.
00:38:07 C'est tout à fait possible.
00:38:08 - Mais pour les élus, vous voyez bien, on a une vision à peu près claire,
00:38:12 pas seulement statistique, parce que tout simplement,
00:38:14 ce sont des histoires qui remontent, ce sont des histoires qui sont médiatiques.
00:38:18 - Il ne faut pas prendre cet exemple comme l'alpha...
00:38:21 comme quelque chose d'extrêmement représentatif
00:38:24 de ce qui se passe dans ce pays.
00:38:25 - Encore une fois, on met ça dans un contexte où on voit des agressions d'élus,
00:38:29 des agressions de professeurs...
00:38:30 - Des pressions exercées sur les familles, enfin, ouvrez les yeux.
00:38:33 C'est une réalité.
00:38:34 Après que la société française ait pu être violente aussi dans le passé,
00:38:38 ça, oui, je ne pense pas que ce soit une spécificité,
00:38:41 mais ça l'est plus aujourd'hui que ça l'était il y a quelques années.
00:38:44 Après, il y a 50 ans, il y a 80 ans, oui, on a déjà connu des phases...
00:38:47 - Dans un instant, Jean-Christophe Covid,
00:38:48 du syndicat de police SGP, qui nous parle de cette...
00:38:52 et c'est intéressant de l'entendre maintenant,
00:38:53 à l'aune de ce que vous venez de dire,
00:38:54 mettre sur cette violence générale contre l'autorité qui enfle dans le pays.
00:38:59 - Et là, on voit bien encore une fois qu'on saute encore une étape supplémentaire
00:39:05 dans la bêtise, dans la violence.
00:39:07 Et surtout, j'allais dire, c'est ce que nous, policiers,
00:39:09 on vit aussi au quotidien dans nos familles.
00:39:10 C'est-à-dire que maintenant, ça touche les hommes politiques.
00:39:13 Je veux dire, ça fait des années que les policiers,
00:39:15 tirent la sonnette d'alarme en disant "attention".
00:39:16 Nous, quand on a nos noms qui sont posés, qui sont tagués sur des édifices,
00:39:20 dans des quartiers, dans des endroits, on sait où vous habitez.
00:39:23 On vous met des cartouches de Kalachnikov de 9 mm dans vos boîtes aux lettres.
00:39:27 On a vécu ça depuis des années et des années.
00:39:29 Et là, aujourd'hui, ça transpire sur les hommes politiques.
00:39:32 Et on voit bien que c'est la société qui est vraiment touchée et qui est malade.
00:39:36 - Elle s'est faite quand, cette bascule, selon vous ?
00:39:39 Alors, je ne sais pas si vous vouliez conclure ou...
00:39:41 - Non, je dis ce que j'ai à dire.
00:39:43 - C'est pendant les Gilets jaunes que le pays a commencé à se transformer
00:39:46 de cette façon, avec des actes de plus en plus radicaux,
00:39:49 certes sporadiques, mais de plus en plus marquants
00:39:54 et qui font sens dans le climat actuel.
00:39:57 - Oui, incontestablement, pendant la crise des Gilets jaunes,
00:40:00 on a assisté à un véritable tournant.
00:40:02 Je vous rappelle quand même, quand un nombre de manifestants
00:40:04 ont marché sur l'Elysée pour, manifestement, essayer de faire
00:40:08 - Défoncer le porte-parolat.
00:40:10 - De se confronter au chef de l'État et peut-être lui faire subir,
00:40:13 effectivement, des violences et l'attaquer de quelle manière, je ne sais pas.
00:40:17 Mais en tout cas, quand on est manifestant et qu'on marche sur l'Elysée,
00:40:20 bon, c'est qu'on n'a pas l'intention d'y aller dans le calme.
00:40:23 Ils ont défoncé la porte du porte-parolat, effectivement,
00:40:26 vous l'avez dit, du gouvernement.
00:40:28 Enfin, on a brûlé des restaurants, on a enlevé les pavés des Champs-Elysées
00:40:33 pour les jeter sur les forces de l'ordre.
00:40:35 Maintenant, c'est dans chaque manifestation que ça se passe de la sorte.
00:40:39 - On a les effigies du chef de l'État.
00:40:41 - Là, on agresse un membre de la famille du président de la République.
00:40:45 Donc, pardon, mais pour moi, le discours que vous donnez
00:40:48 est un discours presque angélique.
00:40:50 En réalité, je ne comprends pas bien la vision que vous avez.
00:40:53 - J'apporte une nuance, tout simplement.
00:40:55 - Non, mais je veux bien qu'on ait une nuance.
00:40:57 Il faut toujours nuancer les choses.
00:40:59 Vous avez raison de dire, naturellement, que tous les Français ne sont pas comme ça
00:41:02 et que ces gens-là ne sont pas représentatifs de la société française.
00:41:05 - Personne n'a dit ça, a priori.
00:41:07 - Néanmoins, il faut être aveugle pour ne pas constater qu'il y a une gradation
00:41:11 qu'on montre très tôt dans les violences.
00:41:13 - Regardez les manifs, regardez comment se passent les manifs.
00:41:16 - 900 maires ont démissionné depuis 2020.
00:41:18 900 maires ont démissionné depuis le début de leur mandat.
00:41:21 - Si on retourne la question, si on n'avait pas vu ces derniers mois
00:41:26 d'effigies du président de la République ou d'appels à la décapitation,
00:41:30 comme on l'a entendu, Louis XVI, on l'a décapité, on fera pareil.
00:41:33 Enfin, Macron, on peut faire la même chose.
00:41:35 - On peut recommencer.
00:41:37 - On peut recommencer.
00:41:38 - Est-ce qu'on n'aurait pas eu ça ?
00:41:39 - Est-ce qu'aujourd'hui, on n'aurait pas eu...
00:41:41 - Moi, je ne crois pas du tout qu'on réponde soit non.
00:41:43 C'est pour ça que je vous dis que...
00:41:45 - Donc, s'il n'y avait pas eu...
00:41:46 - Non, je ne crois pas du tout que sans ces propos, sans ces effigies, etc.,
00:41:50 on peut dire...
00:41:51 D'abord, personne, en fait, ne peut le dire avec certitude.
00:41:53 Mais je ne crois pas, moi, que ça...
00:41:55 Je ne crois pas, justement, moi, que la disparition de ces paroles,
00:41:59 qui sont tout à fait contestables, permettrait d'éradiquer la violence.
00:42:04 Elle vient aussi d'autre chose, d'une incapacité d'un certain nombre de gens
00:42:09 à résister à la frustration.
00:42:11 C'est pour ça que je vous parle de niveau intellectuel.
00:42:13 - Qui est responsable du climat de violence dans ce pays ?
00:42:17 Mais il y a... Mais c'est collectif.
00:42:18 - Par exemple, la destruction de l'éducation nationale, on en est tous responsables.
00:42:21 - Mais ça n'est pas que ça, parce qu'on voit que cette montée de la violence
00:42:24 est partout dans les pays occidentaux.
00:42:26 - Donc là, on ne parle pas de la frustration.
00:42:27 - Pour le coup, il y a des indicateurs très nets.
00:42:29 Ce n'est pas juste pour mettre une nuance, parce qu'on a envie de faire une plaidoirie
00:42:32 dans ce sens-là.
00:42:33 Les indicateurs sur la polarisation, sur les fractures,
00:42:35 et notamment sur le rôle que les réseaux sociaux ont pu jouer aussi
00:42:38 dans l'atomisation des sociétés.
00:42:41 Les réseaux sociaux, autre chose, tirent aussi beaucoup plus
00:42:43 sur le terrain de l'émotionnel.
00:42:45 Je comprends ce que disait Elisabeth tout à l'heure.
00:42:47 Il faut arrêter de sanctifier les ressentis et les émotions
00:42:50 pour être capable parfois de revenir à du raisonnement et de l'argumentation.
00:42:54 C'est une évolution, mais qui est multicausale et qui concerne
00:42:58 à vrai dire toutes les démocraties occidentales.
00:43:00 Nous avons la chance à vrai dire en France de ne pas avoir connu de drame.
00:43:03 En Allemagne, il y a eu des morts.
00:43:04 Au Royaume-Uni, il y a eu des morts.
00:43:05 Il y a eu des agressions qui menaient directement à des morts.
00:43:08 Dieu merci, nous n'en sommes pas là, mais jusqu'à quand ?
00:43:12 - On en parle depuis une demi-heure.
00:43:14 On va voir ce qu'il a tweeté Jean-Luc Mélenchon
00:43:17 en réaction à cette agression du petit-neveu de la Première Dame.
00:43:22 "Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtre
00:43:25 et agressions racistes contre des insoumis
00:43:27 me somment de me prononcer sur l'agression à Amiens
00:43:30 contre le chocolatier trônieux.
00:43:32 Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne.
00:43:36 Je demande à Macron et Madame d'en faire autant
00:43:40 pour nos amis agressés ou menacés,
00:43:42 sans réserver leur sollicitude aux seuls émours
00:43:45 quand ils furent molestés."
00:43:47 Est-ce qu'il y avait autre chose à attendre
00:43:49 de Jean-Luc Mélenchon, Yura Nuzay ?
00:43:51 - Oui.
00:43:52 - Il ne condamne pas vraiment ?
00:43:54 - C'est sûr qu'il condamne.
00:43:56 - Quelle analyse on peut faire de ça ?
00:43:58 - Pour le moins, de la part d'un responsable politique,
00:44:00 on attend mieux. On peut difficilement attendre pire.
00:44:02 - Concurrence victimelle.
00:44:03 - Il ramène tout à lui.
00:44:04 - Qu'est-ce que vous voulez répondre à ça ?
00:44:06 Il n'y a pas de condamnation.
00:44:07 D'abord, il dit "je suis sommé de le faire".
00:44:09 C'est-à-dire que s'il n'avait pas été sommé de le faire,
00:44:11 il ne l'aurait pas fait.
00:44:12 Il le fait à contre-coeur, en réalité.
00:44:14 C'est ce qu'on comprend dans ce tweet-là.
00:44:16 Macron et Madame, c'est un peu méprisant.
00:44:18 - Le chocolat qui est tronieux.
00:44:19 - Et puis surtout, qu'est-ce qu'il dit ?
00:44:21 Il dit "je condamne".
00:44:23 Ça ne l'arrange pas vraiment de condamner.
00:44:25 On le sent un peu dans ce tweet-là.
00:44:27 Moi, c'est ce que je ressens.
00:44:28 - On le sent un peu contraint et forcé.
00:44:29 - Il est un peu contraint et forcé.
00:44:30 Mais j'attends que vous condamniez les violences
00:44:32 dont nous sommes nous aussi victimes.
00:44:35 Il parle de quoi ?
00:44:36 De quelle violence il parle contre des élus
00:44:38 de la France insoumise ?
00:44:39 - Il en a peut-être eu.
00:44:40 Il y a eu 2 500 agressions.
00:44:42 - Il en a certainement eu.
00:44:43 - Est-ce qu'il parle des élus peut-être
00:44:46 ou des militants de la France insoumise
00:44:48 qui, dans les manifestations, seraient un peu réprimés
00:44:50 par les forces de l'ordre ?
00:44:52 - Non, je pense que dans les 2 500 agressions
00:44:54 dont on nous...
00:44:56 Non, le nombre d'agressions déluées, pardon,
00:44:58 je n'ai pas le bon chiffre,
00:44:59 mais ce chiffre global qu'on nous donne,
00:45:01 il y a forcément des élus de la France insoumise
00:45:03 qui ont pris aussi des taxes, des manifestations,
00:45:06 des permanences.
00:45:08 - Vous vous souvenez quand même que cette comparaison
00:45:11 n'a pas lieu d'être et est indécente.
00:45:13 - Cette comparaison n'a pas lieu d'être et est indécente.
00:45:15 - Mais surtout, qu'elle manque de panales,
00:45:17 il aurait mieux fait de ne rien dire
00:45:18 que de dire ça, je crois.
00:45:20 - J'arrive.
00:45:21 Ecoutez juste Thibaud de Montbréal
00:45:22 qui était sur le plateau de punchline tout à l'heure,
00:45:24 qui fait cette analyse aussi sur le rôle
00:45:27 que peut jouer LFI dans le climat actuel.
00:45:29 - Cette violence contre ce qu'incarnent
00:45:33 les politiques,
00:45:35 elle est également attisée, il faut le dire,
00:45:38 par la France insoumise
00:45:39 et par des déclarations totalement irresponsables.
00:45:41 - Vous faites un lien entre le niveau de violence
00:45:43 qui monte et les déclarations
00:45:44 de certains hommes et femmes politiques.
00:45:45 - Mais Laurence Ferrari,
00:45:47 malheureusement c'est mathématique.
00:45:49 La violence, c'est comme une vague qui monte.
00:45:52 Vous avez d'abord les injures,
00:45:54 vous avez ensuite les provocations physiques sans contact,
00:45:58 vous avez ensuite les dégradations
00:46:00 contre les véhicules ou contre les domiciles
00:46:03 ou contre les permanences des politiques.
00:46:05 Et ensuite on s'en prend d'ailleurs en parallèle
00:46:08 à leurs enfants à l'école, etc.
00:46:09 Ça avait été aussi vécu par des députés
00:46:11 au moment de l'affaire des Gilets jaunes.
00:46:12 Tout ça c'est totalement inédit
00:46:14 sous l'histoire de la Ve République
00:46:15 à part des cas très particuliers.
00:46:16 Cette généralisation de la violence,
00:46:18 on ne peut pas ne pas la mettre en parallèle
00:46:20 avec d'une part les discours incendiaires
00:46:22 et irresponsables de Jean-Luc Mélenchon
00:46:24 et d'un certain nombre de représentants
00:46:26 de la France insoumise
00:46:27 et d'autre part les effigies,
00:46:29 souvenez-vous cette effigie piétinée
00:46:31 du ministre du Travail Olivier Dussopt
00:46:35 mais aussi d'Emmanuel Macron,
00:46:37 des pantins brûlés, des pantins pendus, etc.
00:46:41 Et on ne peut pas faire comme si tout ça n'était pas grave.
00:46:45 Je reprends les mots de Thibaud de Montbréal,
00:46:47 cette violence contre ceux qu'incarnent les politiques
00:46:49 est attisée par l'LFI ?
00:46:51 Oui, on peut dire que l'LFI,
00:46:53 Elle dégaine.
00:46:54 Pardon, on peut dire que l'LFI, oui,
00:46:56 il y a cet imaginaire disons robespierriste,
00:46:59 encore une fois, je pense qu'il faut faire très attention
00:47:02 quand on essaye de fixer des limites
00:47:04 parce que comme vous l'avez dit,
00:47:05 je ne suis pas sûre que si l'LFI avait un langage plus polissé,
00:47:09 on n'assisterait pas quand même à ces éruptions de violence.
00:47:12 Parce que, attention, je vous rappelle aussi
00:47:14 que cette thématique de la libération de la parole,
00:47:17 une parole d'ailleurs libre, ça devrait plutôt nous plaire,
00:47:20 je ne dis pas que toutes les paroles doivent l'être,
00:47:22 que cette thématique de la libération de la parole
00:47:24 est généralement utilisée, par exemple,
00:47:26 je me rappelle que le tueur de Nouvelle-Zélande
00:47:29 avait dû lire, je ne sais pas quand,
00:47:31 Le tueur de Nouvelle-Zélande, essayez d'être un peu plus précis.
00:47:34 Oui, le tueur de la mosquée qui avait tué à Christchurch
00:47:37 vraiment plusieurs dizaines, je crois, de personnes,
00:47:39 dans tous les cas, un gros attentat,
00:47:41 il avait dû invoquer les écrits,
00:47:43 alors est-ce que c'était Finkielkraut, Zemmour,
00:47:45 je ne sais plus qui l'avait lu.
00:47:47 Si on parle de ça, essayons d'être précis.
00:47:49 Évidemment, tout le monde,
00:47:51 en général, quand il se passe des choses comme ça,
00:47:54 vous avez immédiatement, pardon,
00:47:56 libération ou je ne sais pas qui qui dégaine
00:47:58 et qui dit "c'est la faute à Zemmour,
00:48:00 c'est la faute à machin, c'est la faute à x, y, z".
00:48:02 Donc faisons attention,
00:48:04 si vous voulez, avec cette...
00:48:06 Il n'y a pas besoin de libération, on a Éric Coquerel, écoutez-le.
00:48:09 Je ne mets pas sur le même point, par exemple,
00:48:13 des dégradations matérielles dans des manifestations et autres,
00:48:16 et puis des ciblages de personnes
00:48:19 qu'on passe à tabac de manière ciblée comme ça
00:48:21 et qui est souvent une tradition d'extrême droite.
00:48:23 Après, manifestement, il y a des réactions
00:48:28 par rapport à la politique du gouvernement aujourd'hui,
00:48:30 les gens ont l'impression de ne pas se faire entendre.
00:48:32 Là, on voit encore des épisodes
00:48:34 avec le fait que vous essayez d'empêcher
00:48:36 que l'Assemblée vote sur tel ou tel mois,
00:48:38 mais ça n'excuse pas ça.
00:48:40 En aucun cas, on ne peut régler des problèmes
00:48:42 de ce type-là en ciblant des gens.
00:48:45 Ça, c'est une tradition d'extrême droite.
00:48:47 Une tradition d'extrême droite,
00:48:49 c'est ça ce qui s'est passé pour faire de la politique
00:48:51 et dire que c'est la faute du RN.
00:48:53 Parce que bon, on ne va pas préjuger
00:48:55 les profils des gens qui manifestaient,
00:48:57 mais bon, depuis le début de la contestation,
00:48:59 les gens qui font des casseroles-là,
00:49:01 ils ont plutôt, a priori, une tendance de gauche.
00:49:04 Il y a une tradition d'extrême droite,
00:49:06 et dans toutes les rumeurs, quand vous regardez sur,
00:49:08 vous monitorez les réseaux sociaux
00:49:10 l'apparition du nom Tronieux, par exemple,
00:49:12 on voit quand même que c'est plutôt l'extrême droite
00:49:14 qui s'était emparé du nom et des rumeurs sur...
00:49:17 - Mais c'est l'extrême droite qui a tapassé...
00:49:19 - Non, mais là où c'est complètement absurde
00:49:21 de la part d'Éric Coquerel, mais j'en sais rien,
00:49:23 on verra bien ce que l'enquête nous dit.
00:49:25 Ça existe, une tradition d'extrême droite,
00:49:27 de violence physique, oui, mais ça existe aussi
00:49:29 à l'extrême gauche, et on le voit de plus en plus.
00:49:31 Regardez ce qui s'est passé, me semble-t-il,
00:49:33 c'était où ? À l'université, je ne sais plus
00:49:35 dans quelle université, à Grenoble ? - À Corne ?
00:49:37 - Ou à Grenoble, où les noms des deux représentants
00:49:39 du syndicat étudiant de droite étaient sur le mur,
00:49:42 menacés de mort, et on le voit de plus en plus
00:49:44 d'universités. - C'était récemment ça.
00:49:46 - Il y a des références, la jeune garde, me semble-t-il,
00:49:48 à Lyon, qui, justement, fait aussi...
00:49:51 regarde dans les rues, il regarde sur les réseaux sociaux,
00:49:53 il repère les noms de ceux qui leur déplaisent
00:49:55 leur physique, et s'il les croise dans la rue,
00:49:57 et qu'ils sont plusieurs, il les bastonne.
00:49:59 Donc ça existe, c'est aussi devenu,
00:50:01 à supposer d'ailleurs que ça n'était pas déjà
00:50:03 dès le départ, une tradition très active
00:50:05 à l'heure actuelle d'extrême gauche,
00:50:07 donc c'est parfaitement hypocrite de la part
00:50:09 de M. Coquerel de feindre que ce ne soit pas le cas.
00:50:11 - Bravo. - Est-ce que c'est un incident isolé?
00:50:13 La réponse est évidemment non.
00:50:15 On a l'impression que la voix de la violence
00:50:17 qui s'exprime désormais quand on n'est pas d'accord
00:50:20 est en train de se généraliser.
00:50:22 Deux derniers mots sur ce sujet, Karim Abrik,
00:50:24 maître Calfon. - Oui, absolument.
00:50:26 Et en plus, certaines personnes vont même légitimer,
00:50:29 je dirais, une forme de violence, en fait,
00:50:31 du cycle de la violence. - C'est la question
00:50:33 qu'on se pose autour de LFI. Est-ce qu'il y a
00:50:35 une responsabilité ou pas? - Rappelez-vous,
00:50:37 dans les sondages, quand il y avait les manifestations,
00:50:39 il y a quand même une partie de la population qui disait...
00:50:41 - Oui, c'est vrai. - 15 % de mémoire.
00:50:43 - 15 % qui disaient, bien oui, finalement,
00:50:45 ça va prendre de la violence. - La violence est un moyen légit.
00:50:47 - Exactement. - Je veux juste revenir
00:50:49 sur deux figures parce qu'en ce moment, la violence,
00:50:51 elle est canalisée beaucoup sur les figures d'autorité,
00:50:53 on le dit, par exemple, sur les policiers,
00:50:55 les forces de l'ordre, même des pompiers
00:50:57 qui se retrouvent dans des situations absurdes,
00:50:59 des élus en plein sang... - On verra l'hommage
00:51:01 de l'Assemblée au maire de Saint-Brévent tout à l'heure.
00:51:03 - De 100 maires qui ont démissionné et tout ça.
00:51:05 Mais il y a aussi cette figure, cette petite musique
00:51:07 qui est très particulièrement, c'est la figure du privilégié.
00:51:09 Le privilégié, hein? Il s'arrête où, le privilégié?
00:51:11 Bon, on sait que dans certains cas,
00:51:13 c'est l'homme blanc, hétérosexuel et tout ça.
00:51:15 Et privilégié, bon, vous faites partie de telle famille.
00:51:17 Donc, dans ce climat un peu insurrectionnel
00:51:19 pour certaines personnes,
00:51:21 s'attaquer à la figure du privilégié,
00:51:23 ça fait partie de la nouvelle chose à faire.
00:51:25 - Mais c'est d'ailleurs... - Robespierre...
00:51:27 - Robespierre, je voudrais simplement...
00:51:29 - C'est d'ailleurs ce que Jean-Luc Mélenchon,
00:51:31 juste d'un mot, suggère en disant
00:51:33 le chocolatier est trop nul.
00:51:35 - Je voudrais simplement faire un distabo.
00:51:37 - C'est vrai, c'est vrai. Dernier mot.
00:51:39 - On le sait tous, il y a toujours eu de la violence symbolique en démocratie.
00:51:41 Néanmoins, la provocation au crime,
00:51:43 d'un point de vue pénal,
00:51:45 est complice du crime, celui qu'il a provoqué
00:51:47 par ses propos ou par ses écrits.
00:51:49 C'est la loi de la presse.
00:51:51 Donc, on voit qu'il peut quand même y avoir
00:51:53 une perméabilité entre les propos
00:51:55 et les actes, et le droit pénal prévoit ça.
00:51:57 - Il est 23h02.
00:51:59 On fait un point sur l'actualité
00:52:01 avec Adrien Spiter.
00:52:03 - Le projet de loi de relance du nucléaire
00:52:09 définitivement adopté.
00:52:11 Le texte a reçu un large soutien
00:52:13 de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
00:52:15 Seuls les groupes VER et LFI ont voté contre.
00:52:17 Le projet vise à faciliter
00:52:19 la construction de six nouveaux
00:52:21 réacteurs EPR à l'horizon 2035.
00:52:23 Le gouvernement a présenté
00:52:25 son projet de loi
00:52:27 sur l'industrie verte.
00:52:29 Aujourd'hui, il est destiné à favoriser
00:52:31 l'industrialisation décarbonée de la France.
00:52:33 Pour favoriser les nouvelles implantations,
00:52:35 l'exécutif veut diviser par deux
00:52:37 les procédures d'autorisation.
00:52:39 Il souhaite également préparer
00:52:41 50 sites, clé en main.
00:52:43 Et puis, la haine contre les personnes
00:52:45 LGBT+ reste ancrée
00:52:47 dans la société française.
00:52:49 C'est ce que dénonce l'association SOS Homophobie
00:52:51 dans son rapport annuel.
00:52:53 Les agressions à physique ont augmenté de 28%.
00:52:55 Entre 2021 et 2022,
00:52:57 le gouvernement présentera
00:52:59 avant l'été un plan pour mieux lutter
00:53:01 contre ces violences.
00:53:03 Il y a cette agression
00:53:05 dont on parle depuis le début de l'émission
00:53:07 et puis cet après-midi également, les députés
00:53:09 ont dénoncé les agressions
00:53:11 d'une manière plus générale contre les élus
00:53:13 de la République. Les députés se sont levés en soutien
00:53:15 aux maires de Saint-Brévin,
00:53:17 dont on parle depuis plusieurs jours,
00:53:19 contraints à la démission après avoir été visés
00:53:21 par un incendie criminel une partie des députés RN.
00:53:23 Et on vous demandera pourquoi
00:53:25 Yann Huserin ne s'est pas levé
00:53:27 au moment de rendre hommage à l'Assemblée.
00:53:29 Regardez.
00:53:31 Je souhaite avoir une pensée émue
00:53:33 et exprimer un soutien que j'espère unanime
00:53:35 dans notre Assemblée pour Yannick Moré,
00:53:37 maire de Saint-Brévin-les-Pins, à l'Eau-Atlantique,
00:53:39 contraint...
00:53:41 [Applaudissements]
00:54:05 Yann Huserin, qu'est-ce qui s'est passé cet après-midi ?
00:54:07 Des cryptages ? Pourquoi ce choix de Marine Le Pen
00:54:09 et certains autres députés du RN ?
00:54:11 Parce que certains députés du RN se sont levés, pas d'autres.
00:54:13 D'où vient le problème ?
00:54:15 Le problème vient du fait...
00:54:17 C'est arrivé il y a une semaine, je crois.
00:54:19 Oui, absolument.
00:54:21 C'est que le maire de cette commune avait choisi
00:54:23 d'accueillir un camp de migrants dans sa commune
00:54:25 et le Rassemblement National
00:54:27 est contre la politique...
00:54:29 Il n'avait pas choisi.
00:54:31 Il n'avait pas choisi, il n'avait pas le choix, en fait.
00:54:33 Non, mais la politique...
00:54:35 Il a choisi de le délocaliser à côté d'une école.
00:54:37 C'est le problème de la délocalisation à côté d'une école.
00:54:39 Mais la réalité, c'est qu'il n'est même pas responsable.
00:54:41 Oui, c'est l'État qui est responsable.
00:54:43 C'est l'État qui est responsable et qui impose cette chose, en fait.
00:54:45 En tout cas, Marine Le Pen a voulu,
00:54:47 par le fait de rester assise,
00:54:49 montrer qu'elle est en désaccord avec la politique
00:54:51 qui consiste à répartir les migrants
00:54:53 sur l'ensemble du territoire français.
00:54:55 C'est pour cela qu'elle ne s'est pas levée.
00:54:57 Alors, est-ce qu'elle l'a bien fait ou non ?
00:54:59 Je crois qu'elle aurait pu se lever
00:55:01 tout simplement par solidarité
00:55:03 envers ce maire qui a quand même été...
00:55:05 Elle n'a juste pas voulu répondre à l'injonction du camp d'en face.
00:55:07 Oui, voilà, exactement.
00:55:09 Mais peut-être aurait-elle mieux fait de le faire
00:55:11 parce que par ailleurs, on peut apporter son soutien
00:55:13 à un maire parce qu'il a été agressé,
00:55:15 être en désaccord avec une politique.
00:55:17 Il faut savoir que ce n'est pas une...
00:55:19 On peut à la fois réprouver, d'un point de vue
00:55:21 de sa conscience morale, l'homosexualité
00:55:23 et réprouver l'homophobie en même temps.
00:55:25 Alors, c'est un autre sujet.
00:55:27 On ne va pas lui relancer.
00:55:29 Écoutez Marine Le Pen d'abord, car elle réagit
00:55:31 et vous répondez derrière, Elisabeth.
00:55:33 Je note que cette affaire fait l'objet aujourd'hui
00:55:35 notamment dans l'hémicycle d'une instrumentalisation
00:55:37 alors que la démission de ce maire
00:55:39 d'après ce que j'ai compris
00:55:41 est plus liée au sentiment d'abandon
00:55:43 qu'il a ressenti de la part de l'Etat
00:55:45 face à des agressions très graves
00:55:47 car je rappelle,
00:55:49 j'ai été amené à le rappeler
00:55:51 pour les Black Blocs,
00:55:53 mais je rappelle que l'incendie volontaire
00:55:55 d'un lieu d'habitation
00:55:57 est un crime passible de la cour d'assise.
00:55:59 Donc il faut que ce soit
00:56:01 un crime passible de la cour d'assise.
00:56:03 Il est sûr que l'Etat aurait dû
00:56:05 très certainement prendre cette affaire
00:56:07 très au sérieux.
00:56:09 Le RN vous commissaire dans cette affaire ?
00:56:11 Je crois que c'est vraiment
00:56:13 une sous-polémique de cette affaire.
00:56:15 Je crois qu'il y a un véritable débat
00:56:17 pour plutôt...
00:56:19 Il ne doit pas porter sur la violence
00:56:21 donc je pense que Marine Le Pen a eu tort.
00:56:23 Mais moi, en tous les cas,
00:56:25 pour moi, ces grands hommages,
00:56:27 ces grands applaudissements,
00:56:29 c'est l'équivalent des nounours
00:56:31 et des bougies après les attentats.
00:56:33 Et ça n'est jamais plus
00:56:35 qu'une autre image de l'impuissance.
00:56:37 On montre à quel point on est émus,
00:56:39 on est solidaires et il ne se passe rien.
00:56:41 Yannick Moraise, le maire de Saint-Brévin
00:56:43 des Missionnaires, sera à la fois auditionné
00:56:45 par le Sénat demain et rencontrera
00:56:47 également Elisabeth Borne.
00:56:49 Jean-Sébastien, elle va lui dire quoi,
00:56:51 Elisabeth Borne ?
00:56:53 Nous vous soutenons, nous comprenons votre douleur.
00:56:55 On n'a rien pu faire.
00:56:57 Je ne suis pas Elisabeth Borne.
00:56:59 C'est toujours pareil, le soutien après coup,
00:57:01 c'est de la façade.
00:57:03 On est à posteriori,
00:57:05 mais de toute façon,
00:57:07 le gouvernement, les pouvoirs publics
00:57:09 sont confrontés à une difficulté.
00:57:11 Vous ne pouvez pas protéger l'ensemble des élus,
00:57:13 des adjoints, et a priori,
00:57:15 si leurs familles sont maintenant
00:57:17 prises pour cible.
00:57:19 Après, ça n'empêche pas que dans
00:57:21 le mode de décision publique,
00:57:23 sur ce centre de migrants-là,
00:57:25 on a une société plus violente.
00:57:27 On peut gouverner tel que les gens
00:57:29 devraient être dans l'idéal,
00:57:31 mais je crois que la responsabilité
00:57:33 quand on est un homme ou une femme d'État,
00:57:35 c'est de gouverner tel que les gens sont
00:57:37 véritablement, parce qu'il y a ceux
00:57:39 qui sont au milieu, ils n'en payent le prix
00:57:41 d'erreurs d'appréciation.
00:57:43 Manifestement, à Saint-Brévin,
00:57:45 les pouvoirs publics n'avaient pas mesuré
00:57:47 l'ampleur de la contestation.
00:57:49 C'est à prendre en compte aussi,
00:57:51 non pas qu'il faille valider,
00:57:53 mais qu'il ne faut pas valider le recours
00:57:55 à la violence. Le problème, c'est que le gouvernement
00:57:57 lui-même a entretenu cette logique-là.
00:57:59 Notre-Dame-des-Landes, comment est-ce que les zadistes
00:58:01 ont obtenu le retrait de l'aéroport ?
00:58:03 Ils l'ont obtenu par de la violence.
00:58:05 Les corps sont obtenus par de la violence.
00:58:07 Ce qui est demandé sur l'incarcération
00:58:09 des assassins du préfet.
00:58:11 - C'est ça le problème.
00:58:13 - Elisabeth Borne, aujourd'hui,
00:58:15 à l'Assemblée, sur le cas du maire de Saint-Brévin.
00:58:17 On va le recevoir demain.
00:58:19 - Sans prendre à un nid de détail
00:58:21 sans prendre à un élu,
00:58:23 quel que soit son mandat,
00:58:25 quelle que soit son étiquette,
00:58:27 c'est sans prendre à la République.
00:58:29 Yannick Moraise a été victime
00:58:31 de la vindicte, du harcèlement,
00:58:33 des intimidations,
00:58:35 de groupuscules d'extrême droite.
00:58:37 Et la semaine dernière, son domicile
00:58:39 a été incendié.
00:58:41 Le gouvernement est à ses côtés
00:58:43 et je sais que la très grande
00:58:45 majorité d'entre vous le soutient.
00:58:47 - Est-ce que l'État était à la hauteur ?
00:58:49 Est-ce qu'E. Borne doit amener à coup de pas
00:58:51 à ce maire, doit annoncer des mesures concrètes
00:58:53 pour protéger les élus ?
00:58:55 - Oui, je pense qu'on est rendu à cette étape.
00:58:57 Écoutez, on ne peut pas laisser comme ça
00:58:59 la démocratie municipale,
00:59:01 la démocratie complète de ce pays se déliter.
00:59:03 Je pense que quand on est rendu
00:59:05 à 900 maires qui démissionnent,
00:59:07 quand on est rendu qu'on voit
00:59:09 des gens mettre le feu
00:59:11 à des maisons,
00:59:13 s'attaquer même physiquement à des élus,
00:59:15 manifestement, il y a un plan de communication.
00:59:17 Il y a quelque chose qui ne passe pas.
00:59:19 Alors moi, je pense que dans chacune des municipalités,
00:59:21 des villes, il y a un message qui doit être lancé
00:59:23 comme quoi c'est tolérance zéro.
00:59:25 On franchit cette ligne rouge de violence.
00:59:27 Il y a des répercussions,
00:59:29 il y a des conséquences.
00:59:31 - Non, non, mais c'est-à-dire que...
00:59:33 - Ça va être quoi ? Parce que les mesures,
00:59:35 d'où qu'on en sommes, il faut simplement dire
00:59:37 « Tiens, désormais, nous appliquerons la loi dans ce pays. »
00:59:39 - Bien, déjà, ça serait déjà une févérité.
00:59:41 - C'est tout ce qu'il y a à dire.
00:59:43 - Oui, manifestement, oui.
00:59:45 - Vous faites vos élus qui sera lancé demain.
00:59:47 - Oui, je tiens.
00:59:49 - Avec la mission, je cite, « recenser les phénomènes,
00:59:51 analyser chaque fait pour les prévenir et répondre
00:59:53 en complète coordination avec les préfectures, la police,
00:59:55 les gendarmes et les parquets. »
00:59:57 - Non, mais ça existe maintenant.
00:59:59 - Honnêtement, je ne vois pas...
01:00:01 - Il a pas besoin d'être une technocrate.
01:00:03 - Honnêtement, je ne vois pas ce que ce plan peut apporter.
01:00:05 Vous avez quand même
01:00:07 des situations parfois sur le terrain
01:00:09 qui sont très particulières.
01:00:11 Moi, j'ai eu l'occasion de défendre des élus ou des agresseurs d'élus
01:00:13 parce qu'il y avait un problème sur une place de parking
01:00:15 ou sur des choses qui sont extrêmement locales.
01:00:17 - Des subtilités.
01:00:19 - Je ne vois pas ce que ce plan va pouvoir apporter.
01:00:21 J'aimerais juste poser quelque part une question.
01:00:23 On parle de 900 élus qui ont démissionné,
01:00:25 900 maires.
01:00:27 - Quasiment 1 000 depuis 2020.
01:00:29 - Tous n'ont pas démissionné pour des faits de violence.
01:00:31 Il y a aussi une vraie difficulté
01:00:33 ressentie de la part des maires d'abandon complet
01:00:35 de l'État dans le cadre de leur fonction.
01:00:37 - Il y a aussi ce chiffre,
01:00:39 qui apparaît sur votre écran.
01:00:41 - Regardez, on est à plus de 32%
01:00:43 d'augmentation des violences
01:00:45 d'agression en 2022
01:00:47 contre les maires.
01:00:49 Je voudrais vous montrer un dernier élément
01:00:51 venu de l'Assemblée nationale aujourd'hui.
01:00:53 Cette passe d'armes,
01:00:55 un député LFI,
01:00:57 Mathias Stavelle, député de la Loire-Atlantique,
01:00:59 qui accuse
01:01:01 le gouvernement
01:01:03 de complaisance avec l'extrême-droite.
01:01:05 Encore une fois, sur cette séquence,
01:01:07 c'est Christophe Béchut du gouvernement
01:01:09 qui lui répond.
01:01:11 Christophe Béchut, qu'on n'a jamais vu comme ça.
01:01:13 Regardez.
01:01:15 - Ce maire a démissionné parce qu'il était
01:01:17 agressé par l'extrême-droite
01:01:19 et abandonné par l'État face à elle,
01:01:21 c'est-à-dire par vous.
01:01:23 Pourquoi a-t-il fallu plus de 10 jours
01:01:25 pour que le président de la République
01:01:27 exprime sa solidarité après l'incendie ?
01:01:29 Pourquoi le préfet de Loire-Atlantique
01:01:31 n'a-t-il pas interdit la manifestation
01:01:33 du 29 avril, laissant l'extrême-droite
01:01:35 paradée jusque sur les marches
01:01:37 et les rues de Saint-Brévin ?
01:01:39 Est-ce M. Darmanin qui a donné
01:01:41 ses instructions complaisantes
01:01:43 avec l'extrême-droite, lui qui trouve
01:01:45 Mme Le Pen trop molle ?
01:01:47 Ça suffit. Face à l'extrême-droite,
01:01:49 à son racisme, à ses violences,
01:01:51 quand allez-vous enfin affronter
01:01:53 l'extrême-droite au lieu de l'alimenter
01:01:55 par votre politique injuste
01:01:57 et de la protéger par votre inaction
01:01:59 contre ses violences ?
01:02:01 Allez-vous renvoyer le ministre de l'Intérieur ?
01:02:05 La violence, c'est trop facile
01:02:07 de la condamner après.
01:02:09 Quand condamnez-vous
01:02:11 les conseillers régionaux
01:02:13 et les filles qui manifestent en disant
01:02:15 « Louis XVI, on t'a décapité,
01:02:17 Macron, on peut recommencer ? »
01:02:19 À quel moment votre indignation
01:02:21 n'est pas sélective ?
01:02:23 À quel moment, dans la façon
01:02:25 dont vous vous exprimez ici,
01:02:27 vous n'encouragez pas cette violence ?
01:02:29 Les maires de France
01:02:31 méritent mieux que de servir
01:02:33 de punching ball
01:02:35 entre l'opposition et la majorité.
01:02:37 Colère, Christophe Béchirac.
01:02:39 Il avait mangé du lion, ce garçon.
01:02:41 Il avait mangé du lion.
01:02:43 Non, ce que je trouve,
01:02:45 c'est surtout l'indigence
01:02:47 de l'intervention
01:02:49 du député LFI.
01:02:51 C'est-à-dire, il répète « extrême-droite »
01:02:53 douze fois, il fait des effets
01:02:55 d'amalgame, et il croit
01:02:57 que ça marche encore.
01:02:59 C'est-à-dire, c'est ça le problème.
01:03:01 Ça marche avec ses militants,
01:03:03 ça marche avec ceux qui...
01:03:05 Attendons les prochaines élections,
01:03:07 parce que si c'est la seule chose
01:03:09 qu'ils ont à dire à leurs militants
01:03:11 et surtout à leurs électeurs,
01:03:13 à mon avis, ça ne marche pas.
01:03:15 Ce discours ne marche pas
01:03:17 auprès de ce qu'on appelait autrefois
01:03:19 les « vrais gens »,
01:03:21 les partis communistes.
01:03:23 Non, les gens, ça ne marche peut-être
01:03:25 pas avec des militants,
01:03:27 avec des idéologues,
01:03:29 avec des gens qui ont la vie de tous les jours,
01:03:31 vous et moi, parce que c'est un discours
01:03:33 qui est complètement hors-sort.
01:03:35 Et puis sur Saint-Brévin, pardonnez-moi,
01:03:37 mais il ferait quand même mieux d'attendre,
01:03:39 parce que malgré tout, on n'a toujours pas
01:03:41 de dérèlement très clair sur cette affaire
01:03:43 d'incendie, si ?
01:03:45 - Il n'y a pas des éléments sur l'enquête ?
01:03:47 - Elisabeth Born n'est pas personnellement
01:03:49 responsable de la sécurité du maire
01:03:51 de Saint-Brévin-les-Pins, elle n'est pas responsable
01:03:53 de l'enquête.
01:03:55 - Si on écoute le maire démissionnaire
01:03:57 de Saint-Brévin, il y avait quand même des alertes,
01:03:59 il a sollicité l'État,
01:04:01 il a fait part de son inquiétude,
01:04:03 de la situation qu'il connaissait.
01:04:05 - Mais qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ?
01:04:07 - Et c'est après l'incendie et sa démission
01:04:09 qu'Emmanuel Macron et Elisabeth Born envoient
01:04:11 des petits tweets et disent à quel point
01:04:13 elles soutiennent les maires.
01:04:15 - Mais qu'est-ce qu'ils pourraient faire ?
01:04:17 - Je ne sais rien, vous avez bien compris
01:04:19 que je suis là pour poser des questions.
01:04:21 - Il y a quand même, je pense, un chapitre sur la violence,
01:04:23 je voulais dire, sur les réseaux sociaux
01:04:25 parce qu'on est sur un vrai sujet
01:04:27 et on ne sait pas trop par où le prendre
01:04:29 et de plus en plus d'élus, de personnalités
01:04:31 subissent vraiment aussi, il y a des signaux d'alarme
01:04:33 qui viennent par les réseaux sociaux.
01:04:35 Il y a du harcèlement et est-ce que...
01:04:37 - Il n'y a qu'une solution, la chinoise.
01:04:39 - Maître, peut-être que vous allez nous éclairer là-dessus.
01:04:41 - Je ne sais pas qui va vouloir être maire.
01:04:43 - On laisse ça de côté, il n'y a pas de représailles à sol.
01:04:45 - Non, ferme Twitter.
01:04:47 - Il y a du vrai cas de harcèlement.
01:04:49 - Vous voyez, votre statistique tout à l'heure,
01:04:51 c'était violence verbale et physique.
01:04:53 Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans ce pays,
01:04:55 la violence verbale et la violence symbolique,
01:04:57 elle est de mieux en mieux prise en charge par le droit pénal
01:04:59 et par les statistiques. Aujourd'hui, un maire harcelé
01:05:01 sur les réseaux sociaux peut tout à fait déposer plainte
01:05:03 et ça peut aboutir.
01:05:05 - Ça peut, mais ça n'aboutit pas en général.
01:05:07 - Ça peut aboutir, il faut qu'il y ait des éléments précis.
01:05:09 - C'est une question de moyens.
01:05:11 C'est une question de moyens, tout simplement.
01:05:13 Parce qu'il y a beaucoup trop de faits.
01:05:15 Et pour une Mila, où on a fini par réagir sur...
01:05:17 - Mais Mila n'est pas maire, attention.
01:05:19 On parle de maire.
01:05:21 - On parle de maire, on parle de harcèlement en ligne
01:05:23 pour une Mila, où l'État a fini, où les pouvoirs publics
01:05:25 ont fini par réagir. Il y a énormément de gens,
01:05:27 alors que pourtant, effectivement, la loi prend en compte
01:05:29 le harcèlement en ligne.
01:05:31 À partir du moment où vous mettez vraiment une meute
01:05:33 de gens contre quelqu'un, mais tout simplement,
01:05:35 on manque de moyens face à ça.
01:05:37 Mais après, moi, ce que je trouve délirant
01:05:39 dans l'argumentaire du député de la France insoumise,
01:05:41 c'est cette espèce de collusion fantasmagorique
01:05:43 qu'il imagine entre l'extrême droite et le gouvernement.
01:05:45 - Bien sûr.
01:05:47 - Je veux dire, à un moment, il faut...
01:05:49 Enfin, soyons sérieux, 30 secondes.
01:05:51 Pour le coup, il y a quand même des faits.
01:05:53 Il peut faire des procès idéologiques autant qu'il veut,
01:05:55 mais c'est parfaitement absurde d'imaginer
01:05:57 que le gouvernement ferait délibérément
01:05:59 la promotion active de l'extrême droite,
01:06:01 en tout cas de la violence de l'extrême droite
01:06:03 dans les rues.
01:06:05 - On avance, Elisabeth. - D'accord, d'accord.
01:06:07 - Non, mais je veux voir un peu la chatouille.
01:06:09 - Non, non, non, avancez, avancez, parce qu'après,
01:06:11 sinon, on ne change jamais le sujet.
01:06:13 - Je voudrais qu'on revienne à Villerue.
01:06:15 - Et puis demain, nous aurons le grand plan.
01:06:17 - Oui, mais vous ne serez pas là pour en parler.
01:06:19 - Non, mais vous regarderez et je rigolerai.
01:06:21 - Oui, vous m'enverrez un SMS, je lirai à l'antenne.
01:06:23 - Oui, je vais faire un plan de son.
01:06:25 - Je voudrais qu'on revienne à Villerue, dont on parlait hier.
01:06:27 Cette commune de Mortemoselle, si je peux y aller...
01:06:29 - Pardon. - C'est bon ? Merci, bien.
01:06:31 Une très longue liste de condamnations.
01:06:33 Le principal suspect de la fusillade de Villerue,
01:06:35 donc survenue samedi, a été interpellé,
01:06:37 placé en garde à vue à Metz, hier.
01:06:39 On n'en sait plus sur lui aujourd'hui.
01:06:41 Il est né en 1985. Il a multiplié
01:06:43 depuis ses 16 ans
01:06:45 ses allers-retours en prison.
01:06:47 Il a été cité... Alors là, franchement,
01:06:49 j'en suis tombé de ma chaise, comme on dit.
01:06:51 - 140 fois. - 140 affaires.
01:06:53 - C'est comme Twitter, 140 caractères.
01:06:55 - Oui.
01:06:57 Si seulement c'était drôle, on pourrait en rire.
01:06:59 Mais ce n'est pas le cas.
01:07:01 Il a dévasté la vie de plusieurs familles,
01:07:03 avec ces deux personnes, je crois,
01:07:05 encore, qui sont...
01:07:07 C'est dans le commun, encore. Je crois qu'il y a encore
01:07:09 deux personnes dans cette fusillade qui sont en commun.
01:07:11 On entendra d'ailleurs dans un instant,
01:07:13 la maman de l'un d'eux. Mais d'abord,
01:07:15 le profil de cet homme.
01:07:17 140 fois affaire à la justice.
01:07:19 Adrien Spiteri nous en dit plus.
01:07:21 - Depuis ses 16 ans,
01:07:23 il multiplie
01:07:25 les allers-retours en prison.
01:07:27 Né en 1985,
01:07:29 Abdelkrimbe est connu de la police
01:07:31 pour 140 faits,
01:07:33 condamné des dizaines de fois pour
01:07:35 violences aggravées, vols aggravés
01:07:37 ou encore détention de stupéfiants.
01:07:39 En octobre dernier,
01:07:41 il percute un véhicule de la section
01:07:43 d'intervention de Metz. Après un refus
01:07:45 d'obtempérer, il est condamné
01:07:47 à de la prison ferme. Libre
01:07:49 depuis mi-avril, il est désormais
01:07:51 le principal suspect de la fusillade
01:07:53 de Villerue, probablement lié
01:07:55 à des trafics de stupéfiants.
01:07:57 Les enquêteurs cherchent désormais à savoir
01:07:59 s'il agit seul.
01:08:01 Quatre de ses frères sont connus des autorités.
01:08:03 A Metz, sa garde à vue
01:08:05 doit se poursuivre jusqu'à mercredi.
01:08:07 - Condamné des dizaines
01:08:09 de fois pour violences aggravées, vols
01:08:11 aggravés, encore détention de stupéfiants.
01:08:13 Je rappelle qu'en octobre dernier, il a
01:08:15 également percuté un véhicule de la section
01:08:17 d'intervention de Metz. Après un refus d'obtempérer,
01:08:19 le casier est long comme le bras.
01:08:21 Franchement, il faut
01:08:23 s'accrocher pour croire ce que l'on
01:08:25 entend aujourd'hui, Maître Calfon.
01:08:27 - Alors, 140 mentions.
01:08:29 C'est énorme.
01:08:31 Ce n'est pas nécessairement des condamnations
01:08:33 aux casiers judiciaires. En fait, 140
01:08:35 mentions, ça veut dire qu'il a été mentionné 140 fois
01:08:37 dans le fichettage, ça veut dire que dans 140 affaires,
01:08:39 on a trouvé son nom. Ce qui est quand même énorme.
01:08:41 Maintenant, si la question
01:08:43 qu'on pose, en tout cas, je ne l'ai jamais vue.
01:08:45 Maintenant, si la question qu'on pose,
01:08:47 c'est pourquoi est-ce que cet homme
01:08:49 est en liberté ? Pourquoi
01:08:51 est-ce que cet homme n'est pas derrière les barreaux ?
01:08:53 Moi, je pourrais poser une autre question,
01:08:55 mais vous allez encore penser que je suis angélique.
01:08:57 - Oui, on le pense déjà.
01:08:59 - C'est malgré
01:09:01 tous ses séjours derrière les barreaux,
01:09:03 pourquoi cet homme
01:09:05 n'est pas réinséré ? Qu'est-ce qu'il sait ?
01:09:07 C'est-à-dire, qu'est-ce qui, dans la prise
01:09:09 en charge de cet homme,
01:09:11 a dysfonctionné ?
01:09:13 - Il n'a pas dû faire 140 ans de prison.
01:09:15 - Mais attendez, Maître Calfon, vous connaissez mieux que nous tous, ici,
01:09:17 sur le plateau, la prison. - Je vais vous dire.
01:09:19 - Qui est réinséré en sortant de prison ?
01:09:21 Vous en connaissez beaucoup, des gens qui sortent ?
01:09:23 - Des gens... Alors, ça existe.
01:09:25 Des gens qui bénéficient d'un aménagement de peine
01:09:27 avec des sorties très progressives peuvent être réinsérés.
01:09:29 - Pas les multirécidivistes. - Peuvent être réinsérés.
01:09:31 Le problème de la prison, ça va être les sorties
01:09:33 sèches, ça va être les conditions de détention. - Non mais non, non, ici, trop.
01:09:35 - Bref, ça va être tout ça. - Prenons les choses dans l'ordre, s'il vous plaît.
01:09:37 Déjà, est-ce que la justice
01:09:39 a failli ? Est-ce que la justice se sent
01:09:41 concernée par la dangerosité
01:09:43 potentielle d'un individu ?
01:09:45 Ou est-ce que c'est un exemple révoltant
01:09:47 d'impuissance, tout simplement ? - Non, je pense que la justice
01:09:49 est très concernée par la dangerosité potentielle des individus.
01:09:51 - 140 mentions au casier judiciaire.
01:09:53 - Non, pas au casier judiciaire, au TAJ, c'est très différent.
01:09:55 Mais, je chipote, mais c'est important.
01:09:57 Ce que je veux vous dire, c'est que... - Rappelez-moi le TAJ.
01:09:59 - Le TAJ, c'est le traitement des antécédents judiciaires.
01:10:01 C'est-à-dire, il a été... Il n'a pas été condamné 140 fois,
01:10:03 il a été mentionné 140 fois dans des affaires à tort
01:10:05 ou à raison. Ce que je veux dire, c'est que
01:10:07 la justice, pour la pratiquer tous les jours,
01:10:09 aujourd'hui, ne se pose quasiment qu'une seule question,
01:10:11 c'est à quel point la personne que j'ai en face de moi
01:10:13 est dangereuse. Et je peux vous dire qu'aujourd'hui,
01:10:15 les juges... - On a la réponse. - Je peux vous dire qu'aujourd'hui, les juges
01:10:17 ont le trouillomètre à zéro. Cela n'exclut
01:10:19 pas de se tromper, d'accord ? Parce que les juges sont des êtres humains qui, parfois, se trompent.
01:10:23 D'accord ? Et je ne connais pas les faits
01:10:25 pour lesquels cet homme a été condamné, mais vous pouvez
01:10:27 sans doute avoir des faits relativement mineurs qui
01:10:29 ne justifient pas des peines de prison de plusieurs années.
01:10:31 Mais ce que je peux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, la priorité
01:10:33 de la justice, c'est aussi de savoir
01:10:35 est-ce que l'homme que j'ai en face de moi est dangereux ?
01:10:37 Et on peut avoir, dans ce pays, des condamnations
01:10:39 très lourdes pour des petits faits, parce que le juge
01:10:41 va précisément penser que la personne en face d'elle est dangereuse.
01:10:43 Je ne sais pas ce qui, dans la prise en charge de ce monsieur,
01:10:45 a été dysfonctionnel, que ce soit
01:10:47 au niveau de la justice ou de l'administration pénitentiaire.
01:10:49 Il a pu avoir un dysfonctionnement.
01:10:51 Je ne le connais pas. - Mais s'il y a 140 otages,
01:10:53 comme vous dites, morts, otages... - Parle en juge des condamnations !
01:10:55 - Pardon, mais il y a un moment...
01:10:57 Ecoutez cette dame.
01:10:59 Ecoutez cette dame, on va voir...
01:11:01 Ce serait bien que les magistrats qui ont réduit les peines,
01:11:03 aménagé les peines de ce monsieur...
01:11:05 - Ah non, ils ne l'ont pas aménagé, justement, je pense.
01:11:07 - Regarde en face cette dame. Elle a des choses
01:11:09 à leur dire. - Je pense qu'il ne l'a pas aménagée.
01:11:11 - Son enfant qui est dans le coma et qui a pris une balle dans la tête samedi.
01:11:14 - J'ai juste une chose à vous demander, s'il vous plaît.
01:11:17 Arrêtez vos vengeance,
01:11:19 je vous en supplie.
01:11:21 Vous avez
01:11:23 tué... Vous me tirez sur mon fils
01:11:25 qui ne vous a rien fait.
01:11:27 - Sur votre fils, c'est ça ? Il était où ?
01:11:29 - Regardez, mon fils, il était là.
01:11:31 On lui met déjà des fleurs pour lui dire
01:11:33 qu'il est mort. Il n'est même pas mort encore.
01:11:35 Ils n'ont même pas de respect,
01:11:37 comment ils ont fait ces gens pour les enfants ?
01:11:39 Pourquoi le procureur
01:11:41 a dit que mon fils est sorti d'affaires ?
01:11:43 Il est encore dans le coma.
01:11:45 Il n'a même pas ouvert ses yeux.
01:11:47 Il n'est même pas réveillé. Comment ces gens peuvent ?
01:11:49 Ils n'ont pas de coeur.
01:11:51 J'étais dans ma cuisine
01:11:53 et tout le monde criait dehors.
01:11:55 Ils m'ont appelée et m'ont dit comment il a habillé Kenzo,
01:11:57 Kenzo il est où ?
01:11:59 Et...
01:12:01 Je dis je ne sais pas. Ils m'ont dit ça a tiré.
01:12:03 Il y a eu une fusillade.
01:12:05 Je suis courue, je suis descendue ici.
01:12:07 Je voyais les pompiers partout, la police partout.
01:12:09 Je dis mon fils il est où ?
01:12:11 Il n'y a personne qui me répondait.
01:12:13 Je dis mon fils il est où ?
01:12:15 Et j'ai dû aller à Barra. Quand je suis allée à Barra,
01:12:17 j'ai attendu. Et ensuite on m'a dit
01:12:19 votre fils il est parti en premier, il est porté.
01:12:21 C'est tout ce qu'on m'a dit. Après on m'a dit dans un hôpital.
01:12:23 J'ai cherché quelqu'un pour me ramener là-bas.
01:12:25 Et ce n'était pas le bon hôpital.
01:12:27 J'ai pris dans l'autre. Et pour des raisons de sécurité,
01:12:29 je ne veux plus qu'on dise où mon fils il est,
01:12:31 ni les autres enfants.
01:12:33 C'est un journaux des choses qui sont fausses.
01:12:35 C'était 4 innocents, c'était des sportifs,
01:12:37 c'était des joueurs de foot,
01:12:39 c'était des entraîneurs, des étudiants en droit.
01:12:41 Ce ne sont pas des drogués,
01:12:43 ce sont 4 jeunes qui étaient là.
01:12:45 Ces 4 garçons ne méritent pas d'avoir
01:12:47 des messages haineux,
01:12:49 comme je vois sur les réseaux.
01:12:51 Ayez au moins le respect des parents.
01:12:53 - Est-ce qu'il faut dire à cette dame,
01:12:55 c'est que la personne qui a tiré dans la tête de son fils
01:12:57 a 140 mentions dans des affaires ?
01:12:59 - Je n'ai pas compris votre question.
01:13:01 - Vous n'avez pas compris ?
01:13:03 - Non, je n'ai pas entendu.
01:13:05 - Si on lui dit que la personne qui a tiré sur son fils
01:13:07 est mentionnée dans 140 affaires,
01:13:09 je pense qu'elle n'aura plus jamais de sa vie
01:13:11 confiance en la justice de notre pays.
01:13:13 - Mais de toute façon, excusez-moi,
01:13:15 la question, ça sera de savoir
01:13:17 si elle a confiance dans la justice de son pays
01:13:19 après que l'affaire a été jugée.
01:13:21 Quand l'affaire de son fils aura été jugée,
01:13:23 là, attendez, là, on saura
01:13:25 si elle a confiance dans la justice de son pays ou pas.
01:13:27 - Il était 140 fois en polémique d'adjudicat.
01:13:29 - Excusez-moi, j'ai mis à la fin quelques raisons
01:13:31 de se dire que ce gâchison...
01:13:33 - Mais bien sûr. - Pardon, laissez-moi là.
01:13:35 - 140 fois depuis ces 16 ans.
01:13:37 - On dirait que vous nous prenez un peu pour des liens.
01:13:39 - On a eu le temps de savoir en 140 faits,
01:13:41 on a eu le temps de se rendre compte
01:13:43 que cette personne était irrécupérable, à priori.
01:13:45 - Julien... - En 140 faits.
01:13:47 C'est pas 3, c'est pas 5, c'est pas 10, c'est 140.
01:13:49 - Qu'est-ce qu'on en fait si elle est irrécupérable ?
01:13:51 - Vous ne pouvez pas utiliser les 140.
01:13:53 - C'est aux politiques de trouver des solutions.
01:13:55 - Mais elle est irrécupérable.
01:13:57 - Vous ne pouvez pas utiliser les 140.
01:13:59 - On ne laisse pas dans la rue.
01:14:01 - Il faut parler des condamnations.
01:14:03 Je veux bien que vous m'expliquiez
01:14:05 que la prison, c'est le début de la réinsertion.
01:14:07 - Un peu. - D'accord, très bien.
01:14:09 Il se trouve qu'il y a une petite proportion
01:14:11 des délinquants et criminels,
01:14:13 je ne sais pas quel est le pourcentage exactement,
01:14:15 qui commet une grande proportion non seulement
01:14:17 des crimes et délits, mais surtout, si vous voulez,
01:14:19 de tous les trucs qui pourrissent la vie des gens.
01:14:21 Je ne mets pas cela dans ce cadre-là.
01:14:23 - C'est un crime.
01:14:25 - Mais c'est aussi cela.
01:14:27 Et des gens vont voir ressortir, re-rentrer,
01:14:29 narquer les publics.
01:14:31 - Vous avez raison.
01:14:33 - Et se foutre.
01:14:35 Laissez-moi aller au bout.
01:14:37 Je vous ai écouté.
01:14:39 Je suis navrée de vous dire qu'il y a des pays
01:14:41 où d'abord on a la certitude de la sanction.
01:14:43 Et évidemment, quand on a la certitude de la sanction,
01:14:45 c'est un peu plus dissuasif.
01:14:47 Et où le fait d'être récidiviste
01:14:49 vous assure une addition extrêmement salée,
01:14:51 même si votre dernier délit, c'est d'avoir volé une pomme.
01:14:53 Tout simplement parce qu'on considère
01:14:55 qu'au bout d'un moment, vous êtes supposé
01:14:57 être capable de vous maîtriser.
01:14:59 Et que si on vous dit, la prochaine fois,
01:15:01 mon vieux, tu prends 5 ans,
01:15:03 et tu restes.
01:15:05 - Je voudrais redire à moi, avec Maître Calfour,
01:15:07 juste en parlant de Maître Calfour,
01:15:09 c'est intéressant ce que dit Elisabeth.
01:15:11 J'ai l'impression que le problème de notre justice,
01:15:13 c'est que la bienveillance prime
01:15:15 pour les jeunes délinquants,
01:15:17 alors que ça devrait être l'inverse.
01:15:19 Et d'ailleurs, c'est évidemment pas de moi.
01:15:21 Les plus grands pédopsychiatres,
01:15:23 je pense évidemment à Maurice Berger,
01:15:25 qu'on cite à chaque fois, qui nous rappelle
01:15:27 que s'il n'y a pas une sanction immédiate,
01:15:29 dès le plus jeune âge, dès la première incartade,
01:15:31 dès le premier larcin, vous encouragez
01:15:33 et vous laissez finalement ce jeune dériver.
01:15:35 Et le problème en France, c'est qu'on a une bienveillance
01:15:37 sur la primo délinquance, en se disant
01:15:39 "bon, c'est la première fois, donc on aménage,
01:15:41 on ne va pas le sanctionner", alors qu'il faudrait faire l'inverse,
01:15:43 taper fort la première fois, un mois, deux mois,
01:15:45 trois mois fermes, peu importe, mais qu'il soit effectué
01:15:47 et qu'il soit encouragé. - Mais la récidive, vous assure pas la sanction non plus !
01:15:49 - C'est ce que disent les pédopsychiatres.
01:15:51 - La récidive, vous garantit pas la sanction.
01:15:53 - Non mais si vous ne sanctionnez pas, c'est presque
01:15:55 de l'assistance à personne en danger. - Je suis bien d'accord.
01:15:57 - Ce monsieur, s'il y a 16 ans, il avait pris une peine ferme
01:15:59 vraiment dissuasive, peut-être qu'aujourd'hui
01:16:01 il n'en serait pas là. - Peut-être.
01:16:03 Mais Elisabeth Lévy a raison sur une chose,
01:16:05 c'est que c'est aux politiques
01:16:07 de faire quelque chose. - Vous avez raison.
01:16:09 - Si les politiques estiment qu'au bout de la...
01:16:11 comme aux Etats-Unis, qu'au bout de la 4e ou de la 5e récidive,
01:16:13 bah c'est 5 ans minimum,
01:16:15 bah qu'ils le fassent ! Mais la justice,
01:16:17 aujourd'hui, elle... - Non mais c'est en l'air, justement. - Attendez. Aujourd'hui, la justice,
01:16:19 elle applique la loi,
01:16:21 les lois qu'elle a.
01:16:23 Vous avez... Alors cette personne,
01:16:25 elle est plus jeune, elle est née en 85,
01:16:27 donc ça veut dire qu'elle a 37 ou 38 ans. Donc ça commence à devenir
01:16:29 un vieux délinquant.
01:16:31 Moi, je constate que
01:16:33 simplement, sur les statistiques,
01:16:35 que les personnes
01:16:37 qui bénéficient d'aménagements
01:16:39 de peine, récidivent moins que les autres.
01:16:41 Donc, est-ce que taper fort,
01:16:43 c'est toujours la solution ? Je sais pas. Dans certains
01:16:45 cas, c'est nécessaire, parce que vous avez des personnes
01:16:47 qui sont notoirement dangereuses, qu'il faut
01:16:49 éloigner de la société le plus longtemps possible.
01:16:51 - Alors, du haut de votre expertise, où devrait être quelqu'un... - On est tous d'accord.
01:16:53 - Une expertise que nous n'avons pas.
01:16:55 Où devrait être quelqu'un
01:16:57 qui a baigné dans 140
01:16:59 affaires depuis ses 16 ans ?
01:17:01 - Alors, qui a peut-être baigné dans 140 affaires.
01:17:03 - Bon, je consulterai... - Attends, on a raison.
01:17:05 - Qui a été condamné plusieurs... - Voilà. - Qui a baigné dans 140 affaires.
01:17:07 - Qui a baigné dans 140 affaires. - Qui a 140 mentions.
01:17:09 - Donc... - C'est vrai, il a raison.
01:17:11 - La question, c'est
01:17:13 combien de fois il a été condamné ?
01:17:15 - Plusieurs fois. - Et pourquoi ? - Beaucoup de fois,
01:17:17 certainement. - Je sais pas si avec le MNORG, je peux avoir l'impression.
01:17:19 - Et pourquoi ? Et pourquoi il a été condamné ?
01:17:21 - Non, on s'en fout. - Voilà. Mais non, mais non, on s'en fout pas.
01:17:23 - Non. Je suis désolé. - Vous allez pas mettre...
01:17:25 - Je vous ai parlé de cette population,
01:17:27 je vous parle pas de tous les récidivistes,
01:17:29 je vous dis, il y a une population, d'accord,
01:17:31 qui représente une grande part
01:17:33 de l'activité de la justice, qui va et qui
01:17:35 vient. - C'est vrai. - Eh bien, ceux-là, je vous en adresse.
01:17:37 - C'est vrai, vous les connaissez très bien. - On n'a pas le droit de dire qu'on n'est pas dans un cas où on doit se poser la question.
01:17:39 - Yohann Usaï, je crois qu'il représente 80%.
01:17:41 - Voilà, merci. - Yohann Usaï.
01:17:43 Je voudrais qu'on voit le sujet aussi
01:17:45 dans le quartier de Villereuil, allez-y.
01:17:47 - Non mais il faut avoir en tête que
01:17:49 ces personnages-là représentent une
01:17:51 menace pour la société.
01:17:53 Quand vous êtes cité dans 140 affaires
01:17:55 que vous êtes condamné à de très nombreuses reprises,
01:17:57 on peut considérer,
01:17:59 enfin, me semble-t-il, que vous n'arriverez
01:18:01 jamais à rentrer dans le droit chemin.
01:18:03 Quand vous commettez des infractions,
01:18:05 des délits ou je ne sais quoi,
01:18:07 de manière très, très régulière,
01:18:09 plus que régulière même,
01:18:11 on peut considérer quand même, au bout
01:18:13 d'un moment, que oui, vous n'êtes peut-être
01:18:15 pas réinsérable et que vous serez,
01:18:17 durant une grande partie de votre vie,
01:18:19 un danger, une menace pour la société.
01:18:21 La question, ce qui se pose, c'est qu'est-ce qu'on fait
01:18:23 de ces personnes-là, qu'est-ce qu'on fait de cet individu?
01:18:25 Est-ce qu'on le laisse faire des allers-retours
01:18:27 en prison régulièrement? Il va six mois,
01:18:29 un an en prison, il ressort et recommence,
01:18:31 il retourne en prison, il ressort et recommence.
01:18:33 Ou est-ce que l'État, le législateur,
01:18:35 trouve une solution pour que ces individus-là,
01:18:37 parce qu'il me semble qu'il n'est pas
01:18:39 le seul, dans notre pays,
01:18:41 pour que ces individus-là ne représentent
01:18:43 pas la menace qu'ils représentent aujourd'hui
01:18:45 pour notre pays? C'est quand même ça,
01:18:47 la question principale qu'on doit se poser
01:18:49 pour protéger les Français de ces personnes-là.
01:18:51 On discute encore
01:18:53 deux, trois minutes de ce sujet,
01:18:55 mais il est 23h30 pile. Adrien Spiteri,
01:18:57 rappel de l'actualité.
01:18:59 Emmanuel Macron réagit à l'agression
01:19:03 du petit-neveu de sa femme.
01:19:05 Elle est inacceptable et incalifiable
01:19:07 selon le président
01:19:09 Brigitte Macron. Elle dénonce la lâcheté
01:19:11 des agresseurs. Son petit-neveu
01:19:13 a été pris à partie par plusieurs personnes
01:19:15 en marge d'une manifestation contre
01:19:17 la réforme des retraites hier.
01:19:19 Huit personnes ont été interpellées
01:19:21 et placées en garde à vue.
01:19:23 Du nouveau, dans l'affaire
01:19:25 de l'assassinat de Samuel Paty,
01:19:27 les magistrats antiterroristes ordonnent
01:19:29 deux procès aux assises.
01:19:31 Huit majeurs et six mineurs sont concernés,
01:19:33 soit 14 personnes au total.
01:19:35 En 2020, l'enseignant avait été
01:19:37 décapité dans les Yvelines.
01:19:39 L'auteur, lui, avait été abattu dans la foulée
01:19:41 par la police.
01:19:43 Et puis l'intermillant de retour en finale
01:19:45 de Ligue des champions. Les Nérazuri
01:19:47 ont battu l'AC Milan grâce à un but
01:19:49 de l'argentin Lautaro à Martinez.
01:19:51 Les hommes de Filippo Inzaghi
01:19:53 affronteront en finale Manchester City
01:19:55 ou le Real Madrid.
01:19:57 L'intermillant est le dernier club italien
01:19:59 à avoir remporté la Ligue des champions.
01:20:01 C'était en 2010.
01:20:03 Le suspect, donc, Cagoule et Gante, a ouvert le feu
01:20:07 samedi dans cette petite ville de Mörtemoselle.
01:20:09 Il a ensuite pris la fuite à bord d'un véhicule
01:20:11 qu'il a calciné.
01:20:13 Nos équipes ont réussi à avoir
01:20:15 le témoignage d'une des connaissances de ce délinquant.
01:20:17 Tireur, donc,
01:20:19 qui a blessé cinq personnes, dont trois
01:20:21 gravement. Et ce monsieur
01:20:23 qu'on va entendre, je vous demande de m'excuser,
01:20:25 a justifié un peu le geste
01:20:27 en disant qu'il y a eu
01:20:29 des provocations, que la fierté du tireur
01:20:31 en question du tireur présumé
01:20:33 a été mise à mal
01:20:35 et que finalement, ses représailles
01:20:37 étaient justifiées. Écoutez.
01:20:39 Je connais la famille, ma mère la connaît,
01:20:41 c'est des gens qui sont plus ou moins bien.
01:20:43 Mais après, ils sont toujours attirés
01:20:45 par des gens qui leur veulent
01:20:47 du mal. C'est une histoire de fierté.
01:20:49 Je pense que c'est
01:20:51 pour tout le monde pareil. Si on vient vous agresser,
01:20:53 je ne pense pas que vous allez vous laisser faire.
01:20:55 Donc moi, je pense que lui, il a voulu
01:20:57 de passer ses fers et que
01:20:59 voilà, je pense qu'il s'est défendu,
01:21:01 tout simplement. Il m'a dit qu'il ne s'essaie pas faire,
01:21:03 qu'il était armé.
01:21:05 Je pense que les bandes
01:21:07 qui l'ont confronté, je pense aussi
01:21:09 qu'ils sont armés. Une histoire de fierté,
01:21:11 c'est pour ça que ça aurait dégénéré. Nous en sommes là
01:21:13 aujourd'hui. Ça, c'est une vraie
01:21:15 plaie qu'on voit dans beaucoup d'affaires.
01:21:17 Les représailles ? Les représailles
01:21:19 et la notion de fierté, la notion d'honneur qui est
01:21:21 omniprésente dans les quartiers, qui est une notion
01:21:23 complètement anachronique. J'y vais pour
01:21:25 laver mon honneur. On sait très bien où il vient.
01:21:27 Il y a des cultures fondées sur la force et l'honneur.
01:21:29 Voilà.
01:21:31 J'y vais, j'y vais,
01:21:33 j'y vais pour me venger.
01:21:35 J'y vais parce que je suis un homme
01:21:37 et que je dois montrer que je dois
01:21:39 laver mon honneur et ma fierté.
01:21:41 C'est une véritable plaie, malheureusement,
01:21:43 dans beaucoup de quartiers. Oui, mais
01:21:45 c'est pas un chat, un chat.
01:21:47 C'est pas une culture viking ou
01:21:49 vergnate. On sait que
01:21:51 la culture du respect, de la force et de l'honneur,
01:21:53 c'est une culture qui est quand même très
01:21:55 liée à la culture arabo-musulmane.
01:21:57 Et qui souvent, d'ailleurs, est plutôt cet
01:21:59 honneur-là et généralement nié dans le comportement des femmes.
01:22:01 On ne peut certainement pas dire que tous les gens concernés se comportent de cette manière-là.
01:22:03 Mais on sait très bien que c'est lié à ça,
01:22:05 pour le coup. L'honneur et la fierté,
01:22:07 ça existe partout. Non, mais justement,
01:22:09 le problème, c'est que dans nos sociétés, malheureusement...
01:22:11 Arrêtons la niaiserie. Dans nos sociétés, malheureusement,
01:22:13 l'honneur au sens du panache, ça peut plutôt
01:22:15 t'en oser affaiblir parmi eux.
01:22:17 - Karima Brick. - Je pense qu'il y a beaucoup de gens,
01:22:19 si on parle de culture ou quoi que ce soit,
01:22:21 qui dirait que la fierté, en fait, ce serait le déshonneur
01:22:23 total. Quand vous commencez à tirer sur n'importe
01:22:25 qui, je pense que vous franchissez complètement
01:22:27 une autre limite. C'est même plus une question...
01:22:29 Je pense que c'est vraiment des personnes qui ont détourné
01:22:31 le sens de ce que veut dire l'honneur
01:22:33 et la fierté, selon moi. Parce que c'est...
01:22:35 - Ah oui, ça, par ailleurs. Ça n'empêche pas
01:22:37 que c'est structurel.
01:22:39 - Oui, oui. Je peux comprendre que pour certaines personnes,
01:22:41 mais je fais quand même attention parce que
01:22:43 j'ai l'impression qu'on associe ça...
01:22:45 - Les crimes d'honneur, il faut les...
01:22:47 Les crimes d'honneur, effectivement, ils ont quand même
01:22:49 pas lieu dans la population...
01:22:51 Dans une population majoritairement
01:22:53 auvergnate. Ce qu'on appelle les crimes d'honneur, c'est...
01:22:55 - Mais Malika Sorel, franchement, laissez-le, Julien.
01:22:57 - Je pense que vous dérivez un petit peu parce que...
01:22:59 - Non, mais parce que c'est une réalité de la religion.
01:23:01 - Parce que les crimes qu'on appelait
01:23:03 à une autre époque, puisque ce sont des choses
01:23:05 qui ne se disent plus passionnelles,
01:23:07 de vengeance, etc. - Ah non, on parle pas du tout de la vengeance.
01:23:09 - Non, mais excusez-moi, mais...
01:23:11 - Mais bien sûr que si, parce que vous avez une forme d'honneur,
01:23:13 de masculinité, de vulgarité, de piété,
01:23:15 qui est mise à mal.
01:23:17 Et pardon, ça n'a pas...
01:23:19 - Excusez-moi, des gens qui ont eu leur gamine...
01:23:21 - Je vous invite à lire les livres de Malika Sorel.
01:23:23 Vous connaissez certainement Malika Sorel, qui était au conseil
01:23:25 à l'intégration. Je vous garantis qu'elle en parle extrêmement
01:23:27 clairement. Voilà, c'est une constituante
01:23:29 de la culture arabo-musulmane.
01:23:31 Arrêtons de tourner autour du pot. Après, ça ne veut
01:23:33 certainement pas dire, et elle en est la preuve
01:23:35 vivante, que parce que vous auriez
01:23:37 une part de cette origine... - Mais est-ce qu'il n'y a que les arabo-musulmans
01:23:39 qui sont dans des logiques de vengeance ?
01:23:41 - Alors, pardon, est-ce qu'on peut répondre à ça ?
01:23:43 - Dans ce genre de fait en France aujourd'hui, oui, principalement.
01:23:45 - Mais non, mais... - Allez voir encore comment ça se passe.
01:23:47 - Non, non, pardon. - Excusez-moi, mais ces gestes-là sont toujours condamnés.
01:23:49 - Bon, allez. - Pardon, c'est juste...
01:23:51 - On va arrêter là, parce qu'on dévie un peu, je trouve.
01:23:53 - Au-delà de ça, il y a une intolérance
01:23:55 chez un certain nombre de gens,
01:23:57 à toute frustration. C'est là
01:23:59 où on revient à mon histoire de langage.
01:24:01 Il y a une intolérance à n'importe quelle contrariété,
01:24:03 sur laquelle on doit trouver immédiatement un coupable,
01:24:07 et alors aller défourailler, etc.
01:24:09 En plus de cette dimension de bonheur.
01:24:11 - Allez, on avance.
01:24:13 Information très importante, également,
01:24:15 qui nous est parvenue aujourd'hui.
01:24:17 L'assassinat du professeur Samuel Paty,
01:24:19 dont on se souvient tous, qui a sidéré la France
01:24:21 il y a deux ans et demi, fera l'objet de deux procès.
01:24:23 C'est ce qu'on apprend aujourd'hui.
01:24:25 Les magistrats antiterroristes ont ordonné
01:24:27 des procès aux Assises pour huit personnes majeures,
01:24:29 et devant le tribunal pour enfants,
01:24:31 pour six adolescents.
01:24:33 Les précisions de Noémie Schultz.
01:24:35 On en dit quelques mots avec vous, bien sûr, Maître Calfon.
01:24:37 - L'un de ses amis est soupçonné d'avoir
01:24:41 accompagné Abdullah Kanzerov pour acheter des armes.
01:24:43 Le second, de l'avoir déposé
01:24:45 devant le collège, tous les deux
01:24:47 ayant pleinement conscience de sa radicalisation.
01:24:49 En revanche, les juges antiterroristes
01:24:51 ne retiennent plus la complicité
01:24:53 pour le père de la jeune fille
01:24:55 qui avait dénoncé Samuel Paty,
01:24:57 le militant islamiste Abdel Hakim Seyfrioui.
01:24:59 Ils ont choisi une infraction
01:25:01 moins grave, l'Association
01:25:03 de malfaiteurs terroristes criminels,
01:25:05 car l'enquête n'a pas permis
01:25:07 de prouver qu'ils avaient connaissance
01:25:09 du projet d'assassinat du professeur.
01:25:11 Même chose pour une femme convertie
01:25:13 à l'islam, qui avait échangé
01:25:15 via Twitter pendant plusieurs
01:25:17 jours avant l'assassinat
01:25:19 de Samuel Paty, avec le terroriste.
01:25:21 Les magistrats ordonnent également
01:25:23 le renvoi de cinq collégiens,
01:25:25 de 14 et 15 ans au moment des faits,
01:25:27 pour l'Association de malfaiteurs en vue
01:25:29 de préparer des violences aggravées.
01:25:31 Là aussi, la complicité n'est plus retenue.
01:25:33 Il s'agit des élèves qui avaient
01:25:35 désigné Samuel Paty au terroriste.
01:25:37 Enfin, la collégienne qui avait menti
01:25:39 en affirmant que son professeur avait demandé
01:25:41 aux élèves musulmans de se signaler
01:25:43 et de quitter la classe,
01:25:45 comparaitra devant un tribunal
01:25:47 pour enfants, pour dénonciation calomnieuse.
01:25:49 Un commentaire, Maître Calfon.
01:25:51 14 personnes devront répondre
01:25:53 à différents degrés,
01:25:55 on l'a bien compris dans cette affaire.
01:25:57 Parmi les 14 personnes renvoyées
01:25:59 se trouvent en premier lieu
01:26:01 Azim Epsirkhanov
01:26:03 et Naïm Boudaoud,
01:26:05 deux amis du tueur. Les magistrats demandent
01:26:07 l'infraction la plus lourde pour ces deux hommes,
01:26:09 qui est donc la complicité d'assassinat terroriste.
01:26:11 A priori, on peut imaginer,
01:26:13 d'ailleurs on ne sait pas quand aura lieu ce procès,
01:26:15 six mois, un an, peut-être plus.
01:26:17 C'est eux qui seront en première ligne
01:26:19 dans ce procès.
01:26:21 Ce sont eux pour lesquels
01:26:23 la qualification la plus haute
01:26:25 a été retenue.
01:26:27 Ce procès, il va être
01:26:29 un peu difficile à organiser,
01:26:31 on l'imagine, il va y avoir des moyens
01:26:33 assez importants, compte tenu du
01:26:35 retentissement médiatique de l'affaire.
01:26:37 Il ne faut pas oublier qu'il y aura deux procès,
01:26:39 un procès devant la Cour d'Assise et un procès
01:26:41 devant le tribunal pour enfants statué en matière criminelle.
01:26:43 Vous ne pouvez pas mélanger les deux.
01:26:45 Il y aura deux procès, Samuel Paty, avec un procès,
01:26:47 notamment celui du tribunal pour enfants, qui sera huit clots.
01:26:49 Donc on n'aura pas
01:26:51 tous les éléments de ce procès-là, puisqu'un procès
01:26:53 concernant le tribunal pour enfants
01:26:55 en matière criminelle est abis.
01:26:57 C'est ce qui paraît le plus complexe.
01:26:59 Ces adolescents âgés de 14 à 15 ans au moment des faits
01:27:01 qui sont appelés à comparaître devant le tribunal pour enfants
01:27:03 en vue de préparer des
01:27:05 violences aggravées pour associations
01:27:07 de malfaiteurs, en vue de préparer des violences aggravées.
01:27:09 Des élèves punis d'au moins 5 ans d'emprisonnement.
01:27:11 Une dernière collégienne, elle,
01:27:13 sera jugée pour dénonciation
01:27:15 calomnieuse.
01:27:17 Comment juger des
01:27:19 adolescents ? C'est une question à laquelle je vais vous demander
01:27:21 de répondre, juste après avoir entendu Maître Dylan
01:27:23 Slama, parce que Maître Dylan Slama, qu'on connaît bien aussi
01:27:25 sur nos plateaux, défend
01:27:27 l'un des mineurs
01:27:29 qui a donc
01:27:31 donné, désigné
01:27:33 Samuel Paty à ces
01:27:35 terroristes. Et ce que nous dit Maître Slama,
01:27:37 c'est qu'au moment où il désigne
01:27:39 Samuel Paty, il n'a pas conscience
01:27:41 de ce qui va se passer, c'est sa défense.
01:27:43 Je défends effectivement
01:27:45 un mineur aux côtés de mon confrère Mourad Batik.
01:27:47 Aujourd'hui, il est renvoyé
01:27:49 pour association de malfaiteurs, en vue
01:27:51 de commettre un délit puni de moins de 5 ans.
01:27:53 En langage
01:27:55 commun, ça veut dire qu'on lui reproche, si vous voulez,
01:27:57 d'avoir préparé la commission
01:27:59 d'un délit mineur, puisque c'est un délit de moins de 5 ans.
01:28:01 Donc c'est sans commune mesure avec ce qui s'est passé,
01:28:03 puisqu'aujourd'hui il est acté par la procédure,
01:28:05 qu'il ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer.
01:28:07 Au début, il a été mis en examen
01:28:09 pour complicité d'assassinat,
01:28:11 en lien avec une entreprise terroriste. Donc si vous voulez,
01:28:13 on est quand même redescendus de plusieurs étages.
01:28:15 Il a pu pointer du doigt Samuel Batik, c'est ça ?
01:28:17 Alors on lui reproche, mais ça encore une fois,
01:28:19 je ne veux pas faire le procès avant le procès.
01:28:21 On lui reproche d'avoir eu un rôle
01:28:23 et d'avoir participé à montrer
01:28:25 qui était cet enseignant.
01:28:27 Alors il y aura le procès qui permettra de faire la lumière,
01:28:29 parce qu'en plus, ils sont plusieurs mineurs, etc.
01:28:31 Mais aujourd'hui, en tout cas, et on peut, du côté de la défense,
01:28:33 s'en féliciter d'une certaine manière,
01:28:35 même si dans un contexte aussi tragique, c'est toujours difficile.
01:28:37 Mais en tout cas, on est satisfait de voir
01:28:39 qu'on ne lui reproche plus de complicité d'assassinat,
01:28:41 en lien avec une entreprise terroriste,
01:28:43 et qu'on avait acté le fait qu'il ne pouvait pas savoir
01:28:45 ce qui allait se passer.
01:28:47 Et donc, oui, il y a ce geste malheureux
01:28:49 qui a conduit au pire,
01:28:51 mais en tout cas, le caractère intentionnel,
01:28:53 si vous voulez, de ce qui s'est passé,
01:28:55 lui a échappé pour une large mesure.
01:28:57 Et donc, il l'a appris, en fait,
01:28:59 au sortir de sa garde à vue, c'est-à-dire quelques jours plus tard.
01:29:01 En effet, dans cette affaire, c'est ce qui semble
01:29:03 le moins évident, c'est de caractériser
01:29:05 la complicité de ces gamins
01:29:07 qui ont été manipulés. Enfin, je présage de rien,
01:29:09 parce qu'évidemment, il faut être dans le dossier
01:29:11 pour savoir vraiment de quoi on parle.
01:29:13 Alors, il y a plusieurs choses, déjà, qui interpellent.
01:29:15 Je parle de ceux qui ont désigné Samuel Paty
01:29:17 à la demande du terroriste.
01:29:19 C'est d'abord le très large spectre d'incrimination,
01:29:21 puisqu'on a à la fois de la complicité
01:29:23 et on a de la dénonciation calomnieuse.
01:29:25 Donc, on a quasiment les deux extrêmes
01:29:27 du spectre des qualifications pénales,
01:29:29 de la plus grave à la moins grave.
01:29:31 Ensuite, je constate que,
01:29:33 pour un certain nombre de personnes,
01:29:35 c'est l'association de malfaiteurs qui a été retenue.
01:29:37 Il faut bien comprendre que l'association de malfaiteurs,
01:29:39 c'est une infraction qui est particulièrement fourre-tout
01:29:41 et qui peut être assez périlleuse
01:29:43 pour le ministère public à qualifier.
01:29:45 Donc, ça montre bien
01:29:47 que, dans certains cas,
01:29:49 je ne connais pas le dossier, je le précise,
01:29:51 il pourrait y avoir une zone grise.
01:29:53 Est-ce que ces personnes étaient véritablement
01:29:55 au fait du projet ? Et ça rejoint
01:29:57 ce que disait Elisabeth Lévy
01:29:59 en début d'émission, c'est-à-dire
01:30:01 à partir de quand la violence
01:30:03 verbale peut se transformer
01:30:05 en violence physique et à partir de quand
01:30:07 on est responsable
01:30:09 d'une violence physique
01:30:11 qui s'est déroulée à la suite
01:30:13 d'un propos ou de discussion
01:30:15 que l'on a pu avoir.
01:30:17 - Parce qu'à la suite, ça ne veut pas dire à cause d'eux.
01:30:19 Et que la réalité, c'est que les magistrats,
01:30:21 bon d'abord, ça peut être qualifié en cours d'instruction quand même,
01:30:23 mais les magistrats, d'après ce que Noemi a expliqué tout à l'heure,
01:30:25 n'ont pas voulu retenir
01:30:27 la complicité pour ceux que nous,
01:30:29 on connaît, c'est-à-dire,
01:30:31 comment il s'appelle, celui qui était
01:30:33 très actif sur les réseaux sociaux,
01:30:35 le militant... - Oui, le père de la jeune fille
01:30:37 qui est à l'origine de l'affaire,
01:30:39 qui rentre chez elle et qui dit
01:30:41 "le professeur nous a frappés". - On peut dire qu'il a presque
01:30:43 appelé, si vous voulez, à cet acte
01:30:45 grave, or... - Mais lui, il fait partie
01:30:47 des 14 personnes, évidemment. - Malgré cela,
01:30:49 il n'a pas, et il ne sera pas,
01:30:51 pour l'instant, il n'est pas en tous les cas
01:30:53 mis en examen pour complicité.
01:30:55 - Il est renvoyé, les qualifications vont plus bouger.
01:30:57 - Il est renvoyé pour l'association de maltraitance de marais.
01:30:59 - Les qualifications vont plus bouger. - Non, non, mais c'est...
01:31:01 - A priori, non, puisqu'on est au moment du renvoi devant
01:31:03 la cour d'assises. - Toutes les développements
01:31:05 de cette affaire
01:31:07 et ce procès qui,
01:31:09 on peut l'imaginer, aura un retentissement
01:31:11 énorme au moment où il
01:31:13 se tiendra. Il nous reste
01:31:15 quelques petites minutes, sujet beaucoup
01:31:17 moins léger, beaucoup moins dur,
01:31:19 avant de... - Plus léger, je voulais dire.
01:31:21 - Qu'est-ce que j'ai dit ? Beaucoup plus léger, bien sûr,
01:31:23 beaucoup moins dur, donc avant de...
01:31:25 - C'est bientôt l'heure. - ...de repiquer avec l'image de fameux
01:31:27 et ça va aller. Alors, je ne sais pas si vous avez vu passer
01:31:29 ça, mais moi, j'ai fait partie
01:31:31 pour le coup, comme des milliers de gens, de ceux
01:31:33 qui ont reçu un e-mail en disant "Vous avez de la chance,
01:31:35 vous allez pouvoir, vous qui étiez
01:31:37 inscrit au tirage au sort pour les Pâques,
01:31:39 pour les Jeux, vous allez pouvoir avoir des billets individuels".
01:31:41 J'étais tout content. Mon
01:31:43 créneau, c'était samedi à 14h. Exactement,
01:31:45 à 14h02, j'étais connecté
01:31:47 parce que j'ai très envie de venir aux Jeux olympiques. - Vous aviez 2 minutes de retard.
01:31:49 - J'avais 2 minutes de retard, mais
01:31:51 j'avais 24h devant moi pour...
01:31:53 En tout cas, 23h58 devant moi pour acheter
01:31:55 des billets. Je peux vous dire que ça n'a pas duré
01:31:57 longtemps. En 10 minutes, j'ai fermé Internet
01:31:59 et j'ai tout bouclé et je suis résolu à regarder
01:32:01 les Jeux olympiques à la télé parce que j'ai pas... - Ah bah rien à acheter.
01:32:03 - J'ai aucune envie de dépenser
01:32:05 2700 euros pour assister
01:32:07 notamment à la cérémonie d'ouverture le 26 juillet.
01:32:09 En plus des prix démesurés, la plupart des disciplines
01:32:11 sont indisponibles pour des billets à l'unité.
01:32:13 C'est franchement une douche froide pour tous les gens
01:32:15 qui aiment le sport et qui voulaient vivre
01:32:17 ces Jeux au plus près. Augustin Donadion
01:32:19 nous en dit un tout petit peu plus.
01:32:21 - Vous comptez assister
01:32:23 aux JO 2024 ? Votre
01:32:25 banquier pourrait vous en dissuader.
01:32:27 Alors que la plupart des épreuves n'ont plus
01:32:29 de billets disponibles, les seuls restants
01:32:31 atteignent des sommets.
01:32:33 Les prix oscillent entre 70 euros
01:32:35 pour assister aux disciplines les moins demandées
01:32:37 jusqu'à 980 euros
01:32:39 pour voir une épreuve d'athlétisme
01:32:41 par exemple. En revanche,
01:32:43 si vous souhaitez assister à la cérémonie
01:32:45 d'ouverture, il vous faudra débourser
01:32:47 au minimum 2700 euros.
01:32:49 Face à ces prix exorbitants,
01:32:51 les fans de sport sont
01:32:53 nombreux à exprimer leur désillusion
01:32:55 et à ironiser sur les réseaux sociaux.
01:32:57 - Le billet pour la cérémonie
01:32:59 d'ouverture est à 2700 euros.
01:33:01 Comment vous faire apprécier les paralympiques ?
01:33:03 - Je regarde pour la cérémonie d'ouverture
01:33:05 et là je meurs de rire quand je vois
01:33:07 le prix du billet pour une personne.
01:33:09 Le 27 juillet, j'aurai déserté la capitale.
01:33:11 Il va falloir se priver pour pouvoir
01:33:13 se payer un billet pour les JO de Paris 2024.
01:33:15 On appellera ça les Jeunes Olympiques.
01:33:17 Avec déjà plus de
01:33:19 3 millions et demi de billets vendus sur les
01:33:21 10 millions, l'engouement pour les
01:33:23 JO 2024 est certain,
01:33:25 mais les prix des billets restants
01:33:27 pourraient refroidir les retardataires.
01:33:29 - Les JO pour tous,
01:33:31 qu'ils nous disaient. En fait c'était juste
01:33:33 un slogan. - Vous les avez voulus,
01:33:35 vous les avez, tant pis pour vous.
01:33:37 - Mais ça, ça n'apporte rien.
01:33:39 Que ce soit pas 5 euros
01:33:41 la place, je l'entends, parce que le coût
01:33:43 est tellement astronomique qu'à un moment,
01:33:45 il faut aller chercher l'argent là où il est, je comprends
01:33:47 que les places ne soient pas à 2, 3, 5, 10 euros.
01:33:49 Mais il y a un moment,
01:33:51 il y a des limites. Là on exclut, mais je vous dis
01:33:53 franchement, la soirée de demi-finale
01:33:55 au final au Stade de France, il n'y a rien
01:33:57 à moins de 900 euros.
01:33:59 Je voulais regarder du basket,
01:34:01 il y a des demi-finales à l'Accord
01:34:03 Arena, c'est 690 euros. Non mais
01:34:05 on est chez les fous. On est chez les fous.
01:34:07 Et les places les moins chères ne sont pas encore à vente.
01:34:09 Il y aura des places à 100, 150 euros
01:34:11 dans les catégories D. Mais pareil, je n'ai pas envie
01:34:13 de payer 150 euros pour être tout au fond.
01:34:15 - Si vous avez des moments omineux, en plus,
01:34:17 ça commence à faire une soirée.
01:34:19 - Ça fait des années, et je pense que ce que je dis
01:34:21 est partagé par plein de gens, ça fait des années qu'on se dit
01:34:23 on a les Jeux, on va pouvoir, il y a des gens
01:34:25 qui n'ont pas forcément l'occasion d'aller aux quatre coins
01:34:27 du monde pour aller voir des Jeux Olympiques.
01:34:29 C'est un événement planétaire qu'on voit une fois
01:34:31 dans sa vie, c'est chez nous, c'est 700
01:34:33 balles pour aller voir un match de basket.
01:34:35 - Mais redescendez, arrêtez. - Je trouve ça scandaleux.
01:34:37 - Vos attentes étaient excessives.
01:34:39 - Mais vous n'aimez pas le sport, vous n'aimez pas l'esprit
01:34:41 des Jeux, n'en dégoûtez pas les autres.
01:34:43 - Vous vous dégoûtez par le prix des places.
01:34:45 - Je peux vous dire, vous vous en dégoûterez tout seul.
01:34:47 - Allez-y, Yoann. - Ne m'agressez pas.
01:34:49 - Mais je n'agresse personne, c'est du spectacle,
01:34:51 vous avez bien compris. - Je me recule un peu.
01:34:53 - Mais non. - 2 700 euros,
01:34:55 2 700 euros, c'est deuxième.
01:34:57 - Je vais faire un peu le switch.
01:34:59 - Il faut aussi quand même préciser
01:35:01 que beaucoup de billets ont déjà été vendus
01:35:03 et qu'ils étaient moins chers. - Mais non, c'est faux.
01:35:05 - Mais si, pardon, excusez-moi, mais il me semble quand même
01:35:07 que pour la cérémonie d'ouverture, il y a 100 000 billets
01:35:09 qui vont être détruit. - Mais déjà, d'où elle est payante
01:35:11 la cérémonie d'ouverture ? Ils nous disent, ils nous parlent
01:35:13 d'une cérémonie d'ouverture sur les quêtes scènes.
01:35:15 - Mais non, mais c'est... - L'intérêt de cette cérémonie
01:35:17 qui est unique, c'est justement
01:35:19 qu'elle soit sur les quêtes scènes, qu'elle soit pas
01:35:21 dans un stade et que les riverains puissent
01:35:23 communier gratuitement tous ensemble
01:35:25 autour des quêtes scènes et qu'on ait un spectacle magnifique.
01:35:27 - Mais alors... - Mais non, mais je ne comprends pas.
01:35:29 Je ne comprends pas. - Non, mais il faut les financer.
01:35:31 - Je comprends pas votre liérisme.
01:35:33 - Mais il y a des sponsors, il y a des...
01:35:35 - Tous les 4 ans, pour les JODT, c'est le même problème.
01:35:37 Les places sont hors de prix.
01:35:39 C'est pas spécifique à Paris, je veux dire, c'est toujours comme ça.
01:35:41 C'est toujours le même prix.
01:35:43 On découvre rien, là. - Je croyais que c'était une grande
01:35:45 cête populaire du sport. - C'est pas normal.
01:35:47 - Et c'est même un peu moins cher en France
01:35:49 que lors des autres événements des Jeux de la quitte.
01:35:51 - Non, non, non, mais ça, je voudrais qu'on vérifie parce que 2 700 euros, la place...
01:35:53 - En fait, qui vient ? Qui achète ces billets ?
01:35:55 - Je ne sais pas. - On vient du monde entier, naturellement.
01:35:57 - Non, mais quel genre de gens achète des billets ?
01:35:59 - Des millions. - En découvrant rien ?
01:36:01 - Oui, c'est des sponsors, des invitations.
01:36:03 Après, vous allez avoir quelques billets pour se dédouaner
01:36:05 de ce coût astronomique.
01:36:07 Vous allez diffuser quelques milliers de billets
01:36:09 pour les fédérations ou pour les jeunes.
01:36:11 - 100 000, c'est quand même pas la somme d'ouverture.
01:36:13 - Non, mais c'est très bien.
01:36:15 Je veux dire, je rêve, je dis franchement, je rêve de voir des jeux
01:36:17 dans mon pays depuis quasiment mon enfance.
01:36:19 - Mais la seule bonne nouvelle,
01:36:21 c'est que ça va nous coûter tellement cher
01:36:23 parce qu'il n'y a pas une seule ville
01:36:25 où les Jeux Olympiques... - Oui, mais c'est magnifique à vivre.
01:36:27 - Non, mais vous êtes extraordinaire.
01:36:29 - Il me semble que j'ai bien compris.
01:36:31 - J'ai compris un truc, Élisabeth.
01:36:33 - Vous économisez 12 milliards d'euros sur les retraites,
01:36:35 je peux vous garantir que les Jeux Olympiques,
01:36:37 quand vous regardez le bilan pour Londres, pour Tokyo, etc.,
01:36:39 ce sont des milliards d'euros de dépachement.
01:36:41 - Oui, mais c'est une parenthèse enchantée.
01:36:43 Je vous assure, vivez un événement comme ça
01:36:45 une fois dans votre vie de l'intérieur
01:36:47 et vous arrêterez d'en dire du mal.
01:36:49 J'ai eu la chance, grâce à ce métier,
01:36:51 de couvrir deux Jeux Olympiques dans ma vie.
01:36:53 C'est merveilleux à vivre.
01:36:55 - Oui, mais moi, vous avez le droit de trouver ça merveilleux,
01:36:57 mais moi, votre histoire de... - Mais on vous en prive.
01:36:59 - Non, mais là, de parenthèse enchantée, ça va saccager Paris.
01:37:01 C'est des gens en train avec des travaux
01:37:03 absolument débiles dans plein d'endroits.
01:37:05 D'accord ? On va faire des investissements
01:37:07 qui ne serviront à rien après.
01:37:09 - Comme quoi chacun est angélique dans son domaine.
01:37:11 - C'est faux, c'est faux, c'est durable.
01:37:13 Il y a des investissements qui sont durables.
01:37:15 - Élisabeth, c'est une brise. - C'est l'organisation de fin.
01:37:17 - On va faire venir des milliers de touristes.
01:37:19 Je vais me plainguer. - Vous allez où ?
01:37:21 - Tout ça pour faire venir des touristes en masse,
01:37:23 mais arrêtez votre cynisme.
01:37:25 - Arrêtez de parler, Élisabeth.
01:37:27 - C'est l'heure de l'image de fin.
01:37:29 Et vous savez qu'aujourd'hui, c'est une date importante
01:37:31 pour le 7e art.
01:37:33 - C'est l'ouverture du Festival de Cannes.
01:37:35 - C'est l'ouverture du Festival de Cannes.
01:37:37 Regardez, le premier tapis rouge.
01:37:39 Alors, on va commenter ça ensemble.
01:37:41 Oh, Emmanuel Béart, magnifique. Petit chapeau.
01:37:43 On a vu... Alors, c'était le premier tapis rouge.
01:37:45 Michael Douglas, Catherine Deneuve,
01:37:47 Chiara Mastroianni en maîtresse de cérémonie.
01:37:49 L'ouverture de ce festival,
01:37:51 c'était avec le film "Jeune du Barry"
01:37:53 de la réalisatrice Mai Nguyen,
01:37:55 avec Johnny Depp en star,
01:37:57 qu'on a vu également sur le tapis rouge.
01:37:59 On va l'apercevoir dans une seconde.
01:38:01 Le voici au centre de l'écran, avec Pierre Richard,
01:38:03 Johnny Depp et Pierre Richard réunis.
01:38:05 Il fallait le faire.
01:38:07 Sachez qu'il y a une polémique, puisqu'il y a un collectif
01:38:09 d'actrices et d'acteurs français qui critiquent le festival,
01:38:11 jugeant qu'il déroule le tapis rouge
01:38:13 aux hommes et femmes qui agressent,
01:38:15 notamment en référence à Johnny Depp.
01:38:17 Donc voilà, la polémique nous poursuit.
01:38:19 Elle est partout,
01:38:21 mais le Festival de Cannes a commencé.
01:38:23 Les stars sont présentes sur la croisette,
01:38:25 avec Catherine Zeta-Jones, son épouse.
01:38:27 Je ne sais pas si Jean-Sébastien
01:38:29 veut commenter cette montée des marches.
01:38:31 - C'est quand même toujours la très grande classe.
01:38:33 - C'est vrai.
01:38:35 Un peu comme vous, Yoann.
01:38:37 - Une classe incroyable.
01:38:39 - On a mis des années à se rendre compte que ça ne m'intéressait personne
01:38:41 parce que les audiences ont toujours été catastrophiques,
01:38:43 les audiences télé des émissions qui parlent du Festival de Cannes.
01:38:45 - C'est faux.
01:38:47 - Je vous le garantis, un jour.
01:38:49 - C'est la fin de ce soir Info.
01:38:51 Il me plombe toujours mes fins d'émission, de toute façon.
01:38:53 Jean-Sébastien, il n'y a rien à faire.
01:38:55 Merci à tous de nous avoir suivis.
01:38:57 Merci à l'Oum Nadad qui est très patiente ce soir
01:38:59 parce que je suis très en retard, j'en suis désolé.
01:39:01 L'édition de la nuit avec Simon Guilain.
01:39:03 A demain pour ce soir Info. Bonne nuit.

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