Serge le lapin, la mascotte pilou-pilou de la RATP - Le billet de Daniel Morin
Le billet de Daniel Morin dans le 5/7 (6h55 - date) Retrouvez tous les billets de Daniel Morin sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-daniel-morin
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00:00 est réchauffée en bras de chemise, tout simple, Daniel Morin !
00:02 Ça ne m'arrive pas souvent, mais aujourd'hui, si. Je suis intrigué. Intrigué par la RATP.
00:07 Figurez-vous que pour casser la morosité ambiante et mettre un peu de bonne humeur,
00:11 hier et aujourd'hui, la RATP envoie sur les quais et dans les couloirs du métro Serge.
00:15 Serge le lapin, mascotte rose et blanche de la RATP. Pourquoi ? Pour apporter une petite
00:19 touche sympa, ludique et distrayante. Premier souci, Serge le lapin a une gueule de furain,
00:24 mais bon, peu importe, on n'est pas à sa fête. Le problème, c'est que Serge est une
00:28 mascotte et qu'une mascotte, ça porte un costume en peluche et c'est gros. Et aux
00:32 heures de pointe, quand le métro est blindé de chez blindé, quand t'as le nez dans les
00:36 aisselles d'un ado qui a pris sa dernière douche à Pâques, quand sur ton petit orteil
00:40 y'a une roulette de la valise de Gunther, étudiant berlinois qui s'installe pour 6
00:43 mois à Paris, que tu socles derrière toi quelqu'un, peut-être sans le vouloir, à
00:46 caler son parapluie dans ton croupion, qu'il y a un abruti qui chante en même temps qu'il
00:50 écoute sa musique et que c'est du Viannais, et que t'as encore 12 stations à te taper,
00:54 et le dernier truc que t'as envie de voir débouler dans la rame pleine à craquer, c'est
00:57 Serge. Serge, la mascotte pilou-pilou qui pousse tout le monde en gueulant "coucou les
01:01 copains, c'est Serge, alors ça va le voyage ?". Là, moi, dans cette situation, j'ai
01:05 qu'une envie, c'est de me faire plaisir et de lui péter la gueule à Serge. Et y'a
01:07 pas que moi, tout le monde le déteste. En fin de journée, Serge, tu le retrouves dans
01:11 un tunnel entouré de frotteurs, et le lendemain matin, il est à poil, station Stalingrad,
01:15 dans son costume rose et blanc, entièrement fumé par des consommateurs de craques. Il
01:21 était gentil Serge, il était mignon, mais on va pas se mentir, il faisait chier tout
01:25 le monde. En plus, de façon très personnelle, je trouve ça complètement con les mascottes,
01:28 j'aime pas ça. Le truc qui me fait peur, c'est que comme on suit souvent le modèle
01:31 américain, un de ces jours, je serais pas surpris ou trop sûr qu'il y ait des mascottes
01:34 un peu partout. Imagine, tu vas à la poste, tu fais la queue, tu sors un truc, tu te retournes
01:38 "coucou, c'est Colissimo, la mascotte de la poste, tu veux un canin ? Mais non, lâche-moi
01:43 gros con, je veux des timbres". L'enfer. Même ici, Radio France, fin de saison, tu
01:48 vois le truc, 7h05, t'es fatigué, tu sors de l'ascenseur, et là "coucou, c'est
01:52 Coinkouin, le canard mascotte de France Culture, tu veux que je t'en raconte une histoire
01:56 drôle de Gilles Deleuze ?". Tu le butes, tu le butes, le fait divers. Bon, sinon, l'événement,
02:03 c'est clair, c'est toujours le festival de Cannes. Cette année, catégorie mise à
02:07 air, on a du Ken Loach, The Old Oak, le piche, attention, le vrai piche.
02:13 The Old Oak, c'est l'histoire du propriétaire d'un pub situé au nord de l'Angleterre,
02:20 on y trouve des clients aussi habituels que des œuvrés, puis l'arrivée de réfugiés
02:24 syriens va créer des tensions dans le village, mais le propriétaire va se lier d'amitié
02:28 avec une jeune migrante. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté en
02:33 formant une cantine pour les plus démunis. C'est le vrai piche.
02:38 Alors, misère, chômage, mauvais temps, mais perso, je trouve que ça manque de maladies
02:42 et de maltraitances pour que France Inter s'y colle vraiment. Bon, attention, ça ne
02:46 sent pas non plus le partenariat, les réchanges sont loin d'avance. La seule vraie question,
02:50 est-ce que Cannes aura su conserver sa chaleur et sa folie maintenant que nos deux stars
02:53 du 7h9h30 sont rentrées à Paris ? Bien sûr que non ! Nico a apporté son peignoir en
02:58 satin au pressing, Léa, un peu plus foifoille, a jeté ses tongs à la foule, et ce matin,
03:03 c'est le retour à la dure réalité parisienne pour nos deux héros qui, la mine encore bronzée
03:06 et toujours quelques grammes d'alcool dans chaque bras, recevront à 8h20 Gérald Darmanin.