"L'uberisation", d'où ça sort ? Par Cyril Lacarrière

  • l’année dernière
D'où vient ce terme entré dans le langage courant ?

Retrouvez l'émission Zoom Zoom Zen sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/zoom-zoom-zen
Transcript
00:00 Alors Sophie, et c'est ça aussi la magie quelque part de l'ubérisation, vous croyez qu'on
00:04 va maintenant entendre une chronique de Cyril Lacarrière ? Or, si on voulait être parfaitement
00:08 transparent, il faudrait plutôt parler d'une chronique de Chandra Bhagawat Devi.
00:12 Bonjour Chandra !
00:13 Bonjour Mathieu !
00:15 Alors pour 5 euros, vous avez enquêté et vous êtes en mesure de répondre à la question
00:19 "l'ubérisation, d'où ça sort ?"
00:21 C'est un mot anglais, mais c'est dans la bouche d'un français que l'ubérisation a vu le jour.
00:25 14 décembre 2014, le patron de l'agence publiciste Maurice Lévy donne une interview au Financial Times.
00:31 Je vous cite un passage.
00:32 "Tout le monde commence à craindre de se faire ubériser.
00:35 C'est l'idée qu'on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique
00:38 a disparu.
00:39 Les clients n'ont jamais été aussi désorientés ou inquiets au sujet de leur marque ou de
00:43 leur modèle économique."
00:45 Le mot est lâché, ubérisation, dans la bouche d'un des plus grands dirigeants de la com
00:49 mondiale.
00:50 Forcément, ça fait le buzz.
00:51 Maurice Lévy vient de rater son deal avec Omnicom, il s'inquiète pour sa boîte et
00:55 plus généralement de l'impact d'internet sur les entreprises.
00:58 Partout, on parle d'Uber qui a bouleversé le marché des taxis depuis son lancement
01:02 en 2009 et on craint que ça se reproduise partout avec tout le monde.
01:05 Et les craintes vont se vérifier Cyril.
01:07 Oui, car au-delà de Uber, c'est tout un modèle qui va émerger, la mise en relation directe
01:11 des individus avec des entreprises, sans passer par les habituelles intermédiaires.
01:15 Cette transformation de la société à un petit nom, on dit qu'elle est disruptive.
01:19 Très vite, ce sera considéré comme un atout d'être disruptif.
01:22 Et tant pis si être disruptif entraîne de la casse sociale.
01:25 Plus tard, quand on aura réalisé, un autre mot émergera, celui d'esclavage moderne.
01:30 Alors, est-ce qu'on se fait Uberiser les consciences ? Est-ce qu'on a failli appréserver nos modèles
01:34 de société juste pour avoir un chauffeur qui nous ouvrait la porte ? Ou est-ce que
01:39 se faire Uberiser, c'était aussi entrer dans le monde d'après, avec ses promesses
01:44 et ses faiblesses ? C'est ce qu'on va voir durant une heure.
01:46 NICOLAS : Eh bien, écoutez, pile 1 minute 15, bravo Chambra, le cahier des charges est respecté une fois de plus.

Recommandée