«Les entreprises ont fait le job» pour amortir l'inflation, estime le président du Medef

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Lundi prochain, le président du Medef sera reçu par la Première ministre afin de relancer le dialogue social après la réforme des retraites dont il était en faveur. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, invité d'Europe 1 ce vendredi, le conflit social ne se porte pas sur les salaires dans les entreprises privées. Il estime par ailleurs que les entreprises ont su gérer le défit de l'inflation.


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Transcript
00:00 - L'invité de la matinale Geoffroy Roudbézieux, président du MEDEF. Bonjour Geoffroy Roudbézieux.
00:03 - Bonjour.
00:03 - Merci. Bienvenue dans les studios d'Europe 1.
00:06 Vous serez, je le disais tout à l'heure, reçu lundi à Matignon par Elisabeth Borne
00:12 dans le cadre des consultations de la première ministre pour relancer le dialogue social après la réforme des retraites.
00:18 Est-ce que vous avez tourné la page, vous au MEDEF, de cette séquence
00:22 alors que les syndicats continuent d'affirmer leur opposition au report de l'âge à 64 ans ?
00:26 - Écoutez, nous d'abord on soutenait cette réforme.
00:28 Donc il ne s'agit pas de tourner la page puisque au fond il s'agit de prendre acte de cette réforme
00:34 et d'en tirer les conséquences, notamment il y a un sujet emploi des seniors qui fera partie des discussions.
00:40 Nous on va d'abord parler économie, parce qu'on s'inquiète du ralentissement quand même.
00:44 - Ah bon ?
00:45 - On voit quand même que la croissance ralentit, l'impact des taux d'intérêt commence à mordre sur les entreprises.
00:51 On a beaucoup parlé de la construction qui est en grande difficulté, mais pas que.
00:55 L'inflation, elle touche les consommateurs, elle touche aussi les producteurs.
01:01 Il y a quand même un certain nombre de sujets d'inquiétude sur eux.
01:03 Et puis il y a ce choc, qui est un choc positif, mais qui est un choc quand même de changement climatique
01:10 sur lequel toutes les entreprises sont en transition avec des investissements massifs.
01:13 - Donc les dossiers ne manquent pas ?
01:15 - Voilà, les sujets ne manquent pas. Mais on parlera social et on y va aussi pour ça.
01:19 - Les salaires ? On parlera salaires ? Vous parlerez salaires ? Vous serez attendu sur cette question des salaires, je crois ?
01:24 - C'est intéressant qu'on nous attend, nous. Parce que les entreprises privées ont fait le travail.
01:31 C'est un chiffre qui vient de l'Ursa, ce n'est pas un chiffre du Medef.
01:34 Plus 5,8%, ce qu'on appelle, l'expression n'est pas très heureuse, mais le salaire moyen par tête, par salarié.
01:41 5,8%, on est quasiment à l'inflation.
01:43 - Quasiment ?
01:44 - Oui, mais je prends juste une comparaison.
01:46 L'autre grand employeur dans ce pays, on le sait, c'est le public.
01:50 Quelle est à votre avis la moyenne de l'augmentation ?
01:53 - Je ne vais pas réaliser.
01:53 - C'est pas moi qui dois poser les questions, je sais.
01:55 Non, autour de 2%.
01:57 Donc, je pense que les entreprises ont fait le boulot.
02:01 Alors, le 5,8%, il recouvre des réalités un peu différentes.
02:04 Les grandes entreprises ont augmenté proprement plus.
02:06 Les PME, peut-être moins, ça dépend des secteurs.
02:09 On peut faire mieux.
02:10 - On va vous en demander plus.
02:11 - Oui, mais si vous voulez, à un moment, on ne peut donner que ce qu'on a.
02:14 Les marges, elles sont aussi comprimées.
02:17 En fait, la grande différence dans les différents secteurs économiques,
02:20 c'est ceux qui ont réussi à repasser les hausses de prix qu'ils ont eues
02:24 et ceux qui n'ont pas réussi.
02:26 Donc, on continue à négocier, mais je remarque simplement
02:28 qu'il y a assez peu de conflits sociaux dans les entreprises pour les salaires.
02:32 - Quelques-uns, quand même.
02:33 - Oui, mais on a un taux de conflictualité qui est très, très bas.
02:37 Ce n'est pas ça dont on nous parle.
02:39 On nous parle de grève dans le public, mais pas dans le privé.
02:42 - Alors, salaire, pouvoir d'achat, on va en parler.
02:43 La semaine prochaine, le gouvernement va présenter un projet de loi
02:45 sur le partage de la valeur dans les entreprises.
02:48 Un texte qui prévoit, alors on ne va pas revenir dans le détail,
02:50 mais des mécanismes d'intéressement, de participation,
02:53 notamment pour les PME de 11 à 49 salariés.
02:56 Est-ce que c'est une bonne solution, justement, pour augmenter cette vente ?
02:59 - C'est surtout une solution qu'on a créée, nous.
03:01 Ce n'est pas du tout le gouvernement, ni le Parlement.
03:04 C'est une négociation entre partenaires sociaux, de manière totalement autonome.
03:08 On a négocié pendant quasiment septembre-mars.
03:11 On a un accord signé par quatre syndicats sur cinq.
03:15 Et donc, on attend que le gouvernement, puis le Parlement, le retranscrivent.
03:18 Donc oui, c'est une bonne solution et c'est un bon accord.
03:20 - Oui, mais c'est un texte qui prévoit une mise en œuvre en 2025,
03:24 si mes informations sont exactes, et si, encore une fois, j'ai bien révisé.
03:27 Mais c'est maintenant que l'urgence du pouvoir d'achat se fait sentir, je crois.
03:30 - Mais encore une fois, je vous ai répondu, 5,8% d'augmentation,
03:35 il manque juste un pouillème par rapport à l'inflation.
03:37 Je pense que les entreprises ont fait le job.
03:39 Après, l'accord, il doit être transcrit dans la loi.
03:43 Il y a un mécanisme qui prend du temps.
03:45 Mais je pense que les entreprises privées ont répondu présent à ce domaine,
03:48 à ce défi de l'inflation.
03:50 Il y a des cas de figure où il y a certainement des gens,
03:54 ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler, qui s'ouvrent.
03:57 Et on le voit bien dans les entreprises, il y a une négociation permanente.
03:59 Mais on ne peut pas accuser les emplois privés d'être en deçà de la main sur ce sujet.
04:03 - Est-ce qu'il y aura un montant minimal, justement,
04:05 garanti pour cet intéressement, cette participation ?
04:09 - Non, ça dépend de la santé des entreprises.
04:10 Exactement, une entreprise qui perd de l'argent,
04:13 la participation est égale à zéro.
04:14 Donc ça ne veut rien dire.
04:15 Non, il n'y a pas de montant minimal.
04:17 C'est complètement proportionnel, justement, au résultat des entreprises.

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